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1165. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — Q. — article » pp. 570-571

Tout ce qu’on peut blâmer dans ce Poëme, ce sont des Peintures trop libres que le sujet amenoit de lui-même, une crédulité absurde sur l’influence des Astres, & quelques incorrections de style que la gêne du metre semble avoir occasionnées.

1166. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 120-121

L'Auteur n'a pas su toujours distinguer le vrai d'avec le faux, l'intéressant d'avec l'inutile, l'abondance du style d'avec la prolixité toujours ennemie du genre historique.

1167. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 274-275

Rien n'est plus rare que d'assortir les pensées & le style aux sentimens & au caractere des personnages qu'on introduit.

1168. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 282-284

On sait que ce Livre est un amas, un magasin de formules de Lettres & de Complimens, sur toutes sortes de sujets, où le Peuple croit encore aujourd'hui trouver un modele du style épistolaire.

1169. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Holmès, Augusta (1847-1903) »

Même quand elle cherche à imiter Wagner, Mlle Holmès est elle-même, comme Mozart restait Mozart quand il écrivait dans le style de Hændel.

1170. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Murger, Henry (1822-1861) »

Ses meilleurs endroits sont toujours les ébauches faciles, assez gracieuses dans leur facilité, d’un homme qui, peut-être, sera un artiste demain… En parcourant ces pages incorrectes et lâchées, et ces vers dans lesquels l’émotion ne peut sauver le langage, on a senti que cette langue de poète avait le filet… On ne le lui coupa pas et jamais il ne se l’arracha… Dans ses Nuits d’hiver comme dans sa Vie de Bohême, il n’a pas plus d’inspiration personnelle qu’il n’a de style à lui.

1171. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 193-194

Baillet a fait des Vies des Saints, où sa critique est encore plus sévere que dans son Livre sur les Savans ; mais le style en est inégal, diffus, & peu correct.

1172. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 419-420

Cet Ouvrage a eu tant d’éditions, qu’il seroit difficile de le confondre avec les Ouvrages médiocres, quand il ne réuniroit pas, dans un degré éminent, une profonde connoissance de l’Histoire, un saine critique, la clarté & la vigueur du style, à un ton de modération & d’honnêteté qui le met bien au dessus de l’Essai de l’Histoire générale, dont il a relevé supérieurement les bévues, confondu les impostures, & réfuté les impiétés.

1173. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 520-522

On passera légérement sur quelques négligences de style, en rendant justice à l’adresse avec laquelle cette Tragédie est conduite, & au grand effet qu’elle produit.

1174. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 541-542

Sa latinité est moins pure & moins élégante que celle de son prédécesseur ; en revanche, il avoit plus d’esprit, plus d’élévation, plus de fécondité, un style plus vif & sur-tout plus nourri de pensées.

1175. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 256-257

Des idées riantes, des pensées délicates, des expressions pleines d'aisance & de douceur, sont propres à faire naître dans leur esprit cette aménité qui fait le charme du style.

1176. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

C’est précisément au nom de la force du style et de sa puissance de percussion que nous réclamons pour la justesse et la pertinence des termes employés. […] Huysmans, par exemple, mélange singulier d’un style pittoresquement matériel et concret et d’aspirations presque mystiques. […] L’enveloppement d’un style obscur, voire ténébreux et compliqué, n’est excusable que si, au centre de la papillote, vous trouvez quelque chose de mangeable. […] Cela ressort du contraste des thèmes, du style, de la composition des visées. […] A d’autres époques, il y eut chez nous des Tartuffes du style et de l’envergure de Gambetta.

1177. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

Difficile à écrire, ce style est aussi difficile à lire. […] Cet amour de la forme va jusqu’à lui faire accueillir les menues élégances et les gentillesses de style. […] C’est un procédé de style dont il ne pourra se défaire. […] Il n’est pas. jusqu’au style de Dumas qu’il ne soit prêt à défendre et à admirer. […] C’est lui qui a pris pour du style un style tour à tour trivial et fleuri.

1178. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fournier, Édouard (1819-1880) »

Fournier, le style est de la partie forte, la partie rachetante.

1179. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Girardin, Delphine de (1804-1855) »

Antoine de Latour Ses compositions, remarquables par la vivacité d’esprit et une rare finesse d’observation, se distinguent aussi par une fleur d’élégance et une convenance de style qu’il faut admirer.

1180. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Du Plessys, Maurice (1864-1924) »

Son style frémit de tout l’or rapporté d’explorations lointaines.

1181. (1894) Propos de littérature « Introduction » pp. 9-10

L’un deux l’emporte par le talent, l’autre par l’instinct poétique ; chez celui-ci des images plus nouvelles, plus d’inattendu une plus riche variété de rythmes et de gestes ; chez celui-là un sens plus pur de l’attitude, une rigueur plus grande dans l’expression, un style plus noble et plus voisin de la perfection.

1182. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 388-389

Le sujet de la Comédie du Muet est tiré de Térence ; l’intrigue en est bien conduite, le comique saillant & plein de finesse, le dialogue naturel, le style agréable & léger.

1183. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 456-458

On ne sera peut-être pas fâché de voir la maniere dont l’Orateur s’éleve contre cet abus, & la tournure de style qu’il emploie pour le combattre.

1184. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 259-261

Ses Ouvrages, peu lus aujourd’hui, parce qu’ils sont écrits d’un style dur & ennuyeux, dégoûterent, comme on sait, Louis XIII de toute autre espece de lecture.

1185. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 334-336

Le style de ses Productions est simple, naïf, facile, intéressant.

1186. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 75-77

Le Traducteur s’est attaché à rendre l’Original selon le style dans lequel il est écrit, c’est-à-dire qu’il traduit tantôt en vers, tantôt en prose, & qu’il emploie quelquefois des vers alexandrins sans rimes, qu’on appelle vers blancs, fort en usage en Angleterre, & qui y rendent la versification bien plus facile que parmi nous.

1187. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 113-114

Il étoit plus jaloux de la découverte d’un lambeau d’érudition, de la vérification d’une date, que de l’exactitude & de la correction du style ; aussi le sien est-il dépourvu de tout ce qui peut plaire ou intéresser.

1188. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 63-64

Le style de sa narration ne contribue point à en faire oublier les défauts ; il est sec, quelquefois embarrassé, & souvent inégal.

1189. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 171-172

Si l'Auteur nous accusoit de contradiction, nous pourrions lui répondre que se corriger n'est pas se contredire, & que dans le temps même que nous ne connoissions qu'imparfaitement son Ouvrage, nous lui avions reproché le défaut de précision, de correction, d'égalité dans le style, de sévérité dans le choix des Auteurs qu'il cite, ainsi que dans celui des morceaux de leurs écrits qu'il copie.

1190. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 424-425

« Si le style d'un Etranger pouvoit être celui de Pascal, dit un ami de l'Auteur, ce Livre, mieux fondé en preuves que les Lettres Provinciales, n'eût pas été moins redoutable aux Philosophes du jour, que celles-ci ne le furent aux Jésuites ».

1191. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 513-514

Un style simple, mais énergique & correct, une érudition adroitement ménagée, de l'exactitude dans les citations, de l'honnêteté dans les critiques, de la sagacité dans les discussions, de la solidité dans les principes, de la précision & de la justesse dans les raisonnemens ; voilà ce qui caractérise cette Production, qui mérite d'être placée à la suite du Traité, pour servir de correctif à ce qu'il offre de défectueux.

1192. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « LEOPARDI. » pp. 363-422

» Des jugements très-particuliers sur les divers traducteurs italiens les plus admirés montrent à quel point ces questions de style l’occupaient, et combien il travaillait déjà à tremper le sien. […] Il en vient à conclure que le style de Parini serait plus sincèrement virgilien que celui de Caro. […] C’est par de telles études préparatoires, quand on ne s’y oublie pas, c’est par de tels ingénieux secrets, longuement médités, que les vrais poëtes savent ressaisir, d’un puissant effort, les langues et les styles aux âges de décadence, parviennent à les arrêter au penchant, ou même leur font remonter avec honneur les pentes glorieuses. […] on n’a pas assez fait attention à ce petit volume ; comme style, on n’a peut-être rien écrit de mieux dans la prose italienne de nos jours. » La candeur de l’illustre auteur des Promessi Sposi se reconnaît en cette parole. Quant à ses vers, Leopardi se rattachait directement au style des anciens par Alfieri et Parini, et en remontant plus haut.

1193. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

. —  Franchise et précision de son style. —  Vigueur de sa volonté et de sa passion. […] Il a son style. […] De là son talent, ses succès et ses fautes ; s’il a un meilleur style et de meilleurs plans que les autres, il n’est pas comme eux créateur d’âmes. […] Tantôt il détache un ridicule, une affectation, un genre de sottise, parmi les mœurs des élégants et des gens de cour ; c’est une manière de jurer, un style extravagant, l’habitude de gesticuler, ou toute autre bizarrerie contractée par vanité ou par mode. […] Livie discute avec Séjan les moyens d’empoisonner son mari, en style net, sans phrases, comme s’il s’agissait d’un procès à gagner ou d’un dîner à rendre.

1194. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Les informations du reportage et les calembours de la chronique, la perpétuelle faute d’orthographe du journal, ont perverti le goût, créé ce fameux style courant, coulant, auquel on est que trop tenté de rapporter, comme à une commune mesure, toute œuvre écrite. La combinaison détestable de ce faux style (victorieusement et définitivement promu au titre de terme universel de comparaison) et de l’esprit critique, pourtant, qui ne perd rien de ses prétentions, a engendré la funeste habitude de ne jamais entrer dans une œuvre d’art avec le soin de dépouiller tout souvenir afin de rester dans la justice. […] Le savant n’a pas de style. […] C’est la pensée qu’exprime, dans son style synthétique, mon maître, le poète Stéphane Mallarmé, par cette page qu’il a bien voulu m’adresser ici, sachant de quoi je dois vous parler. […] Ou bien au contraire elle envahit le domaine plastique, hérisse le style écrit de termes arides et qui ne font pas image, encombre la peinture et la musique de théories réputées infaillibles, de procédés qui suppriment l’émotion et l’instinct et prétendent mettre l’artiste à même de produire à coup sûr des œuvres irréprochables.

1195. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

Les habitudes du feuilleton, qui sont une dépravation de Paris, ont atteint jusqu’au style de Féval, dans son roman de Kéramour. C’est le style haché par trop menu de l’homme qui lire à la ligne (joli style de Paris !).C’est ce style à l’Alexandre Dumas, qui menait quatre feuilletons de front dans quatre journaux différents ; ce style rompu… mais non claudicant, sautillant plutôt, avec des vivacités d’écureuil, qui fut mis à la mode par Dumas père dans la littérature, et dans la politique par Émile de Girardin, et que je voudrais voir remplacé chez Féval, dans sa maturité, par un style plus ample, à attaches fortes, avec des articulations léonines… Ah !

1196. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE KRÜDNER » pp. 382-410

Après Saint-Preux, après Werther, après René, elle sut être elle-même, à la fois de son pays et du nôtre, et introduire son mélancolique Scandinave dans le vrai style de la France. […] Le style de Valérie a, comme les scènes mêmes qu’il retrace, quelques fausses couleurs de la mode sentimentale du temps : je ne saurais aimer que le Comte envoie, pour le tombeau de son fils, une belle table de marbre de Carrare, rose (dit-il) comme la jeunesse, et veinée de noir comme la vie. […] Le style de ce charmant livre est au total excellent, eu égard au genre peu sévère ; il a le nombre, le rhythme, la vivacité du tour, un perpétuel et parfait sentiment de la phrase française. […] Voici la pièce de Hadloub, traduite en vers, avec cette dernière idée de plus, et dans un style légèrement rajeuni du seizième siècle, où l’on peut supposer que quelque Clotilde de Surville, voisine de Ronsard et de Baïf, ou mieux quelque Marie Stuart la rima : Vite me quittant pour Elle, Le jeune enfant qu’elle appelle Proche son sein se plaça : Elle prit sa tête blonde, Serra sa bouchette ronde, O malheur !

1197. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

L’âpre bon sens aiguisé d’esprit et rendu tranchant comme l’acier par l’expression originale, était le caractère de style de cet oncle, ami des Christins de Ferney. […] Si on entre dans la cour, on voit d’un côté une allée de marronniers, luxe rare de végétation dans ces contrées déjà froides ; de l’autre, à l’extrémité de carrés du jardin, un pavillon de repos du style architectural de Louis XV, rappelant prétentieusement Versailles dans cette sauvagerie des lieux et des mœurs. […] Louis de Ronchaud ; ouvrez et lisez : jamais la science ne se révéla en plus beau style. Il semble que des rayons du pur soleil d’Attique pénètrent de toute part ce style, comme il pénètre, au lever du jour, les marbres translucides du Parthénon pour les faire descendre dans l’œil fasciné du voyageur ignorant comme moi, et pour les faire exclamer d’enthousiasme : Voilà le vrai, voilà le beau, voilà la divinité des lignes, voilà l’habitation des dieux sur la terre !

1198. (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451

L’Allemagne regarde Goethe comme le plus grand artiste de forme des temps modernes ; son style, particulièrement dans Werther, est considéré comme le type de la perfection classique : et pourtant il a passé longtemps pour certain en France que le style de Werther était aussi bizarre, aussi alambiqué, que les sentiments en étaient étranges. […] À cette époque, la poésie de style, la poésie qui vit de figures et de symboles, était fort peu connue chez nous : la manière dont furent reçus les premiers ouvrages de M. de Chateaubriand le prouve assez. Apprenant l’allemand, il y a quelques années, je fus frappé de la clarté de style de ce Werther qui m’avait si fort touché dans ma jeunesse.

1199. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Enfin, aujourd’hui, dans ses Révolutions d’Italie, si la splendeur du style était la caractéristique nécessaire de la grandeur des conceptions. […] Tout le style du monde est incapable de faire illusion sur la pauvreté d’une conception qu’il a empruntée et qu’il croit avoir découverte, et qui n’est autre chose que le principe, appliqué à l’histoire de l’Italie, de la contradiction d’Hegel, que cette dualité qui n’est qu’une évolution éternelle, sans point de départ et sans but. […] La fidélité épurée du renseignement, la hauteur de l’impartialité, la conscience de la Critique, sans laquelle il n’est pas d’histoire, toutes ces choses manquent ici, et le style avec sa magie ne les remplace pas. […] Il a, dans le style, ce qui vaut mieux que le mouvement même : il a l’expression.

1200. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lemoyne, André (1822-1907) »

André Lemoyne mérite une mention spéciale parmi les fins ouvriers du style.

1201. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — Q — Quinet, Edgar (1803-1875) »

Elle a le double aspect, ce qu’on pourrait appeler le double versant, politique et littéraire, et par conséquent la double utilité dont notre siècle a besoin ; d’un côté le droit, de l’autre l’art ; d’un côté l’absolu, de l’autre l’idéal… Le style d’Edgar Quinet est robuste et grave, ce qui ne l’empêche pas d’être pénétrant.

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