que j’aime la solitude ! […] que j’aime la solitude ! […] que j’aime la solitude ! […] Saint-Évremond dit cela en pensant à Pétrone, et il continue en appliquant ses observations à ce qui n’est que grossier et répugnant à la propreté et aux sens : Notre délicatesse va plus loin, et l’on n’aimerait pas aujourd’hui la description d’un objet rebutantt. […] [1re éd.] et on n’aimerait pas aujourd’hui la description d’un objet rebutant.
Le caractère de son esprit et de sa vocation, c’est d’avoir aimé l’étude pour l’étude, la recherche pour la recherche, sans aucune préoccupation de la publicité. […] Ses écrits aimaient l’ombre et le tiroir, comme les écrits des autres aiment la vitre et le soleil. […] Un jour Schlegel et Benjamin Constant, qui s’aimaient peu, discutaient ensemble assez vivement sur l’ordre de succession des princes de Salerne. […] J’aurais aimé à ce qu’il établît quelques-unes des conditions, essentielles qui s’appliquent à tout fait, à tout phénomène historique du même genre. — Mon Dieu ! […] Il ne nous aimait pas.
I Le vrai titre que j’aimerais à donner à cette étude, en la résumant au point de vue moral, ce serait : Bonstetten ou le vieillard rajeuni. […] Il croit peu à la règle, il se fie beaucoup aux inclinations, il aime à se passer de discipline. […] Je crois que Gray n’avait jamais aimé, c’était le mot de l’énigme ; il en était résulté une misère de cœur qui faisait contraste avec son imagination ardente et profonde qui, au lieu de faire le bonheur de sa vie, n’en était que le tourment. […] comme je le comprends mieux, dans ce sens-là, le silence obstiné et boudeur des poètes profonds, arrivés à un certain âge et taris, cette rancune encore aimante envers ce qu’on a tant aimé et qui ne reviendra plus, cette douleur d’une âme orpheline de poésie et qui ne veut pas être consolée ! […] Il est en action du matin au soir ; il n’a d’autre récréation que de passer d’une étude à l’autre ; il n’aime rien de ce qu’il voit ici, et cependant il désire rester plus longtemps, quoiqu’il ait passé déjà toute une quinzaine avec nous.
Il a le goût des cités politiques choisies, des sociétés fermées et retranchées ; il n’aime pas à faire entrer dans le cercle, une fois défini, des citoyens, les gens du dehors, fussent-ils des natifs. […] J’aimerais qu’il nous en parlât davantage et avec détail, sans fausse modestie, et comme l’a fait à sa manière Cicéron. […] Mais c’est de lui qu’on aimerait à les tenir avec précision. […] J’insiste ; j’aimerais qu’il nous parlât lui-même de ces choses, des secrets de son art, de ce en quoi il a véritablement excellé. […] Guizot n’a jamais été un écrivain, ou, si l’on aime mieux, il n’a jamais été que le premier des écrivains qui ne savent pas la langue.
Mon amour-propre et ma vanité gémirent tout bas, mais j’étais trop fière pour me plaindre ; je me serais crue avilie si on m’avait témoigné de l’amitié que j’aurais pu prendre pour de la pitié. » C’est là un trait de son caractère, et qui est le propre de toutes les âmes fières : elle n’aime pas à être plainte ni à se plaindre ; la seule idée d’être ou de paraître malheureuse lui est insupportable. […] J’avais au fond de mon cœur un je ne sais quoi qui ne m’a jamais laissé douter un seul moment que tôt ou tard je parviendrais à devenir Impératrice souveraine de Russie, de mon chef. » Elle aimait plus tard à le répéter, et son orgueil se vengeait et, pour ainsi dire, se justifiait ainsi de tant de longues humiliations subies et dévorées en silence : « En entrant en Russie, je m’étais dit : Je régnerai seule ici. […] « Je tâchais donc de gagner sur mon amour-propre de n’être pas jalouse d’un homme qui ne m’aimait pas ; mais pour n’en être pas jalouse, il n’y avait d’autre moyen que de ne pas l’aimer. S’il avait voulu être aimé, la chose n’aurait pas été difficile pour moi ; j’étais naturellement encleinte (encline) et accoutumée à remplir mes devoirs ; mais pour cela il m’aurait fallu un mari qui eût le sens, commun , et celui-ci ne l’avait pas. » On voit poindre chez elle, peut-on s’en étonner ? […] Ce qui est certain, c’est que, malgré ses persécutions d’alors, elle regrettait plus tard, jusque dans la grandeur absolue, quelque chose de ce temps où elle était aimée pour elle, et avec une discrétion chevaleresque qui ne se retrouva plus depuis.
Il est de ces heures-là où, si l’on est sincère, on se dit à soi-même et avec une sorte de rage tout le contraire de ce qu’on aime, de ce qu’on fait et de ce qu’on est. […] J’aime assez cette manière ; mais elle demande bien de la suite, de la consistance, une exacte vérité dans le détail ; car un lecteur à qui l’on prétend tout dire et ne rien dérober est exigeant. […] Sibylle, qui a en elle de la fée, aime fort à courir seule les bois : la rencontre qu’elle y fait d’un jeune peintre qui a nom Raoul et qu’elle surprend à dessiner un de ses sites favoris, la Roche-Fée, est un des événements de son enfance. […] L’ancien Raoul, le mystérieux personnage d’il y a dix ans, le dessinateur de la Roche-Fée, que Sibylle n’avait jamais oublié, qu’elle retrouve après des voyages, noble, riche, maître de sa fortune, et qu’elle se met sérieusement à aimer, est fort lié avec un savant, Gandrax, au nom revêche, et dont M. […] N’y a-t-il donc pas moyen pour un auteur aimé de garder tout son public, et de continuer de le charmer, sans paraître lui donner des gages comme à un parti ?
Il aimait à raconter ses aventures, j’aimais à les entendre, ce qui avait un grand charme pour lui ; car je soupçonne que ce que j’entendais pour la première fois, les gens de sa Cour l’entendaient pour la centième… « Je me souviens de l’impression que me firent les récits du prince ; j’étais étonné de l’entendre parler sans fiel de ses ennemis, et sans reconnaissance pour ses amis : c’était un vrai Stuart. […] J’étais amoureux de la reine sans me l’avouer ; elle m’aimait sans me le dire. […] Alfieri, il est vrai, son grand ami, qui régna vingt-cinq ans sur son cœur, ne nous est guère sympathique ; il ne nous aime pas, Français ; que dis-je ? […] Meurs, et tu le sauras. » J’aurais aimé à retrouver debout et en pied, dans le livre de M. […] Formes aimées, comme elles sont peintes au vif !
Luzel nous définit à son tour son pays de Bretagne, « le pays par nous tous tant aimé, mer tout autour, bois au milieu. » Quoiqu’il soit vrai de remarquer que Brizeux n’a si bien réussi à faire accepter et aimer sa Bretagne que parce qu’il a donné ses idylles ou poëmes en français ; quoique les hommes qui ont fait ou qui font le plus d’honneur au nom breton soient encore des transfuges de cette patrie ou de cette langue primitive, Chateaubriand, Lamennais, Renan, je tiens compte à M. […] le jour où je vins en ce lieu avec Iannik Caris, celui que je n’ai que trop aimé, ah ! […] Jeune, il se cachait pour aimer et pour être heureux : plus tard il se cachait pour vieillir. […] Le poëte vieillissant a mis ses goûts à la raison ; il s’efforce d’accepter la loi du temps, de s’y soumettre sans murmure ; lui si fier de sa chevelure de jais, si épris dans sa jeunesse de la beauté réelle et sensuelle, il en est venu aux délicatesses morales, aux subtilités mortifiées ; il célèbre, il a l’air d’aimer les cheveux blancs ; il dira, par exemple : L’AMOUR PUR. Cette beauté blanche et vermeille, Qui des heures fait des instants, Divine femme de trente ans, Dont la grâce est une merveille ; Que j’aime et trouve sans pareille ; Oh !
Le chef-d’œuvre que cette théorie aime à citer, et qui réunit en effet toutes les conditions de prudence, de force, d’audace graduelle, d’élévation morale et de grandeur, c’est Athalie. […] Goethe, que j’aime à citer en pareille matière, a dit : J’appelle le classique le sain, et le romantique le malade. […] Et en effet, avant de fixer et d’arrêter ses idées à cet égard, j’aimerais à ce que tout libre esprit fit auparavant son tour du monde, et se donnât le spectacle des diverses littératures dans leur vigueur primitive et leur infinie variété. […] Lucrèce, par exemple, aimerait à discuter l’origine du monde et le débrouillement du chaos avec Milton ; mais, en raisonnant tous deux dans leur sens, ils ne seraient d’accord que sur les tableaux divins de la poésie et de la nature. […] Il vient une saison dans la vie, où, tous les voyages étant faits, toutes les expériences achevées, on n’a pas de plus vives jouissances que d’étudier et d’approfondir les choses qu’on sait, de savourer ce qu’on sent, comme de voir et de revoir les gens qu’on aime : pures délices du cœur et du goût dans la maturité.
Amour implique deux désirs : si ces deux désirs amoureux eussent assenti à s’aimer en s’ignorant, la Matière serait : et, alors, le cercle serait en effet le signe la représentant. […] « D’éternité et pour éternité et dans l’illimité la matière devient amour de soi : et qui est en un seul deux désirs dont un autre s’engendre, son amour fait son devenir, et, qui intégrale ne s’aimera que si intégrale elle se sait, elle devient à se savoir. « Mentalement que si eussent assenti deux désirs à une fatalité d’aimer en s’ignorant, d’éternité et pour éternité et dans l’illimité ! […] « À s’aimer, en s’aimant la matière devient : qui intégrale et possessoirement ne s’aimera, que si elle se sent, et, en se sentant, se pense, et, en se pensant, intégrale se sait. […] « Mentalement que si eussent assenti deux désirs à une fatalité d’aimer en s’ignorant, la matière serait : et par la fatalité seule du cercle parfait se figurerait la fatalité de son mouvement.
Je vous salue, vous aime et vous embrasse. […] Adieu, bonjour, portez vous bien : aimez-moi comme je vous aime, et vous m’aimerez beaucoup. […] Il n’y a donc qu’à dire à un homme : Je vous aime, je n’aime que vous, et se conduire après cela à sa fantaisie ? […] Aimez-moi, car il est affreux de n’être aimé de personne. […] La belle-mère et les enfants m’aiment d’instinct.
Mais il l’aima. […] Donc, il nous aime. […] Et attendre, quand on aime ! […] — Il ne l’aime pas. […] L’ennui, c’est que Lucile n’aime pas Christophe Ongrand ; — ne l’aime pas, quel mot !
Rien n’est pathétique et théâtral comme ce monologue ; Auguste, même en rappelant ses crimes, se fait aimer et plaindre. […] Voici comment il s’exprime : « Pauline faitavec Sévère un entretien si peu convenable à une honnête femme, qu’il en devient ridicule ; car elle lui dit, et plusieurs fois, qu’elle l’avait aimé tendrement et qu’elle l’aime encore, qu’elle n’avait épousé Polyeucte que par devoir, et que sa vertu succombait en sa présence, etc. […] César aime Cléopâtre comme un grand homme doit aimer, et non pas comme un sot et un fou ; si son amour n’est pas théâtral, sa grandeur d’âme, sa générosité sont vraiment tragiques ; il n’est nullement démontré que, pour être tragique, un personnage ait besoin d’être un extravagant et un enragé. […] Cet acteur eut de quoi se consoler de l’aversion de madame de Montbazon ; il fut aimé du cardinal de Richelieu. […] Il faut compter que le spectateur aime le héros avec délicatesse, et que la moindre chose qui blesse l’idée qu’il en a conçue, lui est infiniment désagréable.
mon cher Hector, j’aimais vos maîtresses pour l’amour de vous ; combien de fois n’ai-je pas allaité vos petits bâtards ! […] Il confond l’empereur, il l’écrase, il le foudroie : la force de son amour lui fait braver la mort : il oublie qu’il parle à un maître, à un tyran, pour se souvenir qu’il aime et qu’il est aimé. […] M. de La Harpe dira-t-il encore : Assurément Assuérus, qui aime sa femme, ne la fera pas mourir pour avoir violé la loi ? […] Quelques connaisseurs, qui l’avaient lue, eurent le courage d’en parler au régent, qui aimait et protégeait tous les arts. […] Je voudrais qu’un des courtisans de Crésus, pour se venger de ses éternelles moralités, lui débitât aussi une fable sur le ridicule d’un vieux bossu, qui aime une jolie fille, et, qui pis est, prétend en être aimé.
Or, il n’aimait pas les femmes savantes, les femmes politiques, les femmes philosophes. […] Il me paraît que vous aimez mieux monter au Capitole, et cette place est plus digne de vous. […] Je vous adresserai donc un vers de Voltaire, en le changeant un peu : J’aime fort les héros, s’ils aiment les poètes. […] La voix publique m’apprend que vous n’aimez point les éloges. […] Fontanes, littérateur, aimait l’anonyme ou même, le pseudonyme.
J’aime mieux ce qui est ; c’est une leçon au moins à l’intrigue. […] Avoir pleuré ensemble une personne aimée est le lien des cœurs. […] Cela fait honneur aux deux, il se cache toujours un bon sentiment dans les âmes qui ont aimé ! […] que ne suis-je surtout ton amant aimé ! […] — J’y serai, lui dis-je, mais n’espérez pas m’amener facilement à aimer Médée.
. — L’Art d’aimer (1894). — La Maison de la Vieille, roman contemporain (1894). — Verger fleuri, roman (1894). — L’Enfant amoureux, nouvelles (1895). — La Grive des vignes, poésies (1895). — Le Chemin du cœur, contes (1895) […] aimé comme un roi ! […] Mais cet amour était quand même de l’amour, et rien n’est beau comme d’aimer les lettres, de se réfugier même sous terre pour les adorer, lorsque la grande foule les ignore et les dédaigne. […] … tu n’as pas le cœur d’une épouse chrétienne, Tu ne sais pas aimer comme aime une Silva. […] J’aime Philoméla de jeunesse, si je puis ainsi parler, aussi les Sérénades, aussi les Soirs moroses.
On aime que l’histoire s’y ajoute et doive s’y ajouter, — l’histoire, c’est-à-dire la patrie, la sainte nationalité ! […] C’était pour son article qu’il conversait, cet homme qui n’aimait pas tant la conversation qu’on l’a dit, si ce n’est dans les intérêts de son article. […] C’était là que la fourmi du travail aimait à piquer, mais pas pour sauver des colombes ! […] Après cela, il est bien certain, pour qui connaît la loi spéciale qui gouverne chaque esprit, que qui dit à brûle-pourpoint : « Madame, aimez-vous les vers ? […] Vous avez mieux aimé le publier chez Lévy.
Ils aiment et ils détestent fortement, ces pauvres. […] Écoutez ces trois pensées écrites sur le même petit cahier par une Parisienne : « J’aime lire un livre qui vient d’être lu par une personne aimée, et celui dont j’ai à couper les pages me donne toujours une première impression sèche. […] Je fais des péchés de sensualité à écouter la pluie tomber, un autre en buvant de l’eau fraîche, un autre à respirer les fleurs que j’aime tant ! […] Celui qui, d’en bas, l’aimait, était un pêcheur de Loire, un timide et un passionné, de cette race où les résolutions mûrissent lentement et éclatent soudainement. […] Ces êtres qui doivent vivre, il faut qu’ils soient aimés.
Il aime la lutte et il aime l’intrigue. […] Il aimait à les répartir et à les étiqueter. […] Il l’aimait pour son sol même, ses aspects et ses paysages. […] Louis XIV aimait son jardinier et croyait en lui. […] J’aime ce goût.
Mérat aime Paris à la folie. Comme il l’aime et comme il le connaît ! […] Elle monte les Champs-Élysées dans son coupé, à l’heure du lac : sait-elle que le poète l’a reconnue et, à cette minute, dans la lumière d’or du jour qui meurt, sincèrement et mélancoliquement aimée ?
Soulary possède à merveille la langue poétique de la Renaissance, et, grâce à l’emploi d’un vocabulaire très large, mais toujours choisi, il a trouvé moyen de dire, en cette gêne du sonnet, tout ce qu’il sent, ce qu’il aime ou ce qu’il n’aime pas, tout ce qui lui passe par le cœur, l’esprit ou l’humeur, son impression de chaque jour, de chaque instant. […] Aimez-vous mieux une goutte de fine essence, le philtre de l’ivresse, le breuvage de l’oubli, ou bien un peu de ce poison que distillent les joies d’ici-bas ?
Faguet aime à citer, semble revivre en lui. […] Faguet aime à réduire à l’absurde des systèmes enflés. […] Faut-il avouer ce qu’au fond il aime le mieux en poésie ? […] « Combien je t’aime ainsi sanglante ! […] Jean Monneron se fera catholique parce qu’il aime Brigitte Ferrand ; mais il ne l’aimerait pas s’il n’était déjà prêt à se faire catholique.
Et puis j’aime — peut-être suis-je partial ici et martial dans la proportion, hélas ! […] « Les philosophes grecs aimaient les belles formes. […] Socrate aimait à s’entourer de figures idéales et se plaisait à les regarder. […] — et nous aimions ce jeu de dupes — ……………………………………………………. […] Je suis convaincu que vous respecterez et aimerez ce gentleman.
Sa plus grande dissimulation en causant était de ne pas dire tout ce qu’elle pensait et ce qu’elle savait, mais elle ne s’abaissait jamais au mensonge ; elle aimait par goût la vérité, et « à s’approcher d’elle le plus qu’elle pouvait toujours. » Sa littérature nous est connue ; elle nous a dit elle-même ses lectures ; elle était devenue plus difficile avec les années : « Elle aimait (c’est le prince de Ligne qui parle) les romans de Le Sage, Molière et Corneille. — “Racine n’est pas mon homme, disait-elle, excepté dans Mithridate.” […] Elle aimait Plutarque d’Amyot, Tacite d’Amelot de La Houssaye, et Montaigne. — “Je suis une Gauloise du Nord, me disait-elle, je n’entends que le vieux français ; je n’entends pas le nouveau. […] Elle ne veut pas de temple : « Laissez-moi, je vous prie, sur la terre ; j’y serai plus à portée d’y recevoir vos lettres et celles de vos amis. » Elle aime le vrai, et elle l’y ramène doucement : « Ces lois dont on parle tant, lui dit-elle, au bout du compte ne sont point faites encore. […] J’aime à croire cependant qu’elle le fit non par mobilité et ingratitude, mais par un sentiment de délicatesse pour les émigrés français, nobles ou prêtres, qui étaient ses hôtes.
La beauté d’ Athénaïs est de celles qui réussissent généralement ; mais si les hommes d’une éducation vulgaire, suivant la remarque de l’auteur, aiment les grâces qui attirent, les yeux qui préviennent, le sourire qui encourage, il n’en va pas ainsi de Bénédict : ses observations malignes ont plus d’une fois troublé jusqu’aux larmes la coquetterie naïve et réjouie de sa fiancée. […] Bénédict laisse voir qu’il aimerait mieux la ferme et la causerie avec Mlle Louise que la bruyante corvée de la fête. […] Dans ces doux lieux, le long de ces jours si simplement remplis, on partage l’ivresse et le gonflement de cœur du jeune homme entouré et aimé de trois femmes (car la pauvre Louise l’aime aussi), de trois femmes dont une seule suffirait à un moindre orgueil. […] J’aurais mieux aimé incomparablement entendre ce que se seraient dit l’un à l’autre, tout éveillés et en proie à leurs seules émotions naturelles, les deux amants durant cette nuit de périls, d’angoisses et de délices peut-être.
Il y a en elle une science achevée qui se dissimule, une expérience sans doute amère qui aime à s’oublier. […] Ingres sectateur de l’antique beauté, des vers à la mémoire de ce Georges Farcy que sa mort a révélé à la France, et qui eût aimé ce livre s’il avait vécu, et qui, en le lisant, eût envié de le faire ; partout une nature élégante et gracieuse à laquelle le cœur se confie ; partout de bienveillantes images et un pur désir du beau : le doux Virgile en robe traînante et les cheveux négligés, s’appuyant sur le bras de Mécène au seuil du palais d’Octave ; un doute tolérant et chaste, la liberté clémente ; Jésus homme ou Dieu, dit le poëte, mais qui possède à jamais l’univers moral, et qui, s’il doit mourir, ne mourra que comme le père de famille, après que toute sa race, la race des fils d’Adam, sera pourvue ; — ce sont des vers comme ceux-ci, inspirés par le joli pays de Livry, que Mme de Sévigné chérissait déjà : ………. […] Si je l’osais dire, je trouverais dans ces comparaisons de l’artiste quelque secret rapport de conformité avec sa propre et intime organisation, avec ses sauvageries bretonnes, sa pureté un peu farouche, et cette ombrageuse vigilance qu’il nous a lui-même si délicatement accusée : J’aime dans tout esprit l’orgueil de la pensée Qui n’accepte aucun frein, aucune loi tracée, Par delà le réel s’élance et cherche à voir, Et de rien ne s’effraye, et sait tout concevoir : Mais avec cet esprit j’aime une âme ingénue, Pleine de bons instincts, de sage retenue, Qui s’ombrage de peu, surveille son honneur, De scrupules sans fin tourmente son bonheur, Suit, même en ses écarts, sa droiture pour guide, Et, pour autrui facile, est pour elle timide. […] Lui, poëte, il aime le beau et le saint, la pitié et l’harmonie, la noblesse et la blancheur, Sophocle, Dante et Raphaël ; il s’écrierait volontiers avec l’esprit qui le tente, et serait heureux de répéter toujours : Quel bonheur d’être un ange, et, comme l’hirondelle, De se rouler par l’air au caprice de l’aile, De monter, de descendre, et de voiler son front, Quand parfois, au detour d’un nuage profond, Comme un maitre le soir qui parcourt son domaine On voit le pied de Dieu qui traverse la plaine !
Bref il fait œuvre estimable d’historien ; même les qualités de perspicace, de connaisseur, aussi d’écrivain, qui lui sont nécessaires feraient de l’archéologue le plus désigné des critiques si sa familiarité avec, les œuvres anciennes ne le rendait un peu indulgent jusqu’aux plus inutiles copistes qu’il aime pour les originaux évoqués à sa mémoire érudite, conséquemment un peu sévère aux novateurs, et si ses habitudes scientifiques de travail complet où les œuvres sont étudiées non seulement morphologiquement, mais dès leurs genèses et jusqu’à leurs influences, ne lui interdisaient presque la besogne hâtive et jetée de la chronique salonnière. […] Geffroy, nous ont valu, cette année encore, d’excellents articles, excellents surtout en ce qu’ils signalent des artistes indépendants, sans notoriété, déplaisants en général au public et qu’il n’est peut-être pas absurde de lui imposer quelques années, jusqu’à ce qu’il ait eu le loisir de les comprendre et de les aimer tout seul. […] En temps que novateurs, je les aime. […] On peut aimer ou n’aimer pas les bords de la Seine de Seurat, les toiles de Signac, de Maximilien Luce, on sait de quel heureux effet est leur procédé, et le moindre charme du tableau de M.
devant aucun de ces visages rongés déjà, effacés par deux siècles, pas même devant celui de cette Aurore qui eut l’honneur de jeter la peur d’aimer dans le cœur de glace polaire de Charles XII, et qui plus tard descendit sa fierté jusqu’à devenir l’une des maîtresses d’Auguste de Pologne, le taureau saxon ! […] La comtesse de Platen aima Philippe de Kœnigsmark avec cette ardeur désordonnée et malade que la possession enflamme de plus en plus dans les âmes fortes. […] Élevé avec la fille du prince de Celle, Sophie-Dorothée, qui devint duchesse de Hanovre, il avait été aimé d’elle dans son enfance, et, si l’on en croit la correspondance publiée par Blaze de Bury, il le fut encore plus tard, mais d’un amour moins pur. La comtesse de Platen, qui l’aimait assez éperdûment pour consentir au plus outrageant des partages, l’aimait trop pour consentir à ses mépris.
I Dans l’état présent des mœurs littéraires, — s’il y a encore des mœurs littéraires, — j’aime particulièrement les livres qui savent attendre l’heure de la Critique au lieu de la lui demander. […] J’aime moins, probablement, l’esprit révolutionnaire que ne l’aime, au fond, M. […] Chose amère à dire pour un homme qui aime la royauté ! […] ceux qu’il aime le plus, ce sont les plus petits.
Sa réputation de chansonnier ne trouble pas mon puritanisme ; car j’aime et j’ai toujours aimé les chansonniers et je n’ai pas d’airs protecteurs à prendre avec eux. […] Il l’est tellement qu’il fait ce que personne ne faisait dans cette société : il aime sa femme ! […] Aimer sa femme et se vanter de l’aimer, ce qui est plus fort dans le temps où l’épicurisme de Richelieu et du chevalier de Faublas était à la mode, double courage en ce grivois de chansonnier si profondément à part de son époque, de son théâtre, et du genre de génie qu’il avait, mais qu’il n’avait pas seul !
Mais il a mieux aimé écrire tout un livre. […] On lui a fait une gloire récente dans ce siècle impie, mais je ne sache rien de plus aveugle, de plus stupide et d’une inspiration plus basse et plus sensuelle, que le désespoir de Leopardi, de ce Thersite contre Dieu même, de ce bossu qui, sans sa bosse, aurait peut-être aimé la vie, et à qui, quand il nie et blasphème, on pourrait dire ce que les renards disaient à celui qui avait perdu sa queue : Mais tournez-vous, de grâce ! […] Parmi ces maudisseurs du don de la vie, j’aime encore mieux la femme que M. […] Il avait ses raisons pour aimer la mort. […] Je me demande encore ce qu’aurait dit Napoléon, qui n’aimait pas les philosophes, s’il avait vécu du temps de ces nouveaux après lesquels on peut espérer qu’on n’en reverra plus, et si M. l’académicien Caro les lui avait présentés ?
Avec le docteur Favrot, qui ne biaise point, qui aime les thèses nettes et retentissantes, et qui, sans épigramme, a bien le droit de parler inhumation, puisqu’il est médecin, nous pouvions avoir (au moins) un livre grave, sévère, profond, effrayant, mais effrayant du bon effroi, de la bonne terreur, de la terreur salutaire, de celle-là qui, selon les Livres Saints, est le commencement de la sagesse. […] , actualité comme l’incendie quand il flambe, et à laquelle tout ce qui pense, tout ce qui a un pauvre mort aimé sous la terre (et qui n’en a donc pas ?) […] En vain : on leur montre un jour ces deux têtes de Gorgone ; en vain on leur casse le museau contre les cercueils où les êtres qu’ils ont le plus aimés se sont peut-être tordus dans d’inexprimables agonies, que le lendemain, brutes légères, ils n’y pensent plus, et, souriants et tranquilles, se tournent d’un autre côté. […] Eux comme lui, lui comme eux, n’ont résolu complètement, péremptoirement, une fois pour toutes, cette question des inhumations précipitées qui pend comme un poids étouffant sur nos têtes et sur nos poitrines, et qui devrait être l’anxiété, la transe universelle, puisqu’elle embrasse également et notre avenir, à nous vivants, et le passé des êtres aimés que nous avons perdus ! […] pas une idée au compte du docteur Favrot, pas une initiative de cet esprit vif et allègre qui aime d’ordinaire à grimper à la difficulté et qui n’en craint pas l’escarpement !
Charmante coutume, que pour le catholicisme je regrette… Eh bien, nous qui aimons la poésie, c’est ce que nous avons pu nous dire avec la même joie, en nous embrassant, du grand poète que je n’hésite pas à nommer littérairement notre Seigneur à tous, — le Seigneur de la poésie du xixe siècle ! […] Ce poète, ce grand seigneur, cet homme de cour, qui n’aima jamais que deux paysannes, deux filles tout près de la nature, rencontrées au bord des rivières et des bois : Simples glayeuls, à couleur arc-en-cine, et qu’il engrava en ses vers sous les noms, de Marie et de Cassandre, — car la troisième, qu’on y trouve aussi sous le nom de Synope, il n’est pas bien sûr qu’il l’ait aimée, — aima donc au-dessous de lui, comme les hommes vraiment grands, qui descendent presque toujours vers la femme qu’ils aiment, tandis que les petits veulent monter vers elle, — et il eut dans l’expression de son double amour une ampleur d’embrassement, un si vaste réchauffement de cœur, un emportement de geste si impérieux dans la caresse, que ses Sonnets et ses autres pièces intitulées : Amours, effacent par la passion, le mouvement et l’image, tout ce qui a jamais parlé d’amour.
Qu’on veuille donc n’y voir, si on l’aime mieux, qu’une variété au mélange, un assaisonnement de plus. […] Je ne connais rien qui rende mieux la Suisse, telle que ses enfants la visitent et l’aiment : M. […] Ce sont des amants qui aimaient trop et de trop près ; à force de sentir, ils ne pouvaient dire. […] De ces derniers petits récits, j’aime la vérité simple, la grâce rustique et naturelle, la belle humeur et la moquerie sans ironie. […] C’est toujours l’histoire de ces amants qui aiment trop pour pouvoir dire.
Le connaître et l’aimer, c’était même chose. […] Elle aimait à faire des chansons et des vers sur les gens qui lui déplaisaient. […] J’aime surtout à contempler les montagnes éloignées qui se confondent avec le ciel dans l’horizon. […] vous savez que les malheureux aiment à parler de leurs infortunes. […] il faut mourir quand il n’est plus permis d’aimer !
L’admirable ouverture qui maintenant fait la joie de nos concerts fut enterrée sous les ricanements ; Richard Wagner connut chez nous toutes les blessures sans avoir récolté une seule satisfaction d’orgueil ; il ne pouvait pas aimer Paris et il le détestait. […] Vous venez me conter que Wagner n’aimait pas la France. […] L’important n’est pas de savoir s’il aimait la France, mais s’il a écrit de belles pages qui peuvent nous réjouir, nous autres Français, bien qu’elles n’aient pas été composées à notre intention. […] Mais il faut bien avouer qu’il avait des raisons assez sérieuses de ne pas trop aimer la France. […] … » On siffle à Wagner son Tannhaeuser à l’Opéra, et l’on veut qu’il aime la France.
Selon lui, on est trop prompt à leur jeter son cœur à la tête, et on leur en dit plus d’abord que la vraisemblance ne leur permet d’en croire, et bien souvent qu’elles n’en veulent : « On ne leur donne pas le loisir de pouvoir souhaiter qu’on les aime, et de goûter une certaine douceur qui ne se trouve que dans le progrès de l’amour. […] Les violents désirs sont industrieux, et c’est ce qu’on dit que, lorsqu’on aime, ou ne trouve rien d’impossible. […] Ainsi, j’aime la vraie vertu comme je hais le vrai vice ; mais, selon mon sens, pour être effectivement vertueux, au moins pour l’être de bonne grâce, il faut savoir pratiquer les bienséances, juger sainement de tout, et donner l’avantage aux excellentes choses par-dessus celles qui ne sont que médiocres. […] Il aimait les choses bien prises. […] (Art d’aimer, liv.