J’ai besoin de le répéter, parce que je viens de le relire : vous avez vraiment créé une critique haute qui vous appartient en propre, et votre manière de passer de l’homme à l’œuvre et de chercher dans ses entrailles le germe de ses productions est une source intarissable d’aperçus nouveaux et de vues profondes. » On peut rabattre tout ce qu’on voudra de l’éloge, mais M. de Vigny admettait évidemment cette méthode critique en 1829.
Philippe lui écrivit une lettre de simple civilité ; madame de Maintenon la plaignit et lui prêcha la résignation : « Il faut se taire, madame, quand nos malheurs nous viennent de ceux que Dieu a faits nos maîtres. » Louis XIV la reçut avec décence, et lui fît conseiller d’aller jouir à Rome de la considération qu’on ne pouvait lui refuser.
Burnouf va faire pour Tacite, à en juger par les deux livres des Histoires qu’il vient de publier.
Toutes les hymnes si vives et si ferventes dont nous venons de parler, déposeraient assez contre une telle interprétation, et le poète lui-même prend soin de réduire ses doutes et ses craintes à leur juste mesure, en disant quelque part : Ah !
Paul Bourget vient de publier deux volumes d’Etudes et portraits, avec ces sous-titres : Portraits d’écrivains, Notes d’esthétique, Etudes anglaises, Fantaisies.
Une fois, M. l’abbé Fulcran a trouvé son neveu en train de baiser ces saints ornements, auxquels les mains de Méniquette venaient de toucher ; et le digne prêtre, peu clairvoyant, a loué Ferdinand de sa piété.
Conclusion Nous venons de reconnaître toute une tradition comique qui précède immédiatement Molière et qui lui arrive de première main.
Richepin y débute en célébrant Arpin, le lutteur, qui vient de mourir, image de l’Art qu’il médite, massif et forain.
Du même point de vue de cette imitation de l’antiquité dont on vient de montrer quelques effets superficiels, et considérant cette même psychologie de l’esprit révolutionnaire, Fustel de Coulanges a noté, au début de son grand ouvrage, quelques conséquences plus graves du Bovarysme historique.
L’auteur n’eût pas mieux demandé ; mais depuis qu’on a plaisanté contre les susdits et susdites marquises, prêtres, nonnes et capucins avec des guillotines, des fusillades, des mitraillades, des bateaux à soupapes et autres railleries tout à fait délicates, il est devenu vraiment difficile de trouver contre ces monstres rien qui soit plus sanglant, plus piquant, plus mordant ou plus tranchant que les diverses drôleries dont on vient de lire une énumération abrégée.
Hâtons-nous de déclarer ici, car il en est peut-être temps, que dans tout ce que l’auteur de ce livre vient de dire pour expliquer l’opportunité d’un volume de véritable poésie qui apparaîtrait dans un moment où il y a tant de prose dans les esprits, et à cause de cette prose même, il est très loin d’avoir voulu faire la moindre allusion à son propre ouvrage.
(Et si l’auteur vient de prononcer ici ce mot de censure sans y joindre d’épithète, c’est qu’il l’a combattue assez publiquement et assez longtemps pendant qu’elle régnait, pour être en droit de ne pas l’insulter maintenant qu’elle est au rang des puissances tombées.
Ils ne doutèrent point qu’il ne vint de quelque faux frère.
s’ Gravesande : l’agréable assaisonne l’utile dans la Philosophie du bon sens, dont M. le Marquis d’Argens vient de donner une derniere édition considérablement augmentée ; mais l’esprit d’irréligion s’y montre trop à découvert.
M. l’abbé de Condillac vient de publier les Éléments du Commerce considéré relativement au Gouvernement ; c’est un ouvrage simple, clair et précis.
Diomede acheve de confirmer ce que je viens de dire en écrivant : quarta species est… etc. .
L’espece de paralelle que je viens de faire n’est pas aussi rempli d’érudition que la comparaison de la peinture et de la poësie qui se trouve dans le sçavant livre de Dujon le fils sur la peinture des anciens ; mais je m’imagine que mes refléxions vont mieux au fait que l’érudition de cet auteur.
L’air dépose encore sur la surface de la terre la matiere qui contribuë le plus à sa fécondité, et le soin qu’on prend de la remuer et de la labourer, vient de ce qu’on a reconnu que la terre en étoit plus féconde quand un plus grand nombre de ses parties avoit eu lieu de s’imbiber de cette matiere aerienne.
Cette infection prouve donc qu’il est survenu dans la terre un changement considerable, soit qu’il vienne de ce que la terre n’est plus cultivée comme du temps des Cesars, soit qu’on veuille l’attribuer aux marais d’Ostie et à ceux de l’Ofanté, qui ne sont plus desséchez comme autrefois, soit enfin que cette altération procede des mines d’alun, de souffre et d’arsenic, qui depuis quelques siecles, auront achevé de se former sous la superficie de la terre, et qui présentement envoïent dans l’air, principalement durant l’été, des exhalaisons plus malignes que celles qui s’en échapoient lorsqu’elles n’avoient pas encore atteint le dégré de maturité où elles sont parvenuës aujourd’hui.
Acceptant pour mon compte les principes fondamentaux de cette philosophie, tels que je viens de les exposer, je suis naturellement porté à apprécier favorablement l’œuvre de Taine.
Cela vient de ce que, pour leurs élèves, devant leurs élèves, ils relisent sans cesse.
Il ne m’appartient point de discuter comment la cour de Rome a usé d’un pouvoir qui remonte au prince des apôtres, au simple pêcheur venu de la Judée ; mais tant que les directions de la société furent exclusivement confiées à la force des sentiments religieux, la cour de Rome a dû être à la tête de la civilisation européenne, et cela suffit.
Quand on l’a lu comme nous venons de le lire, il est bien évident que ce n’est pas la grande Fonction intime que nous soupçonnions qui a fait perdre à Capefigue une tête… regrettable, jusque-là sérieuse en histoire.
Avec l’historien inexorable que l’indignation vient de lui susciter, Marmont n’aura pas cette dernière ressource des coupables qui chicanent leur faute pour diminuer leur châtiment.
En voir plus long que les surfaces, pour avoir le droit d’en parler, est donc une nécessité rigoureuse pour ces messieurs qui viennent de loin et qui ne craignent pas d’attacher à leurs relations le je détesté de Pascal, — cet homme de génie qui ne comprenait pas que l’on pût sortir de sa chambre.
Quand les poésies de Hebel parurent, Goethe et Jean-Paul, qui tenaient le sceptre de la Critique en Allemagne, firent entendre de ces paroles qui étaient le jugement antidaté de la postérité, la question de toute supériorité intellectuelle n’étant jamais rien de plus qu’une avance de la Pensée sur le Temps : « Je viens de lire pour la sixième fois — s’écriait Jean-Paul — ce recueil de chants populaires qui pourrait trouver place dans celui de Herder, si on osait faire un bouquet au moyen d’un autre.
Le livre que cet écrivain vient de publier rappelle trop les articles de revue qu’on doit à sa plume, car il est ce qu’on appelle en Angleterre un excellent reviewer ; mais ce qui suffit pour un travail de revue suffit-il pour un livre, et pour un livre qui, comme le sien, porte dans son titre les plus étranges mystères et les plus horribles obscurités de l’histoire ?
Tous ces Cicérons ou ces Plines modernes dont nous venons de parler, ou étaient, ou avaient la prétention d’être orateurs, et leurs éloges étaient de longs panégyriques prononcés dans des assemblées, et débités avec pompe pour honorer les morts et quelquefois ennuyer les vivants.
Ainsi, dans leur grossièreté, ils pénétrèrent cette vérité sublime que la théologie naturelle a établie par des raisonnements invincibles contre la doctrine d’Épicure, les idées nous viennent de Dieu.
Benjamin Constant y est venu de son côté ; à ce moment, l’Assemblée des notables, les conflits avec le parlement, excitent un vif intérêt ; la curiosité universelle est en jeu, et celle du nouvel arrivant n’est pas en reste. […] Je viens de lire les Mémoires de Noailles, par Millot, ouvrage écrit sagement, un peu longuement, mais pourtant d’une manière intéressante et philosophique. […] Une preuve qu’elle n’est pas uniquement une machine parlante, c’est le vif intérêt qu’elle prend à ceux qu’elle a connus et qui souffrent, Elle vient de réussir, après trois tentatives coûteuses et inutiles, à sauver des prisons et à faire sortir de France une femme, son ennemie, pendant qu’elle était à Paris, et qui avait pris à tâche de faire éclater sa haine pour elle de toutes les manières. […] Benjamin Constant n’a pas vingt-neuf ans ; il passe au premier abord pour un jeune Suisse républicain et très-candide, il vient de perdre à peine son air enfantin. […] On vient de voir comment le voyage pédestre s’est transformé en promenade à cheval.
Ce que nous venons de dire à propos de Lohengrin s’applique à tous les autres héros de Wagner, de même qu’à toute la série de sentiments et d’idées que le Tondrama met en mouvement. […] La réponse à ces doutes et à ces questions, Nietzsche la fournit dans les quelques lignes que nous venons de citer. […] Richard Wagner a voulu une autre espèce de mouvement de l’âme, voisine comme je viens de le dire de l’action de nager ou de planer. […] Mesnil, laquelle vient de paraître dans la collection de la Bibliothèque des Temps nouveaux. […] Quelques secondes après il rentrait, riant follement d’un mot comique que venait de lui dire le domestique dans le vestibule : « Ça ne me paraît pas bon, hein, maître !
Une partie de l’humour de Flaubert, surtout dans sa correspondance, vient de là. […] Mais alors Flaubert ignore quel honneur viendra de ce côté à leur école rouennaise. […] Du Camp vient de publier le Livre posthume. « J’ai lu le Livre posthume ; est-il pitoyable, hein ? […] Ainsi je viens de lire de mon ami Du Camp son nouveau roman, les Forces perdues. […] Est-ce sa nullité qui vient de ce qu’il ne se suffit pas, ou ne se suffit-il pas parce qu’il est nul ?
Il n’étouffe pas sous l’érudition, comme on l’a prétendu, la vraie, la grande originalité, qui vient de Dieu, mais il confond la petite et la fausse, née d’une vanité impuissante. […] Le fait que je viens de vous signaler est universel. […] Ce que je viens de vous montrer sur le théâtre limité de la conscience individuelle, transportez-le sur celui de la conscience universelle, c’est-à-dire dans l’histoire. […] Dans la dernière leçon, j’ai défendu la victoire : je viens de défendre la puissance ; il me reste à défendre la gloire, pour avoir entièrement absous l’humanité. […] D’une autre part, l’école écossaise, cette noble protestation du sens commun contre les extravagances du sensualisme, vient de perdre son dernier interprète célèbre dans M.
Quand on professe une religion pareille, on est mal venu de maudire ceux qui vous l’ont léguée. […] Ceux que nous venons de citer sont plutôt des attractifs : ils ramènent à eux leurs rêves. […] C’est qu’aussi le temps vient de se mettre à l’orage. […] Ils ne savent pas que le peu de lumière qui pénètre dans leurs ténèbres leur vient de ces « fainéants » dont l’apparente oisiveté les indigne. […] Les parlementaires viennent de voter une loi sur les accidents du travail.
Canova chercha en vain, quoique si gracieux, à reproduire la grâce infinie de ce visage ; il échoua, comme échouent tous les ciseaux devant l’expression qui vient de l’âme et non de la matière. […] Au moment de rendre cette transaction publique, Murat, extrêmement ému, vint chez la reine sa femme ; il y trouva madame Récamier ; il s’approcha d’elle, et, espérant sans doute qu’elle lui conseillerait le parti qu’il venait de prendre, il lui demanda ce qu’à son avis il devrait faire. […] Elle y retrouva la duchesse de Devonshire, autre amie inconsolable, qui venait de perdre le cardinal Consalvi, mort de douleur de la perte de Pie VII.
En tout, c’était la figure de Werther, amoureux, pensif, désespéré, tel que le capricieux génie de Goethe venait de le jeter dans l’imagination de l’Europe pour y vivre longtemps de ses larmes et de son sang. […] Vous croyez que cela peut venir de la fièvre ? […] J’y réfléchissais depuis quelque temps sur mon triste sort, lorsque là-bas, vers ces deux bouleaux qui terminent la haie, je vis paraître deux jeunes époux qui venaient de s’unir depuis peu.
Le premier mode d’expression est, comme nous venons de le dire, le langage abstrait, qui n’exclut ni l’éloquence, ni même le sublime. […] Byron dans tous ses ouvrages et dans toute sa vie, Goethe dans Werther et Faust, Schiller dans les drames de sa jeunesse, Chateaubriand dans René, Benjamin Constant dans Adolphe, Senancourf dans Oberman, Sainte-Beuve dans le livre que nous venons de caractériser, une innombrable foule d’écrivains anglais et allemands, et toute cette littérature de verve délirante, d’audacieuse impiété et d’affreux désespoir qui remplit aujourd’hui nos romans, nos drames et tous nos livres, voilà l’école ou plutôt la famille de poètes que nous appelons Byronienne : poésie inspirée par le sentiment vif et profond de la réalité actuelle, c’est-à-dire de l’état d’anarchie, de doute et de désordre où l’esprit humain est aujourd’hui plongé par suite de la destruction de l’ancien ordre social et religieux (l’ordre théologique-féodal) et de la proclamation du principe de l’Égalité, qui doit engendrer une société nouvelle. Et nous venons de voir comment, en face de cette école, fille directe de la Philosophie du Dix-Huitième Siècle, est venue se placer une autre famille poétique, dont Lamartine et Hugo sont les représentants et les chefs en France ; école qui, au fond, est aussi sceptique, aussi incrédule, aussi dépourvue de religion que l’école Byronienne, mais qui, adoptant le monde du passé, ciel, terre et enfer, comme un datum, une convention, un axiome poétique, a pu paraître aussi religieuse que la poésie de Byron paraissait impie, s’est faite ange par opposition à l’autre qu’elle a traitée de démon, et cependant a fait route de conserve avec elle pendant plus de quinze ans, à tel point que l’on a vu les mêmes poètes passer alternativement de l’une à l’autre, sans même se rendre compte de leurs variations ; tantôt incrédules et sataniques comme Byron, tantôt Chrétiens résignés comme l’auteur de l’Imitation.