Valéry Larbaud a sollicité le texte dans ce dernier sens. […] En un sens, Pâris ne tint en effet qu’une ombre. […] Et convenez donc qu’il avait un certain sens du symbole. […] Au sens usuel du mot, il l’aime sans aucun doute. […] Je me sens bien intimidé, ayant à rendre compte de cet ouvrage où M.
D’où en sortirions-nous le sens ? […] Toutes comprises, cela fait les cinq sens. […] Tout est néant au-delà de nos cinq sens. […] Il ne connaît que des sens et non pas pour satisfaire à une intellexion en soi, mais pour vivre matériellement. […] Ce n’est pas dans leur même sens qu’il faut persévérer.
Il ouvre une perspective dans le sens opposé à celui où l’histoire a marché et triomphé. Qui oserait dire qu’elle n’aurait pu tout aussi bien se diriger dès lors dans cet autre sens sous une impulsion différente ? […] Je ne sais pourquoi vous ne considérez pas comme un devoir de faire usage de vos talents dans le noble sens que votre âme vous inspire. […] Je me sens toute disposée à avoir de l’amour-propre pour vos succès ; nous en parlons avec Matthieu et Mme de Staël, et vous n’êtes pas trop maltraité dans ce joli coin de Chaumont. […] Et qu’y a-t-il donc dans une telle expression que je veuille réformer dans le calme de tous mes sens ?
Il y avait de l’a peu près dans ses termes, et au lieu du sens net et plein qu’exigent les vers, de médiocres équivalences. […] Dans cette casemate, au milieu de ce paysage de la Turbie, où Banville lui-même chanta jadis son amour du laurier, parmi ces braves gens qui fumaient, dormaient ou jouaient aux cartes autour de moi, et que j’avais lentement appris à connaître depuis trois ou quatre mois, les mots, même les plus simples, avaient pris un nouveau sens, plus vivant, plus humain, s’étaient gonflés pour moi d’une sève nouvelle, d’une substance plus française, plus noble et plus populaire à la fois.
Le pays des chimères est en ce monde le seul digne d’être habité : et tel est le néant des choses humaines, que, hors l’être existant par lui-même, il n’y a rien de beau que ce qui n’est pas… ……………………………………………………………………………………………… Une langueur secrète s’insinue au fond de mon cœur ; je le sens vide et gonflé, comme vous disiez autrefois du vôtre ; l’attachement que j’ai pour ce qui m’est cher ne suffit pas pour l’occuper : il lui reste une force inutile dont il ne sait que faire. […] c’est toi que j’adore : c’est de toi, je le sens, que je suis l’ouvrage, et j’espère te retrouver au jugement dernier tel que tu parles à mon cœur durant la vie.
Il ne sçauroit y avoir d’illusion dans l’esprit d’un homme qui est en son bon sens, à moins que précedemment il n’y ait eu une illusion faite à ses sens. Or il est vrai que tout ce que nous voïons au théatre concourt à nous émouvoir, mais rien n’y fait illusion à nos sens, car tout s’y montre comme imitation.
On ne comprendrait pas, en effet, le sens de la vie de M. […] Je la sens si vivement, cette influence, je lui garde, à cet illustre mort, une si vive reconnaissance !
Et secrètement, peut-être à son insu, son sens pratique en tirait déjà des conséquences. […] Il ignorait le sens de la vie : un jour, il le connaît. […] À mon sens, c’est assez souvent une plaisanterie. […] Je sens en moi une singulière pente, singulière du moins en ce temps. […] Prenez à la fois le mot dans le meilleur sens, et dans l’autre.
On disait : « Enfin ils poignaient. » Le sens n’était pas douteux, cela signifiait : ils apparaissaient, ils surgissaient. […] Cela m’a mené parfois très loin, à des tâches dont je sens encore la courbature. […] Aujourd’hui, cela n’a aucun sens, pas même symbolique. […] On ne voit ce mot que sur les prospectus des compagnies d’assurances et encore dans un tout autre sens. […] Avant lui, le Vénitien Morosini a dit quelque chose de la Savoie, mais Morosini n’a aucun sens du pittoresque.
Ce « mauvais petit château » (c’est le sens propre de Castelluccio), jadis forteresse papale, est aujourd’hui un pauvre village. […] Les trois sens en eux-mêmes ne sont pas absolument identiques à ceux de la Disciplina. […] Garcin de Tassy donne « s’effrayer », mais le sens exige « s’affliger », et c’est ce qu’on trouve en effet plus loin. […] Le loup est aussi devenu un renard, et la fable a perdu son sens premier dans Odon de Sherrington, n° LXXIII (Hervieux, p. 626 ; cf. […] Le mécontentement du vilain quand il entend les sens de l’oiseau n’est raconté que dans le lai (voy.
Je me garderai bien de répéter ici les accusations voilées que la pudeur de ces autres critiques n’osait articuler sur le sens ineffable du livre : il faut laisser certaines pensées où elles sont nées. […] Si l’on me demande ce que je pense de la moralité de Lélia, dans le seul sens où cette question soit possible, je dirai que, les angoisses et le désespoir d’une telle situation d’âme ayant été admirablement posés, l’auteur n’a pas mené à bon port ses personnages ni ses lecteurs, et que les crises violentes par où l’on passe n’aboutissent point à une solution moralement heureuse. […] Cette situation de Lélia et de Sténio, qui était exactement l’inverse de celle d’Adolphe et d’Ellénore dans le roman de Benjamin Constant, cette présence de Trenmor, c’est-à-dire d’un homme mûr, ironique, que Lélia estime, qui comprend Lélia, et qui porte ombrage à Sténio ; c’était là un germe heureux que la réflexion eût pu développer dans le sens de la réalité aussi bien que dans celui de la poésie et du symbole.
Mais la traduction diffère notablement de l’églogue latine, et en altère plus d’une fois le sens en le tirant vers le but nouveau qu’on se propose. […] 3° Quel est le véritable sens allégorique de l’églogue adressée à Pollion ? […] S’attachant particulièrement à la IVe églogue, et après en avoir déterminé le sens, selon lui, tout mystique, tout relatif aux traditions de l’oracle, après avoir assez bien démontré, ce me semble, que le poëte n’a fait qu’y prendre un thème, un prétexte à la description de l’âge d’or vers l’époque de la paix de Brindes, et que le mystérieux enfant promis n’était pas tel ou tel enfant des hommes, mais un de ces dieux épiphanes ou manifestés (præsentes divos) très-connus de l’antiquité entière, M.
Mais un article du Quarlerly Review, reproduit par la Revue britannique avec une certaine emphase et des réserves qui sont un peu là pour la forme (car elle-même a souvent exprimé pour son compte des opinions analogues), intente contre toute notre littérature actuelle un procès criminel dans de tels termes, qu’il est impossible aux gens d’humble sens et de goût, dont notre pays n’a pas jusqu’ici manqué, de taire l’impression qu’ils reçoivent de semblables diatribes importées de l’étranger, lorsque toutes les distinctions à faire, toutes les proportions à noter entre les talents et les œuvres, sont bouleversées et confondues dans un flot d’injures que l’encre du traducteur épaissit encore. […] L’auteur de cet article courroucé peut, et même doit être un homme instruit, de sens, scholar distingué, sachant le grec, l’histoire, les langues. […] Or, depuis qu’il y a des sociétés civilisées, des littératures polies, ces littératures, soit sur le théâtre, soit dans les poésies lyriques, soit dans les autres genres d’imagination, ont vécu sur des exceptions pathétiques, passionnées, criminelles souvent, sur des amours, des séductions, des faiblesses, et les œuvres qu’on admire le plus parmi les hommes sont celles qui ont triomphé dans la forme et l’expression, dans un certain charme qui y respire, dans une certaine moralité qui résulte autant de la beauté de la production que de la conclusion expresse, ou qui même est quelquefois en sens contraire de cette conclusion littérale qu’on y pourrait voir.
Il y a, à la vérité, un signe où elle reconnaît les grands hommes, et il n’est peut-être pas bien exact de dire que tous les objets soient égaux devant l’indifférence de sa curiosité ; Molière est mille fois plus intéressant à ses yeux que Cyrano de Bergerac, Pradon ou Boursault : « Plus un poète est parfait, dit-elle, plus il est national ; plus il pénètre dans son art, plus il a pénétré dans le génie de son siècle et de sa race ; la hauteur de l’arbre indique la profondeur des racines465. » Quoi qu’il en soit, l’école historique, je dis l’école historique idéale, à la considérer dans l’unité et la pureté de sa doctrine, annule la critique littéraire au sens où le langage a toujours entendu le mot de critique, puisqu’elle ne juge pas, ne blâme ni ne loue. […] Mais cet avantage que Goethe perd un moment, il le retrouve le moment d’après, quand, par exemple, la lecture d’un chœur de Sophocle ou d’une ode de Pindare fait couler à longs traits dans tous ses sens et dans son âme une émotion, une félicité, que jamais ne goûta madame de Staël. Quand j’écoute avec ravissement une mélodie italienne, et que vous, mon cher lecteur, vous haussez légèrement les épaules avec une expression de quasi-mépris sur les lèvres, je vous plains, et en fait je suis plus favorisé que vous, puisqu’à ce moment-là j’ai un sens qui vous manque.
Dumas est un remarquable conteur ; il sait intéresser le lecteur par les qualités d’une imagination brillante qui, au don heureux de l’invention dramatique, joint la verve, l’action, la rapidité du récit, l’agilité d’un style qui court à son but et s’arrête peu pour décrire, encore moins pour prouver, car l’auteur n’a pas de systèmes ; mais cependant avec tous ces avantages, ses succès n’auraient pas été aussi grands s’il ne s’était pas servi de ces trois mobiles : la glorification de la personnalité humaine, les peintures hardies qui troublent les sens, les lieux communs du scepticisme voltairien. […] Eugène Lintilhac Charles VII chez ses grands vassaux ; Kean et Caligula (qui fit créer le verbe caliguler dans le sens de se dépenser beaucoup et de n’amuser guère), pour ne citer que les plus fameux de ces drames innombrables bâclés par Dumas père, avec une si remarquable entente de la scène, qu’une demi-douzaine d’entre eux supportent encore fort bien l’épreuve de la représentation, en dépit de l’improvisation du style, laquelle reste sensible même à la représentation. […] En revanche, il doit beaucoup à Schiller, qui, s’il n’a pas le « don » du théâtre, en a le « sens ».
Toutes les qualités féminines légères, délicates, fragiles, souffrantes ; ce qu’on entendait par de l’aristocratie quand le mot avait un sens ; la gracilité de ces héritiers élégants et maladifs en qui s’éteignent les familles nobles ; charmant, touchant, oui, — grand, non. […] Alphonse de Lamartine Alfred de Musset, soit qu’il éprouvât lui-même cette fastidiosité du sublime et du sérieux, soit qu’il comprît que la France demandait une autre musique de l’âme ou des sens à ses jeunes poètes, ne songea pas un seul instant à nous imiter. […] Ces amitiés, à mon sens, lui ont nui plus qu’elles ne lui ont profité.
Elle doit porter sur les idées, les sentiments, les tendances des personnages mis en scène ; elle est en ce sens interne ; mais, comme ces personnages sont ou bien créés de toutes pièces par l’auteur ou en tout cas interprétés et en une certaine mesure formés ou déformés par lui, comme ils servent de la sorte à exprimer la nature même et les conceptions particulières de l’auteur, l’analyse est en ce sens-là externe. […] En chimie, on soumet un corps à chacun de nos sens pour en déterminer les caractères distinctifs : il y a lieu de soumettre un style à une enquête semblable et plus complète encore, parce que nous avons affaire ici à quelque chose de vivant.
Nous ne sommes plus, il est vrai, gouvernés par les doctrines anciennes ; mais nous sommes toujours régis par les institutions primitives, en ce sens que ce sont elles qui ont tout fondé. […] Pendant que ces choses se passaient dans l’entendement, l’analyse resserrait de plus en plus les limites de nos langues : les mots consacrés par elles avaient subi tant d’épreuves de tous les genres, qu’ils avaient fini par recevoir un sens trop fixe et trop déterminé, qui était en opposition avec l’indépendance naturelle de la pensée. […] Je ne veux parler que de la musique telle que nous la connaissons, parce qu’il paraît que la musique ancienne, celle qui opéra tant de prodiges, d’après le témoignage même des plus graves historiens ; celle qui pénétrait également tous les hommes et non point quelques hommes mieux organisés que d’autres ; celle qui agissait sur l’âme au lieu de n’ébranler que les sens ; il paraît, dis-je, que la musique des âges primitifs avait le secret d’une harmonie essentielle.
mais ce sont les bons sens ; ce ne sont pas les grands, mais ce sont les forts, ce sont ceux-là qui se sont mêlés vaillamment à la circonstance, mais qui n’ont pas été portés par elle. […] Ainsi, il y a au commencement de ses Mémoires un grand morceau sur le cardinal de Richelieu, dont l’administration lui semble la cause première de la Révolution française, et ce long morceau d’une plume de si grand sens, a tout le chimérique du parti pris et l’ambitieux du système ; mais il est dans la logique de l’esprit de Vaublanc qui, en sa qualité d’homme d’action exagère dans l’histoire l’action des hommes et ne voit qu’eux. […] Il ne m’est pas prouvé que Pitt eût bien jugé les causes de la Révolution de 1688 ou de toute autre révolution d’Angleterre, et il fut un admirable ministre, dans le seul sens, qui est pratique, de ce mot.
Lacombe, qui a le sens pratique fort exercé, ne relève pas l’institution tout entière pour l’imposer dans son ensemble inflexible à une situation nouvelle, il se contente de tracer quelques grandes lignes que les circonstances pourraient même encore modifier. […] Les hommes qui ne croient pas que le progrès puisse se produire autrement que dans un sens unique, répondront peut-être par la phrase courante qui dispense, en France, d’une raison : qu’avec de telles idées on veut recommencer le passé. […] Pourquoi donc n’essaierait-on pas d’adapter à notre époque une institution de liberté, mais de liberté organisée, qui se recommande aux hommes de sens jusque par sa ruine ; car elle est due à l’esprit faux des économistes ?
Sans doute les idées sont obscures aux sens, à l’imagination et à l’âme : les sens ne voient que les objets extérieurs auxquels ils se prennent ; l’imagination a besoin de représentations, l’âme de sentiments. […] Oui, l’homme est perfectible, mais dans un tout autre sens. […] Tout a sa raison d’être, tout a son idée, son principe, sa loi, rien n’est insignifiant, tout a un sens ; c’est ce sens qu’il s’agit de déchiffrer, c’est ce sens que l’historien philosophe a la tâche et la mission de discerner, de dégager, de mettre en lumière. […] Là sans doute tout est obscur pour les sens et pour l’imagination, mais là aussi est toute lumière pour la réflexion. […] Nous l’avons vu : par un système exclusif en sens contraire.
Cet orgueil du sens individuel, c’est la ruine de la tradition. […] Limitons toutefois dès à présent le sens et la portée de notre observation. […] Posez le dogme, vous entreprenez sur leur sens individuel, et ils se révoltent. […] C’est en ce sens qu’il est naturel et vrai. […] qu’enfin il l’ait approfondie en quelque sens que ce soit ?
Ce mot a eu bien des sens en français, un peu comme celui de sage en grec. […] L’honnête homme, en son large sens, c’était l’homme comme il faut, et le comme il faut , le quod decet , varie avec les goûts et les opinions de la société elle-même. L’abbé Prevost est peut-être le dernier écrivain qui, dans ses romans, ait employé le mot honnête homme précisément dans le beau sens où l’employaient, au xviie siècle, M. de La Rochefoucauld et le chevalier de Méré. […] Un mot d’une lettre de Scarron, si on y attachait un sens sérieux, ferait croire qu’il avait été hérétique dans sa jeunesse58. […] Je rétablis ici deux mots omis qui sont indispensables pour le sens.
Les héros d’Eschyle et de Sophocle débordant du Dieu qui les anime, pénétrés en tous sens du sentiment énergique et profond de leur droit, sont possédés, emportés tout entiers parleur passion unique. […] Libre et contenant en lui-même sa fin, il a, dans son indépendance, son propre sens moral, son propre sens religieux, grave, élevé, profond203. […] Le Bon Sens et l’Art véritable sont également satisfaits de la mésaventure des Précieuses ridicules, et du désenchantement plus amer des Femmes savantes. […] Goethe, avec ce grand sens qu’il a porté dans tonies les créations de son ferme génie, a choisi pour l’essai poétique de sa jeunesse la lutte du moyen âge expirant contre les premiers efforts d’organisation de la société moderne. […] Dans la croyance chrétienne, comme la mort ne fait disparaître qu’une existence négative, elle a le sens d’une double négation ; elle est une affirmation.
M. d’Argenson le rassura et lui dit qu’il pouvait se fier à lui et à sa plume, qui unissait le sens et la grâce à la facilité. […] Un jour, âgé de quatre-vingts ans, il écrivit à Voltaire une lettre fort belle de sens et d’intention ; il venait de lire une des facéties irréligieuses que ce versatile génie avait publiées sous le nom d’un abbé Bazin, et où il sapait à plaisir toutes sortes de choses respectables. […] Il est question (p. 24) du comte de Verdun « dont la fille, dit-on, avait épousé la fille aînée du maréchal de Tallard. » Je serais dans une grande inquiétude et perplexité pour savoir, dans ce mariage, qui des deux était la fille ou le garçon, si Saint-Simon ne nous disait : « Le maréchal de Tallard s’en alla en Forez marier son fils aîné à la fille unique de Verdun, très riche héritière. » Le cardinal de Bouillon, qui a mécontenté Louis XIV, reçoit l’ordre de quitter Rome et d’aller en exil dans une de ses abbayes ; mais s’il quitte Rome, où le doyen des cardinaux se meurt, il court risque de ne pas devenir doyen du Sacré-Collège à son tour ; car il faut être à Rome pour succéder : « On peut juger de l’embarras du cardinal de Bouillon, entre l’exil et le décanat. » Ici on lit (p. 17) la même phrase avec cette différence : « … outre l’exil et le décanat », ce qui n’a aucun sens. […] C’est sans doute à une faute de ce genre qu’il faut attribuer cet étrange passage sur l’abbé de Bernis à ses débuts, « qui continuait, dit-on (p. 209), à faire des vers quelquefois obscènes, et toujours trop abondants… » Je suis persuadé, d’après le courant de la phrase et du sens, qu’au lieu de ce vilain mot, que ne justifient point les poésies légères de l’abbé de Bernis, il faut lire un tout autre mot plus simple, et par exemple : « Des vers quelquefois agréables, et toujours trop abondants. » Dans l’histoire des troubles du Parlement, il y a un exil et un retour qui sont racontés par le président avec assez d’intérêt. […] Or, on lit (p. 207), au rebours du sens : « La modération du Parlement augmenta du discrédit de la chambre royale. » C’est le contraire.
Il se sert de tous ses sens, Il n’a pas trop d’eux tous pour rendre son impression totale et harmonieuse. […] Le sens moral et tendre de la danse exécutée par la danseuse arabe est interprété avec grâce, avec chasteté et mesure. […] Le paysagiste pur reparaît dans mainte page, — dans la halte si bien décrite autour du pistachier, cet arbre à tête ronde et aux larges rameaux en parasol, qui abrite un moment à midi la caravane rassemblée : « L’arbre reçoit sur sa tête ronde les rayons blancs de midi ; par-dessous, tout paraît noir ; des éclairs de bleu traversent en tous sens le réseau des branches ; la plaine ardente flamboie autour du groupe obscur ; et l’on voit le désert grisâtre se dégrader sous le ventre roux des dromadaires. » Quand il nous décrit, au contraire, la végétation monotone de l’alfa, espèce de petit jonc, plante utile qui sert de nourriture aux chevaux, mais la plus ennuyeuse aux yeux qui se puisse voir, et qui, régnant sur des étendues infinies, ressemble à « une immense moisson qui ne veut pas mûrir, et qui se flétrit sans se dorer », on retrouve l’homme dont le sentiment souffre et dont l’âme s’ennuie. […] Je me pénètre ainsi, par tous mes sens satisfaits, du bonheur de vivre en nomade… » Il a, en toute occasion, de ces définitions du silence, lequel sous un seul mot (comme celui de l’ombre) sous-entend et comprend tant de nuances à tous les degrés imaginables, depuis la douceur et l’atténuation fugitive des sons jusqu’à l’absence totale des bruits28. […] Le soleil, suspendu à son centre, l’inscrit dans un cercle de lumière dont les rayons égaux le frappent en plein, dans tous les sens et partout à la fois.
Ce sont là, à mon sens, des vers d’une telle qualité poétique, que bien des gens de mérite qui sont arrivés à l’Académie par les leurs (M. […] Mais Belcolore, l’impure acharnée, cette Sirène au beau corps, à l’épaule charnue, A la gorge superbe et toujours demi-nue, Sous ses cheveux plaqués le front stupide et fier, Avec ses deux grands yeux qui sont d’un noir d’enfer, Belcolore, le brutal génie des sens, la volupté meurtrière, a suivi Frank ; elle s’est glissée sur le seuil nuptial, et entre le chaste baiser donné, et pas encore rendu69, elle trouve place pour un poignard au cœur innocent de Déidamia : Ah ! […] Au souffle du matin sens-tu ton cœur frémir, Et t’agenouilles-tu, lorsque tu vas dormir ? […] M. de Musset ne paraît pas s’être inquiété jusqu’ici d’établir en son talent une force concentrique et régnante : il embrasse beaucoup, il s’élance très-haut et très-avant en tous sens ; mais il brise, il bouleverse à plaisir ; il se plaît à aller, puis soudain à rebrousser ; il accouple exprès les contraires. […] De plus, grâce à l’emploi des rimes entre-croisées comme dans Tancrède, on croirait de temps à autre lire des vers blancs ; on peut trouver en effet quatre vers de suite qui forment un sens complet sans rimer.
De là partiront Malherbe et Balzac pour faire les pas décisifs vers la perfection laborieuse de l’éloquence artistique : là s’attachera aussi le mouvement, en un sens rétrograde, de la littérature aristocratique, romanesque, précieuse, qui écartera pour un temps de l’idéal classique. […] Ce bonhomme, qui semble tout fondant de chaleur dévote, et qu’on prendrait pour un doux illuminé, a le sens ferme et la conscience austère : ne prenez pas son tempérament pour sa doctrine, ni ses manières pour ses principes. […] Neveu de Desportes, il adorait Desportes, et Ronsard, et la Pléiade : quand Malherbe se mit ¿î maltraiter ses dieux, il voulut les venger, et écrivit contre l’irrespectueux réformateur une admirable et incohérente satire, où déborde la poésie, mais où il n’y a pas ombre de sens critique. […] L’esprit qui tendait à prévaloir abolissait le sens historique par l’attention exclusive qu’il donnait à la commune et immuable essence de l’humanité. […] Jacques Davy du Perron (1556-1618), évêque d’Évreux (1575), puis archevêque de Sens, cardinal eu 1604, réfuta le Traité de l’Eucharistie de Du Plessis-Mornay.
Et dès lors, avec les Romains et les Grecs ressuscités, Allemands, Italiens, Espagnols, Anglais, ensemble ou isolément, tantôt en lutte et tantôt agissant dans le même sens, tour à tour en hausse Ou en baisse, mêlent quelque chose d’eux-mêmes à notre originalité nationale et la prédominance des uns ou des autres donne une teinte particulière à chaque époque de notre littérature. […] Sillonnée en tout sens par les commerçants et les explorateurs, elle prend conscience de son unité globale et dès lors il n’est plus de peuple assez lointain, assez isolé pour qu’il n’entre un jour en contact avec notre civilisation. […] Le roman russe de nos jours a induit beaucoup de nos écrivains à se demander, après Tolstoï, quel est le sens de la vie et à prêcher « la religion de la souffrance humaine ». […] De même que des mots comme tunnel ou budget ont été portés par elle en Angleterre avant d’en être rapportés avec un son et un sens nouveaux, de même certaines doctrines parties de chez elle ont fait de si longs voyages et se sont si bien transformées sur la route qu’à leur retour dans leur contrée d’origine elles ont paru avoir la saveur de l’inconnu. […] Ce passage est rapide parfois ; le Rhin se franchit assez promptement, quand la traversée se fait de France en Allemagne ; mais, quand elle se fait en sens contraire, le Rhin semble plus large que la Manche ou que l’Atlantique ; l’histoire, sinon la géographie, veut qu’il en soit ainsi.
gênez son cœur, contrariez ses sens. […] La Législation primitive qui paraissait tout à côté du Génie du christianisme, et dans le même sens réparateur, était d’un genre bien différent : La vérité dans les ouvrages de raisonnement, disait M. de Bonald, est un roi à la tête de son armée au jour du combat : dans l’ouvrage de M. de Chateaubriand, elle est comme une reine au jour de son couronnement, au milieu de la pompe des fêtes, de l’éclat de sa cour, des acclamations des peuples, des décorations et des parfums. […] Il croit donc que Dieu a fait l’homme à son image, et M. de Bonald a une manière de presser le sens des mots qui le mène à en tirer de longues et précises conséquences. […] À un homme d’esprit il ne faut qu’une femme de sens : c’est trop de deux esprits dans une maison. […] Le nom et le personnage de M. de Bonald sont une de ces représentations les plus justes et les plus fidèles qu’on puisse trouver de l’ordre monarchique et religieux pris au sens le plus absolu ; il a été l’un des derniers sur la brèche et n’a pas cédé une ligne de terrain en théorie.
La Terreur passée, il fut, avec Lemercier, avec Legouvé, avec Picard, avec Méhul, de cette génération jeune et active qui, dans tous les sens, redonna de la nouveauté et de la vie au théâtre. […] J’ai donc insisté pour que le général Gentili ne mit pas mon dévouement à une plus dangereuse épreuve, et me permît de retourner auprès de vous… Permettez-moi de suivre l’exemple de Lycurgue, homme de sens, qui aimait mieux donner des lois que de les faire exécuter. […] Mais Arnault, qui n’était qu’un gouvernant et un diplomate de circonstance, et un homme de lettres au fond, n’avait pas jugé à propos d’interpréter ses instructions dans ce sens étendu. […] Pour être juste, je prendrai le mot épigramme dans le sens un peu étendu où le prenaient les anciens. Mais, dans quelque sens qu’on le prenne, ce sont des épigrammes excellentes que Le Riche et le Pauvre, que Les Cygnes et les Dindons, que Le Chien enragé, que Le Coup de fusil, que Les Taches et les Paillettes, et surtout Le Colimaçon.
» Cette parole, détournée, involontairement sans doute, de son vrai sens pour les besoins de la polémique, a pris plus tard, à la grande surprise de celui dont elle avait été l’interjection, les proportions d’une formule. […] Il invente toujours des fables dans le sens de la vérité. […] Ces hommes-là, sous la pression des pouvoirs et des préjugés de leur temps, parlent à double sens. […] Quand Bayle émet avec sang-froid cette maxime : « Il vaut mieux affaiblir la grâce « d’une pensée que d’irriter un tyran », je souris, je connais l’homme ; je songe au persécuté presque proscrit, et je sens bien qu’il s’est laissé aller à la tentation d’affirmer, uniquement pour me donner la démangeaison de contester. […] C’est dans le sens de cette haine du mal que Jésus disait : Je suis venu apporter la guerre.
« Dites aux simples, dit-il de son ton protecteur, de vivre d’aspiration à la vérité, à la beauté, à la bonté morale, ces mots n’auront pour eux aucun sens. […] Dieu, Providence, immortalité, autant de bons vieux mots un peu lourds que la philosophie interprétera dans des sens de plus en plus raffinés, mais qu’elle ne remplacera pas avec avantage. » L’aveu est toujours bon à enregistrer ; mais qu’importent les simples ! […] Ce que dit historiquement le grand Révélateur, la petite révélation du sens le plus infime le répète avec une force inouïe dans la conscience du genre humain. […] Seulement, « pour construire scientifiquement la théorie des premiers âges de l’humanité, il faut étudier l’enfant et le sauvage », c’est-à-dire le sens sur le contresens, la lumière sur les ténèbres, et la montée sur la descente. […] VII Ôtez, en effet, l’athéisme, — l’athéisme masqué et la haine de la tradition chrétienne — qui font le sens réel de ce livre et de tous livres écrits jusqu’ici par M.
Nous maintenons l’abbé Delille mort et bien mort, dans le sens qu’on va lire. […] Nous connaissons la physionomie de Delille, et elle ne fera que se dessiner en ce sens de plus en plus. […] Delille, je sens tout le prix de la difficulté si heureusement surmontée, et je pense qu’on ne pouvait faire plus d’honneur à Virgile et à la nation. […] Nous maintenons l’abbé Delille mort et bien mort, dans le sens qu’on va lire. […] Les circonstances sociales s’en mêlèrent et y mirent le sens.
. — Les sensations des autres sens ont aussi leurs images. — Images de sensations auditives. — Exemples. […] Puis, en m’éveillant sous la main qui me touche, je sens la figure s’effacer, se décolorer, s’évaporer ; ce qui m’avait paru une substance se réduit à une ombre. […] Règle générale : Dans le même sens, et en général de sens à sens, les sensations normales se tiennent. […] Nous observons l’homme, non par le microscope et le scalpel, mais par cette vue intérieure qu’on appelle conscience, et nous comparons directement l’image et la sensation. — Dans cette enceinte bornée et dans ce sens précis, on vient de voir que l’image, avec des stimulants physiques différents et un réducteur spécial, a la même nature que la sensation. […] Des images associées aux sensations des divers sens, et particulièrement de la vue et du toucher, constituent les perceptions acquises, c’est-à-dire tout ce qui dans la connaissance des objets individuels extérieurs dépasse la sensation actuelle brute.
Les pages de l’Histoire universelle de Bossuet n’ont pas plus de cette moelle de grand sens dans les choses. […] La fureur et le crime ne sèment pas, ils ravagent ; mais, une fois le sang-froid revenu à l’esprit révolutionnaire, il reprenait un grand sens humain que le philosophe du passé ne pouvait ni ne voulait comprendre. […] Ici tout est grand, mais je suis seul ; et, à mesure que mes enfants se forment, je sens plus vivement la peine d’en être séparé. […] Il ne lui est pas permis de dire : J’agis, comme homme privé, dans un sens inverse de mon rôle et de mon devoir comme ministre de ma cour. […] On ne croirait pas, avant d’avoir lu, que la confiance dans la toute-puissance de son propre génie eût porté si loin un homme de tant de sens.
— Non, Molière je ne le sens pas du tout. Il y a dans ses pièces un bon gros sens carré, ignoble. […] Je suis une nature subjective… Oui, je vous dis ce que je sens. […] Tenez, voilà X… qui entre, il ne verra pas si cette table est ronde ou carrée… Maintenant, si, avec ce sens artiste, vous travaillez dans une manière artiste, si à l’idée de la forme vous ajoutez la forme de l’idée, oh ! […] rien que ce petit hôtel garni pour les sens du xixe siècle.