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186. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Fanny. Étude, par M. Ernest Feydeau » pp. 163-178

Mais n’allons pas au-delà de la pensée de l’auteur, ne lui prêtons pas : malgré les deux épigraphes qu’il a mises en tête de son livre et dont je voudrais effacer la première38, il n’a songé sans doute qu’à nous offrir une application hardie d’analyse, en un cas splendide. Ce qu’il y a de particulier dans le cas présenté par M.  […] Quelques autres prétendent que le cas de Roger est trop singulier et trop poussé à bout pour être tout à fait vrai, que l’impitoyable rigueur logique avec laquelle procède sa passion est plus logique que la vérité même, ou du moins que la vraisemblance en pareil cas ; que cette impression se prononce surtout en avançant, et qu’on y croit sentir un parti pris ; que ce n’est que quand on invente que l’on est tenté ainsi d’exagérer, et que tout s’expliquerait pour la critique s’il n’y avait de tout à fait observés que les trois quarts de l’histoire de Roger, le reste étant inventé et composé.

187. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Mélanges scientifiques et littéraires, (suite et fin.) »

Une fois pourtant, et dans un cas tout pareil, son premier mouvement l’emporta : le professeur Uylenbroek, de Leyde, ayant publié deux volumes inédits de la Correspondance de Huyghens avec Leibniz et avec le marquis de L’Hôpital (1833), M. Biot donna cours, dans l’examen qu’il en fit au Journal des Savants (mai 1833), à un sentiment qui, sous sa forme discrète et son expression modérée, ne peut être qualifié au fond que de dénigrant et de malveillant : « Les éditeurs de semblables recueils, disait-il en commençant, lorsqu’ils n’ont que des intentions honorables, ce qui est certainement le cas actuel, doivent bien examiner, avant de les émettre, si la gloire des hommes célèbres qu’ils ramènent ainsi sur la scène s’accroîtra par ces publications qu’eux-mêmes n’avaient point prévues ; ou si l’expression, pour ainsi dire surprise, des idées qu’ils n’avaient pas exposées au grand jour, aura une utilité générale, soit en ajoutant de nouvelles et réelles richesses à la masse des connaissances déjà acquises, soit en détruisant des erreurs que des hommes célèbres auraient accréditées ; soit, enfin, en redressant des injustices qui se seraient propagées sous l’influence de leur nom : car, si aucun de ces résultats ne doit être obtenu, la gloire de ce nom risque d’en être affaiblie plutôt qu’augmentée, ne fût-ce que par l’évanouissement du prestige de perfection qui s’y attachait. » C’est donc au nom d’un prestige que M.  […] Biot « de mettre volontiers en œuvre, à l’occasion de chaque question, toutes les ressources dont dispose la science, en employant parfois les plus étrangères aux savants dont il abordait la spécialité. » Ainsi, dans le cas présent, il apportait aux chimistes le secours de l’optique pour, démêler certaines qualités distinctives des molécules dans les produits organisés. Il était fier, et avec raison, de cette découverte : « Auparavant, disait-il, les chimistes ressemblaient à des architectes qui, pour connaître un édifice, auraient commencé par le démolir et auraient prétendu ensuite juger de sa structure intérieure d’après la nature, le nombre et le poids des matériaux bruts, au lieu que maintenant, dans bien des cas, on peut saisir la constitution intime des corps sans les endommager, et distinguer les propriétés essentielles des particules mêmes en situation. » — Se plaignant que les chimistes tardassent trop à user de ce nouveau moyen d’investigation délicate : « Les chimistes ne sont que des cuisiniers, disait-il encore ; ils ne savent pas tirer parti de l’admirable instrument que je leur ai mis entre les mains. » Mais, enfin, il y eut de jeunes et habiles chimistes qui en essayèrent et qui donnèrent à M. 

188. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VIII. Les écrivains qu’on ne comprend pas » pp. 90-110

Là même il m’arrive de me plaire encore pour la parfaite musique des mots, le délice des vers harmonieux et simples… Mais le cas de M.  […] En ce cas, qu’il s’avoue plus malin que M.  […] Le cas ne serait pas neuf, il advint dans l’Inde, et chez les Arabes, et même en Italie aux derniers siècles de l’Empire. […] Plus d’un écrit populaire est dans ce cas.

189. (1759) Observations sur l’art de traduire en général, et sur cet essai de traduction en particulier

J’ose croire que dans ce cas on aurait plus de traducteurs médiocres et moins d’excellents. […] Ainsi le traducteur aurait besoin d’une extrême finesse pour distinguer dans quel cas la perfection exacte de la ressemblance pourrait céder aux grâces de la diction sans trop s’affaiblir. […] Dans le premier cas, il peut se flatter de faire passer dans la copie le caractère de la pensée, et par conséquent au moins la moitié de l’esprit de l’auteur ; dans le second cas, s’il ne rend pas la diction, il ne rend rien.

190. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

Ce que je regarde ici comme une dégénération dans les langues est regardé par Smith comme une simplification, et, par conséquent, comme un perfectionnement ; car s’il trouve que l’abstraction soit nécessaire à la première formation des langues, c’est par l’abstraction encore que les cas et les conjugaisons, selon lui, parviennent à se simplifier. […] Il en est de même de l’union ou de la séparation du substantif et de l’adjectif, et des cas par les désinences ou par les articles. Les langues où les cas se marquent par des désinences ont une harmonie plus naturelle ; et il est possible que ce soit la seule raison de l’introduction de la rime dans les langues qui se refusent absolument à la désinence pour les cas, parce que alors il a fallu suppléer, dans la versification, à l’harmonie essentielle par une harmonie de convention ou artificielle. […] Les synonymes ont dû aussi se multiplier à l’infini dans les langues sans adjectifs ; car si les cas marquent les accidents d’un mot, l’adjectif en marque les qualités ; et lorsqu’on n’a pas eu d’adjectif, il a fallu autant de noms pour le même objet que cet objet a eu de qualités différentes. […] La confusion des langues à la tour de Babel est un événement historique, ou, dans tous les cas, pour ceux qui repoussent l’autorité des livres saints, l’allégorie d’un événement historique.

191. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la loi sur la presse »

Que si la juridiction du jury me paraît nécessaire dans une bonne loi de presse, il me paraîtrait surtout indispensable, dans certains cas où la loi, dans sa rédaction douteuse, laisse place à trop de latitude pour l’accusation, où elle permet trop de confondre ce qui est outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs et ce qui n’est qu’une attaque théorique à des croyances religieuses qu’on est libre de ne point partager et même de combattre. Le jury seul, dans ces sortes de cas, comme d’ailleurs en beaucoup d’autres, me paraît offrir toutes les garanties, y compris celle de l’indifférence. […] Si le jury n’existait pas, c’est pour des cas de ce genre qu’il faudrait l’inventer. […] Goerg et d’autres députés, amendement ayant pour objet de supprimer l’article 28 du décret du 17 février 1852 et de faire revivre l’article 20 de la loi du 26 mai 1819, qui, dans les cas d’imputation diffamatoire, autorisait la preuve par témoins contre les dépositaires ou agents de l’autorité en ce qui concernait les actes ou les faits de leur administration. […] Il me semble voir d’ici sourire quelques-uns de ceux qui m’écoutent ou qui me liront ; je les entends dire : « C’est affaire à vous de parler contre cet article ; bien vous eût pris qu’il eût déjà été en vigueur, vous en auriez profité vous-même tout le premier, dans un cas récent, pour un fait de votre vie privée qui, divulgué, exagéré, dénaturé58… » Il n’est pas besoin que j’achève.

192. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre VI. Premiers pas hors de Saint-Sulpice  (1882) »

En tout cas, je peux dire que, s’il y avait en moi quelque capital de production littéraire, la justice voulait qu’il y eût sa large part ; c’est bien lui qui l’avait découvert, je ne m’en étais jamais douté. […] Je n’ai quelque temps fait cas de la littérature que pour complaire à M.  […] Le danger, en pareil cas, est, par une petite rouerie inconsciente, d’avouer, avec une humilité sans grand mérite, des défauts légers et tout extérieurs pour s’attribuer par ricochet de grandes qualités. […] Le temps qui peut me rester à vivre, en tout cas, sera consacré à des recherches de pure vérité objective. […] Dès mon séjour à Saint-Sulpice, j’avais appris à l’estimer : c’était le seul laïque dont ces messieurs fissent cas ; ils lui enviaient son extraordinaire érudition ecclésiastique.

193. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

Le cas étoit pressant & le motif excusable ; supposé toutefois qu’en aucun cas une Fée eût besoin d’excuse. […] En ce cas, il en aura usé comme ces amants trop généreux qui se ruinent pour enrichir ce qu’ils aiment. […] D’ailleurs, on trouve dans plusieurs des lettres de Rosalide cet intérêt du cœur qui, dans tous les cas, facilite les leçons qu’on veut donner à l’esprit. […] En tout cas, il fut condamné comme hérétique. […] J’ajouterai que l’amour, tel qu’ils le peignent, est plus propre à rebuter qu’à séduire, & qu’en tout cas, il y auroit peu de danger pour quelques jeunes personnes d’imiter les Héroïnes de ces fictions dans leur amour, si elles les imitoient dans leur résistance.

194. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXI. Le littérateur chez les peintres » pp. 269-282

Tel est encore le cas de M.  […] À cette heure de médiocrités dorées, le cas d’un Gustave Moreau a juste la rareté du cas d’un Roux ou d’un Hayem.

195. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre IX. L’antinomie politique » pp. 193-207

Aujourd’hui l’influence des politiciens peut défendre dans certains cas un fonctionnaire contre l’arbitraire administratif et contre les abus de pouvoir des chefs d’administration. […] Suivant les cas, un fonctionnaire peut s’appuyer sur les politiciens pour se défendre contre l’arbitraire administratif ; ou s’appuyer sur l’administration pour se défendre contre l’arbitraire des politiciens. […] Nous ne croyons donc, en aucun cas, au rôle libérateur de l’État.

196. (1903) Le problème de l’avenir latin

Dans le cas présent, au contraire, la métamorphose est absolue. […] Mais ce n’est pas là notre cas. […] Dans ce cas, qu’adviendra-t-il ? […] Or c’est précisément le cas contraire dans le monde latin. […] Pensons plutôt à nous-mêmes, à ce qu’exige notre cas.

197. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

L’admiration, le charme et… quelle belle et bonne (c’est ici le cas) horrification ! […] Citez-moi, sauf ès cas voulus, des rimes d’eux blâmables dans l’outrance. […] Or, c’est, je crois, un peu le cas de M.  […] Ils ont tort, ou ils l’auraient, dans tous les cas. […] Mais ici n’est pas le cas, n’est-ce pas ?

198. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. »

Je ne vois pas que les hautes autorités dans la science militaire en fassent grand cas. […] Ainsi, écrivant à sa sœur naturelle, la princesse de Holstein, qu’il fit dans un temps venir en France et qu’il pilota au début, il disait, non sans finesse, mais en exagérant un peu, je l’espère : « Comme il est d’usage en France que les femmes marchent comme les capucins, deux à deux, je ferai venir de Paris sur votre route une femme qui s’appelle Mme de Narbonne, qui est de fort bonne compagnie, et qui, ayant vécu toujours dans le grand monde français, en connaît parfaitement les usages ; elle a le bon ton, a été très riche, a de l’esprit, avec tout cela fort peu de cervelle ; mais c’est la chose du monde la plus rare dans ce pays-ci, et dont on fait le moins de cas. » Voilà pour le compte des femmes. […] Il raconte cette conversation de point en point, dans toutes ses circonstances et ses nuances ; les sous-entendus y sont ; et il finit par un conseil héroïque au roi son frère, conseil qu’il eût fallu être Maurice lui-même pour suivre et pour exécuter : « Il ne m’appartient pas de donner des conseils à Votre Majesté, et surtout des conseils hardis ; mais, si j’étais à la place de Votre Majesté, je ferais marcher, cette lettre reçue, mes troupes vers les frontières de Bohême ; j’enverrais au roi de Prusse pour savoir s’il veut tenir bon, au cas que je me déclarasse pour lui et que je fisse entrer mes troupes en Bohème. […] … Les quarante mille hommes qu’il propose pour marcher au secours de la Saxe, en cas de danger, me paraissent fort suspects… J’aimerais autant y voir quarante mille loups. » Et sur ce remède pire que le mal, et dont la seule idée fait bondir le cœur resté saxon de Maurice : « Grand Dieu ! […] » Elle ne courait point le danger sans doute d’être rayée du rang des nations ; mais Louis XIV, qui exigeait si impérieusement de Villars qu’il livrât une bataille, et qui avait prévu le cas désespéré où elle serait perdue, afin de risquer en personne le tout pour le tout dans un suprême et dernier effort, savait mieux apparemment à quoi s’en tenir sur ses affaires que MM. 

199. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VIII. L’antinomie économique » pp. 159-192

. — Ainsi on peut dire qu’il s’agit plutôt, dans les cas considérés par M.  […] La règle selon laquelle s’opère cette répartition ne change pas tandis que la somme totale de richesse augmente ; en ce cas chaque individu recevra plus qu’il n’avait avant et tous auront intérêt à ce que cette somme totale de richesse augmente. Mais si la règle de répartition change, deux phénomènes différents peuvent avoir lieu : 1° avec la nouvelle répartition chaque individu reçoit plus qu’il n’avait avant Ce cas est semblable au précédent, et tous les individus auront intérêt à ce que l’augmentation supposée de richesse se produise ; 2° les uns reçoivent plus ; les autres moins qu’ils n’avaient avant. En ce cas, il y a évidemment opposition de leurs intérêts, par rapport à l’augmentation du total de la richesse. […] Ainsi il se fait que, même dans le cas où chaque individu dont se compose la société voit sa richesse augmenter, il se produise une opposition d’intérêts.

200. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — II. (Suite.) Janvier 1830-mars 1831. » pp. 105-127

Mais, dans tous les cas, ses démarches, avec un point de départ si différent, eussent été toutes différentes aussi. […] Ce mot, si bien infligé peut-être dans le cas dont il s’agissait, semblait être devenu trop habituellement la devise de Carrel ; il semblait trop dire à tout venant : Quand vous voudrez, monsieur ! […] On cite plus d’un cas épineux où il parvint à rétablir l’accord. […] Dans tous les cas, Carrel ayant pris parti comme on va le voir en avançant, c’était la première chose qu’il aurait dû réclamer dès le jour où il ressaisissait la plume. […] En aucun cas et sous aucun prétexte, il n’est déclamatoire : un de ses beaux et très beaux articles d’alors, est celui qu’il fit (22 septembre) au sujet de la cérémonie expiatoire par laquelle on alla processionnellement honorer la mémoire de Bories et des sergents de La Rochelle autrefois immolés en place de Grève.

201. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 35, de la mécanique de la poësie qui ne regarde les mots que comme de simples sons. Avantages des poetes qui ont composé en latin sur ceux qui composent en françois » pp. 296-339

Mais les latins déclinent leurs mots de maniere que la désinance ou la terminaison seule du nom marque le cas où il est emploïé. […] Si quelques cas ont la même terminaison, le regime du verbe empêche qu’on ne s’y méprenne. […] Que nous sommes obligez d’emploïer en déclinant les noms françois, parce que nous n’en changeons pas la desinance suivant le cas. […] Mais suivant notre construction le cas d’un nom ne sçauroit être marqué distinctement dans une phrase, qu’à l’aide de la suite naturelle de la construction, et par le rang que le mot y tient. […] Les inversions peuvent bien avoir lieu dans notre langue en certains cas ; mais c’est avec deux restrictions, ausquelles les latins n’étoient point assujettis.

202. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XII » pp. 47-52

Juste Olivier la recette de la cigarette de camphre : « Les cigarettes de camphre peuvent être très-bonnes dans le cas d’asthme, si cet asthme tient aux poumons et non au cœur. Dans tous les cas, le camphre n’a aucun inconvénient.

203. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

Toutefois, il y a ces trois noms ; chacun d’eux représente un cas particulier ; ces trois cas confirmeront ma thèse de trois façons. […]  » Le cas de Racine, qui semblait une difficulté, vient donc confirmer ma thèse, comme une contre-épreuve. […] Dans la période qui nous occupe, le genre dramatique présente donc trois cas particuliers, trois grandes individualités, dont chacune offre un problème à reprendre avec une méthode nouvelle. […] — Les romans qu’on adapte à la scène sont nombreux ; le cas inverse plutôt rare. […] Si j’avais à développer cette esquisse en véritable histoire littéraire, le plan subirait de nombreuses modifications ; sa rigidité s’assouplirait dans la variété des cas particuliers.

204. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

Volontiers on fait cas d’une terre étrangère, Volontiers gens boiteux haïssent le logis. […] Le cas est proposé : « C’était chose facile ; Fallait-il pour cela, dit-elle, m’appeler ? […] Quand il eut ruminé tout le cas dans sa tête. […] » (Le voilà qui énumère tous les cas de guerre et prouve doctement qu’aucun de ces cas ne s’est présenté. […] Neuf cas de guerre énumérés.

205. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre II »

Leur peinture met donc en relief la puissance personnelle d’observation du grand dramaturge ; son chef-d’œuvre en la matière est réalisé dans le « cas Hamlet ». […] Il s’agit d’un cas de phthisie prétuberculeuse : « Germinie, dans une nuit de jalousie, reste à la porte de son amant pour le guetter37. […] Voilà donc un cas bien net de pleurésie phthisiogène daté au plus tard du mois d’octobre 1864. […] Aujourd’hui que l’on s’occupe beaucoup de cette question dans notre monde médical, j’ai trouvé intéressant de signaler ce fait, auquel n’ont probablement pas songé les auteurs du roman, ils ont fait mourir leur héroïne d’un rhume négligé, mais ils ont tracé les caractères et la marche du mal d’une manière que ne renierait pas l’auteur du meilleur Traité de clinique médicale que nous possédions. » Questionné à ce sujet précis par le Dr Cabanès, Ed. de Goncourt répondit textuellement dans une lettre : « Pour Germinie38 ça s’est passé ainsi dans la nature, la pleurésie a précédé la tuberculose », et une autre fois « … j’ai décrit un cas de pleurésie prétuberculeuse, c’est bien l’expression technique ?

206. (1914) Enquête : L’Académie française (Les Marges)

Quant au cas désespérant d’un génie totalement anéanti par la seule obscurité, il doit nous apparaître aussi exceptionnel que celui d’un artiste réalisant cette merveille du pur cristal, forme et fond, et imposant son rayonnement officiellement, avant décès, même aux adversaires. […] L’influence de l’Académie sur les lettres ne peut être qu’exécrable, eût-elle les meilleures intentions, et ce n’est pas le cas, car loin de chercher le beau, elle cherche le moral, qui est peut-être son contraire. […] En tout cas, une distinction, quelle qu’elle soit, n’est qu’une fleur à la boutonnière ; et, en art, l’autorité est personnelle. […] Dans tous les cas, l’Académie actuelle égale au moins celle de Richelieu ; elle ne possède point, qu’il me semble, de Boisrobert. — Non, elle ne va plus jusque-là.

207. (1903) Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines pp. 3-31

Or, cette aptitude, tout le monde ne l’a pas… Et dans ce cas-là, sous peine d’un piteux échec, il est inutile de chercher à l’acquérir. […] Il est certain qu’un s ou un x de plus ou de moins ne change pas le son d’une syllabe, dans les cas, cela s’entend, où il ne se heurte point, par suite d’un rapide rejet, à une voyelle du vers suivant. […] Il y en a de douces aussi parmi les rimes masculines, celles, par exemple, qui sont suivies d’une consonne qui se prononce, comme amour, sœur ; dans le cas contraire, les rimes masculines sont énergiques. […] Faguet, à condition qu’on ne le chérisse et poursuive point comme une beauté. » On ne réclame rien de tel ici, mais seulement la simple facilité d’en user avec tact, le cas échéant, ce qui est fort différent.

208. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Stendhal, son journal, 1801-1814, publié par MM. Casimir Stryienski et François de Nion. »

C’est que, nous avons beau faire effort pour nous affranchir, il est des cas où, en vertu de notre éducation, nous fixons malgré nous des limites à la liberté d’esprit, et nous sommes tout prêts à la nommer autrement quand elle insulte à certains sentiments que nous jugeons sacrés et hors de discussion. […] Maintenant, si vous cherchez, sur ce point particulier, un cas analogue à celui de Stendhal, vous serez tout surpris de rencontrer Mirabeau et Jules Vallès… Et, en dépit de son sang froid et de sa sécheresse d’écrivain, vous n’hésiterez plus à classer parmi les « violents » cet abstracteur de quintessences. […] Sans doute il est de son temps ; il admire encore Crébillon ; il déclare, après une représentation de la Suite du Misanthrope, que « d’Eglantine est le plus grand génie qu’ait produit le dix-huitième siècle en littérature »  Je comprends d’ailleurs que ce jeune homme de tant d’orgueil et d’énergie place très haut Corneille et même Alfieri : je conçois moins que celui qui doit écrire le livre de l’Amour fasse si peu de cas du théâtre de Racine.

209. (1889) La critique scientifique. Revue philosophique pp. 83-89

Mais il est parti de l’étude des œuvres complexes, il a négligé les cas simples, et il a donné pour premier temps de l’état émotionnel un sentiment d’exaltation neutre qu’il serait plus légitime d’attribuer au moment de la perception. […] Toute œuvre, du reste, et c’est le cas pour la peinture, ne manifeste guère ces caractères intellectuels : le raisonnement juste ou fautif, le jugement sain ou faux, la faculté forte ou faible de généralisation, etc. […] Passe donc pour renverser, en certains cas, l’ordre de l’enquête ; mais je n’en voudrais pas faire une règle absolue, et je ne croirais pas pouvoir suppléer si facilement « les notions de l’hérédité et de l’influence des milieux », quoique les lois en soient encore « incertaines et présomptives ».

210. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

En aucun cas, le milieu ni le besoin n’ont créé d’organes. […] En bien des cas, cependant, la hiérarchie reste incertaine. […] » Précisément, ou bien pour un distrait, selon les cas. […] Alors, dans la moitié des cas, elle est criminelle et, dans l’autre moitié, imbécile. […] L’erreur est la même, d’ailleurs, dans les deux cas.

211. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « En guise de préface »

Mais d’abord nos erreurs sont sans conséquence ; elles ne sont pas liées entre elles ; elles ne portent que sur des cas particuliers : au lieu que si, d’aventure, M.  […] Dans le premier cas, on cherche si l’œuvre est conforme aux lois provisoirement « nécessaires » du genre auquel elle appartient, ou simplement aux exigences ou habitudes de l’esprit et du goût latins, et, d’autres fois, si elle est conforme aux intérêts de la moralité publique et de la conservation sociale.

212. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Appendice. Note concernant M. Laurent-Pichat, et Hégésippe Moreau. (Se rapporte à la page 395.) » pp. 541-544

Mais le procédé, en ce siècle de critique et d’examen, est à jour, et nous voyons trop bien, en la plupart des cas, comment se fabrique la merveille pour y croire. […] Eh bien, en ce cas, jetez vos lunettes — et admirez !

213. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre I. De la sélection des images, pour la représentation. Le rôle du corps »

Mais dans un cas comme dans l’autre, son rôle se borne à transmettre et à diviser du mouvement. […] Dans le cas d’un organisme rudimentaire, il faudra, il est vrai, un contact immédiat de l’objet intéressant pour que l’ébranlement se produise, et alors la réaction ne peut guère se faire attendre. […] La conscience — dans le cas de la perception extérieure — consiste précisément dans ce choix. […] Comme, en pareil cas, l’objet a disparu tandis que le cerveau subsiste, on conclut de là que le phénomène cérébral suffit à la production de l’image. […] Pour parler avec plus de précision, il est difficile d’admettre que l’électrisation de la langue, par exemple, n’occasionne pas des modifications chimiques ; or ce sont ces modifications que nous appelons, dans tous les cas, des saveurs.

214. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

C’est le cas aujourd’hui. […] Et ce cas est encore celui de bien des hommes, personnellement respectables, d’entre nos contemporains, lesquels, si on les laissait faire, nous ramèneraient sur certains points à l’âge d’or de saint Louis. […] J’aurais donc mieux aimé dans le cas présent (et je le dis pour tous les cas analogues), j’aurais aimé voir l’État et la Commission du Sénat se placer à un point de vue plus élevé et plus indépendant, plus neutre ; on serait bien plus, ferme aujourd’hui pour maintenir et affirmer les conclusions. […] Et croyez bien, messieurs, que la Chambre des pairs de 1828 eût été bien surprise, si elle s’était trouvée saisie d’un pareil cas ! […] Il a semblé à l’éditeur que la note inédite suivante, extraite du dossier de Monsieur Sainte-Beuve et préparée en cas d’interruption, trouvait assez naturellement sa place ici : « Et ne venez pas parler d’immoralité en même temps que de jeunesse.

215. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre premier. Sensation et pensée »

Les platonisants sont forcés d’ailleurs de reconnaître qu’il est au moins deux cas où l’intuition des rapports est impliquée dans l’intuition même des données : c’est ce qui a lieu pour les rapports d’espace et les rapports de temps. […] — Soit, dit-on encore ; il y a des cas ou les rapports sont représentés eux-mêmes d’avance avec leurs termes ; mais il y en a d’autres qui échappent à toute représentation de ce genre. […] Dans toute sensation, il y a nécessairement action subie et réaction exercée ; il s’y trouve donc toujours un élément moteur en même temps que sensitif ; que le phénomène se répète, de cette répétition se dégagera pour la conscience un élément sensitif, intellectuel et moteur commun à tous les cas : ce sera le sentiment de la différence. […] En ce cas, le résidu des sentiments antérieurs de contraste vient coïncider avec le sentiment actuel, l’augmente, lui donne un retentissement, le réfléchit sur lui-même. […] Au lieu d’agir semblablement dans les cas semblables par un automatisme sans aucune conscience de la similitude, comme fait la bête, il agira semblablement dans les cas semblables avec conscience de la similitude, c’est-à-dire avec un sentiment de la ressemblance assez fort pour être réfléchi et aperçu.

216. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

En tout cas, les recherches de la critique l’ont ruinée pour toujours, et de fond en comble. […] C’est toujours le cas de Corneille et de Guillem de Castro. […] Tel est, comme on l’a dit bien souvent, le cas du théâtre espagnol, et tel est surtout le cas du roman picaresque. […] Tel fut un peu le cas de Marivaux. […] Ne serait-ce pas là le cas pour Manon Lescaut ?

217. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Il y a eu de l’atavisme dans son cas. […] Dans ce cas-là, la carte la plus polie c’est la carte blanche. […] Il est des cas, très rares, mais enfin il est des cas où l’on ne peut absolument, point donner à la fois le précepte et l’exemple. […] En tout cas, il était original. […] J’ai supposé un cas pur, et il n’y a pas de cas pur.

218. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les brimades. » pp. 208-214

Un tel plaisir ne se peut expliquer que par un éveil de l’antique férocité animale chez « l’élite de la jeunesse française », et par ce fait qu’une réunion d’hommes est plus méchante et plus inepte que chacun des individus qui la composent (meilleure aussi en certains cas, mais c’est infiniment plus rare). […] Dans plus de la moitié des cas, un ancien élève de l’X est un homme qui, ayant aspiré à l’honneur de fabriquer du tabac, est réduit au désagrément de faire manœuvrer des canons ou de bâtir des casernes.

219. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre V. Un livre de Renan et un livre sur Renan » pp. 53-59

Et puis, son cas est unique, ou presque. […] Les philosophes n’en font guère cas, et dans l’histoire des philosophies petite sera sa place.

220. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

C’est le cas, par exemple, pour les écrits qui traitent des sciences concrètes et sont appelés à tracer des descriptions du monde extérieur ou bien pour ceux qui exposent quelque vaste théorie. C’est le cas encore pour ce qui rentre dans le cadre des sciences dites morales et politiques, par exemple pour l’histoire et la philosophie. […] Il lui arrive en certains cas de la devancer, de lui frayer la route, tout au moins de lui ouvrir des échappées, de lui indiquer des directions. […] Mots qui à force d’être savants deviennent barbares et sont en certains cas de vrais monstres ; tel le mot potassium, qui, semi-germanique et semi-romain, ressemble aux fabuleux centaures ; tel le mot centimètre, qui est le résultat d’un alliage imprévu entre Rome et la Grèce ; tels les mots kilomètre et myriamètre, enfants mal venus, estropiés en naissant par des accoucheurs maladroits. […] On l’appelle en ce cas empiriste, positiviste, matérialiste.

221. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

Tel n’est pas, évidemment, le cas des questions métaphysiques, ou du moins on ne connaît encore ni de calcul qui démontre « l’objectivité du monde extérieur », ni de balance où se contrepèsent « les antinomies de la raison pure ». […] Nous ne savons donc rien de l’absolu, pas même, — pour le moment, — s’il existe ; et la science est hors d’état de nous garantir, sinon peut-être la « réalité » de son objet, mais, en tout cas, la « conformité » d’aucune vérité avec son objet. […] En tout cas, les rapports des objets qu’ils imitent ne sont pas les mêmes aux yeux d’un Rubens qu’aux yeux d’un Rembrandt, et c’est une des raisons pourquoi nous ne pouvons ni définir la beauté, ni en affirmer l’existence en dehors de nous. […] Et on a conclu de là qu’en tout cas, et bien loin d’être la condition ou la source même de toute réalité, son Inconnaissable n’était qu’une pure abstraction, une chimère, un mot vide. […] J’inclinerais volontiers à croire que la constatation du « fait » équivaut à l’aveu du « mystère » ; et je remarque en tout cas que, toutes les fois qu’on termine une discussion philosophique en en appelant au « fait », c’est que l’on n’a plus rien à dire.

222. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre II : Règles relatives à l’observation des faits sociaux »

Encore les notions ainsi formées ne présentent-elles cette justesse pratique que d’une manière approximative et seulement dans la généralité des cas. […] C’est surtout le cas pour la morale. […] Pour ce qui est du détail des règles juridiques et morales, elles n’auraient, pour ainsi dire, pas d’existence par elles-mêmes, mais ne seraient que cette notion fondamentale appliquée aux circonstances particulières de la vie et diversifiée suivant les cas. […] Ce que nous disons de cette loi peut être répété de toutes celles que l’école économique orthodoxe qualifie de naturelles et qui, d’ailleurs, ne sont guère que des cas particuliers de la précédente. […] Dans d’autres cas, on prend bien soin de définir l’objet sur lequel va porter la recherche ; mais, au lieu de comprendre dans la définition et de grouper sous la même rubrique tous les phénomènes qui ont les mêmes propriétés extérieures, on fait entre eux un triage.

223. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie militaire du général comte Friant, par le comte Friant, son fils » pp. 56-68

C’était chose reçue dans l’état-major du général Davout « que dès qu’un ordre de mouvement offensif parvenait au général Friant, il était aussitôt, sinon exécuté, du moins en voie d’exécution, sans observation ni réticence si la chose était praticable ; et que, dans le cas contraire, il en démontrait, sur-le-champ, le danger ou l’impossibilité, et que ses appréciations prévalaient toujours sur la combinaison projetée. » Rien n’égalait sa vigilance. […] » Friant indiqua Dorsenne et rappela quel beau colonel ou chef de brigade il était en Égypte. « C’est vrai, dit l’empereur, mais il y a encore tel et tel », et il en nomma d’autres. — « En ce cas, ce n’était pas la peine de me consulter », répliqua Friant. — « Allons, Friant, ne vous fâchez pas, on prendra Dorsenne. » Friant, grièvement blessé à la bataille de la Moskowa, se trouvait encore retenu à Paris à l’ouverture de la campagne de 1813. […] Un jour, c’était le cas, et les boulets qui pleuvaient sur les rangs faisaient à la fin baisser la tête aux plus aguerris. « Qu’est-ce que c’est ?

/ 2007