Au lieu de vibrer avec éclat dans des voix immortelles, l’esprit littéraire ne fit entendre alors qu’un bruit monotone et médiocre comme ceux qui le faisaient, — le bruit prosaïque et commun de la bouilloire qui berçait les rêves de ce Songe creux de Wordsworth !
Le doux Manzoni devait avoir dans le cœur cette noble et innocente rêverie italienne qui songe d’une patrie indépendante en écoutant les Canzonettes de Métastase.
Je m’étais éloigné de cette aimable toile, Et je voyais toujours l’enfant aux yeux d’étoile ; Et je me surprenais, en marchant, à songer : « Je veux dire à mes fils les leçons du berger, « Leur tailler des pipeaux, et leur faire comprendre « À quel point l’Art est doux, consolateur et tendre !
Il n’y a sans doute pas songé, et il s’étonnera peut-être du compliment que je lui fais ; cependant je le prie de l’accepter, car je l’assure qu’il l’a mérité. […] On dirait un songe, et pourtant on ne peut douter que ce fut une réalité. […] Songe donc ! […] elle n’y songe même pas ; comment les hasards de la destinée pourraient-ils jamais les rapprocher ? […] Et d’abord ce facile abandon prouve clairement une chose, c’est que la poésie n’est pas chez lui irrésistible ; si elle était le vêtement indispensable de sa pensée, il n’aurait pas songé à y renoncer, et y eût-il songé, il n’aurait pu exécuter son projet.
Cela n’est rien, vous voyez, et c’est d’une mélancolie étrange qui fait songer à Loti. […] Vous me dites que tel songe, « plein d’un tas de choses révoltantes11 », provient de telle position du corps. […] Oui, leur maîtrise est réelle et nul ne songe à la contester. […] Mais par le vif des analyses, par le dramatique des situations, par l’intensité du sentiment, c’est surtout à Gontcharoff qu’il fait songer. […] Ils réfléchissent sur tout, déduisent et induisent, et il est visible qu’ils songent à satisfaire leur propre curiosité plus qu’à exciter la nôtre.
Il songea assez naïvement à prévenir ce danger. […] Lorsque la guerre de la Succession commença (1702), voyant de nouvelles promotions se faire, dans lesquelles figuraient de moins anciens que lui et y étant oublié, il songea à se retirer du service, consulta plusieurs amis, trois maréchaux et trois hommes de Cour, et sur leur avis unanime « qu’un duc et pair de sa naissance, établi d’ailleurs comme il était et ayant femme et enfants, n’allait point servir comme un haut-le-pied dans les armées et y voir tant de gens si différents de ce qu’il était, et, qui pis est, de ce qu’il y avait été, tous avec des emplois et des régiments », il donna, comme nous dirions, sa démission ; il écrivit au roi une lettre respectueuse et courte, dans laquelle, sans alléguer d’autre raison que celle de sa santé, il lui marquait le déplaisir qu’il avait de quitter son service. « Eh bien ! […] Un ou deux ans après, à l’occasion d’une quête que Saint-Simon ne voulut point laisser faire à la duchesse sa femme, ni aux autres duchesses, comme étant préjudiciable au rang des ducs vis-à-vis des princes, le roi se fâcha, et un orage gronda sur l’opiniâtre et le récalcitrant : « C’est une chose étrange, dit à ce propos Louis XIV, que depuis qu’il a quitté le service, M. de Saint-Simon ne songe qu’à étudier les rangs et à faire des procès à tout le monde. » Saint-Simon averti se décida à demander au roi une audience particulière dans son cabinet ; il l’obtint, il s’expliqua, il crut avoir au moins en partie ramené le roi sur son compte, et les minutieux détails qu’il nous donne sur cette scène, et qui en font toucher au doigt chaque circonstance, montrent assez que pour lui l’inconvénient d’avoir été dans le cas de demander l’audience est bien compensé par le curieux plaisir d’y avoir observé de plus près le maître, et par cet autre plaisir inséparable du premier, de tout peindre et raconter.
Qu’on songe aux mois d’hiver, aux tempêtes, aux longues heures du matelot ballotté, roulé aveuglément par les rafales ! […] On n’imagine point, quand on ne l’a point vue, cette fraîcheur, cette innocence ; beaucoup d’entre elles sont des fleurs, des fleurs épanouies ; il n’y a qu’une rose matinale, avec son coloris fugitif et délicieux, avec ses pétales trempés de rosée, qui puisse en donner l’idée ; cela laisse bien loin la beauté du Midi et ses contours précis, stables, achevés, arrêtés dans un dessin définitif ; on sent ici la fragilité, la délicatesse et la continuelle poussée de la vie ; les yeux candides, bleus comme des pervenches, regardent sans songer qu’on les regarde ; au moindre mouvement de l’âme, le sang afflue aux joues, au col, jusqu’aux épaules, en ondées de pourpre ; vous voyez les émotions passer sur ces teints transparents comme les couleurs changer sur leurs prairies ; et cette pudeur virginale est si sincère, que vous êtes tenté de baisser les yeux par respect. […] Même dans la classe moyenne ou supérieure, cette patience et cet endurcissement morne sont fréquents ; on pense, en les voyant, à ces pauvres bêtes de somme déformées par le harnais, qui demeurent immobiles sous la pluie sans songer à s’en garantir.
Il ne songe seulement pas à son style : le mot, chez lui, c’est la pensée ; la couleur, c’est la lumière ; le seul effet qu’il recherche et qu’il obtient toujours, c’est la vérité. […] À moins d’être un rhétoricien comme Pétrarque ou un fanatique déclamateur comme Cola Rienzi, qui pourrait songer à ressusciter le peuple romain ? […] Ni Dante ni Machiavel, les deux esprits sérieusement politiques et réels de l’Italie actuelle, n’y songeaient seulement pas ; l’un invoquait dans des vers immortels l’empereur germain d’Occident, le conjurant de venir, de réprimer l’Italie papale à Rome, et de remettre la selle et la bride à la cavale indomptée ; l’autre conseillait au pape Léon X et à son successeur de concentrer l’Italie anarchique par les armes et par la politique sous ses lois, et de conquérir l’empire pour en faire le règne de Dieu.
A côté des esprits timides ou stériles, qui ne songeaient qu’à échapper à des écueils de grammaire, d’autres, en suivant naïvement leurs pensées, rencontraient, par l’analogie, des beautés nouvelles de langage, et les hasardaient dans quelque écrit, où souvent les lecteurs croyaient les revoir plutôt que les voir pour la première fois. […] On songe moins à arrêter les lecteurs sur la beauté d’un esprit particulier, qu’à raffermir leur conscience troublée par la contradiction, et à conserver intact le dépôt de la doctrine. […] La gloire de bien écrire ne paraît point le toucher, et il songe bien moins à ce qu’on dira de lui qu’au dommage que pourrait souffrir la vérité de l’insuffisance de l’écrivain.
Et songe-t-on à quelque chose comme un Beau Pécopin représenté dans ces conditions ?… Il est vrai qu’on n’y a jamais songé, et qu’on ne songera jamais qu’aux Sept Châteaux du diable.
Et comme il est dans le sillage de l’éducation classique, c’est à la littérature qu’il songe d’abord. […] Nous admirions des écrivains comme Barbey d’Aurevilly et Jules Vallès, qui gagnaient à peine leur vie, et nous n’aurions pas songé une minute à les plaindre. […] Le théâtre est trop près d’elle, entouré d’une trop brillante légende pour que l’idée d’y pénétrer ne la hante pas, quand elle songe aux conditions de son existence et aux chances qu’elle a d’être heureuse.
Ils savent parfaitement qu’ils agissent en bons ou mauvais citoyens, en braves ou lâches soldats, en libérateurs ou en tyrans de leur patrie, et ne songent point à reporter une part de responsabilité à des puissances supérieures dont ils ne seraient que les instruments. […] Mais, si intéressant et si instructif que soit ce tableau, Thucydide ne songe point dans la suite de son livre à rapprocher des faits et des institutions politiques ces circonstances de race, de position géographique, de constitution économique, qu’il a résumées dans les premières pages. […] Que les premiers historiens qui ont essayé de faire de l’histoire une science n’aient pas songé au Novum organum, cela est fort probable ; il n’en est pas moins certain que les progrès des sciences naturelles, dus principalement à l’excellence de leur méthode, ont été pour eux un puissant encouragement à appliquer les mêmes procédés aux sciences morales, et particulièrement à l’histoire, au moins dans la mesure où cette application est possible.
Habitant en quelque sorte dans deux atmosphères, il portait et gardait, sans y songer, de l’une dans l’autre. […] En montrant le parti aristocratique dont était Cicéron, il songe évidemment au côté droit arrivant aux affaires, et il peint l’un dans l’autre, trait pour trait218. […] Il fut conduit par cette étude à faire plusieurs mémoires détachés, qui pouvaient cependant se ranger dans un certain ordre, et il songea à rallier le tout au moyen d’une introduction. […] Le refrain de Béranger, au contraire, qui tombait presque dans les mêmes termes, allait en sens inverse du reste des paroles, et de ce contraste sortait l’amère ironie : Oui, ma mie, il faut vous croire, Faisons-nous d’obscurs loisirs : Sans plus songer à la gloire, 204.
Jupiter feint de s’endormir sur sa couche, dans les bras de Junon. » VI Le second chant s’ouvre par un songe, messager trompeur que Jupiter envoie à Agamemnon. Le songe obéit ; il présage à Agamemnon la chute d’Ilion pour ce jour-là. […] Il lui raconte le songe de sa nuit. […] Il s’agite en tous sens sur sa couche en regrettant la force et le généreux courage de son ami ; il songe à tout ce qu’ils ont autrefois accompli ensemble, soit en combattant, soit en traversant les mers impétueuses.
Car il faudrait d’abord prouver qu’à un état cérébral donné correspond un état psychologique déterminé rigoureusement, et cette démonstration est encore à faire, On ne songe pas à l’exiger, le plus souvent, parce qu’on sait qu’une vibration déterminée du tympan, un ébranlement déterminé du nerf auditif, donnent une note déterminée de la gamme, et que le parallélisme des deux séries physique et psychologique a été constaté dans un nombre de cas assez considérable. […] Ou bien encore en songera à ce musicien invisible qui joue derrière la scène pendant que l’acteur touche un clavier dont les notes ne résonnent point : la conscience viendrait d’une région inconnue se superposer aux vibrations moléculaires, comme la mélodie aux mouvements rythmés de l’acteur. […] Il importe donc de se demander si l’extension que l’on fait du principe de la conservation de la force à tous les corps de la nature n’implique pas elle-même quelque théorie psychologique, et si le savant qui n’aurait a priori aucune prévention contre la liberté humaine songerait à ériger ce principe en loi universelle. […] Mais on ne s’étonnera pas que cette approximation suffise au sens commun, si l’on songe à la facilité avec laquelle les enfants et les peuples primitifs acceptent l’idée d’une nature inconstante, où le caprice joue un rôle non moins important que la nécessité.
Il a été répondu encore, et d’une manière plus directe (toujours au point de vue dont la commission n’avait point à s’écarter), que, toute part faite et toute justice rendue au talent de l’auteur, sur lequel il n’y avait qu’une voix, on ne pouvait découvrir réellement dans sa pièce d’autre intention dominante que celle de peindre ; qu’il avait porté son miroir où il avait voulu, qu’il avait fait une exhibition fidèle, inexorable, de ce qu’il avait observé, et avait montré les gens vicieux tels qu’il les avait saisis ; que ce n’était pas un reproche qu’on lui faisait, mais que c’était le caractère de sa comédie qu’on se bornait à relever, et que ce serait lui prêter gratuitement que de voir autre chose dans son Demi-Monde qu’une peinture attachante, ressemblante et vraie, digne d’être applaudie sans doute, mais non pas d’être récompensée comme ayant atteint un but auquel l’auteur n’avait point songé.
Je n’ai pas été peu surpris, il y a un ou deux mois, de lire un matin (7 juin 1866), dans le journal intitulé l’Événement et qui n’est censé s’occuper que de sujets à l’ordre du jour, la critique d’un discours que j’avais prononcé autrefois sur la tombe d’un de mes amis, le docteur Armand Paulin, discours qui n’avait pas moins de neuf années de date (ce que le critique se gardait bien de dire), discours oublié de moi-même et que je n’avais jamais songé à recueillir dans aucun de mes volumes de Mélanges, publiés depuis.
Après tout, comme Diderot, en écrivant à sa maîtresse, n’écrivait que pour elle, et songeait assez peu à son lecteur de 1830, il faut bien s’accommoder de bonne grâce à cette variation de tons qui se fait remarquer dans le cours de sa correspondance ; il y aura toujours assez d’endroits à relire et à admirer.
Un sentiment évangélique et chrétien les a inspirés, en effet, non sans mélange toutefois d’un certain humanitarisme moderne, d’un certain culte optimiste et confiant de la création et de la nature, qui fait songer à Jocelyn et qui l’a précédé : Ô Nature, immense Évangile Que rien ne saurait altérer !
L’attention qu’exige l’étude, en détournant de songer aux intérêts personnels, dispose à les mieux juger.
Ce ne sont pas deux caractères, ce sont deux noms, quelques sentiments élémentaires, simples, larges, plus rêvés qu’observés, quelques attitudes gracieuses ou touchantes ; c’est un doux et triste songe d’amour pur, par lequel l’humanité se repose des réalités rudes.
Elle le sent mieux encore lorsqu’il a la fièvre typhoïde et qu’elle songe à ce qu’elle deviendrait sans lui.
Les divagations du vieux Liseo font songer à un autre père malheureux, au roi Lear.
: 1º Les imaginatifs, à la façon de Cazotte ou de Coster, ou les fantaisistes, comme Bret Hart, — et vous ne songez pas à relever de leur genre, non plus que de celui des sentimentaux moutonneux ; 2º Les érotiques, de Beroalde de Verville à Crébillon ; mais ceux-là ont une connaissance du vice et de la volupté, aussi une verve ou une grâce en leur parler, — dont les passages mêmes où vos fillettes, à table, enfourchent les cuisses de leurs voisins, ne donnent qu’une maigre illusion ; 3º Les réalistes, la lignée de Le Sage, ceux qui nous documentent sur un temps et sur une société ; et pour cela il faut une acuité de vision, une audace de dire, une pénétration psychologique, que je suis confus de ne pas vous reconnaître.
Il songe à cette tyrannique nécessité de changement, à cette alternance régulière qui emporte les nations d’un extrême à l’autre ; il comprend que la France et l’Europe ont repris goût à la verdure des bois et des prairies et aux charmes de la solitude, précisément parce qu’elles étaient lasses et dégoûtées de spectacles et de plaisirs contraires ; il trouve enfin dans cette réaction violente contre les prédilections du siècle précédent un cas particulier de cette grande loi du rythme qui semble être une des lois de la vie universelle.
Quand on songe que Moïse est le plus ancien historien du monde ; quand on remarque qu’il n’a mêlé aucune fable à ses récits ; quand on le considère comme le libérateur d’un grand peuple, comme l’auteur d’une des plus belles législations connues, et comme l’écrivain le plus sublime qui ait jamais existé ; lorsqu’on le voit flotter dans son berceau sur le Nil, se cacher ensuite dans les déserts pendant plusieurs années, puis revenir pour entrouvrir la mer, faire couler les sources du rocher, s’entretenir avec Dieu dans la nue, et disparaître enfin sur le sommet d’une montagne, on entre dans un grand étonnement.
On ferme les bibliotheques comme on ferme les tombeaux pour toujours, et l’on ne songe qu’à faire faire des hidrauliques, des lyres énormes, des flutes de toute espece et tous les instrumens qui servent à regler les gestes des acteurs. " je dois avertir le lecteur qu’en évaluant la monnoïe romaine par notre monnoïe de compte, je n’ai pas suivi le calcul de Budé, quoique ce calcul fut juste lorsque ce sçavant homme le fit.
Qu’on songe comment les seconds rolles sont declamez par les acteurs qui les recitent à leur gré.
Non seulement les documents sont ici d’une abondance extrême (qu’on songe seulement à la masse formidable d’observations recueillies sur les diverses aphasies !)
C’est pour moi encore un sensible regret, toutes les fois que j’y songe, de penser que le travail immense, spirituel et judicieux auquel il s’était livré, n’ait point pris la forme d’une œuvre suivie et définitive, d’un monument, et que ce qui était fait et comme bâti déjà n’ait pas été cimenté et fixé. […] On le ramena bien faible encore à Marseille ; mais au milieu même de ses dangers et de son épuisement sa noble fièvre morale ne le quitta pas un instant, et il ne songeait qu’à ne pas laisser perdre les trésors de connaissances et d’observations qu’il venait de conquérir. […] Il avait besoin d’un ami du Monomotapa à qui courir raconter, dès le matin, le songe de la nuit93. […] J’appellerais cela volontiers le Songe d’Ampère. […] Il n’aurait songé qu’à multiplier les éditions, c’est-à-dire les perfectionnements, tout comme M.
Il observe et il médite ; sa pensée franchit les espaces, et va se choisir, par-delà les mers, une patrie. « A la première connaissance de cette querelle (anglo-américaine), mon cœur, dit-il, fut enrôlé, et je ne songeai plus qu’à joindre mes drapeaux. » Il n’a pas vingt ans, il s’échappe sur un vaisseau qu’il frète, à travers toutes sortes d’aventures. […] Depuis et avant César jusqu’à Napoléon, tout ce qui a brillé et influé en tête des nations, grand roi ou grand ministre, n’a songé et n’est parvenu à réussir qu’à l’aide d’une dose de machiavélisme plus ou moins mal dissimulée, tellement qu’on est en droit de se demander si le contraire est possible et si l’entière vertu n’apporte pas son obstacle, son échec avec elle. […] L’exemple ne se propage pas, les autres armées se soumettent, et La Fayette, voyant que le pays ne répond mot, ne songe qu’à s’annuler, dans l’intérêt, non pas de la liberté qui n’existe plus, dit-il, mais de la patrie, qu’il s’agit toujours de sauver ; il passe la frontière avec ses aides de camp, non sans avoir pourvu à la sûreté immédiate de ses troupes. […] Nous avons eu le plaisir de prévoir cet événement et la bonne fortune de le préparer. » Ainsi, La Fayette se félicite de l’émancipation de l’Amérique du Sud, et il ne songe à aucune restriction dans son espoir. […] La Fayette y adhère sans doute, mais il n’y avait pas songé le premier.
Il les dit comme ils lui viennent, sans arrangement ni style, en manière de conversation, sans songer à faire un effet ou à combiner une phrase, avec les mots de métier et les tournures vulgaires, revenant au besoin sur ses pas, répétant deux et trois fois la même chose, n’ayant pas l’air de soupçonner qu’il y a des moyens d’amuser, de toucher, d’entraîner ou de plaire, n’ayant d’autre envie que de décharger sur le papier le trop-plein des renseignements dont il s’est muni. […] Ils ne songent qu’à réformer ou à flageller le vice. […] Le jeune seigneur songe à l’épouser à présent, et veut être sûr qu’elle l’aime ; elle n’ose lui rien dire, elle a peur de lui donner prise sur elle ; elle est toute troublée de sa bonté, et pourtant il faut qu’elle réponde. […] Nous aimons l’art, et vous n’en avez guère ; nous souhaitons qu’on nous plaise, et vous n’y songez pas. […] Son cœur n’est qu’une plaie, il s’écrie ; mais, revenant aussitôt à sa profession et à son devoir, il songe à préparer son fils et à se préparer lui-même pour l’autre vie, et, afin d’être utile à autant de gens qu’il pourra, il veut en même temps exhorter les prisonniers.
Je ne songeais guère à faire de la critique dans un journal quand vous m’avez appelé au Temps. […] Sûr alors de leur félicité, il songea à son propre salut et se pendit. […] C’est l’hypothèse contraire, pour peu que l’on y songe, qui choque la raison. […] Je songe surtout à son dernier recueil, les Poèmes de la mort. […] Zola m’a fait songer à celui du P.
N’importe qui songerait à sa blessure pour si peu de mal qu’elle fît. […] Dans leurs romans, ils montrèrent une foule d’aspects poétiques de notre temps, auxquels nul ne songeait. […] Car, les mots nouveaux ne leur suffisant pas, ils songèrent à les placer d’une manière inaccoutumée, pourvu qu’ils exprimassent ce que l’auteur désirait leur faire exprimer. […] Si l’on songe à la manière de vivre de la génération qui précéda Zola, on sera frappé du contraste. […] Valera, quoique idéaliste, est un romancier à part, qui ne formera pas d’école, parce qu’il est difficile à imiter, comme on le comprend facilement, si l’on songe aux qualités qu’il réunit.
s’écria madame C…, je l’ai rencontré dernièrement avec mon mari, et je n’ai pas songé à prendre cette précaution. […] Quelquefois il songe à se marier, — et jamais à être de l’Académie. […] Il embrasse l’auteur, il l’appelle son ami, — son sauveur. — Il s’arrache les cheveux de désespoir, parce qu’il n’a point songé à lui offrir une primé avant le succès. […] Songez donc que voilà 150 fois qu’on joue votre ouvrage. — J’espère que vous n’avez pas à vous plaindre de moi. […] Il ne faut pas songer qu’à soi dans ce monde. — Je serais fort désolé qu’on pût dire que vous avez monopolisé mon théâtre.
Puis, au tréfonds, il était une excuse supérieure et à laquelle Valgraive ne pouvait songer sans un peu de remords : Hugues avait connu et aimé Clotilde le premier, Hugues avait pu l’espérer pour femme. […] Tout cela, je le démêlais pêle-mêle, et malgré la sourde rancœur qui me faisait songer de tout Prussien : « C’est peut-être celui-là qui a tué mon père ! […] que chacun de nous songe à tous les maux de la guerre, qu’il apporte dans ces négociations un sentiment humain et religieux qui le dispose aux concessions possibles. […] Chacun songe à soi et se défie des autres. « … Silence. […] Elle éprouvait une joie intime à songer qu’elle souffrait tout cela pour celui qu’elle aimait, et à se dire qu’elle ne verrait jamais d’autre homme que lui.
— Mais songez-y, votre sacrifice sera suivi de l’oubli, et payé d’ingratitude. […] Homme, songe que c’est à la faiblesse de tes organes que tu dois la qualité qui te distingue des animaux. […] Qu’ils songent que la vertu couve souvent le germe de la tyrannie. […] « Songez à combien d’inquiétudes vous expose un emploi aussi considérable. […] Songez que sa vie est attachée à la vôtre.