Le devoir tenait une grande place dans sa vie, peut-être même se faisait-il trop de petits devoirs et poussait-il trop loin l’application du précepte d’après lequel tout ce qui vaut la peine d’être fait vaut la peine d’être bien fait. […] C’est descendre, sans doute, de l’Olympe où chantent les Muses, mais c’est descendre pour vivre et vivre vaut bien ce sacrifice. […] C’est par là qu’il vaut et c’est là qu’il excelle. […] Aucun tableau n’existe pour lui-même, aucune description ne se fait valoir pour sa beauté propre. […] Il vaut d’être lu42 et médité.
Un quart d’heure de recommandation vaut dix années de travail. […] Rien ne vaut le monologue de Daniel de Foë. […] Un sonnet sans défaut vaut un long poème. Une nouvelle parfaite vaut un long roman. […] Valait-il mieux ne point faire de contre-sens et être illisible ?
J’adopterai souvent la manière de désenchâsser l’idée du vers pour voir ce qu’elle vaut. […] Prouver que ceux qui nous maltraitent ainsi sont peu adroits, serait mieux, si cela en valait la peine. […] L’étude qu’il fit sur l’aventurier Challes lui permit d’écrire ses opinions littéraires, opinions qui pour quelques amis lui ont valu beaucoup d’ennemis. […] La nature vaudra toujours mieux que toute invention possible. […] et il saura taxer les choses d’après ce qu’elles valent.
Il vaut peut-être mieux, pour l’honneur des étranglés, que nous ne trouvions pas. […] Quel sermon, quel discours à la tribune vaudra cette protestation patoisée qui nous dit la vérité sur les Petits-manteaux-bleus de la politique ! […] Ça vaut la peine de réfléchir jusqu’à demain. […] Nécessité ou forfanterie, la chose vaut la peine d’être enregistrée. […] Les vierges se marient de dix à quatorze ans et valent, suivant leur laideur ou leur beauté ; de 500 à 5 000 francs.
Il vaut mieux s’abstenir que d’écrire les deux articles de Sainte-Beuve sur Salammbô. […] Elle a cela de merveilleux qu’elle vaut pour la sensation, pour le sentiment, aussi bien que pour l’idée. […] Que vaut l’image ? […] Cette hallucination, qui nous a valu la Déclaration des Droits de l’Homme, nous vaudra peut-être quelque jour le collectivisme, cet état où l’on verra enfin réalisé, avec un sérieux effroyable, cet idéal du mauvais ouvrier, « la suppression de la prime aux capacités ». […] Stendhal, qui ne savait pas écrire, vaut autant que lui, littérairement, et Balzac, au jugement commun, vaut davantage.
Mais enfin, j’ai promis, il vaut que je m’exécute. […] Tel mélodrame a valu à son auteur plus que Notre-Dame de Paris à Victor Hugo et les Parents pauvres à Balzac. […] Un fantôme charmant a remplacé l’idole vulgaire, et Musette vaut les Béatrix et les Laure. […] Rien de ce qu’il faisait si aisément ne lui paraissait valoir la peine d’être conservé. […] Ce tableau valut à l’auteur une médaille d’or et fut acheté par le roi.
Elle semble l’illustration vivante de tous ces poèmes, obsolètes et polychromes, en train d’éclore de toutes parts, pleins de lys, d’alérions, de clairs de lune, de sphinx et de centaures, et elle captivera les chevaucheurs de nuées et de chimères par la grâce imprévue et troublante de ses travestis, évoquant la vision de l’Androgyne, du Surêtre asexué, de l’Ange impollu, ce qui lui vaudra l’hommage d’un poète exquis et précieux, l’arbitre des élégances, le nouveau Pétrone, l’un des adeptes de l’esthétique nouvelle, chez qui Huysmans a pris l’idée de son Des Esseintes : le comte Robert de Montesquiou : REVIVISCENCE2 Les Héroïnes disparaissent en cohortes Comme si les chassait un étrange aquilon : Sombre Lorenzaccio, pâle Hamlet, blanc Aiglon, Un jeune homme renaît des jeunes femmes mortes.
Il paroît avoir méconnu & le ton qui leur convenoit, & les grandes ressources par lesquelles il pouvoit les faire valoir.
Au reste, tout cela ne valait peut-être pas plus la peine d’être fait que d’être dit.
On croit même qu’il fut banni de la république, pour avoir inséré dans ses vers, qu’ il vaut mieux jetter bas les armes que mourir .
L’inattendu des situations, le contraste des mœurs, le pathétique de l’amour, l’éloquence de la passion et de la religion en lutte dans le drame lui valurent un de ces succès qui se prolongent à travers tout un siècle. […] Quelques complaisances poétiques pour madame de Pompadour, pour la cour, pour le Dauphin, lui valurent la place de gentilhomme de la chambre du roi, d’historiographe, d’académicien, et une pension du roi. […] Le Rhône, en s’échappant du lac, en baigne les falaises ; les gorges sombres de la Savoie en ombragent les jardins ; la ville et ses quais, ses ports, ses barques en diversifient l’horizon, le mont Blanc en solennise la perspective ; le lac, semblable à une mer intérieure, en étend jusqu’au Valais les derniers plans. […] Ferney, petit village rapproché de Versoy, sur les rives du lac, était un territoire français du petit pays de Gex, extrême frontière qui touchait par sa demeure au pays neutre de Gex, par ses prairies au territoire de Genève, par ses bois au territoire de Berne, par le lac à la Savoie, au Valais, à Lausanne, au gré de cet hôte cosmopolite de quatre ou cinq gouvernements.
Mes maîtres m’enseignèrent, d’ailleurs, quelque chose qui valait infiniment mieux que la critique ou la sagacité philosophique : ils m’apprirent l’amour de la vérité, le respect de la raison, le sérieux de la vie. […] Elles valent bien le laudanum. […] Ce dernier s’aperçut même que ce monde nouveau était fort curieux et valait la peine qu’on s’y attachât. […] Il répétait souvent que l’homme vaut en proportion de sa faculté d’admirer.
« Des désirs impétueux, nous dit l’organe du wagnérisme, grandissent en elle … Les deux héros (érotiques vaudrait mieux) se regardent en face suffoqués d’émotion … Tristan porte la main à son front », « Iseult porte la main à son cœur ». […] Respectons les illusions généreuses et ne reprochons jamais à un souverain ses excès de zèle en pareille cause ; mieux vaut encore prendre M. […] Wagner entame la question de Tannhaeuser à l’Opéra, et, loin de se plaindre de sa mésaventure, de déplorer la catastrophe, se demande, l’ironie et l’amertume aux lèvres, s’il ne vaut pas mieux, après tout, que les choses se soient ainsi passées, « car, dit-il, d’un grand succès, s’il eût été possible, en vérité je n’aurais su que faire. » C’est l’histoire de ce joueur qui, ne gagnant pas, aime mieux perdre. […] Mais tous ces passages me paraissent surpassés par l’émouvant retour d’une phrase tirée de l’Arioso de Fédès : « Ta pauvre mère », etc., dite cette fois en sanglotant par le cor anglais, et planant au-dessus d’un susurrement mystérieux en trémolo des cordes au moment où, vers la fin du second acte, le futur Roi-Prophète s’échappe pour écouter à la porte de la chambrette de sa mère, qui « dans son sommeil murmure une prière pour le fils ingrat ; une perle, fut-elle enfouie dans un fumier, vaut bien la peine qu’on la mette en lumière !
Si l’on peut toujours dire qu’une hypothèse en vaut une autre, on ne peut ni faire prévaloir ni même soutenir une hypothèse spéculative contre un fait d’expérience. […] On sait ce que vaut et ce que peut la justice humaine. […] La logique la plus simple ne dit-elle pas qu’une déduction rigoureuse ne vaut véritablement qu’autant que le principe d’où l’on tire la conséquence est absolument vrai ? […] Que valent ces deux arguments ?
il y a des gens qui aiment à se faire valoir en toute démarche et à se broder sur toutes les coutures. […] C’est en cet état de choses que Villarsd, assuré de deux points de passage sur le Rhin et voyant le prince Louis de Bade mettre en mouvement ses troupes pour troubler son nouvel établissement de Neubourg, l’attaqua avec hardiesse dans ses retranchements mêmes, et, inférieur en nombre, livra et gagna, le 14 octobre, contre le général le plus renommé alors de l’émpire, la bataille de Friedlingen, qui lui valut le bâton de maréchal. […] En vérité, cela est plus sûr que de suivre l’avis des courtisans, qui, ne songeant qu’à détruire ceux qui n’ont pour eux que leurs services, pourraient établir, sous un roi moins juste et moins grand que celui que la bonté de Dieu nous a donné, cette maxime si dangereuse pour les maîtres de la terre, qu’il vaut mieux songer à leur plaire qu’à les servir.
savoir le grec, ce n’est pas comme on pourrait se l’imaginer, comprendre le sens des auteurs, de certains auteurs, en gros, vaille que vaille (ce qui est déjà beaucoup), et les traduire à peu près ; savoir le grec, c’est la chose du monde la plus rare, la plus difficile, — j’en puis parler pour l’avoir tenté maintes fois et y avoir toujours échoué ; — c’est comprendre non pas seulement les mots, mais toutes les formes de la langue la plus complète, la plus savante, la plus nuancée, en distinguer les dialectes, les âges, en sentir le ton et l’accent, — cette accentuation variable et mobile, sans l’entente de laquelle on reste plus ou moins barbare ; — c’est avoir la tête assez ferme pour saisir chez des auteurs tels qu’un Thucydide le jeu de groupes entiers d’expressions qui n’en font qu’une seule dans la phrase et qui se comportent et se gouvernent comme un seul mot ; c’est, tout en embrassant l’ensemble du discours, jouir à chaque instant de ces contrastes continuels et de ces ingénieuses symétries qui en opposent et en balancent les membres ; c’est ne pas rester indifférent non plus à l’intention, à la signification légère de cette quantité de particules intraduisibles, mais non pas insaisissables, qui parsèment le dialogue et qui lui donnent avec un air de laisser aller toute sa finesse, son ironie et sa grâce ; c’est chez les lyriques, dans les chœurs des tragédies ou dans les odes de Pindare, deviner et suivre le fil délié d’une pensée sous des métaphores continues les plus imprévues et les plus diverses, sous des figures à dépayser les imaginations les plus hardies ; c’est, entre toutes les délicatesses des rhythmes, démêler ceux qui, au premier coup d’œil, semblent les mêmes, et qui pourtant diffèrent ; c’est reconnaître, par exemple, à la simple oreille, dans l’hexamètre pastoral de Théocrite autre chose, une autre allure, une autre légèreté que dans l’hexamètre plus grave des poètes épiques… Que vous dirais-je encore ? […] ce que je viens de vous dire ne vaut-il pas mieux qu’une invitation à dîner ?
Elle vaut, elle valait beaucoup mieux que sa réputation aujourd’hui. […] Rousseau est bien sévère : ses Stances à lui, trop vantées, sur les Misères de l’homme : Que l’homme est bien durant sa vie, etc., sont loin de valoir le couplet philosophique de Mme Des Houlières qu’on a lu plus haut (p. 369) : Homme, vante moins ta raison… C’est le même sentiment, mais les vers sont bien autrement concis et frappés. — Sur les relations de Fontenelle et de Mme Des Houlières, il y a une note de Trublet (Mémoires sur Fontenelle).
À peine rapatrié, le conclave le rappela à Rome ; il y fut nommé pape, à trente-sept ans, sous le nom de Léon X, qu’il immortalisa par les mêmes faveurs qui avaient valu à sa maison le sceptre moral de la Toscane. […] La petitesse de sa taille et la gentillesse apparente de son humeur lui avaient valu ce nom familier. […] Ce danger et cette mort lui valurent l’enthousiasme du peuple ; la nation vit qu’il fallait aimer celui que les grands et les étrangers voulaient perdre.
Qui veut se passer d’elle, ou la dévier, quand il aurait toute la science et toute la patience du monde, ne fera rien qui vaille. […] Car voici ce qui arrive nécessairement : si ni la raison ni la nature ne varient pour l’essentiel, et si les anciens valent parce qu’ils ont admirablement rendu la nature, l’homme du xviie siècle, pourvu de la même raison, recherchera dans les anciens la même nature qu’il sent en lui, qu’il voit autour de lui. […] Et c’est Virgile et Théocrite qu’il offre pour modèles, ne tenant compte en eux que de ce qu’il y a, en effet, de raffiné et de convenu dans leurs poèmes, ne songeant pas qu’ils ne valaient précisément que par où ils ne pouvaient être imités dans des pastorales doucereuses et spirituelles, par quelques vers immortels, où vit la nature, la vraie nature champêtre, dans sa saine et belle grossièreté.
Tout n’est donc pas à mépriser dans les mystères : il reste vrai pourtant qu’ils valent par leurs sujets, et moins que leurs sujets, moins aussi à l’ordinaire que les récits qu’ils traduisent. […] Il ne vaut pas la peine d’insister sur la trop nombreuse catégorie des moralités allégoriques. […] La fameuse sottie, intitulée le Monde, Abus, les Sots, vaut surtout par sa liste de personnages : Sot Dissolu, habillé en homme d’Église, Sot Glorieux, habillé en gendarme, Sot Corrompu, habillé en marchand, Sot Ignorant, habillé en vilain, et Sotte Folle, en femme.
» Un autre César, Septime Sévère, s’écrie en mourant : « J’ai été tout et rien ne vaut. » Omnia fui, nihil prodest ! […] La mère vaut mieux que les filles. […] Elle se dit que ce qui lui reste d’honneur vaut bien, après tout, l’enjeu de la vie d’un homme : elle on appelle à l’épée de Fabrice — Fabrice n’a qu’à la tirer du fourreau… Annibal détale à toutes jambes, l’échine pliée et l’oreille basse.
Il est respectueux, il est familier, il est fraternel ; c’est par moments l’ami et presque le camarade, qui veut obliger le camarade et l’ami : Ce n’est point mon amour que je veux vous faire valoir : regardez-moi comme votre frère ; ne me croyez pas capable de vous rendre un service intéressé… Ne soyez point femme en cet instant. […] Toutes les adresses, toutes les audaces, il se les permettait : « Ce sont, disait-il, des ruses de bonne guerre ; mais trahir l’hospitalité, demander une grâce pour tromper son bienfaiteur, ce seraient d’horribles perfidies, et ce remords aurait empoisonné jusqu’à ses plaisirs. » Je donne ce sophisme de la passion pour ce qu’il vaut. […] J’ai là (ce qui vaut mieux) sur ma table ses grandes feuilles-manuscrites, toutes chargées de notes gracieuses ou sévères, d’extraits d’auteurs latins, grecs, anglais, italiens, provisions de toute sorte et pierres d’attente qu’il amassait pour des temps meilleurs et pour l’avenir.
Le langage vaut ce que vaut la pensée, et la pensée elle-même vaut plus ou moins selon l’énergie plus ou moins grande de la volonté qui la dirige.
Dans tout pays où la science serait apprécie pour elle-même, où le caractère des hommes serait honoré pour ce qu’il vaut, où l’on aimerait mieux entrer en controverse, s’il y avait lieu, avec l’homme de mérite que de l’apostropher et de l’injurier, où l’on ne procéderait point en idées comme en tout par accès et par fougues, par sauts et par bonds, il n’y aurait pas eu tout ce bruit, et nous irions entendre M. […] Un tel enseignement n’est bon qu’en tant qu’il produit des contradicteurs : et encore vaudrait-il bien mieux se passer de certaines questions que de les poser.
Cependant j’avoue que le respect humain auroit été capable de me retenir dans mes chaînes, si je n’eusse fait réflexion, que la moitié du monde vaut bien l’autre, et que la même démarche qui me feroit peut-être perdre quelque estime en France m’en attireroit beaucoup en Angleterre et en Hollande. […] Ce qui paraîtra plus digne d’un homme, c’est cette réflexion si juste, que la moitié du monde vaut bien l’autre , et que ce qu’on perd dans l’opinion sur une rive de l’Escaut, on le regagne en estime sur l’autre rive.
Il y a, sous tous les régimes, des plumes qu’il vaut mieux avoir contre soi que pour soi ; vous n’avez jamais paru en douter. […] On devrait savoir par expérience ce que vaut dans la pratique tout article 14.
Mais il peut arriver aussi que le choix du « chef-d’œuvre » unique auquel reste attaché le nom d’un poète ait été arbitraire et maladroit et que la pièce trop connue fasse tort à d’autres qu’elle dispense de lire et qui valent quelquefois mieux. […] Elles ne valent pas ce qu’elles coûtent, voilà tout.
Autres remarques, à l’aventure, et dont il ne vaudra toujours pas la peine de tirer les conséquences. […] Et cette œuvre-là vaut un beau manuscrit de prose ou de vers.
Si l’homme est esclave et la femme patricienne (ou vice versa), cela, bien entendu, n’en vaut que mieux. […] … Mais à la lecture, et jusqu’à l’endroit où j’en ai arrêté le compte rendu, cette œuvre intelligente ne semble point particulièrement neuve, et je dirais qu’elle rentre dans l’ordinaire « formule » des tragédies romano-chrétiennes, si, dans sa dernière partie, ne se marquait fort heureusement le dessein par lequel surtout elle vaut.
Tandis que l’ennemi des beaux Arts sur le déclin de ses années, à charge à lui-même & aux autres, éprouvera un vuide affreux, n’envisageant que le spectre de l’ennui, & les ombres horribles de la mort : l’homme éclairé jouira du spectacle de sa vie passée ; il aura sçû apprécier, ce que vaut l’existence, & fort par sa pensée, il ne redoutera point l’instant inévitable qui doit terminer sa carrière : ainsi le généreux Fénélon, qui montra à l’Univers le caractère rare & sacré d’une ame remplie à la fois d’une extrême vertu & d’une extrême douceur, ne perdit point dans les Cours la simplicité de ses mœurs, & conserva dans son exil cette égalité d’ame que rien ne pût corrompre. […] La gloire elle-même vaut-elle le plaisir réel & sensible, de vous communiquer vos idées, d’aggrandir mutuellement vos connoissances, de mêler les trésors de vos ames, de vivre en freres, en amis, honorés & vertueux.
La pratique fondamentale qui donnait à la secte de Jean son caractère, et qui lui a valu son nom, a toujours eu son centre dans la basse Chaldée et y constitue une religion qui s’est perpétuée jusqu’à nos jours. […] Il voulait seulement grandir à son ombre, et se croyait obligé, pour gagner la foule, d’employer les moyens extérieurs qui avaient valu à Jean de si étonnants succès.
Donne-moi de valoir beaucoup mieux que ma mère et de mieux agir ! […] Mieux vaut avoir tous les hommes pour ennemis plutôt que les dieux. » — C’en est fait, le doute a cessé : Oreste, redevenu le bourreau d’un dieu, n’a plus rien d’humain.
Ces succès valent peu et durent peu. […] Il y a eu également des variantes pour plusieurs autres vers, mais cela ne vaut pas la peine d’y insister.
Ce fut son style qui lui valut et qui lui amena une femme jeune, rose et blonde comme l’Aurore dans des épis d’or, riche de cent mille livres de rente, autres épis d’or ! […] À l’heure de la vie où l’on est frivole et où l’homme tient à relever ses avantages extérieurs par les soins de la mise et les détails de la toilette, à une époque où tant de gens de lettres affectaient d’être des Beaux, parmi les de Musset, les Roger de Beauvoir, les Roqueplan, les Sue, qui furent des dandies, des gants jaunes, des furieux (un mot du jargon de la mode du temps), Janin, très à la mode par l’esprit et par le talent et très en vue, Jules Janin, qui n’était pas sans beauté alors, ne pensait point à la faire valoir, cette beauté, par les ressources que la mode offre à la coquetterie.
En politique, nul ne le vaut. […] Saint-Évremond, cet homme supérieur dont personne ne parle, ce pauvre assassiné par Voltaire et par Montesquieu, qui l’ont outrageusement volé, est jugé avec une fermeté de raison et une justice qu’il faut honorer ; car les injustices littéraires ne valent pas mieux que les autres, et le courage en littérature est aussi une vertu.
Pour ceux qui pensent autrement que lui, on le comprend, quoiqu’il valût mieux ne pas se taire, quoique la vérité, dite et déduite, vaille toujours mieux que le dédain ; mais pour ceux qui pensent comme l’auteur de l’Histoire de la Liberté religieuse, pour les hommes de la même confraternité politique et philosophique, qui n’ont pas encore parlé de cette histoire, plus intéressante à tous les points de vue que la plèbe de livres qu’ils ont l’habitude de vanter, il serait vraiment incompréhensible qu’ils se fussent tus ou qu’ils eussent dosé à l’auteur si chichement l’éloge, s’il n’y avait à cela une raison tirée de cette Histoire de la Liberté religieuse et que mon devoir de critique est, avant tout, de dégager.
Il est inutile que vous invoquiez des faits, que vous établissiez des comparaisons : les faits n’ont rien à voir avec les idées conçues a priori et aucune comparaison ne peut valoir une vérité supérieure transmise par les siècles, un dogme aussi essentiel que celui de la suprématie de la France. […] » Cette amère parole de Moltke, (en élargissant son application), vaut d’être méditée.