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2627. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

Je suis bien loin d’être le chêne, Mais, dites-moi, vous qu’en un autre temps… J’aurais nommée Iris, ou Philis ou Climène, Vous qui, dans ce siècle bourgeois, Osez encor me permettre parfois De vous appeler ma marraine, Est-ce bien vous qui m’écrivez ainsi, Et songiez-vous qu’il faut qu’on vous réponde ?

2628. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IX. Eugénie de Guérin »

Joseph de Guérin, lequel, au commencement du siècle, n’avait plus, de tousses marquisats, comtés et baronnies, que le pauvre châtel du Cayla, était l’aîné de quatre enfants dont un seul existe aujourd’hui, — Mademoiselle Marie, la dernière.

2629. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vi »

Voudrons-nous nous imposer les efforts nécessaires pour conserver et accroître les trésors spirituels et moraux amassés pendant des siècles, éviter toute surprise et marcher avec sécurité vers nos hautes destinées ?‌

2630. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre x »

Sans rien écarter de ce qui faisait notre trésor (car ils montrent au moins autant que nous les aptitudes positives et le sens des réalités de surface), ils ne laissent rien de morne dans les parties mystérieuses de leur être et ils ont retrouvé les puissances des siècles de l’enthousiasme, Par là ils sont des natures plus complètes que n’étaient leurs aînés et s’approchent davantage du type de l’homme intégral.‌

2631. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

Une série de petites femmes modernes ayant à leurs pieds des vieillards historiques d’autres siècles. […] Pour ma part je possède seize de ces paysages en largeur, réunis en un album qui porte sur la couverture le titre écrit à la main : Tòto Meisho shû, Collection des endroits célèbres de Yédo, illustrés par des poésies  : seize feuilles au tirage le plus rapproché des sourimonos et qui ont dû être publiés à la fin du dernier siècle, ou au commencement de celui-ci. […] Onoyé Baïkô, un grand acteur des premières années du siècle, reconnaissant le talent tout particulier de Hokousaï pour inventer des revenants, avait l’idée de s’adresser à l’imagination du peintre pour qu’il lui dessinât un être de l’autre monde devant servir à la figuration d’une scène dans son théâtre. […] Un poète japonais des vieux siècles, dans sa robe jaune, tenant sur son épaule l’éventail aux palettes de bois en usage avant l’invention du papier, sous le bleu limpide d’un ciel où se voit le premier croissant de la lune au-dessus d’une bonzerie. […] Dessins très poussés, très finis, et ayant le caractère de ses dessins appliqués de la Soumida dans les dernières années du siècle dernier.

2632. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

Donner pour base à un beau poème la première larme de compassion divine versée par un ami divin sur la mort d’un ami humain, larme si douce au Dieu des mondes qu’il la recueille, la divinise et l’anime en la faisant la première sœur des anges, c’était être dans le cœur du nouveau siècle. […] Vous les tuez, en leur refusant le pouvoir de vivre selon les conditions de leur nature. — On croirait, à vous voir en faire si bon marché, que c’est une chose commune qu’un Poëte. — Songez donc que lorsqu’une nation en a deux en dix siècles, elle se trouve heureuse et s’enorgueillit.

2633. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Les Récits d’un Chasseur sont principalement destinés à nous dépeindre l’intéressante population qui, à la honte de notre siècle, est encore courbée en Russie sous le joug odieux du servage. […] Quoiqu’il n’eût jamais suivi le mouvement scientifique et intellectuel de l’époque, Sorokooumoff aimait à savoir où l’on en était… Il lui arrivait parfois de prendre à part un de ses anciens camarades et de lui demander ce que pensaient les grands esprits du siècle ; il l’écoutait attentivement, s’étonnait, le croyait sur parole, et répétait ensuite mot pour mot tout ce qu’il en avait appris.

2634. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Mercredi 29 mars L’atticisme d’Athènes et l’atticisme du grand siècle se révèlent, d’une manière bien ironique, en deux monuments littéraires contemporains, dans Aristophane et dans Molière. […] Je reparcours, ce soir, La Confession d’un enfant du siècle, dont j’ai trouvé l’édition originale. […] Vendredi 28 avril En lisant La Confession d’un enfant du siècle, je suis frappé de l’action que certains livres exercent sur certains hommes, et comme ces hommes, chez lesquels le père n’a pas imprimé une marque de fabrique, sortent tout entiers des entrailles d’un bouquin. […] C’est le sujet pour Berthelot, d’exécuter, ainsi qu’il en a l’habitude, un historique ingénieux, un historique de la disparition du rat primitif de l’Europe, entièrement dévoré au xve et au xvie  siècles par le surmulot, qui lui-même est en train d’être mangé, à l’heure présente, par le rat scandinave.

2635. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

. — Il est à craindre que vous ne soyez le dernier homme de lettres du siècle.

2636. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre II. De la rectification » pp. 33-65

Là-dessus, la conscience, dupe d’elle-même, déclare que, dans le souvenir comme dans la perception extérieure, l’esprit fait un acte sui generis, simple, irréductible à tout autre, mystérieux, merveilleux, ineffable ; ce qui ajoute un nouveau fil à la toile d’araignée sans cesse rompue, sans cesse refaite, dans laquelle les sciences morales, depuis tant de siècles, viennent s’empêtrer.

2637. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

Nos pères y ont admiré, il y a plus de deux siècles, ce que nous y admirons encore aujourd’hui, l’esprit français entrant enfin dans sa virilité, et une langue poétique conforme à sa nature et à ses destinées.

2638. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre I : L’histoire de la philosophie »

On oublia le progrès des siècles, et les méthodes des scolastiques furent de nouveau mises en vogue.

2639. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

. — Terrible image, répétée, trait pour trait, par l’histoire, à travers les siècles.

2640. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

[NdA] Mme Sand a payé son tribut à la mémoire de M. de Latouche par trois charmants articles insérés dans le journal Le Siècle (18, 19 et 20 juillet 1851).

2641. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

Ce dernier a entravé l’œuvre des Sieyès et des Condorcet ; il a voué le siècle renaissant à l’imagination extérieure et au culte des images.

2642. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »

Quelques philosophes ont soutenuw récemment cette hypothèse ; ils ont cru pouvoir prédire que, dans les siècles à venir, l’homme deviendra de plus en plus inconscient.

2643. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1856 » pp. 121-159

Il me semble que les siècles futurs trouveront mieux.

2644. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

Cependant où va cela, où va ce siècle qui n’avait plus de culte que dans son passé historique ?

2645. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

Guizot est latitudinaire, avec quelle liberté il fait son choix entre les dogmes, laissant de côté ceux qui peuvent être les plus désagréables à l’imagination de notre siècle (le diable, les peines éternelles, le petit nombre des élus…), pour ne conserver que ce qui lui paraît le strict nécessaire, il est difficile de voir dans cette théologie choisie et triée autre chose qu’un demi-christianisme logiquement entraîné au rationalisme.

2646. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

C’est un art exquis, savez-vous, cet art qui soulève tant de méfiances, et depuis tant de siècles ; cet art également odieux aux philosophes païens et aux sages chrétiens ; odieux à Tertullien, à Sénèque, à saint Jérôme, à Bossuet.

2647. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

Fleuri, Godeau, Evêque de Vence, avoit écrit l’Histoire de l’Eglise depuis le commencement du monde jusqu’à la fin du neuviéme siècle, in-fol.

2648. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

Il m’en faut tout au moins un siècle bien compté ; Car trente ans, ce n’est pas la peine.

2649. (1897) Un peintre écrivain : Fromentin pp. 1-37

Rien ne montre mieux cette différence de vision que la comparaison de deux portraits écrits à deux siècles de distance.

2650. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre IV. Conclusions » pp. 183-231

Qu’il soit politique, ou social, ou religieux, ou moral, ou esthétique, ce principe n’est jamais qu’une autre face ou une autre phase du même problème éternel ; mais au fond peu importe qu’il ne soit qu’un recommencement ou qu’une combinaison d’éléments déjà connus ; rien ne se répète absolument dans l’histoire33 ; le même principe, revenant à quelques siècles d’intervalle, signifie autre chose parce que les conditions du groupe où il se réalise ont changé.

2651. (1865) Introduction à l’étude de la médecine expérimentale

Cependant, dans sa marche à travers les siècles, la médecine, constamment forcée d’agir, a tenté d’innombrables essais dans le domaine de l’empirisme et en a tiré d’utiles enseignements. […] Je me bornerai à dire que toute ma vie scientifique est vouée à concourir pour ma part à cette œuvre immense que la science moderne aura la gloire d’avoir comprise et le mérite d’avoir inaugurée, en laissant aux siècles futurs le soin de la continuer et de la fonder définitivement. […] Bien que le point de vue anatomo-pathologique puisse déjà être reconnu dans Morgagni et Bonnet, cependant c’est dans ce siècle surtout, sous l’influence de Broussais et de Laënnec, que l’anatomie pathologique a été créée systématiquement. […] C’était un empirisme aveugle qui s’est succédé pendant des siècles en s’enrichissant peu à peu et comme par hasard d’observations et de recherches faites dans des directions isolées. […] Vers la fin du siècle dernier, la rénovation de la chimie exerça une action puissante sur la marche des sciences physiologiques, et les travaux de Lavoisier et Laplace sur la respiration ouvrirent une voie féconde d’expérimentation physico-chimique analytique pour les phénomènes de la vie.

2652. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

Magnin prenait occasion de tracer tout un tableau magistral et d’exposer une histoire abrégée de l’art (architecture et sculpture) pendant plusieurs siècles ; il en déroulait les transformations graduelles et en décrivait les manières successives avec une science, un goût, une précision qui supposaient vraiment une longue pratique : c’était à faire illusion.

2653. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Jocelyn (1836) »

Après un court voyage à Paris (vers 1800), où il retrouve, sans lui parler, Laurence en proie aux dissipations du monde, et après avoir aussi conçu une rapide et profonde idée de la renaissance du siècle, Jocelyn s’enfuit à la hâte vers ses montagnes et se replonge en cet air âpre et vivifiant dont il a besoin pour ne pas défaillir.

2654. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre IV. Services généraux que doivent les privilégiés. »

Contre eux, depuis un siècle, un long murmure s’élève et va s’enflant jusqu’à devenir une clameur où l’esprit ancien et l’esprit nouveau, les idées philosophiques grondent à l’unisson. « Je vois, disait le bailli de Mirabeau119, que la noblesse s’avilit et se perd.

2655. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

Un intendant, visitant la subdélégation de Bar-sur-Seine, remarque « que les riches cultivateurs parviennent à se faire pourvoir de petites charges chez le roi et jouissent des privilèges qui y sont attachés, ce qui fait retomber le poids des impositions sur les autres712. » — « Une des principales causes de notre surtaxe prodigieuse, dit l’assemblée provinciale d’Auvergne, c’est le nombre inconcevable des privilégiés qui s’accroît chaque jour par le trafic et la location des charges ; il y en a qui, en moins de vingt ans, ont anobli six familles. » Si cet abus continuait, « il finirait par anoblir en un siècle tous les contribuables le plus en état de porter la charge des contributions713 ».

2656. (1860) Cours familier de littérature. X « LXe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 401-463

Si, au contraire, on est vaincu, démoralisation générale, mesures de terreur pour arracher l’or et le sang dévorés par la guerre universelle, résistance du peuple à livrer son or et ses enfants, accusations de trahison, spoliations, emprisonnements, échafauds, fin de la terreur par l’horreur du monde, ajournement à un autre siècle de la liberté.

2657. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

On en retrouve des preuves dans ce testament écrit à loisir où nul n’est oublié ni devant Dieu, ni devant les hommes, de tous ceux qu’il a aimés sans acception de rangs, de professions, de situations plus ou moins profanes, en contraste avec sa profession de cardinal ministre ; il fait un signe de l’autre côté de la tombe, pour dire : « Je vous aime comme je vous ai aimés. » Nous n’en citerons que deux exemples : Cimarosa, le fameux musicien de Naples, qui par ses opéras égala au commencement du siècle ce messie de la musique, Mozart, et qui ne chercha dans la musique que l’organe le plus pénétrant de son cœur.

2658. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 5-64

Fior d’Aliza ne s’aperçut même pas de ma réflexion : elle était toute à son émotion désespérée pendant la nuit de silence qui lui avait duré un siècle.

2659. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxive Entretien. Réminiscence littéraire. Œuvres de Clotilde de Surville »

Il passa alors quelques mois dans cette ville, et ayant été investi de l’héritage de sa famille dans la terre de Vessau, il y trouva de nombreux et curieux manuscrits qui encombraient, depuis deux siècles, les archives du château.

2660. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

…………………………………………………………………………………………………………… Les prix littéraires sont la plus grande immoralité du siècle parce qu’ils entravent la liberté du génie.

2661. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

Ce paradoxe architectural a fait de moi un homme chimérique, disciple de saint Tudwal, de saint Iltud et de saint Cadoc, dans un siècle où l’enseignement de ces saints n’a plus aucune application.

2662. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »

Ainsi, peu à peu, dans le courant des siècles, le sang Aryen imprégna de nouveau les hommes de cette partie du monde.

2663. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

Les changements à vue de la politique, la hausse des besoins, la baisse de l’argent, le crescendo du luxe, le train à la fois positif et effréné, moitié américain et moitié Régence, qu’ont pris les mœurs et la vie sociale, tout cela, en vingt-cinq ans, a fait l’œuvre d’un siècle entre les pères et les fils, entre les hommes de 1840 et les jeunes gens de 1866.

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