Je crois me souvenir que Traerbach n’a point été réuni nommément, mais que Veldenz ayant été réuni avec ses dépendances, Traerbach, qui en relève, a dû être aussi réuni du jour de l’arrêt de Veldenz. […] On le trouva dans une visite que fit à Strasbourg un envoyé impérial, le baron de Merci ; on parut croire qu’il était venu pour ménager une rentrée des Impériaux. […] L’effet, en Allemagne et en Europe, fut ce qu’on peut croire. […] Rousset) que Mme de Chamilly était janséniste, « adonnée aux nouveautés », qu’elle allait être considérée par le parti comme une Mère de l’Église, et que cela fut poussé au point qu’à la mort du maréchal on crut devoir lui refuser la pension qu’il était d’usage d’accorder aux veuves des maréchaux22. […] Casai au contraire, en Italie, à l’extrémité du Piémont, Casai, que les troupes françaises eurent ordre d’occuper dans le même temps, est la pointe la plus avancée, la plus aventurée, une des grosses erreurs ambitieuses de ce ministre insatiable, et qui ne croyait jamais que les raisins fussent trop verts.
Mais l’astre voyageur continuant d’aller, et notre zénith à nous-même étant brusquement dépassé, nous avons cessé de croire à une évolution continue, réglée par un secret compas. […] tandis que M. de La Mennais luttait ainsi et se croyait sûr et ne doutait pas, il dériva sans s’en apercevoir d’abord, et ne se tint plus. Y eut-il pour lui un moment où le vase sacré se brisa dans ses mains, et où la divinité de ce qu’il avait cru s’évanouit avec fracas comme dans un orage ? […] Croit-il au mal ? Croit-il à la réhabilitation de la matière, comme on dit ?
Villemain, on est revenu à l’admirer précisément pour n’avoir pas ces qualités de fausse noblesse et de continuelle dignité qu’on avait cru y voir d’abord, et que plus tard on avait été désappointé de n’y pas trouver. […] Un chanoine de Soissons lui ayant prêté un jour quelques livres de piété, le jeune La Fontaine se crut du penchant pour l’état ecclésiastique, et entra au séminaire. […] , et La Fontaine, dès ce moment, se crut appelé à composer des odes : il en fit, dit-on, plusieurs, et de mauvaises ; mais un de ses parents, nommé Pintrel, et son camarade de collège, Maucroix, le détournèrent de ce genre et l’engagèrent à étudier les anciens. […] Tandis qu’il adressait à genoux, aux Iris, aux Climènes et aux déesses, de respectueux soupirs, et qu’il pratiquait de son mieux ce qu’il avait cru lire dans Platon, il cherchait ailleurs et plus bas des plaisirs moins mystiques qui l’aidaient à prendre son martyre en patience. […] pas le moins du monde : La Fontaine me l’affirmerait en face, que je le renverrais à Baruch, et que je ne le croirais pas.
On a l’art d’exciter une dispute sur deux propositions identiques, et l’on croit avoir deux idées, parce qu’en se servant d’un langage équivoque on fait paraître les objets doubles. […] Les dogmes ou les systèmes métaphysiques une fois adoptés, on en défend tout alors, même l’idée que l’on croit fausse ; et par un singulier effet de la dispute, ce que l’on soutient finit par devenir ce que l’on croit. […] L’on poursuit dans les autres l’incertitude dont on a soi-même la première idée ; et la faculté de croire, bizarre dans sa véhémence, s’irrite de ses propres doutes, au lieu de s’en servir pour examiner de plus près la vérité. […] Ces hommes atroces, en retranchant de leur calcul les souffrances, les sentiments, l’imagination, croyaient le simplifier ; ils ne se faisaient nulle idée de la nature des vérités générales. […] Quand vous dévouez des innocents à ce que vous croyez l’avantage de la nation, c’est la nation même que vous perdez.
Carrel était persuadé (et en cela il se trompa, il crut trop à ce qu’il désirait) qu’une guerre générale était alors inévitable, et que, puisqu’elle l’était, il en fallait saisir l’occasion pour se relever des traités de 1815. […] Mais on peut croire que Chateaubriand eût moins loué Carrel écrivain, si celui-ci eût eu dans le talent quelque chose de cet éclat particulier qui, de loin, signalait aux yeux l’épée de Roland dès qu’elle apparaissait dans la mêlée. […] Habile et prudent jusque dans ses colères, plus consommé qu’on ne le croirait dans l’art de se servir de la légalité et d’atteindre jusqu’à l’extrême limite sans l’outrepasser, il crut qu’il pourrait toujours gagner ses procès, et il se trompa. […] Ce rôle est, en effet, celui que j’ai tâché de me faire, et je ne le croyais pas encore assez nettement dessiné pour qu’un autre que moi pût me l’attribuer. […] Le lendemain de chaque défaite du parti, il se croyait obligé, par point d’honneur, de venir ramasser les blessés et de couvrir la retraite des violents.
Lorsque je fis sa connaissance, je crus qu’il n’avait pas quatre semaines à vivre. […] Malgré toute notre expérience, quand il s’agit d’une personne qui nous est chère, nous croyons la mort toujours impossible, et nous ne pouvons y croire ; elle est toujours inattendue. […] puis-je en croire mes yeux ? […] « — J’ai vu, répondis-je tranquillement, mais je n’y crois pas ! […] Il croit que la multitude est aussi corruptible et aussi passionnée que l’élite.
Croirait-on qu’en apprenant ce malheur, on n’ait pensé à Versailles qu’à ce pauvre général qui s’était laissé battre : « On n’a vu à la Cour dans la bataille perdue que M. de Soubise, et point l’État. […] Choiseul pourtant résiste au conseil ; il croit y voir honte et danger ; il fait des objections et amène Bernis à s’expliquer sur cette paix qui est de nature à rompre l’alliance. […] Le point précis que Bernis avait cru pouvoir saisir pour rentrer dans la voie des négociations pacifiques, avant de plus grands revers qu’il prévoyait, était donc vers janvier et février 1758 ; il avait cru trouver je ne sais quel instant unique « que la sagesse lui montrait du bout du doigt », et qui fut manqué, il commençait cette année 1758 avec les plus noires prévisions, trop tôt justifiées : Nous allons jouer le plus gros jeu du monde. […] Elle peut tout se permettre avec lui ; il lui doit tout, il ne se brouillera jamais avec elle ; mais il ne lui dissimule plus ce qu’il croit l’entière vérité sur la situation, et elle ne lui en sait aucun gré. […] Pénétré de l’idée qu’il faut une unité de direction, un premier mobile, un Premier ministre de fait, au titre près, il s’abuse jusqu’à croire un moment que ce pourra être lui, et que Mme de Pompadour n’a rien de mieux à désirer, sinon que ce soit un ami à elle qui gouverne.
Gibbon, j’ai tort ; je lui crois beaucoup d’esprit ; sa conversation est facile et forte de choses ; il me plaît beaucoup, d’autant plus qu’il ne m’embarrasse pas. […] Dans la conversation il veut briller et prendre le ton qu’il croit le nôtre, et il y réussit assez bien. Il est doux et poli, et je le crois bonhomme. […] Gibbon a ici le plus grand succès, on se l’arrache ; il se conduit fort bien, et sans avoir, je crois, autant d’esprit que feu M. […] Faut-il croire que, durant ces années, Gibbon ne se contentait pas d’être amoureux de Fanny Lausanne, et qu’il ait songé encore à adresser ses hommages à quelque objet plus réel ?
Adieu, le cœur me bat au moindre bruit ; je tremble comme un voleur. » Il ne tient qu’à l’amie en ces moments de se croire plus nécessaire, plus aimée, plus recherchée pour elle-même que jamais. […] Le crois-tu, Sophie, qu’une situation nouvelle romprait notre liaison ? […] Enfin, quand, huit ou neuf mois après la rencontre de l’église, le masque tombe et qu’elle le juge déjà ou croit le juger, elle écrit : « Tu ne saurais croire combien il m’a paru singulier ; ses traits, quoique les mêmes, n’ont plus la même expression, ne me peignent plus les mêmes choses. […] Il était tout simple que la jeune fille enthousiaste désirât passionnément connaître et voir Rousseau ; elle crut inventer un moyen pour cela. […] De nos jours, les trois quarts des gens ne croient à rien après la tombe, et ne se doutent pas qu’ils sont athées pour cela ; ils font de la prose sans le savoir, en parfaite indifférence, et on ne le remarque guère.
Et c’est là, je crois, sa dernière marque, et la plus intime. […] En vérité, je ne crois pas qu’aucun écrivain, non pas même Stendhal, ait montré une pénétration supérieure dans l’étude des « passions de l’amour ». […] En réalité, je crois que je ne ferais rien du tout. […] Le Deuxième Amour, c’est l’histoire d’une femme qui, s’étant trompée, ne se croit pas le droit de recommencer l’expérience amoureuse. […] Il devrait la croire et, même en la croyant, ne pouvoir pas l’aimer — et n’en pas souffrir autrement Mais je comprenais mal.
Je crois remarquer que depuis quelque temps il y a un retour plus vif et des tentatives, confuses encore, mais qui témoignent d’un désir et d’une espérance de nouvelle veine. […] Sa Jobbie, par exemple, est une jolie et svelte Écossaise, qu’on dirait la sœur d’Ariel : on la croit légère, elle ne l’est pas ; on la croit une enfant, mais elle a vu passer le noble et beau seigneur, elle se l’est choisi tout bas, et lorsqu’il se marie à la fière Lucy, au sortir de cette noce à laquelle elle a assisté parée et comme riante, elle arrache les fleurs de sa tête, et cache sous ses mains sa pâleur de statue ; mais nul ne saura jamais son secret : Oui, qu’on te croie heureuse, ô ma Jobbie ! […] L’auteur, pour peu qu’il s’apaise un jour et qu’il rencontre les conditions d’existence et de développement dont il est digne, me paraît des plus capables de cultiver avec succès la poésie domestique et de peindre avec une douce émotion les scènes de la vie intime : car si Mme Blanchecotte (ce qui est, je crois, son nom) a de la Sapho par quelques-uns de ses cris, elle aurait encore plus volontiers dans sa richesse d’affections quelque chose de mistriss Felicia Hemans, et tout annonce chez elle l’abondance des sentiments naturels qui ne demandent qu’à s’épancher avec suite et mélodie.
Certains historiens, frappés de voir ces êtres d’exception dépasser du front la foule environnante, ont cru qu’on pouvait les isoler et que, pour dérouler l’évolution littéraire d’un peuple, on pouvait se borner à courir de l’une à l’autre de ces têtes lumineuses. […] Ainsi faisaient jadis les historiens politiques qui croyaient écrire l’histoire de la France en faisant uniquement celle de ses rois, de Pharamond à Louis XVI. Mais je ne crois pas qu’on puisse accepter cette simplification excessive de la réalité, et cela pour plusieurs raisons. […] Or, en sautant d’un grand homme à un autre, on risque de laisser des abîmes énormes entre deux d’entre eux, de faire croire qu’il y a des déserts dans la durée comme il y en a dans l’espace, de détruire le sentiment de cette continuité qui est la condition même de la vie. […] S’il en faut croire une fable antique, Jupiter en son Olympe disait un jour aux autres Immortels : « Suspendez-vous tous à cette corde ; tirez de toutes vos forces.
Le théâtre est une sorte de tribunal où l’on est tenu de produire des preuves visibles et tangibles pour être cru. […] On peut croire d’abord que l’introduction du personnage de Garcia rompt l’unité de l’œuvre et que sa mort est un épisode, inutile. […] Et, après un silence, elle reprit : — Je crois que je n’en ai jamais eu. […] Un géomètre ne croit pas que les points, les lignes et les surfaces épuisent le monde. […] Certes, j’attends la réaction fatale, mais je crois qu’elle se fera plus contre notre rhétorique que contre notre formule.
On ne le croit pas. […] Elle monta même si haut que je la crus égarée. […] Pascal croyait aux amulettes et à la prière ; il croyait donc qu’on pouvait fléchir Dieu. […] Grasset ne le croit pas. […] On la croit connaître, et on l’accepte.
On pourrait croire qu’il a manqué de goût. […] Souday me connaît trop pour oser croire que je l’invente. […] Si je disais à quel point, on ne me croirait pas. […] Je crois qu’il eût été fier de lui. […] Il n’en croyait rien et se moquait d’eux.
Nous avons cru devoir cette réparation à M. […] Un critique, qui m’a tout l’air d’appartenir d’assez près à la littérature difficile, a cru trouver dernièrement une grande preuve de l’insuffisance de la poésie nouvelle dans la facilité avec laquelle le premier venu, homme d’esprit, pouvait se mettre au fait de toutes les ressources du genre. […] M. le prince Mestscherski s’est posé la question, je le crois bien ; mais il a passé outre, et il n’avait pas le choix. […] Engagé aujourd’hui dans les fonctions saintes du ministère, il a cru, à l’une de ses courtes heures de loisir, pouvoir reproduire, sous un pseudonyme, d’anciens vers de jeunesse, que, plus heureux que Bèze, il n’a pas eu à rougir de refeuilleter. […] Montesquieu a dit quelque part : « Dans ma jeunesse, j’ai aimé des femmes que je croyais qui m’aimaient » ; il n’a pas dit : que je croyais qu’elles m’aimaient.
Cet esprit croirait naturellement que la matière existe telle qu’il la perçoit ; et puisqu’il la perçoit comme image, il ferait d’elle, en elle-même, une image. […] Son tort fut de croire qu’il fallait pour cela transporter la matière à l’intérieur de l’esprit et en faire une pure idée. […] C’est parce qu’elle a été habituée par une certaine philosophie à croire qu’il n’y a pas d’hypothèse plus plausible, plus conforme aux intérêts de la science positive. […] Mais peu importe la raison : personne ne contestera, je crois, que dans l’ensemble de faits capables de jeter quelque lumière sur la relation psychophysiologique, ceux qui concernent la mémoire, soit à l’état normal, soit à l’état pathologique, occupent une place privilégiée. […] Mais à travers cette complication, qui tient à la complication même de la réalité, nous croyons qu’on se retrouvera sans peine si l’on ne lâche pas prise des deux principes qui nous ont servi à nous-même de fil conducteur dans nos recherches.
Il croit à la toute-puissance de la volonté. […] Mais, encore une fois, il n’était pas éloigné de croire que l’on fait toujours ce que l’on veut avec énergie. […] Il a donc pu croire, en mourant, qu’il n’avait pas rempli sa destinée. Voici, je crois, tout le mystère. […] Il crut que, en mettant cette faculté d’analyse au service de sa volonté, il augmenterait la puissance de celle-ci.
II C’est Charles Nodier, en effet, qu’Édouard Fournier a intellectuellement adopté pour son père ; mais je ne crois pas que Charles Nodier, qui était malin quoique bonhomme, le lui eût rendu et l’eût adopté à son tour. […] Seulement, puisque le savant auteur en verve de démolition, ou plutôt, selon nous, de regrattage, circonscrivait ainsi son terrain, on pouvait croire que ce serait pour le creuser et le remuer mieux. […] Ces historiettes même ne sont pas excessivement nombreuses, et, quand nous aurons signalé les plus piquantes, on verra que l’étonnement ne doit pas exister dans le sens où croit le produire ce dénicheur d’erreurs plus ou moins déjà dénichées, mais plutôt dans le sens contraire. […] Or, ces mots, qui sont la grande affaire de Fournier, croyez-vous qu’il y en ait beaucoup qui restent à terre sous sa massue, ou qu’il nous en tire d’autres de l’obscurité qui doivent briller désormais comme les escarboucles de l’histoire ? […] Louis XV n’a pas dit, comme on le croyait : « Après moi le déluge !
Absolu de principes comme tous les esprits qui croient à une vérité, Segretain n’en a pas moins les qualités de l’historien : le calme du regard qui voit, sans sourciller, même ce qui le blesse ; la main droite qui sait dépouiller les faits ; et la ferme qui sait les peser. […] pas manqué d’appeler les choses par ce qu’il croit leurs noms, et ces noms sont terribles. […] Mais si Segretain, comme je le crois, a bien vu dans Henri, par-dessous les gasconnades du protestant, le catholique par le tempérament, par le sens pratique, par la connaissance qu’il avait des instincts du génie et du passé de la France, sa faute, que Segretain et les catholiques absolus lui reprochent, est d’autant plus grande et devient à peu près incompréhensible ! […] Si catholique que soit Segretain, n’allez pas croire pourtant qu’il ne fasse pas tout aussi bien qu’un autre la part du temps et des situations, qui ne sont jamais que l’engagement des fautes commises par nous-mêmes ou par ceux qui nous ont précédés… Il ne lui répugne nullement que Henri, venant après une guerre civile, eût accordé aux protestants la tolérance à laquelle seule ils avaient droit. […] L’auteur du Sixte-Quint nie absolument ces deux circonstances que nous aimons comme des légendes ; car les légendes sont l’idéal du vrai, et non pas le faux, comme le croient d’imbéciles philosophes.
Il était né, je crois, pour être un excellent vulgarisateur. […] Pour ma part de critique, je remercie Ferrari de son agréable document ; mais je ne crois pas que j’eusse été pris à cette blague de Cousin publiée présentement sous ce titre, un peu vague et majestueux, d’Introduction à la Philosophie de l’histoire. […] Seulement, en la relisant à tête reposée, comme je viens de le faire dans le texte revu à froid que l’on publie, toute cette blague, puisque blague il y a, de l’aveu même du blagueur, ne me paraît pas organisée de manière à surprendre l’opinion de ceux même qui croient à la philosophie, et à recommencer son succès. […] Pour ceux qui croient à la philosophie et qui ont l’amour des problèmes qu’elle agite avec plus ou moins de puissance, mais qu’elle ne peut jamais qu’agiter, quelle est réellement la valeur philosophique du livre de Cousin ? […] C’est lui qui disait, assez insolemment pour nous catholiques et pour ce que nous croyons la vérité : « Le catholicisme en a encore pour trois cents ans dans le ventre.
Il y a eu, de par le monde de ce temps, un Rousselot qui fut, je crois, économiste. […] Rousselot ne croit encore qu’y monter ! […] Victor Hugo, comme l’auteur du présent poème, et comme d’ailleurs tous les béats et les béants de la Libre Pensée, qui croient aux perdrix tombant toutes rôties dans le bec humain, croit, par conséquent, à la déification progressive et nécessaire de l’homme. […] Malheureusement pour Gustave Rousselot, l’une écrase l’autre, de ces cariatides… La Niobé vieillie est plus forte que le jeune homme qui croit, comme… un jeune homme, que la force est dans la jeunesse. […] Du coup de cette poétique, en effet, et de sa seule autorité privée, Gustave Rousselot affranchit la poésie française de ses règles séculaires, dans l’intérêt de ceux qui n’ont pas assez de vigueur pour les subir, et dans le sien, à lui, qui s’en croit tant !
Cette espèce de phénomène très rare, j’ai tardé, pour ma part, à le signaler, tant je le croyais impossible, tant je croyais à un engourdissement momentané de facultés en cette puissante nature qui m’avait donné de si mâles plaisirs, et tant je répugnais à montrer, dans ce Samson tondu par je ne sais quelle main invisible, non pas une faiblesse relative après une force absolue, mais une faiblesse absolue arrivant à l’anéantissement de toute faculté. […] C’était cela qui empêchait de croire que l’auteur des Iambes et du Pianto, englué dans le miel de la bonbonnerie et dans les douceurs de l’Almanach des Muses, pût s’arracher de là et redevenir lui-même. […] On croira que j’exagère tout le temps qu’on n’aura pas lu le volume entier de ces Silves, dont je ne puis pas, en un chapitre, faire les extraits que je voudrais… Mais qu’on le lise, et on verra ! […] Oui, je le crois, l’amour, L’amour vrai ne sera jamais l’amour d’un jour. […] On les croit morts, comme Franklin et comme Lapérouse… mais ils ne sont peut-être que disparus, et, plus heureux, prêts à revenir.
Aujourd’hui, voici deux jeunes hommes (nous les croyons jeunes à leurs œuvres) qui, ne manquant pas d’un certain talent pourtant, débutent par des imitations et peut-être par des réminiscences. […] de manière à faire croire qu’il n’y a peut-être qu’un amour dans la vie, et que l’être tombé dans ce feu ne se cicatrise jamais et garde des blessures inextinguibles ! […] Flaubert et croit être précise et positive, parce qu’elle est exacte avec une minutie atroce et d’une sécheresse strangulante, malgré tous les efforts de sa couleur. […] Lui peint cru et implacablement tout, jusqu’aux collets rouges des facteurs de la poste (page 140) ; il colorie avec acharnement ses daguerréotypes des moindres accidents vulgaires, mais c’est un photographe sans soleil ! […] Croit-on qu’il aurait fait son livre de L’Illustre Docteur Mathéus, si Hoffmann ou Edgar Poe n’avaient jamais existé ?
Aussi ne croirois-je qu’avec beaucoup de réserve aux maladies des femmes galantes…. […] Qui ne croit pas l’ame immortelle, s’embarrasse peu de la maniere dont on ensevelit les morts. […] Ils feront croire au voyageur que Paris est une prison. […] lui répliquai-je, vous croyez donc que je suis un ingrat ? […] Je ne crois pas davantage à la générosité exercée envers le page.
Il se crut laid ; ce qui le désespéra. […] On a dit que notre siècle n’était pas gai ; je le crois bien ! […] Je dirai aujourd’hui : Je ne crois pas au succès d’une réaction catholique. […] Je crois à la légitimité du bon goût ; mais je crois aussi à l’audace, à la fécondité de l’esprit humain ; j’ai foi à sa liberté, à sa puissance. […] Et cependant un critique ingénieux a cru pouvoir comparer M.
» Je le crois bien. […] On croit à elle. […] Je le crois. […] Je crois que M. […] Qui l’a cru ?
Je crois qu’il y a sur ce sujet quelque chose à dire et quelque chose à faire. […] Le règne de l’étrange et du cru est fini… On attend autre chose. […] Voilà, je crois, l’idée qu’on peut se faire de M. […] Je ne crois pas qu’on lise ce livre sans avoir les larmes aux yeux. […] Elles l’avaient cru « l’homme de ses livres ».
Qui en croire, sinon lui ? […] C’est beaucoup que de croire cela. […] Beaucoup de braves gens, incapables de faire le moindre mal, ont cru ce que Robespierre et Rousseau croyaient. […] En voici, je crois, l’exacte mesure. […] Je ne puis croire qu’elle ait été si brève.
Une autre femme veut arracher les yeux à un soldat ; cachez la tête du soldat, et vous croirez qu’on le caresse. […] Et puis Ollivier a cru qu’il n’y avait qu’à tuer, tuer, tuer des enfans, et il ne s’est pas douté qu’un de ces enfans qui conserverait la vie par quelque instinct de la tendresse maternelle, me toucherait plus qu’un cent qu’on aurait tués. […] Tout cela ne vaut pas ce soldat de Le Brun, je crois, qui, d’une main, arrache un enfant à sa mère, en poignarde un autre de l’autre main, et en tient des dents un troisième suspendu par sa chemise. […] Si ce peintre avait placé son tableau entre celui de Rubens et celui de Le Brun, je crois que nous ne l’aurions pas vu.
Un auteur gâte tout… On voit, par ce petit prologue, que La Fontaine méditait plus qu’on ne le croit communément sur son art et sur les moyens de plaire à ses lecteurs. Madame de la Sablière l’appelait un fablier, comme on dit un pommier ; et d’après ce mot, on a cru que La Fontaine trouvait ses fables au bout de sa plume. […] Mon fils… L’hypocrite redouble de tendresse au moment où il se croit sûr de réussir. […] Il crut que dans son corps elle avait un trésor. […] Jusqu’à ce mot, on croirait que l’ours est mort, ou du moins pris et enchaîné.
Quand le peuple croit entendre la voix des morts dans les vents, quand il parle des fantômes de la nuit, quand il va en pèlerinage pour le soulagement de ses maux, il est évident que ces opinions ne sont que des relations touchantes entre quelques scènes naturelles, quelques dogmes sacrés, et la misère de nos cœurs. […] Heureux, trois et quatre fois heureux, ceux qui croient ! […] Par un admirable respect pour la vieillesse, on croyait que les personnes âgées étaient d’un heureux augure dans une maison, et qu’un ancien domestique portait bonheur à son maître. […] On est bien près de tout croire quand on ne croit rien ; on a des devins quand on n’a plus de prophètes, des sortilèges quand on renonce aux cérémonies religieuses, et l’on ouvre les antres des sorciers quand on ferme les temples du Seigneur.
Lui qui ne croit pas qu’on puisse accomplir de grandes choses par de petits moyens, lui qui par loyauté déteste la diplomatie, il croit fermement qu’on peut arrivera la liberté par la dictature ! […] Si nous en croyons le journal de M. […] Je ne le crois pas. […] Je ne crois pas que les purs lettrés puissent les goûter beaucoup. […] … Je ne le crois pas.
On le croyait effaré. […] Du moins, il le crut. […] Mais le métier ne lui plut pas, il faut croire. […] Ou bien, je ne le crois pas. […] À cause de cela, on a quelquefois cru qu’il était un sceptique ; sait-on si lui-même, un peu de temps, ne l’a pas cru ?
On crut que Boscovich remontait du jardin. […] Elle la crut morte. […] Et alors il se crut grand et fort. […] Je crois aussi que tu pleureras ? […] — Je vous croyais meilleur marcheur que ça.
Les Bas-bleus sont trop d’un monde qui a perdu sa virilité pour ne pas croire, en se regardant et en se comparant, que les femmes sont égales aux hommes comme X est égal à X en algèbre, et pour craindre le ridicule devant lequel, — avec une pareille prétention, — elles auraient tremblé autrefois. […] Mais je ne crois pas que dans l’histoire, il y en ait une plus petite que celle qui nous menace. Je ne crois pas qu’il y en ait de plus honteuse que celle d’un peuple qui fut mâle et qui va mourir en proie aux femelles de son espèce… Rome mourut en proie aux Gladiateurs ; la Grèce, aux Sophistes ; Byzance, aux Eunuques : mais les Eunuques sont encore des débris d’hommes. […] Après celui-là, la matière que l’on croyait divisible à l’infini ne se divisera plus… À moins pourtant que dans ce monde du devenir d’Hegel et du Ça ira des Sans-Culottes, il n’entre dans la caboche humaine l’idée — très digne d’elle — qu’à l’aide de l’éducation et de la science, on peut tirer de la fange de leur animalité les chiens et les singes et les faire entrer avec nous — et au même titre que nous, — dans l’immense et imbécile farandole du Suffrage universel !
Il ne faut croire à nos observations, à nos théories que sous bénéfice d’inventaire expérimental. […] Mais il arrive encore tout naturellement que ceux qui croient trop à leurs théories ne croient pas assez à celles des autres. […] Le sceptique est celui qui ne croit pas à la science et qui croit à lui-même ; il croit assez en lui pour oser nier la science et affirmer qu’elle n’est pas soumise à des lois fixes et déterminées. […] Mais, pour le médecin, on n’est pas encore assez habitué à croire qu’un laboratoire lui soit nécessaire ; on croit que l’hôpital et les livres lui suffisent. […] Donc si nous posons comme conclusion fondamentale qu’il ne faut pas croire absolument aux formules de la science, il faut croire au contraire d’une manière absolue à ses principes.
Elle conseille de croire, d’aimer, d’espérer, et soudain ceux qui ne croyaient, n’aimaient ni n’espéraient sont fortifiés et comme gonflés d’une sève divine. […] Il croit aux récits des romans de chevalerie ; mais a-t-il donc si grand tort d’y croire ? […] Don Quichotte croit à l’existence d’Amadis de Gaule ; mais pourquoi, aurait-il pu répondre, n’y croirais-je pas, puisqu’aussi bien je suis obligé de croire à l’existence de Fernand Cortez ? […] Don Quichotte croit à la chevalerie errante ; Ignace de Loyola, chevalier errant lui-même, y croyait aussi. […] Je crois que c’est un lion, mais on m’affirme que c’est un chien.