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3614. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — Les traductions. » pp. 125-144

Il pouvoit même se flatter d’écrire aussi bien en prose que ce président en vers : aussi ne manqua-t-il pas de protester hautement, dans une de ses feuilles, contre tout ce que celui-ci avoit dit dans sa préface & ailleurs.

3615. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édouard Fournier »

» que la France, qui l’aurait écrit, disait Chateaubriand, tient pour authentique, Fournier ne le nie pas, mais le reporte dans une lettre de vingt lignes où il se noie, accusant Antonio de Vera, un historien espagnol, d’avoir le premier arrangé ce billet à la laconienne, — ce qui prouve seulement que l’historien Vera est plus artiste que Fournier, qui n’est qu’un grammairien historique.

3616. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVe entretien. Ossian fils de Fingal »

L’Angleterre, où ces poëmes galliques venaient d’être découverts, recueillis, écrits et vraisemblablement retouchés et complétés par un gentilhomme écossais nommé Macpherson, ne fut pas la seule contrée vivement émue par ces chants ; ils se répandirent dans toutes les autres contrées littéraires de l’univers, France, Allemagne, Espagne, Italie, par les traductions, en prose et en vers ; Letourneur, en prose française, Baour-Lormian, en fragments poétiques, Césarotti, en magnifiques vers italiens, à Vérone et à Milan, les consacrèrent dans les différents idiomes ; le trésor des monuments écrits s’enrichit ainsi d’un monument de plus. […] Le deuxième volume, quoique composé de plusieurs chants écrits par des bardes de l’école d’Ossian plus que par Ossian lui-même, n’est ni moins original, ni moins lugubre, ni moins beau.

3617. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre II : La psychologie »

Herbert Spencer a écrit sur ce point des chapitres du plus haut intérêt : il a emprunté à l’histologie, à l’anatomie descriptive et à la physiologie tout ce qui peut être utile au psychologue. […] Ces derniers sont, au fond, dans la même position qu’ils eussent été si Comte n’avait jamais écrit. […] Special synthesis, « Il est évident pour nous, dit Gratiolet, que les analyses ontologiques des philosophes et surtout cette distinction première des idées de temps et d’espace ont été écrites d’avance dans les préordinations de l’organisation animale. » P. 303.

3618. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

Cette fois, la menace est précise, comme si elle était écrite sur un mur, par le doigt de feu d’un prophète. […] Mais Thémis, la déesse fatidique, identifiée plus tard à la Justice, fit entendre la voix du Destin dans les conseils de l’Olympe. — « Il est écrit, dit-elle, que si la fille de l’Océan s’unit à Zeus ou à son frère, elle enfantera un fils plus puissant que son père, et dont la main brandira une arme plus terrible que la triple foudre ou que l’invincible trident. […] Daniel, qui a pour pupitre un enfant robuste, ployé en deux comme une cariatide, transcrit et commente un verset sacré : il lit d’un œil, il écrit de l’autre, et son regard hésite entre les deux textes, comme l’œil d’un voyageur perplexe entre les deux branches d’un sentier.

3619. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre deuxième. Les opérations intellectuelles. — Leur rapport à l’appétition et à la motion. »

De même pour l’abbé somnambule cité par Ernest Bersot et qui écrivait des sermons pendant ses accès. […] Il accomplissait ainsi son travail logique sur une image hallucinatoire, mais parfaitement exacte, de la page écrite : « il remplaçait la vue par le raisonnement. » Pour représenter par comparaison le mécanisme du raisonnement et son rôle prépondérant dans la conscience, on a cité ces fleurs que le froid dessine peu à peu sur les vitres des chambres en congelant notre haleine ; elles ont beau offrir les formes les plus variées, elles ne sont que la mise en œuvre d’une même loi. […] Supposez une lettre écrite en écriture sympathique capable de devenir manifeste par la chaleur ; je projette un rayon de chaleur sur un point, un mot apparaît, mais, comme le calorique s’irradie, le mot contigu se dessine à son tour.

3620. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIVe entretien. Épopée. Homère. — L’Odyssée » pp. 445-524

On voyait que cette belle nature rustique, dont nous n’apercevions que la face extérieure, lui apparaissait double à elle, d’abord dans cette nature elle-même, et ensuite dans un miroir écrit de cette nature qui la reflétait à son âme. […] Cela veut dire qu’il la récite ou qu’il l’écrit en phrases cadencées et musicales qu’on appelle vers. […] « Écoutez bien, nous dit-elle, la description d’un tableau de ménage dont vous êtes si souvent témoins, ici même, au bord de l’étang où on lave le linge, sans vous être douté qu’une lessive faite par nos servantes pouvait être un des plus ravissants tableaux de poème qui ait jamais été écrit par les hommes.

3621. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VII. Repos »

Seul l’isolement est fécond et, pour réaliser selon son âme, il faut, au risque même de la famine, s’enfermer, pendant qu’on pense et qu’on écrit, dans la tour d’ivoire. […] Je m’arrête d’écrire pour relire encore une fois.

3622. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre VI. L’espace-temps à quatre dimensions »

équation , laquelle peut s’écrire équation . […] Nous l’écrirons : équation   expression qu’il faut connaître, mais sur laquelle nous ne reviendrons pas dans ce qui va suivre.

3623. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

Ayant à écrire de la littérature française et à la suivre dans son développement à travers les siècles, il s’est demandé tout d’abord au début ce que c’est que l’esprit français ; il s’en est fait préalablement une idée, il s’en est formé comme un exemplaire d’après les maîtres les plus admirés, d’après les classiques le plus en honneur et en crédit ; il a présenté aux lecteurs français un portrait tout à fait satisfaisant de l’esprit français vu par ses beaux côtés et en ses meilleurs jours.

3624. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « JULES LEFÈVRE. Confidences, poésies, 1833. » pp. 249-261

Jules Lefèvre écrirait probablement mieux en anglais qu’en français.

3625. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Des soirées littéraires ou les poètes entre eux »

Cet article avait d’abord été écrit pour le Livre des Cent et Un.

3626. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

Appendice sur La Fontaine (L’article suivant, écrit dans le Globe (15 septembre 1827), à propos des Fables de La Fontaine rapprochées de celles des autres auteurs par M. 

3627. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — III »

Lui qui l’un des premiers en France a éclaté en pressentiments d’avenir, lui qui écrivait, il y a six ans, cet article de haute portée : Comment les dogmes finissent.

3628. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre premier. Pour faire des Tragédies qui puissent intéresser le public en 1823, faut-il suivre les errements de Racine ou ceux de Shakspeare ? » pp. 9-27

Mais un spectateur ordinaire, dans l’instant le plus vif de son plaisir, au moment où il applaudit avec transport Talma-Manlius disant à son ami : « Connais-tu cet écrit ? 

3629. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre II. Définition. — Énumération. — Description »

Entendons-nous : il faut l’avoir vue, mais il n’est pas toujours bon de l’avoir sous les yeux, au moment d’écrire : la volonté de la peindre vous gênerait, vous verriez tout, rien ne se détacherait.

3630. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre III. Association des mots entre eux et des mots avec les idées »

Sully-Prudhomme écrit : Les villages sont pleins de ces petites filles Roses avec des yeux rafraîchissants à voir, Qui jasent en courant sous le toit du lavoir ; Leur enfance joyeuse enrichit leurs guenilles, il exclut, par le choix et la combinaison des mots, toutes les images désagréables ou répugnantes que la misère et les guenilles peuvent suggérer : s’il en surgissait une seule, tout le morceau en serait gâté et manquerait son effet.

3631. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre V. L’Analyse et la Physique. »

Jamais au contraire, si l’on avait conservé l’énoncé de Kepler, on n’aurait regardé les orbites des planètes troublées, ces courbes compliquées dont personne n’a jamais écrit l’équation, comme les généralisations naturelles de l’ellipse.

3632. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « II »

Peut-on dire cependant, comme le croient certains partis, que les limites d’une nation sont écrites sur la carte et que cette nation a le droit de s’adjuger ce qui est nécessaire pour arrondir certains contours, pour atteindre telle montagne, telle rivière, à laquelle on prête une sorte de faculté limitante à priori ?

3633. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VII. Développement des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Cette nuance du mot « monde » est surtout caractérisée dans les écrits de Paul et de Jean.

3634. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XI. Le royaume de Dieu conçu comme l’événement des pauvres. »

La pensée que Dieu est le vengeur du pauvre et du faible contre le riche et le puissant se retrouve à chaque page des écrits de l’Ancien Testament.

3635. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VIII. Quelques étrangères »

Mais, parodiste des sentiments romantiques, Flaubert écrit une langue romantique, de sorte que l’avenir ne trouvera rien de plus comique chez lui que sa propre grandiloquence.

3636. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre III, naissance du théâtre »

Les précurseurs et les novateurs se succèdent ; Chérilos, qui vécut assez pour concourir, presque centenaire, avec Sophocle déjà célèbre, écrit les chants tragiques pour la première fois.

3637. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

Lui, cependant, Baron, fidèle à ses rôles, et sachant très bien qu’en fin de compte le parterre ne s’intéresse qu’à la passion dans la comédie et dans le drame, il jouait, jusqu’à la fin, le rôle des beaux jeunes gens amoureux que Molière avait écrit tout exprès, il y avait soixante ans, pour ce jeune Baron.

3638. (1860) Ceci n’est pas un livre « Le maître au lapin » pp. 5-30

Ce journaliste, ayant vu je ne sais quel dessin de Rodolphe, écrivit sur lui quelques lignes fort élogieuses dans un journal de la ville.

3639. (1824) Notice sur la vie et les écrits de Chamfort pp. -

Notice historique sur la vie et les écrits de Chamfort Il n’aurait été d’aucun avantage pour la mémoire de Chamfort qu’il eût tenu aux familles les plus distinguées ; il aurait dû être aussi tout à fait indifférent que Nicolas (c’était le nom qu’on lui donna avant qu’il en prit un) ait été sans naissance, et même, pour ainsi dire, sans famille, s’il n’en était trop souvent résulté pour lui le malheur de jeter sur la société un coup-d’œil amer, de prendre de bonne heure en haine ses institutions, et de s’habituer à regarder comme les plus contraires au bonheur et à la morale, celles là même qui ont été créées pour la garantir.

3640. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre III. Besoin d’institutions nouvelles » pp. 67-85

Cette nécessité peut ne pas être sentie ; elle le sera par la suite, si je parviens à me faire assez bien comprendre, un des buts de cet écrit étant de démontrer que la marche progressive de l’esprit humain est indépendante de l’homme même.

3641. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XV. Mme la Mise de Blocqueville »

Allez, croyez-le : pendant encore bien des années, comme le dirait Stendhal, les femmes tiquées d’écrire se grimeront devant leur glaces en Eugénie de Guérin, et se diront à chaque petite mine artistement exécutée : « Suis-je assez Eugénie comme cela !

3642. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « L’idolâtrie au théâtre »

La plume qui écrivait cela est à la vérité une plume italienne, quoique très compétente en français, et elle se servait de l’expression de son pays, où les chanteurs et les gens de théâtre sont regardés comme les premiers des hommes.

3643. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Les Césars »

Mais au jour où ces pages furent écrites, alors que le besoin de stabilité dominait tout, même les souvenirs du peuple et sa reconnaissance, comment admettre qu’il n’eût pas signalé — s’il l’avait vu — le caractère essentiellement monarchique de toutes les institutions crées par le premier Consul ?

3644. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. le vicomte de Meaux » pp. 117-133

Le catholique qui l’a écrite est M. le vicomte, de Meaux, — du nom du diocèse du gallican Bossuet.

3645. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Th. Ribot. La Philosophie de Schopenhauer » pp. 281-296

Mais nous, qui ne sommes point des métaphysiciens par état, à quoi sommes-nous tenus en face de pareilles vésanies échappées à un homme d’esprit qui avait lu Chamfort, qui l’avait quelquefois imité, et que la Métaphysique, — un peu plus abêtissante que l’eau bénite de Pascal, — en lui faisant écrire de pareilles choses, avait, à ce point, abêti ?

3646. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « E. Caro »

Et la preuve, c’est que de ces philosophes à la mode du moment, le plus à la mode est le mieux jugé, et c’est Renan : le plus populaire parce qu’il est le plus vague, dit Caro, avec la cruauté d’un homme qui sait parfaitement ce qu’il écrit… Caro a trouvé joli — et je déclare que cela l’est — de traiter Ernest Renan avec une finesse égale à la sienne.

3647. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Achille du Clésieux »

Les arts plastiques, qui sont la tyrannie de l’imagination et de la curiosité moderne, et qui ont pris parmi nous un développement qui tient de la rage, les arts plastiques ont profondément modifié la notion du style en le surchargeant d’ornementations et d’images, en le poussant aux reliefs et à la couleur, qui est un relief de plus… On voudrait écrire en rondes-bosses peintes, pour mieux entrer dans l’imagination.

3648. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

Son petit écrit On liberty est aussi bon que le Contrat social de votre Rousseau est mauvais. —  C’est beaucoup dire. —  Non, car Mill conclut aussi fortement à l’indépendance de l’individu que Rousseau au despotisme de l’État. —  Soit, mais il n’y a pas là de quoi faire un philosophe. […] —  Non certes ; Condillac n’enseigne qu’à bien écrire. —  Alors quels sont ses amis ? […] Stuart Mill a écrit une logique. […] Cela fait un mélange bizarre, et j’avoue que j’aime mieux la manière dont les Allemands ont concilié la science et la foi. —  Mais leur philosophie n’est qu’une poésie mal écrite. —  Peut-être. —  Mais ce qu’ils appellent raison ou intuition des principes n’est que la puissance de bâtir des hypothèses. —  Peut-être. —  Mais les systèmes qu’ils ont arrangés n’ont pas tenu devant l’expérience. —  Je vous abandonne leur œuvre. —  Mais leur absolu, leur sujet, leur objet et le reste ne sont que de grands mots. —  Je vous abandonne leur style. —  Alors que gardez-vous ?

3649. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

L’antiquité est mieux étudiée de nos jours en France, au sein des écoles, qu’elle ne l’était et vers la fin du xviiie  siècle et à aucun moment depuis ; le nombre fet grand des jeunes esprits qui à un talent suffisant d’écrire unissent beaucoup de savoir et d’érudition ; les thèses seules soutenues à la Faculté des lettres eraient foi de ce progrès continu, et attesteraient à les deugré le niveau monte. […] Le sentiment vrai, qui, par instants s’y glisse, est propre à augmenter encore les regrets. « Catulle, qu’on ne peut nommer sans avoir horreur de ses obscénités, a écrit Fénelon en cette même Lettre qu’il m’arrive d’invoquer souvent, est au comble de la perfection pour une simplicité passionnée » ; et il cite un distique sur Lesbie.

3650. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre II. Les bêtes »

S’il a écrit un chapitre d’histoire naturelle, c’est au moyen d’un traité de moeurs ; il ne pouvait en employer un autre, et l’on va voir qu’il n’y en a pas de meilleur. […] Ainsi préparé au beau style, il écrit en homme du monde, avec la correction et l’art d’un académicien ; il présente ses bêtes au public sans descendre à leur niveau ; il reste digne, il garde en tout le ton convenable ; il orne la science ; il veut qu’elle puisse entrer dans les salons ; il l’y amène en la couvrant de décorations oratoires.

3651. (1890) L’avenir de la science « XXIII »

XXIII Je visitais un jour ce palais transformé en Musée, sur le front duquel une pensée de large éclectisme a fait écrire : À toutes les gloires de la France. […] C’est se suicider que d’écrire des phrases comme celle-ci : « L’homme est destiné à vivre sans religion : une foule de symptômes démontrent que la société, par un travail intérieur, tend incessamment à se dépouiller de cette enveloppe désormais inutile. » Que si vous pratiquez le culte du beau et du vrai, si la sainteté de la morale parle à votre cœur, si toute beauté, toute vérité, toute bonté vous reporte au foyer de la vie sainte, à l’esprit, que si, arrivé là, vous renoncez à la parole, vous enveloppez votre tête, vous confondez à dessein votre pensée et votre langage pour ne rien dire de limité en face de l’infini, comment osez-vous parler d’athéisme ?

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