Quand la nature crée un homme supérieur et d’une supériorité de premier ordre, quand elle l’a fondu et coulé tout d’un jet dans un de ses plus beaux moules humains, si cet homme, après avoir fourni sa grande carrière, tombe ou sort de la scène dans la plénitude de la vie et de ses facultés, sans que la maladie ou l’âge soit venu l’altérer ou l’affaiblir, il est bien clair qu’il est et qu’il a dû rester le même pendant toute cette durée de son rôle actif, que les événements n’ont fait que le produire, un peu plus tôt ; un peu plus tard, sous ses aspects différents, le montrer et le développer plus ou moins dans quelques-unes de ses dispositions naturelles et donner occasion à ses qualités ou à ses défauts primitifs de se manifester dans tout leur relief ou même dans leur exagération ; mais il y avait en lui, dès le principe, le germe et remboîtement de tout ce qui est sorti. […] Lefebvre) s’offrait à nous par des rapports tout différents ; avec elle la paix, une paix solide, permanente, était possible ; « mais elle ne l’était qu’à une condition : c’était que, désavouant les principes du Directoire, propagateur et créateur de républiques succursales, nous sortirions des voies où nous avait imprudemment engagés le traité de Campo-Formio. » Pour sortir de cette voie, pour pacifier véritablement l’Autriche, pour la désintéresser et nous rattacher, que fallait-il ? […] Il a su, dans les divers morceaux écrits par lui à des temps différents, éviter l’écueil de la contradiction : entre le morceau du 15 avril 1838 et ses dernières publications de 1857, il y a une harmonie frappante, et ce n’est nullement par fatalisme ou par un excès de logique qu’il est arrivé à ce cachet d’unité, c’est par un esprit d’examen rigoureux et sévère.
Il y a eu dans le cours de la Révolution diverses générations politiques qui chacune ont eu leur raison d’être et jusqu’à un certain point leur légitimité : il convient de les accepter à leur heure sans les répudier et sans les confondre, sans en épouser une seule à l’exclusion des autres, sans prétendre juger historiquement les hommes d’un mouvement en se mettant au point de vue des hommes d’un courant différent ou contraire. […] La véritable éducation, celle du monde et des affaires, commença alors pour ce droit et judicieux esprit : « C’était, nous dit-il, un bienfait inappréciable pour moi que cette vie intérieure (l’intimité du comte de Merle), toute différente de celle que j’avais menée auparavant. […] J’acquérais ainsi l’habitude du travail, de la maturité dans mes idées ; je m’étais déjà exercé sur divers objets, j’avais vu différents pays, beaucoup d’hommes et de choses ; j’avais donc, dès cette époque, des opinions arrêtées sur les intérêts et les devoirs des hommes, sur la morale, sur l’administration, sur la politique.
Si l’on poussait aux conclusions rigoureuses de ce beau pamphlet de 1829, on irait droit à des Ordonnances un peu différentes de celles de M. de Polignac, mais à des Ordonnances. […] La trompette éclatante et digne de Jéricho, qui sonnait contre eux au couchant, la voilà qui résonne de plus belle à l’Orient sur le même ton et dans un camp tout différent du premier. […] J’ose affirmer que, si l’un des deux compagnons de voyage de l’illustre auteur abordait le même récit, il le ferait dans une impression toute différente.
On se figure toujours en commençant qu’on va être tout différent de ce qui a précédé ; c’est le plus beau motif d’aller en avant et l’inspiration de la jeunesse. […] Selon que nous les jugeons, en effet, ces variations, à l’âge des espérances indéfinies ou à celui déjà des méfiances croissantes, nous sommes tentés de les qualifier de noms différents. […] Combien le cabinet que nous ouvre à deux battants M. de Lamartine, et dans lequel il nous force, pour ainsi dire, de pénétrer, est différent !
Les deux premières se confondent à quelques égards par les dates, mais leur esprit est extrêmement différent. […] On peut observer dans ses harangues, non seulement le caractère qui convenait à la nation romaine en général, mais toutes les modifications qui doivent plaire aux différents esprits, aux différentes habitudes des hommes en autorité dans l’état.
Je crois cette idée vraie, mais dans une acception différente de celle qu’on lui donne. […] Il était souvent nécessaire, sous la monarchie, de déguiser une censure hardie, de voiler une opinion nouvelle sous la forme des préjugés reçus ; et le goût qu’il fallait apporter dans ces différentes tournures exigeait une finesse d’esprit singulièrement délicate. […] Avec une certaine libéralité d’esprit, l’on peut vivre agréablement au milieu d’une société qui appartient à un parti différent du sien.
. — Pareillement, lorsque, après avoir vu dans la campagne trente arbres différents, des chênes, des tilleuls, des bouleaux, des peupliers, je prononce le mot arbre, je ne trouve pas en moi-même une figure colorée qui soit l’arbre en général ; car l’arbre en général a une hauteur, une tige, des feuilles, sans avoir telle hauteur, telle tige, telles feuilles ; et il est impossible de se représenter une grandeur et une forme, sans que cette grandeur et cette forme soient telles ou telles, c’est-à-dire précises. — À la vérité, devant le mot arbre, surtout si je lis lentement et avec attention, il s’éveille en moi une image vague, si vague qu’au premier instant je ne puis dire si c’est celle d’un pommier ou d’un sapin. […] L’une et l’autre sont limitées à cela ; la tendance consécutive à la première aboutit aux mots a bule ; la tendance consécutive à la seconde aboutit au mot coucou. — Un pareil état diffère beaucoup du nôtre, et néanmoins il n’y a là que des tendances analogues aux nôtres, éveillées de la même façon que les nôtres, correspondantes à des caractères généraux comme chez nous, mais à des caractères moins généraux que chez nous, bref aboutissant à des noms semblables de son et différents de sens7. […] Les deux mots de chaque couple représentent deux objets différents et sentis différemment chez les deux peuples.
Il y a différentes races humaines ; il n’y a qu’une espèce : le nègre est un homme. […] Aidée de la géologie et de l’anatomie comparée, elle a restitué leurs ossements où s’était mépris Buffon, à des animaux d’espèces très différentes et aujourd’hui perdues. […] Buffon semble n’avoir connu que la logique des mathématiques, si différente de la logique des lettres.
(Peut-être va-t-il m’interdire naïvement de l’aimer et de l’admirer, moi qui ne suis pas catholique, et qui fais des réserves, et qui aime et admire autant des puissances et des beautés égales et différentes : mais mes sentiments ne dépendent ni de lui ni de moi). […] Souvent j’arrive, par un chemin différent, aux mêmes conclusions. […] Peut-être aussi la besogne mécanique de remonter ses vieilles marionnettes et de ranger dans un ordre différent toute sa vieille armée de formules invariables, lui était nécessaire comme un mouvement endormeur, comme un balancement monotone sans lequel il eût craint de s’éveiller enfin à la douleur de penser.
Fervaques et Bachaumont auraient d’autant plus de peine à en faire un que leurs têtes sont différentes. […] C’est par ce milieu social que sont venus, des horizons les plus éloignés, deux esprits différents, qui se sont pénétrés pour cette assimilation incompréhensible d’une collaboration qui est un fait commun en littérature, mais auquel répugnera éternellement tout être d’une puissante originalité. […] Un mariage dans le monde, d’Octave Feuillet, et Les Femmes du monde, par Bachaumont, parus en même temps, voici deux livres qui s’adossent bien… faits sur le même sujet, quoique différents par la forme.
Fixez à des animaux différents séjours, aussitôt vous voyez que l’organe respiratoire se modifie précisément de manière à introduire l’oxygène destructeur. […] Doigts, carpe, métacarpe, cubitus, radius, humérus, os de l’épaule, toutes ces parties se retrouvent chez tous ces animaux, à la même place et avec différents usages, employées tantôt à saisir, tantôt à soutenir, tantôt à voler, tantôt à nager. […] De cette faculté, on déduit les différents groupes d’habitudes morales.
Alors, en effet, régnera partout, sous divers modes, et à différents degrés, cette admirable constitution logique, dont les plus simples études peuvent seules nous donner aujourd’hui une juste idée, où la liaison et l’extension, chacune pleinement garantie, se trouvent, en outre, spontanément solidaires. […] En ce sens, nous ne devons chercher d’autre unité que celle de la méthode positive envisagée dans son ensemble, sans prétendre à une véritable unité scientifique, en aspirant seulement à l’homogénéité et à la convergence des différentes doctrines. […] Mais il importe de noter ici que toutes ces diverses significations conviennent également à la nouvelle philosophie générale, dont elles indiquent alternativement différentes propriétés caractéristiques : ainsi, cette apparente ambiguïté n’offrira désormais aucun inconvénient réel. […] Il suffit ici d’indiquer sommairement l’application. de ce grand principe à la détermination rationnelle de la vraie hiérarchie des études fondamentales, directement conçues désormais comme les différents éléments essentiels d’une science unique, celle de l’Humanité. […] On conçoit pareillement, en sens inverse, que la règle du classement suppose celle de l’évolution, puisque tous les motifs essentiels de l’ordre ainsi établi résultent, au fond, de l’inégale rapidité d’un tel développement chez les différentes sciences fondamentales.
Même si l’on s’en tient à un certain aspect de la morale, comme nous l’avons fait jusqu’à présent, on constatera bien des attitudes différentes vis-à-vis du devoir. […] Nos sociétés civilisées, si différentes qu’elles soient de la société à laquelle nous étions immédiatement destinés par la nature, présentent d’ailleurs avec elle une ressemblance fondamentale. […] En un sens, c’est la même chose ; en un autre, c’est tout différent. […] Des philosophies parties de principes très différents pourront coïncider en elle. […] Les deux forces, s’exerçant dans des régions différentes de l’âme, se projettent sur le plan intermédiaire, qui est celui de l’intelligence.
Plusieurs Ouvrages de différens genres, en vers, ainsi qu’en prose, lui ont acquis de la réputation, & ouvert l’entrée d’un grand nombre d’Académies.
Ainsi, le Monde Littéraire a toujours été partagé en différentes factions, sans cesse occupées à se faire la guerre, sans laisser aucun résultat qui pût fixer les idées du Public.
Malgré cela, les Secrétaires des différentes Académies dont il est Membre, ne manqueront pas de rappeler tout ces Ecrits, & de leur prodiguer des Eloges ; mais les Eloges historiques mourront, comme les Productions médiocres qu’ils auront préconisées.
Plusieurs de ses petites Brochures, accueillies dans leur temps, annoncent en général un esprit qui n’est point étranger à la Littérature ; ce sont des Lettres sur différentes Pieces de Théatre, des Songes romanesques, & d’autres bagatelles.
Il a néanmoins le mérite d’avoir su joindre l’utile & l’agréable dans ces différens Recueils, dont le titre du premier nous paroît fautif.
Tous ces différens Ouvrages sont historiques & ont pour objet des choses curieuses.
Ses Péroraisons sur-tout sont vives, fortes & pathétiques, selon les différentes matieres qu’il traite.
L’esprit de systême qui s’étend sur l’étude des Langues, comme sur toutes les autres Sciences, pourra bien condamner la méthode des Anciens, qui avoit besoin, à la vérité, d’être réformée ; mais on est encore à attendre les succès solides, annoncés avec emphase dans les différens Prospectus, que l’expérience n’a pas justifiés.
» et cette fois la volonté était toute puissante, car c’était la volonté d’un roi. » Ensuite il parlait d’une quantité de choses à propos de cette action en trois actes, — c’est le mot qu’il substitue à celui d’opéra, — il revenait sur le temps de son séjour chez nous et se félicitait chaudement de l’insuccès de Tannhaeuser : langage bien différent de celui qu’il tiendra plus tard dans ses causeries avec madame Judith Gautier et dans sa lettre à M. […] Les quelques mesures précédant le début de la fameuse scène d’amour dans Roméo (1839), ce spécimen si curieux d’un genre hybride, à moitié symphonie descriptive, à moitié oratorio, sont composées, dans un rhytme différent, des réminiscences du motif de l’Allégro de la Fête entonnées derrière la scène par les jeunes Capulets revenant du bal. […] On a plaisir à relire le commentaire, d’une sincérité si touchante et en même temps d’une si charmante naïveté, écrit par le maître liégeois lui-même80, et qui commence ainsi : « on n’a peut-être pas remarqué combien de fois l’air de la romance est entendu dans le courant de la pièce, soit en entier ou en partie … » et finit par cette phrase : « il était aisé de fatiguer les spectateurs, en répétant si souvent le même air sans doute il fallait présenter cet air sous autant de formes différentes, pour oser le répéter si souvent ; cependant, je n’ai pas entendu dire qu’il fût trop répété, parce que le public a senti que cet air était le pivot sur lequel tournait toute la pièce. » En remarquant les différentes modifications de la Mélodie-mère, présentée tantôt en entier, tantôt en partie, tantôt derrière la scène, même sans accompagnement, et surtout les derniers mots de cette citation, vous seriez tenté de dire qu’il n’aurait fallu qu’un pas de plus (mais le pas décisif, définitif réservé à l’auteur de Lohengrin), pour que le véritable Leitmotiv, destiné à n’apparaître sur la scène qu’en 1865 (Tristan) fît déjà son entrée dans la musique dramatique en 1784. […] Plus tard, tes journaux d’Allemagne évaluèrent à 80 000 florins la somme dépensée pour monter Lohengrin, à Munich, et à une somme encore plus élevée les frais de Tristan et Iseult, sans parler de différents cadeaux en argent et en nature « ’élevant au total de 250 000 florins.
Sous ce point de vue, elles doivent, quoique très-repréhensibles en elles-mêmes, paroître moins coupables aux yeux de l'indulgence ; bien différentes, en cela, de celles des Incrédules systématiques & de profession, qui sont aussi odieuses dans leurs motifs que pitoyables dans leurs excès. […] Jamais on ne se distingua dans plus de genres différens ; on a donc raison de le regarder comme un Genie universel. […] Si l'unité d’esprit, de systêmes, & de style, force les moins habiles à n’y reconnoître qu’une seule main, on se retourne d’un autre côté ; on attribue l’Ouvrage à un Habitué de Paroisse, qui, malheureusement pour ceux qui veulent lui faire honneur de mon travail, est mort il y a près de trois ans ; car pour rendre la chose vraisemblable, on n’auroit pas manqué de lui attribuer, aussi les augmentations faites depuis, & qui n’annoncent pas une plume différente. […] On en a publié de toutes les especes & sous toutes sortes de noms : mais comme les Philosophes n’ont, pour décrier leurs adversaires, qu’une somme bornée d’inventions & de mensonges qu'ils répetent sans cesse, en mille manieres différentes, tous ces Libelles renferment les mêmes injures, les mêmes calomnies, les mêmes absurdités. […] Beaucoup d’Etrangers, accourus de différentes extrémités pour voir nos Salomons modernes, n’ont pas été plus tentés que moi de célébrer leur sagesse ; & bien des Princesses lointaines ont dit, après les avoir vus, tout le contraire de la Reine de Saba.
De l’état de la critique au commencement du XIXe siècle L’antiquité sans doute avait eu aussi sa critique ; mais celle-ci présentait des caractères différents de la nôtre. […] Encore faudrait-il chercher pour ce sage poète un titre plus honorable, si l’on veut, mais un peu différent. […] Progrès à désirer Je ne nierai pas que, sous tant de plumes différentes, la critique des anciens auteurs n’ait contracté de nombreux défauts. […] Rien n’apprend mieux à connaître une idée que de la voir exprimée en différents langages : le critique doit être un artiste32 ; Que l’esthétique daignât s’humaniser et descendre de plus en plus de ses hautes formules dans l’enseignement pratique de la littérature. […] La Rhétorique de Voltaire, par Éloi Johanneau ; recueil d’observations, de jugements, de conseils littéraires empruntés aux différents ouvrages de Voltaire.
Il en donna encore de petites à différentes personnes. » La belle curée ! […] C’est que nulle force ne se limite d’elle-même : son invincible effort est de s’accroître, non de se restreindre ; limitons-la, mais par une force différente ; ce qui pouvait réprimer la royauté, ce n’était pas la royauté, mais la nation. […] Nulle part on n’a vu une telle force, une telle abondance de raisons si hardies, si frappantes, si bien accompagnées de détails précis et de preuves ; tous les intérêts, toutes les passions appelées au secours, l’ambition, l’honneur, le respect de l’opinion publique, le soin de ses amis, l’intérêt de l’État, la crainte ; toutes les objections renversées, tous les expédients trouvés, appliqués, ajustés ; une inondation d’évidence et d’éloquence qui terrasse la résistance, qui noie les doutes, qui verse à flots dans le cœur la lumière et la croyance ; par-dessus tout une impétuosité généreuse, un emportement d’amitié qui fait tout « mollir et ployer sous le faix de la véhémence » ; une licence d’expressions qui, en face d’un prince du sang, se déchaîne jusqu’aux insultes, « personne ne pouvant plus souffrir dans un petit-fils de France de trente-cinq ans ce que le magistrat et la police eussent châtié il y a longtemps dans tout autre » ; étant certain « que le dénûment et la saleté de sa vie le feraient tomber plus bas que ces seigneurs péris sous les ruines de leur obscurité débordée ; que c’était à lui, dont les deux mains touchaient à ces deux si différents états, d’en choisir un pour toute sa vie, puisque après avoir perdu tant d’années et nouvellement depuis l’affaire d’Espagne, meule nouvelle qui l’avait nouvellement suraccablé, un dernier affaissement aurait scellé la pierre du sépulcre où il se serait enfermé tout vivant, duquel après nul secours humain, ni sien ni de personne, ne le pourrait tirer. » Le duc d’Orléans fut emporté par ce torrent et céda. […] C’est qu’il a trouvé sa vraie place ; cet esprit qui regorgeait de sensations et d’idées était né curieux, passionné pour l’histoire, affamé d’observations, « perçant de ses regards clandestins chaque physionomie », psychologue d’instinct, « ayant si fort imprimé en lui les différentes cabales, leurs subdivisions, leurs replis, leurs divers personnages et leurs degrés, la connaissance de leurs chemins, de leurs ressorts, de leurs divers intérêts, que la méditation de plusieurs jours ne lui eût pas développé et représenté toutes ces choses plus nettement que le premier aspect de tous les visages. » « Cette promptitude des yeux à voler partout en sondant les âmes » prouve qu’il aima l’histoire pour l’histoire. […] « La mesure et toute espèce de décence et de bienséance étaient chez elle dans leur centre, et la plus exquise superbe sur son trône. » Cette même phrase, qu’il a cassée à demi, montre, par ses deux commencements différents, l’ordre habituel de ses pensées.
Quand l’esprit de système semble s’éteindre ou du moins languir sur un ordre d’études, on le voit se ranimer et redoubler d’ardeur sur un ordre différent. […] Pour arriver à l’unité absolue de mouvements, il ne reste plus qu’un degré à franchir ; c’est de confondre avec les actions cérébrales les actes psychiques proprement dits, regardés jusqu’ici comme absolument différents des mouvements organiques. […] Mais, avec un esprit tout différent et une méthode absolument inverse, cette philosophie obéit au même besoin d’unité que la précédente. […] La nécessité est encore le dernier mot de cette philosophie, nécessité bien différente, il est vrai, de celle qu’invoque le matérialisme. […] Tout en convenant que l’effet du progrès moral est de diminuer l’effort, et que le comble de la perfection serait de le supprimer entièrement, faut-il admettre avec la métaphysique spiritualiste que la volonté et l’intelligence se confondent avec l’amour dans le type de la suprême perfection, changeant ainsi d’essence et se transformant en un principe que la conscience nous montre si profondément différent des deux autres ?
Il n’a pas tenté de fondre en une seule nuance les couleurs des différents drapeaux ; il a toujours été lui-même, et étant tour à tour celui-ci et celui-là, il a suivi la fantaisie et obéi à l’inspiration du moment.
Nous n’entrerons pas dans la discussion des démêlés de M. l’Abbé Beaudeau avec différens Ecrivains qui ont combattu quelques-uns de ses principes.
La Vie de Grotius, celle d’Erasime, celle de Bossuet, sont le fruit de ses travaux, c’est-à-dire qu’il a pris la peine de recueillir, sur ces célebres Ecrivains, différentes Pieces qui peuvent servir de matériaux à ceux qui voudront traiter les mêmes sujets d’une maniere plus intéressante.
Ecrits d'un style, tantôt maniéré, tantôt lâche, & toujours froid, l'Orateur y semble méconnoître le ton convenable aux différens sujets qu'il traite.
DULARD, [Paul-Alexandre] de l’Académie de Marseille, où il naquit en 1696, & où il mourut en 1760, est Auteur d’un volume de différentes Pieces de Poésies, dont la réputation n’a pas passé les bornes de sa Province.
Tout ce qui regarde la Topographie & les Beaux-Arts, y est traité de maniere à donner de justes & de saines idées sur les différentes Contrées, & sur les Chef-d’œuvres de Peinture, de Sculpture & d’Architecture de cette délicieuse partie de l’Europe.
Les Ouvrages sortis de sa plume n’ont fait aucune fortune dans le Public ; mais les différens Recueils qu’il a formés des Poésies de nos meilleurs Auteurs, ont été accueillis.
Ils nous faisaient observer que plusieurs avaient été traduites et éditées séparément, dans divers pays, en forme de brochure : l’une d’elles (l’Introduction à la métaphysique) était maintenant à la disposition du public en sept ou huit langues différentes, mais non pas en français.
C’est, en son fond, l’égalité (négative) que tant de façons différentes et de sentir met entre les hommes dissemblables, et précisément parce qu’ils sont dissemblables. […] Il leur faut des limites différentes selon leur sphère d’activité, et des limites mouvantes, s’élargissant ou se rétrécissant selon les temps. […] Et, dès lors, l’effet est tout différent. […] Mais que pense-t-elle du grand fait moral qui sépare l’antiquité des temps modernes et fait de l’une et l’autre époque comme des mondes différents ? […] Mme de Staël a pris tant de plaisir à être différente de Napoléon, qu’elle a comme confirmé et fortifié sa personnalité dans cette haine.
Dans ses Poésies Latines, on trouve une élégance & une urbanité qui en rendent la lecture intéressante, quoique les différens sujets n’en soient pas toujours intéressans.
On y trouve, il est vrai, ce qu’il faudroit aller chercher dans cent Auteurs différens ; mais on y chercheroit vainement du goût, de l’exactitude dans les faits, de la vérité dans les portraits, de la nouveauté dans les idées, de la noblesse & de la correction dans le langage.
Ce sont différentes Pieces de Poésie, où l'on trouve cette noble simplicité, ce naturel précieux qui caractérise les Poëtes du Siecle dernier.