Héros de la volonté, par le perpétuel effort de leur conduite, maîtres de la raison, par les infatigables argumentations de leurs livres, à ce double titre ils dominèrent leur siècle ; et ainsi s’est fait que tout ce qui n’était pas épicurien ou jésuite, a relevé d’eux plus ou moins.
Héros de l’humilité chrétienne, Olier croit bien faire en bafouant la nature humaine, en la traînant dans la boue.
Deux noms sont à la tête, qui ont été les héros de la saison, MM.
Gotton Connixloo est l’héroïne de L’Histoire de Gotton Connixlo, nouvelle de Camille Mayran, dédiée à Paul Bourget, parue chez Plon en 1918 : Gotton s’enfuit avec un homme marié.
Mais pour Ruth, l’infortunée et typique héroïne que j’ai assumée.
Les grands partis pris, qui font les civilisations différentes, s’expriment pour chaque peuple par des dieux, par des héros, par des poèmes, par des statues, et ces images glorifiées de la nature humaine renferment, dans l’immobilité de leur vie sereine ou dans les déchirements de leur vie tragique, toutes les beautés auxquelles se sont suspendus les cœurs des hommes et toutes les souffrances auxquelles les cœurs des hommes ont été assujettis. […] Nous aussi, nous verrions les figures grandioses qui, nées au second Age de la pensée humaine, gardent encore l’empreinte de la sensation originelle, les dieux parents des choses, un Apollon, une Pallas, une Artémis, les générations de héros qui avaient le Ciel et la Terre pour ancêtres et participaient au calme de leurs premiers auteurs. — À tout le moins, nous pouvons nous mettre sous la conduite des poètes, et leur demander de nous rendre le spectacle que nos yeux débiles ne suffisent pas à retrouver. […] « Mais le procédé était si simple, si facile, que j’en vins à douter du mérite de la couleur locale elle-même, et que je pardonnai à Racine d’avoir policé les sauvages héros « de Sophocle et d’Euripide. » — Vers la fin de sa vie, il évitait de parti pris toutes les théories ; à ses yeux, elles n’étaient bonnes qu’à duper des philosophes ou à nourrir des professeurs : il n’acceptait et n’échangeait que des anecdotes, de petits faits d’observation, par exemple, en philologie, la date précise où l’on cesse de rencontrer dans le vieux français les deux cas survivants de la déclinaison latine. […] Les anxiétés d’un esprit qui cherche une croyance fixe, le passage douloureux d’une foi héréditaire à une conviction personnelle, les agitations d’un cœur qui ne peut se fixer que par une affection complète, la formation d’un talent, les tentations d’un caractère, et, d’une façon générale, les tâtonnements, les erreurs, les combats et le progrès d’une âme en quête de la justice, ou de l’amour, ou de la vérité, voilà des tragédies qui recommenceront toujours, et dont chacun de nous, dans son for intérieur a été le témoin en même temps que le héros ou la victime. […] Comment faire pour extraire un héros, une déesse, une Vierge, un Christ, de ce modèle déshabillé qui, pour cent sous par heure, prend des attitudes, et, d’un air emphatique ou imbécile, pose nu sur une table ?
Les héros des sagas ne sont pas les chevaliers de l’Europe méridionale. […] Les aventures de ses héros semblent des traductions de vieux sagas scandinaves légèrement modernisés par un scalde qui aurait voyagé et qui aurait été élevé dans les universités anglaises. […] L’héroïne est Mlle de Ventadour, la petite-fille même du duc. […] Dès la première attaque, le cheval de lord Herbert fut blessé et son épée brisée ; et alors s’engagea un combat homérique que nous laisserons raconter en partie au héros lui-même. […] Shandy, le caporal Trim, le docteur Slop, l’âne de Lyon et celui de Nampont restent dans le souvenir aussi obstinément que les héros les plus renommés du drame et du roman.
Je ne vous donne pas ce Leicester comme un héros d’amour, mais comme un homme comme vous et moi, vous exceptée. […] On s’écrie : « C’est plein de Balzac, cela » ; et quand on veut mettre précisément le nom d’un héros de Balzac sur un personnage d’Augier, on s’aperçoit que ce n’est pas très facile. […] Il s’y ingéniait et renchérissait jusqu’à une certaine bravade qui sentait son paladin ou son héros homérique. […] Mais dans Claudie l’homme qui a raison est le grand-père même de Claudie, et c’est un vieux héros, c’est un homme qui revient de Champaubert ou de Waterloo ; enfin, c’est un très grand personnage. […] Il donne trop la sensation d’un homme du monde déguisé en prêtre, plutôt d’un héros romantique, d’un Oberman déguisé en prêtre.
Rira bien qui rira le dernier. » Et ils vont bravement, aveuglément, s’embarquent dans toutes les difficultés, toujours sereins, toujours confiants : « Je ne suis pas naïve, disait la pauvre héroïne d’une récente aventure. […] Le voilà devenu un héros, et assez justement, pour tout un monde équivoque.
et si Virgile ou Horace revenaient au monde pour juger ces héros modernes du Parnasse latin, ne devrions-nous pas avoir grand-peur pour eux ? […] Dans notre poésie française, nous n’avons d’autre élision que celle de l’e muet devant une voyelle ; tout autre concours de deux voyelles y est interdit : règle qui peut paraître assez bizarre, pour deux raisons ; la première, parce qu’il y a une grande quantité de mots au milieu desquels il y a concours de deux voyelles et qu’il faudrait donc aussi par la même raison interdire ces mots à la poésie, puisqu’on ne saurait les couper en deux ; la seconde, c’est que le concours de deux voyelles est permis dans notre poésie, quand la seconde est précédée d’une h aspirée, comme dans ce héros, la hauteur ; c’est-à-dire l’hiatus n’est permis que dans le cas où il est plus rude à l’oreille.
En associant et en groupant des drôles et des drôlesses, attifés comme les bouchers et les blanchisseuses dans le carnaval, en priant ces héros de vouloir bien continuer, pour le temps nécessaire à l’opération, leur grimace de circonstance, on se flatta de rendre les scènes, tragiques ou gracieuses, de l’histoire ancienne. […] Ainsi le personnage de Polyeucte exige du poëte et du comédien une ascension spirituelle et un enthousiasme beaucoup plus vif que tel personnage vulgaire épris d’une vulgaire créature de la terre, ou même qu’un héros purement politique.
… Mon austère jeunesse corrigeait ainsi la vieillesse légère de mon père, et ce que sa notoriété avait de trop frivole… J’opposais à ses héroïnes galantes les grandes figures de l’antiquité et du quarante et unième fauteuil, où l’on ne s’assied jamais. […] En son apparent désordre, il est un, car une même pensée d’inquiétude, de révolte, et de domination en relie tous les chapitres si dissemblables, et qui vont de l’âme d’une petite femme aux âmes tristes des foules et des Parlements ; du café où la bière coule parmi les esthétiques, à l’échafaud où s’égoutte, guillotinée, la tête impériale, farouche et tendre d’un enfant à cœur de héros. […] … Plus de vierges pâles et putrides, de héros insensés ou démoniaques, plus de princesses bancales, glissant sur des nuages et des mers spiroïdaux, parmi des architectures en vermicelle, avec des lys dans la main ! […] … Je n’ai point fait un livre sur la guerre, j’ai, dans un chapitre où sont contés avec douleur les navrements d’une armée vaincue, développé la psychologie de mon héros, qui est une âme tendre, un esprit inquiet et rêveur.
Le cardinal de Retz sut de même conserver dans ses Mémoires le style du héros de la Fronde. […] Ce n’est plus cet enthousiasme national, cette admiration égale à celle qu’inspirent les héros et les bienfaiteurs de l’humanité ; ce n’est plus ce triomphe qui lui fut décerné à son dernier jour, comme il descendait dans la tombe. […] Il eut le bonheur de choisir pour son héros le plus romanesque et le plus aventureux des souverains. […] Voltaire lui-même n’avait pas toujours préservé ses héros tragiques de ce défaut.
Il y a du héros aussi dans Molière, mort à la besogne et presque sur les planches, après avoir su y être, trente années durant, et malgré un destin si hostile, un si bon serviteur du pays. […] Il est saisi par la noble ivresse de l’Intelligence, et cette fièvre d’esprit le travaille d’aller à la véritable raison, à cette assurance très sereine de la raison bien assise… » Cette certitude, le héros de Charleroi, tué sur son canon le chapelet au bras, l’avait rencontrée en suivant la même voie que son grand-père, la voie nationale, mais en allant plus avant, et sans partis pris préalables. […] J’ai rappelé déjà cette toile fameuse de Vélasquez, ce « Tableau des lances », où l’on voit un vainqueur aller au-devant d’un vaincu, et ces deux héros se saluent en se respectant, parce qu’ils se sont respectés en se battant, — comme des hommes. […] Il reste vrai que la culture scientifique est un puissant facteur de civilisation, — vrai que les peuples sans hiérarchie et sans discipline tombent dans des convulsions qui les paralysent, — vrai que la guerre juste, soutenue pour défendre la patrie, et conduite généreusement, exalte ce qu’il y a de plus viril et de plus élevé dans le cœur de l’homme. — Il est vrai enfin que la fonction de soldat comporte, comme l’affirmait éloquemment Ernest Psichari, le héros tombé à Charleroi, dans son Appel des armes, une morale et une mystique.
Une fois, Barbey d’Aurevilly racontait qu’il avait connu dans sa jeunesse l’abbé de la Croix-Jugan (le héros de l’Ensorcelée). […] Interminablement on en voit dégringoler, pêle-mêle, des femmes qui sont des fées, des déesses, des bergères, des nymphes, des amazones, des nixes ou des anges ; des hommes qui sont des rois, des dieux, des héros, des magiciens, des troubadours, des chevaliers ou des ondins ; et des gamines de dix à douze ans, qui représentent les Amours, maillots roses, frimousses innocentes et maquillées — déjà sous la perruque d’étoupe, de petits arcs couverts de papier doré… Etrange, dans ce coin de grenier, cette avalanche lumineuse de créatures surnaturelles. […] permettez-moi de vous dire que votre héros n’est pas « chic », mon pauvre Bobichon.
Tous leurs efforts tendirent à imaginer une région nébuleuse, crépusculaire, où n’habitent que des rois mélancoliques, phraseurs et couverts de pierreries, des héros casqués de vermeil pourchassant d’intangibles chimères, des chevaliers fluets et grelottants, des troubadours sous le balcon de princesses sataniques, des sirènes gélatineuses, des pâtres roucouleurs. […] Il vient de publier la Cathédrale, un livre où le héros de Là-Bas et d’En Route, ce Durtal, qui délaissa, jadis, le derrière affriolant d’une fellatrice pour faire une retraite à la Trappe, se retire à Chartres afin de mener à bien sa conversion, sous les auspices d’un chanoine et d’une madame Bavoil, illuminée que les anges favorisent de leurs entretiens. […] Et ce xvie siècle que Michelet appelle « un héros », que Taine compare à « une caverne de lions » pour en exprimer la superbe énergie, M.
À la fin, l’âge, le tempérament, la conformation le trahirent… Est-ce que vous croyez que M. de Luxembourg ainsi présenté dans son brillant de héros et dans ses vices est calomnié ?
Nulle part cependant les suites graves des travers les plus légers ne sont absentes : étudiez les Précieuses, et vous saisirez comment le faux bel esprit mène aux pires aberrations de la conscience et de la conduite, par quelle pente nos héroïnes en idée arriveront à n’être que des aventurières.
Ce tempérament est celui de leur premier héros.
Quand les sauvages pleurent un chef, les femmes chantent les louanges du mort, elles disent ses vertus et ses combats, et par moments, en présence du cadavre, elles rêvent le héros marchant encore dans sa force et dans sa beauté : ainsi font nos poètes avec leur fiction de Christianisme ; ils commencent par la plainte, la désolation, puis leur vient le regret de la dernière religion connue d’eux, et ils finissent quelquefois, en s’exaltant, par s’imaginer qu’elle vit encore.
Vous vous rappelez la boutade du héros de Labiche dans le Misanthrope et l’Auvergnat : « J’ai vu écrit sur une boutique english spoken, et l’on n’y parlait que français ; j’y ai acheté des rasoirs, qu’on m’a vendus comme coupant très bien, ils ne coupent pas ; et l’on veut que j’aime les hommes !
La mort du héros, un écrivain qui mourrait des attaques de la presse, on la rejetait « comme la mort d’une sensitive ».
II Homère n’est qu’un divin conteur dont les chants délassent les héros fatigués assis sous leurs tentes après les champs de bataille.
Telle est, hélas, notre nature, qu’il est plus aisé de créer méthodiquement un malfaiteur qu’un héros.
Ecriture, soit pour avoir outré quelquefois les caractères, à dessein d’établir entre différens Saints des comparaisons absolument étrangeres à la grandeur de ces héros & au mérite même du Panégyrique, soit enfin pour quelques antithèses favorites.
C’est enfin quelque chose de semblable aux merveilles accomplies par nos foules industrielles et nos armées de piétons, comparées aux combats des héros d’Homère, aux conquêtes des hordes équestres du moyen âge, et aux chefs-d’œuvre des artistes grecs.
D’autres font tous les jours des expériences plus ou moins semblables : les saints, les héros, les enfants, les simples, tous ceux qui n’ont pas étranglé leur âme. […] Barthélemy, p. 254.) savourez encore ces passages : ne nous est-il pas compté comme un mérite, comme une preuve de ce que nous appelons une « nature poétique », le fait de reconnaître que tout objet a « une divine beauté en lui » ; que tout objet est encore véritablement « une fenêtre à travers laquelle nous pouvons plonger dans l’infinitude elle-même. » (les héros, trad.
Ses raisons pour conquérir ces grades le plus vite possible et pour se faire tuer, s’il le faut, à les mériter, il les dit ingénument, il ne les va point puiser dans de hautes régions métaphysiques : ce sont les motifs éternels qui, dès le temps d’Homère, dès le temps de Tyrtée, agissaient sur le cœur des hommes, et qui font de ceux qui y vibrent le mieux des héros.
Quant au personnage même de l’héroïne, quelques circonstances précieuses et consolantes dans la vie du poëte avaient rehaussé encore et achevé de perfectionner les traits.
Le plus fort de la critique de Bussy et du monde en général, au sujet de la Princesse de Clèves, avait porté sur l’aveu extraordinaire que l’héroïne fait à son mari : Mme de La Fayette, en inventant une nouvelle situation analogue, qui amenât un aveu plus extraordinaire encore, pensa que la première en serait d’autant justifiée.
Je trouve des scènes écrites d’une tragédie d’Agis, des fragments, des projets d’une tragédie de Conradin, d’une Iphigénie en Tauride…, d’une autre pièce où paraissaient Carbon et Sylla, d’une autre où figuraient Vespasien et Titus ; un morceau d’un poëme moral sur la vie ; des vers qui célèbrent l’Assemblée constituante ; une ébauche de poëme sur les sciences naturelles ; un commencement assez long d’une grande épopée intitulée l’Américide, dont le héros était Christophe Colomb.
Ce barbare doit être un héros, un juge, et non un compère, un confident de pot-au-feu. — Bien, le voilà maintenant qui se répète et piétine en place sur une idée qu’il a déjà dix fois usée.
Son sort toucha Pétrarque ; le poète avait été, ainsi qu’on l’a vu, le partisan et le complice du tribun de Rome ; il était embarrassé maintenant de son attitude envers l’homme qu’il avait exalté jusqu’au niveau des anciens héros de la liberté romaine.
Jamais, je vous en atteste, le souvenir de l’excellent ami, de l’invincible héros qui a illustré le nom des Scipions, ne quitte un instant mon esprit… « Je m’informai ensuite de son royaume, il me parla de notre république, et la journée entière s’écoula dans un entretien sans cesse renaissant… « Après un repas d’une magnificence royale, nous conversâmes encore jusque fort avant dans la nuit ; le vieux roi ne parlait que de Scipion l’Africain, dont il rappelait toutes les actions et même les paroles.
Le récit de cette épopée d’un aventurier de génie, écrit par le héros et par l’auteur, est le poème de la démocratie tout entière.
M. le président de Bonfons était le héros de ce petit cercle, où son esprit, sa personne, son instruction, son amabilité, sans cesse étaient vantés.
Les héros sortent tout faits de ces nids de famille.
Le premier cavalier venu, la première dame jeune et jolie, sont les héros de ces pièces.