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854. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre v »

Rien ne sera trop pour payer cela, et que mon petit gars puisse toujours marcher la tête haute, et dans la France restaurée ne pas connaître le tourment qui a empoisonné beaucoup d’heures de notre enfance et de notre jeunesse. « Suis-je Français ? […] Cette confusion avec la vie du monde donne à notre vie une grandeur, une beauté incomparables… »‌ Ainsi attaché à la splendeur universelle, il défie le destin. « J’ai confiance que quoi qu’il arrive aujourd’hui, demain, dans huit jours, je me suis monté assez haut pour dominer les événements et ne les regarder qu’avec curiosité ». […] Roger Cahen est justifié par Pascal, qui disait dans sa haute sainteté : « L’homme est esclave de la délectation ; ce qui le délecte davantage l’attire infailliblement. » Pascal avec les jansénistes présentait là une doctrine de saint Augustin, qui lui-même l’avait prise chez Virgile. […] Par modestie d’abord, et par justice aussi pour les héros inconnus, je désire que le nom de mon fils soit par vous pieusement gardé sans être publié…‌ Je me conforme à regret à cette volonté ; je tairai le nom du héros, qui occupait une haute charge ; je me borne à analyser le petit dossier que l’on me communique.‌

855. (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387

Et ainsi le rire de Melmoth, qui est l’expression la plus haute de l’orgueil, accomplit perpétuellement sa fonction, en déchirant et en brûlant les lèvres du rieur irrémissible. […] Il faut ajouter que le rôle de la femme était rempli par un homme très-long et très-maigre, dont la pudeur violée jetait les hauts cris. […] Une des choses les plus remarquables comme comique absolu, et, pour ainsi dire, comme métaphysique du comique absolu, était certainement le début de cette belle pièce, un prologue plein d’une haute esthétique. […] Si l’on veut bien comprendre mon idée, il faut lire avec soin Daucus Carota, Peregrinus Tyss, le Pot d’or, et surtout, avant tout, la Princesse Brambilla, qui est comme un catéchisme de haute esthétique.

856. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XX. Le Dante, poëte lyrique. »

Mais c’est là, dans le voyage miraculeux du Dante, le plus haut point où il soit parvenu ; et notre admiration doit le chercher d’abord au-dessous de ces invisibles grandeurs. […] Il avait, peut-être à un plus haut degré, les mêmes études de langue latine, de poésie provençale et de philosophie ; il composait une thèse sur la terre et l’eau considérées comme premiers éléments ; il était venu écouter dans Paris, rue du Fouarre, un grand maître de scolastique, et il avait lui-même discuté contre tout venant. Mais son génie partait de plus haut. […] Je ne m’étonnerais donc pas que le chef-d’œuvre de la poésie lyrique, l’hymne religieux, ou même l’ode philosophique au plus haut degré d’enthousiasme et de grandeur se retrouvât dans les chants de la Divine Comédie du Dante.

857. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

La science aujourd’hui possède des vérités acquises, l’espérance de découvertes plus hautes, une autorité sans cesse croissante, parce qu’elle est entrée dans la vie active, et qu’elle s’est déclarée servante de l’homme. […] Dans tous les hauts lieux, on rendit culte et hommage à Charles et à Jacques, à Bélial et à Moloch ; et l’Angleterre apaisa ces obscènes et cruelles idoles avec le sang des meilleurs et des plus braves de ses enfants. […] Il avait au plus haut degré la magnifique faculté par laquelle l’homme est capable de vivre dans le passé et dans l’avenir, dans les choses éloignées, et dans les choses imaginaires. […] Il fit ce crime par humanité, persuadé qu’il n’y avait pas d’autre moyen de pacifier les hautes terres. […] La vérité est qu’il est orateur, et orateur à la façon de son pays ; mais comme il possède au plus haut degré les facultés oratoires, et qu’il les possède avec un tour et des instincts nationaux, il paraît suppléer par elles aux facultés qu’il n’a pas.

858. (1874) Premiers lundis. Tome I « Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme. Deuxième édition. »

Sainte-Beuve y sont appréciés à leur haute et juste valeur : « La publication des Pensées d’Août a donné lieu, dans la presse, contre M.  […] On s’étonnera, à la fin, de cette persévérance à ternir une belle réputation, dont les titres, incontestés jusqu’ici, sont l’élévation du sentiment, le culte fervent de l’art, une haute probité critique, une pureté de goût littéraire que les ménagements d’une bienveillance instinctive ne peuvent altérer, et surtout ce désintéressement, cette indépendance qui s’effarouchent, à tort selon nous, des distinctions les plus méritées* [* Voir à ce sujet, dans Souvenirs et Indiscrétions, pages 198 et 203, ce qui se rapporte à cette année même et aux années suivantes dans une Note confidentielle de M. 

859. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre III. Buffon »

Tandis que d’autres réduisaient l’homme à l’animalité, il se faisait, lui, une haute idée de l’homme ; il le mettait à part dans la nature, au-dessus de tous les êtres vivants ; il l’élevait, grandissait sa puissance et sa noblesse. […] En un sens, il est plus grand, plus haut que Rousseau.

860. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mallarmé, Stéphane (1842-1898) »

d’une chose : c’est d’avoir, en reculant la ligne d’ombre vers les hautes ténèbres intellectuelles, suscité à nos esprits qui vous ont suivi quelque crépusculaire illusion d’un radieux midi ; c’est d’avoir, levant, d’un geste, nos yeux vers l’éblouissement interdit de l’absolu, d’avoir obscurci en nous le sens de la clarté. […] Mallarmé a cessé d’être clair, après l’avoir été dans les magnifiques poèmes de sa première manière, c’est qu’il a voulu employer la poésie à des fins plus hautes.

861. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Laurent Tailhade à l’hôpital » pp. 168-177

… » De hautes vitrines étagent des ustensiles de chirurgie. […] Par les portes ouvertes, on voit des mains crisper furieusement les draps ; une toux obstinée claque dans un coin ; une porte s’ouvre ; un infirmier, les manches retroussées, passe dans un courant d’air, en sifflotant, et, par les hautes fenêtres, le soir tombe en pluie de cendres… Tout à coup, un charme, une grâce, un rayon.

862. (1890) L’avenir de la science « XIV »

Les sinécures sont indispensables dans la science ; elles sont la forme la plus digne et la plus convenable de pensionner le savant, outre qu’elles ont l’avantage de grouper autour des établissements scientifiques des noms illustres et de hautes capacités. […] C’est l’analogue de ce qu’était dans les mœurs antiques la libation, acte de haut idéalisme, prélèvement touchant fait pour l’invisible, l’inutile, l’inconnu, et qui d’un acte vulgaire fait un acte idéal.

863. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVIII » pp. 198-205

Racine, celui des quatre amis dont le caractère avait le plus d’élévation, celui à qui les autres étaient le moins nécessaires, celui dont la marche était la plus sûre à la cour, n’aidait de son talent, ni même n’accréditait par une approbation éclatante, ni la satire directe, ni la comédie satirique ; mais s’il n’était pas celui qui se fît le plus craindre de l’ennemi, c’était celui qui flattait le plus noblement le maître, celui dont l’éloge avait le plus de poids, et qui donnait à l’agrégation des quatre amis le plus de sûreté et de stabilité, parce qu’il était celui qui affectionnait le plus les autres et avait au plus haut degré leur confiance. […] On est ravi de découvrir ce qu’il y peut avoir à redire ; et, pour tomber dans l’exemple, il y avait l’autre jours des femmes à cette comédie, vis-à-vis de la loge où nous étions, qui, par les mines qu’elles affectèrent durant toute la pièce, leurs détournements de tête, et leurs cachements de visage, firent dire de tous côtés cent sottises de leur conduite, que l’on n’aurait pas dites sans cela ; et quelqu’un même des laquais cria tout haut, qu’elles étaient plus chastes des oreilles que de tout le reste du corps 59. » L’autorité que je reconnais à Molière ne m’empêchera pas de dire qu’il y a peu de bonne foi à reprocher aux critiques d’avoir donné un sens criminel aux plus innocentes paroles et de s’offenser de l’ombre des choses.

864. (1867) Le cerveau et la pensée « Avant-propos »

Lyell, n’hésite pas cependant à écrire : « Nous ne devons pas considérer comme admis que chaque amélioration des facultés de l’âme dépende d’un perfectionnement de la structure du corps ; car pourquoi l’âme, c’est-à-dire l’ensemble des plus hautes facultés morales et intellectuelles, n’aurait-elle pas la première place nu lieu de la seconde, dans le plan d’un développement progressif1 ?  […] Enfin un excellent musicien ayant un excellent instrument atteindra au plus haut degré de l’exécution musicale.

865. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre III. Parallèle de la Bible et d’Homère. — Termes de comparaison. »

Dans la Bible, au contraire, le plus haut sublime provient souvent d’un contraste entre la grandeur de l’idée et la petitesse, quelquefois même la trivialité du mot qui sert à la rendre. Il en résulte un ébranlement, un froissement incroyable pour l’âme : car lorsque, exalté par la pensée, l’esprit s’élance dans les plus hautes régions, soudain l’expression, au lieu de le soutenir, le laisse tomber du ciel en terre, et le précipite du sein de Dieu dans le limon de cet univers.

866. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre VI. Suite des Moralistes. »

Il y avait un homme qui, à douze ans, avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques ; qui, à seize, avait fait le plus savant traité des coniques qu’on eût vu depuis l’antiquité ; qui, à dix-neuf, réduisit en machine une science qui existe tout entière dans l’entendement ; qui, à vingt-trois, démontra les phénomènes de la pesanteur de l’air, et détruisit une des grandes erreurs de l’ancienne physique ; qui, à cet âge où les autres hommes commencent à peine de naître, ayant achevé de parcourir le cercle des sciences humaines, s’aperçut de leur néant, et tourna ses pensées vers la religion ; qui, depuis ce moment jusqu’à sa mort, arrivée dans sa trente-neuvième année, toujours infirme et souffrant, fixa la langue que parlèrent Bossuet et Racine, donna le modèle de la plus parfaite plaisanterie, comme du raisonnement le plus fort ; enfin qui, dans les courts intervalles de ses maux, résolut, par abstraction, un des plus hauts problèmes de géométrie, et jeta sur le papier des pensées qui tiennent autant du Dieu que de l’homme : cet effrayant génie se nommait Blaise Pascal. […] Un homme impartial qui lira attentivement les écrivains du siècle de Louis XIV s’apercevra bientôt que rien n’a échappé à leur vue ; mais que, contemplant les objets de plus haut que nous, ils ont dédaigné les routes où nous sommes entrés, et au bout desquelles leur œil perçant avait découvert un abîme.

867. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Wallon »

Pour qu’il tombe de plus haut et qu’il se brise mieux, il l’élève ; puis, quand il l’a mis au plus haut de ses facultés exagérées, il le précipite dans cette conclusion (page 129) : « Il est le modèle achevé, pour ainsi dire idéal, de ces riches et pauvres natures, communes à toutes les époques, mais qu’il était donné à notre xixe  siècle de mettre en pleine lumière… qui sont à la fois sincères et fausses, aptes et inaptes à tout, font le bien avec ardeur, le mal avec passion, aiment l’idée pour l’idée, l’art pour l’art, et, sublimes égoïstes, se prêtent toujours pour ne se donner jamais.

868. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — VII »

Comment négliger de marquer que le sol d’où sortit ce maître est le même qui produisit Turenne et que l’un et l’autre représentent la discipline la plus haute de cet esprit français que des plaisantins et des irrespectueux veulent trop souvent définir par la nomenclature de nos vaudevillistes plus ou moins amusants à travers les âges ?‌ […] Taine jugeait les choses avec un haut bon sens.

869. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

J’ai ouï dire seulement à plus d’un esprit convaincu et ferme, que penser de la sorte et à mesure qu’on s’élevait plus haut dans le monde de la raison, ce n’était pas se sentir inquiet et souffrir, c’était plutôt jouir du calme et de la tranquillité. […] Si l’on parlait ici dans le Sénat des francs-maçons comme on y parle habituellement des libres penseurs, on trouverait assurément quelqu’un de haut placé pour y répondre1 60. […] Là-dessus le professeur, mandé par-devant le vice-recteur de l’Académie de Paris, eut à se défendre et à se justifier sur deux points : 1° comme accusé de n’avoir pas fait observer la discipline à son cours ; 2° comme ayant donné une définition de la fièvre qui, apparemment, n’était pas orthodoxe (ceci devient d’un haut comique), ni conforme à ce qu’on doit enseigner dans une chaire. […] elle n’eut pour effet que de classer fort haut Hippolyte Royer-Collard dans l’estime de ses juges et de ses condisciples. […] Une singulière disposition de la haute société française est venue prêter à ce parti un surcroît de puissance ou de hardiesse : je veux parler de la connivence qui s’est établie, au vu et au su de tous, entre les moins croyants, les moins pieux et les moins édifiants des hommes et ceux qui poussent avec une ferveur plus convaincue au triomphe et à la suprématie prédominante de l’intérêt religieux.

870. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

VII Goethe, par la haute sérénité de son caractère, n’était nullement pressé de jouir. […] Aussi j’espère, Herman, que tu amèneras bientôt ici une fiancée avec une belle dot. » (Il fait allusion à une des filles du riche marchand, roulant en calèche et recrépissant à neuf sa haute maison de l’autre côté de la place, en face de l’auberge.) […] Il avait trouvé tout cela à la fois dans une haute amitié et peut-être dans un respectueux amour. […] La révolution française secouait déjà le monde de ses pressentiments ; Goethe, au fond plus philosophe et aussi incrédule aux théories populaires du christianisme que Voltaire, dominait du haut d’une indifférence superbe les querelles religieuses et politiques du temps. […] Goethe, en cela, participait beaucoup du génie de Machiavel, de Bacon, de Voltaire, de M. de Talleyrand, hommes très supérieurs en intelligence, très inférieurs en conscience, mais professant tout haut ou tout bas, à l’égard des formes sociales, la politique du mépris ; politique selon nous coupable, parce qu’elle désespère, mais politique bien explicable par le spectacle des impuissances éternelles des sages à améliorer la condition des insensés.

871. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

V Le château d’Audour, dans une des hautes vallées qui séparent le Mâconnais du Charolais, était la résidence d’automne, le Tusculum studieux de M. de Marcellus, depuis que la Restauration, qu’il avait tant aimée, avait été renversée et proscrite par ceux auxquels elle avait rendu la patrie, depuis que la République avait remplacé cette anarchie royale et que le neveu de César régnait en France. […] M. de Chateaubriand avait de la passion et du génie : passion de jeune émigré pour les Bourbons, dieux de sa jeunesse ; génie des hautes affaires, qui donne aux hommes comme lui les grandes inspirations pour les républiques ou pour les monarchies. […] Le premier ministre, M. de Villèle, qui gouvernait alors sagement, mais sans audace, répugnait à cette guerre et se plaisait à temporiser ; M. de Chateaubriand avait pour M. de Villèle le dédain secret des hautes imaginations pour les timides conseils ; il brûlait de la passion d’amener un congrès, bien convaincu que l’éclat de son nom forcerait M. de Villèle à l’y envoyer, et qu’une fois envoyé à Vérone, en apparence sans parti pris, il serait maître des résolutions de l’Europe. […] La politique de la Restauration, entre autres, est une justice sévèrement rendue à la haute pensée de Louis XVIII, le vrai roi de la liberté moderne, compatible avec la démocratie, vraie pensée du temps. […] « J’admirais sous ces habits une femme d’une haute stature ; ses yeux grands et vifs s’arrêtaient autour d’elle avec douceur et bonté.

872. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

Je n’en sache pas un dont la pensée lui soit propre ; je n’en sache pas un où il ait crié le premier, du haut du mât de misaine : Italie ! […] Edmond Gondinet Il est allé si haut dans son vol surhumain, qu’il semble que nos admirations et nos enthousiasmes ne peuvent plus l’atteindre. […] Georges Lafenestre Sur les fermes sommets des grandes Pyrénées, Plus l’amas est profond des glaces enchaînées, Plus pur est le regard qui fixe le soleil ; Ainsi d’un feu plus clair tu rayonnes, ô Gloire, Sur le front du génie, au plus haut de l’histoire, Quand la neige des ans y dort son blanc sommeil ! […] Victor Hugo fut le plus illustre parmi ceux qui entreprirent de ramener aux plus hautes aspirations cette culture intellectuelle déprimée. […] Sa haute et forte nature se prêtait à un tel rôle, qui eût été insupportable pour tout autre.

873. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre III. Les immoralités de la morale » pp. 81-134

Nous ne pouvons nullement, ni dire quelle est la forme la plus haute que l’humanité puisse atteindre et en préciser les lois et les conditions, ni, bien moins encore, savoir quelle est la plus haute forme de l’existence, dont nous pouvons seulement affirmer qu’elle est imparfaite. […] Encore la voyons-nous ici sous sa forme la plus haute. […] L’esprit de corps en offre beaucoup de variétés, l’esprit de famille également et le patriotisme aussi parfois, bien qu’il puisse aussi s’élever très haut. […] Abstraitement appréciée, elle gardera une très haute valeur esthétique, mais pour le moment c’est de morale et non d’esthétique que nous nous occupons. […] Les grands pics neigeux dominent de haut les collines et les plaines, ils sont splendides dans leur blancheur immaculée, mais ce n’est pas sur leurs cimes que l’homme fondera la cité.

874. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

Remontons plus haut encore dans le cours des âges. […] Il réclame des idées hautes et même, si possible, des idées neuves. […] Après le règne de Louis XIV, on s’avise que de grands écrivains font autant pour la gloire d’un peuple que de grands capitaines ou de grands diplomates ; on s’aperçoit que les Corneille, les Molière, les Racine ont opéré des conquêtes plus durables que celles du grand roi, et si Voltaire peut traiter presque d’égal à égal avec des têtes couronnées, en sa qualité de roi de l’opinion publique, s’il a des correspondants et des flatteurs parmi les souverains d’Europe, il doit en partie ce prestige au souvenir de ses illustres devanciers, à l’admiration qu’ils ont inspirée, à la haute idée qu’ils ont donnée des droits sacrés du génie. […] Il peut se résumer en cette formule : les plus hautes situations aux meilleurs. […] Victor Hugo, exilé, isolé, armé seulement de sa plume, a pu, du haut de son rocher de Guernesey, engager et soutenir contre un empereur, ayant pour lui le nom de Napoléon, l’armée, la police et la complicité de la France, une sorte de duel héroïque d’où l’empereur ne sortit pas vainqueur.

875. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

Nous savons heureusement, que les maîtres de cet art poursuivent, au loin du Salon, leurs hautes créations. […] Lorsque s’approche et monte, inimplorée, la séculaire ondée d’un déluge, les hommes de haute taille pour n’être pas emportés se redressent, et se réfugient aux sommets lointains. […] Les appels des syrènes et des bacchantes, deviennent toujours plus hauts et plus impérieux. […] Trois fois la strophe et l’anti-strophe sont répétées, et toujours à un demi-ton plus haut, ce qui leur donne un accroissement strident d’accentuation passionnée. […] Les hauts Barons arrivent, couverts de leurs manteaux dont les pans sont brodés de leurs armes.

876. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »

On le repousse plus bas, il rebondit plus haut. […] Mais ceci même nous invite à chercher plus loin et plus haut. […] Les moyens de transposition sont si nombreux et si variés, le langage présente une si riche continuité de tons, le comique peut passer ici par un si grand nombre de degrés, depuis la plus plate bouffonnerie jusqu’aux formes les plus hautes de l’humour et de l’ironie, que nous renonçons à faire une énumération complète. […] Il y en a beaucoup d’autres, et la source du rire doit être cherchée plus haut. […] On accentue l’ironie en se laissant soulever de plus en plus haut par l’idée du bien qui devrait être : c’est pourquoi l’ironie peut s’échauffer intérieurement jusqu’à devenir, en quelque sorte, de l’éloquence sous pression.

877. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Comme il était prédestiné d’abord à retentir dans la trompette éclatante de la renommée., puis à servir d’emblème, comme un nouvel Icare, aux poètes orgueilleux et « trébuchés de haut » ! […] Le génie, que je définissais tout à l’heure l’organe du temps présent, peut recevoir une définition beaucoup plus haute si l’on voit en lui encore et surtout le héraut de l’avenir. […] Mais l’école décadente, soit qu’elle se moque du monde ou qu’elle se prenne au sérieux, existe ; elle a duré assez pour s’imposer à l’attention de la critique et du public, et l’intriguer même au plus haut point. […] La Harpe, voulant rabaisser Corneille, « roidissant ses petits bras pour étouffer si haute renommée », paraissait « burlesque » à Joseph Chénier. […] Car il leur arrive d’expier d’une bien cruelle façon la généreuse imprudence d’avoir vu plus haut et plus loin que leur entourage de myopes et d’aveugles.

878. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Il avait, paraît-il, cinq coudées de haut et trente de large. […] Persuadé que deux religions valent mieux qu’une, il ne faisait pas détruire sur les hauts lieux les cippes de Baal. […] Il a vécu dans le culte pur de la haute science. […] Le spectacle de l’héroïsme humain est plus beau, après tout, que la vue d’une haute montagne ou d’un large fleuve. […] La fumée des hauts fourneaux noircit la façade rouge des maisons de briques.

879. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Il poursuivit une haute aventure. […] Daudet a gagné, haut la main, son pari. […] Dans la haute, peut-être, mais pas chez nous ? […] Si l’Allemagne est si haut, n’est-ce pas parce qu’elle a monté sur la Russie ? […] Une bonne odeur de chèvrefeuilles flotte sous les hauts platanes.

880. (1903) La pensée et le mouvant

Nous mettons très haut l’intelligence. […] Plus haute est la conscience, plus forte est cette tension de sa durée par rapport à celle des choses. […] En un mot, l’esprit de synthèse n’est qu’une plus haute puissance de l’esprit d’analyse. […] Mais ce qu’elle prend pour une spiritualité plus haute n’est que la raréfaction croissante de l’air qu’elle respire. […] Cousin, du haut de son siège au Conseil royal, exerçait sur l’enseignement de la philosophie une autorité incontestée.

881. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

Villon (pour ne pas remonter plus haut) a connu la rime opulente et comique par son opulence même. […] Le poème des Destins a de plus hautes visées encore. […] Mais avoir eu le cœur assez haut situé pour l’entreprendre — et cela dix fois de suite — ce n’est déjà pas si commun. […] Seule, la haute cheminée de trente mètres restait debout, secouée, pareille à un mât dans l’ouragan. […] Je reconnais d’ailleurs la haute impartialité de M. 

882. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Ils se vantent à tout propos, ou, plus avertis, laissent seulement voir qu’ils se tiennent en haute estime. […] Ces règles qu’il a prescrites, il les donne comme venant de plus grand et de plus fort et de plus haut que lui. […] Seulement ce fut sous la Restauration que ce régime commença de produire les effets que j’ai annoncé plus haut qu’il devait sortir. […] Si tout se réglait par l’intérêt, les hautes classes seraient très patriotes et le peuple le serait peu. […] On a vu du reste plus haut que cette idée est de Jean-Jacques Rousseau lui-même.

883. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — I » pp. 248-262

En voyant dans les mémoires de l’abbé Le Dieu les traits qu’il a ressaisis et rassemblés de cette première vie et de ces premières études de Bossuet, à Dijon, puis au collège de Navarre, puis à Metz lorsqu’il y fut retourné, ce qui me frappe avant tout, c’est ce signe, ce caractère manifeste de l’âme et du génie du futur grand évêque, quelque chose de facile et de supérieur qui se prononce et prend position sans lutte, sans trouble, sans interruption comme sans empressement  : c’est la vocation la plus directe qui se puisse concevoir, c’est l’âme la moins combattue qui fut jamais en si haute région. […] Nous avons vu également ce qu’est l’homme de lettres dans son mélange avec le prêtre, avec celui qui se glorifiait de ce caractère sacré et qui se flattait d’en toujours porter haut la marque ; nous avons vu tout ce que cet élément trop littéraire, cette trop grande activité et cette fièvre d’écrivain, a de périlleux et de dissolvant, surtout dans un siècle sans calme, au sein d’une atmosphère échauffée où tout excite et enflamme. […] Bossuet n’a rien d’un homme de lettres dans le sens ordinaire de ce mot ; ayant de bonne heure connu ces triomphes de la parole qui ne laissent rien à désirer en satisfactions immédiates et personnelles (s’il avait été disposé à les savourer), s’étant dès sa jeunesse senti de niveau avec la haute renommée qui lui était due, naturellement modéré, et avec, cela habitué à tout considérer du degré de l’autel, on ne le voit rechercher en rien les occasions de se produire par la plume et de briller.

884. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat »

Je résumerai en peu de mots l’état de la question et des études à son sujet, en remontant rapidement le cours de cette haute renommée. […] Bossuet n’est que le plus magnifique des vaisseaux de haut bord, voguant à toutes voiles, naviguant à fleur d’eau ; et les tempêtes elles-mêmes, en le précipitant jusqu’aux abîmes, ou en le portant tout d’un coup jusqu’au ciel, ne le lanceront dans aucun Océan inconnu, ne lui feront découvrir aucune nouvelle terre. […] Le fleuve naissant avait reconnu comme son haut réservoir natal et son berceau.

885. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre I. Les théories de la Pléiade »

Beaucoup cherchèrent alors à traduire dans des vers les hautes conceptions de leurs intelligences, les inquiétudes profondes de leurs âmes : à leur raffinement, à leur obscurité, à leur laborieuse aversion du vulgaire naturel, on serait tenté de ne voir en eux que la « queue » des grands rhétoriqueurs. […] Elle apporte une haute et fière idée de la poésie, qu’elle tire de la domesticité des grands, qu’elle interdit à la servilité intéressée des beaux esprits : la poésie devient une religion ; le poète, un prêtre. […] Il avait pour trois siècles au moins donné la haute poésie à l’alexandrin.

886. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Les femmes de France : poètes et prosateurs  »

Je crois la voir donner la main à Mme Dacier, cette autre Clorinde de la naïve érudition d’antan  Mlle de Montpensier est une héroïne de Corneille, très fière, très bizarre et très pure, sans nul sentiment du ridicule, préservée des souillures par le romanesque et par un immense orgueil de race ; qui nous raconte, tête haute, l’interminable histoire de ses mariages manqués ; touchante enfin dans son inaltérable et superbe ingénuité quand nous la voyons, à quarante-deux ans, aimer le jeune et beau Lauzun (telle Mandane aimant un officier du grand Cyrus) et lui faire la cour, et le vouloir, et le prendre, et le perdre  Le sourire discret de la prudente et loyale Mme de Motteville nous accueille au passage  Mais voici Mme de Sévigné, cette grosse blonde à la grande bouche et au nez tout rond, cette éternelle réjouie, d’esprit si net et si robuste, de tant de bon sens sous sa préciosité ou parmi les vigoureuses pétarades de son imagination, femme trop bien portante seulement, d’un équilibre trop imperturbable et mère un peu trop bavarde et trop extasiée devant sa désagréable fille (à moins que l’étrange emportement de cette affection n’ait été la rançon de sa belle santé morale et de son calme sur tout le reste)  A côté d’elle, son amie Mme de La Fayette, moins épanouie, moins débordante, plus fine, plus réfléchie, d’esprit plus libre, d’orthodoxie déjà plus douteuse, qui, tout en se jouant, crée le roman vrai, et dont le fauteuil de malade, flanqué assidûment de La Rochefoucauld vieilli, fait déjà un peu songer au fauteuil d’aveugle de Mme du Deffand  Et voyez-vous, tout près, la mine circonspecte de Mme de Maintenon, cette femme si sage, si sensée et l’on peut dire, je crois, de tant de vertu, et dont on ne saura jamais pourquoi elle est à ce point antipathique, à moins que ce ne soit simplement parce que le triomphe de la vertu adroite et ambitieuse et qui se glisse par des voies non pas injustes ni déloyales, mais cependant obliques et cachées, nous paraît une sorte d’offense à la vertu naïve et malchanceuse : type suprême, infiniment distingué et déplaisant, de la gouvernante avisée qui s’impose au veuf opulent, ou de l’institutrice bien élevée qui se fait épouser par le fils de la maison ! […] ces femmes, qui ont une pensée virile, ont aussi un genre de sérieux plus fatigant que les hommes les plus hauts sur cravate. […] Et je ne puis non plus que répéter ce qu’on a dit souvent, que les femmes, en littérature, n’ont rien « inventé » au grand sens du mot, et que, si elles ont pu quelquefois faire illusion sur ce point, c’est qu’elles ont à un haut degré le don de « réceptivité ».

887. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Seconde partie. » pp. 35-56

Il admire également la clarté brillante d’un jour pur & serein, & les nuages orageux portés sur les aîles des tempêtes, & le calme auguste de la Nature qui se tait dans le fond des Forêts, & l’écho du Tonnerre qui du haut de son trône terrible & ténébreux, gronde avec majesté sous un Ciel déchiré par l’éclair, & le fleuve majestueux qui promenant lentement ses eaux, répete ses bords enchantés, & les vagues mugissantes qui frappent & blanchissent d’arides rochers de leur écume, & l’aspect magnifique d’un vaste & superbe Palais, & les débris antiques des colomnes renversées & rongées par la lime des tems. […] Alors dans les vastes pensées d’une sublime méditation, le livre antique lui tombe des mains, le soufle inspirateur se répand dans son ame, son cœur s’échauffe ; son imagination s’allume, un frémissement délicieux coule dans ses veines, l’enthousiasme le saisit ; sur des aîles de feu, son esprit s’élance, il franchit les limites du monde, il plane au haut des Cieux : là, il contemple, il embrasse la vertu dans sa perfection, il s’enflamme pour elle jusqu’au ravissement & à l’extase, je vois son front riant tourné vers le Ciel, des larmes de joie coulent de ses yeux, l’amour sacré du genre humain pénetre son cœur d’une vive tendresse, son sang bouillonne ; la rapidité de ses esprits entraîne celles de ses idées ; c’est alors qu’il peint avec sentiment, qu’il lance les foudres d’une mâle éloquence, qu’il crée ces chefs-d’œuvres l’admiration des siécles ; il donne l’ame, la vie, ou plutôt il embrâse tout ce qu’il touche. […] Ainsi, Fontenelle, ce Nestor, qui illustra deux siécles, calme, tranquille, modéré jusqu’à sa derniere heure, vit fuir le songe de la vie comme un Sage du haut d’une colline élevée voit mourir les derniers rayons du Soleil.

888. (1842) Essai sur Adolphe

Si haut que fût placé le fruit doré de ses espérances, le courage ne lui manquerait pas avant de le cueillir. […] Si Adolphe cédait naïvement au besoin d’aimer, il ne marquerait pas si haut le but de ses espérances ; il choisirait près de lui un cœur du même âge que le sien, un cœur épargné des passions, où son image pût se réfléchir à toute heure sans avoir à craindre une image rivale ; il comprendrait de lui-même, il devinerait cette vérité douloureuse, et qui n’est jamais impunément méconnue, c’est que l’avenir ne suffit pas à l’amour, et que le cœur le plus indulgent ne peut se défendre d’une jalousie acharnée contre le passé ; il ne s’exposerait pas à essuyer sur les lèvres de sa maîtresse les baisers d’une autre bouche ; il tremblerait de lire dans ses yeux une pensée qui retournerait en arrière et qui s’adresserait à un absent. […] Après le premier apaisement, le mensonge recommence : car il faudrait une haute sagesse, un courage bien rare, pour céder sans autre combat un sol si longtemps défendu.

889. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Dernière semaine de Jésus. »

Il semble qu’on cherchât par un redoublement de respects extérieurs à vaincre la froideur du public et à marquer fortement la haute dignité de l’hôte qu’on recevait. […] Regretta-t-il sa trop haute nature, et, victime de sa grandeur, pleura-t-il de n’être pas resté un simple artisan de Nazareth ? […] Un haut sentiment d’amour, de concorde, de charité, de déférence mutuelle animait du reste les souvenirs qu’on croyait garder des dernières heures de Jésus 1084.

890. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXVI. La sœur Emmerich »

Cependant, malgré le peu que cela rapporte, il est des esprits qui noblement s’obstinent à montrer ce qu’on ne veut pas voir… Un de ces prêtres précisément, qui font leur métier en traduisant des Saints, a continué de faire le sien, en traduisant la Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ et la Vie de la Sainte Vierge, comme il nous avait déjà traduit la Douloureuse Passion de la sœur Emmerich ; et les yeux sur plus haut que la gloire, le voilà qui, son œuvre faite, s’est soumis tranquillement aux chances de l’oubli ! […] Son traducteur, qui a la haute prudence d’un prêtre, nous dit assez dans ses introductions que nulle obligation ne nous est faite, de par l’autorité de l’Église, d’admettre ou de rejeter la vérité objective des visions de la sœur Emmerich. […] » Et vraiment pour nous qui les admirons aujourd’hui comme l’originalité la plus extraordinaire et la plus puissante, le plus incroyable à nos yeux n’est pas d’avoir créé dans l’histoire ou vu ce qui, de fait, n’y est pas (car c’est la même chose), mais c’est de n’avoir pas brouillé les lignes en écrivant dans l’entre-deux ; c’est de n’avoir pas faussé l’histoire connue, en y ajoutant ; c’est d’avoir pu, par exemple, l’Évangile étant donné, l’Évangile qu’on peut, même sans être chrétien, sans avoir l’âme bien haute, sans être Jean-Jacques, trouver le plus beau livre qui ait jamais paru parmi les hommes, ajouter aux faits qu’il renferme ; à son esprit, à son langage, et cela sans que l’imagination se soulève avertie et dise précisément comme on dit du Père Lacordaire sur la Madeleine : « Prenons garde !

891. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Nièces de Mazarin » pp. 137-156

Mais pourquoi tout cela, qui lui constitue dans l’Histoire une si haute fortune, ne lui constitue-t-il pas une grandeur ? […] peut s’appliquer mieux à Mazarin qu’à personne ; car il avait l’ardent souci de la descendance, cet amour de la famille qu’eut aussi Talleyrand, et qui, dans une sphère plus haute, serait le génie dynastique. […] Richelieu disait, du haut de cette grandeur que ses vices et ses ridicules n’ont pu diminuer : « Je suis timide par nature.

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