Antony Deschamps avait composé sur Rome et Naples plusieurs pièces de vers intitulées Italiennes, dont on vantait le ton grandiose, naturel, même un peu cru : mais ces morceaux ne sont pas encore maintenant publiés.
qui bégayent des formules, mauvaises d’un côté, bonnes de l’autre ; les vieilles religions qui font peau neuve ; Rome, la cité de la foi, qui va se redresser peut-être à la hauteur de Paris, la cité de l’intelligence ; les théories, les imaginations et les systèmes aux prises de toutes parts avec le vrai ; la question de l’avenir déjà explorée et sondée comme celle du passé.
Il écrivit & parla comme le devoit faire un homme emporté par une imagination qui prenoit feu sur tout & ne se repaissoit que de chimères ; un homme qui ne voyoit en Europe que révolutions & que carnage ; qui brigua d’être à la tête des fanatiques de son parti ; qui se mêla de présages, de miracles, de prophéties ; qui prédit qu’en l’année 1689 le calvinisme seroit rétabli en France ; qui se déchaîna contre toutes les puissances de l’Europe, & qui porta la fureur jusqu’à faire frapper des médailles qui éternisent sa démence & sa haine contre Rome & contre sa patrie.
La tyrannie d’un colon d’Amérique est moins cruelle ; la condition du nègre moins triste… qu’objecterez-vous au siècle de Rome pauvre, à ce siècle où des hommes à jamais célèbres cultivaient la terre de leurs mains, prirent leurs noms des fruits, des fonctions agrestes qu’ils avaient exercées, où le consul pressait le bœuf de son aiguillon, où le casque et la lance étaient déposés sur la borne du champ, et la couronne du triomphateur suspendue à la corne de la charrue ?
Si dans le cours d’une année il se commet à Rome vingt mauvaises actions, il s’en commet quinze dans les deux mois de la grande chaleur.
Il est à mon sens le plus methodique de ces ouvrages ; et comme son auteur grec de nation frequentoit tous les jours les romains, puisqu’il a vécu dans le temps que tous les païs habitez par les grecs étoient soumis aux successeurs d’Auguste, il a dû sçavoir l’usage qu’on faisoit de la musique à Rome et dans la Grece.
On ne doit pas donc se faire l’idée du spectacle que ces choeurs donnoient sur le théatre d’Athénes et sur celui de Rome, par le spectacle que nous imaginons que nous verrions sur nos théatres si l’on y faisoit déclamer des choeurs.
On le sait, les plus célèbres de ces incroyables promesses furent celles qu’il fit d’abord à Diane de Guiche, la belle Corisandre, ensuite à Gabrielle d’Estrées, laquelle mourut de son parjure quand il épousa Marie de Médicis, enfin, à Henriette d’Entragues, marquise de Verneuil, à qui on le vit, incorrigible, en signer une encore au moment où ses ambassadeurs signaient de leur côté à Rome le mariage qui tua Gabrielle.
Parlant de son mari, qui s’occupe de « la réfection sociale des jeunes gens » et dont elle annonçait le départ pour Rome, elle a dit : « Il va demander au Pape la permission d’être protestant. » Pour moi, ce n’est pas au Pape que je demande cette permission, c’est au Taine que j’étais il y a vingt ans.
On remarque encore que les seuls chants d’Anacréon parvenus jusqu’à nous n’ont été nulle part imités par Horace, ce qui laisse douter si ce sont les mêmes qu’on connaissait à Rome, et si nous n’avons pas seulement l’œuvre d’une époque plus récente, et la tradition affaiblie plutôt que l’inspiration du vieillard de Téos.
Si Rome sauvée fut applaudie par le parterre beaucoup plus que Zaïre, cela prouve que les applaudissements ne prouvent rien. […] Le Kain a porté cette liste, dans laquelle il avait mis, comme de raison, quatre ou cinq de vos pièces, entre autres, Rome sauvée et Oreste. […] Mais devinez ce qu’il a mis à la place de Rome sauvée et d’Oreste : le Catilina et l’Électre de Crébillon. […] À cette harangue lâche et pusillanime on substitua une scène vigoureuse où Brutus et Cassius s’applaudissaient de leurs prouesses philanthropiques, et vomissaient d’épouvantables blasphèmes contre les dieux de Rome. […] Ce poète religieux était, comme on voit, en correspondance réglée avec les princes de l’Église, et jouissait d’un grand crédit à la cour de Rome.
Et les « miracles de notre édilité » sont ce qui rappelle les monuments de l’ancienne Rome ! […] À Rome, l’ambassadeur de France lui-même organisait pour cette « Muse de la patrie » une ovation aux flambeaux dans les ruines du Colisée. […] Pelletin. — Ventes dans le demi-monde. — Le Parfum de Rome, de M. […] Le parfum de Rome ! […] On retrouve dans le Parfum de Rome toutes les particularités qui distinguent le style dévot.
Car enfin, s’il s’était trompé, — puisque Rome l’a condamné, — qui répondra cependant que l’erreur de Lamennais ne devienne pas peut-être la vérité de demain ? […] Honte à qui peut chanter, tandis que Rome brûle ! […] Ils les y ont juxtaposées à celles de la Grèce ou de Rome ; ils n’ont pas pu les y incorporer ; et ceux qui viendront après eux ne le pourront pas plus qu’eux. […] C’est ce qu’oublient trop volontiers ceux qui croient n’avoir besoin pour composer la civilisation que de l’histoire de la Grèce et de Rome. […] Car jetez seulement les yeux sur les religions de l’antiquité, sur celles de l’Inde, ou de la Grèce, ou de Rome ?
Montaigne n’eut pas trouvé plus de vérité au dessin de la Rome mécanique qu’à celui du Napoléon mécanique. […] Athènes, Sparte et Rome y ont leur place comme de juste ; on y salue Cincinnatus, Burrhus et Agricola, on y rencontre des sibylles. […] Venise la nuit, parue dans l’Artiste, devait être suivie de Florence, Rome, Naples… La critique les découragea. […] Cette rocaille où ils se plaisent, qu’ils recherchent avec amour, — même à Rome, — c’est, en effet, la brisure des lignes. […] Et la villa Médici y passe à son tour, ce conservatoire des calques, et toutes les écoles, tous les concours, vieilles machines usées, et Rome enfin, Rome, « la Mecque du poncif ».
Rome le ramena en Gaule avec César. […] La circonstance lui importe assez peu pourvu qu’il s’y trouve toujours noble et historique, si l’on peut dire II parlera aussi aisément de son taudis d’émigré à Londres que de son palais d’ambassadeur à Rome. […] Mais Paris cessa vite d’être une autre Corinthe pour devenir une nouvelle Rome. […] Les héros de Rome dressèrent au bronze des pendules leurs statures stoïques ou guerrières. […] Rome remplaçait Sparte ; / Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte ») que Hugo évoque son âme de poète en ces termes : « Mon âme aux mille voix que le Dieu que j’adore / Mit au centre de tout comme un écho sonore ».
Il est vrai que dans ce début le poète semble moins occupé de la fuite et de la rapidité du sentiment que de la fragilité même de la beauté ; il pense à des attraits positifs, à une forme, à un visage, à ce que la poésie du Midi, celle de Rome et de la Grèce a surtout considéré.
Pour chacun de ces genres, il commence par l’Antiquité, analyse quelques-uns des chefs-d’œuvre, marque les transformations que le genre (si genre il y a) a subies à travers les temps et les lieux, en passant de la Grèce à Rome, puis dans le moyen âge et chez les nations modernes jusqu’à nos jours.
Constatons encore que la réalité nouvelle, que l’on voit se développer à Rome et en Grèce après l’affaiblissement de la première croyance, continue de prendre son point d’appui sur la réalité ancienne : les fictions romaines sont un admirable exemple de la façon dont se comporte une réalité qui conserve le pouvoir d’évoluer jusque dans sa maturité ; elle se meut et progresse, mais parmi, toutes les modifications scion lesquelles elle se métamorphose, elle ne manque pas de conserver avec son passé le plus ancien des communications secrètes et d’intimes analogies.
Tous les héros de la Grèce & de Rome qu’il a voulu peindre, il les a faits sur le modèle des courtisans de Versailles.
Quoique Sémiramis, Rome sauvée, l’Orphelin de la Chine, Tancrède, l’Essai sur l’Histoire générale, le Siècle de Louis XIV & la Pucelle, poëme dans le goût de l’Arioste pour l’invention & pour la singularité, n’eussent point encore paru du vivant de l’abbé Desfontaines, il avoit cependant assez vu de productions de ce génie brillant & fécond, pour avoir remarqué qu’il étoit aussi créateur.
Le berceau de Rome chanté par Virgile est un grand sujet, sans doute ; mais que dire du sujet d’un poème qui peint une catastrophe dont nous sommes nous-mêmes les victimes, qui ne nous montre pas le fondateur de telle ou telle société, mais le père du genre humain ?
Nous croyons connaître un peu l’antiquité, et nous osons assurer qu’on chercherait longtemps chez les plus beaux génies de Rome et de la Grèce avant d’y trouver rien qui soit à la fois aussi simple et aussi merveilleux.
Admirer en présence des orateurs et des poètes qui ont enveloppé Athènes de séduction et Rome de grandeur, c’est se donner tout entier à ces maîtres incomparables, leur livrer ses plus fraîches et ses plus naïves émotions et témoigner à ces pères de l’intelligence autant d’amour filial que de respectueuse fidélité.
que le séjour à Rome ?
Rome et Byzance ont eu les leurs, mais je ne crois pas qu’on ait ramassé dans leurs ruines un livre pareil à celui-ci.
On n’osait approcher ; on n’osait même adresser la parole à un prince toujours caché dans l’ombre, et fuyant les regards, et qui ne sortait de sa profonde solitude que pour faire de Rome un désert.
Romulus fonde Rome en ouvrant un asile dans un bois, vetus urbes condentium consilium , dit Tite-Live.
Tant que Rome fut prudente, elle se contenta des Muses et de Jupiter, et laissa Neptune à Carthage. […] N’est-ce pas ainsi que le poète latin que nous avons déjà cité, s’adresse aux amis qu’il a laissés à Rome ? […] À Rome, sous les Néron même, et sous les Tibère, on faisait des satires, et l’on allait à la mort : morituri te salutant. […] Que Pharsâle revoie encor nos bataillons Du plus beau sang de Rome inonder nos sillons ! […] Destins, Néron gouverne, et Rome est consolée64 !
Rome, victorieuse de Carthage, s’accoutumait enfin à la société des talens. […] Il le trouva dans cette seule famille qui, pour le bonheur des Arts, occupait & le siege de Rome & le trône de Toscane. […] Toutefois, il ne paraît pas qu’aucun Poëte Grec & Latin ait jamais pris ses héros sous les halles d’Athenes, ou de Rome. […] S’il fût né dans l’ancienne Rome, il eût pu être Lucrece, & n’eût jamais été Virgile. […] Pourquoi chercher Bernini à Rome quand nous avons Perraut en France ?
Une jeune femme, dont l’imagination enthousiaste anime, colore, passionne toute la nature et toute l’histoire en parcourant la plus grande scène du monde antique, inspire un amour d’admiration plutôt que de cœur à un voyageur anglais qu’elle rencontra à Rome. […] Elle trouvait le génie dans l’âme au lieu de le chercher dans l’artifice ; elle faisait de la pensée exprimée par la littérature non plus un métier, mais une religion ; elle réhabilitait le verbe humain avili par les lettrés de profession jusqu’à un vain battelage de mots et d’images transmis d’Athènes à Rome et de Rome à nous par les écoles.
Le sceptique Montaigne, le candide Amyot, rajeunissaient le latin et le grec francisés, en donnant à leur style la naïveté, la grâce, la souplesse et, pour ainsi dire, l’enfance de la nation ; l’audacieux Ronsard, cette imagination attique, avortait dans l’enfantement d’une poésie nationale, mille fois plus libre, plus ailée, plus moderne et plus française que la poésie importée après lui d’Athènes et de Rome. […] Ce chef-d’œuvre incomparable de la scène française et de toutes les scènes, que nous analyserons bientôt devant vous, peut soutenir le parallèle avec toutes les épopées et tous les drames, avec toutes les langues de l’Inde, de la Grèce et de Rome. […] Ni la Grèce, ni Rome, ni les nations de l’Europe moderne, n’ont un pareil monument de langue et d’histoire.
Ce sont les œuvres et les hommes de la littérature légère. » De ces hommes et de ces livres il y en a eu dans tous les siècles et dans tous les pays, depuis Salomon en Judée, Anacréon en Grèce, Horace à Rome, Hafiz en Perse, Saint-Évremond, Chaulieu, Voltaire en France, Byron et Moore en Angleterre, Heine, plus amer que suave en Allemagne, jusqu’à Alfred de Musset, fleur sans épine, abeille sans dard, dont nous remuons avec délicatesse la cendre toute tiède encore aujourd’hui ! […] Il en fut exactement ainsi à Rome du temps de César. […] Mais ces têtes chauves étaient les Scipion, les Caton, les Cicéron, les noms par qui Rome vivait et vivra dans les lettres, dans le cœur et dans la mémoire des hommes de bien de tous les âges futurs.
Voyager à Rome pour les peintres, voyager à Rome et à Athènes pour les littérateurs ; celui qui a un peu de tact, discernera bientôt l’écrivain moderne qui s’est familiarisé avec les Anciens, de l’écrivain qui n’a point eu de commerce avec eux. […] Il y a de Diogène de Laërce, les Vies des Philosophes ; de Polyen, les Stratagèmes de guerre ; de Pausanias, les Antiquités des villes de la Grèce ; des deux Philostrate, la Vie d’Apollonius et les Vies des Sophistes ; de Dion Cassius, l’Histoire romaine jusqu’il Alexandre, fils de Mammée ; d’Hérodien, la même Histoire depuis la mort d’Antonius jusqu’à celle de Balbin et de Maximin ; de Zozime, la même Histoire depuis Auguste jusqu’au second siège de Rome par Alaric ; de Procope, les Guerres contre les Goths, les Alains et les Vandales ; les Faits et Gestes de Justinien, par Agathias ; d’Elien, de Jules Capitolin et de Vopiscus73, les vies de quelques-uns des Césars.
On a dit que l’École des maris était une copie des Adelphes de Térence : si cela était, Molière eût plus mérité l’éloge d’avoir fait passer en France le bon goût de l’ancienne Rome que le reproche d’avoir dérobé sa pièce. […] Euripide et Archippus avaient traité ce sujet de tragi-comédie chez les Grecs ; c’est une des pièces de Plaute qui a eu le plus de succès ; on la jouait encore à Rome cinq cents ans après lui ; et, ce qui peut paraître singulier, c’est qu’on la jouait toujours dans des fêtes consacrées à Jupiter. […] Cependant ces comparaisons de Plaute avec Molière, toutes à l’avantage du dernier, n’empêchent pas qu’on ne doive estimer ce comique latin, qui n’ayant pas la pureté de Térence, avait d’ailleurs tant d’autres talents, et qui, quoiqu’inférieur à Molière, a été, pour la variété de ses caractères et de ses intrigues, ce que Rome a eu de meilleur.
Il porte sur les Jésuites un jugement qui est l’exact contre-pied de tout ce qu’il dira plus tard contre eux dans les Affaires de Rome et ailleurs : « (23 juillet 1814)… J’ai dîné avec cinq Pères de la Foi, qui vont faire leur noviciat à la Visitation. […] On les rétablit à Rome, et ces asiles semblent faits pour moi.
Ballanche a remarqué qu’elle donne la clef de celle de Fénelon, et qu’elle explique, qu’elle justifie par un développement logique évident cet ultramontanisme vaguement défini, à la fois si libéral à la Cour de France et si difficilement agréé à celle de Rome. […] Mais, on le sent, la position restait toujours un peu fausse : s’il était victorieux séparément contre les légitimistes purs et les purs disciples du Contrat social, on avait droit de lui demander, à lui, où il plaçait le siège de cette loi suprême, et comme c’était à Rome, on pouvait lui demander encore par quel mode efficace il la faisait intervenir dans le temporel ; car alors elle intervenait nécessairement, le roi de France étant le fils aîné de l’Église et la confusion des deux ordres s’accroissant de jour en jour par les efforts de sa piété égarée.
Un léger mécontentement, qui n’était qu’un prétexte, mais en réalité ses idées, dont le cours le détournait plus que jamais ailleurs, l’engagèrent à solliciter de Rome sa translation dans une branche moins rigide de l’Ordre ; ce fut pour Cluny qu’il s’arrêta. […] Dans cette première, qui est la plus courte, après avoir moralisé au début sur les grandes passions, les avoir distinguées de la pure concupiscence, et s’être efforcé d’y saisir un dessein particulier de la Providence pour des fins inconnues, le marquis raconte les malheurs de son père, les siens propres, ses voyages en Angleterre, en Allemagne, sa captivité en Turquie96, la mort de sa chère Sélima, qu’il y avait épousée et avec laquelle il était venu à Rome.
Ils en firent deux cycles qui prirent place aux côtés du cycle national, et Jean Bodel énonça cet axiome qu’il ne fallait compter que trois matières : celles « de France, de Bretagne, et de Rome la grant ». […] Elle recevait tout l’univers en son âme et le renvoyait en formes idéales : vraie antithèse du génie dur et pratique de Rome, dont le rôle est de façonner la réalité par l’épée et par la loi.