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522. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Préface de la seconde édition »

Mais, cette hétérogénéité une fois reconnue, on peut se demander si les représentations individuelles et les représentations collectives ne laissent pas, cependant, de se ressembler en ce que les unes et les autres sont également des représentations ; et si, par suite de ces ressemblances, certaines lois abstraites ne seraient pas communes aux deux règnes. […] Mais la pensée collective tout entière, dans sa forme comme dans sa matière, doit être étudiée en elle-même, pour elle-même, avec le sentiment de ce qu’elle a de spécial, et il faut laisser à l’avenir le soin de rechercher dans quelle mesure elle ressemble à la pensée des particuliers.

523. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre II. Marche progressive de l’esprit humain » pp. 41-66

La vie des sociétés humaines, à son tour, ressemble tout à fait à celle des individus. […] Les opinions humaines ne ressemblent donc point à la pièce de toile que le tisserand commence et achève : toutes se croisent, et se feutrent, pour ainsi dire.

524. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Quant aux plantes qui ressemblent à des cheveux, comme les capillaires, leur fonction est évidente. […] La bourrache, l’aster, l’aconit, la pâquerette ressemblent, si l’on veut bien, à des yeux. […] Les deux religions se ressemblaient d’ailleurs beaucoup. […] Il ressemble trop, encore, à quelque chose de moins honnête. […] On ressemble alors à ces jeunes viveurs qui se parent d’une sensibilité dorsale.

525. (1874) Premiers lundis. Tome I « Œuvres de Rabaut-Saint-Étienne. précédées d’une notice sur sa vie, par M. Collin de Plancy. »

On a comparé ce roman à ceux de Voltaire : il ne leur ressemble guère ; il n’est pas gai ; disons-le même, il n’est pas amusant ; mais il attache par les faits, et on le lit comme on lirait le testament d’un proscrit.

526. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre premier. Idée générale de la seconde Partie » pp. 406-413

Si telles institutions politiques ont amené tels résultats en littérature, on doit pouvoir présager, par analogie, comment ce qui se ressemble ou ce qui diffère dans les causes modifierait les effets.

527. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chénier, André (1762-1794) »

Voilà le secret de cette élégie tragique de la Jeune Captive, qui ne ressemble en rien à cette famille d’élégies grecques que nous avons lues plus tard dans ses œuvres.

528. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 79-87

Son Supplément à la Philosophie de l’Histoire, a allumé la bile de M. de Voltaire, & lui a attiré des injures qui ne ressemblent à rien moins qu’à des traits d’érudition.

529. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Panurge » pp. 222-228

Aussi faut-il suivre dans le récit, ses ripailles perpétuelles, ses incessantes invitations à la coupe, « ha buvons », ses festins de gros mangeur quand il a conquis à la guerre un château et des biens : « Il se ruinait en mille petits banquets joyeux et festoyements, ouverts à tous venants, mêmement à tous bons compagnons, jeunes fillettes et mignonnes galloises, abattant bois, prenant argent d’avance, mangeant son bled en herbe. » Ces belles bombances ne ressemblent ni au fastes de Timon d’Athènes, ni aux réceptions du vieux Capulet.

530. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 6, que dans les écrits des anciens, le terme de chanter signifie souvent déclamer et même quelquefois parler » pp. 103-111

Ciceron dit encore dans un autre ouvrage que les poëtes comiques ne faisoient presque pas sentir le nombre et le rithme de leurs vers, afin qu’ils ressemblassent davantage aux conversations ordinaires.

531. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Nicole, Bourdaloue, Fénelon »

Pour montrer combien Nicole est petit, il faut le comparer à un tempérament qui lui ressemble, à un autre esprit exsangue, mortifié, d’une pâleur, certes !

532. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre ix »

Un secteur avec ses tranchées et ses cagnas ressemble beaucoup à ces petits réduits qu’étaient les premières communautés, groupées dans les catacombes, dans un pauvre faubourg, et dont les fidèles, plus unis que des frères, vivaient de la même foi et des mêmes espérances.

533. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre V. Observations philosophiques devant servir à la découverte du véritable Homère » pp. 268-273

Dante ressembla sous ce rapport à l’Homère de l’Iliade, que Longin trouve toute dramatique, toute en actions, tandis que l’Odyssée est toute en récits.

534. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Notez ceci, qui n’a l’air de rien : il fait des vers qui ne ressemblent jamais à de la prose. […] Coppée ressemble à celui des romanciers anglais ou russes si j’avais besoin, pour goûter nos écrivains à nous, de constater qu’ils ressemblent aux étrangers. […] Ou, si le jeune homme ressemble au tyran par quelques traits de son visage, cela même est-il une preuve sans réplique ? […] Blonde, réjouie, ressemble à Gyp. […] Il ressemble à son père : il en a le nez, les yeux, les lèvres innocentes et la voix suave.

535. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Racine, en accommodant à nos mœurs Andromaque, a laissé à Pyrrhus trop de rudesse antique ; il aurait dû rendre au fils d’Achille le même service qu’à la veuve d’Hector : son Andromaque ne ressemble pas plus à celle d’Homère et d’Euripide, qu’une Française élégante ne ressemble à une paysanne de Suisse. […] Euripide a fait une tragédie d’Andromaque ; elle ressemble à celle de Racine à peu près comme les mœurs du temps du siège de Troie ressemblent aux mœurs de la cour de Louis XIV. […] Il chanta de même plusieurs autres rôles tragiques sous le masque : les masques d’hommes étaient faits sur le modèle de sa figure, et les masques de femmes ressemblaient au visage de ses maîtresses. […] Rien ne ressemble moins à la galanterie, rien n’est si grand qu’un tel procédé ; et dire qu’il est faux, c’est condamner tous les traits d’héroïsme qu’on admire au théâtre. […] Ce qui constitue la singularité, c’est que les deux comédies se ressemblent bien plus que les deux tragédies de Racine et de Pradon qui luttèrent ensemble ; c’est que, sans aucune espèce de cabale, les deux ouvrages rivaux réussirent, à peu près, autant l’un que l’autre : ce n’est qu’à la reprise que Quinault tua son ennemi.

536. (1885) L’Art romantique

Cela ressemblait à un bouquet de fleurs savamment assorties. […] L’homme finit par ressembler à ce qu’il voudrait être. […] Rien ne ressemble plus à ce qu’on appelle l’inspiration, que la joie avec laquelle l’enfant absorbe la forme et la couleur. […] Par la difficulté de s’exprimer convenablement, elle ressemble à l’amour. […] Ici, chacun veut ressembler à tout le monde, mais à condition que tout le monde lui ressemble.

537. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

Piron et son père eurent bien des brouilleries et des querelles ; car ce père si joyeux voulait faire de son fils, malgré l’horoscope, tout autre chose que l’indiquait dame nature ; un poëte, payant et payé en monnaie de singe, n’entrait pas dans ses vues ; il maltraitait son fils et le maudissait de lui trop ressembler et d’avoir le gros lot. […] Cela ressemble aux farces et moralités du temps de Gringoire. […] Au reste, l’envoyé de Sardaigne, que je vis aussi hier, et le général Desbrosses ensuite, m’ont dit tous deux qu’il leur avait dit beaucoup de bien de moi ; mais, outre que ces messieurs lui avaient donné le ton, c’est de cette sorte de bien qui ressemble aux saluts de protection. » Le mot est lâché : c’est, plus que tout, ce ton de protection qui choquait Piron, lequel dans toute cette affaire, on le voit, ne se montre pas si bonhomme ni si à son avantage qu’il le suppose. […] Voici l’inscription à mettre au bas par Piron : Latour va trop loin, ce me semble, Quand il nous peint l’abbé Le Blanc : N’est-ce pas assez qu’il ressemble ? […] Les gens de goût, qui vont au butin dans ses œuvres, feraient volontiers, de ses épigrammes, de ses contes et de ses bons mots, une Anthologie qui serait très-courte, mais exquise ; si choisie qu’elle fût, on ne saurait toutefois y mettre pour épigraphe ce vers, qui est de lui et qui lui ressemble si peu : La mère en prescrira la lecture à sa fille.

538. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

. —  En quoi ils se ressemblent et en quoi ils diffèrent. […] Son Spectator n’est qu’un manuel de l’honnête homme et ressemble souvent au Parfait notaire. […] Le rhythme régulier mutile l’élan de l’invention naturelle ; les nuances de la vision intérieure disparaissent ; nous ne voyons plus une âme qui pense ou sent, mais des doigts qui scandent : la période continue ressemble aux ciseaux de La Quintinie, qui tondent tous les arbres en boule, sous prétexte de les orner. […] La race est moins fine, mais plus forte, et les agréments qui contentent son esprit et son goût ressemblent aux liqueurs qui conviennent à son palais et à son estomac. […] Comme j’observais dans son maintien quelque chose qui ressemblait à la folie, j’imaginai d’abord qu’il était là pour représenter cette sorte de démence que les médecins appellent hydrophobie ; mais m’étant rappelé le but du spectacle, je revins à moi à l’instant, et conclus que c’était l’Anabaptisme942. » C’est au lecteur de deviner ce que représentaient ces deux premières figures.

539. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Les belles scènes de Corneille ressemblent à certains chanta sublimes, qui consistent en un rythme simple, formé de quelques accords. […] Enfin, ni l’illusion du temps où se passe la fable, ni la condition des personnages ne lui ont caché les traits par lesquels ce drame ressemble à tant de drames domestiques, dont les acteurs sont inconnus, et qui se jouent entre les quatre murs d’une chambre : des amours malheureux ; des cœurs rebutés ; une femme passionnée, qui se sert de l’amant dédaigné pour se venger de l’amant aimé ; l’amour faisant rompre la foi jurée ; une Andromaque, une jeune mère, belle de sa jeunesse et de son malheur, qui se donne en frémissant au protecteur de son fils. […] C’est par ces traits que, différentes d’Hermione, Phèdre et Roxane se ressemblent ; mais l’une aime le fils, et l’autre le frère de son mari. […] Roxane aime, sans remords ; et, au lieu que dans le palais de Thésée, en cette Grèce où les crimes des mortels sont commandés par les dieux ; l’amour est comme une fureur sacrée ; au sérail, dans l’ombre et le mystère où vit Roxane, cachée et surveillée, l’amour ressemble à une intrigue sanglante. […] Ce qu’il a écrit là-dessus ressemble fort à une discussion théologique, où un casuiste essaye de concilier avec un dogme absolu des faits qui le contrarient.

540. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

Scènes se passant à Paris, scènes se passant à Constantinople, scènes se passant sur le Nil, scènes d’hypocrisie européenne, scènes sauvages du huis-clos de là-bas, et noyade et tête coupée pour un soupçon, une mauvaise humeur : une œuvre qui ressemblerait assez bien, selon sa comparaison, à ces bateaux qui ont sur le pont, à l’avant, un Turc habillé par Dusautoy, et à l’arrière, sous le pont, le harem de ce Turc, avec ses eunuques et toute la férocité des mœurs du vieil Orient. […] Il y a je ne sais quelle répugnante promiscuité de salut dans cette adjonction : ça ressemble à la fosse commune de la prière… Derrière moi, à la chapelle, pleure la nièce de Rose, la petite qu’elle a eue un moment chez nous, et qui est maintenant une jeune fille de dix-neuf ans, élevée chez les sœurs de Saint-Laurent : pauvre petite fillette, étiolée, pâlotte, rachitique, nouée de misère, la tête trop grosse pour le corps, le torse déjeté, l’air d’une Mayeux, triste reste de toute cette famille poitrinaire attendu par la Mort, et dès maintenant touché par elle, — avec, en ses doux yeux, déjà une lueur d’outre-vie. […] Un salon où il y a des meubles d’une élégance vieillotte, dans la cheminée un feu mouillé et désolé, aux murs beaucoup d’images quelconques qui sont dans des cadres, sur une table un grand volume illustré pour le Jour de l’an ; dans un coin, un piano qui dit une femme, une famille : un salon qui ressemble un peu à la pièce pauvre et solennelle, que les relieurs ont pour recevoir leurs clients. […] En face de la Muette, sur les terrains de l’ancien Ranelagh, — j’ai reconnu la maison sans la connaître, — ça ressemble aux tâtonnements des enfants avec les jeux d’architecture, et où ils marient des tours à créneaux avec un kiosque chinois. […] Il y a des fleurs partout, des plats de Chine dans les plafonds, des Watteau peints par Ballue, des vitrines pleines de dunkerques, du carton-pierre, des tentures de lampas, des stores peints, des tapis comme de la mousse, des reliures surdorées, des portes, couvertes, de bas en haut, de dessins, de lithographies, de photographies à deux sous, un salon de jeux avec des billards polonais et des toupies hollandaises, et des montées, des descentes, des machinations de dégagements qui ressemblent à une intrigue de vaudeville, et partout des objets d’art à ravir une fille : une maison triomphante avec jardin, écurie et remise, que vous montre un homme lugubre et gêné et tristement aimable, — que vous montre Jules Lecomte.

541. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

Il faut, pour que cette métaphore soit poétique, que vous ayiez devant les yeux un démon ayant un cœur de marbre, et non que, par une série de raisonnements, vous aboutissiez à conclure : 1° que l’ingratitude ressemble à un démon, parce qu’elle est méchante ; 2° que son cœur ressemble à du marbre parce qu’il est froid et insensible. […] Les écrits qui manquent de ce vrai style ressemblent à ces pianos mécaniques qui nous laissent froids, même lorsqu’ils répètent de beaux airs, parce que nous ne sentons point venir jusqu’à nous l’émotion et la vie d’une main humaine vibrant sur leurs cordes et les faisant vibrer elles-mêmes. […] Les partisans d’une langue universelle ressemblent à des mathématiciens voulant substituer l’algèbre à l’arithmétique pour les opérations les plus simples, et poser en équation, deux et deux font quatre et six font dix. […] Ce genre d’images est voisin de celles qui personnifient et font vivre : « Les affections profondes ressemblent aux honnêtes femmes ; elles ont peur d’être découvertes et passent dans la vie les yeux baissés269. » Les grands chars gémissants qui reviennent le soir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

542. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre III. De l’organisation des états de conscience. La liberté »

On verrait que la plupart de nos actions journalières s’accomplissent ainsi, et que grâce à la solidification, dans notre mémoire, de certaines sensations, de certains sentiments, de certaines idées, les impressions du dehors provoquent de notre part des mouvements qui, conscients et même intelligents, ressemblent par bien des côtés à des actes réflexes. […] Or, notre conception de la durée ne tend à rien moins qu’à affirmer l’hétérogénéité radicale des faits psychologiques profonds, et l’impossibilité pour deux d’entre eux de se ressembler tout à fait, puisqu’ils constituent deux moments différents d’une histoire. […] En vain on alléguera que, s’il n’y a pas deux états profonds de l’âme qui se ressemblent, l’analyse démêlerait au sein de ces états différents des éléments stables, susceptibles de se comparer entre eux. […] Bref, si la relation causale existe encore dans le monde des faits internes, elle ne peut ressembler en aucune manière à ce que nous appelons causalité dans la nature. […] On admet donc que les antécédents psychiques d’un acte libre sont susceptibles de se reproduire à nouveau, que la liberté se déploie dans une durée dont les moments se ressemblent, et que le temps est un milieu homogène, comme l’espace.

543. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

Si nous considérons que nous n’avons pas affaire ici à une vue théorique, mais à une expérience qui ressemble beaucoup à une extase, que dans un effort pour coïncider avec l’élan créateur une âme pourrait prendre la voie ainsi décrite et n’échouerait que parce qu’elle se serait arrêtée à mi-chemin, détachée de la vie humaine mais n’atteignant pas à la vie divine, suspendue entre deux activités dans le vertige du néant, nous n’hésiterons pas à voir dans le Bouddhisme un mysticisme. […] Il n’est pas douteux que la plupart aient passé par des états qui ressemblent aux divers points d’aboutissement du mysticisme antique. […] Par là, le Dieu d’Aristote n’a rien de commun avec ceux qu’adoraient les Grecs ; il ne ressemble guère davantage au Dieu de la Bible, de l’Évangile. […] Ces états peuvent varier de mystique à mystique, mais ils se ressemblent beaucoup. […] Une émotion de ce genre ressemble sans doute, quoique de très loin, au sublime amour qui est pour le mystique l’essence même de Dieu.

544. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

. — Il ressemblait, à s’y méprendre, aux spahis de notre armée d’Afrique. […] « Ne faut-il pas châtier Thaïs et les femmes qui lui ressemblent ? […] Jourdain ressemble quelque peu au Socrate d’Aristophane, et voilà pourquoi il ne faut pas être si furieux contre le poète grec. […] Dans cette misère si tranquille, on n’entendait pas un seul bruit, rien qui ressemblât à la vie, à l’espoir. […] Tous ces actes se ressemblent ; l’esprit y manque autant que le goût, l’honnêteté, et la vraisemblance.

545. (1924) Critiques et romanciers

Elle n’est pas simple et harmonieuse ; elle ne ressemble pas à un syllogisme. ! […] En définitive, l’intelligence des animaux ressemble à l’intelligence humaine. […] Ainsi Terburg, tel que l’ont vu et l’ont connu ses contemporains, ses camarades et peut-être ses amis, ne ressemblait point à son œuvre, laquelle dut ressembler à son âme. Les gens ne ressemblent point à leurs âmes ; et leur vie apparente n’est point l’image de leur vie intime et profonde. […] Et, s’il l’était, il aurait le tort de ne pas ressembler à la vie que mène ici-bas Cécile Pommier.

546. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Dites plutôt que cela ressemble à la misérable contrefaçon d’Avellaneda544. […] Stendhal disait que l’amour ressemble à une branche sèche jetée au fond d’une mine ; les cristaux la couvrent, se ramifient en dentelures, et finissent par transformer le bois vulgaire en une aigrette étincelante de diamants purs. […] Chez Shakspeare, les entretiens ressemblent à des assauts ; vous croiriez voir des artistes qui s’escriment de mots et de gestes dans une salle d’armes. […] Ajoutez que ce plaisir n’est pas franc ; il ne ressemble point au bon rire de Molière. […] Il était contemporain de Beaumarchais, et par son talent comme par sa vie il lui ressemble.

547. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Appendice] » pp. 417-422

Tout cela se tient et se ressemble.

548. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — III »

Madame de Genlis se montre sévère à l’égard de La Harpe, qui fut en un temps son admirateur tendre et passionné ; elle lui ressemble pourtant beaucoup à M. de La Harpe.

549. (1874) Premiers lundis. Tome I « Bonaparte et les Grecs, par Madame Louise SW.-Belloc. »

L’ouvrage entier lui-même ressemble à une conversation animée et entraînante ; il a les mérites et les défauts d’une improvisation arrachée par l’indignation et l’enthousiasme.

550. (1874) Premiers lundis. Tome II « Dupin Aîné. Réception à l’Académie française »

Pour que cette solennité ressemblât encore mieux à toutes les autres du même genre, passées et futures, M. 

551. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre X. De la simplicité du style »

Les femmes qui pensent ou qui font du style ressemblent fort aux écoliers : et de là vient que, dans notre littérature, celles qui n’ont pas cru faire œuvre d’écrivains, se sont mises au-dessus des autres.

552. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Jammes, Francis (1868-1938) »

Francis Jammes passe déjà les 300 pages ; il compte plus de cent poèmes qui se ressemblent terriblement.

553. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Hallé » pp. 71-73

Toutes ces figures vaporeuses, vagues, souflées, ressemblent à celles que le hazard ou notre imagination ébauche dans les nuées.

554. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VI »

C’est pour cela que Taine est un modèle… C’est dans Taine et dans les écrivains qui lui ressemblent qu’on apprendra le style qu’on peut apprendre. »‌ Nous avons naturellement cité ce passage, si bien d’accord avec nos théories ; et c’est une joie de voir cette fois M. de Gourmont, contraint de se retourner contre M. 

555. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre ii »

Ceux qui se ressemblent d’idées et d’esprit se retrouvent.

556. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

En ce faisant, j’ai cru accomplir un grand acte de sagesse, me préparer de grands éloges de la part de la prudence humaine, et, l’événement arrivé, il se trouve que je n’ai fait qu’une grosse sottise… Enfin me voilà à deux mille lieues de mon pays, sans ressources, sans occupation, forcé de recourir à la pitié des autres, en leur présentant pour titre à leur confiance une histoire qui ressemble à un roman très-invraisemblable ; — et, pour terminer peut-être ma peine et cette plate comédie, un duel qui m’arrive pour demain avec un mauvais sujet, reconnu tel de tout le monde, qui m’a insulté grossièrement en public, sans que je lui en eusse donné le moindre motif ; — convaincu que le duel, et surtout avec un tel être, est une absurdité, et ne pouvant m’y soustraire ; — ne sachant, si je suis blessé, où trouver mille reis pour me faire traiter, ayant ainsi en perspective la misère extrême, et peut-être la mort ou l’hôpital ; — et cependant, content et aimé des Dieux. — Je dois avouer pourtant que je ne sais comment ils (les Dieux) prendront cette dernière folie. […] Ils ressemblent à ces femmes bien élevées et sans richesses, qui ne peuvent souffrir un époux vulgaire, et à qui une union mieux assortie est interdite par la fortune. […] « Aujourd’hui (dans les Consolations) il sort de sa débauche et de son ennui ; son talent mieux connu, une vie littéraire qui ressemble à un combat, lui ont donné de l’importance et l’ont sauvé de l’affaissement.

557. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

Cette maison, moitié seigneuriale, moitié bourgeoise, ressemble au donjon d’un vieux manoir féodal dont le temps a emporté les deux ailes, et qui est resté debout comme un vestige et comme un asile de l’antique famille dont elle abrite encore les débris. […] XXX Son frère, Louis de Ronchaud, lui ressemble beaucoup par cette physionomie étrange de l’enthousiasme qui se possède dans le calme, et de la réflexion qui s’enflamme dans le mouvement. […] Fauvel, à qui il ressemblait beaucoup de figure ; bon, spirituel et narquois, il aimait à trouver des petitesses dans les grandes choses, et des ridicules dans les respects.

558. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 257-320

Quelle que soit l’estime que l’on porte à un homme ou à un peuple, le moment de le louer n’est pas celui où l’on est injustement accusé par lui ; la justice même en pareil cas ressemblerait à de la crainte. […] Je retenais ma respiration pour mieux contempler cette divine figure ; elle ressemblait à une belle villageoise le matin du dimanche, qui va faire sa toilette à la source, au lever du jour, derrière le jardin. […] Ils se ressemblaient tellement, qu’on ne connaissait pas la petite du petit autrement qu’à la couleur de leurs cheveux, quand ils me tendaient les bras pour que je leur donnasse le sein.

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