« Les corps inorganiques, dit Tiedemann, n’offrent absolument aucun phénomène que l’on puisse considérer comme effet de la régénération ou de la guérison. […] En résumé le tourbillon vital n’est pas la manifestation unique d’un quid intus, ni le seul effet de conditions physico-chimiques extérieures. […] La nutrition et la digestion se séparent complètement ; la nature de l’alimentation, essentiellement variable, n’a jamais d’effet dans l’état normal, sur la formation des réserves qui restent fixes comme la constitution des liquides et des tissus organiques. […] Un autre trait commun est encore la grandeur de l’effet comparée à la masse très faible du ferment. […] L’action des anesthésiques se traduit par des effets plus ou moins rapides sur les différents organismes et sur leurs divers tissus.
ils sacrifient ceci et cela, en vue d’obtenir un effet plus noble. […] Au contraire, le roman, l’histoire, le théâtre, racontent avec les mots, utilisent les mots pour un effet humain, pour un effet tel que le renseignement qu’ils nous apportent a par lui-même une valeur d’art. […] « Je voudrais que mon livre produisît un tel effet qu’on pût le croire écrit par un crétin […] Le dyspeptique est jugé par un homme bien portant, qui impute à malice pure les effets d’un tempérament disgracié. […] La prohibition officielle a eu ainsi le même effet qu’en Amérique le régime sec : elle a fait naître les plus étranges succédanés.
Pour ma part, je me fais l’effet d’un attardé, d’un épigone. […] Aussitôt, zouaves et moutons de disparaître, comme par l’effet d’une bizarre magie. […] On peut les étiqueter selon leur nature et d’après leurs effets. […] Cette décision n’est point, chez lui, l’effet d’un simple raisonnement. […] Ce livre fier et triste, aux vitrines des libraires, me fait l’effet d’un cadet de haute race, fourvoyé dans une foire.
Et ainsi, malgré notre ignorance, nous avons senti, tous, le puissant effet de cet art nouveau. […] Et notre douleur, aussi, est le volontaire effet de notre Âme. […] 4º Enfin l’évolution eut pour effet la multiplication et l’affinement des âmes différentes. […] Voyez les effets de vos maux : tenez Hermione et Phèdre pour les images de vos propres passions ! […] Rarement — et si ce n’est pour le seul effet musical — il s’attarde aux peintures.
Quoi qu’ils décident l’un et l’autre, les effets de leur décision vont s’étendre comme en une succession d’ondulations bien au-delà d’eux-mêmes et de leur bonheur ou de leur malheur privés. […] Je vous ferai remarquer, en effet, que, quoi que l’on pense de ces règles fameuses, — dont je ne vous ai rien dit encore, dont le moment n’est pas venu de parler plus à fond, — nous voyons que, de nos jours mêmes, quand nos auteurs dramatiques veulent obtenir des effets plus saisissants, de ces effets qui ne nous laissent, comme l’on dit, le loisir ni de réfléchir ni de respirer, ils commencent par enfermer leurs trois ou leurs cinq actes dans un même décor, et par resserrer leur action dans les vingt-quatre heures. […] Croyez-vous cependant que si Corneille en a rempli son répertoire, ce soit naïve admiration des grandeurs humaines, effet et conséquence en lui de la superstition monarchique, éblouissement d’un « bourgeois de Rouen » devant la majesté d’un Louis XIV ou le pouvoir d’un Richelieu ? […] C’est aussi cette gradation des effets dont Corneille, dans son Examen a eu raison de se louer lui-même. […] — Une citation de Fréron. — L’origine du mélodrame. — Effet parallèle de Rhadamiste et de Turcaret. — La fin de la tragédie.
Ce dénoûment, si douloureux et si simple, joué par mademoiselle Rachel et deux partenaires dignes d’elle, produirait un immense effet. […] Ponsard leur faisait l’effet d’une nouvelle édition de Molière, commentée par M. de la Palisse. […] Eugène Sue, nous font l’effet d’un Condé ou d’un Turenne sortant de leurs tombes et apparaissant tout à coup aux combattants dégénérés d’Oudenarde et de Ramillies. […] … » — Et ainsi de suite : toute la préface est écrite de ce style, qui fait un singulier effet à côté du simple et ferme langage de M. […] Il y a idéologue et idéologue, comme il y a fagot et fagot, et c’est amortir l’effet de cette épithète que de la prodiguer à quiconque n’est pas de votre avis.
Et le spectateur, qui comprend ces finesses, ne se sent pas moins d’esprit, et de là un effet singulier. […] Ce n’est pourtant pas l’effet ordinaire. […] Vous ne sortirez pas de là ; et, tragiques ou comiques, vos effets seront très limités. […] L’effet de ces scènes comiques était facile à prévoir. […] Mais, si je me voyais ainsi, cela me ferait un effet !
C’est cette force que l’esprit doit reproduire en lui-même avec tous ses effets ; il faut qu’il la sente par contre-coup et par sympathie, qu’elle engendre en lui le groupe entier, qu’elle se développe en lui comme elle s’est développée hors de lui, que la série des idées intérieures imite la série des choses extérieures, que l’émotion s’ajoute à la conception, que la vision achève l’analyse, que l’esprit devienne créateur comme la nature. […] Ils ont la vision d’effets lointains ou d’actions vivantes ; ils sont révélateurs ou poëtes. […] Les purs classificateurs n’inventent pas, ils sont trop secs. « Pour connaître une chose, ce que nous pouvons appeler connaître, il faut d’abord aimer la chose, sympathiser avec elle1419. » — « L’entendement est ta fenêtre ; tu ne peux pas la rendre trop nette, mais l’imagination est ton œil. — L’imagination est l’organe par lequel nous percevons le divin1420. » En langage plus simple, cela signifie que tout objet, animé ou inanimé, est doué de forces qui constituent sa nature et produisent son développement ; que pour le connaître, il faut le recréer en nous-mêmes avec le cortége de ses puissances, et que nous ne le comprenons tout entier qu’en sentant intérieurement toutes ses tendances et en voyant intérieurement tous ses effets. […] Si vous êtes artiste, vous saisirez d’ensemble la force, la série des effets et la belle façon régulière dont la force produit la série ; à mon gré, cette représentation sympathique est, de toutes, la plus exacte et la plus complète ; la connaissance est bornée tant qu’elle ne s’avance pas jusque-là, et la connaissance est achevée quand elle est arrivée là. […] Quel est ce sentiment, comment il se lie aux autres, quel est son degré, sa source, son effet, comment il transforme l’imagination, l’entendement, les inclinations ordinaires, quelles passions l’alimentent, quelle proportion de folie et de raison il renferme, ce sont là les questions capitales.
J’ai vu une petite Annonciation, de Delacroix, où l’ange visitant Marie n’était pas seul, mais conduit en cérémonie par deux autres anges, et l’effet de cette cour céleste était puissant et charmant. […] L’effet en est vraiment grand. […] Mais, en supposant qu’il n’y ait pas trop d’injustice dans ce reproche, il faut remarquer que nos expositions de peinture ne sont pas propices à l’effet des bons tableaux, surtout de ceux qui sont conçus et exécutés avec sagesse et modération. […] Quelques-uns des effets qu’il a souvent rendus me semblent des extraits du bonheur de l’hiver. […] Frémiet est un bon sculpteur ; il est habile, audacieux, subtil, cherchant l’effet étonnant, le trouvant quelquefois ; mais, c’est là son malheur, le cherchant souvent à côté de la voie naturelle.
Montaigne, en ses Essais, au chapitre xxxive , qui a pour titre : « D’un défaut de nos polices », avait dit : Feu mon père, homme, pour n’être aidé que de l’expérience et du naturel, d’un jugement bien net, m’a dit autrefois qu’il avait désiré mettre en train qu’il veut ès villes certain lieu désigné auquel ceux qui auraient besoin de quelque chose se pussent rendre et faire enregistrer leur affaire à un officier établi pour cet effet : comme « Je cherche à vendre des perles ; Je cherche des perles à vendre ; Tel veut compagnie pour aller à Paris ; Tel s’enquiert d’un serviteur de telle qualité ; Tel, d’un maître ; Tel demande un ouvrier ; Qui ceci, qui cela, chacun selon son besoin ». […] On y voit que Renaudot, depuis l’année 1634 ou 1635, tenait tous les mardis de chaque semaine une séance de consultations gratuites dans sa maison : il y assemblait, à cet effet, plusieurs médecins, la plupart étrangers comme lui et de la faculté de Montpellier.
Il n’a point cherché de ces effets qui renversent d’abord ; les choses neuves qu’il a à nous apprendre sur le règne de Henri IV, il ne les a demandées qu’à des séries de faits soigneusement assemblés et rapprochés avec méthode, avec force. […] De joindre une longue délibération avec un fait pressé, cela lui est malaisé, et c’est pourquoi, au contraire, aux effets de la guerre il est admirable, parce que le faire et le délibérer se rencontrent en un même temps, et qu’à l’un et à l’autre il apporte toute la présence de son jugement ; mais aux conseils qui ont trait de temps, à la vérité il a besoin d’être soulagé… Il a cela néanmoins qui doit fort contenter ses conseillers : c’est qu’encore qu’il n’ait nullement pensé ni été disposé à une affaire, si ses serviteurs, après l’avoir bien ruminée et bien digérée, la lui viennent représenter, il est si prompt à toucher au point et à y remarquer ce qu’on peut y avoir ou trop ou trop peu mis, qu’on jugerait qu’il y était déjà tout préparé.
Nous causerons, lui dit-il, poésie, littérature, et des jeunes et des vieux, des nouveaux d’aujourd’hui et de ceux d’autrefois ; et venant à la peinture : Je te dirai comment Rioult, mon maître, fait Un tableau qui, je crois, sera d’un grand effet : . […] Voir à l’Appendice, à la fin de ce volume, une note sur l’effet que produisait dans sa nouveauté un jeune France : devant ce 93 romantique, les Lameth et les Barnave de la veille s’effaçaient ; plus d’un même donnait sa démission.
Les effets de l’antipathie qu’on avait pour nous se firent sentir par les outrages de la soldatesque, les criailleries des femmes, les poursuites des enfants. […] Nous faisions entendre qu’en notre qualité d’otages l’aga devait veiller à notre sûreté et qu’il était responsable de notre conservation ; ces représentations produisaient si peu d’effet qu’un jour que le citoyen Majastre se présenta à lui la tète ensanglantée d’une pierre qu’il venait de recevoir à côté de l’œil et qui lui avait fait une blessure large et profonde, il n’en obtint pas un signe d’intérêt.
Mais Du Bellay ne pouvait deviner une science de linguistique qui ne datera que du xixe siècle, et il est peut-être bon que la force humaine, la faculté d’initiative de chacun s’exagère sa vertu et son pouvoir pour arriver et atteindre à tout son effet, à tout son talent. […] Et, à l’instant même, il fait preuve de mesure lorsqu’il dissuade son poète d’user en français de noms propres latins ou grecs, qui font dans le discours un effet criard, comme « si tu appliquois une pièce de velours vert à une pièce de velours rouge ».
La réalité des choses, à chaque moment, me fait l’effet d’une grande mer plus ou moins agitée ; les événements qui surgissent et aboutissent sont les vagues dont se compose la surface mobile ; mais, sous ces vagues apparentes, combien d’autres mouvements plus profonds, plus essentiels, bien qu’avortés et sourds, de qui les derniers dépendent, et que pourtant il n’est donné à nul œil de sonder ! […] Il est vrai que, si l’on n’y prend pas garde, la multiplicité des lumières va y refaire jusqu’à un certain point l’effet de l’obscurité primitive.
D’autant que, par un effet de la nature même des choses, les sentiments et l’idéal bourgeois ne pouvaient qu’être et paraître une perpétuelle dérision de l’esprit aristocratique. […] Ce qui a duré, c’est l’esprit du genre qui est une forme de l’esprit de la race, et ainsi reparaissent de temps à autre dans nos farces du Palais-Royal des moyens et des effets dont usaient les auteurs des fabliaux : nos armoires ont remplacé les buffets de nos pères, nos pantalons leurs braies.
L’on sait aujourd’hui que si la tentative, évidemment téméraire, n’eut pas tout l’effet qu’en espéraient les amis du maître, elle ne fut pas non plus sans portée. […] France de s’être révélé maître dans l’art de réserver sa place idéale à l’objet, partout où il pouvait se faire que celui-ci méritât de participer à une projection représentative, — n’en dût-il le plus souvent revenir à l’effet d’ensemble qu’un bénéfice de superfluité concomitant.
Il s’ensuit qu’en étudiant les effets littéraires de la vie mondaine, c’est une série d’influences à la fois aristocratiques et féminines qu’il s’agit de préciser. […] A chacun de leurs bons effets nous pouvons opposer une contre-partie.
C’est une surprise émouvante que cette rencontre subite, et la simple antithèse qu’elle met en scène produit l’effet d’un coup de théâtre. […] Le théâtre n’est pas un laboratoire : le fracas d’un isthme percé, d’un tunnel creusant l’Océan, d’un aérostat fendant l’air, y produirait moins d’effet que le simple battement d’un cœur amoureux.
Elle lui rendait surtout, et utilement pour son talent d’artiste, les impressions et la fraîcheur du passé qu’il avait perdues dans sa vie un peu factice : « Mes souvenirs de jeunesse connaissent tout ce que tu me dis, lui écrivait-il ; cela me fait l’effet du lointain qu’on se rappelle tout à coup distinctement, quoiqu’on l’ait pendant longtemps oublié. » Il ne se prodigue pas pour elle, mais jamais il ne la rebute ; il lui donne la réplique tout juste assez pour qu’elle ne se décourage pas et qu’elle continue. […] Ce Beethoven me fait tout l’effet d’un Milton.
Il pousse quelque part l’espérance du progrès jusqu’à conjecturer qu’il pourra arriver un temps où il n’y aura plus de maladies, et « où la mort ne sera plus que l’effet ou d’accidents extraordinaires, ou de la destruction de plus en plus lente des forces vitales. […] Ils remontent aux causes par les effets… À la manière dont le peuple rend compte des événements que certaines gens voudraient bien présenter encore comme des phénomènes inexplicables, on serait presque tenté de croire qu’il consacre chaque jour quelques heures à l’étude de l’analyse.
Basset prêche sur le vaisseau et lui fait l’effet d’un Bourdaloue : Il y a un peu de miracle à son affaire, dit Choisy ; et, à mesure qu’il approche du lieu de sa mission, Dieu lui fait de nouvelles grâces et lui donne de nouveaux talents. […] Cela fait un effet admirable : et souvent, quand je ne dis mot, on croit que je ne veux, pas parler ; au lieu que la bonne raison de mon silence est une ignorance profonde, qu’il est bon de cacher aux yeux des mortels.
L’effet de la chanson de chaque métier doit être, au contraire, de faire que chacun, tandis qu’il la chante, se sente intérieurement fier, orgueilleux même de son état, et le préfère décidément aux autres professions, sans mépris toutefois, sans insulte et sans amertume. […] Il produit dans un moment donné tout son effet.
Je ne ferai que peu de remarques sur ce premier effet que Mirabeau produisit sur les convives, et qui nous est si visiblement rendu ; je ne me permettrai que d’expliquer et de commenter deux ou trois traits, ainsi que l’expression de ridicule qui échappe quelques lignes plus bas, et qui est appliquée à l’extérieur de Mirabeau. […] J’ai dit que dans aucun cas les conseils de Mirabeau ne sont contre-révolutionnaires, et que, dans aucune supposition, il n’admet qu’on puisse revenir sur les grands points gagnés de 89 : En effet, dit-il dans sa 47e note, la plus détaillée de toutes (décembre 1790), je regarde tous les effets de la Révolution et tout ce qu’il faut conserver de la Constitution comme des conquêtes tellement irrévocables, qu’aucun bouleversement, à moins que l’empire ne fût démembré, ne pourrait plus les détruire.
Tout semble indiquer que ce fut là l’effet que produisit sur Mme de Lambert le mauvais exemple de sa mère. […] Mais tout est relatif, et, quand on suffoque de chaleur, quelques degrés de moins d’une chambre à l’autre font aussitôt l’effet du plus frais printemps. — Ajoutons que M. de Sainte-Aulaire était chez lui dans le salon de Mme de Lambert : car si, comme on l’a dit, « elle ne connut d’autre passion qu’une tendresse constante et presque platonicienne », il en fut l’objet.
On ne saurait mieux définir l’effet que produit ce genre d’esprit à part, élevé, isolé et peu sympathique, l’esprit doctrinaire, pour l’appeler par son nom, dont M. […] Cette expression de la chaîne des idées aussi lui est familière : on dirait qu’elle en sent constamment le poids. — À tout moment reviennent sous sa plume des comparaisons qui, loin d’expliquer la pensée déjà obscure et énigmatique par elle-même, ont pour effet de l’obscurcir davantage ; le peu de rayon qu’on y entrevoyait s’évanouit.
On croyait jusqu’alors que le mot de fanatisme ne s’appliquait qu’aux idées et aux croyances religieuses : il était réservé à la fin du xviiie siècle de montrer qu’il ne s’appliquait pas moins à la philosophie, et il en est résulté aussitôt des effets monstrueux. […] Son style fait parfois l’effet d’une étoffe lustrée qui bruit et reluit.
Leur effet avait été rapide, quoique gradué. […] La scène est admirablement conduite de tout point ; il n’y a pas un mot inutile et qui ne tende à l’effet.
Déjà, en étudiant Bussy-Rabutin, Saint-Évremond, ces spirituels disgraciés, et qui étaient à la veille d’être des guerriers illustres, on a pu noter l’effet d’un de ces défauts de caractère, de cet esprit de raillerie ou de libertinage, qui, comme une paille secrète, est venu altérer la trempe de l’ensemble et rompre le milieu d’une belle vie. […] Il fallait m’en avertir pour empêcher la surprise d’un effet si singulier.
La négociation avec le prince de Schwarzenberg, qui n’avait pas été contractée ni conclue, fut censée l’avoir été, et les pièces qui la constataient, mises après coup à la date du 4 avril, furent insérées au Moniteur le 7 ; le tout pour cacher la confusion et régulariser ce qui n’avait été que l’effet de la peur et du désordre. […] Il y a l’effet produit sur le corps social.
Ce qui tempérait l’effet de ces brusqueries et les empêchait de tourner autant qu’elles auraient pu contre celui qui se les permettait, c’est qu’il s’y mêlait de la gaieté, de la jovialité, et (je demande pardon du mot) un peu de turlupinade. […] Cette action, quoique inconsidérée, me paraissant partir d’un bon cœur (c’est-à-dire d’un généreux cœur), qui ne peut souffrir d’injures, fit plus d’effet sur moi que le conseil de mes amis et le secours que le cardinal me donnait.
Dans la lettre très sage que le président lui répondait sur l’affaire du curé de Moëns et sur le mauvais effet, en pareil cas, des déclamations extra-judicielles, il y avait un mot final qui se rapportait à ces malheureux fagots : « Je ne pense pas, lui disait M. de Brosses, qu’on ait jamais ouï dire qu’on ait fait à personne un présent de quatorze moules de bois, si ce n’est à un couvent de Capucins. » Voltaire comparé à un couvent de Capucins, au moment où il menaçait un prêtre des galères ! […] L’excommunication eut son plein effet ; on nomma aux quatre places vacantes M. de Roquelaure, évêque de Senlis, l’historien Gaillard, le prince de Beauvau et l’abbé Arnaud.
Volney, dans une lettre écrite de sa campagne de Sarcelles-sous-Écouen (10 octobre 1809), s’inquiète un peu de l’effet de cet envoi qui tombait au milieu de si grandes choses50. […] Volney, sous le choc, épouvanté de l’effet qu’il avait produit, perdit connaissance : on dut le transporter chez son ami le minéralogiste La Métherie, chez qui il resta quelques jours.
Au dernier acte, un très saisissant effet : ce lit de la chambre du Grand-Hôtel, entouré de la musique sautillante d’un bal, et d’où, en la solitude de la chambre, sort d’un corps qu’on ne voit pas, la demande agonisante : À boire ! […] Paris me fait l’effet aujourd’hui de ces Babylones de l’antiquité, dans les dernières années de leur existence.
Sainte-Beuve une unité de substance poétique, un effet d’ensemble dans le sentiment et la couleur, tout-puissant sur l’imagination, puisqu’il la frappe toujours à la même place, et bien préférable à une discordante variété. […] Où est-elle, cette Muse inouïe, cette poésie faite avec des laideurs vraies, et parce qu’elles sont vraies, sensibles et douloureuses, ces laideurs, arrivant à un effet d’impression sur les âmes, égal à celui de la plus idéale beauté ?
En effet, citer quelques vers trisyllabiques détachés et enlevés d’un ensemble étendu n’est donner un exemple satisfaisant ni de la difficulté surmontée ni de l’effet produit sur l’imagination par ces vers trisyllabiques se succédant, se balançant, courant et tombant les uns sur les autres, comme ces petites vagues qui sont la houle et puis toute la mer, et qui, quand on en tient dans le creux de sa main ce qu’on en peut prendre, ne donnent guère certes la moindre idée du bleu et du grand Océan dans lequel on vient de les puiser. […] Amédée Pommier, cet artiste acharné qui n’a pas besoin de l’impulsion des autres, à des effets nouveaux et à des tentatives nouvelles, nous lui conseillons plutôt, maintenant qu’il a prouvé qu’il pouvait être un grand maître dans l’art des vers pour les vers, de remonter de cette poésie de l’expression pure vers la poésie plus mâle de la pensée et de préférer désormais aux difficultés, cherchées pour les vaincre, du rythme, les inspirations victorieuses des sentiments auxquels il est impossible de résister !
Ainsi, si nous soumettons notre volonté à celle de Dieu, c’est par un effet de la miséricorde de Dieu, c’est-à-dire encore par la volonté de Dieu. […] Triste et fatal effet d’un sang incestueux ! […] Mais enfin elle voit l’effet qu’elle produit sur lui, et il est naturel qu’elle en profite pour sauver son enfant. […] Tout est indiqué, même les effets physiologiques : Je sentis tout mon corps et transir et brûler… Que ces vains ornements, que ces voiles me pèsent ! […] L’effet total devrait être déconcertant.
Étourdi par ce grondement continu d’une foule où tout le monde parle ensemble à haute voix, où les cris déchirés et variés de la corbeille font l’effet des instruments aigus d’un monstrueux orchestre, on a peine à rassembler ses idées et à concentrer son attention sur un point. […] Une remarque curieuse que je prends au passage : La morphine, en définitive, a tous les effets mystérieux de ces anciens élixirs de sorcellerie qu’on s’inoculait aussi dans les veines. […] C’est l’effet de l’antipyrine prise à haute dose…, le seul moyen que nous ayons de l’empêcher de souffrir. […] On éprouve un plaisir reposant à lire ces vers harmonieux, dont le but n’est pas la recherche de l’effet par l’étonnement, et qui impressionnent rien que par le charme qui s’en dégage. […] Le Verre d’eau de Scribe ou « aux petits effets les grandes causes », puis Salammbô reconstituant Carthage, peuvent servir à développer cette thèse que je ne fais qu’indiquer.