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1496. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre III : Le présent et l’avenir du spiritualisme »

Néanmoins, tant que ces variations et oppositions ne se manifestaient que dans les limites du dogme lui-même, c’est-à-dire sans mettre en question le fondement surnaturel du christianisme, il y avait dans l’Église protestante un fonds commun, une unité de foi, et en quelque sorte, un point fixe : la divinité du Christ, et la croyance à une révélation spéciale de Dieu ; mais le moment est arrivé où, la liberté d’examen venant à s’étendre jusqu’aux bases mêmes de la théologie dogmatique, s’est élevée la question de savoir si le christianisme est absolument lié à tel ou tel dogme, s’il lui est interdit de s’ouvrir aux lumières de la critique et de la philosophie moderne, et si rejeter le surnaturel, c’est abdiquer l’esprit chrétien. […] Telle est aussi la conclusion à laquelle arrive un savant et profond penseur qui vient de nous donner l’intéressant tableau des études philosophiques en France au xixe  siècle36.

1497. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre premier. Astronomie et Mathématiques. »

car, pour un seul génie capable d’arriver à cette plénitude de savoir demandée par Bacon, et où, selon Pascal, on se rencontre dans une autre ignorance, que d’esprits médiocres n’y parviendront jamais, et resteront dans ces nuages de la science qui cachent la Divinité ! […] Les mathématiques, d’ailleurs, loin de prouver l’étendue de l’esprit dans la plupart des hommes qui les emploient, doivent être considérées, au contraire, comme l’appui de leur faiblesse, comme le supplément de leur insuffisante capacité, comme une méthode d’abréviation propre à classer des résultats dans une tête incapable d’y arriver d’elle-même.

1498. (1860) Ceci n’est pas un livre « Mosaïque » pp. 147-175

Arrivé à la mienne, se redressant de toute sa taille  : —  Tel que vous me voyez, messieurs, di t-il, je suis le propre fils d’É mile Marco Saint-Hilaire. […] Il arrive à l’article des précédents, — précédents terribles et mortels peut-être !

1499. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre III. Besoin d’institutions nouvelles » pp. 67-85

Besoin d’institutions nouvelles Nous sommes arrivés à un âge critique de l’esprit humain, à une époque de fin et de renouvellement. […] On a mis mal à propos dans la confidence ceux qui devaient ignorer à jamais que le corps social était arrivé à un âge de crise.

1500. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VI. Du trouble des esprits au sujet du sentiment religieux » pp. 143-159

Mais souvent il arrive que ce grand gémissement, ce gémissement général du genre humain se fait mieux entendre. […] Je n’en doute point non plus ; mais vous ne parviendrez jamais à diviser assez la propriété pour qu’elle puisse arriver à tous, et vous aurez toujours la multitude des prolétaires qui vous embarrassera.

1501. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Joubert » pp. 185-199

La Gloire, cette boiteuse plus boiteuse que la Prière, la Gloire, qui ne vint pas dans sa vie, arrivera un jour sur son tombeau, avec ses pieds tardifs. […] Personne plus que lui n’a été fait pour conquérir et captiver les délicats de l’avenir, s’il y a encore des délicats dans l’avenir, si nous ne sommes pas arrivés à l’époque du gros, du grossier, de l’opaque en tout, et s’il est permis de dire que nous comprenions encore quelque chose à l’idéal, au transparent et à l’exquis !

1502. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Guizot » pp. 201-215

Or, si le travail intérieur qui éclaire les œuvres par les facultés, et les facultés par les influences, n’est pas plus possible ou n’est pas plus complet que la biographie de celui qui a fait ces œuvres et qui avait ces facultés, la Critique est estropiée comme l’Histoire, et c’est ce qui est arrivé à Guizot. […] On s’en aperçoit particulièrement quand il arrive à cette terrible question des sonnets de Shakespeare, et qu’il sent la nécessité d’en caractériser l’inspiration, comme on sait, d’une si effrayante ambiguïté, aussi cachée que tout est caché dans Shakespeare.

1503. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Sévigné » pp. 243-257

III Nous voilà enfin arrivés à l’une des deux places de son volume où l’auteur de ces délicieuses bribes d’histoire, enlevées comme des bulles de savon et aussi colorées, se métamorphose et se permet la fantaisie d’être profond… C’est justement quand, dans l’ordre de ses Notices, il arrive à madame de Maintenon, et que lui, l’amoureux de madame de Sévigné, il passe à l’ennemi, si on peut dire l’ennemi d’une femme qui, pour avoir la raison la plus haute qu’une tête féminine ait jamais possédée, avait autant d’agrément à sa manière que la vive et brillante Sévigné.

1504. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes et la société au temps d’Auguste » pp. 293-307

C’est évidemment de l’admiration de Shakespeare qu’il est parti pour arriver à une théorie historique dont le puissant génie de Shakespeare, agissant tout uniment comme les mères qui font de beaux enfants, ne se doutait pas ; et cette théorie, il l’a détaillée, il l’a caressée dans une introduction qui n’est pas, certes ! […] Pour eux, on peut dire justement que l’Histoire est un art… Mais l’Histoire, comprise par les Modernes, dont les besoins de vérité et de moralité sont bien supérieurs à ceux des Anciens, l’Histoire a la noble ambition d’être une science indépendante de l’historien, et d’arriver à l’objet de toute Science, qui est la Certitude, quel que soit le talent ou l’art de celui qui s’est donné fonction de l’écrire.

1505. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Papesse Jeanne » pp. 325-340

I Ce livre : La Papesse Jeanne, « roman historique, accompagné d’une importante (sic) Étude historique », m’est arrivé dagué à mon adresse pur l’éditeur. […] Malgré cette discussion terrassante, trop vaste pour qu’on puisse rapporter ici les opinions qu’elle fît valoir et triompher, le xviiie  siècle, qui se souciait bien d’être faux et même imbécile quand il s’agissait de jeter le sophisme le plus abject ou l’opinion la plus bête à la figure du catholicisme, pour peu qu’il y jetât quelque chose, allait reprendre l’immonde légende de la Papesse Jeanne quand la Révolution éclatant mit son bruit par-dessus le petit sifflement du reptile, et, de sa main d’Hercule, étouffa la légende rampante qui voulait encore resiffler… Mais vous voyez ce qui arrive !

1506. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IV. M. Henri Martin. Histoire de France » pp. 97-110

II C’est un disciple, en effet, de ces deux célèbres philosophes, quoique depuis vingt-cinq ans, et après les malheurs et les ébrèchements arrivés à leurs philosophies, il soit moins disposé à se vanter de ses auteurs que quand il était jeune et n’était pas superbe. […] Il fallait bien y arriver !

1507. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Émile de Girardin » pp. 45-61

Seulement, comme nous ne sommes pas encore arrivés aux temps prédits par le prophète Proudhon, où une paire de souliers sera plus estimée par les esprits bien faits que l’Iliade, Μ. de Girardin a eu l’extrême bonté et la condescendance, vu les faiblesses du temps présent, qu’il appelle « un temps de transition, un temps crépusculaire », d’écrire une comédie… crépusculaire, une œuvre d’entre chien et loup ; mais moins près du loup que du chien, car cette œuvre n’est nullement féroce. […] Quoique fort entichée de noblesse, cette marquise a compris qu’il y avait un mariage à faire entre son fils et mademoiselle Caroline Adam, et elle s’aide, pour arriver à la réussite de ce beau projet, d’un certain baron, sigisbé discret de sa jeunesse, ami ou plutôt parasite de Μ. 

1508. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXI. Philosophie positive »

Toute cette mathématique, voyez-vous, toute cette astronomie, toute cette physique, toute cette chimie, toute cette biologie, toute cette science sociale, pour arriver à être philosophe, c’est-à-dire à savoir deux mots de morale, deux simples mots sur ses devoirs, ah ! […] : — l’état théologique, qui est la fiction ; — l’état métaphysique, qui est l’abstraction, — et l’état positif, qui sera la démonstration », et auquel nous sommes arrivés à grandes guides et avec M. 

1509. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIX. M. Eugène Pelletan »

Il raconte à sa manière ce que la Genèse raconte mieux que lui ; mais arrivé à l’homme, il brise la Genèse, et l’erreur monstrueuse monte sur les débris de l’hypothèse. […] Selon nous, c’est là ce qui est arrivé à M. 

1510. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXI. Sainte Térèse »

Bouix, et qu’il est arrivé à la traduction des œuvres de Sainte Térèse ce qui était arrivé à la traduction de la Somme de Saint Thomas d’Aquin.

1511. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Th. Ribot. La Philosophie de Schopenhauer » pp. 281-296

Quand elle arrivera au rien, — et elle est en marche vers ce noble but, — elle se donnera des airs d’être tout. […] Schopenhauer a fait de la métaphysique aussi bien que personne, et, de son propre aveu, il est arrivé, par les sentiers les plus compliqués, les plus redoublés et les plus difficiles, à l’Inconnu d’une indégageable équation.

1512. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Lacordaire. Conférences de Notre-Dame de Paris » pp. 313-328

Puis, pénétrant plus avant, il arrive aux effets de la doctrine catholique sur l’esprit, sur l’âme et sur la société, ce qui implique toute une philosophie, toute une morale, toute une politique ; et alors, se repliant devant toutes ces choses, développées et dévoilées avec un détail qui n’omet rien, il se demande ce qu’a dû être le fondateur d’une religion qui a pris ainsi dans ses bras la création toute entière, et la vie de N. […] C’est ce qui est arrivé souvent au P. 

1513. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « E. Caro »

Caro pourrait bien arriver à temps pour enfin terminer un débat sans bout dont tout le monde est las, et dont il restera, je le crains, à l’esprit français, — cet esprit qui d’ordinaire traverse les questions comme une balle, — un immense appesantissement ! […] Ces soixante pages, d’une beauté rare, et certainement les plus belles du livre, ont une froideur mélancolique du plus poignant effet, et que le livre n’a plus, quand il arrive à Renan, Taine et Vacherot, les représentants, selon Caro, chacun à sa manière, de ces idées qui marqueront la philosophie de cette minute du xixe  siècle d’une si profonde insanité.

1514. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Edgar Quinet. L’Enchanteur Merlin »

Or c’est là ce qui est arrivé. […] Quinet veut faire son genre de poésie, alors il arrive à des proportions de gongorisme, attendri et mouillé d’allemanderie, auquel il n’y a plus rien à comparer !

1515. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Raymond Brucker » pp. 27-41

Enfin 1836 arriva. 1836, c’est la date de la conversion de M.  […] Il faudrait l’entendre lui-même raconter par quelle série de propositions renversées, il arriva des prémisses de la jouissance à la conclusion du sacrifice et construisit ainsi le syllogisme de sa foi : mais contentons-nous des faits seuls.

1516. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Prosper Mérimée. » pp. 323-336

Mérimée coupe dans les uns et dans les autres, et arrive, en faisant ainsi, à ces petites compositions qui ont la netteté et le mordant du trait, et qui entrent dans l’esprit comme un canif bien affilé entre dans la chair. […] Mérimée arrive, sans sourciller, aux résultats quelconques, immoraux ou criminels, de la passion, mais vous en chercheriez en vain dans ses œuvres les cris, les bouillonnements et les larmes.

1517. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

On ignore aussi ce qu’il arriva d’elles. […] Il faudra arriver jusqu’à Évariste Parny pour trouver un poète qui ait aimé, peut-être. […] C’est une jeune génération qui nous arrive avec un esprit nouveau, la France grandit, Messieurs !  […] Arrivé de sa province, qu’eût fait un médiocre, à la place de Louis Bouilhet ? […] Mais, catholique de race et de foi, il ne douta jamais de ses destinées futures ; et il arrive aux âmes ce qu’elles ont cru.

1518. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mockel, Albert (1866-1945) »

Rien n’y arrive aux sens qu’à travers la pensée, rien n’y palpite que pour un triomphe d’art, tout y est essentiellement intellectuel.

1519. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 227-229

Il commence par examiner quelle est la nature des Arts, quelles en sont les parties & les différences essentielles ; il fait voir ensuite que leur unique but ne tend qu’à cette imitation nécessaire, & qu’ils ne different entre eux que par les moyens qu’ils emploient pour y arriver.

1520. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 302-304

Qu’est-il arrivé ?

1521. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VI : Difficultés de la théorie »

— Une foule d’objections se seront présentées à l’esprit de mes lecteurs bien avant qu’ils soient arrivés jusqu’à cette partie de mon travail. […] Conséquemment les deux races améliorées de la montagne ou de la plaine prendront bientôt la place de la race inférieure des collines, et les deux races qui existaient d’abord en plus grand nombre arriveront à être en contact immédiat l’une avec l’autre, sans interposition de la variété intermédiaire qui sera totalement supplantée. En somme, je crois que les espèces arrivent assez vite à se définir et à se distinguer les unes des autres, pour ne présenter à aucune époque l’inextricable chaos de liens intermédiaires et variables. […] L’une est celle des yeux à stemmates nommés yeux simples, pourvus d’une lentille et d’une cornée ; l’autre est celle des yeux composés, qui agissent par exclusion des rayons qui viennent de tous les points du champ de la vision, excepté le pinceau lumineux qui arrive sur la rétine, suivant une ligne perpendiculaire à son plan. […] D’après tout cela, on ne peut douter que les phénomènes lumineux observés chez certains animaux, de même que les phénomènes électriques constatés chez d’autres, ne soient le résultat des lois ordinaires et fondamentales des fonctions de la vie, et qu’ils peuvent être arrivés à se localiser avec une plus grande intensité dans certains états ou dans certains organes spéciaux de certaines espèces, par la vertu de la loi de sélection naturelle.

1522. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

Mais ces grands hommes n’arrivent que de loin en loin : l’admiration des peuples est la même pour eux chez toutes les nations où les lettres furent bien cultivées. […] Ce malheur arrive dans les siècles où domine l’érudition scolastique et dissertatrice ; âges vicieux, qui furent toujours les époques des décadences. […] Ce malheur d’une loquacité diffuse n’arrive pas à l’homme qui se circonscrit une carrière et s’enferme en de justes bornes. […] Arrivons à la troisième imputation, dont les rigoristes ont fait tant bruit. […] (A) C’est une fiction de théâtre : je sais que cela n’arrive pas ainsi dans le monde ; mais peu m’importe, pourvu qu’on ne blesse pas la règle.

1523. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Il arrive même que, de très bonne foi, nous donnions successivement, du même événement de notre vie, des versions différentes. […] Mais il arrive ceci, que le déisme de Lamartine prend souvent, à son insu, l’accent proprement panthéistique. […] Il lui est même arrivé (Graziella) de mettre quelque dureté dans l’aveu de ce sentiment. […] On conçoit que la recherche contradictoire d’on ne sait quel infini dans la sensation égoïste arrive à « déshumaniser » ceux qui s’y abandonnent tout entiers. […] Arrivé au bout de cette longue et aventureuse étude, c’est tout ce que je trouve à dire de lui.

1524. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

C’est ainsi que, sans sortir de la matière, on arrive à expliquer des modifications dans la vitesse et la direction du mouvement. […] Mais la mécanique abstraite ne suffit pas pour arriver à la science de la nature. […] Par l’observation même, il arrive à l’apriorisme. […] D’autre part, l’associationnisme lui-même, quand il arrive à se formuler pleinement, avoue son insuffisance. […] Pour faire rentrer véritablement la sociologie dans le concert des sciences, il faudrait arriver à ne considérer les faits sociaux que dans leurs équivalents mécaniques.

1525. (1929) Amiel ou la part du rêve

Sachez qu’Amiel n’arrive pas à dépenser en voyageant son revenu annuel de trois mille francs ! […] Il lui est même arrivé d’écrire : « Je ne suis plus citoyen !  […] Or cela m’est arrivé bien des fois, six pour le moins. […] Ce 27 septembre, il est arrivé de la veille. […] Et le 13 avril Amiel note : « Une triste nouvelle m’arrive.

1526. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « VIII » pp. 30-32

arrive-t-on jamais au théâtre par voie de perfectionnement ?

1527. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVIII » pp. 313-315

Nous n’y voulons voir qu’un fait, c’est qu’en France on arrive désormais à tout par son esprit et par son talent, même quand ce talent n’a été appliqué qu’aux choses d’imagination pure et de poésie. — Un autre fait que nous nous permettrons de rapprocher du précédent, c’est que le poëte coiffeur d’Agen, l’aimable Jasmin, vient, dit-on, de recevoir la croix de la Légion d’honneur : autre preuve qu’avec de l’esprit et même par la poésie seule, on triomphe aujourd’hui de toutes les difficultés et de tous les préjugés, qu’on se classe à son rang, et qu’on se fait finalement reconnaître et honorer des puissances sociales officielles.

1528. (1823) Racine et Shakspeare « Préface » pp. 5-7

Enfin ce grand jour arrivera, la jeunesse française se réveillera ; elle sera étonnée, cette noble jeunesse, d’avoir applaudi si longtemps, et avec tant de sérieux, à de si grandes niaiseries.

1529. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Corbière, Tristan (1845-1875) »

Amer d’ailleurs et salé comme son cher océan, nullement berceur ainsi qu’il arrive parfois à ce turbulent ami, mais roulant comme lui des rayons de soleil, de lune et d’étoiles dans la phosphorescence d’une houle et de vagues enragées.

1530. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface et poème liminaire des « Contemplations » (1856-1859) — Préface (1859) »

On ne s’étonnera donc pas de voir, nuance à nuance, ces deux volumes s’assombrir pour arriver, cependant, à l’azur d’une vie meilleure.

1531. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Challe  » pp. 141-142

S’il se soutient de près, nous nous écrierons tous : Comment est-il arrivé à Challe de faire une belle chose [?]

1532. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

Frappé deux fois de la foudre, comme vous savez, je n’ai plus de droit à ce qu’on appelle vulgairement bonheur ; je vous avoue même qu’avant de m’être raffermi par de salutaires réflexions il m’est arrivé trop souvent de me demander à moi-même : Que me reste-t-il ? […] Dans le pays des révolutions, des vengeances, des crimes vils et ténébreux, qu’arriverait-il si les femmes n’avaient matériellement rien à perdre par la mort de leurs époux, et si elles n’y voyaient que le droit d’en acquérir un autre ? […] Je vous crois trop accoutumés à réfléchir, Messieurs, pour qu’il ne vous soit pas arrivé souvent de méditer sur le bourreau. […] Il part, il arrive sur une place publique, couverte d’une foule pressée et palpitante. […] En réfléchissant sur mon inconcevable étoile je crois toujours qu’il m’arrivera tout ce que je n’attends pas. » Son amour-propre du moins, à défaut de son ambition active, fut satisfait du rang qu’on lui donna à Turin.

1533. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

Depuis ce temps, auquel nous touchons encore, la jalousie et la défiance populaires, ces seules vertus de la démocratie américaine, qui la rendent stupide quand elles ne la rendent pas féroce, n’ont pas permis à une seule grande nature de citoyen d’arriver à la présidence de la république américaine ; ils ont craint que leur premier magistrat n’eût des pensées plus élevées qu’eux ; ils n’ont pardonné qu’à une certaine médiocrité du parti bourgeoisement probe et intellectuellement incapable de prévaloir dans les élections et d’exercer pour la forme une autorité centrale sans pouvoir, un certain rôle de grand ressort neutre de leur anarchie réelle, ressort qui obéit au doigt de la constitution démagogique, mais qui n’imprime ni halte ni mouvement. […] Je repris mon fusil, mon album, ma gibecière, mes crayons, et je me replongeai dans mes forêts comme si rien ne fût arrivé. […] La clochette des troupeaux tintait au loin : le cornet du batelier, suivant les détours de la rivière, arrivait jusqu’à nous ; le long cri de guerre du grand hibou, le bruit sourd de ses ailes, fendant l’air silencieux ; tous ces bruits devenant plus distincts à mesure que le jour baissait, nous les écoutions avec un intérêt puissant et une curiosité indicible. […] Nous arrivâmes à Henderson. […] Arrivé à la hutte, je demandai à cette femme si je pourrais trouver sous son toit une retraite pour la nuit.

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