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814. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Le malheur, peut-être, c’est que les Discours sur l’homme manquent un peu de feu et manquent un peu d’éclat. […] Ces Discours sur l’homme sont un peu des Discours sur l’homme du monde. […] Je ne parle pas de ses courageuses attitudes et de se héroïques discours devant le peuple et en face de ce que M.  […] Pas un discours, pas une inauguration de statue, pas une cantate, pas une palme. À un enterrement où l’on avait prononcé quatorze discours et où quelqu’un disait : « Trop de discours ! 

815. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Parti pour écrire une plaquette, je me trouvai entraîné par la suite de mon discours et le courant de mon plaisir. […] C’est que cette phrase existe du point de vue d’une émotion qui agit, non d’un discours qui prouve. […] Robert de Souza, est encore un « discours » en trois points ; un poème de Musset un « plaidoyer » ; un autre de Leconte de Lisle une « narration » précisé, documentée. […] Rien de cette ambiance, de ces harmoniques littéraires, de toute cette buée de cliché diffus qui, condensée autour d’une image, l’enveloppe, l’accorde au discours suivi, de la même manière que le discours suivi au commun sens. […] Comme existent pour des monnaies anciennes l’usage de leur circulation et l’usage de leur beauté propre, les mots comportent à la fois ce qui se dit du discours, leur suite ordinaire, et « ce qui ne se dit pas du discours », l’éclat substantiel qui souligne, lucide contour, leur mystère, les reflets que sur eux, indépendamment des connexions techniques, allument les mots voisins.

816. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Molinier veut qu’on lise désormais : « Le ton de voix change un poème ou un discours de force ». […] On avait ce même discours dont Étienne Périer nous donne l’analyse. […] Je n’oublierais pas d’ailleurs de rappeler que le discours de l’intendant de Languedoc est de 1645, et le mémoire de l’apothicaire de 1687. […] Diderot donna le signal en mettant sur le chantier cette lourde construction de l’Encyclopédie ; Rousseau suivit, avec ses deux célèbres discours : ici commence l’histoire d’une France nouvelle. […] Je conviens qu’un trait de satire fait bien dans le discours et qu’il relève agréablement la monotonie d’une étude sur la littérature de l’époque impériale.

817. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

« — Ô ma mère, répondit-elle, laisse là ce discours ; on a pu voir très-souvent et par l’exemple de maintes femmes, que la souffrance est à la fin la suite de l’amour. […] « — Il ne faut point si mal me comprendre, Kriemhilt, car je ne t’ai point tenu ce discours sans de bonnes raisons. […] Tu cesseras de tenir ces discours que j’ai entendus de ta bouche. […] Tu m’as, en tes discours, soumise à ton service ; sache-le bien, tu peux m’en croire, ce sera pour moi une blessure éternelle. […] Qui ne désire y aller peut demeurer en ce pays. » « Hagene répondit : « Quoique vous décidiez, que mes discours ne vous offensent point.

818. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Et « comme ils composaient leurs pièces d’après ces principes et qu’ils y conformaient leurs discours, peu à peu ils enlevèrent à la multitude toute bienséance et toute retenue, et elle en vint à se croire en état de juger par elle-même… ». […] Il lui fera un mal irréparable en l’éloignant de ce qui pourrait éclairer son âme, des discours des sages… Ainsi, au point de vue moral, il n’est pas de plus mauvais guide ni de compagnon plus mauvais qu’un homme amoureux ». […] Il leur a dit qu’il n’y a rien de plus sot que de se croire heureux pour une jolie femme, un beau discours, un bon dîner ou une grande autorité dans la cité. […] Périclès a été dans la morale beaucoup plus en faisant bâtir le Parthénon qu’en prononçant ses discours. […] Ils n’étaient point assez habiles pour soupçonner, comme on le fait aujourd’hui, que ces discours fussent des mensonges et, tenant pour vrai ce qu’on leur disait touchant les Dieux et les hommes, ils en faisaient la règle de leur vie.

819. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

ROUSSEAU ; Discours sur l’Origine de l’Inégalité (dédicace). […] Le discours contre les sciences et les arts renferme tout son nihilisme. […] Jean-Jacques aimable, réconcilié avec la vie par la vogue, aurait déçu l’attente d’une société que l’auteur du Discours sur les sciences et les arts n’avait charmée qu’en l’insultant. […] Les discours et gestes à la René, du moment qu’ils ne sont que superfétation et placage, n’offrent plus aucun intérêt. […] Hugo y pourvoit par des tirades et des scènes à tirades, j’entends par des discours et des occasions de discours tout à fait étrangers non seulement à la marche, mais à la substance de l’action, et qui servent uniquement à l’auteur à développer par la bouche d’un de ses personnages les grandes et vagues choses qui lui paraissent contenir le sublime, le profond et le sacré de sa conception.

820. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

A la vivacité avec laquelle M. d’Arlatan défendit au sein de l’Académie le discours anonyme, mais qui n’était pas un secret pour lui, les adversaires politiques devinèrent qu’il s’agissait de M. […] Le lauréat évincé ne se tint pas pour battu, et aux approches du terme fixé, il fabriqua en toute hâte un nouveau discours, qu’il fit cette fois arriver de Paris par la poste. […] L’offense d’un esprit juste à voir un tel ramas d’incohérences, la douleur d’un jeune homme à voir un vieillard s’égarer si violemment, le ressentiment d’un homme nouveau qui prend sa part dans l’injure proférée par le patricien endurci, et le zèle du futur historien à venger des noms vénérés, le respect aussi des cheveux blancs qui, sans l’amortir, rehausse plutôt et aggrave la vigueur de la réplique, tous ces sentiments très-mesurés, très-apparents, respirent dans l’excellent article que le jeune publiciste, par une forme anticipée, convertit volontiers en une sorte de discours directement adressé à l’adversaire : « Non, s’écrie-t-il, non, nous n’avions pas, avant 89, tout ce que nous avons eu depuis ; car il eût été insensé de se soulever sans motif, et toute une nation ne devient pas folle en un instant. […] Tel il est en chaque matière, tel dans son récit historique comme dans ses développements de tribune, dans son rapport d’hier et dans son discours de demain.

821. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Le dégoût que conçoit un grand cœur au spectacle de la corruption et de la servitude, tel est le sentiment qui leur a inspiré leurs plus éloquents discours en vers, tel est aussi le lieu commun qui résonne dans leurs plus creuses déclamations. […] C’est ici le lieu de citer une belle phrase de Schelling (Discours sur les arts du dessin). […] Aussi ce genre de discours se rapproche-t-il plus des défauts que l’on blâme dans les pièces de Sénèque, qu’il ne rappelle les chefs-d’œuvre des Grecs . […] Schelling, Discours sur les arts du dessin.

822. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (2e partie) » pp. 315-400

Si j’appelais une grande partie des œuvres négatives de Byron des discours au Parlement comprimés, je crois que je les caractériserais par un nom qui ne serait pas sans justesse. » Nous avons enfin parlé d’un des poètes allemands contemporains qui s’est fait un grand nom depuis quelque temps24, et dont nous avons aussi blâmé l’esprit négatif. […] Aujourd’hui, à dîner, nous avons causé des excellents discours de Canning pour le Portugal. Il y a des gens, dit Goethe, qui prétendent que ces discours sont grossiers, mais ces gens-là ne savent pas ce qu’ils veulent ; il y a en eux un besoin maladif de fronder tout ce qui est grand. […] Son discours pour le Portugal est l’œuvre d’une grande conscience.

823. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

En vérité, vous pouvez le croire. » Hagene se réjouit en son cœur de ce discours. […] » Hagene lui répondit: « Laissons là ces discours. […] Et si quelqu’un en votre pays vous a offensés, il vous aidera à vous venger, quand ses forces seront venues. » Kriemhilt, la femme du roi Etzel, entendit ce discours. […] On me verra rarement aller à la cour d’Ortlieb. » Le roi fixa les yeux sur Hagene ; ce discours l’affligeait.

824. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Par exemple, qui connaît, à présent, le nom de Pelin, un pauvre et simple avocat marseillais, auquel Mirabeau dut la rédaction d’un grand nombre de ses discours ? […] L’abondance dans les paroles et la prolixité dans les discours passent généralement pour être le péché mignon des personnes du sexe. Or, une faculté si précieuse de noyer le vide de la pensée sous des flots de discours ne saurait se donner carrière nulle part avec plus d’avantage que sous cette forme de production kilométrique. […] Si vous voulez réformer les mœurs par d’éloquents discours et des déclarations vengeresses, vous tournez au prédicateur.

825. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

Les Grecs, après les clameurs et les peines des initiales batailles, avaient formé une race de raisonneurs, épris des notions claires et des enchaînements harmonieux, ils n’avaient point des sensations vives et n’étaient guère portés à l’émotion : nulle fougue passionnée ne secoue l’ordonnance tranquille de leurs discours, non plus que la froide sérénité de leurs faces. […] Les épithètes, notant les sensations, étaient rares, vagues, peu variées : mais les actes étaient liés par une implacable logique ; et sans cesse des discours rompaient la série des actes. […] Le Théâtre fut bien la forme de l’art littéraire pour les dernières époques du Moyen-Age : un théâtre non plus de raisonnements ou de discours, mais d’actions, de faits matériels. […] Les tragédies de Racine furent des romans psychologiques, restituant dans l’art la vie rationnelle des passions ; aussi peu semblables à des drames que les dialogues de Platon : moins encore, car Platon créait des entretiens véritables, tandis que souvent les personnages de Racine ne parlent point, expriment seulement, sous prétexte de discours, l’enchaînement de leurs intimes motifs.

826. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — II — Vauvenargues et le marquis de Mirabeau » pp. 17-37

Ne lui demandez pas de se soigner, de se relire : « Mes affaires et mes amis, dit-il, ont besoin de moi, et le peu de temps qu’on me laisse est mieux employé à composer qu’à m’appesantir sur des révisions de style… Si je me contraignais pour me rendre méthodique, je suis certain que je serais moins lu encore que je ne le serai dans toute la pompe de la négligence et des écarts2. » Dans la Théorie de l’impôt, qui est censée une suite à l’entretiens ou discours tenus et prêchés à Louis XIV par Fénelon, cet éloquent prélat parle le plus rébarbatif des langages ; il dira que « l’honneur, ce gage précieux dont le monarque est le principal et presque le seul promoteur, a comme toute autre chose, son acabit ou son aloi nécessaire ». […] Ce n’est pas là, dira-t-on, le discours d’un moraliste trop rigide : c’est que le véritable Vauvenargues n’est pas du tout rigide en effet ; il aspire à concilier, à humaniser, à tempérer, à se servir des passions elles-mêmes avec ensemble et à-propos ; il est le contraire du philosophe scythe qui coupe de l’arbre les branches les plus belles ; il est un ennemi presque personnel de Caton le censeur ; s’il a été stoïcien dans un temps, il en est bien revenu.

827. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — II » pp. 126-147

Son Virgile même, dans cette magnifique édition de 1649, si flatteuse à l’œil, et dans la Préface duquel il célébrait « les doctes discours qui découlent comme des fleuves d’or de la bouche de Μ. l’archevêque de Corinthe » (Retz), et faisait des avances louangeuses à tous les grands auteurs du temps, ce Virgile n’eut pas meilleure chance. […] [NdA] Dans le Discours pour servir de préface sur les œuvres d’Ovide, etc., etc., in-4°, imprimé à la suite de la traduction des Tristes et des Politiques, 1678 (1679)

828. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Lettres inédites de Michel de Montaigne, et de quelques autres personnages du XVIe siècle »

Et de discours en discours, revenant au propos de sa mairie, il répond à ceux qui lui ont reproché d’y avoir trop peu fait.

829. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VIII. La question de gout ce qui reste en dehors de la science » pp. 84-103

Je connais des odes et des discours où un recours à l’infaillible postérité fait bon effet, surtout quand il est exprimé en vers sonores ou en périodes ronflantes. […] Discours de réception à l’Académie française.

830. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de lord Chesterfield à son fils. Édition revue par M. Amédée Renée. (1842.) » pp. 226-246

Stanhope, à son discours de début, eut un moment d’hésitation, et fut obligé de recourir à ses notes. Il ne recommença pas l’épreuve du discours public une seconde fois.

831. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Diderot. (Étude sur Diderot, par M. Bersot, 1851. — Œuvres choisies de Diderot, avec Notice, par M. Génin, 1847.) » pp. 293-313

Je sais une objection qu’on fait d’ordinaire à ces beaux discours sur les arts, et que les Salons de Diderot provoquent en particulier. […] Je leur ai consacré l’usage de tous mes sens et de toutes mes facultés ; et c’est peut-être la raison pour laquelle tout s’exagère, tout s’enrichit un peu dans mon imagination et dans mon discours ; ils m’en font quelquefois un reproche, les ingrats !

832. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Monsieur de Bonald, (Article Bonald, dans Les Prophètes du passé, par M. Barbey d’Aurevilly, 1851.) » pp. 427-449

C’est ainsi qu’un autre jour, dans un discours à la Chambre des pairs, il dira, en parlant de la peine de mort, que punir un coupable du dernier supplice, c’est le renvoyer devant son juge naturel . […] Mais ce qui est à lire, c’est le Discours préliminaire, où tout M. de Bonald se trouve avec son système.

833. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Essai sur Amyot, par M. A. de Blignières. (1 vol. — 1851.) » pp. 450-470

Ne prenant son Éloge d’Amyot distingué par l’Académie que comme un discours préliminaire, il a composé un livre tout plein de recherches et de dissertations sur les divers ouvrages d’Amyot, sur sa langue, sur sa vie ; il y discute tous les points qui ont prêté à la controverse et à la critique ; il s’applique à les éclaircir à l’avantage de son auteur, avec zèle, érudition et curiosité. […] J’ai voulu relire la pièce la plus grave qu’on a écrite contre Amyot, et que je ne trouve pas du tout à mépriser : c’est le Discours de la traduction, par M. de Méziriac, qui fut lu à l’Académie française à la fin de l’année 1635, et dont Amyot fait tous les frais.

834. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Mémoires du cardinal de Retz. (Collection Michaud et Poujoulat, édition Champollion.) 1837 » pp. 40-61

Voulant donc convaincre le prince de Condé qu’il y a un grand et incomparable rôle à jouer dans cette crise entre la magistrature et la Cour, voulant tempérer son impatience et ses colères à l’égard du Parlement, et lui prouver qu’on peut arriver moyennant un peu d’adresse, quand on est prince du sang et vainqueur comme il l’est, à manier et à gouverner insensiblement ce grand corps, Retz, dans un discours qu’il lui tient à l’hôtel de Condé (décembre 1648), s’élève aux plus hautes vues de la politique, à celles qui devancent les temps, et à la fois il touche à ce qui était pratique alors. […] Il fait voir que tout dernièrement, du côté de la Cour, on avait, avec une insigne maladresse, mis le Parlement en demeure de définir ces cas où l’on pouvait désobéir et ceux où on ne le devait pas faire : « Ce fut un miracle que le Parlement ne levât pas dernièrement ce voile, et ne le levât pas en forme et par arrêt ; ce qui serait bien d’une conséquence plus dangereuse et plus funeste que la liberté que les peuples ont prise depuis quelque temps de voir à travers. » La conclusion de ce discours mémorable est de viser à réconcilier Condé avec le Parlement, sans le séparer absolument de la Cour, de lui proposer un rôle utile, innocent, nécessaire, qui le ferait le protecteur du public et des compagnies souveraines, et qui éliminerait infailliblement le Mazarin : c’était toujours compter sans le cœur de la reine.

835. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

Pendant qu’il goûtait la douceur de ce travail, ses maladies et la faiblesse de sa complexion encore plus que les affaires l’avaient forcé de s’interrompre, et il y avait suppléé alors par la Succincte narration qui forme le premier chapitre ou plutôt l’introduction du Testament politique ; cette narration est un tableau raccourci, comme il l’appelle, un beau et noble discours abrégé, dans lequel il raconte au roi toutes les grandes actions de ce même roi depuis sa seconde entrée au ministère en 1624 jusqu’en 1641. […] Je quitte ce discours pour vous dire que nous n’avons point trouvé dans mes hardes une tunique et une dalmatique de taffetas blanc qui accompagnaient les ornements de damas blanc que vous m’avez fait faire : c’est ce qui fait que je crois que cela a été oublié… Nombre de lettres à Mme de Bourges traitent ainsi de son ménage et de ses affaires domestiques, dont il plaisante assez agréablement.

836. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — I. » pp. 329-349

Son Éloge de Colbert était encore moins un discours d’académie qu’un programme pour le ministère. […] Je pourrais relever bien d’autres singularités de pensée et d’expression dans ce discours ; je me hâte d’ajouter que, malgré tout, il réussit fort tant à l’Académie que devant le public ; les juges les plus difficiles, en s’accordant à reconnaître « que la langue semblait manquer à tout moment à l’auteur », le lui passèrent en faveur de ce qu’on appelait l’énergie ou la nouveauté de ses pensées.

837. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XIX » pp. 76-83

Par suite de la même activité, qui se porte actuellement sur de l’inédit, Cousin a publié ses Fragments littéraires, anciens discours académiques, ou éloges mortuaires, auxquels il a ajouté pour assaisonnement les lettres inédites de madame de Longueville (chassant ainsi sur mes terres et me tuant sans façon mon gibier) ; il a ajouté un petit commentaire à ces lettres, dont il s’est, je crois, exagéré un peu l’importance littéraire ; comme étude d’âme et de confessionnal, c’est curieux, (et j’en avais tiré parti dans mon étude). « Au fond, il n’y a de véridique, dit-il, si quelque chose l’est entièrement, que les correspondances intimes et confidentielles, les mémoires eux-mêmes sont toujours destinés au public, et ce regard au public, même le plus lointain, gâte tout ; on s’y défend ou on attaque, on se compose un personnage, on pense à soi, on ment. » — Ceci est dit à merveille comme Cousin sait dire, dans sa langue excellente et digne du xviie  siècle ; mais que serait-ce si on appliquait cette vérité à son éclectisme officiel, qu’il défendait et qu’il préconisait hier tout en attaquant Pascal ?

838. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVI » pp. 100-108

Lui qui excelle d’ordinaire dans ces sortes de solennités a paru, cette fois, plus embarrassé et moins vif que de coutume : son discours n’a pas de ces traits par lesquels il sait si bien relever le poli de ses paroles.

839. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — II »

Sans mystère ni scrupule, elle ne désavoue pas son crédit, en use largement, hautement, et s’inquiète peu des discours clandestins.

840. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre V »

Mais ils n’y sont point, au hasard, semés ; toujours ils paraissent en des endroits d’érudition factice ; c’est-à-dire quand l’entrée ou le discours d’un personnage pédant lui-même, les excuse, les nécessite.

841. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre V. Figures de construction et figures de pensées. — Alliances de mots et antithèses »

Quant aux figures dépensées, ou figures de passion, d’imagination, de raisonnement, elles ont été en général constituées par des grammairiens et des rhéteurs, qui, regardant le discours par le dehors, ont pris pour adresse de langage ce qui était le mouvement naturel de l’intelligence et de l’âme.

842. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Contre une légende »

Renan craignait davantage d’avoir l’air de surfaire, dans ses discours, les vertus à la pratique desquelles il avait consacré toute sa vie.

843. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Guy de Maupassant »

Maupassant, presque toujours, se borne à noter les signes extérieurs  actes, gestes ou discours  des sentiments de ses personnages, et use peu de l’analyse directe, qui a ses périls, qui quelquefois invente sa matière, et l’embrouille pour avoir le mérite et le plaisir de la débrouiller… Mais enfin vous entrevoyez peut-être combien est curieuse l’évolution d’un écrivain qui, ayant commencé par la Maison Tellier, finit par Notre Coeur.

844. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « La Tolérance »

La Tolérance Discours prononcé au banquet de l’association générale des étudiants de paris le 7 juin 1894.

845. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Laurent Tailhade à l’hôpital » pp. 168-177

Des assiettes fumantes traversent nos discours… On promène une marmite de cuivre où glougloute un navarin… Des lampes allumées circulent.

846. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé à Quimper »

Discours prononcé à Quimper 17 août 1885 Que je suis touché, Messieurs, de vos bonnes paroles, et que je sais gré à nos jeunes amis qui, me rendant breton une fois par année, m’ont fait faire connaissance avec cette ville antique et charmante, que je désirais voir depuis si longtemps.

847. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 39-51

On a rendu justice aux Observations judicieuses du Discours préliminaire ; mais les contre-sens !...

848. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 312-324

Discours prononcé à l’Académie Françoise.

849. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 372-383

Ses Epîtres, ses Chansons, ses Madrigaux, & ses Discours prononcés aux Séances publiques de la Société Royale de Nancy, sur-tout celui du 8 Mai 1752, prouvent qu’il réunit aux graces touchantes des Chaulieu, l’éloquence instructive des Fontenelle.

850. (1898) Inutilité de la calomnie (La Plume) pp. 625-627

Il en a transcrit les discours.

851. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Montmaur, avec tout le Parnasse Latin & François. » pp. 172-183

Il s’égayoit sur le compte de ses ennemis, & les déchiroit dans ses discours.

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