Non pas qu’ils l’aient toujours elle-même très bien comprise, ni surtout que le Moyen Âge, comme on l’a cru trop longtemps, l’eût tout à fait ignorée. […] L’expérience a fait comprendre la nécessité d’une direction morale. […] Parmi les maux de la guerre civile, compliqués de ceux de la guerre étrangère, on a compris ce que nous appellerions aujourd’hui la grandeur de l’institution sociale, et que le pire des malheurs était d’en voir les liens se briser ou seulement se détendre. […] Les Œuvres de Louise Labé comprennent : — 1º un dialogue en prose, Le Débat de Folie et d’Amour ; — 2º trois Élégies ; — et 3º vingt-quatre Sonnets, dont un en italien. […] Il faut noter ici, sans attendre davantage, que l’édition des Essais de-1580 ne comprend que les deux premiers livres de l’ouvrage, auxquels le troisième ne s’est ajouté pour la première fois que dans l’édition in-4 de 1588.
Toutes comprises, cela fait les cinq sens. […] Sans l’étudier beaucoup, nous pouvons la comprendre : c’est l’esprit qui la projette dans l’espace. […] On a mal compris la question sociale. […] On comprend qu’elle ne veuille pas se suicider. […] nous ne demandons pas non plus, — on le comprendra bien — l’ignorance et la passivité domestiques pour les masses.
C’est bien compris ? […] Je les comprends : tout est étonnant dans la vie. […] Il comprend que, là où est le plus grand sacrifice, là est donc le plus grand devoir. […] Tu dois donc comprendre que je songe à mon avenir. […] Mais vous comprendrez que l’« incident » ait été fort désagréable à Rennequin.
La théologie cessa de tout comprendre et de plonger dans le sol immense qui la nourrissait : elle se dessécha peu à peu et ne poussa plus que des ronces. […] Des caractères que tout le monde comprend sous le nom de romantisme, plusieurs essentiels distinguent le Celte. […] Il faut la comprendre comme un cas particulier du risorgimento européen. […] C’est là que vous me comprendrez. […] Il disait : « Il », et l’on devait comprendre. « Hein !
Zola : mais peut-être le comprend-il plus qu’il ne l’aime. […] Lemaître comprend mieux le présent que le passé. […] Il suffit de s’en souvenir pour comprendre tous ses jugements. […] On comprend ainsi que M. […] Vous comprendrez alors sans peine comment M.
On trouvera ici, à défaut d’une étude complète, quelques notes sur la manière dont Balzac semble avoir compris l’art du roman. […] Elle est nécessaire pour comprendre comment procédait le génie de Pasteur. […] Si toute activité humaine n’est qu’un moment de l’Être éternel, n’est-ce pas s’associer à cet Être que de la comprendre ? […] Tous, dans leur for intérieur, le comprennent trop bien. […] Il a essayé de les comprendre.
Il faut un point de départ plus extraordinaire et moins facile à comprendre. […] On ne la comprend plus et surtout on ne la sent plus. […] La contemplation de la cage des singes sert beaucoup à comprendre l’humanité. […] On pourrait dire : les statiques comprennent ; les cinématiques pensent qu’il n’y a rien à comprendre ; les dynamiques, enfin, cherchent à comprendre. […] Ces êtres, y compris les plantes, où les ranger ?
c’était trop ; mais nous comprenons maintenant pourquoi Molière « en a trop mis ». […] — Mais, comprenez donc ; car nous voilà au point. […] Or le public, et avec pleine raison, comprend ainsi. […] Voilà ce que Rousseau reproche à Molière de n’avoir pas compris ou de n’avoir pas fait comprendre. […] Il est le père même de la morale-science-des-mœurs comme elle est comprise vulgairement.
À Paris, on se comprend à demi-mot : quelquefois même avant. […] Il n’a pas, tant s’en faut, l’idée de tâcher de la comprendre ou d’influencer sa conduite, — comprend-on jamais quelqu’un, ou a-t-on de l’influence sur lui ? […] Nous ne nous comprenons plus. […] « J’y ajoute ceci pour être mieux compris. […] Et je ne sais pas s’il n’apparaîtra pas à la fin que le monde a mieux compris Renan, que Renan ne s’est parfois compris lui-même.
Peut-être même comprenons-nous mieux le cas de Pauline. […] Car, s’ils n’ont pas compris, je ne vois pas où est l’utilité de ce spectacle ; et, s’ils ont compris, je vois clairement où en est le danger. […] Il est trop jeune, il ne comprend pas, ou il a peur de comprendre. […] Akim ne comprend pas. […] Et cela se comprend.
Il ne lui suffit pas de voir la vie ; il veut la comprendre. […] Mais il ne suffit pas d’admirer ; il faut comprendre. […] Car on ne comprendrait pas son courroux contre des criminels irresponsables. […] Nous ne pensons pas même qu’il les eut compris. […] Il ne voulut ou ne put comprendre le généreux idéalisme des « vieilles barbes ».
Ce n’est pas de ne plus voir, c’est de ne plus comprendre qu’il faut se plaindre. […] Nous voyons, au surplus, qu’il commence à le comprendre. […] Zola, d’abord, qui se plaint souvent qu’on ne veuille pas le comprendre, est-il bien assuré, lui, de toujours comprendre les autres ? […] » que voulez-vous que madame Homais comprenne à cette expression ? […] Un autre exemple nous fera mieux comprendre.
Cette manière de poésie religieuse est nouvelle et inattendue ; on le sentirait rien qu’à la surprise du public, qui cesse de comprendre ou qui comprend trop bien. […] Le Maître ne dut être comprise ni sembler possible ; elle parut (pour dire le mot) une folie. […] Et la preuve, c’est que, malgré sa parfaite clarté, il ne sera point généralement compris. […] Nous espérons qu’on nous comprendra. […] Quinet si nous ne l’avons pas compris.
En attendant, il appelle sur ces questions l’attention de tous les critiques qui comprennent quelque chose au mouvement progressif de la pensée humaine, qui ne cloîtrent pas l’art dans les poétiques et les règles, et qui ne concentrent pas toute la poésie d’une nation dans un genre, dans une école, dans un siècle hermétiquement fermé. Au reste, ces idées sont de jour en jour mieux comprises.
Une doctrine de conciliation si haute en des instants si irrités ne fut que peu saisie, comme bien l’on pense, et, auprès du petit nombre de ceux qui la comprirent, elle ne fut accueillie ni dans un camp ni dans un autre. […] Tout invincible qu’il était, il aurait fini par comprendre qu’il y avait quelque chose de jugé sans retour et qui, d’agonie en agonie, achevait d’expirer. […] Il fut de ceux qui, sans la désirer ni la faire, comprirent et admirent la révolution de Juillet dès sa première heure12. […] En écrivant cet article et pour être plus sûr de comprendre comme il le fallait un auteur éminent, mais très-particulier et assez difficile, j’avais songé avant tout à me placer au point de vue de cet auteur et à le considérer, comme on dit aujourd’hui, dans son milieu. […] » — Je n’ai jamais mieux compris qu’en le voyant à ce moment décisif combien les dynasties, à force de fautes accumulées et de sottises, parviennent finalement à dégoûter et à délier ceux qui furent pendant des années leurs plus sincères et dévoués zélateurs.
Comprendre que les opéras de Wagner sont des drames, c’est bien, mais ce n’est pas assez : il faut comprendre quels religieux drames ils sont, et, à cette fin, il faut les entendre, comme il a voulu qu’on les entendit : il faut être son public, dans son théâtre. […] Eh bien, mon âme, à moi, — comprends-tu, cher camarade ? […] Le programme de la plus récente (21 avril) comprenait le premier et le deuxième acte de Parsifal21. […] Et que répondrez-vous, vous, les adversaires, qui pour la plupart ne connaissez ni l’homme, ni l’artiste, ni sa musique, ni ses poèmes, ni ses écrits théoriques, car si vous aviez lu et compris, écouté et vu, vous admireriez. — Vous répondez : C’était un monstre, de génie peut-être, mais un monstre. […] Noufflard, qui comprend la biographie de Wagner, jusqu’en 1849, est venu en son temps : pour comprendre l’œuvre d’un artiste, il est utile de connaître sa vie ; mais une biographie exacte et rigoureuse est nécessaire, avant toute autre étude.
Si l’on a beaucoup parlé de la relativité de la morale, on l’a presque toujours mal comprise. […] Et les rapports du droit avec la force sont continuellement mal compris. […] On a si bien compris le mérite et le démérite que les jugements qu’on porte sont assez souvent l’inverse exactement du jugement correct. […] On s’entend pour leur accorder une valeur éminente, mais d’ailleurs chacun les comprend à sa guise et selon le désir ou le besoin qu’il en a. […] Mais c’est bien justement ainsi que l’on comprend la vertu.
J’ai pu, seul en mon siècle, comprendre Jésus et François d’Assise. […] Je comprends qu’on fasse le virtuose devant dix comme devant dix mille personnes, mais devant une personne ! […] Quellien a très bien compris ce qui fera toujours défaut à mon église, c’est l’enfant de chœur. […] Villemain fut, parmi les laïques, l’homme qu’il a le plus aimé et le mieux compris. […] Je compris la gloire, que j’avais cherchée si vaguement à la voûte de la chapelle de Tréguier.
Au lever du rideau, on admire le décor, très bien compris, d’un style roman aussi exactement restitué que les costumes guerriers du premier acte, ce qui n’est pas peu dire. […] A la tête de la cohue wagnérienne, quelques illuminés prophétisent dans un jargon décadent, auquel je déclare humblement ne rien comprendre. […] — Mes concerts y compris… Je prends tout à fait ma retraite. […] Ernst comprend les dix-neuf chapitres suivants : I : L’évolution artistique. […] Mais son infaillible instinct d’artiste et de poète lui a fait comprendre que la question de la destinée humaine, le désir d’une existence renouvelée, réparatrice de tous nos maux, la soif de la vérité, de la justice et de l’amour, étaient les grandes, les principales sources de poésie.
C’est qu’il y a au fond même de sa personnalité d’écrivain, une large tendresse de cœur, un sens d’apitoiement toujours éveillé, et prêt à comprendre toutes les douleurs et toutes les misères. […] Ils ont compris qu’à une telle noblesse de sujet devait correspondre une compréhension non moins haute de l’œuvre à élever. […] « Comme nous serions ordonnés et plus puissants, dit Saint-Phlin (l’un des héros des Déracinés), si nous comprenions que les concepts fondamentaux de nos ancêtres formeront les assises de notre vie ! […] René Bazin qui ont fait sortir des limbes la figure du travailleur ainsi comprise. […] Henry Bordeaux ne s’intéresse qu’aux figures vraies et vivantes : il aime la vie, il comprend la passion de vivre.
D’ailleurs, à mieux réfléchir, nous ne croyons pas que les Parnassiens aient bien compris ou voulu comprendre Leconte de Lisle. […] — Le groupe lorrain comprend un grand poète : Charles Guérin dont nous avons déjà parlé et il comprend aussi de bons poètes. […] L’Église l’a compris qui identifiait le faune à ses démons. […] Celui-là sera le peintre, le vrai peintre, qui saura arracher à la vie actuelle son côté épique, et nous faire voir et comprendre combien nous sommes grands et poëtiques dans nos cravates et nos bottes vernies. […] Nous avons signalé les vrais talents, — nous en avons oublié peut-être, mais on comprendra aussi qu’il ne nous était pas possible de tenir compte ici de relations mondaines ou politiques.
Mais c’est pour n’avoir pas compris l’importance de ce double fait qu’on a vu dans le comique une simple curiosité où l’esprit s’amuse, et dans le rire lui-même un phénomène étrange, isolé, sans rapport avec le reste de l’activité humaine. […] Pour comprendre le rire, il faut le replacer dans son milieu naturel, qui est la société ; il faut surtout en déterminer la fonction utile, qui est une fonction sociale. […] Quand La Bruyère rencontra ce caractère sur son chemin, il comprit, en l’analysant, qu’il tenait une recette pour la fabrication en gros des effets amusants. […] On comprendra alors le comique de la caricature. […] Quand le juge Brid’oison arrive sur la scène en bégayant, n’est-il pas vrai qu’il nous prépare, par son bégaiement même, à comprendre le phénomène de cristallisation intellectuelle dont il va nous donner le spectacle ?
Quand on songe à l’intensité et à la fréquence de ce genre de comique, on comprend qu’il ait frappé l’imagination de certains philosophes. […] Il n’est pas rare alors que le premier groupe comprenne les maîtres, et le second les domestiques. […] On comprend que certains philosophes aient été surtout frappés de ce balancement, et que quelques-uns aient vu l’essence même du comique dans un choc, ou dans une superposition, de deux jugements qui se contredisent. […] On comprendra alors pourquoi les auteurs qui ont traité de l’esprit ont dû se borner à noter l’extraordinaire complexité des choses que ce terme désigne, sans réussir d’ordinaire à le définir. […] Ces exemples suffiront à faire comprendre comment une des formes les plus importantes du comique se projette et se simplifie sur le plan du langage.
« Toi, tu me comprendras ! […] J’en comprends mieux toute la rapidité, maintenant que je la mesure par parcelles. […] Je ne le comprends pas, mais il en est ainsi tant qu’elle est enfermée dans ce pauvre vase du corps. […] On dirait qu’il me comprend, qu’il sait que je remplace sa maîtresse. […] Insensé qui ne les comprend pas !
Et le le meilleur moyen de les approcher de la perfection souhaitée, n’est-ce pas justement d’en connaître les défauts ; de même, le meilleur moyen d’en faire comprendre la magnificence extraordinaire, n’est-ce pas de dire toute la vérité ? […] Tous les rôles seront sus en double, de façon à pouvoir parer n’importe quelle éventualité ; les chœurs et l’orchestre, recrutés avec un soin tout particulier, comprendront quatre-vingts voix et quatre-vingt-dix instruments. […] Mais Beethoven a compris encore une vérité plus profonde. […] Le Mage Divin Beethoven comprit que, à la traduction d’émotions personnelles et intimes, seyait seulement une musique discrète, pouvant être lue dans le recueillement, ou jouée sur quelque piano, tandis qu’autour est le silencieux oubli. […] Il méritait d’être compris par un petit nombre, un petit nombre, à lui dédiant leurs âmes, très humblement.
Si l’on combine cette conception avec la loi de Fechner sur le rapport proportionnel de la sensation à l’excitation, le lecteur comprendra peut-être que le calcul puisse être un jour appliqué à la psychologie ; quoique pour le moment, ajoute M. […] le mot organisation renferme une ambiguïté ; mais si l’on remarque que par ce mot on entend la totalité des conditions nécessaires, non moins que la constitution organique, on comprendra facilement que la vie est proportionnelle à l’organisation. […] Ce serait mal me comprendre, dit M. […] Il adopte cependant la division suivante : Sensations venant du système qui comprennent, 1° les sensations organiques, 2° les sensations de surface, qui nous sont données par la peau. Sensations venant des sens proprement dits et qui comprennent le toucher, le goût, l’odorat, l’ouïe et la vue.
Mon livre sur la critique contemporaine, si je le fais jamais, comprendra deux parties. […] Mais, si le cher collègue Zidler comprit la place accordée à Eugène Manuel, il trouva excessive, je le crains, celle faite à Grandmougin et à Jacques Normand. […] L’universitaire est une langue qui comprend, comme le grec, plusieurs dialectes ; mais ils sont plus difficiles à classer. […] Il comprend deux parties, dont la première est admirable. […] J’aime mieux louer les progrès du cher enfant qui « commence à comprendre la vérité de ces formules apprises au collège ».
Il a tenu à faire un poème technique, non pas seulement didactique, mais véritablement technique, un poème où il fût question longuement de l’origine du quinquina, de la plante qui produit l’écorce dont il est tiré, et puis de tous ses effets, de tout le mécanisme très compliqué, surtout à le comprendre comme La Fontaine l’a compris, de tout le mécanisme de l’action du quinquina sur nos pauvres machines humaines. […] Vous savez l’anecdote, la légende qui remonte au temps même de La Fontaine : La Fontaine arrivant en retard pour dîner, comme cela lui arrivait très souvent, et disant, pour s’excuser : « Vous me comprendrez, j’étais très occupé : j’étais à l’enterrement d’une fourmi. » Cette légende est peut-être née de ce passage de la Captivité de saint Malc dont je vous parle, et des réflexions de saint Malc sur ce spectacle. […] il y a des gens qui ne comprennent rien à leur siècle, à leur temps ! […] Pensent, en beau discours nous peignant la vertu, Nous donner de l’horreur pour le vice abattu… [Ceci est une allusion à la tragédie telle qu’on l’avait comprise il y avait quarante ans, à la tragédie de Corneille.] […] La petite fille, parfaitement malicieuse et parfaitement avisée, comprend très bien que c’est son tuteur lui-même qui joue ce personnage ; et alors, feignant de parler au cousin, elle lui fait toute sa confession et lui dit un mal infini de son tuteur.
Il sait, s’il a compris l’histoire, que l’expérience des nations ne se compose que de bâtardises ou de légitimités successives, rachitiques et dégénérées. […] » Évidemment, si l’on comprend bien, c’est toujours là le gouvernement des classes moyennes, baptisé par Guizot et transporté dans l’instruction publique ; c’est toujours ce gouvernement des Montmorency de la bouteille à l’encre et des Bayards de la leçon d’une heure, qu’il faut reconstituer à tout prix et en vue duquel on demande plaintivement aujourd’hui, mais sans modification d’aucune sorte, le maintien de l’état de choses qui nous a régis tant d’années, sans nous conduire et sans nous diriger. […] On ne comprenait pas alors ces deux choses qu’on a comprises plus tard et que Massieu et Fraguier n’avaient pas, ces Judas benêts de traduction ! […] Bon pour faire brillamment une classe, Villemain voulut un jour aborder l’histoire et il ne comprit rien à celle de Grégoire VII, sous laquelle sa minceur d’homme de lettres resta écrasée… Pas plus d’instinct que de réflexion, Villemain ne va à ce qui est supérieur et grand, et pas plus dans l’ordre de la parole, qui est son domaine, que dans l’ordre de l’action, qui ne l’est pas… Chose à remarquer ! […] Il ne pouvait pas comprendre la nature éloquente, violente et passionnée jusqu’aux larmes de Fox, de ce fastueux et furibond mauvais sujet de Fox, de ce Mirabeau anglais qui eut le hasard d’avoir un père aussi fou de tendresse pour son fils que le marquis de Mirabeau avait de dureté pour le sien.
Tout ces gens qui ne comprennent rien au catholicisme, qu’ils ne savent pas et qu’ils n’ont point étudié, n’ont qu’une seule façon de procéder contre lui, mais cette façon ne manque jamais son coup sur les imbéciles. […] Et vous comprenez, n’est-ce pas ? […] Vous comprenez que, quand un romancier en est là, on ne discute plus son talent. […] Il n’a pas été compris. On n’est jamais compris quand on n’est pas approuvé !
ne vous gênez pas, je comprends tout A un enfant : Aime bien ta mère et soutiens-la J’ai beaucoup souffert, j’ai été proscrit et fugitif, mais j’avais la conscience tranquille « A deux ennemis amis » : Réconciliez-vous. […] Peut-être comprendrez-vous, maintenant ma tendresse pour Lamartine et Musset, ces médiocres ouvriers qu’on ne parodie point, que personne n’a jamais eu l’idée de parodier. […] Il y a dans son œuvre trop d’attitudes, trop de sentiments, trop de façons de voir le monde et l’histoire que j’ai peine à comprendre et qui même répugnent à mes plus chères habitudes d’esprit. […] Cela me fâche un peu que, ayant vécu dans le siècle qui a le mieux compris l’histoire, ce poète n’en ait vu que le décor et le bric-à-brac, et que les Papes et les rois lui apparaissent tous comme des porcs ou comme des tigres. […] Mais sans doute — et bien que le peuple ne puisse le comprendre entièrement — c’est au poète que s’adressent ces hommages que nul autre écrivain n’a jamais reçus.
Pour lui, le sens des belles formes n’a pas dû être, comme chez d’autres, développé par l’étude, la comparaison, la « mesure » de toutes choses qui se fait en nous vers l’adolescence ; il a compris sans doute l’eurythmie aux premiers mots qu’il ouït prononcer, au premier paysage dont s’éblouit son regard d’enfant. […] Paul Verlaine avait compris la saveur des paroles et des tours populaires et maints poèmes furent enlacés de ces virides guirlandes. […] C’est un rêve de mon adolescence que la légende fût comprise enfin jusqu’au fond d’elle-même par des lettrés dignes de la transfigurer en la touchant. […] Cette adolescente expansion dans l’enthousiasme des choses soudain comprises, cet élan vernal et clair dont j’ai parlé aux premières pages de cette étude, M. de Régnier semble en avoir trop tôt réglé la bondissante énergie ; l’artiste est né précocement à côté du poète qu’il a voulu dominer jusqu’à l’asservir. […] Pourtant, — MM. de Régnier et Griffin l’ont compris en tentant la poésie la plus noble, — il n’est pas de demi Beauté ; et qui d’entre nous, se disant artiste, aurait la lâcheté de ne pas dévouer tout son être au poème éternel ?
Sans vouloir dérouler la longue histoire des façons, diverses dont l’amour a été compris par les différentes époques, il est permis de choisir quelques exemples pour montrer les phases extrêmes par où ont passé ce sentiment et son expression. […] On comprend sans peine que les deux littératures correspondant à ces deux conceptions de l’amour et de la famille soient séparées par une large distance. […] Et cela se comprend sans peine. […] Damis, lui, comprend que la passion amoureuse convient mieux à la jeunesse qu’à la vieillesse, et non seulement il se retire de bonne grâce, mais il demande lui-même pour son fils la main de la jeune fille. […] Et qui ne comprend pour l’historien la nécessité de noter en chaque époque à quelle étape en est l’émancipation des enfants ou, si l’on préfère, la désagrégation de la famille patriarcale ?
Je ne comprends pas du tout pourquoi certains phénomènes cérébraux s’accompagnent de conscience, c’est-à-dire à quoi sert ou comment se produit la répétition consciente de l’univers matériel qu’on a posé d’abord. — Passerai-je à l’idéalisme ? […] Mais supposons que ma perception consciente ait une destination toute pratique, qu’elle dessine simplement, dans l’ensemble des choses, ce qui intéresse mon action possible sur elles : je comprends que tout le reste m’échappe, et que tout le reste, cependant, soit de même nature que ce que je perçois. […] On comprend alors pourquoi le souvenir ne pouvait pas résulter d’un état cérébral. […] Mais pour comprendre le mécanisme de ces associations et surtout la sélection en apparence capricieuse qu’elles opèrent entre les souvenirs, il faut se placer tour à tour sur ces deux plans extrêmes que nous avons appelés le plan de l’action et le plan du rêve. […] 3º Mais si l’on envisage ainsi les rapports de l’étendu à l’inétendu, de la qualité à la quantité, on aura moins de peine à comprendre la troisième et dernière opposition, celle de la liberté à la nécessité.
Nul mieux que lui, en effet, n’a compris, en mettant la main aux grandes choses, la réserve imposée aux témoins contemporains et la dignité de l’histoire. […] Daru écrivait à Picard sur sa comédie et dans lesquelles il lui faisait les vraies objections dont l’auteur, malgré son effort, n’a pu triompher, ont à mes yeux une valeur morale et plus que littéraire, si l’on songe qu’elles sont du même homme qui, vers le même temps, disait dans une lettre de Berlin adressée à Mme Daru : « Je t’écris d’une main fatiguée de vingt-sept heures de travail. » On le comprend, c’est moins le détail des conseils et ce qu’ils pouvaient avoir de plus ou moins motivé, que le sentiment même qui les inspire, cet amour et ce culte des lettres, tendre, délicat, fidèle, élevé, que je me plais à observer et à poursuivre en M. […] Ce dernier ouvrage, qui avait fait époque au commencement du siècle, n’avait point été compris dans la désignation pour les prix décennaux, et l’Empereur avait paru s’en étonner. […] Ceux de mes lecteurs qui ont vu les lettres insérées dans Le Moniteur des 21 et 22 février 1854 auront eu d’autant plus de peine à bien comprendre le point en contestation qu’ils auront été plus attentifs à la lecture des articles et à l’esprit qui les a dictés. […] L’amour-propre et la sottise revêtent bien des formes, y compris les plus respectables.
Nous la comprenons, cette tendresse de scrupule et de conscience, nous l’honorons et dans la famille et chez les amis catholiques bretons qui la partagent ; mais qu’on me laisse dire qu’elle est excessive et qu’elle ne saurait prévaloir contre les faits. […] Mais peu à peu elle comprit que l’âge fait changer l’expression de l’amour et que « les tendresses, les caresses, ce lait du cœur, s’en vont droit vers les plus petits » ; et elle se mit à aimer passionnément ce jeune frère […] Elle a non seulement ses croyances fermes où elle se fonde, mais aussi ses superstitions flottantes qu’elle admet un peu à volonté : « Ils ne savent pas être heureux, dit-elle, ceux qui veulent tout comprendre. » N’allez pas vous figurer, en pensant à elle, ni une femme poëte, sentimentale et toujours dans l’attitude de la rêverie, ni une catholique raisonneuse et théologienne, ni une demoiselle châtelaine un peu haute ; si elle lit Platon, c’est bien souvent au coin du feu de la cuisine, et les jours de carnaval elle n’est pas chiche de retrousser ses manches pour faire des croustades. […] Si vous le saviez, si vous compreniez ce que nous coûte votre bonheur, de quels sacrifices on le payerait ! […] qu’ils le comprennent et n’exposent pas si facilement leur chère santé et leur chère âme.
Ces événements, bien vus, bien écoutés, bien compris, ont un langage parfaitement intelligible qui s’appelle l’expérience, la leçon, la moralité, la sagesse, la philosophie des choses. Il faut que l’historien, profondément sage, comprenne ce langage des événements pour l’interpréter aux autres hommes. […] IX Aussi celui qui a lu Tacite a compris le monde : Tacite est le Newton de l’histoire. […] Mais cette brièveté aussi est une force : celui qui comprend d’un coup d’œil explique d’un mot. […] Ôtez une seule de ces conditions d’âge, d’expérience, de pratique des comices et des cours, d’étude des lettres antiques, d’élévation au-dessus des partialités des temps, de puissance de tout comprendre, même la vertu, et ce discours n’existerait pas.
Le même naturalisme, et la condition de chercher un objet d’imitation universel et permanent, nous font comprendre pourquoi le xviie siècle n’a pas eu de poésie lyrique — ou si peu — et pas d’histoire. […] Mais aussi, si jamais œuvres ne furent plus robustes, plus pleines, plus solidement édifiées sur le fond humain qui ne change pas, si jamais art ne fut plus sincère, plus probe et plus sûr, si jamais plus de grandeur ne fut unie à plus de clarté, et plus proportionnée à la capacité moyenne des esprits, en sorte que chacun peut trouver à comprendre et de quoi jouir même dans ce qui le dépasse infiniment, et qu’on ne saurait en épuiser la suggestivité ni en limiter la réceptivité, Boileau nous dit ou nous fait deviner comment cela s’est fait : sa doctrine met en lumière et ramène à son principe ce qui fait la beauté propre de la littérature classique et en assure la durée. […] Mais Boileau ne s’en tenait pas aux théoriciens ; il s’instruisait directement aux œuvres, d’après lesquelles les théories ont été dressées, et sa sincérité d’admiration, la perpétuelle direction de sa pensée qui y va toujours spontanément chercher sa règle, nous témoignent évidemment qu’en dépit de certaines timidités de goût et de quelques gaucheries d’expression, Boileau comprenait et sentait les anciens comme il faut. […] Le premier volume contenait déjà quelques indications précieuses : Pindare et Platon, n’ayant pas l’heur de plaire aux dames et d’en être compris, étaient vivement bousculés ; mais le troisième volume ne laissa plus rien à désirer, et par la bouche de son abbé, Perrault fit un bel abatis des gloires de l’antiquité. […] Mais si l’on songe que jusque-là, dans l’Art poétique et ailleurs, Boileau n’avait jamais regardé les œuvres littéraires que dans leur relation au genre, sorte de type analogue aux idées platoniciennes, seul élément d’estimation, et seul principe de classification, dont chaque ouvrage tirait et sa raison d’être et sa valeur, selon qu’il le réalisait plus ou moins complètement : si l’on songe qu’il n’avait jamais demandé que la connaissance des règles et le génie pour la création des chefs-d’œuvre poétiques, et ne croyait pas avoir besoin d’une autre considération pour expliquer que la Pucelle n’égale pas l’Iliade, on comprendra tout le chemin que Perrault fit faire à Boileau.