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1184. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — III. (Suite et fin.) » pp. 454-472

Cette république noble et marchande, dont l’origine se perd dans les plus anciens débris de l’Empire romain ; qui eut la première en Italie, en face et à côté de la nouvelle politique romaine, une politique à elle, profonde, suivie, consommée, indépendante ; qui eut ses épisodes de grandeur héroïque et de chevalerie maritime, bien qu’un intérêt de commerce fût toujours au fond ; qui, dans le cours de sa longue et séculaire décadence, sut trouver tant de degrés encore brillants et des temps d’arrêt si glorieux ; qui ne s’abaissa véritablement que depuis la fin du xviie  siècle ; ce gouvernement jaloux, mystérieux, si longtemps sage, de qui la continuelle terreur était tempérée par un carnaval non moins continuel, comme en France la monarchie absolue l’était par des chansons ; cette cité originale en tout, et qui le fut hier encore jusque dans l’insurrection dernière par laquelle, déjà si morte, elle essayait d’un réveil impossible ; cet ensemble d’institutions, d’intérêts, d’exploits et de prouesses, de conjurations, d’espionnages et de crimes ; tant de majesté, de splendeur et d’austère vigilance, se terminant en douceurs molles et en plaisirs, tout cela se suit et se comprend d’autant mieux dans le récit de M. 

1185. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

Ne lui demandez pas la théorie à l’origine, ni les grandes considérations sur les arts, toute ces choses qu’on a surtout à Paris et par lesquelles trop souvent on commence ; lui, comme ces pieux ouvriers d’autrefois, penchés sur leur toile tout le jour, il ne raisonne pas tant, ou du moins il ne raisonne que sur la toile présente et sur le sujet qui l’occupe dans le moment ; il s’y absorbe tout entier.

1186. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — III. (Fin.) » pp. 479-496

Il n’avait que dédain pour ceux qui rapportaient l’origine d’une si grande secousse à tel objet particulier de leur dépit ou de leur aversion : L’heure des révolutions sonne, messieurs, disait-il (et c’est dans un discours qu’il eut à prononcer comme préfet à l’ouverture du lycée de Clermont sous l’Empire), — l’heure des révolutions sonne quand la succession des temps a changé la valeur des forces qui concourent au maintien de l’ordre social, quand les modifications que ces forces ont subies sont de telle nature qu’elles portent atteinte à l’équilibre des pouvoirs ; quand les changements, imperceptiblement survenus dans les mœurs des peuples et la direction des esprits, sont arrivés à tel point qu’il y a contradiction inconciliable et manifeste entre le but et les moyens de la société, entre les institutions et les habitudes, entre la loi et l’opinion, entre les intérêts de chacun et les intérêts de tous ; quand enfin tous les éléments sont parvenus à un tel état de discorde qu’il n’y a plus qu’un conflit général qui, en les soumettant à une nouvelle épreuve, puisse assigner à chaque force sa mesure, à chaque puissance sa place, à chaque prétention ses bornes… Cette manière élevée de considérer les choses contemporaines comme si elles étaient déjà de l’histoire, dispense de bien des regrets dans le passé et de bien des récriminations en arrière.

1187. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — II » pp. 18-35

Comme singularité, je remarque qu’en février 1688 on jouait à Versailles Jodelet ou le maître-valet, de Scarron, et la Dauphine y assistait, sans qu’on prît garde aux origines, et que cette pièce était du premier mari de Mme de Maintenon : de telles idées ne venaient pas à l’esprit, ou du moins on les gardait pour soi.

1188. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Préface pour les Maximes de La Rochefoucauld, (Édition elzévirienne de P. Jannet) 1853. » pp. 404-421

Les chrétiens ne sont pas ainsi : en même temps qu’ils élèvent l’homme par l’idée de sa céleste origine, ils lui révèlent sa corruption et sa chute, et, dans la pratique, ils se retrouvent d’accord, moyennant ce double aspect, avec les observateurs les plus rigoureux.

1189. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — II » pp. 39-56

Je vous demande donc, mon très cher père, si l’on conserve dans Saint-Victor la même mortification intérieure et extérieure, telle qu’elle était dans son origine… Je vous demande encore si les frères de Saint-Victor, c’est ainsi qu’on les appelait, allaient à la campagne chez leurs amis, chez leurs parents, passer des trois semaines entières et des mois entiers ; s’ils allaient par la ville rendre des visites ; s’il en recevaient de toutes personnes et de tout sexe ; s’ils changeaient d’habits, s’ils en prenaient de plus propres et de plus mondains quand ils sortaient pour se montrer en public ; s’ils affectaient de ces airs libres et dégagés, pour ne pas dire licencieux, qui sont si contraires à la tristesse sainte de la modestie religieuse ; s’ils parlaient indifféremment et sans scrupule dans les lieux réguliers ; s’ils s’entretenaient de contes, d’affaires, d’histoires du monde, de plaisanteries, de nouvelles, qui sont choses qui doivent être entièrement bannies des cloîtres.

1190. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

Il lui avait envoyé son poème sur La Loi naturelle ; elle lui propose des doutes sur sa théorie, un peu trop platonicienne selon elle ; il semble que pour son compte elle adopterait plutôt celle de Hobbes, de Pascal, et de ceux qui ne cherchent l’origine de la justice que dans l’amour de la conservation et dans la seule utilité de la société.

1191. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

Il n’aime pas Paris, il n’aime pas Rome, il déteste Genève : qu’aime-t-il donc, ce dur Breton, avec ses aspérités d’origine et ses antipathies de race ?

1192. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres publiées par M. de Falloux. »

Nous avons vu, sous la forme de femmes du Nord, de tous ces types-là ; et elles nous étonnent dans nos timidités et nos agréables routines parisiennes, elles nous déconcertent toujours ; nous avons peine à nous les expliquer, car nous ignorons les origines et les sources premières.

1193. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Connaissait-on mieux la nature humaine au XVIIe siècle après la Fronde qu’au XVIIIe avant et après 89 ? »

L’optimisme fut sans doute le défaut de la philosophie politique du xviiie  siècle, à la prendre dans sa source, à son origine, chez les Fénelon, les Vauban même, les abbé de Saint-Pierre, et presque dans tout son cours ; il y eut une recrudescence d’optimisme sous Louis XVI à partir de Turgot, de Malesherbes, jusqu’à M. 

1194. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Études de politique et de philosophie religieuse, par M. Adolphe Guéroult. »

Je ne sais si je fais injure à mes semblables, mais il me semble que les premiers progrès des hommes en société se sont opérés et accomplis de la sorte : je me figure des peuplades, des réunions d’hommes arrêtés à un degré de civilisation dont ils s’accommodaient par paresse, par ignorance, et dont ils ne voulaient pas sortir, et il fallait que l’esprit supérieur et clairvoyant, le civilisateur, les secouât, les tirât à lui, les élevât d’un degré malgré eux, absolument comme dans le Déluge de Poussin, celui qui est sur une terrasse supérieure tire à lui le submergé de la terrasse inférieure : seulement dans le tableau de Poussin, le submergé se prête à être sauvé et tend la main, et, souvent, au contraire, il a fallu, en ces âges d’origine et d’enfance, que le génie, le grand homme, le héros élevât les autres d’un degré de société malgré eux et à leur corps défendant, en les tirant presque par les cheveux : tel et non pas moindre je me figure qu’a dû être son effort.

1195. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français, et de la question des anciens et des modernes, (suite et fin.) »

Par Agathias (Hist.V) nous savons que Paul, « issu de parents haut placés et riche fils de « famille, s’était de bonne heure livré à l’étude et à l’éloquence, et par « son mérite personnel avait accru la renommée qui s’attachait à « son origine. » — Par Paul (Anthologie), nous savons qu’Agathias était légiste ; par Michel Scholasticus (ibid), qu’il cultivait l’éloquence comme son ami.

1196. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise par M. Taine. »

Taine et ne fait plus d’honneur à la sévérité de ses origines.

1197. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Méditations sur l’essence de la religion chrétienne, par M. Guizot. »

Chimiste ou astronome, ou critique polyglotte, aimant à se poser toutes les questions, il agite surtout celle qui est la principale aujourd’hui et sur laquelle l’effort des esprits élevés est le plus grand, la question des origines.

1198. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. (Suite et fin.) »

Zeller paraît croire que le principe de ce développement préexistait en germe dès l’origine, et il s’autorise avec raison de cette belle parole de Tacite : « Pourquoi Lacédémone et Athènes, si puissantes par les armes, ont-elles péri, si ce n’est pour avoir repoussé les vaincus comme des étrangers ?

1199. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée, par M. le chevalier Alfred d’Arneth et à ce propos de la guerre de 1778 »

Elle a connaissance, à la fin, de cette note du 5 février qui avait établi dès l’origine la situation et la conduite de la France65.

1200. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. (Suite) »

Mme de Pompadour lui avait écrit à l’origine pour le prévenir et comme pour parer le coup : « Ce 3 octobre 1746. — Vous serez sans doute étonné, mon cher maréchal, d’avoir été aussi longtemps sans recevoir de mes nouvelles ; mais vous ne serez pas fâché quand vous saurez que j’ai toujours attendu une réponse que le roi voulait faire à la lettre que vous m’écriviez.

1201. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DIX ANS APRÈS EN LITTÉRATURE. » pp. 472-494

Des différences tranchées séparaient les points de départ, les origines de ces esprits distingués ; l’un n’aurait pu écrire indifféremment là où écrivait l’autre ; il y avait barrière.

1202. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre IV »

C’est de ces origines très respectables, complétées par la très fine érudition du Dr Maurice de Fleury, qu’il tira les vingt volumes en question.

1203. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre V. De la littérature latine, pendant que la république romaine durait encore » pp. 135-163

Il en est de même de cette poésie informe, froide et inconnue, à laquelle on veut attribuer l’origine de la littérature latine.

1204. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre II. Des idées générales et de la substitution simple » pp. 33-54

Au dedans, cette œuvre est une image plus ou moins vague, celle d’une ligne élancée, puis épanouie ; au dehors, elle est l’attitude et le geste imitatif du corps ; dans le langage primitif, chez les peuples enfants, à l’origine de la parole, elle est une autre imitation poétique et figurative, dont nous retrouvons çà et là des fragments ; aujourd’hui, elle est un simple mot appris, pure notation, reste desséché du petit drame symbolique et de la mimique vivante par laquelle les premiers inventeurs, véritables artistes, traduisaient leurs impressions.

1205. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

En général la société polie du temps de Louis XIV, qui n’est plus précieuse, cette société de goût exquis et pur, pour laquelle Boileau, Racine, La Bruyère écrivent, est bien pourtant l’héritière de la société précieuse : elle en a dépouillé les ridicules, redressé le goût, mais elle garde sa marque d’origine.

1206. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre I. François Rabelais »

Mais il obéit en s’en moquant à un fonds d’humeur populaire qu’il tient de ses origines ; il a une défiance ironique des grandes chevauchées ; avec son sens prudent positif, il rit des fous qui risquent leur peau pour faire du bruit.

1207. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre IV. Le roman »

On a beau signaler tout le long du règne de Louis XIV de nombreuses imitations et traductions d’œuvres espagnoles, il n’en est pas moins vrai que de 1660 à 1707 aucune grande œuvre n’accuse cette origine.

1208. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre II. L’éloquence politique »

Au début, les origines révolutionnaires de cette éloquence sont très sensibles : les phalanges républicaines, les vainqueurs de Tarquin, les descendants de Brutus, de Scipion, les légions romaines, Alexandre, tous ces souvenirs antiques rattachent Napoléon aux orateurs de nos assemblées.

1209. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

Les farces et sotties du seizième siècle, ces origines du théâtre, sont des satires du présent dialoguées.

1210. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre premier. La contradiction de l’homme » pp. 1-27

L’homme, par le hasard, si je puis dire, de ses origines animales, se trouvait assez bien organisé pour la vie individuelle, assez mal adapté à une vie sociale développée.

1211. (1890) L’avenir de la science « V »

S’il fallait admettre à la lettre tout ce que les légendaires et les chroniqueurs nous rapportent sur les origines des peuples et des religions, nous en saurions bien plus long qu’avec le système de Niebuhr et de Strauss.

1212. (1886) De la littérature comparée

Mais arrêtons-nous, les choses du moment doivent rester en dehors de notre cercle, nous ne pouvons songer à pousser nos études jusqu’à l’époque actuelle qui, par le fait même qu’elle nous englobe et nous entraîne, échappe à notre critique, et nous nous en tiendrons aux origines du romantisme comme à la dernière époque que nous puissions examiner avec fruit.

1213. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres inédites de l’abbé de Chaulieu, précédées d’une notice par M. le marquis de Bérenger. (1850.) » pp. 453-472

On a beau dire et vouloir dissimuler les noms, c’était là plus ou moins, à l’origine, le rôle de Chaulieu : Accort, insinuant, et quelquefois flatteur, il nous l’avoue lui-même.

1214. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

Pendant que les Lacédémoniens assiégeaient Athènes, Bacchus, dit Pline, apparut plus d’une fois en songe à Lysandre leur roi, l’avertissant qu’il eût à ne pas troubler l’enterrement de celui qui avait fait ses délices, les délices de Bacchus dont les fêtes à l’origine se confondaient avec les solennités du théâtre.

1215. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

Pourtant l’empreinte d’une telle éducation survécut à tout ; et, en résumé, pour bien connaître Louis-Philippe homme dans les qualités constitutives de son esprit et de sa nature, il faut encore, je le répète, se reporter à l’origine et le prendre sous la tutelle prolongée de Mme de Genlis.

1216. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — II. » pp. 494-514

Homme d’observation toutefois et de bon sens avant tout, absolument étranger par ses origines comme par ses habitudes d’esprit aux doctrines du droit divin, il est évident pour ceux qui le lisent que, s’il avait vécu, il ne se serait nullement considéré comme enchaîné à la Restauration, et qu’il eût fait mieux que consentir à l’essai de monarchie constitutionnelle de Louis-Philippe : il aurait cru un moment y voir la réalisation tardive de ce qu’il avait longtemps désiré et de ce dont il avait désespéré tant de fois, l’établissement d’un gouvernement mixte, devenu enfin possible en France après ces trente ou quarante ans d’une éducation préliminaire si chèrement achetée.

1217. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

Patru à l’origine, non pas l’austère Patru, comme je vois que quelqu’un de ce temps-ci l’a appelé, mais l’aimable Patru, bien doué, beau parleur, ayant un bon jugement dans ce qu’il traitait, et y mettant de l’esprit et un noble choix de termes, nous apparaît, par nature et par éducation, un peu paresseux.

1218. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — II. » pp. 460-478

[NdA] Dans ce même discours, Portalis, tout religieux qu’il est, explique en partie par l’amour-propre le triomphe du christianisme dès son origine : « Les préceptes de l’Évangile, dit-il, notifièrent la vraie morale à l’univers ; ses dogmes firent éprouver aux peuples devenus chrétiens la satisfaction d’avoir été assez éclairés pour adopter une religion qui vengeait en quelque sorte la divinité et l’esprit humain de l’espèce d’humiliation attachée aux superstitions grossières des peuples idolâtres » — Rapprocher cette explication de celle que donne Volney dans son Voyage en Égypte et en Syrie à propos des religieux du mont Sinaï et du discours que lui tient l’un d’eux sur les mobiles de leur vocation. — Ici Portalis et Volney, en les serrant de très près, se touchent.

1219. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

C’est ici que nous rencontrons l’abbé Gerbet à l’origine.

1220. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « La Fontaine. » pp. 518-536

Chez les Orientaux, à l’origine, quand la sagesse primitive s’y déguisait sous d’heureuses paraboles pour parler aux rois, elle pouvait avoir son élévation et sa grandeur ; mais, transplantée dans notre Occident et réduite à n’être qu’un récit tout court qui amène après lui son distique ou son quatrain moral, je n’y vois qu’une forme d’instruction véritablement à l’usage des enfants.

1221. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre V. Le génie et la folie »

Mais si c’est là une description fantastique, si, au lieu de décrire le génie vrai, on n’a décrit que le faux génie, le génie malade et égaré, rien n’est fait, rien n’est prouvé, et il reste toujours à établir comment l’état le plus sain de l’esprit se trouve avoir la même origine que ses maladies les plus déplorables.

1222. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre II : Philosophie politique de Tocqueville »

C’est à M. de Tocqueville qu’il faut attribuer la première origine de cette direction nouvelle de la pensée en France, non pas que les événements n’y aient été pour beaucoup ; mais c’est précisément la supériorité de ce grand esprit d’avoir pensé le premier et avant les événements ce que tant d’autres ne devaient penser qu’après.

1223. (1912) Le vers libre pp. 5-41

On sait aussi qu’après avoir trop servi les formes demeurent comme effacées ; leur effet primitif est perdu, et les écrivains capables de les renouveler considèrent comme inutile de se soumettre à des règles dont ils savent l’origine empirique et les débilités.

1224. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre II : Variations des espèces à l’état de nature »

Il serait difficile de choisir un meilleur exemple de deux formes spécifiquement distinctes ; pourtant elles sont reliées par un grand nombre de formes intermédiaires dont on ne saurait affirmer l’origine hybride ; et de nombreuses preuves expérimentales établissent qu’elles descendent l’une et l’autre de parents communs, et, par conséquent, qu’elles doivent être rangées comme deux variétés. » D’autres passages de l’ouvrage faisant allusion à ce paragraphe ont également été supprimés ou modifiés par l’auteur.

1225. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »

Or, voici un échantillon de celui qu’il a obtenu : « … Dès l’origine, àtâtons, — dit-il, — la vie, en cherchant la force, semblait confusément rêver la future création d’un axe central qui serait l’être un et remplacerait le mouvement.

1226. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre premier. Le problème des genres littéraires et la loi de leur évolution » pp. 1-33

Puis je remarquai que les auteurs les plus vigoureux, les plus originaux, allaient au théâtre ou avaient du moins une tendance à dialoguer fortement leurs romans ; d’autre part, l’élément romantique et lyrique me frappait de plus en plus dans les origines du roman contemporain, jusque chez Flaubert lui-même ; j’esquissai tout naturellement, pour la littérature française du xixe  siècle, la série : lyrisme, épopée, drame.

1227. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XII : Pourquoi l’éclectisme a-t-il réussi ? »

Les philosophes, occupés à satisfaire le besoin du siècle, vérifiaient les idées en les ramenant à leur origine, exilant toutes les notions obscures ou douteuses, reliant les connaissances claires et certaines par une filiation si simple et des notations si exactes, que la philosophie parut une extension de l’algèbre, et que Condillac crut avoir chiffré les opérations de l’esprit.

1228. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Nisard, qu’il veuille ou non se l’avouer, a moins écrit l’histoire de la littérature française que celle de l’origine, de la formation, du progrès et de la chute de la littérature classique, telle que l’a conçue le xviie  siècle. […] Au milieu de la multiplicité de leurs personnages, trois types persistent que l’on trouve dès l’origine dans Molière, que l’on retrouve encore dans Beaumarchais, à la veille de 89, quand déjà les mouvements précurseurs de l’orage agitent l’air : le marquis, le bourgeois et le valet. […] Mais ces œuvres, à leur origine, n’attestent point tant la perversion des idées morales que la dépravation du goût. […] Il a mis ses soins à débrouiller la confusion de nos origines, mais en y portant l’orgueil de race, qui ne l’abandonne même pas alors qu’il juge la politique des Scandinaves ; eût-il touché aux Tartares, un érudit de son caractère n’en eût point parlé de sang-froid. […] Enfin, en 1754, parut le Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes, par Rousseau, « citoyen de Genève ».

1229. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Si je relève ce trait, ce n’est pas pour faire au poète un reproche de vanité, mais c’est parce qu’il est essentiel de noter chez lui l’origine plébéienne. […] Et je n’attache pas plus d’importance qu’il n’en faut au pays d’origine d’un écrivain : deux écrivains peuvent être nés dans le même pays ou dans la même ville, et être extrêmement différents, ou même n’avoir entre eux aucun point commun. Mais si l’influence du pays d’origine, du terroir, est quelque chose de difficile à démêler, il y a une influence qui est très certaine, qu’on voit s’appliquer constamment : c’est l’influence du milieu, l’influence de l’atmosphère dans laquelle on a vécu. […] Ils sont plusieurs dans la littérature qui ont eu le masque du premier consul, et ici c’est en partie l’origine de la réputation littéraire de François Coppée.

1230. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

L’origine et la raison de ce Code, la voici : L’homme est naturellement égoïste et personnel : il se désintéresse parfaitement de ce qui touche les autres. […] Ses sentiments privés, sincères à l’origine, deviennent très vite des sentiments imités, parce qu’il en perçoit tout aussitôt la valeur scénique et que, tandis qu’il s’applique à les rendre avec éclat, il oublie de les éprouver et n’est bientôt plus très sûr qu’ils lui appartiennent. […] Il chasse à l’héritière ; il prétend épouser la fille d’un banquier brésilien dont il sait que l’immense fortune a une origine malhonnête… Mais attendez ! […] En d’autres termes, l’indignation que le duc a montrée tout le long de la pièce contre les infamies que l’argent fait commettre, l’auteur l’en récompense en l’accablant de millions dont il sait que l’origine est très probablement infâme. […] Je ne rappelle pas le mot admirable de Bossuet : qu’« il y a à l’origine de toutes les grandes fortunes des choses qui font frémir ».

1231. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

L’origine créole, marquée d’abord par une propension malheureuse au découragement, s’efface, disparaît presque, grâce à des croisements successifs. […] Il consacre un chapitre à ses origines et à son pays, un autre à sa généalogie et à sa famille, un troisième à sa naissance, à son enfance, à ses études. […] Albert Vandal, avant de mettre la main aux archives qui devaient lui révéler l’origine de l’alliance russe et la sainteté du devoir séculaire que la France, même républicaine, est obligée d’accepter en Orient, M.  […] Max Collignon s’éloigne à regret de ces origines. […] L’origine de nos maux, après tout, est noble.

1232. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — III. (Fin.) » pp. 175-194

Par un examen exact et une application opiniâtre qu’on n’aurait jamais attendue d’un homme d’épée, il se rendit compte de toutes les branches les plus minces et les plus éloignées de recettes et de dépenses ; il allait rechercher chaque nature de denier dans ses sources et origines, et, le suivant dans son cours, ne le perdait point de vue jusqu’à sa destination et son emploi.

1233. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

On raconte que l’aimable fils de Colbert, M. de Seignelay, pour lors âgé de seize ans, et qui étudiait en philosophie au collège de Clermont, ayant lu le livre, en parla à son père, et lui parut singulièrement instruit, d’après cette lecture, de l’origine des impôts et revenus du roi, de la taille, gabelle, paulette, etc., et même de leurs abus et inconvénients, que Mézeray était plus porté à exagérer qu’à diminuer.

1234. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Il était Breton ; il devait à cette origine bien caractérisée des points fixes de résistance dont il ne se départait pas.

1235. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — II. (Fin.) » pp. 322-341

Charles Monselet, ont parlé de lui tour à tour ; il y a à s’instruire sur son compte à leurs discussions et à leurs spirituelles analyses ; mais s’ils me permettent de le dire, pour juger au net de cet esprit assez compliqué et ne se rien exagérer dans aucun sens, j’en reviendrai toujours de préférence, indépendamment de mes propres impressions et souvenirs, à ce que m’en diront ceux qui l’ont connu en ses bonnes années et à ses origines, à ce qu’en dira M. 

1236. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « De la poésie de la nature. De la poésie du foyer et de la famille » pp. 121-138

Cowper voit dans cette disposition et dans ce vœu universel un cri de la conscience qui, longtemps méconnue, mais non abolie, rappelle toute créature humaine à son origine et à sa fin, et l’avertit de sortir du tourbillon des villes, de cette atmosphère qui débilite et qui enflamme, pour revenir là où il y a des traces encore visibles, des vestiges parlants d’un précédent bonheur, et « où les montagnes, les rivières, les forêts, les champs et les bois, tout rend présent à la pensée le pouvoir et l’amour de Celui qui les a faits. » Et dans une description minutieuse et vivement distincte, où il entre un peu trop d’anatomie, mais aussi de jolis traits de pinceau, il donne idée de la manière d’interpréter et d’épeler la création, et il montre qu’ainsi étudié, compris et consacré, tout ce qui existe, loin d’être un jeu d’enfant ou un aliment de passion, ne doit plus se considérer que comme une suite d’échelons par où l’âme s’élève et arrive à voir clairement « que la terre est faite pour l’homme, et l’homme lui-même pour Dieu. » Tout cela est grave et solennel sans doute, il faut s’y accoutumer avec le poète : Cowper, c’est à bien des égards le Milton de la vie privée.

1237. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — II » pp. 159-177

L’auteur indique l’origine du poème, si humble par son objet, si grand et auguste par l’occasion, « car c’est la Beauté qui l’a commandé. » Il rappelle le temps où les rudes ancêtres des Anglais, les Pictes et les Bretons, reposaient sur la dure, au bord des torrents, et la tête appuyée sur le rocher.

1238. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Instruction générale sur l’exécution du plan d’études des lycées, adressée à MM. les recteurs, par M. Fortoul, ministre de l’Instruction publique » pp. 271-288

Jamais, je l’espère bien, une telle négation du passé n’eût pu prendre et réussir absolument en France, dans cette France où le génie littéraire a sa patrie, où la tradition du talent a ses autels, où le sentiment de la beauté latine et de la grandeur romaine a passé si profondément dans notre veine nationale et dans nos propres origines.

1239. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

Ce sont des esquisses au naturel, faites sans idée de satire et selon l’opinion courante : « François de Clermont, évêque comte de Noyon, à qui tout le Vermandois est soumis, tire son illustre origine du tonnerre.

1240. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

les sujets de différends que nous avons eu étalent si minces dans leur origine, que ç’aurait été bien méconnaître les lois de l’amitié que de se brouiller sérieusement pour des choses qui en valaient si peu la peine.

1241. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le baron de Besenval » pp. 492-510

Il est certain, de l’aveu même de Besenval, qu’il ne négligea rien dès l’origine pour conseiller et peut-être pour dominer la femme aimable et trop peu souveraine, pour lui faire prendre goût aux affaires ou du moins au choix des ministres, pour lui préparer un crédit dont sans doute il comptait lui-même user, ne fût-ce qu’en amateur : c’était en tout le rôle qu’il préférait.

1242. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

Rigault nous donnait un ouvrage de littérature sur les anciens et les modernes, où l’origine du travail est entièrement dissimulée ; il est besoin de savoir qu’il y a eu là-dessus débat, conflit, soutenance en Sorbonne, comme disent les gens du métier ; à simple lecture on ne s’en douterait pas.

1243. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Voltaire, par exemple, n’a jamais pu entrer dans l’idée de d’Holbach ou de Diderot, d’une éternité des choses ; cela ne trouve aucune case dans son cerveau pour s’y loger ; il veut absolument quelqu’un qui, à l’origine, ait créé l’univers, et qui, de près ou de loin, continue d’y présider.

1244. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. (Suite et fin) »

Rousset a, dès l’origine, une théorie du caractère et de la fonction de Louis XIV, qui est celle des opposant et des mécontents, et que je ne crois pas très justifiée, si on y regarde de près : « Louis XIV, nous dit-il, avait, comme Philippe II, le goût des détails ; ses ministres encouragèrent ce goût et le poussèrent même à l’excès ; en trompant par la multiplicité des affaires un appétit de travail qui était réel et sérieux, ils l’assouvissaient d’abord par les petites et tenaient les grandes en réserve ; mais toutes lui étaient présentées.

1245. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Les frères Le Nain, peintres sous Louis XIII, par M. Champfleury »

Recherches sur les origines et les variations de la Légende du Bonhomme Misère ; une brochure, in-8° Paris 1861 (Poulet-Malassis).

1246. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

Ducis, avec qui il avait quelque parenté de talent et d’origine, a dit dans un portrait qu’il a donné de lui : « Il aimait passionnément Molière, Montaigne et Shakespeare ; il y trouvait ce fonds immense de naturel, de raison,  de force, de grâce, de variété, de profondeur et de naïveté qui caractérise ces grands hommes ; aussi, était-il né avec un sens exquis et une âme excellente : c’était tout naturellement qu’il voyait juste, comme c’était tout bonnement qu’il était bon. » On est sous Louis XVI, aux premières et belles années, sous un jeune roi plein de mœurs et de bon sens.

1247. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet »

Il était, on le sait, un talent de race : de quelque côté qu’on remonte dans ses origines, on ne voit que peintres et dessinateurs.

1248. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Oeuvres inédites de la Rochefoucauld publiées d’après les manuscrits et précédées de l’histoire de sa vie, par M. Édouard de Barthélémy. »

Tout ce monde-là parlait d’origine la même langue, et la parlait comme sienne, chacun avec sa légère différence d’accent, et sans en demander la permission au voisin.

1249. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. (suite) »

Il avait bien, on le voit, à l’origine et par goût, l’aristocratie du talent.

1250. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

L’autre représentait, à cette date, l’esprit d’entreprise, l’innovation hardie, inventive, l’esprit économique et véritablement démocratique, le besoin de publicité dans sa plénitude et sa promptitude, les intérêts, les affaires, les nombres et les chiffres avec lesquels il faut compter, la confiance qui est l’âme des grands succès, l’appel à tous, l’absence de toute prévention contre les personnes, y compris les personnages dynastiques, l’indifférence aux origines pourvu qu’il y eût valeur, utilité et talent ; il était l’un des chefs de file et des éclaireurs de cette société moderne qui n’est ni légitimiste ni carbonariste, ni jacobine ni girondine, ni quoi que ce soit du passé, et qui rejette ces dénominations anciennes, surannées déjà ; qui est pour soi, pour son développement, pour son progrès, pour son expansion en tous sens et son bien-être ; qui, par conséquent, est pour la paix et pour tout ce qui la procure et qui l’assure, et pour tout ce qu’elle enfante ; qui aurait pris volontiers pour son programme, non pas la revanche des traités de 1815 ou la frontière du Rhin, mais les chemins de fer avant tout.

1251. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite) »

Comparant les ballades de Robin Hood à nos fabliaux et les opposant à ce qui est d’origine française, M. 

1252. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Mlle Eugénie de Guérin et madame de Gasparin, (Suite et fin.) »

M. de Rémusat, en parlant de Mme de Gasparin48, a été surtout frappé de voir combien ses ouvrages différaient de ses origines, et combien le talent de l’auteur ressemblait peu à ses opinions, à ses croyances premières, toutes calvinistes et genevoises.

1253. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre »

Le grief de Saint-Simon contre le duc de Noailles, quoiqu’il semble se ramifier sous cette plume exubérante en récriminations touffues et infinies, est unique et simple à l’origine.

1254. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par le chevalier d’Arneth »

Elle avait besoin d’être pressée, et j’avais le plaisir de voir qu’elle prenait souvent le bon parti… » Voilà la véritable Marie-Antoinette, celle, à l’origine, dont la personne avait du charme, mais dont l’esprit n’avait certes rien du prodige.

1255. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « CHRISTEL » pp. 515-533

Mieux il connut Mme M… et ses origines, et moins il prévit d’obstacles insurmontables à ses désirs dans sa propre famille à lui.

1256. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre premier. Les sensations totales de l’ouïe et leurs éléments » pp. 165-188

Nous sommes au point central de la connaissance, sorte de nœud placé entre la tige infiniment ramifiée et la racine infiniment ramifiée, enfermant dans son étroite enceinte l’origine des fibres qui, en haut, en bas, par leur multiplication et leur arrangement, constituent la plante entière. — Mais, justement parce que nos sensations sont les éléments dont se compose le reste, nous ne pouvons les décomposer comme le reste ; nous ne trouvons pas d’éléments à ces éléments.

1257. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIIe entretien. Tacite (1re partie) » pp. 57-103

« Je ne me vanterai pas ici de la noblesse de mon origine ni de l’irréprochabilité de ma vie.

1258. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 193-236

CCLXXII Enfin, monsieur, nos deux figures amenaient trop de foule dans la rue, et la supérieure me fit venir pour me dire que l’enfant et moi nous étions trop beaux à présent pour rester plus longtemps à Livourne, que cela pourrait donner lieu à de nouveaux bruits, bien qu’il n’y eût rien à me reprocher que l’enfant, dont tout le monde ne connaissait pas l’origine ; que Hyeronimo n’avait plus que six semaines pour achever sa peine, après quoi il pourrait revenir en liberté rejoindre, dans notre montagne, sa femme, son fils, sa mère et son oncle, et qu’il convenait que je disparusse immédiatement de Livourne, où ma jeunesse et ma figure faisaient trop de bruit et de scandale.

1259. (1892) Boileau « Chapitre VI. La critique de Boileau (Fin). La querelle des anciens et des modernes » pp. 156-181

Il ne faut pas oublier cependant que l’Art poétique est le terme d’une évolution commencée avant Descartes, et par conséquent hors de son influence : il est l’expression complète de l’esprit classique, qui n’a point son origine et sa cause dans l’esprit cartésien ; mais l’esprit classique et l’esprit cartésien sont deux effets parallèles et deux manifestations formellement différentes d’une même cause, d’un certain esprit général qui s’est trouvé formé au commencement du xviie  siècle d’une association d’éléments et par un concours d’influences dont je n’ai pas ici à tenter l’analyse.

1260. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre I. La tragédie de Jodelle à Corneille »

Le drame, si précis, si positif, si raisonnable, s’enveloppe d’une grâce chevaleresque par où le sujet révèle son lieu d’origine.

1261. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Le père Monsabré »

Une série ininterrompue de témoignages nous atteste l’existence de la confession depuis l’origine du christianisme.

1262. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le Livre des rois, par le poète persan Firdousi, publié et traduit par M. Jules Mohl. (3 vol. in-folio.) » pp. 332-350

Puisque tu es né d’une noble race, fais-moi connaître ton origine ; ne me cache pas ton nom, puisque tu vas me combattre : ne serais-tu pas Roustem ?

1263. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « La Mare au diable, La Petite Fadette, François le Champi, par George Sand. (1846-1850.) » pp. 351-370

Avec un talent du premier ordre et tel qu’on n’en trouverait pas de supérieur en notre littérature dès l’origine, elle semble craindre que ce talent, dans son activité et dans sa puissance, ne manque de sujet, ne manque de pâture.

1264. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

Je distingue, à l’origine, un article de lui sur Gil Blas.

1265. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres de la marquise Du Deffand. » pp. 412-431

Celle-ci se rattache par ses origines à l’époque de Louis XIV, à cette langue excellente qui en est sortie.

1266. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits de Fénelon. (1850.) » pp. 1-21

Ce jeune prince, que Saint-Simon nous montre si hautain, si fougueux, si terriblement passionné à l’origine, si méprisant pour tous, et de qui il a pu dire : « De la hauteur des cieux il ne regardait les hommes que comme des atomes avec qui il n’avait aucune ressemblance, quels qu’ils fussent ; à peine Messieurs ses frères lui paraissaient-ils intermédiaires entre lui et le genre humain » ; ce même prince, à une certaine heure, se modifie, se transforme, devient un tout autre homme, pieux, humain, charitable autant qu’éclairé, attentif à ses devoirs, tout entier à sa responsabilité de roi futur ; et cet héritier de Louis XIV ose proférer, jusque dans le salon de Marly, ce mot capable d’en faire crouler les voûtes, « qu’un roi est fait pour les sujets et non les sujets pour lui ».

1267. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mme du Châtelet. Suite de Voltaire à Cirey. » pp. 266-285

Son secrétaire Longchamp nous a raconté dans le plus grand détail la manière dont il prit dès l’origine toute cette aventure, sa colère dès l’abord et sa fureur de se voir trompé, puis sa résignation à demi risible, à demi touchante.

1268. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Balzac. » pp. 443-463

Comme romancier, ses caractères sont souvent bien saisis à l’origine, bien dessinés ; mais ils tournent vite à un certain idéal qui rentre dans l’école de Rousseau, et qui touche au systématique.

1269. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Étienne Pasquier. (L’Interprétation des Institutes de Justinien, ouvrage inédit, 1847. — Œuvres choisies, 1849.) » pp. 249-269

La partie politique commence avec le IVe livre des Lettres de Pasquier : on y peut suivre l’origine des troubles (1560), l’invasion, les progrès, les intermittences et redoublements successifs de cette fièvre religieuse et civile.

1270. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Histoire du chancelier d’Aguesseau, par M. Boullée. (1848.) » pp. 407-427

Dès l’origine, on le voit attentif à ne donner dans aucun extrême ; il s’oppose aux excès du jansénisme, mais il ne s’opposait pas moins énergiquement alors à ce qu’il croyait dangereux du côté de la puissance ultramontaine.

1271. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. » pp. 103-122

L’irritation où le jeta cette querelle, injuste à l’origine, l’engagea dans une série de disputes et de chamailleries indignes, où il se compromit de plus en plus.

1272. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — I. » pp. 84-104

On a essayé de dire qu’il y avait désaccord de vues politiques dès l’origine entre Carrel et ses deux amis : le plus simple examen, la lecture des articles que Carrel inséra dans le journal durant toute cette année 1830, avant et depuis les événements de Juillet, suffit pour détruire cette assertion.

1273. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le président de Brosses. Sa vie, par M. Th. Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M. Colomb, 1836. » pp. 85-104

De telles conceptions pourtant sur les origines et la fabrique intérieure des choses et sur les méthodes humaines naturelles, témoignent d’un esprit qui, de bonne heure, selon l’expression de Buffon, s’était trouvé porté au plus haut point de la métaphysique des sciences, et en avait occupé les sommets : de là sa vue s’étendait sur l’ensemble, et les détails se rangeaient à ses yeux sous de certaines lois.

1274. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1873 » pp. 74-101

Il est d’origine hongroise.

1275. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1880 » pp. 100-128

Samedi 23 février Les juives gardent de leur origine orientale, une nonchalance particulière.

1276. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre III. L’art et la science »

Qu’est-ce que le genre humain depuis l’origine des siècles ?

1277. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

Nous l’avons dit, malgré le bas-bleu, la blouse, la casquette, le cigare, les défis à, l’opinion chrétienne, Mme Stern, qui a tué son sexe autant qu’elle a pu dans sa personne, a pourtant gardé la chasteté de je ne sais quel goût ; elle n’a pu perdre je ne sais quelle aristocratie, et cette dernière marque de son origine doit la faire cruellement souffrir, quand elle reprend une thèse tombée si bas que personne ne la relève plus.

1278. (1900) La province dans le roman pp. 113-140

L’autre dira : — Je suis tout étourdi par cet air si vif ; nous autres Parisiens, vous comprenez… Les plus ingénieux envelopperont leur certificat d’origine civilisée dans un compliment pour la campagne ou la mer.

1279. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre III : M. Maine de Biran »

Avant de chercher si loin et avec tant de peine la nature de la force et l’origine de son idée, il fallait analyser le sens du mot qui l’exprime.

1280. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

Il remonta à l’origine et à la première institution de la chevalerie, et la représenta comme une institution politique, militaire et sacrée, aussi nécessaire pour la défense que pour le gouvernement des États, et qui demandait dans un guerrier l’accord de la probité et du courage, des vertus et de l’honneur.

1281. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

Richard Fleury et Révoil, bien élevés, très-retenus dans leurs discours et habituellement couverts de vêtements très-propres, faisaient honneur à la bonne bourgeoisie et au gros commerce lyonnais, d’où ils tiraient leur origine. […] Étienne ne conçut aucune défiance de ce dernier, mais, s’il ne redouta pas l’homme, il jugea assez bien de la frivolité et surtout de l’incohérence de ses opinions tant morales qu’esthétiques, et dès l’origine, il conseilla à son ami Lullin de ne pas agir légèrement à propos des engagements qu’on pourrait lui faire prendre. […] De son côté, Lullin ne faisait aucune concession : selon lui, l’art chez les modernes était dans une voie absolument fausse, en sorte que pour le traiter il fallait rigoureusement le reprendre à son origine grecque, ou y renoncer complétement. […] Mais avant de passer à la seconde, celle où, devenu homme public, il prit part à la révolution, il importe de rechercher d’abord quelle est l’origine du projet de réforme dans les arts auquel le peintre a obéi depuis 1775 jusqu’en 1789, et de déterminer jusqu’à quel point il en a saisi l’esprit et l’importance pendant cet espace de temps. […] Telle fut l’origine du Musée des monuments français, qu’un sentiment religieux mal entendu fit détruire pendant la restauration.

1282. (1929) La société des grands esprits

Mais il avait, comme l’a dit Sainte-Beuve, le « génie des origines », qui a été la grande nouveauté et l’éminente conquête de la critique romantique, depuis Herder et F. […] Bien que ce fût d’origine un juif portugais, la Hollande a, en quelque sorte, mérité Spinoza. […] Le même amour se retrouve à l’origine de toutes les mythologies, chez les dieux et les héros. […] » Et l’on a pensé que ce culte pour « deux divinités ennemies » était l’origine des incertitudes et des incohérences où se débattait son imagination inquiète. […] Qui ne connaît au moins de réputation ses études sur les Origines de l’alchimie, les Anciens alchimistes grecs, la Chimie au moyen-âge (alchimie syriaque et arabe) ?

1283. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

L’origine s’en perd dans la nuit des temps, et il faut peut-être y voir des mythes solaires, remontant aux âges primitifs, suivant la théorie de l’anthropologiste André Lefèvre, suivie de très près par Anatole France dans le Dialogue sur les contes de fées, qui termine le Livre de mon ami. […] Contre la tyrannie jacobine, imitée de la cité antique d’après lui, Taine invoque deux sentiments modernes, celui de la conscience, et celui de l’honneur, dont le premier serait d’origine chrétienne, le second d’origine féodale. […] Taine était de ceux que Flaubert estimait (malgré de fortes réserves sur les Origines de la France contemporaine). […] Mais les origines de sa vocation politique montrent bien que ce ne fut jamais un véritable intellectuel. […] Et cet idéalisme remonte à la plus haute antiquité, aux origines de la pensée philosophique, attendu que la philosophie ne résout peut-être rien, mais consiste essentiellement à mettre tout en question.

1284. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

et le mouvement de dissolution des croyances non seulement religieuses, mais morales, a son origine dans leurs ouvrages d’une si stoïque austérité26 ! […] Inconsciemment cet honnête homme trompa le monde sur la vraie portée de ses doctrines et de son esprit, et la méprise alla si loin qu’on vit en lui, critique réservé et prudent du darwinisme, l’inventeur de la théorie des origines simiennes de l’homme27 ! […] Un mystère plane sur ses origines. […] Les origines du romantisme sont multiples et diffuses. […] Sir John Lubbock raconte, dans une leçon sur la condition primitive de l’homme et l’origine des langues, que plusieurs peuplades de la Polynésie n’ont qu’un mot pour exprimer bon et bien, mauvais et mal.

1285. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Comme eux, il reproche aux chefs de la démocratie la modestie de leur origine et trouve extrêmement plaisant que Lysiclès ait vendu des moutons et que Hyperbolos ait fabriqué des lampes. […] Combien plus justement le pourrait-on dire de l’auteur des Etudes d’histoire religieuse et de l’Histoire des origines du christianisme ! […] A l’origine, les Grecs n’admettaient dans les fictions de leurs livres ou de leur théâtre que des dieux, des demi-dieux, des rois, ou des hommes supérieurs par quelque côté à l’humanité réelle. […] Et ce fut, à l’origine, une race extrêmement noble, une race pastorale et guerrière. […] Si l’on était un peu strict sur les origines, il n’y aurait que les Beaucerons, dont je suis, qui seraient sérieusement français.

1286. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

Les origines ne lui gâtent point les résultats, par la simple raison qu’il ne caractérise aucun phénomène du corps ou de l’âme d’après les idées du Bien et du Mal. […] … À cet ennui morbide, il est bien des causes diverses, et la plupart du temps une exorbitante dépense de forces en est l’origine. […] Celui qui étudie dans les écrivains de la génération précédente les origines de quelques-unes des tendances et des idées de la génération, actuelle doit donc se préoccuper de M.  […] Une telle vision se retrouve à l’origine de chaque race, mais l’œuvre de la vie sociale est de nous en distraire. […] En d’autres termes, dans quelle mesure l’esprit latin peut-il admettre des idées d’origine germanique sans souffrir dans sa constitution intime ?

1287. (1921) Esquisses critiques. Première série

Dans une catégorie plus spéciale, sous le coup d’un mouvement d’origine anglaise, se manifestait dans les arts décoratifs un courant de rénovation. […] Il dispose de deux cent quatre-vingt-sept épithètes pour le mot offrande2, et raille très cruellement3 ceux qui ignorent que cachalong est le nom (d’origine mongolique) d’une certaine chalcédoine. […] * *    * Certains esprits tenteraient d’expliquer ce dernier trait de l’auteur par ses origines intellectuelles. […] Le spectateur attentif le remarque et s’étonne de ne le pas voir plus nettement mis en lumière par la critique, car il est certainement à l’origine de la gêne insurmontable et du déplaisir profond que l’on ressent en présence de ces œuvres. […] Montfort se trouve exprimé dans les Marges, la revue qu’il a fondée, et spécialement dans les numéros qui parurent depuis l’origine jusqu’en 1906, alors qu’il assumait à lui seul, selon le dessein qu’en ce temps il avait conçu, tout le poids de la rédaction.

1288. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

. —  Tout ce qu’il a fait a été fait pour l’homme, comme vous le verrez prochainement115. » C’est là un poëme, vous ne vous en doutiez guère ; appelez-le sermon, c’est son vrai nom ; il continue, bien divisé, bien allongé, limpide, et vide ; la littérature qui l’entoure et lui ressemble témoigne de son origine par son bavardage et sa netteté. […] La Renaissance et la Réforme, qui sont les deux explosions nationales, sont encore lointaines, et la littérature du temps va garder jusqu’au bout, comme la haute société anglaise, l’empreinte presque pure de son origine française et de ses modèles étrangers. […] Guizot, Origine du système représentatif en Angleterre, pages 297-299.

1289. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

En sorte que le surcroît d’amertume dont fut abreuvée sa vieillesse eut pour origine un sourire de femme et quelques clins d’yeux. […] Ce vieux type du matamore, du tranche-montagne, contemporain des origines mêmes du théâtre, qui a commencé par s’appeler miles gloriosus et qui a fini par s’appeler Tartarin de Tarascon, est resté gai, invinciblement. […] Et cela pourrait être vrai, si la farce se passait ailleurs que dans la rue, si Molière nous introduisait seulement un peu dans le ménage de Georges et d’Angélique et nous indiquait au moins, dans les rapports habituels des deux époux, les effets de leur différence d’origine et d’éducation. […] Brunetière, ils ne font exactement que « subir », supporter, trembler, et ils sont, ensemble ou tour à tour, invinciblement mus par des désirs obscurs dont l’origine et la formation leur échappent, et totalement accablés par les impressions qui leur viennent des choses environnantes. […] Ce qui d’ailleurs n’empêchera pas cette fâcheuse maréchale Pipelet de rappeler aux princesses, un peu plus loin, leurs origines et « les bienfaits de la Révolution » dans un couplet de théâtre très soutenu et très travaillé… Mais qu’importe ?

1290. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

Au premier coup d’œil, on se sent dans une ville d’espèce unique, bâtie subitement et tout d’une pièce, comme une médaille d’apparat frappée à un seul exemplaire et tout exprès : sa forme est une chose à part, comme aussi son origine et son usage. […] Aux yeux du prince, l’absence serait une marque d’indépendance autant que d’indifférence, et la soumission, aussi bien que l’empressement, lui est due. — À cet égard, il faut voir l’institution dès son origine.

1291. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

« S’il se développe en raison de son origine, il deviendra un homme hardi, puissant et très-noble, fort et bien fait. […] Rendre à une race son origine, c’est lui rendre son histoire.

1292. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

Il faut bien tolérer les sectes à cause de leur extension, bien que l’État doive les arrêter à leur origine ; mais quant à les admettre aux emplois publics par le rappel du Test, Swift croit réduire aisément à l’absurde les défenseurs de ce principe en leur montrant que cette admission, réclamée par les Dissidents protestants, devrait logiquement s’étendre « aux Papistes, aux Athées, aux Mahométans, aux Païens et aux Juifs ». […] La religion chrétienne, dans son origine, fut présentée aux Juifs et aux païens sans cet article de la divinité du Christ ; ce qui autant que je me le rappelle est observé par Érasme ; il dit que c’était une nourriture trop forte pour des enfants24.

1293. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIVe entretien. Épopée. Homère. — L’Odyssée » pp. 445-524

Dès que brillera l’aurore, allons donc ensemble au lavoir, où je vous accompagnerai pour vous aider, afin que tout se fasse plus vite ; car maintenant, songez-y, vous n’avez pas longtemps à rester vierge ; les plus riches d’entre les Phéaciens vous recherchent en mariage, parce que vous êtes d’une illustre origine. […] Ce n’est pas seulement le plus beau poème de paysage qui existe dans toutes les langues ; c’est le cours le plus complet, le plus vivant et le plus familier de morale qui ait jamais été chanté aux hommes depuis l’origine du monde.

1294. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre IV. De la pluralité des temps »

. — Confusion qui est à l’origine de tous les paradoxes. […] Mais on voit l’origine de la confusion.

1295. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Croce reproche à D’Annunzio, dans les termes que j’ai cités plus haut, a donc des origines plus profondes et des conséquences beaucoup plus graves que M.  […] Issue en bonne partie de fêtes religieuses, puis nourrie de récits légendaires, la tragédie grecque a gardé toujours (plus ou moins, selon les temps et les poètes) des traces sensibles de ses origines lyriques et épiques.

1296. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

En attendant, il cause avec son ami, il lui parle de ce qui l’intéresse le plus, de sa chère fondation, de cette École militaire, pour laquelle Duverney rencontrait à l’origine tant d’obstacles.

1297. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — I. » pp. 325-345

C’est, on le voit, un Français qui n’est pas tout à fait du Centre ni de l’Île-de-France, mais qui se sent des frontières et qui a ses origines et ses alliances du côté des Villes libres.

1298. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

Frappé de bonne heure des beautés d’Homère et mécontent des infidélités de Pope, il s’appliqua (lady Austen encore, à l’origine, l’y poussant) à faire en vers blancs une traduction complète et fidèle de L’Iliade et de L’Odyssée, ce qui lui prit de bien longues années.

1299. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235

Je n’oserais répondre qu’un peu d’épicuréisme bien entendu ne s’y soit point glissé à l’origine.

1300. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

Il n’y oublia pas les anecdotes malignes, et chères à toutes les oppositions d’alors, sur les origines et les antécédents de la dynastie qui occupait le trône depuis 1830, et de ceux qui y adhéraient.

1301. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — IV » pp. 103-122

Elle avait du goût pour Villars, et aujourd’hui que toutes les fantasmagories, les amas de sottises et d’horreurs contre Mme de Maintenon sont tombés, c’est assurément une bonne note pour lui que cette amitié constante et cet appui, quelle qu’en soit l’origine première.

1302. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — II — Vauvenargues et le marquis de Mirabeau » pp. 17-37

Mirabeau, à l’origine, admire plus Vauvenargues qu’il ne le connaît, et il se le figure plus philosophe ou moins ambitieux qu’il ne l’est en réalité : il lui fait part de ses sentiments tumultueux en ces années où il hésite encore entre plusieurs carrières, et il paraît envier de loin sa tranquillité d’âme, les jours où il ne la stimule pas : L’ambition, lui dit-il, me dévore, mais d’une façon singulière : ce n’est pas les honneurs que j’ambitionne, ni l’argent, ou les bienfaits, mais un nom, et enfin d’être quelqu’un ; pour cela, il faut être dans un poste.

1303. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres, publiées par M. de Falloux. »

Une des amies de jeunesse de Mme Swetchine était Mlle Roxandre Stourdza ; d’origine grecque, l’une des demoiselles d’honneur de l’impératrice.

1304. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

Le nom de Mme de Boufflers est étroitement lié à un épisode célèbre de l’histoire littéraire de son temps, à une querelle qui fit grand bruit dans le XVIIIe siècle, celle de Hume et de Rousseau, et il est impossible d’exposer au complet ce démêlé bizarre, sans l’y rencontrer à l’origine comme la cause occasionnelle principale, et à la fin comme l’arbitre ou le juge le plus équitable entre les deux contendants.

1305. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite et fin.) »

Elle est très-bien écrite et très-touchante : je m’en laissais attendrir, mais je me suis rappelé sa conduite avec feu la Demoiselle (Mlle de Lespinasse), et mon cœur s’est fermé. » Nous tenons, par cet aveu, la cause et l’origine de la prévention.

1306. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid(suite et fin.)  »

Viguier a fait plus : dans un travail comparatif d’une exquise finesse, et qui suppose la connaissance la plus délicate des deux idiomes, il a essayé de nous faire pénétrer dans le mystère de la végétation et de la transfusion de la sève ; il a étudié et injecté à l’origine jusqu’aux moindres fibres et aux moindres vaisseaux capillaires.

1307. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

Pourtant, dès l’origine, quand Frank s’était égaré jusqu’à s’écrier : Tout nous vient de l’orgueil, même la patience : L’orgueil, c’est la pudeur des femmes, la constance Du soldat dans le rang, du martyr sur la croix.

1308. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Un journal, une revue dont l’établissement porterait sur des principes, et dont le cadre comprendrait une élite honnête, est un idéal auquel dès l’origine il a été bien de viser, et auquel ici même187 on n’a pas désespéré d’atteindre.

1309. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Gresset, dans son séjour d’Amiens, s’était extrêmement préoccupé, comme font volontiers les écrivains retirés en province, du néologisme qui s’introduisait en quelques branches du langage : « Il avait été frappé justement, mais beaucoup trop, dit Garat dans sa Vie de Suard, du ridicule d’une vingtaine de mots qui avaient pris leurs origines et leurs étymologies dans les boutiques des marchandes de modes, même dans les boutiques des selliers. » Il en forma comme le tissu de son discours ; toutes ces locutions exagérées dont il s’était gaiement raillé vingt-cinq ans auparavant dans le rôle du jeune Valère : Je suis comblé, ravi, je suis au désespoir, Paris est ravissant, délicieux, il les remit là en cause, il fit d’une façon maussade comme la petite pièce en prose à la suite du Méchant ; et tandis que Suard plaidait avec tact pour la raison, alors dans sa fleur, et pour la philosophie, Gresset souligna pesamment des syllabes, anticipant l’office que nous avons vu depuis tant de fois remplir à feu M.

1310. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN DERNIER MOT sur BENJAMIN CONSTANT. » pp. 275-299

Il nous a semblé que, sans faire violence à la lettre et à l’esprit de ces documents, il n’était pas difficile d’y surprendre, d’y noter déjà dans leurs origines et leurs principes la plupart des misères, des contradictions et des défaillances qui n’avaient que trop éclaté plus tard, au su et vu de tous, dans cette fine nature.

1311. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre V. Des ouvrages d’imagination » pp. 480-512

L’image de l’Amour prenant les traits d’Ascagne pour enflammer Didon en jouant avec elle, peint-elle aussi bien l’origine d’un sentiment passionné, que les vers si beaux qui nous expriment les affections et les mouvements que la nature inspire à tous les cœurs ?

1312. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre V. Transition vers la littérature classique — Chapitre I. La littérature sous Henri IV »

Du Haillan fait imprimer en 1570 son Histoire de France (depuis les origines).

1313. (1890) L’avenir de la science « XIII »

Presque toutes les littératures ont à leur origine le modèle de leur perfection.

1314. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVII. Rapports d’une littérature avec les littératures étrangères et avec son propre passé » pp. 444-461

De même que des mots comme tunnel ou budget ont été portés par elle en Angleterre avant d’en être rapportés avec un son et un sens nouveaux, de même certaines doctrines parties de chez elle ont fait de si longs voyages et se sont si bien transformées sur la route qu’à leur retour dans leur contrée d’origine elles ont paru avoir la saveur de l’inconnu.

1315. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XII »

M. de Ryons devine, par des procédés analogues, que madame de Simerose est d’origine étrangère et qu’elle est une honnête femme, quoique séparée de son mari, par un accident qui échappe à sa seconde vue.

1316. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mlle de Lespinasse. » pp. 121-142

Malgré sa tendre amitié pour d’Alembert, amitié qui fut sans doute un peu plus à l’origine, on peut dire que Mlle de Lespinasse n’aima que deux fois dans sa vie : elle aima M. de Mora et M. de Guibert.

1317. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur Bazin. » pp. 464-485

À ce morceau sur Bussy il faut joindre ce qu’il a écrit sur Molière dans la Revue des deux mondes : il y détruit quelques erreurs traditionnelles répétées par tous les biographes ; il rectifie des dates et ajoute aux faits connus sur les origines du grand poète quelques faits nouveaux.

1318. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon. » pp. 270-292

Prenons-le à l’origine de ses mémoires.

1319. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Fontenelle, par M. Flourens. (1 vol. in-18. — 1847.) » pp. 314-335

C’est ainsi que cette raison éclairée et saine avait fini par triompher chez elle-même d’un goût qui était si malsain à l’origine, et par en tirer un parti tout à fait heureux.

1320. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Théodore Leclercq. » pp. 526-547

Représentons-nous bien ce qu’était le proverbe dramatique à l’origine et dans le véritable esprit du genre.

1321. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Saint-Évremond et Ninon. » pp. 170-191

On a fort abusé depuis du mot distingué ; nous le saisissons ici à son origine, ou du moins dans son acception la plus récente.

1322. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Jasmin. (Troisième volume de ses Poésies.) (1851.) » pp. 309-329

De tels exemples, où tant de sentiments délicats et généreux se confondent des deux parts dans un sentiment religieux supérieur, semblent ramener la poésie à ses plus nobles origines et ne se peuvent raconter sans émotion.

1323. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire des travaux et des idées de Buffon, par M. Flourens. (Hachette. — 1850.) » pp. 347-368

Dans un Discours sur la théorie de la terre, il cherchait à déterminer au préalable la structure et le mode de formation de ce globe terrestre, théâtre de la vie des animaux et de la végétation des plantes ; il cherchait, d’après les grands faits géologiques alors connus, à en fixer les révolutions successives dès l’origine jusqu’à son état de consistance et de composition actuelle.

1324. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — I. » pp. 471-493

Fidèle, en outre, au plan que nous nous sommes proposé dès l’origine, nous ne perdrons jamais de vue le précepte de Tacite : Praecipuum munus Annalium… « Mon dessein, disait Tacite en parlant des délibérations du Sénat sous Tibère, n’est pas de rapporter tous les avis des sénateurs ; je me borne à ceux qui offrent un caractère remarquable d’honneur ou d’opprobre, persuadé que le principal objet de l’histoire est de préserver les vertus de l’oubli, et de contenir par la crainte de l’infamie et de la postérité les discours et les actions vicieuses. » Ce fut le programme de Mallet, programme d’historien encore plus que de journaliste, a-t-on dit avec justesse.

1325. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Œuvres de Louis XIV. (6 vol. in-8º. — 1808.) » pp. 313-333

Plus tard, et bientôt, il l’outrepassera ; mais, à l’origine, il ne fit que le remplir en perfection et dans une justesse grandiose.

1326. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) «  Mémoires de Gourville .  » pp. 359-379

Gourville ne fait rien pour dissimuler ses origines ; il avait porté la livrée, une casaque rouge avec des galons ; il ne s’en vante ni ne s’en excuse.

1327. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — II. (Suite et fin.) » pp. 341-361

Ce Simple discours fut incriminé : « Sachez, avait-il dit, qu’il n’y a pas en France une seule famille noble, mais je dis noble de race et d’antique origine, qui ne doive sa fortune aux femmes : vous m’entendez. » C’était là une impertinence historique, et qui parut attentatoire à tout l’ordre de la monarchie.

1328. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — I. » pp. 41-62

Les premiers écrits qu’on a de lui sont des discours qu’il composa pour l’Académie de Bordeaux, dont il fut membre dès 1716 : le talent s’y montre ; on y surprend même à son origine la forme qu’affectionnera Montesquieu, l’image ou l’allusion antique appliquée à des objets et à des idées modernes.

1329. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

C’est plaisir pour nous d’aborder et d’étudier le grand homme d’après ces documents nouveaux et complets qui nous le montrent à ses origines et à tous les degrés de sa fortune.

1330. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — I. » pp. 329-349

Cet homme distingué était né à Genève, le 30 septembre 1732, d’un père professeur de droit public qui, né à Custrin en Prusse, était venu s’établir dans la ville de Calvin, et qui tirait lui-même son origine d’une famille irlandaise.

1331. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — I. » pp. 455-475

Vous que je compte au nombre de ces derniers, vous voudrez bien vous persuader de plus en plus que vous trouverez en moi tout ce qu’Oreste trouva jamais dans Pylade… Par ces derniers mots, et à la veille de l’exécution, Frédéric se montrait fidèle à ce qu’il disait à son ami dès l’origine de leur liaison, et à ce qu’il n’avait cessé de lui répéter : Si jamais je puis être le moteur de vos destinées, je vous garantis que je n’aurai d’autre soin que celui de vous rendre la vie aussi agréable qu’il me sera possible.

1332. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Ivan Tourguénef »

L’obscur passé leur est l’origine des maux qui, ayant commencé peuvent cesser d’être, et quant à la mort même, elle leur apparaît comme la condition essentielle de la durée prospère de l’espèce, qui ne saurait subsister utilement que par la destruction de ses représentants momentanés, comme le corps ne vit que par l’usure de ses cellules.

1333. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre II : Rapports de l’histoire de la philosophie avec la philosophie même »

Tout esprit quelque peu réfléchi aura été frappé de ce fait, qu’un certain nombre d’hypothèses ou conceptions systématiques se sont produites de très-bonne heure relativement à l’origine et à la fin des choses, à la nature et à la destinée de l’homme, que ces conceptions, toujours à peu près les mêmes, quoique chacune avec de notables développements, se sont reproduites aux époques les plus diverses, et qu’elles paraissent toutes à peu près aussi durables et aussi nécessaires les unes que les autres.

1334. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Saint-Simon »

Il n’est pas moins certain qu’il y a eu divers bâtards de princes, de seigneurs et de particuliers qui se sont élevés, par leur mérite, au-dessus du sort de leur origine, et qui ont été revêtus de biens et d’emplois et quelques-uns même d’éclatants ; mais, si on les examine, on les trouvera inhabiles à tous autres biens qu’à ceux de la fortune, et que parmi tout le lustre acquis par leur mérite et la protection de leurs parents, les lois n’ont pas fléchi en leur faveur… De là ces noms si communs dans les plus considérables illégitimes, le bâtard de Bourbon, le bâtard d’Orléans, le bâtard de Rubempré, et tant d’autres de princes, de seigneurs et de particuliers, appelés ainsi de leur temps, sans qu’ils eussent d’autres dénominations, par laquelle ils sont transmis jusqu’à nous dans les histoires. » Tel est, pour le mâle et pratique esprit de Saint-Simon, le point de départ du Mémoire sur les légitimés.

1335. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Innocent III et ses contemporains »

Ainsi, par exemple, de ce que certains esprits distingués dans la littérature ou dans la science ont, comme Hurter, malgré leur origine et leur éducation protestante, manifesté une admiration sincère pour l’organisation catholique telle que le Moyen Âge l’a conçue et réalisée, est-ce un motif légitime d’induire qu’il y a une tendance très animée vers le catholicisme dans la patrie de ces esprits, et que cette tendance mène droit à une révolution ?

1336. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Henri Heine »

En vérité, on ne le répétera jamais assez : qu’était donc Heine à l’origine pour avoir résisté vingt-cinq ans à la philosophie hégélienne, pour être resté si longtemps dans les bras de cette Goule du Néant et n’y avoir pas été dévoré jusqu’à la dernière fibre, — la fibre harmonieuse de ce cœur de poète qui sait chanter sous la morsure de tous les vautours de la vie ?

1337. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre v »

Ce sont surtout les 1er, 2e, 3e, 4e et 8e zouaves, constitués en Algérie, qui les ont encadrés à l’origine.

1338. (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387

Essayons, puisque le comique est un élément damnable et d’origine diabolique, de mettre en face une âme absolument primitive et sortant, pour ainsi dire, des mains de la nature.

1339. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre III. “ Fantômes de vivants ” et “ recherche psychique ” »

Sur cette force nous sommes sans action, justement parce que notre science de l’esprit est encore dans l’enfance ; et c’est pourquoi les savants n’ont pas tort quand ils reprochent au vitalisme d’être une doctrine stérile : il est stérile aujourd’hui, il ne le sera pas toujours ; et il ne l’eût pas été si la science moderne, à l’origine, avait pris les choses par l’autre bout.

1340. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

Le poëte lyrique, avec son autorité sainte, dans les fêtes et les jeux sacrés de la Grèce, est le conseiller de la patrie commune, le messager d’alliance entre les villes de même origine, de même noblesse hellénique, entre les métropoles et les colonies devenues indépendantes et souveraines à leur tour.

1341. (1902) Propos littéraires. Première série

Henry Michel qui m’a le plus frappé est celle où il dit : « Peu importe que l’Individualisme ait son origine dans une déviation mystique ; il s’est produit, il s’est proposé à la raison, à la conscience. […] Remarquez, du reste, que c’est un retour aux origines mêmes de l’Individualisme, et à sa source la plus pure. […] Les uns sont exclusivement destinés à relier les cellules en masses compactes et cohérentes et sont par eux-mêmes amorphes et indifférents ; ce sont l’origine, le territoire, l’opinion, la religion, la sociabilité, les traditions, la langue. […] Cette doctrine a eu contre elle la question des origines et la façon étourdie dont Rousseau l’avait posée. […] Voici : « Les classes inférieures ont eu beau se civiliser : l’art, qui, à l’origine, n’a pas été fait pour elles, leur est toujours inaccessible.

1342. (1865) Introduction à l’étude de la médecine expérimentale

Si les faits qui servent de base au raisonnement sont mal établis ou erronés, tout s’écroulera ou tout deviendra faux ; et c’est ainsi que, le plus souvent, les erreurs dans les théories scientifiques ont pour origine des erreurs de faits. […] Peut-être aurai-je occasion de m’expliquer ailleurs sur ce sujet ; pour le moment, je me bornerai à dire que, suivant moi, toutes ces erreurs ont leur origine dans une confusion perpétuelle que l’on fait entre les productions littéraires ou artistiques et les productions de la science, entre la critique d’art et la critique scientifique, entre l’histoire de la science et l’histoire des hommes. […] Le médecin qui est jaloux de mériter ce nom dans le sens scientifique doit, en sortant de l’hôpital, aller dans son laboratoire, et c’est là qu’il cherchera par des expériences sur les animaux à se rendre compte de ce qu’il a observé chez ses malades, soit relativement au mécanisme des maladies, soit relativement à l’action des médicaments, soit relativement à l’origine des lésions morbides des organes ou des tissus. […] Mais je fus immédiatement conduit à voir que la théorie sur l’origine du sucre chez les animaux, qui me servait de point de départ, était fausse. […] Alors, j’abandonnai tout aussitôt toutes mes hypothèses sur la destruction du sucre, pour suivre ce résultat inattendu qui a été depuis l’origine féconde d’une voie nouvelle d’investigation et une mine de découvertes qui est loin d’être épuisée.

1343. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Ce ne sont point des génies créateurs & pleins de vie qui ont présidé, en France, à l’origine de l’Art ; ce sont des traducteurs timides qui ont pris çà & là des matériaux étrangers pour en construire un édifice, qui, de ce mélange, en a conservé jusqu’à nos jours une physionomie vraiment équivoque. […] Peut-être aussi que les mots dans leur origine primitive, & qui n’ont pas encore reçu toutes les acceptions particulieres que crée une Société policée, ont plus de force & d’énergie. […] Les mots dans l’origine d’une langue ont plus de brièveté, & expriment plus de choses à la fois. […] L’origine de tous les maux politiques doit s’attribuer à ces fortunes immenses accumulées sur quelques têtes.

1344. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Origine de la comédie. […] Aussi les recherches qu’on a faites sur l’origine de l’art théâtral, nous ont-elles appris que la comédie est née antérieurement à la tragédie, parce que les hommes sont plus prompts à se moquer qu’à s’attendrir, et sont en général moins bons que méchants. […] Cette découverte m’a convaincu que les conditions de notre comédie tenaient plus à notre goût qu’à celui des Grecs, et qu’on avait tort de leur attribuer à toutes également une origine de haute antiquité. […] Plus son origine fut commune, plus son mérite extraordinaire s’en rehausse, puisqu’il surmonta le défaut d’une éducation première à laquelle suppléa son génie. […] Il faut que ce ridicule ait des racines bien profondes, puisque son origine remonte plus loin que l’époque de notre art théâtral.

1345. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

Nous l’aimons comme un passager, après six mois de navigation, aime la terre ; nos nerfs endoloris s’y apaisent ; nos imaginations affinées et surexcitées y devinent une âme ; il y en a une dans les arbres, dans les fleuves, dans les montagnes, dans les images ; chacun d’eux manifeste en caractères saillants son origine et son histoire, son effort pour être et durer, le sourd travail de sa transformation intérieure, et la parenté vague par laquelle les êtres bruts rejoignent les êtres animés. […] On trouve en lui, non seulement un penseur, mais un homme ; il a une biographie, il a eu des passions, une originalité, des bizarreries ; Allemand d’origine, il est Anglais et Français d’éducation ; misanthrope et détracteur de l’espèce humaine, son plus grand souci est la gloire, et il passe sa vie à s’irriter de l’oubli où les contemporains le laissent. […] Et, d’autre part, elle dissipe complètement les ténèbres que les philosophes spiritualistes, Reid et Royer-Collard, par exemple, amoncelaient à l’origine de nos connaissances, disant qu’entre la sensation et l’étendue on ne peut concevoir rien de commun, que si la première provoque en nous la perception de la seconde, c’est par un mystère impénétrable, qu’en psychologie comme ailleurs il faut admettre l’incompréhensible et finir par la foi. […] Si l’on cherche en lui les origines de ce sentiment, il faut considérer son caractère autant que sa vie. — Né fier, délicat et très sensible, il avait tout ce qu’il faut pour souffrir ; enclin à se reployer sur lui-même, contemplatif et penseur autant que peintre, il n’avait rien de ce qu’il faut pour oublier. […] Il recherchait curieusement, en Italie et en France, les origines de la famille ; il suivait, de génération en génération, l’empreinte héréditaire de la race ; il montrait dans vingt figures distinctes la persistance, les variétés, les déviations, les mixtures du caractère primordial ; il publiait cette lettre intime et terrible où, pour la première fois, la mère de Mirabeau est produite au jour.

1346. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Mais cette philosophie ne le conduit pas à la connaissance de l’origine et de la fin des choses : la résignation qu’elle impose à sa curiosité inassouvie ne lui répugne pas moins que la témérité des conceptions métaphysiques. […] On peut dire qu’il se confond, dans ses origines, avec la vertu. […] Sans parler des grandes hypothèses formées sur ses origines, l’archéologie préhistorique lui rappelle ses humbles commencements et ses longs progrès. […] Contemplant la nature éternelle, l’ordre inaltérable, l’origine et les éléments des choses, son âme n’est ternie d’aucun désir honteux. » Voilà, de belles et nobles maximes. […] À l’origine, elles ne produisent que des œuvres collectives.

1347. (1914) Une année de critique

Être réactionnaire, c’est ne pas considérer le suffrage universel comme l’origine de tout droit et de toute justice ; c’est se méfier des gens qui réclament avec insistance une morale nouvelle et à qui l’ancienne ne suffit plus, car nous apprendrons peut-être bientôt que la Joconde a été volée au nom d’une idée morale supérieure. […] Telle est l’origine de l’inquiétude du poète ; elle dépasse les motifs humains ; elle dépasse le romantisme : l’âme de la Grèce la nourrit. […] Jean Lorrain fut la victime d’une esthétique défectueuse : à l’origine de bien des maux, on trouverait ainsi un raisonnement faux. […] L’expérience me ramenait à mon point de départ un peu dédaigneusement abandonné dans la bourrasque que déchaînent les courants d’air de mon temps : sur le chemin de retour où je marchais, ne discernais-je pas ces grandes voix, organes mystérieux, échos d’instruments inconnus, dont le timbre n’a pas d’équivalent parmi ceux de ce monde, dont la musique célébrait la dignité de mon origine, la sainteté de ma destinée, et entre ces deux relais, l’humble beauté de ce que nous ne pouvons pas changer. […] Il faudrait surtout expliquer comment l’art infaillible de Boylesve invente la situation, le fait destiné à traduire de façon concrète la vaste méditation morale qui est à l’origine de chacune de ses œuvres.

1348. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

CXXXIII Le Saint-Simonisme que j’ai vu de près et par les coulisses m’a beaucoup servi à comprendre l’origine des religions avec leurs diverses crises, et même (j’en demande bien pardon) Port-Royal et le christianisme. […] Il est quelques points, cependant, que je tiendrais à bien établir, en ce qui touche surtout l’origine de mes relations avec les écrivains célèbres de ce temps. […] J’écrivais au Globe dès l’origine (1824), mais je ne commençai à y faire des articles qui pouvaient mériter quelque attention que dans le courant de 1826.

1349. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

« Ceci n’est pas une métaphysique, ou quelque autre science abstraite, ayant son origine dans la tête seule, mais une philosophie de la vie, ayant son origine aussi dans le cœur, et parlant au cœur1425. » Carlyle a conté, sous le nom de Teufelsdroeckh, toute la suite des émotions qui y conduisent. […] Si l’enthousiasme est beau, les suites et les origines en sont tristes ; il n’est qu’une crise, et la santé vaut mieux.

1350. (1933) De mon temps…

Elle le fut et elle rentra en possession de la maison du boulevard Montmorency où elle eut son origine dans les réunions du « Grenier ». […]   J’ignore quelle fut l’origine entre Villiers et Mendès de l’antipathie réciproque, pour ne pas dire plus, qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre, mais je crois qu’elle venait de profondes différences de race et de nature. […] On sait les origines scolaires de cette farce destinée à vilipender un professeur du lycée de Rennes.

1351. (1925) Dissociations

L’astrologie Ce qui maintient un certain crédit à l’astrologie, dont un procès récent rappelait l’existence, c’est l’antiquité de son origine, les mages, la Chaldée, son rôle dans l’histoire de France, la célébrité de quelques-uns de ses adeptes et même de ses maîtres, car enfin Képler ne fut pas seulement un des fondateurs de l’astronomie, il tirait des horoscopes et y gagnait sa vie. […] Je ne sais plus si van Gennep s’en est occupé dans ses Rites de passage, qui concernent surtout la vie humaine et en marquent les étapes, mais l’inauguration est évidemment un acte rituel et qui, dans l’origine, eut pour but de conjurer les puissances naturelles et de leur imposer le respect d’une nouveauté. […] Les sept merveilles, c’est une invention grecque dont on ne sait pas bien l’origine, mais qui ne semble pas antérieure aux conquêtes d’Alexandre, ce grand fait qui révolutionna l’antiquité.

1352. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — I. » pp. 88-109

[NdA] « L’origine et les mœurs de ce réformateur sont à observer : il est né à Loudun où, selon les jugements des commissaires, les Démons ont établi leur séjour ; a témoigné avoir une partie de leurs secrets et de leurs ruses. » C’est ce que disait l’avocat de la faculté de médecine de Paris dans une plaidoirie contre Renaudot.

1353. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Étienne de La Boétie. L’ami de Montaigne. » pp. 140-161

D’Aubigné, en son Histoire, donne à cet écrit une origine moins patriotique et plus personnelle ; il suppose que l’idée en est venue à l’auteur dans un voyage à Paris.

1354. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363

La pauvre enfant seule a été sauvée sans qu’on pût découvrir trace de son origine ; elle a été déposée dans le pays chez un curé dont la sœur l’a élevée.

1355. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — II. (Fin.) » pp. 109-130

Mais M. de Meilhan, qui cherche le point précis et décisif où les événements ont commencé à échapper à la direction et au conseil des gouvernants pour se précipiter par des pentes imprévues et rapides, n’a peut-être pas tort dans l’indication de l’origine.

1356. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — II. (Fin.) » pp. 257-278

Sa profession de foi sur la Révolution française est simple, elle est celle d’un croyant : il pense que la Providence s’en mêle soit directement, soit indirectement, et par conséquent il ne doute pas que cette Révolution n’atteigne à son terme, « puisqu’il ne convient pas que la Providence soit déçue et qu’elle recule » : En considérant la Révolution française dès son origine et au moment où a commencé son explosion, je ne trouve rien à quoi je puisse mieux la comparer qu’à une image abrégée du Jugement dernier, où les trompettes expriment les sons imposants qu’une voix supérieure leur fait prononcer, où toutes les puissances de la terre et des cieux sont ébranlées… Quand on la contemple, cette Révolution, dans son ensemble et dans la rapidité de son mouvement, et surtout quand on la rapproche de notre caractère national, qui est si éloigné de concevoir et peut-être de pouvoir suivre de pareils plans, on est tenté de la comparer à une sorte de féerie et à une opération magique ; ce qui a fait dire à quelqu’un qu’il n’y aurait que la même main cachée qui a dirigé la Révolution, qui pût en écrire l’histoire.

1357. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Benjamin Constant. Son cours de politique constitutionnelle, ou collection de ses divers écrits et brochures avec une introduction et des notes, par M. Laboulaye »

Il y avait entre eux antipathie d’origine et de caractère.

1358. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Don Carlos et Philippe II par M. Gachard Don Carlos et Philippe II par M. Charles de Mouy »

Le projet de fuite clandestine qu’il machina dès qu’il vit le voyage de Bruxelles manqué, projet aussi imprudent, que coupable, dont le roi fut informé dès l’origine et à tous les moments, combla la mesure : il n’était pas possible qu’on laissât l’héritier de la monarchie s’insurger au dehors contre son père et contre l’État.

1359. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier. »

C’est là, dans ce talent singulier et précoce, un germe, un élément mystérieux comme celui qui entre à l’origine dans tous les talents.

1360. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français et de la question des Anciens et des Modernes »

Je trouverais ainsi, en le voulant bien, à offrir des échantillons des différentes sortes d’épigrammes, mais je préfère aujourd’hui m’attacher à un seul nom, à un poète qui n’a été autre chose qu’un auteur d’épigrammes et qui me paraît au premier rang (les grands poètes exceptés), parmi ceux qui ont contribué à l’Anthologie dès son origine : Il s’agit de Léonidas de Tarente que la plupart ne connaissent sans doute que pour l’avoir vu mentionné en tête de quelque imitation d’André Chénier.

1361. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

Beugnot, en effet, était d’une tout autre origine politique que Jean-Bon, et d’inclinations primitivement royalistes ; mais il faut voir en quels termes francs et nets il parle de l’homme qu’il eut l’occasion de connaître personnellement à Mayence pendant l’armistice de 1813 : « Il s’y montrait sous beaucoup de rapports, dit-il, le préfet modèle.

1362. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Madame Roland, ses lettres à Buzot. Ses Mémoires. »

Il convient de laisser aux organes passionnés des réactions ces représailles et ces injustices ; mais nous, dont les origines sont d’hier, dont les sentiments ont leurs racines dans un principe d’égalité, ne nous fatiguons pas de voir en elle une belle et glorieuse figure ; ne nous ennuyons pas de l’honorer.

1363. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le Général Franceschi-Delonne : Souvenirs militaires, par le général baron de Saint-Joseph. »

Signé : Réglé Francesqui, Giroud ; Carrier, vicaire ; Bruyas, prêtre. » Ne dédaignons pas ces humbles origines.

1364. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

À Rousseau, par une filiation plus ou moins soutenue, mais étroite et certaine à l’origine, se rattachent Bernardin de Saint-Pierre, madame de Staël et M. de Chateaubriand.

1365. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ULRIC GUTTINGUER. — Arthur, roman ; 1836. — » pp. 397-422

Très-Français et très-Normand malgré l’origine allemande de son nom, lecteur d’Oswald et de René, il était de ces âmes que l’élégie et la romance de Millevoye attiraient plus que les joyaux de l’abbé Delille, et auxquelles la voix de Lamartine et de Victor Hugo est venue apprendre ce qu’elles pressentaient, ce qu’elles soupiraient vaguement.

1366. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

Il est très-fâcheux qu’à l’origine de cette espèce d’invasion de la presse dite à quarante francs, les conséquences morales et littéraires n’en aient pas été présentées avec vigueur et netteté par quelqu’une des plumes alors en crédit.

1367. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

Scribe par le directeur du Gymnase : voilà l’origine industrielle ; inde mali labes : Et le premier citron à Rouen fut confit.

1368. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Pierre Corneille »

Voltaire, dans son commentaire, a montré sur ce point comme sur d’autres une souveraine injustice et une assez grande ignorance des vraies origines de notre langue.

1369. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. Joubert »

Il en est de même des institutions ; celles qu’on veut conserver, il ne faut pas trop en désenterrer l’origine.

1370. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Le comte de Ségur »

Ce faible une fois découvert, M. de Ségur n’avait qu’à le mettre sur son sujet favori, qui était l’origine et les causes du schisme grec, et, l’entendant patiemment discourir durant des heures entières sur les conciles œcuméniques, il faisait chaque jour de nouveaux progrès dans sa confiance.

1371. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIe Entretien. Chateaubriand »

Il part, s’égare dans les bois, est pris par un parti de Muscogulges et de Siminoles ; il confesse hardiment, et avec la bravade propre aux Sauvages, son origine et sa nation : « Je m’appelle Chactas, fils d’Outalissi, fils de Miscou, qui ont enlevé plus de cent chevelures aux héros muscogulges. » Le chef ennemi Simaghan lui dit : « Chactas, fils d’Outalissi, fils de Miscou, réjouis-toi ; tu seras brûlé au grand village. » « Tout prisonnier que j’étais, je ne pouvais, durant les premiers jours, m’empêcher d’admirer mes ennemis.

1372. (1892) Boileau « Chapitre II. La poésie de Boileau » pp. 44-72

Et nous sommes ramenés toujours au même point : ce qu’il y a de poésie dans sa critique a la même origine que le réalisme de sa poésie descriptive.

1373. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre III. L’Histoire »

Chapitre III L’Histoire Origine de l’histoire en langue vulgaire. — 1.

1374. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »

Il a pris ses sujets presque exclusivement dans l’histoire, et chez les historiens : Rodogune, c’est l’Asie hellénisée des successeurs d’Alexandre ; Suréna, c’est l’empire parthe ; Pertharite, ce sont les Lombards : le Cid, don Sanche malgré leurs origines poétiques, sont encore des sujets d’histoire.

1375. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »

Au reste, ses origines, sa vie, son tempérament, sa conversation, tout en lui exclut l’idée d’une forte nature poétique.

1376. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Un des ennemis du poète comique, Saumaise, allait bientôt lui reprocher cette imitation comme « une singerie dont il était seul capable41 », et bientôt aussi, en 1661, Boursault s’empara du même sujet en disant simplement : « Le sujet est italien : il a été traduit dans notre langue, représenté de tous côtés. » La Jalousie du Barbouillé a une autre origine.

1377. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre premier »

Les plus savants se souvinrent aussi de l’origine latine de ce nom, et firent une perle de celle dont les poètes faisaient une fleur.

1378. (1902) L’œuvre de M. Paul Bourget et la manière de M. Anatole France

France, si telle de ses attitudes est voulue ou instinctive, mais voir si, dans le détail des dispositions quotidiennes, l’on n’est pas au moins aussi coutumier que conscient, et si l’on cesse d’être conscient quand on est coutumier, ou jusqu’où l’habitude remonte dans l’origine des façons d’être et des façons de dire, et ce qu’elle paralyse ; — qu’il le faille, nous le voyons bien.

1379. (1890) L’avenir de la science « XIX » p. 421

Et la papauté, quelle est son origine, si ce n’est cette même idée que tout vient de Rome, que Rome est la capitale du monde ?

1380. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

Inspirée de l’antiquité, ressuscitant de parti pris des Grecs et des Romains, elle s’adressait nécessairement à une élite de gens instruits, seuls capables de s’intéresser à l’évocation d’un passé lointain ; elle était un spectacle élégant et noble ; et si elle a brillé surtout au milieu du xviie  siècle, c’est qu’elle a rencontré là des mœurs et un état d’esprit avec lesquels elle était, par son origine même, en secrète harmonie.

1381. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XII. La littérature et la religion » pp. 294-312

Il semble en même temps qu’elle dégage et rende de plus en plus visible ce qui en est l’âme, l’essence, je veux dire le sentiment religieux qu’éveille soit notre ignorance de l’origine et de la fin des êtres, soit le contraste de notre existence éphémère et de notre faiblesse avec la perfection et l’éternité que nous rêvons.

1382. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVIII. Formule générale et tableau d’une époque » pp. 463-482

Quels étaient leur langue, leur style, leur situation sociale, leur pays d’origine, leur conception du monde, leur tempérament, etc., etc. ?

1383. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Huet, évêque d’Avranches, par M. Christian Bartholmèss. (1850.) » pp. 163-186

Pourtant Huet devait apprécier, ce semble, Mme de La Fayette ; c’est pour lui complaire qu’il écrivit sa dissertation De l’origine des romans, qui parut d’abord en tête de l’histoire de Zayde, qu’elle avait composée.

1384. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chansons de Béranger. (Édition nouvelle.) » pp. 286-308

Vous savez bien, ô poète, aujourd’hui à demi dégoûté, mais non encore revenu du rôle, vous savez bien, et vous l’avez dit, qu’il y a dans le monde plus de fous que de méchants ; mais il y a beaucoup de fous, vous le savez aussi : ne faisons donc pas d’une classe, si nombreuse qu’elle soit, l’origine et la souche de toutes les vertus.

1385. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Broglie. » pp. 376-398

Et en général, quel que soit le sujet qu’il traite, l’auteur remonte aux origines, aux causes ; il s’y complaît ; il reprend tout dès le principe, et il redescend de là jusqu’à l’extrême conclusion sans passer un seul anneau de la chaîne.

1386. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Biographie de Camille Desmoulins, par M. Éd. Fleury. (1850.) » pp. 98-122

Pourtant, si on veut l’étudier comme homme et comme écrivain, et non plus le saluer au passage comme une statue, il convient de le prendre à l’origine et dans la suite de ses actions et de ses écrits.

1387. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

La description qu’a faite de ce premier séjour l’un des collègues de Malezieu, l’abbé Genest, et qu’il a adressée à Mlle de Scudéry, est assez piquante et nous montre l’origine de ce long jeu de bergerie qui va devenir l’existence même de la duchesse.

1388. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

L’idée de Turgot et de Condorcet, et qui d’ailleurs, dans ses termes les plus généraux, ne leur est point particulière, est celle-ci : l’humanité, considérée dans son ensemble et depuis ses origines, peut se comparer à un homme qui a passé successivement par un état d’enfance, puis par un état de jeunesse et de virilité.

1389. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame Émile de Girardin. (Poésies. — Élégies. — Napoline. — Cléopâtre. — Lettres parisiennes, etc., etc.) » pp. 384-406

On sent que, dès l’origine, la source intérieure, intime, n’est pas très abondante, et que cette chevalerie de tête et de cœur, dont le poète s’exalte un moment, ne saurait longtemps tenir devant l’esprit qui est tout à côté dans la même personne, et qui va tout déjouer.

1390. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mademoiselle de Scudéry. » pp. 121-143

Ce prix, à l’origine, consistait en une espèce de discours ou sermon sur une vertu chrétienne.

1391. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Lambert et madame Necker. » pp. 217-239

Elle fut très considérable à ses origines et dans les premiers temps de son institution : le monde et la littérature, malgré quelques révoltes çà et là, reconnurent en elle la régulatrice de la langue et du bel usage, et même un tribunal souverain du goût.

1392. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

Les malades, à la date de 1778, étaient encore très peu bien traités dans les hôpitaux ; il suffira de dire qu’on en mettait plus d’un dans un même lit, et l’hospice fondé par Mme Necker le fut dans l’origine « pour montrer la possibilité de soigner les malades seuls dans un lit avec toutes les attentions de la plus tendre humanité, et sans excéder un prix déterminé ».

1393. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires de Marmontel. » pp. 515-538

On y saisit à l’origine une nature prompte, facile, assez riche et très malléable, une nature très naturelle si je puis dire, ouverte, franche, assez fière sans orgueil, sans fiel et sans aucun mauvais levain.

1394. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Mémoires de Daniel de Cosnac, archevêque d’Aix. (2 vol. in 8º. — 1852.) » pp. 283-304

Race si vive et si fine, si spirituelle, si gâtée de débauche à l’origine et toute pétrie de délices, elle mériterait bien une petite histoire à part : Histoire de la branche des Conti.

1395. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

Ils ont pénétré l’âme de toute une race ; ils ont des airs propres, des auditoires nombreux, et vivent dans la mémoire d’une multitude, demeurés ce que toute poésie était à l’origine, une déclamation mélodique et nationale.

1396. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre II : De la méthode expérimentale en physiologie »

Il y a donc là une corrélation réciproque du milieu avec l’organisme et de l’organisme avec le milieu, l’un étant nécessaire à l’autre : cercle qui rend presque impossible à comprendre et à expliquer, dans l’état actuel de nos idées, l’origine première de la vie.

1397. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XII] »

De même qu’on voit un grand fleuve qui retient encore, coulant dans la plaine, cette force violente et impétueuse qu’il avait acquise aux montagnes d’où il tire son origine ; ainsi cette vertu céleste, qui est contenue dans les écrits de saint Paul, même dans cette simplicité de style, conserve toute la vigueur qu’elle apporte du ciel, d’où elle descend.

1398. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Plan, d’une université, pour, le gouvernement de Russie » pp. 433-452

Charlemagne, né dans un temps où lire, écrire et balbutier de mauvais latin n’était pas un mérite commun, fonda notre pauvre université ; il la fonda gothique, elle est restée gothique telle qu’il l’a fondée ; et malgré ses vices monstrueux, contre lesquels les hommes instruits de ces deux derniers siècles n’ont cessé de réclamer et qui subsistent toujours, on lui doit la naissance de tout ce qui s’est fait de bon depuis son origine jusqu’à présent.

1399. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vien » pp. 74-89

D’où je conclus que le véritable imitateur de nature, l’artiste sage étoit oeconome de groupes, et que celui qui, sans égard au moment et au sujet, sans égard à son module et à sa nature, cherchoit à les multiplier dans sa composition ressembloit à un écolier de rhétorique qui met tout son discours en apostrophes et en figures ; que l’art de groupper étoit de la peinture perfectionnée ; que la fureur de groupper étoit de la peinture en décadence, des tems non de la véritable éloquence, mais des tems de la déclamation qui succèdent toujours ; qu’à l’origine de l’art le grouppe devoit être rare dans les compositions ; et que je n’étois pas éloigné de croire que les sculpteurs qui grouppent presque nécessairement, en avaient peut-être donné la première idée aux peintres.

1400. (1920) Action, n° 4, juillet 1920, Extraits

Il restera un fantôme ; car sa naissance ne représente pas une origine et la mort ne terminera rien.

1401. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

remontez donc à l’origine du mot, c’est toujours de la vérité personnelle !

1402. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre IV. Le rêve »

Or, les sensations provoquées par une lumière réelle sont à l’origine de beaucoup de nos rêves.

1403. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

I. de ses Origines, ch. xx. […] I. de ses origines, chapitre xviij. où il parle des figures ou signes dont on se sert en écrivant, dit : apostrophos, pars circuli dextra, & ad summam litteram apposita, fit ita’, quâ notâ deesse ostenditur in sermone ultimas vocales (F) […] J’avoue que je ne saurois reconnoître la préposition Latine dans adonné à, sans la voir aussi dans donné à, & que dans l’une & dans l’autre de ces phrases les deux à me paroissent de même espece, & avoir la même origine. […] Il y a un très-grand nombre de noms propres, qui dans leur origine n’étoient que des noms appellatifs. […] Il paroît par les observations ci-dessus, que lorsqu’à la simple idée du nom propre on joint quelqu’autre idée, ou que le nom dans sa premiere origine a été tiré d’un nom d’espece, ou d’un qualificatif qui a été adapté à un objet particulier par le changement de quelques lettres, alors on a recours au prépositif par une suite de la premiere origine : c’est ainsi que nous disons le paradis, mot qui à la lettre signifie un jardin planté d’arbres qui portent toute sorte d’excellens fruits, & par extension un lieu de délices.

1404. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Et il est resté, jusqu’au bout, malgré les haines criminelles, malgré le criminel exil, fidèle à son origine. […] Je crois bien qu’il était — chose rare — arrivé à l’art par la science, car il n’y avait rien, dans le domaine de la pensée, de l’imagination, de l’activité cérébrale, dont il n’eût raisonné les origines, recherché les causes, pesé les analogies. […] « De son origine à son état actuel, écrit-il, la critique des œuvres d’art accuse dans son développement deux tendances divergentes, dont on peut constater aujourd’hui l’antagonisme. […] Taine, un chapitre de Rood sur la peinture, les recherches de Posnett sur la littérature de clan, de Perker sur l’origine des sentiments que nous associons à certaines couleurs, de Reuton et de Bain sur les formes du style. […] *** D’origine ouvrière, Jean Lombard s’était fait tout seul.

1405. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

Si sa personnalité littéraire est là, sa popularité est ailleurs, ainsi que l’origine de sa vogue incomparable. […] Si nous avons négligé les poëtes intermédiaires, tels que Soumet, Guiraud, Lebrun, Émile Deschamps, c’est que nous n’avons pas à écrire l’histoire du romantisme et qu’il nous suffit d’indiquer sommairement les origines et les antériorités de l’école poétique actuelle. […] Il retrouve sous les fables du paganisme les idées primitives oubliées déjà, et, comme l’empereur Julien, il le ramène à ses origines. […] Cette langue, qui ne s’est pas fondue dans le français comme la langue d’oïl et demeure fidèle à son antique origine, a fourni un admirable instrument à un grand poëte en pleine activité de génie. […] Née au milieu des acclamations qu’avaient soulevées Œdipe et Mahomet, Catilina et La Mort de César, la Révolution Française était restée fidèle à son origine littéraire, et, reniant les souvenirs de l’ancienne France monarchique, s’était refait un passé plus digne d’elle avec les héros de la tragédie.

1406. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

Depuis l’origine des sociétés humaines, celle-ci n’a pas fait un pas en avant. […] Telle est l’origine de la religion et des religions. […] À cette idée, Nietzsche rattache sa thèse en partie historique, en partie esthétique sur l’origine de la tragédie grecque, thèse très hardie, très nouvelle, à savoir que la tragédie des Grecs est issue de la Musique. […] Telle est l’origine du chant articulé, du chant accompagné de paroles et, par extension, du drame musical. […] Le caractère ethnique de la musique italienne, française, allemande, espagnole, anglo-saxonne, scandinave, russe, ne subsiste plus guère que dans les chants populaires d’origine assez lointaine.

1407. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

Il consacra sa patience de savant à chercher les concomitances physiologiques des faits psychologiques, comme s’il était avéré que ces derniers fussent d’origine matérielle. […] Comme il avait abandonné l’inquiétant symbolisme pour une poésie qui recourait aux origines de notre littérature, il abandonna l’École romane, il abandonna Thibaut de Champagne et du Bellay pour une poésie qui délibérément se fait la contemporaine d’Henri IV. […] De sa double origine il tenait une double nature. […] Seulement, le commentaire du Liber pontificalis, les Origines du culte chrétien et l’Histoire ancienne de l’Église, voilà des livres qu’on n’aborde pas sans inquiétude : l’on est, volontiers, si futile ! […] Les écoliers du Latium y apprenaient l’origine légendaire de leur race, y trouvaient de nobles motifs d’orgueil national, de justes raisons de préférer leur patrie et leurs dieux aux dieux étrangers et aux diverses patries.

1408. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Et la même origine, ô Saxons, est la nôtre ! […] Il faut le prendre à son origine, suivre l’histoire de ses significations et de son orthographe, et le montrer dans son état contemporain, non comme quelque chose d’éternel, mais comme un simple accident de l’heure présente. […] Pot cassé, rien de plus à l’origine que ce qu’elle devient au dernier acte de la comédie humaine, quand ses morceaux servent de tasses aux fossoyeurs pour boire et trinquer joyeusement ! […] Brachet de poursuivre l’étymologie des mots de la langue française jusqu’aux racines simples et irréductibles ; ils se sont arrêtés au mot étranger d’où le mot français tire son origine, mot le plus souvent latin, comme on sait. […] Il aime à répéter que, dans l’enseignement, le doute est pire que l’ignorance, et quand l’étymologie d’un mot n’est pas parfaitement sûre, décrit sans hésiter : « origine inconnue. » On ne saurait trop louer, trop encourager cette humeur.

1409. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

Rechercher l’origine d’une feuille de papier ! […] J’ai lu des discussions sans nombre sur l’origine de l’air de la Marseillaise. […] » Le témoignage semble plus exagéré encore quand on songe qu’il s’agissait simplement du retrait d’une taxe que ces mêmes courtisans ont déclarée illégale dès l’origine. […] Il ne semblait pas devoir prétendre, par son origine, au grand retentissement qu’il a obtenu. […] Ce n’est pas une des particularités les moins tristes de notre temps que ce grand nombre d’impopularités douteuses, dont on ne saurait définir d’une manière précise l’origine, et dont M. 

1410. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

Il avait d’ailleurs trop bien lu Homère pour ne pas reconnaître l’origine de ce procédé mais Chateaubriand était par sa langue et ses idées beaucoup plus près de lui, plus immédiatement assimilable, le mieux à la portée de ses prédispositions natives. […] Il suffit enfin de rappeler que les Mémoires d’Outre-tombe étaient la lecture favorite de Jules de Goncourt pour s’expliquer le talent des deux frères et en assigner l’origine. […] Une fois la plante grandie, il sera aisé d’en assigner l’origine et de la classer. […] Par ce moyen on aura, non seulement l’explication des origines et de conséquence d’un ouvrage, mais on pourra porter des jugements philosophiques à peu près certains. […] La preuve que cet élan d’honneur et de droiture en matière de tendresse constitue quelque chose de réel qui fait partie de notre nature, c’est qu’il est la raison et l’origine même du roman en France.

1411. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

… Nous avons là nos origines. […] Cherchez dans le passé les origines des jours nouveaux et le principe de leur explication. […] Mais leur démence a, très loin, son origine dans la plus noble et haute pensée religieuse et leur démence garde on ne sait quoi de sublime dans la pire abjection mentale. […] la cause était elle-même un effet ; et il faudrait, de proche en proche, fouiller jusqu’aux origines qui nous échappent pour y saisir le germe : le premier germe ? […] Les origines de la guerre, c’est, plutôt que sous le ministère libéral, dans la fatale année 1866 qu’on les démêlera, et plus anciennement.

1412. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

Dans toute nature éminente, pour la bien connaître, l’étude des origines et de la formation importe beaucoup ; ici elle est plus essentielle que jamais, quand il s’agit de quelqu’un dont le premier caractère a été une maturité prodigieusement précoce, et qui, bien que si multiple et si fin dans ses éléments, se montrait déjà à vingt ans ce qu’il est aujourd’hui. […] De quoi serviraient à l’homme ces notions ineffaçables, qu’il trouve en lui-même, de son origine et de sa fin, si elles ne donnaient à sa destinée les caractères d’une mission ?

1413. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

Ces pressentiments ne m’ont point trompé jusqu’ici (sauf l’empire, violent d’origine, mais que sa modération dans la force fait vivre) ; la monarchie illégitime du duc d’Orléans ne devait pas avoir même la durée de la vie d’un homme déjà avancé en âge : elle était morte avant son fondateur. […] J’avais le pressentiment que l’heure si lente à couler sonnerait enfin, et que les vices d’origine de la monarchie d’Orléans amèneraient tôt ou tard une de ces crises où les hommes de réserve qui ne sont rien la veille deviennent les hommes nécessaires du lendemain.

1414. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Les grands hommes du protestantisme l’eurent bientôt compris ; car, au temps même qu’ils se séparaient de l’unité catholique, ils essayaient d’en former une à leur façon ; et, tout en rejetant la tradition de l’Église établie, ils se fatiguaient à chercher dans les ténèbres des origines la tradition plus lointaine encore d’une Église primitive. […] Que le désir de trouver pour notre société nouvelle des origines merveilleuses, jusqu’au sein de la cour de Louis XIV, ne nous trompe donc pas sur les vues politiques de Fénelon ; tout cela est du domaine du chimérique, et la gloire des inventions durables en ce genre doit être laissée tout entière aux novateurs de 1789.

1415. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Il avait compris que son œuvre était trop considérable pour que la scène pût en être un milieu de pure fantaisie ; comme il se proposait aussi de toucher à toutes les questions débattues aujourd’hui, il choisit comme cadre l’histoire de l’empire, dont il attaque bravement l’origine pendant que Napoléon régnait encore. […] Pour retrouver l’origine de ce mouvement, vieux comme le monde, il faudrait remonter bien loin dans le passé.

1416. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

Au milieu de la soie claire d’un panneau, un noir Bonvin, représentant un homme attablé dans un cabaret, apparaît à la façon d’un portrait de famille, d’un ressouvenir de basse origine, du père de la fille passant la tête au milieu de sa fortune. […] Ce sont des causeries qui sautent de sommets en sommets, remontent aux origines des mondes, fouillent les religions, passent en revue les idées et les hommes, vont des légendes orientales au lyrisme d’Hugo, de Boudha à Goethe.

1417. (1925) La fin de l’art

À vrai dire, on ne trouve pas d’allusions à cette coutume dans les auteurs classiques, mais c’est peut-être qu’hypnotisés par l’origine américaine de la fumerie, les érudits ne les ont pas comprises. […] Moins peut-être que « l’origine française » d’un homme né en Corse au xvie  siècle.

1418. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Brunetière, n’ayant d’autre origine que le besoin profondément humain de rendre l’abstraction sensible en la matérialisant, n’a pas aussi d’autre raison d’être que de manifester physiquement à tout le monde ce qui n’est spirituellement accessible qu’à quelques-uns. […] « Entre l’idée que nous nous faisons de l’origine et de l’essence du monde et le but que nous assignons à l’art il y a une corrélation étroite, encore que plus ou moins avouée. » Montargis.

1419. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

C’était l’avis de Ruskin, dans son fameux chapitre sur la pathetic fallacy (modern painters, III). à l’origine de toute activité poétique, Fagus place un « rythme intérieur ». […] ce qui me semble vrai, continue-t-il, est que à l’origine, forme mixte musico-poétique, essentiellement « qualitative », les rythmes, les échelles étaient propres à chaque morceau. […] Textes du passé de Baudelaire aux « préromantiques » : or, à l’origine de ces textes contemporains et de leur concordance, nous rencontrons ces lignes de Baudelaire : plus l’art voudra être philosophiquement clair, plus il se dégradera… plus, au contraire, l’art se détachera de l’enseignement, et plus il montera vers la beauté pure. " (sur Reynolds.)

1420. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

La dialectique du rêveur a joué victorieusement, quoique sans résultat définitif, sur ce que le mot luxure comporte de petites idées adventices toutes prêtes, semble-t-il, à s’emmêler aux cheveux de l’Antiope, mais le luxurieux, qui regarde froidement cette nudité peinte, n’est pas sûr « que la sensualité ait été mêlée à l’esthétique depuis les origines ». […] Il a bien fallu admettre, puisque Tolstoï est chrétien, qu’il y a un christianisme essentiel hostile à la religion, de même que la religion lui est hostile ; et il a bien fallu mesurer les deux tendances et chercher laquelle se rapproche le plus des origines évangéliques. […] Telle image avoue son origine ; que d’autres frappent par l’impudeur de leur beauté neuve ! […] Or, dès que l’homme a un peu d’intelligence, de sensibilité, de goût pour les jeux de l’esprit, il se confesse en langage rythmé : telle est l’origine de la poésie intime et personnelle.

1421. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

Non satisfait d’enseigner les langues les plus savantes et de répandre sur nos têtes des torrents de philosophie et d’histoire, il dévoile l’origine du langage, réforme l’esprit et les mœurs, éclaire les littératures, écrit même pour le théâtre des sphères, des drames tels que Caliban et l’Eau de Jouvence, et, du promontoire d’Épicure, contemple avec sérénité l’océan de la politique dont les fureurs et les inconstances n’ont plus d’étonnements ni de secrets pour lui. […] L’auteur des Origines du Christianisme a raison de ne pas s’en montrer dédaigneux. […] Sainte-Beuve, cet escargot sans clairvoyance de l’article hebdomadaire, a laissé derrière lui une bave de trente volumes avant de sortir des frivolités inouïes de sa pensée pour rentrer dans le néant épouvantable de son origine. […] C’est une sorte de conspiration, d’origine étrangère, dont le but évident est, néanmoins, un impénétrable mystère pour les stupides instruments qu’on y emploie, depuis M.  […] On voit que le tablier maçonnique a de la race, bien qu’il prétende à une origine incomparablement plus ancienne, et qu’il se recommande de Caïn lui-même qu’ils affirment avoir été fils de Lucifer.

1422. (1900) Molière pp. -283

Je ne crois pas, bien entendu, que l’émancipation de la famille et des rapports de famille date seulement de Molière ; cela date de bien plus haut chez les peuples d’origine romane. […] Au milieu de la multiplicité de leurs personnages, trois types persistent que l’on trouve dès l’origine dans Molière, que l’on retrouve encore dans Beaumarchais, à la veille de 89, quand déjà les mouvements précurseurs de l’orage agitent l’air : le marquis, le bourgeois et le valet. […] Nous t’écoutons aussi, nous ; voyons, parle, explique-nous l’origine des choses, si tu crois que je viens chez Aspasie pour philosopher. […] ——— Orgoluroule a gagné quelque part dans les Grandes Indes quarante mille livres de rente dont on ne sait pas bien l’origine, et il commence à tout propos des discours dont on n’aperçoit jamais la fin. […] Mettez une grisette dans le salon d’une duchesse, elle étonnera des princes du sang par la majesté de ses attitudes ; et, au bout de trois mois, il n’y aura plus que l’orthographe, écueil éternel des blanchisseuses, à quoi l’on reconnaîtra son origine.

1423. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Les lois romaines, qui se sont perpétuellement modifiées, devaient avoir, pour se modifier ainsi, un caractère religieux bien moins fort, quoique ce caractère ne leur manquât pas, surtout dans leur origine. […] Les mystères ont été dans leur origine une conquête de l’esprit libéral. […] Brucker, qui ne mêle jamais ces deux choses dans le cours de l’histoire, les confond à son origine : il raconte les mythes de la Perse, de la Chaldée, de la Syrie, qu’il donne pour des systèmes philosophiques. […] Telle est l’origine naturelle et nécessaire de l’idéalisme. […] C’est loin de la sensation, dans les profondeurs de l’activité volontaire et libre, que M. de Biran a été chercher l’origine des idées les plus élevées qui soient aujourd’hui dans la conscience148.

1424. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

Au cours de son article, et avant d’arriver à Vinet, Sainte-Beuve, parlant des écrivains d’origine romande, touche à Benjamin Constant : « Benjamin Constant, dit-il, grâce à l’atmosphère environnante qui favorisait la nature de son esprit, était à douze ans un enfant de Voltaire… » Et il met en note : « Voir au tome premier de la Chrestomathie de M.  […] À vrai dire, il n’est pas facile de rendre compte du fait, de le résumer, de le nommer ; l’auteur, je crois, ne le tenterait pas ; il y est, peut-être, moins compétent que personne ; il ne faut pas être au centre même d’un orage pour en saisir la forme, pour en voir l’origine, pour en mesurer l’étendue. […] Mais plusieurs de ces changements, même de ceux qu’attendait la société, et d’autres, en plus grand nombre, qu’elle ne demandait pas, sont individuels dans leur origine. […] Il avait, sans le savoir, repris en sous-œuvre et plus ou moins transformé dans le sens de son christianisme, bien des choses qui existent dans la religion romaine à l’état de rites, après avoir été, dans la première origine, des affections et des vertus ; car le firmament du catholicisme est plein de soleils encroûtés. […] Il en résulterait, pour l’observateur attentif, que ce qui distingue éminemment le christianisme entre toutes les religions et toutes les philosophies, c’est son humanité ; et ce trait, comment en rendre raison, comment remonter à son origine sans remonter à la croix ?

1425. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Il a lui-même de ces distractions qui trahissent la race et l’origine ; il vous dira dès son quatrième chapitre : « Or, dit le conte, que le beau roi Philippe de France (Philippe le Bel) eut trois fils, etc. » ; absolument comme le ferait un romancier.

1426. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479

On ne distinguait pas à l’origine entre l’imagination et la mémoire.

1427. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « M. Boissonade. »

Boissonade le rappela à la bonté et à l’équité par une lettre qui est un modèle d’humaine sagesse : « Ceux que vous nommez, que vous accusez, sur lesquels vous appelez le ridicule ou peut-être quelque chose de plus sévère (car les révolutions, faciles et humaines à leur origine, sont quelquefois suivies de violentes réactions), ceux de qui vous riez, d’un rire bien amer et bien cruel, sont d’honnêtes gens, séduits d’abord par des illusions très-séduisantes, menés ensuite plus loin qu’ils ne l’avaient pensé.

1428. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Je vous ai tous quittés si jeune que je sais peut-être moins que vous de notre origine.

1429. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Vie de Rancé »

J’étudiai néanmoins ; je lus, et c’est le résultat de ces lectures qui compose aujourd’hui la vie de Rancé. » Cette humble origine de l’ouvrage sied à l’humilité du sujet ; cette docilité de l’illustre auteur est touchante ; mais le vieux confesseur avait raison ; avec le coup d’œil du simple, il lisait dans le cœur de René plus directement peut-être que René lui-même ; il avait touché les fibres secrètes par où René était fait pour vibrer à l’unisson de Rancé. 

1430. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

Mais comme nous croyons aussi que, dans l’inventaire posthume, si les contemporains les plus immédiats et les mieux informés ne s’en mêlent promptement pour y mettre ordre, il s’introduit bien du faux qui s’enregistre et finit par s’accréditer, il nous semble qu’il y a lieu à l’avance, et sous les regards mêmes de l’objet, dans l’observation secrète et l’atmosphère intelligente de sa vie, d’exprimer la pensée générale qui l’anime, de saisir la loi de sa course et de la tracer dès l’origine, ne fût-ce que par une ligne non colorée, avec ses inflexions fidèles toutefois et les accidents précis de son développement.

1431. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

Un homme de vif esprit qui l’a beaucoup connu et qui lui a servi quelquefois de conseil, M. de Latouche, pourrait seul, s’il le voulait sans trop d’ironie, raconter en détail et éclairer ces origines contemporaines qui déjà se dérobent ; il pourrait animer d’anecdotes caractéristiques toute l’arrière-scène obscure de l’atelier littéraire de ce temps-là.

1432. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SUE (Jean Cavalier). » pp. 87-117

Sue que de l’expliquer ainsi, d’en bien saisir la transition, et de le montrer à son origine presque naturel et ingénieux.

1433. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « UNE RUELLE POÉTIQUE SOUS LOUIS XIV » pp. 358-381

Des révolutions sérieuses rompirent cette filiation, qui n’était vraie que par un point à l’origine.

1434. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « L’abbé Prévost »

On trouva chez lui un petit papier, écrit de sa main, qui contenait ces mots : Trois ouvrages qui m’occuperont le reste de mes jours dans ma retraite : 1° L’un de raisonnement : — la Religion prouvée par ce qu’il y a de plus certain dans les connaissances humaines ; méthode historique et philosophique qui entraîne la ruine des objections ; 2° L’autre historique : — histoire de la conduite de Dieu pour le soutien de la foi depuis l’origine du Christianisme ; 3° Le troisième de morale : — l’esprit de la Religion dans l’ordre de la société.

1435. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Discours préliminaire » pp. 25-70

De la littérature dans ses rapports avec la liberté La liberté, la vertu, la gloire, les lumières, ce cortège imposant de l’homme dans sa dignité naturelle, ces idées alliées entre elles, et dont l’origine est la même, ne sauraient exister isolément.

1436. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

De là ce que les érudits appellent le parallélisme, dans les chants épiques ou lyriques de la Bible ; parallélisme dont nous croyons, nous, ignorant, trouver la véritable origine dans l’imitation de l’écho.

1437. (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120

La poésie en effet, depuis l’origine, peint l’homme, le type éternel de l’homme : qui n’en veut plus, et veut du nouveau, ne peut faire que des « monstres ».

1438. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre II. Les romans bretons »

Dans cette matière, les hommes du moyen âge mettaient à part deux groupes : les poèmes tirés de l’antiquité, qu’ils vénéraient pour leur origine, comme dépositaires d’une profonde sagesse, et les poèmes celtiques, dont la brillante « vanité » les amusait.

1439. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre II. La Bruyère et Fénelon »

Mais elle a des origines plus modernes et tout immédiates.

1440. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Le libéralisme qu’il tient de ses origines le fait gallican et ennemi des ordres religieux.

1441. (1895) La musique et les lettres pp. 1-84

    Orage, lustral ; et, dans des bouleversements, tout à l’acquit de la génération récente, l’acte d’écrire se scruta jusqu’en l’origine.

1442. (1921) Enquête sur la critique (Les Marges)

nos journaux et nos revues me paraissent avoir le souci d’exercer la critique exactement comme il convient : les premiers par des chroniques, par des notices bibliographiques destinées à renseigner le lecteur au jour le jour sur le mouvement littéraire ; les seconds — avec la doctrine d’art qui leur est propre — par des études d’ensemble sur les idées directrices de l’écrivain, ses origines, son influence, les caractéristiques de sa personnalité, etc.

1443. (1868) Alexandre Pouchkine pp. 1-34

D’ailleurs, quant à la question de date et d’origine, le russe n’est pas un dérivé du slavon, comme le romaïque, par exemple, est un dérivé du grec ancien ; ce sont deux dialectes issus d’une source commune, deux rameaux s’élevant de la même souche et qui ont pris en croissant chacun son développement particulier ; de même que le français et l’italien, provenant l’un et l’autre du latin, mais obéissant à des lois distinctes de transformation.

1444. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Il cherchait de bonne foi, pour tous ses instincts honnêtes, une origine divine.

1445. (1890) L’avenir de la science « XVIII »

Je n’hésite pas à dire que jamais, depuis l’origine des choses, l’esprit humain ne s’est posé un si terrible problème.

1446. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre Premier »

Au milieu des batailles grandioses et presque joyeuses de l’Iliade, on entend Glaucus dire à Diomède, qui l’interroge sur sa naissance : — « Fils de Tydée, pourquoi me demander mon origine ?

1447. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

Elle a été la providence qui lui a fait vaincre les fatalités de son origine.

1448. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XV »

Telles sont les origines de Lionnette de Hun, longuement contées et commentées, au premier acte, par un ami du mari.

1449. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de Pompadour. Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. (Collection Didot.) » pp. 486-511

Pourtant, dès l’abord (et c’est en cela que je la trouve fidèle à ses origines), elle porte je ne sais quoi des sentiments bourgeois, des affections et des goûts de la vie privée jusque dans les scandales brillants de sa liaison royale.

1450. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — I. (Dialogues inédits.) » pp. 1-28

En un mot, nous fûmes très raisonnables à la fin d’une journée où nous avions joué à colin-maillard. » Pour tranquilliser le lecteur sur la source d’où je tire ces paroles de Sophie, je dirai que c’est du cahier manuscrit des Dialogues, dans lesquels Mirabeau, enfermé deux ans après à Vincennes, se plaisait à revenir sur les origines de leur liaison et à se repaître des moindres souvenirs de ces premiers temps heureux.

1451. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre VI. Le Bovarysme essentiel de l’humanité »

Si chimérique que puisse apparaître à quelques esprits le deuxième de ces soucis, l’histoire est là qui contraint tout observateur consciencieux d’en tenir compte, dès qu’il est question de dresser un état de la connaissance humaine, de rechercher ses origines et de considérer ses résultats.

1452. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1879 » pp. 55-96

* * * — Ce soir, chez Burty, le directeur de la Revue d’Architecture, César Daly, un monsieur d’origine anglaise, dont la vie, passée sous toutes les latitudes du globe, ferait un roman d’une forte couleur.

1453. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface des « Derniers Jours d’un condamné » (1832) »

Singulière manie de chercher à mille lieues les origines des choses, et de faire couler des sources du Nil le ruisseau qui lave votre rue !

1454. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre III : Examen de la doctrine de Tocqueville »

Guizot appliquaient à l’étude des origines du moyen âge, et Cuvier à l’histoire des révolutions du globe.

1455. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

Il y a plus de Comédies espagnoles qu’il n’y a de Comédies & de Tragédies italiennes & françoises depuis leur origine jusqu’à présent.

1456. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle Si la dignité d’une profession se mesurait à l’antiquité de son origine, l’homme de lettres du xixe  siècle pourrait se vanter d’une illustre généalogie.

1457. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre V. La parole intérieure et la pensée. — Premier problème : leurs positions respectives dans la durée. »

De deux choses l’une alors : ou ces deux pensées se confondent, et l’expression trouvée devient l’expression définitive d’une pensée mixte, incohérente ; — ou bien elles restent distinctes : c’est que l’esprit, sous le prétexte de comparer à sa pensée les termes qu’il a d’abord trouvés pour l’exprimer, compare deux pensées qu’il sait différentes par leur origine, et aperçoit ainsi les rapports et les différences de nature qu’elles peuvent présenter248.

1458. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IX. Eugénie de Guérin »

« De cette même origine sont sortis plusieurs hommes marquants.

1459. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Résumé et conclusion »

Ce qu’elles mettent à l’origine de la conscience, c’est tantôt le duplicat inutile d’une réalité extérieure, tantôt la matière inerte d’une construction intellectuelle toute désintéressée : mais toujours elles négligent le rapport de la perception à l’action et du souvenir à la conduite.

1460. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XI. »

« Puisse, dit-il126, la fortune m’assister dans mon soin de garder toujours la pureté des paroles et des actions, les soumettant aux lois suprêmes, filles célestes, dont l’Olympe seul est le père, que nulle origine mortelle n’a enfantées, et que l’oubli n’endormira jamais !

1461. (1774) Correspondance générale

Alors on apprendra une atrocité dont il n’y a pas d’exemple depuis l’origine de la librairie. […] Voilà, monsieur, l’origine de la petite fortune de cette fille, la nécessité de ces dépôts, la cause de leurs variations, la raison de l’approbation et de l’improbation alternatives des parents, les apparences de spoliation et la cause des dépositions et de la contradiction de ces dépositions. […] messieurs, parce qu’à l’origine de l’entreprise je ne prévoyais ni ne pouvais prévoir que l’ouvrage dût aller au-delà de dix volumes, il ne vous était pas libre d’en exécuter davantage ? […] L’opinion, ce mobile dont vous connaissez toute la force pour le bien et pour le mal, n’est à son origine que l’effet d’un petit nombre d’hommes qui parlent après avoir pensé, et qui forment sans cesse, en différents points de la société, des centres d’instructions d’où les erreurs et les vérités raisonnées gagnent de proche en proche, jusqu’aux derniers confins de la cité, où elles s’établissent comme des articles de foi. […] Il n’est donc pas sans intérêt de connaître l’origine d’une pièce de théâtre qui a fait tant de bruit.

1462. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

Il était Alsacien d’origine, il avait appris cette langue étrangère au seul âge où on les apprend bien, en ses premières années d’enfance. […] Ce fut un moment solennel dans l’histoire des lettres, et si l’on veut remonter à l’origine de tant d’œuvres d’une énergie profonde et pénétrante, qu’a produites notre siècle, il faut se transporter dans cette modeste chambre de Strasbourg où Herder réunissant autour de lui une dizaine d’étudiants alors obscurs, mais tous résolus à jouer leur rôle dans la rénovation de l’Allemagne, commentait d’une voix émue l’histoire du pauvre vicaire et de sa famille, tandis que Jung Stilling reposait sur lui son œil doux et mélancolique et que Wolfgang Goethe le dévorait de son regard de loup. […] Hettner, qui vulgarise les idées, quelle que soit leur origine, et qui seule peut leur donner droit de cité dans l’univers. […] Subissant le joug de la France, puis imposant pour quelques années le sien à l’Allemagne, l’Angleterre était merveilleusement préparée à ce double rôle par la double origine, normande et saxonne, qui la rattache à la fois aux deux pays et la rend également capable, dans le domaine des lettres, d’agir sur l’un et de se modeler sur l’autre sans faire violence à son génie propre. […] Cet Ehrenthal, dont la fausse bonhomie a depuis longtemps séduit le baron, est un brocanteur d’affaires assez louches, qui gagne ce qu’il peut, comme il peut, tranquille sur ses gains, quelle qu’en soit l’origine, tant que la justice n’a point le droit de s’en effaroucher.

1463. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

Fils de la guerre et de la fidélité, Vigny aimait d’origine l’une et l’autre. […] Cette origine d’Éloa, quoique un peu précieuse et affectée, était poétique et religieuse à la fois.

1464. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Il est rare que les ouvrages de génie ne renferment pas une idée dominante, qui est l’origine de toutes les autres. […] Voyez comme les plus petites circonstances sont pour lui l’origine des plus touchantes observations.

1465. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

Exposition curieuse pour les origines de l’Art. […] » Vendredi 27 décembre Dans ce volume, le dernier volume imprimé de mon vivant, je ne veux pas finir le Journal des Goncourt, sans faire l’historique de notre collaboration, sans en raconter les origines, en décrire les phases, indiquer dans ce travail commun, année par année, tantôt la prédominance de l’aîné sur le cadet, tantôt la prédominance du cadet sur l’aîné : Tout d’abord, deux tempéraments absolument divers : mon frère, une nature gaie, verveuse, expansive ; moi, une nature mélancolique, songeuse, concentrée — et fait curieux, deux cervelles recevant du contact du monde extérieur, des impressions identiques.

1466. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Voilà donc trois grands ordres de choses successifs dans la civilisation, depuis son origine jusqu’à nos jours. […] Après avoir, dans tout ce qui précède, essayé d’indiquer quelle a été, selon nous, l’origine du drame, quel est son caractère, quel pourrait être son style, voici le moment de redescendre de ces sommités générales de l’art au cas particulier qui nous y a fait monter.

1467. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Troisième partie. Dictionnaire » pp. 243-306

Ad. van Bever : Notes pour servir à l’histoire de la Poésie contemporaine : Les origines du Symbolisme (publié en français), Flegrea (Naples), 5 et 20 mars 1901. — R. de Gourmont : La Poésie française contemporaine et l’influence étrangère (publié en français) Flegrea (Naples), 20 octobre 1900. — G. Kahn : Les Origines du Symbolisme, Revue Blanche, 1er novembre 1901 (article assez curieux, mais rempli d’erreurs)

1468. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Tout se trouvait jeté dans le baquet aux injures son étude nouvelle de l’homme physiologique, le rôle tout puissant rendu aux milieux, la vaste nature éternellement en création, la vie enfin, la vie totale, universelle qui va d’un bout de l’animalité à l’outre sans haut ni bas, sans beauté ni laideur et les audaces de langage, la conviction que tout doit se dire qu’il y a des mots abominables nécessaires comme des fers rouges qu’une langue sort enrichie de « ces bains de force et surtout l’acte sexuel, l’origine et l’achèvement continu du monde tiré, de la honte où on le cache, remis dans sa gloire sous le soleil. […] Elle n’a pu encore nous informer de nos origines et de nos fins ; mais nulle doctrine n’a pu le faire avant elle sans se livrer à la plus complète fantaisie.

1469. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

Je ne conteste pas non plus qu’il y ait une sorte d’origine physiologique ou organique à quelques-unes de ces habitudes. […] La poésie française s’est anémiée et décolorée ; pour lui rendre de la couleur et de la vigueur, remontons à ses origines.

1470. (1893) Alfred de Musset

Les origines — l’enfance Chaque génération chante pour elle-même et dans son langage. […] On voit que les origines intellectuelles de Musset sont faciles à démêler pour qui s’intéresse aux mystères de l’hérédité. […] Condamnés au repos par les souverains du monde, livrés aux cuistres de toute espèce, à l’oisiveté et à l’ennui, les jeunes gens… se sentaient au fond de l’âme une misère insupportable. » On peut discuter les origines de cette misère morale ; on ne peut en nier les ravages. […] Nous avons déjà parlé du Chandelier et conté l’origine d’Il ne faut jurer de rien (1er juillet 1836), dont l’héroïne, Cécile, est proche parente de Barberine.

1471. (1932) Les idées politiques de la France

Le traditionalisme Définition du traditionalisme Le terme de « traditionalisme » est d’origine littéraire et n’a été mis en circulation qu’à la fin du xixe  siècle, par des disciples de Le Play et de Taine, Bourget, Barrès, les critiques de droite. […] À vrai dire, le clergé a toujours été, et depuis le Concordat de 1801 plus encore que sous l’ancien régime, et depuis la Séparation plus encore que sous le Concordat, une classe d’origine populaire. […] L’opposition de Clemenceau et de Jaurès eut en partie la même origine. […] L’historien discernerait des origines assez différentes à chacune de ces deux hétairocraties.

1472. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

— le fatras de préjugés amassés par l’esprit encyclopédique sur l’origine de notre civilisation ; qu’il dégage enfin, — et je crois bien qu’il est le premier, — le véritable caractère de la Renaissance. […] Pour la raison que je viens de dire, d’abord et puis parce que je suis d’origine wallone ; ma famille paternelle était de vieille souche ardennaise belge ; mon nom du reste, ainsi, par parenthèse, que celui de mon cher vieux camarade François Coppée, est assez fréquent ici. […] Une surexcitation de l’intellect, avec un sentiment plastique peut-être exagéré, des déboires dans un amour qui devait rendre heureux, voilà, croyons-nous, l’origine habituelle d’une erreur qui, pour n’avoir pas eu cette excuse et n’être pas restée un cas intellectuel et moral, est punie si terriblement dans la Bible. […] Origines immédiates J’aurais bien des choses à dire en avant-propos de ces lignes, qui ne sont elles-mêmes que l’introduction à un long travail sur des choses toutes modernes qui me semblent devoir être traitées ainsi de loin.

1473. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

Mais vous m’avez accoutumé aux prodiges, et ce qu’il y a de plus invraisemblable est toujours ce qui s’exécute le plus facilement depuis l’origine de la Révolution française. […] Et Manilius, au livre Ier, passant en revue les différentes origines possibles du monde, soit l’absence d’origine, l’éternité, soit la création du sein du Chaos, dit avec une précision qui certes a aussi sa beauté : Seu permixta Chaos rerum primordia quondam Discrevit partu, mundumque enixa nitentem Fugit in infernas caligo puisa tenebras.

1474. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

Adolphe va en être mieux connu ; ses origines morales vont s’en éclairer, hélas ! […] » Nous n’avons pas besoin d’excuses, ce semble, pour avoir si longuement entretenu le lecteur d’une relation si singulière et si intime, pour avoir profité de la bonne fortune qui nous venait, et des lumières inattendues que cette correspondance projette en arrière sur les origines d’une existence célèbre. […] Il fit ainsi auprès de Mme de Staël, à l’origine de leur liaison ; il tenta ce même moyen auprès de Mme Récamier (1815) ; ou plutôt ce n’était pas chez lui calcul, mais violence fébrile et nerveuse.

1475. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

Sans doute, l’art ne va point chercher dans la philosophie ses instincts et ses doctrines ; nous voulons seulement constater que la formation des idées tient à l’histoire intellectuelle du genre humain, à son développement ; qu’une idée-mère a sa génération presque fatale, et qu’elle se produit de haut en bas de l’échelle des concepts, avec des différences sans doute, mais jamais sans le signe analogique de son origine. […] Un grand écrivain n’est pas celui qui écrit le plus correctement ; c’est celui qui a le sentiment le plus prononcé de la langue ; un esprit laborieux peut se lancer à la recherche des origines de notre langue, en côtoyant le marais des langues étrangères auxquelles elle a été demander du secours quelquefois, mais les véritables écrivains sont ceux qui se contentent de boire à la source de ce ruisseau clair, murmurant sur les cailloux, et qui n’est autre que la langue française. […] Les écrivains populaires allemands, quand ils ont du talent, ont, disais-je, sur les nôtres, l’avantage d’être d’origine personnelle vraiment paysanne et de tirer leurs œuvres de leur propre fond.

1476. (1932) Le clavecin de Diderot

Une telle attitude serait, paraît-il, pratiquement impossible, dans les Etats capitalistes où tout est affaire de classe (les femmes, selon Engels, Les Origines de la famille, les peuples colonisés, donc l’humanité colorée, selon Lénine, étant assimilés au prolétariat). […] Les vrais matérialistes, et aussi bien Diderot, quand il explique par la pauvreté ou la peur de la vérole certaines anomalies qu’Engels quand il étudie les origines de la famille, ont constaté l’universelle réciprocité, de loi, dans le domaine sexuel, comme ailleurs. […] Or, l’amour, s’il est cette voie lactée, cette fenêtre ouverte, on sait, de quelle suie, de quelle pluie de vitriol l’accable la Réalité du monde capitalo-religieux, où, tout demeure, on ne peut plus tristement actuel, des monstruosités dénoncées par Engels dans Les Origines de la famille.

1477. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

Dans une lettre à Channing, il analyse admirablement la disposition religieuse propre au XIXe siècle, en explique très-bien les origines, le point de départ, les fluctuations aussi ; « Les sentiments religieux, écrit-il (8 septembre 1831), ont été en progrès en France pendant le XIXe siècle, mais je ne sais si les efforts imprudents de ceux qui voudraient les ranimer ne les font pas, au contraire, reculer de nouveau aujourd’hui.

1478. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DES MÉMOIRES DE MIRABEAU ET DE L’ÉTUDE DE M. VICTOR HUGO a ce sujet. » pp. 273-306

Le Saint-Simonisme bientôt alla plus loin dans la théorie des hommes providentiels qui ont toujours raison, en qui l’origine et la fin justifient les moyens, et qui marchent sur la terre et sur les eaux en vertu du droit divin des révélateurs.

1479. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Necker, nous saisissons la dissidence à l’origine, le divorce à sa naissance ; mais les partis, ou du moins les familles politiques auxquelles ils se rattachent l’un et l’autre, se sont assez perpétuées ensuite, pour qu’on puisse en généraliser les caractères hors de leurs personnes.

1480. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

Les Caractères ont singulièrement gagné aux additions ; mais on voit mieux quel fut le dessein naturel, l’origine simple du livre et, si j’ose dire, son accident heureux, dans cette première et plus courte forme143.

1481. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

La raison d’où elles tirent leur origine les reprenait à la philosophie qui n’en avait rien su faire, et à la théologie qui les avait confondues toutes en une seule, la vérité selon la foi.

1482. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

Quant aux moyens d’enrichir la langue, outre les mots d’origine grecque ou latine, la technologie des métiers, celle des exercices et des amusements de la noblesse, il avait fait appel à tous les patois pour former la langue française, à peu près comme un politique qui eût ressuscité toutes les souverainetés féodales pour en former la monarchie absolue.

1483. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Dans la langue on demandait des règles, un triage entre tant de mots d’origines si diverses, un usage commun qui prévalût sur le caprice individuel.

1484. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

Il avait eu des devanciers en grand nombre en Europe, et particulièrement en France, où nous voyons la fable fleurir à l’origine de notre littérature et dans sa maturité glorieuse.

1485. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 août 1885. »

Avec une piété antérieure, un public, pour la seconde fois depuis les temps, hellénique d’abord, maintenant germain, jouit d’assister au secret représenté de ses origines.

1486. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

Il est important de noter quelle place centrale tient le wagnérisme dans la naissance du symbolisme, et comment cette revue, à l’origine consacrée à un compositeur allemand, devient le lieu privilégié de l’expression d’un mouvement littéraire typiquement français.

1487. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

— Et remontant à l’origine du système que revendique l’auteur, suivant l’altération des principes de Goethe chez ses maladroits disciples, je m’expliquais l’enchaînement de méprises qui a poussé M. 

1488. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

2 août Par la littérature qui court, c’est vraiment un noble type littéraire que ce Saint-Victor, cet écrivain dont la pensée vit toujours dans le chatouillement de l’art ou dans l’aire des grandes idées et des grands problèmes, couvant de ses amours et de ses ambitions voyageuses la Grèce d’abord, puis l’Inde qu’il vous peint sans l’avoir vue, comme au retour d’un rêve haschisché, et poussant sa parole, ardente et emportée et profonde et peinte, autour de l’origine des religions, parmi tous les grandioses et primitifs rébus de l’humanité : curieux des berceaux du monde, de la constitution des sociétés, pieux, respectueux, son chapeau à la main devant les Antonins, qu’il appelle le sommet moral de l’humanité, et faisant son évangile de la morale de Marc-Aurèle, ce sage et ce si raisonnable maître du monde.

1489. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

Et le sergent de ville de lui apprendre, que mon voisin est un ancien saltimbanque d’origine irlandaise, auquel un oncle a laissé quelque chose comme un héritage de cent mille livres de rente, qu’il est en train de manger… et qu’il a fait revenir son ancienne voiture de saltimbanque pour y remonter, quand il sera arrivé à son dernier billet de mille.

1490. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre deuxième. Le génie, comme puissance de sociabilité et création d’un nouveau milieu social »

On sait que Darwin explique l’origine des espèces par un accident dans la génération individuelle qui s’est produit en un sens favorable aux conditions de la vie ; la modification accidentelle s’est fixée ensuite par l’hérédité, est devenue générale, spécifique : de là l’espèce biologique.

1491. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

Même parmi nos bonheurs, il n’en est peut-être pas un qui n’ait son origine ou sa protection dans quelque oubli, dans quelque ignorance — fût-ce l’ignorance seule du jour où il doit finir.

1492. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

Par lui, lorsqu’on le comprend bien, on remonte à Homère, et par Homère, le magnus parens, on tient l’origine de cette civilisation gréco-romaine dont Virgile et Auguste datent et résument le développement harmonieux et final, car le Christianisme va naître.

1493. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

Annotations, citations, recherches, origine en marge des sources où il puise, rien n’y manque… que le feu sacré.

1494. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

Et, en effet, même parmi ceux qui plongèrent avec la sensualité la plus brûlante ou la corruption la plus froidement réfléchie en cet étrange livre, où Michelet a fait de l’amour dans la femme quelque chose d’inférieur à ce que Cabanis faisait, dans la cerveau de l’homme, de la pensée, personne n’a jamais songé, que je sache, à conclure au philosophique la vérité des idées d’un homme, de nature fort peu philosophe, qui, pour avoir regardé, par hasard ou par curiosité, sur une table de dissection, a voulu substituer à la spiritualité humaine et à son mystère de basses origines matérielles, et tirer de l’obscène même le sentimental !

1495. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Octave Feuillet »

Octave Feuillet, écrivain plus sobre qu’abondant et moins puissant que svelte, dès son origine a fait comme tous les esprits maigres, — c’est un Jules Sandeau maigre que Feuillet, comme Sandeau est un Octave Feuillet gras, — et il s’est, dans les habitudes du théâtre et du langage qu’on y contracte, desséché et écourté de plus en plus.

1496. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

Enfin, comme l’héroïne principale, entourée de compagnes moins élégantes et moins affinées, n’en serait que plus exceptionnelle, comme il fallait rappeler constamment et cruellement son origine, sa parenté, son monde d’où sans cesse elle s’évade en esprit, elle a un frère, l’ouvrier dont l’exemplaire vit sous nos yeux, l’homme que les mots corrompent autant que les passions, et qui se venge, par la haine universelle, de l’offense qu’il a reçue d’un seul.

1497. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre II. L’âme et le corps »

Qu’il me suffise de dire que si l’on considère le mécanisme du mouvement volontaire en particulier, le fonctionnement du système nerveux en général, la vie elle-même enfin dans ce qu’elle a d’essentiel, on arrive à la conclusion que l’artifice constant de la conscience, depuis ses origines les plus humbles dans les formes vivantes les plus élémentaires, est de convertir à ses fins le déterminisme physique ou plutôt de tourner la loi de conservation de l’énergie, en obtenant de la matière une fabrication toujours plus intense d’explosifs toujours mieux utilisables : il suffit alors d’une action extrêmement faible, comme celle d’un doigt qui presse rait sans effort la détente d’un pistolet sans frottement, pour libérer au moment voulu, dans la direction choisie, une somme aussi grande que possible d’énergie accumulée.

1498. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

Nommons d’abord un pape, Pie V, le religieux dominicain parvenu de la plus humble origine au siège pontifical, prêtre austère et zélé, d’un esprit violent, a-t-on dit, mais ayant de la grandeur et de la prévoyance.

1499. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Platon peintre pense, comme Platon philosophe, que l’idée divine et immortelle qui fait notre âme témoigne de son origine. […] Dès l’origine, on en trouve ici les sources. […] Au temps féodal, ils exploitaient les grands chemins par l’épée ; aux temps modernes, ils exploitent le Trésor par des courbettes37.Ils gardent jusqu’au bout le naturel qu’ils ont reçu de leur origine. […] Le tiers état, comme la noblesse, garde l’empreinte de ses origines. […] Dès l’origine, le génie indépendant, passionné, concentré, qui assura chez nos voisins la liberté politique, nous a manqué.

1500. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

Sœur de Phébus, le dieu solaire, Diane, à l’origine, est la Lune, unique comme lui dans le ciel : leur double célibat exprime leur solitude éthérée. […] Car, de son origine lunaire, Diane a gardé un caractère mystérieux. […] Les racines de son nom grec, Déméter, — « terre mère », — indiquent la profondeur de son origine. […] Il sait la fin de la vie, il en sait la divine origine !  […] Ce fut sans doute l’origine de la Danse Macabre.

1501. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Cette littérature, dont je me suis plus attaché à montrer le caractère et à étudier l’influence qu’à rechercher les origines, parce que cette recherche, par ma faute sans doute, me semblait ne mener à rien de très solide et assuré, est représentée ici par son incomparable créateur Chateaubriand ; par Lamartine, par de Vigny ; par Victor Hugo, qui en a comme dépassé les limites chronologiques et prolongé jusqu’à nos jours le retentissement et le crédit ; par Musset, enfin, un peu à l’écart, parce qu’à l’inverse des autres, c’est la sensibilité chez lui qui l’emporte sur l’imagination, appartenant bien encore à cette génération, cependant, parce qu’il ne sort guère de lui-même, donne au monde beaucoup plus qu’il n’en reçoit, et, lui aussi, « ne sait que son âme. » Depuis 1840, le génie français cherche des voies nouvelles et suit des directions qui s’écartent davantage les unes des autres. […] Et comment elle est inquiète, et malade de quelle manière, on nous le montre merveilleusement Mais pourquoi malade et inquiète, et quelle est l’origine du trouble et la source du poison, voilà ce qui reste dans l’ombre. […] Le mouvement d’esprits qui est pour tout classique qui est pour tout historien de la littérature française, l’origine même de l’art classique en France, il évite d’en faire mention. […] Savoir que tout dans l’univers et tout dans l’histoire est poétique, est germe de beau, matière d’art, que si l’âme moderne est mystérieuse, l’âme antique a une autre grandeur qui est la naïveté, que le Meschacebé a sa poésie et le Tibre la sienne, qu’Athènes et Jérusalem sont différemment admirables, et que si le christianisme est beau, le paganisme l’est aussi : c’était découvrir l’art moderne, celui de Goethe ailleurs et d’Hugo plus tard, très vaste, très compréhensif, sensible aux impressions esthétiques de toute origine, et recevant de toutes parts les rayons du Beau. […]  » Il peindra : Une femme de Thèbe ou bien de Salamine, Paysanne à l’œil fier qui va vendre ses blés, Et pique, gravement deux grands bœufs accouplés, Assise sur un char d’homérique origine.

1502. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Pour concilier la science et son amour, il veut que Norette soit d’origine sarrasine. […] Son plus beau titre comme psychologue « consiste dans un exposé très nouveau et très ingénieux des origines animales de la sensibilité humaine ». […] Gabriel Vicaire, issu d’une vieille famille bressane, a chanté avec amour son pays d’origine. […] Voici cette origine vénérable : Saint Jean avait une ferme et de nombreux domestiques, qui ne pouvaient le faire enrager, tant sa patience était grande. […] Le feu est bon en toute saison. » Telle est l’origine des feux de la Saint-Jean.

1503. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Je n’insiste pas sur de beaux chapitres comme celui qui résume si bien l’histoire du Louvre et des Tuileries depuis leurs origines, sur ceux qui sont consacrés à l’embellissement du bois de Boulogne, qui valurent à Haussmann le reproche de vouloir « aérer le bois de Boulogne » qui lui fut adressé par Ernest Picard ; sur les travaux des grandes voies, du service des eaux sur lequel nous reviendrons un jour ; sur les travaux artistiques comme le renouvellement des fondations de la Tour Saint-Jacques, la surélévation de la colonne du Châtelet, et la construction des Halles, des théâtres du Châtelet et du Théâtre-Lyrique, l’Opéra-Comique aujourd’hui. […] Yves Guyot ; on y trouvera une suite d’études sur les origines du socialisme, ses programmes, ses progrès et leur caractère, l’évolution de la propriété, sur la question des salaires, des crises économiques, la réglementation du travail des femmes et des enfants, sur les syndicats, le goût et les conséquences des grèves, sur l’anarchie, le militarisme, le protectionnisme et les dernières évolutions socialistes. […] J’attirerai aussi l’attention des lecteurs sur les études intitulées : « Le public et les écrivains au dix-septième siècle, et la critique contemporaine » ; « les origines du romantisme », rappelant les belles pages, déjà signalées, écrites sur le prince Napoléon ; les vérités dites à propos du centenaire de Scribe, les si intéressantes recherches sur la vie d’Adrienne Lecouvreur, les critiques sur « la peinture française et les chefs d’École » et la personnalité littéraire de M.  […] Leur énergie vitale augmente ; mais à mesure qu’elles entrent en des corps plus épais, elles perdent le souvenir de leur origine céleste. […] Si dans son amour effréné de la matière, elle perd le souvenir de son origine, l’étincelle divine qui était en elle et qui aurait pu devenir plus brillante qu’une étoile, retourne à la région éthérée, atome sans vie — et l’âme se désagrège dans le tourbillon des éléments grossiers.

1504. (1925) Comment on devient écrivain

Henri Berr recommandait aux auteurs « de nous faire connaître par le menu le tempérament, l’origine de leur vocation, la formation intérieure de leurs œuvres, les influences qu’ils ont subies », et il ajoutait judicieusement que cela pouvait rendre possible « la création d’une esthétique expérimentale et historique21 ».‌ […] Renan a inauguré dans ses Origines du christianisme une méthode d’exposition dont il n’est plus possible de s’écarter et qu’ont suivie Camille Jullian et Gsell et, sur un plan plus modeste, les orthodoxes Fouard et Le Camus. […] Quand elles s’ajoutent à la valeur documentaire, ces qualités donnent de parfaits ouvrages, comme l’Ancien Régime de Tocqueville, ou des œuvres de fiévreuse résurrection, comme les Origines de la France contemporaine de Taine.‌ […] On eût pu, par exemple, essayer d’indiquer les origines de Bernardin de Saint-Pierre, qui sort directement de Rousseau, étudier son style descriptif, fait de sensations si vivantes ; signaler l’entrée en scène de la description exotique, le sentiment de la nature, l’émotion si profondément humaine de cette idylle, admirée par des réalistes comme Maupassant et Flaubert. […] C’est dans nos traductions grecques et latines qu’il faut chercher les origines et la formation de notre première grande renaissance littéraire au seizième siècle.

1505. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

Si quelques malades se plaignent de sentir continuellement des odeurs infectes, il n’est pas certain que l’origine de leur sensation soit dans le nerf lui-même ; elle peut se trouver dans les centres nerveux. — Mais rien de plus fréquent dans le toucher que l’action spontanée des nerfs ; il suffit de citer les névralgies proprement dites ; le jeu propre du nerf en l’absence de tout excitant appréciable éveille, maintient et réveille alors les plus vives et les plus diverses sensations de douleur. […] Implantez le bout de la queue d’un rat dans la peau de son dos, puis, la greffe étant terminée, coupez la portion basilaire de cette queue environ à un centimètre de son origine ; après quelques, mois, si l’on pince la queue greffée, l’animal souffre et se retourne pour mordre ; l’irritation du nerf, qui avant l’opération marchait dans le sens centripète, marche maintenant dans le sens centrifuge. — On constate en outre que le mouvement moléculaire est le même dans un nerf moteur et dans un nerf sensitif.

1506. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Cette différenciation de l’Artiste et de l’Homme aboutit aux pires conséquences, et là réside assurément l’origine de ces cas, trop fréquents et si modernes, de littérature artificielle. […] Nous devons rechercher à cette littérature des origines esthétiques et philosophiques à la fois.

1507. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Han Ryner fut, me semble-t-il, un timide ambitieux à l’origine. […] Sauf à leur origine, les travaux manuscrits ne sont pas l’œuvre d’un seul homme.

1508. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Le mot de poète a été pris à l’origine dans un sens assez restreint, pour désigner l’auteur d’un ouvrage en vers. […] Elles peuvent en effet n’avoir entre elles d’autre rapport que leur communauté d’origine, comme ces étoiles filantes qui par les belles nuits d’août s’éparpillent dans le ciel, émanant toutes d’un même radiant. […] Dans cette tendance à penser par mythes et par images, à prendre les fables au sérieux, à faire entrer l’imaginaire dans le réel au point de ne plus bien les distinguer l’un de l’autre, il ne faut pas voir un retour à nos lointaines origines. […] Ce qui fait l’unité de sentiments aussi divers et permet de les faire entrer dans une même catégorie, ce n’est donc pas leur ressemblance ; c’est leur communauté d’origine.

1509. (1889) Ægri somnia : pensées et caractères

Préface Les pièces de diverses formes, maximes, réflexions, portraits, caractères, dont se compose ce volume, ont la même origine que mes Notes biographiques. […] Ce travail est un des derniers qui l’aient occupé, parmi de très savantes recherches sur les origines latines de la langue française, et dans toute l’activité de ses devoirs de professeur où il se ménageait si peu. […] Cette modestie-là me parut d’origine chrétienne. […] Tandis qu’à l’encontre de l’opinion du genre humain qui donne pour origine à tout être organisé, animal ou végétal, un œuf ou une graine, une certaine doctrine affirmait qu’au plus bas de l’échelle, il est des êtres qui naissent spontanément d’une fermentation sans germes.

1510. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

La fête même de cette réception était dirigée dans son ensemble par Maurice Sève, ancien conseiller-échevin et poëte distingué du temps ; les Sève tiraient leur origine d’une ancienne famille piémontaise.

1511. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Son tort, si nous osons percer au dedans, est, selon nous, d’avoir trop combattu le génie actif qui s’y mêlait à l’origine, d’avoir effacé l’imagination platonique qui prêtait sa couleur aux objets et baignait à son gré les horizons.

1512. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

En second lieu, pour la capitation, qui, à l’origine, distribuée en vingt-deux classes, devait peser sur tous à proportion de leurs fortunes, on sait que, dès l’abord, le clergé s’en est affranchi moyennant rachat ; et, quant aux nobles, ils ont si bien manœuvré, que leur taxe s’est réduite à mesure que s’augmentait la charge du Tiers.

1513. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIe entretien. Poésie lyrique » pp. 161-223

Voici son origine.

1514. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIVe entretien. Littérature politique. Machiavel (3e partie) » pp. 415-477

» dirait-il d’abord à ces Italiens de races, d’origines, de régions, de mœurs, de dominations diverses réunis autour de leur grand oracle politique.

1515. (1860) Cours familier de littérature. X « LXe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 401-463

Passez les mers, et demandez à l’Amérique anglo-saxonne du Nord de reconnaître le principe des nationalités latines, espagnoles, portugaises, dans ces tronçons du Mexique et des républiques espagnoles de l’Amérique du Sud, par cette fédération envahissante des États-Unis, qui ne reconnaissent d’autres droits et d’autres origines que leur caprice.

1516. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (3e partie) » pp. 365-427

un être sorti d’un autre être, qui lui-même était sorti d’un autre, et ainsi de suite jusqu’à l’origine de cette espèce d’êtres appelés hommes. — Mais le premier de cette famille humaine, l’ancêtre de l’univers, vivant, pensant, aimant, qui lui avait donné la vie ?

1517. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 257-320

C’était un homme d’un esprit très expert et d’un caractère très agréable, mais d’autant plus hostile à la France que, étant lui-même Français d’origine, il avait plus à cœur de paraître servir son souverain allemand par une opposition innée à tout ce qui pouvait rappeler la constitution semi-révolutionnaire dans le gouvernement de Louis XVIII.

1518. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

N’oublions pas cette origine et cette parenté : Despréaux, noble homme, ayant des armes, ne payait pas la taille, et il pouvait lui importer d’être reconnu par d’Hozier ; mais notre Despréaux, celui qui a fait les Satires et l’Art poétique, est tout bourgeois de race et d’âme, bourgeois comme les auteurs de la Ménippée, bourgeois comme La Bruyère et comme M. de Voltaire.

1519. (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451

Mais quand madame de Staël écrivait cette page, les maladies d’imagination dont elle voit la peinture dans Werther n’étaient encore qu’au début de leur invasion, pour ainsi dire : un grand nombre d’ouvrages remarquables qui ont la même origine et le même effet que Werther, et une foule bien plus grande de détestables productions puisées à la même source, n’existaient pas.

1520. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

La seule loi que la société lui impose, c’est de ne jamais oublier sa céleste origine.

1521. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

Les livres nés de cette ambition sont de ceux où vont volontiers rêver, sur l’origine des sociétés humaines et sur les formes des gouvernements, les esprits touchés d’idéologie.

1522. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Il se mit à écrire ses Origines de la France contemporaine pour faire quelque lumière dans son esprit et celui de ses contemporains.

1523. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

La revue de Bayreuth ad (Bayreuther Blaetter) La Revue de Bayreuth a été fondée par Richard Wagner en 1878, pour être l’organe du Patronat de Bayreuth ; notre collaborateur Hans de Wolzogen en est le rédacteur en chef, depuis l’origine.

1524. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

L’habitude et la mémoire produisent dans le cerveau quelque chose d’analogue : à l’origine il faut, dans le centre cérébral, un acte de conscience et d’attention personnelle ; puis le travail se distribue entre les diverses cellules et entre les centres secondaires de la moelle ; il n’y a plus besoin ensuite que d’un rajustement des vibrations diverses pour reproduire sans effort l’image précise de l’objet.

1525. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155

En d’autres termes aux anomalies d’expression et de pensée qui sont devenues manifestes au cours de cette étude, pouvons-nous assigner pour cause une ou plus d’une anomalie interne du mécanisme intellectuel connu, qui, admise sur hypothèse, paraisse être à l’origine de tous les caractères marqués de l’œuvre de M. 

1526. (1707) Discours sur la poésie pp. 13-60

Il est vrai qu’en remontant au tems et aux circonstances, où une chose sublime a été dite, on reconnoît bien qu’elle a dû étonner alors ; et on l’admire soi-même, en la regardant dans son origine : mais l’imitateur qui la répete, ne peut plus que surprendre l’estime de ceux qui l’ignorent, et qui prennent sa mémoire pour du génie.

1527. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

XIII Mais un événement plus grand que tous ceux qui avaient influé, depuis l’origine de la nation, sur sa langue, allait faire faire à la littérature française une explosion dans le monde, comparable à l’explosion de la langue grecque quand elle répandit les premières rumeurs du christianisme de Constantinople sur toutes les côtes de l’Asie et de l’Afrique : cet événement, c’était la révolution française, littérature d’abord, philosophie après, politique ensuite, écroulement et conquête tour à tour, retentissement immense et universel ; le plus grand bruit des temps européens !

1528. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Il a tenu à faire un poème technique, non pas seulement didactique, mais véritablement technique, un poème où il fût question longuement de l’origine du quinquina, de la plante qui produit l’écorce dont il est tiré, et puis de tous ses effets, de tout le mécanisme très compliqué, surtout à le comprendre comme La Fontaine l’a compris, de tout le mécanisme de l’action du quinquina sur nos pauvres machines humaines.

1529. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Et, d’ailleurs, en histoire, qui sait les faits doit savoir les origines.

1530. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Souvenir vague : pour qu’il se précise, pour que l’homme prenne conscience et de son origine et de sa fin divines, il faut qu’il se rapproche de l’idéal de pureté et de bonté dont il porte en lui la nostalgie ; et pour cela, il faut qu’il passe par l’épreuve de la souffrance. […] Il voit que le bonheur qu’il en espère serait abominable dans son origine, n’ayant été rendu possible que par le prolongement et l’accroissement des atroces souffrances de son ami. […] Je veux dire qu’il l’a rendu encore plus amusant qu’il n’était à l’origine. […] Notez, au surplus, que la pierre du foyer fut le plus antique fondement de la morale humaine ; et que, historiquement, le devoir violé par Constantin est le principe et l’origine du devoir plus général qu’il s’est cru obligé, malgré tout, d’accomplir. […] Le sujet était admirable : la curée, par une meute de parasites, d´une de ces fortunes à l’origine desquelles il y a toujours, comme dit Bourdaloue, « des choses à faire frémir », fortune tombée sur les faibles épaules d’un héritier sans défense, né repu et las, en sorte que le fils de l’homme de proie devient proie à son tour.

1531. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Ou, si vous demeurez persuadés qu’il n’est qu’une illusion et que la croyance à notre liberté morale est un mobile d’action aussi fatalement déterminé que les autres dans ses origines et dans ses effets, toujours est-il que la fatalité de ce mobile nouveau a justement pour caractère de combattre et de compenser la fatalité des instincts et impulsions physiques. […] Il a lui-même, dernièrement, avoué ses origines et ses prédilections dans une suite de savoureuses Latineries où il imitait à miracle ce que la pensée latine a de plus latin : les facéties fescennines, l’invective juvénalienne ou les cyniques jovialités d’un Martial. […] Fille d’un petit fonctionnaire, restée à dix-huit ans orpheline et sans un sou, elle a été aimée d’un certain Perrin, paysan d’origine qui travaille chez M.  […] Le mariage moderne est, par ses origines, une institution plus chrétienne encore que sociale. […] » Si l’on recherche dans l’histoire littéraire les origines du romantisme, on ne sait plus du tout où il commence.

1532. (1905) Propos littéraires. Troisième série

La postérité revient aux sacrifiés avec une foule de bons et de mauvais sentiments, mélange qui se retrouve à l’origine de presque toutes nos actions, avec un souci de la justice, une saine et noble curiosité, et aussi un malicieux désir de faire pièce un peu à ceux qui ont trop triomphé, aux victorieux authentiques, aux princes consacrés de la littérature. […] C’est ce que les hommes appellent mourir. » Voilà une expression populaire française, qui sera étonnée d’avoir eu son origine dans une chambrette d’étudiant à Vienne. […] J’y ai fait célébrer un service en cette belle liturgie maronite, l’une des plus anciennes et qui remonte presque aux origines du christianisme. […] Il a fait un grand livre, très discuté, mais à qui personne ne refuse d’être grand, Les Origines de La France contemporaine, pour démontrer cela. […] Il convenait à un philosophe comme Taine d’y chercher, en remontant du reste beaucoup plus haut, ce que d’ailleurs il a fait, les origines de la France actuelle ; mais, pour ce qui est des faits et des hommes, d’en parler avec une parfaite tranquillité, un peu hautaine.

1533. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Donc Lamartine est Sarrazin d’origine. […] Cet homme d’Orient (vous vous souvenez qu’il croyait fermement à ses origines orientales) a retrouvé cela tout seul. […] À peine de très vagues germes de « charité du genre humain »  Néanmoins, les mœurs ont de la grâce dans leur rudesse naïve ; ces pasteurs et ces chasseurs ont quelque sentiment de la beauté des choses, s’expriment par des images ingénues et fleuries… En somme, Lamartine n’a fait que simplifier, ramener tout près de ses origines et comme renfoncer vers un passé plus lointain l’état social dont l’Odyssée et les Travaux et les Jours nous présentent encore les traits essentiels.

1534. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Weill attribue cette glorieuse ligne d’ascendants ; mais comme il emploie la moitié de sa brochure à faire le procès à ses confrères, les accusant d’être sortis de leur véritable voie, et qu’il se considère, lui seul, comme resté fidèle à sa mission, c’est bien à lui, en réalité, que revient tout l’honneur de cette illustre origine. […] Louis Enault, si un travail fait avec talent pouvait en avoir besoin, — elle est dans la notice biographique qu’il a consacrée à Goethe ; notice qui nous explique les origines de son roman célèbre et éclaire d’un jour tout nouveau la jeunesse du grand Wolfgang. […] Armand Baschet ; c’est lui, le premier, qui nous a raconté ces origines ; il est vrai que M. 

1535. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

Feuillet, le signe où se révèlent leur inspiration et leur origine. […] C’est assez pour qu’elle se contente de rappeler rapidement, comme dans une de ces transactions qui terminent un long procès, ces deux points litigieux qui la séparaient de lui : l’erreur légitimée dans l’histoire de la philosophie, participant à ses progrès, à sa grandeur, à sa vie, et composant une vérité d’une collection de mensonges, et, ce qui est plus grave encore, la philosophie ayant une origine et une existence indépendantes de la religion, dispensée de s’appuyer, pourvu qu’elle la respecte, traitant avec elle de puissance à puissance, et marquant, pour ainsi dire, le second âge, l’âge viril de l’humanité, après l’âge de minorité et de tutelle. […] Il peut y avoir, il y a souvent, entre ces deux races d’origines diverses, de vives antipathies, d’ardentes colères, des querelles bruyantes. […] Desnoiresterres, que Mercier est vraiment l’ancêtre de nos romantiques de 1828, les germes de renouvellement et de réforme qui s’agitaient dans ce cerveau bizarre ressembleraient à ces origines confuses que les généalogistes égarent dans la nuit des temps, de peur d’être forcés d’en avouer l’obscurité.

1536. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Il lui fut donné pendant des années, et sauf quelques intervalles de congé et d’école buissonnière qu’il avait besoin de s’accorder de temps en temps88, de parcourir en entier plusieurs fois toutes les périodes, tous les stades de notre histoire littéraire depuis les origines latines et romanes jusqu’au xviiie  siècle. […] En ce qui est des origines, je m’étonne qu’on puisse avoir un avis un peu probable sur bien des choses.

1537. (1925) Proses datées

Son origine atteste son authenticité elle m’a été offerte par M.  […] Parisienne depuis une génération, sa famille était champenoise d’origine. […] Pierre Loti est originaire de Rochefort et que c’était de Rochefort aussi d’où était « natif » le bon Pierre Viaud, capitaine de navire et reçu en cette qualité à l’amirauté de Marennes, au mois d’octobre 1761, On pourrait conclure de cette similitude de nom et d’origine à quelque parenté entre ces deux marins, l’un célèbre par vingt livres admirables, et l’autre auteur obscur d’un seul petit volume, sinon rare, du moins assez peu connu. […] Cucuel, La Pouplinière nous apparaît en ses origines, son caractère, ses habitudes, en ses affaires, en ses goûts.

1538. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

En somme, dépouillée de son costume original, elle n’avait rien de très particulier dans l’aspect, mais son caractère était singulier ; sa manière de parler, ses gestes, tout me rappelait à chaque instant son origine et ce qu’elle contenait d’inconnu. […] La première consistait en une espèce de conférence, où elle racontait les origines et l’histoire de la musique, en développait la théorie, en expliquait les principes. […] Je voulais maintenant des histoires très vieilles ; je questionnais sur les origines de ma famille. […] Avignon était le pays d’origine, là, où la bonne tante Mion était seule, aujourd’hui, à représenter la famille des Gautier d’Avençon, qui avaient tenu jadis une place importante.

1539. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Je regrette qu’il ait négligé l’occasion de fondre tous les renseignements dont foisonne sa mémoire, en une peinture plus vivante, plus intime, où apparaîtraient ces petits nobles d’Ajaccio, réduits à la simplicité par les conditions médiocres de leur fortune, mais très orgueilleux de leurs origines, jaloux de leurs prérogatives, hantés par je ne sais quel rêve impérieux. […] Chuquet aboutit à des évidences qui contredisent l’illustre auteur des Origines de la France contemporaine. […] Telle fut l’origine de la fortune de Napoléon. […] Ils se séparent de leurs enfants, afin que la colonie ne perde pas le souvenir de ses origines et que chaque génération soit retrempée dans l’air natal. […] Elle était d’origine annamite par sa mère.

1540. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. » pp. 124-157

Je vous ai tous quittés si jeune que je sais peut-être moins que vous de notre origine.

1541. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LEBRUN (Reprise de Marie Stuart.) » pp. 146-189

Lebrun, malgré l’origine de l’imitation, ne pouvait être dit un succès allemand, mais bien français.

1542. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

On sait combien de belles traductions ont exercé souvent d’influence aux origines et aux époques de fermentation première des littératures.

1543. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « M. DE LA ROCHEFOUCAULD » pp. 288-321

Mais tout cela, à l’origine du moins, n’est-ce pas du parti pris ?

1544. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

Du milieu de cette foule de bonnes plaisanteries qui lui échappaient sans cesse, jaillissaient encore des réflexions fortes et profondes, que son bon goût avait soin de revêtir toujours d’une sorte de couleur féminine… » Sans trop m’arrêter sur cet ancien portrait de famille placé aux origines de notre sujet, et qui le domine du fond, sans prétendre non plus pénétrer dans le mystère de la transmission des esprits, ne semble-t-il donc pas, presque à la première vue, que de si amples et si vives qualités maternelles aient suffi à se partager dans sa descendance, et à y fructifier en divers sens, comme un riche héritage ?

1545. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIe entretien. Vie du Tasse (1re partie) » pp. 5-63

Ce phénomène du génie hérité, accumulé, croissant et enfin fructifiant dans un grand homme frappe l’esprit en étudiant, dans l’histoire ou dans la biographie, les origines morales des hommes supérieurs.

1546. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVe entretien. Vie de Michel-Ange (Buonarroti) »

Les plus grandes vocations n’ont souvent pas d’autre origine.

1547. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

L’action de la Providence leur paraissait marquée dans tous les mouvements des empires, et surtout dans l’âme des héros. « Tout ce qui domine et excelle en quelque chose, disait un autre de leurs sages, est d’origine céleste. » « On accueillera donc avec un intérêt universel le jeune écrivain qui ose rétablir l’autorité des ancêtres et les traditions des âges.

1548. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Au reste, les orateurs des prétentions nobiliaires, dans les deux Chambres, sont presque toujours des robins, c’est-à-dire des bourgeois, d’origine ou d’éducation. — A consulter : Chabrier, les Orateurs politiques de la France, 1888, in-16 ; J.

1549. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « De l’influence récente des littératures du nord »

Ce « mystère », ce n’est sans doute, ce ne peut être que celui de notre destinée, de notre âme, de Dieu, de l’origine et du but de l’univers.

1550. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Elle n’avait pas fixé son attention, il ne la connaissait pas, elle ne faisait plus autorité ni bruit dans le monde, quand Molière est venu à Paris ; mais il avait entendu parler d’elle, comme de l’origine de ces mœurs et de ce langage qui faisaient exception dans les mœurs et le langage de la capitale.

1551. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Edgar Allan Poe  »

Dans cet essai philosophique où Poe déploie des facultés spéculatives analogues à celles des dialecticiens allemands et touche en passant à certaines propositions qui font partie des plus récentes hypothèses évolutionnistes, l’origine, c’est-à-dire la cause de la loi de la gravitation, sont recherchées.

1552. (1772) Éloge de Racine pp. -

Pour mieux dissiper cet injuste préjugé, remontons à l’origine de la tragédie, et voyons ce qu’elle était avant Racine, et ce qu’elle a été dans ses mains.

1553. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Deuxième leçon »

Cette seconde discussion générale est indispensable pour achever de faire connaître dès l’origine le véritable esprit de ce cours.

1554. (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -

Il y a erreur ou distraction des deux côtés ; car la poésie qui est d’origine céleste, ne peut pas avoir tort.

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