A cela je pourrais répondre : « Et ‘qui donc peut se vanter d’avoir connu M. de Vigny ? […] Jules Sandeau, directeur de l’Académie, répondant à M.
Et pourtant, lorsque après les événements de juin 1832, à la suite de l’insurrection, Paris fut mis en état de siège, quand on put craindre à un moment une réaction sanglante et qu’il fut question d’insérer dans le National une protestation revêtue de signatures, Victor Hugo, que j’avais prévenu de la part de Carrel, me répondit par cette lettre, à laquelle je ne change pas un seul mot : « Je ne suis pas moins indigné que vous, mon cher ami, de ces misérables escamoteurs politiques qui font disparaître l’article 14 et qui se réservent la mise en état de siège dans le double fond de leur gobelet ! […] Hugo, en me répondant à l’instant, et en louant mes vers, sut très-bien indiquer, par les points mêmes sur lesquels portait son éloge, quelles étaient tout à côté mes faiblesses.
M. de Lamartine, le seul dont nous ayons à nous occuper, par cela même qu’il range humblement sa poésie aux vérités de la tradition, qu’il voit et juge le monde et la vie suivant qu’on nous a appris dès l’enfance à les juger et à les voir, répond merveilleusement à la pensée de tous ceux qui ont gardé ces premières impressions, ou qui, les ayant rejetées plus tard, s’en souviennent encore avec un regret mêlé d’attendrissement. […] Il répond quelque part à l’un de ses amis qui l’interroge : Tu demandes de moi les phases de ma vie, Le compte de mes jours ; — mes jours, je les oublie… Il avait déjà dit ailleurs : Ces temps sont déjà loin : que l’oubli les dévore ; Ce qui n’est plus pour l’homme, a-t-il jamais été ?
Le Maître a répondu : — Tu es belle. […] Les prostitués les ont appelés : « Envieux. » Et le Maître a répondu : « Leur intelligence a justement mérité à ceux-ci la meilleure part. » Et : « Il faut que tout le monde vive. » Et encore : « Tout travail mérite salaire. » Bien que penser, chanter, sculpter, donner son âme et son esprit aux jeunes gens ne soient que des repos et des joies, le Maître avait raison d’employer le mot travail.
Les chétifs dieux domestiques ne répondront plus à l’espace qu’on leur aura accordé ; il en faudra tailler d’autres. […] On répond qu’à la vérité l’édifice aurait paru plus grand au premier coup d’œil, si l’on eût sacrifié avec art les proportions ; mais on demande lequel était préférable, ou de produire une admiration grande et subite, ou d’en créer une qui commençât faible, s’accrût peu à peu et devînt enfin grande et permanente par un examen réfléchi et détaillé.
Je puis répondre deux choses à cette objection. […] Je réponds en second lieu, qu’une tragédie renferme une infinité de tableaux.
Quant aux romains, je répondrai que lorsque le reste de l’Europe voudra se guérir de la maladie du céremonial, ils ne seront pas les derniers à s’en défaire. […] Quant aux hollandois, je puis répondre qu’ils n’habitent pas sur la même terre qu’habitoient les bataves et les anciens frisons, bien qu’ils demeurent dans le même païs.
Isocrate prit enfin le parti de répondre ; ce discours d’un vieillard, qui, pour réfuter l’envie, fait la revue de ses pensées depuis quatre-vingts ans, et avant de descendre au tombeau, rend compte à la patrie et aux lois, de l’usage qu’il a fait de son éloquence, n’était pas moins susceptible de pathétique que de force ; mais l’ouvrage, avec des beautés, est bien loin d’avoir ce caractère ; le sujet est grand, l’exécution est faible. […] Je sens l’un ; il me poursuit, il me presse ; je vais lui répondre.
Le roi, qui était jeune, écoutait tout et répondait à tout favorablement ; mais sa mère retenait sa facilité, et l’empêchait de rien accorder qui allât contre le bien de l’État. […] Janikan, qui était aux côtés du roi, trouvant cette belle occasion de donner un coup de dent au premier ministre, répondit: « Eh ! […] Janikan, ébloui de sa fortune et emporté de la haine qu’il avait pour la reine mère, à cause du défunt, répondit fièrement à l’eunuque: « Saroutaki était un chien et un voleur qu’il y a longtemps qu’on devait faire mourir. […] » Il voulut répondre, mais le roi ne lui en donna pas le loisir. […] Les gardes du chevalier du guet y passent de temps en temps durant la nuit: c’est proprement à eux d’en répondre, parce que c’est à eux qu’il s’en prend.
» je répondrai sans hésitation : Je réclame pour le poète la liberté la plus illimitée. […] Mais si le mystère ne peut pas être éclairci complètement, il nous est pourtant impossible de ne pas nous faire une représentation du fond des choses, de ne pas nous répondre à nous-même dans le silence énorme de la Nature. […] Sully Prudhomme, répond par la lettre suivante, en autorisant la Revue Bleue à publier la lettre qu’il m’adresse : Châtenay, 24 mai 1903. […] Je ne pourrai pas répondre directement aux questions précises qu’il me pose, et peut-être pourra-t-il croire que je me dérobe. […] Vous ne m’avez pas répondu. » En effet je n’ai pas donné une définition du vers.
A une noble dame qui lui demandait de réciter des vers à table, le poëte Parini répondit par un refus : Orecchio ama placato La Musa, e mente arguta e cor gentile. […] Les demoiselles ont commencé par m’éplucher (madame Lavaux me l’avait prédit) ; elles m’ont d’abord fait mille questions, auxquelles j’ai répondu avec une justesse qui m’étonne quand j’y pense. […] La muse inoffensive, insouciante, du Vaudeville et du Caveau, ne répond plus assez à la disposition publique et ne saurait l’exprimer pleinement. […] Les éditions de Désaugiers répondent exactement à cette vue de la critique : un premier volume parut en 1808, un second en 1812, un troisième en 1816. […] Leur talent ne répondant pas à leur bonne volonté, ils fuient la scène ingrate qui ne les nourrissait pas, et laissent jusqu’à leurs vêtements pour gages. » Les Mémoires de mademoiselle Flore (chap.
Satisfait d’avoir répondu aux injustes inculpations qu’un de ses écrits a pu malheureusement autoriser jusqu’à ce qu’il se fût expliqué lui-même, il se taira maintenant. Les esprits impartiaux rendront justice aux sentiments de convenances personnelles et politiques qui lui imposent désormais le devoir de ne répondre aux fausses interprétations que par le silence, aux injures littéraires que par l’oubli, aux insultes personnelles que par la mesure et la fermeté que tout homme doit retrouver en soi, quand on en appelle de son talent à son caractère. […] Je lui répondis pour la remercier et pour ajourner l’acceptation de son offre. […] À ces appels ne répondront-ils pas ? […] — Non, seigneur, me répondit-elle en rajustant son corset rouge sur sa poitrine ; pardonnez, je me croyais seule et je faisais participer mon nourrisson au bonheur qui nous attend ce soir.
Il ne s’agit plus avec lui de désirs ardents mais vagues, de pensées qui se pressent dans l’esprit sans qu’on puisse les réaliser en actes, parce que la vie sociale ne répond pas à l’activité de notre âme. […] Goethe cependant l’avait précédé de bien des années ; mais Goethe, dans une vie plus calme, se fit une religion de l’art, et l’auteur de Werther et de Faust, devenu un demi-dieu pour l’Allemagne, honoré des faveurs des princes, visité par les philosophes, encensé par les poètes, par les musiciens, par les peintres, par tout le monde, disparut pour laisser voir un grand artiste qui paraissait heureux, et qui, dans toute la plénitude de sa vie, au lieu de reproduire la pensée de son siècle, s’amusait à chercher curieusement l’inspiration des âges écoulés ; tandis que Byron, aux prises avec les ardentes passions de son cœur et les doutes effrayants de son esprit, en butte à la morale pédante de l’aristocratie et du protestantisme de son pays, blessé dans ses affections les plus intimes, exilé de son île, parce que son île antilibérale, antiphilosophique, antipoétique, ne pouvait ni l’estimer comme homme, ni le comprendre comme poète, menant sa vie errante de grève en grève, cherchant le souvenir des ruines, voulant vivre de lumière, et se rejetant dans la nature, comme autrefois Rousseau, fut franchement philosophe toute sa vie, ennemi des prêtres, censeur des aristocrates, admirateur de Voltaire et de Napoléon, toujours actif, toujours en tête de son siècle, mais toujours malheureux, agité comme d’une tempête perpétuelle ; en sorte qu’en lui l’homme et le poète se confondent, que sa vie intime répond à ses ouvrages ; ce qui fait de lui le type de la poésie de notre âge. » Ainsi ce que madame de Staël, qui n’avait devant les yeux que Goethe, déplorait comme étant une maladie et n’étant qu’une maladie, nous, en contemplant Byron, chez qui cette maladie est au comble, nous ne le déplorions pas moins, mais nous le regardions comme un mal nécessaire, produit d’une époque de crise et de renouvellement. […] et toi, Goethe, après avoir dit deux fois la terrible pensée de ton siècle, tu sembles avoir voulu t’arracher au tourment qui t’obsédait, en remontant les âges, te contentant de promener ton imagination passive de siècle en siècle, et de répondre comme un simple écho à tous les poètes des temps passés. […] L’Allemagne tournait les yeux vers lui : il ne répondait rien, ou il rendait des oracles douteux. […] Chaque lettre répond à la saison où elle est écrite, tant Werther est abandonné à cette force cachée au sein des éléments.
— Parler ainsi, peut-on répondre, c’est oublier que les dimensions des choses sont toutes relatives, et que, par rapport à des vibrations infiniment petites, notre cerveau devient un monde infiniment grand. […] Maudsley répond négativement, Sergi affirmativement. […] Probablement il existe dans le cerveau des voies particulières et une sorte d’organisme particulier répondant à ces espèces d’organismes qu’on nomme les langues, les signes, les mouvements vocaux. […] Supposez qu’une boîte à musique, capable de jouer plusieurs airs, tombe à terre pendant qu’elle en joue un et que le cylindre garni de pointes se mette à rouler avec une très grande rapidité, de manière à briser ou à altérer ses pointes : un air entier pourra disparaître sans que les autres soient atteints, Tous les mouvements réflexes qui répondent à l’association des mots grecs entre eux et avec les mots français correspondants peuvent se trouver paralysés, tandis que les systèmes de réflexes répondant au français, appris dès l’enfance et solidement imprimés dans le cerveau, peuvent résister à la commotion.
Pendant que les bandes de joyeux vendangeurs se répondaient d’une colline à l’autre par ces cris de joie prolongés qui sont les actions de grâce de l’homme au sillon qui le nourrit ou qui l’abreuve, pendant que les sentiers rocailleux du village retentissaient sous le gémissement des roues qui rapportaient, au pas lent des bœufs couronnés de sarments en feuilles, les grappes rouges aux pressoirs, je me couchai sur l’herbe, à l’ombre de la maison de mon père, en regardant les fenêtres fermées, et je pensai aux jours d’autrefois. […] Qu’il réponde au nom qui le nomme Sans savoir s’il est né d’un homme Ou s’il est fils d’un meurtrier ! […] père Dutemps », lui ai-je répondu, il y a du vrai et du faux dans tous ces bruits de nos agitations lointaines qui sont montés jusqu’à ces déserts, comme le bruit du canon de Lyon y monte quand c’est le vent du midi, sans que l’on puisse savoir d’ici si c’est le canon d’alarme ou le canon de fête. […] car je crois que vous êtes le plus vieux de la vallée. » — « J’ai quatre-vingts ans », me répondit le vieillard. « Ma femme, la Madeleine, est morte il y a sept ans ; elle était bien plus jeune que moi. […] l’hiver », me répondit-il, « il y a le feu dans le foyer, le bruit des sabots des enfants dans la maison, les châtaignes qu’on écorce, les pois qu’on écosse, le maïs qu’on égrène, le chanvre qu’on file : tous ces travaux n’ont pas besoin des yeux.
— Oui, répondis-je, c’est moi qui serai l’impératrice ! […] Quelques-unes m’invitèrent à des jeux, mais je faisais : « non » de la tête sans répondre. […] — Je suis Valaque, me répondit-elle. […] Mais un fou rire seul lui répondit. […] … — Je cherche le numéro six, répondis-je.
Mais c’est comme écrivain, comme romancier, que nous l’a livré M. de Maistre ; aux éditeurs friands qui lui demandaient encore un Lépreux ou quelque Prisonnier du Caucase, il répondait : Prenez du Töpffer. […] demanda quelqu’un. — En ce qu’il parle trop bien, répondit-elle ; quod nimium attice loqueretur. […] Nous avons du purisme à l’endroit de Genève ; on y répond par du puritanisme, et notre purisme va en redoubler de dédain. […] Töpffer répond à ce sentiment local dans ses gouaches franches sans hâblerie et sans pompe. […] Ceux-ci lui répondent ; les lettres de Louise surtout sont fort jolies et d’une piquante finesse.
Combien de fois il dut répondre non sans un mouvement d’impatience, aux admirateurs et questionneurs indiscrets : Ne parlons plus d’Éléonore ; J’ai passé le mois des amours ! […] Garat, au nom de l’Institut, devait répondre à Parny, et l’on se demandait comment le philosophe se tirerait de l’endroit difficile. […] Je ne sais ce que répondit Hiéron ; mais Parny, lui, n’eut point à se repentir d’avoir envoyé ses Grâces frapper à la porte du cabinet de Français (de Nantes), et elles ne lui revinrent point avec un refus. […] George Sand a célébré et, s’il en était besoin, poétisé, à la fin d’Indiana, le site magnifique du Bernica ; c’est au bord de ce ravin, en haut et en face de la cascade, que l’éloquent romancier dispose la scène, le projet de suicide de Ralph et d’Indiana ; je ne répondrais pas qu’il n’y ait quelque fantaisie dans une description faite ainsi par ouï-dire. […] La tristesse s’envolait, je répondais à ton sourire ; je suivais tes pas, ô Consolateur, avec le sentiment de la mort dans mon sein ; j’étais heureux au bord du néant.
« Le père répondit : « — Ce sont des saturnales. […] « Le père répondit : « — Ce serait une imprudence. […] Elle complique son héroïsme d’une violence dont il est juste qu’elle réponde, violence d’occasion et d’expédient, contraire aux principes, et dont elle est fatalement punie. […] Ils pourraient répondre : C’est pour cela que notre barricade est faite de bonnes intentions. […] On voit ceci dans l’histoire plus souvent qu’on ne voudrait : une nation est illustre ; elle goûte à l’idéal, puis elle mord dans la fange, et elle trouve cela bon ; et si on lui demande d’où vient qu’elle abandonne Socrate pour Falstaff, elle répond : C’est que j’aime les hommes d’État.
Voilà ce qu’on nous dira, et il faut répondre ; car nous ne sommes pas de ces barbares qui, prenant de travers de grandes prophéties d’avenir, se déshéritent sans façon du passé, parlent de l’art de notre époque avec un mépris qui fait rire, et nuisent ainsi, sans le savoir, aux vérités qui leur ont été enseignées et qu’ils sont chargés de répandre. […] mais il ne doit compte à personne du but qu’il s’est proposé. — Au moins, répondent aux artistes ceux qui ne sentent pas l’art, soyez donc fidèles à la règle du beau. […] Victor Hugo fit principalement la terre de ce ciel ; et comme la monarchie qu’il avait sous les yeux ne répondait pas à la grandeur de son génie, ni à son âme forte et indépendante, il remonta plus haut dans les siècles, et sa lyre se passionna pour ce Moyen-Âge dont elle voyait le reflet dans notre temps : c’était naïvement qu’elle se passionnait ainsi ; mais on aurait dit que c’était pour dorer ce reflet, ces derniers rayons presque éteints, que sa poésie essayait de rallumer le soleil du Moyen-Âge. […] En effet, sauf les différences de leur génie et du point de vue où ils se placent, la terre est pour tous deux une vallée de larmes, et la vie de la terre, prise même dans son ensemble et dans la succession des générations, une chose transitoire et misérable, tandis qu’à ce monde réel répond pour eux je ne sais quel monde mystérieux, qui est le monde divin. […] L’une répond à l’état vrai de l’Humanité de notre temps ; c’est le fond noir et profond du cœur humain dans notre époque.
Quoique nous ayons ailleurs traité tout au long le problème166, nous ne pouvons-nous dispenser de revenir sur une question qui n’est pas épuisée, ne fût-ce que pour dissiper certains malentendus et répondre, directement ou indirectement, à des objections dont nous avions jusqu’ici différé l’examen. […] — Nous répondrons d’abord que l’intervention d’un nombre immense de lois pourrait elle-même produire un phénomène original, qui ne s’exprimerait plus par une loi, mais par des milliers de lois ; au lieu d’être attaché à une chaîne, il serait attaché à mille ; en serait-il plus libre ? […] — On nous répondra que l’éclipse « revient », tandis qu’un acte concret et profond ne revient pas. […] Nous répondrons que la prévision psychologique ne porte pas plus que l’autre sur la durée comme telle, mais sur des rapports de succession ou de simultanéité entre certains états de conscience et leurs conditions, soit internes, soit externes. […] — Certes répondrons-nous, on ne peut réaliser l’idée d’une indétermination absolue de la volonté, comme celle qu’admettent les partisans de la liberté d’indifférence et de la contingence complète ; nous aurions alors, en effet, la négation de tout rapport, notamment du rapport des conditions et raisons à leurs conséquences. « La liberté, dit M.
Les historiens modernes répondent à ces questions par une formule qui explique tout. […] La nécessité de la chose, une fois démontrée, répond à toutes les questions que peut poser la science. […] Il semble que ce soit pour répondre à cette haute leçon d’histoire, que Victor Cousin s’écrie dans un accès de désintéressement national et de libéralisme constitutionnel : « Quia été le vainqueur ? […] Il ne faut pas se le dissimuler, cette école ne répond que trop aujourd’hui à un sentiment profond et général de nos sociétés actuelles, où l’expérience de tant d’événements historiques contraires à la sagesse et à la conscience a glissé le doute dans les esprits et l’apathie dans les cœurs. […] A qui objecterait qu’Alexandre n’a pu conquérir l’Orient qu’avec la Grèce asservie, ne peut-on pas répondre que cette conquête eût été autrement féconde, si elle eût pu être faite par une Grèce libre et glorieuse !
… Les dévots diront que Diderot a fait un ouvrage de métaphysique qu’ils n’entendent point (les Pensées philosophiques, ou toute autre brochure de Diderot) ; il n’a qu’à répondre qu’il ne l’a pas fait et qu’il est bon catholique. […] Je ne sais ce que Duclos répondit, ni en quel sens il agit précisément : l’essentiel et ce qui le caractérise, c’est que sa ligne générale de conduite fut plus prudente et plus indépendante que Voltaire n’aurait voulu. […] L’Académie n’a jamais eu un secrétaire tel que vous » ; il avait beau ajouter : « Parlez, agissez, écrivez hardiment ; le temps est venu… » Duclos ne répondit à ces exhortations qu’à demi et ne marcha que son pas.
La preuve que c’est bien à tous qu’elle s’adressait, c’est le nombre même de ceux qui ont répondu de toutes parts à l’appel et qui se sont présentés avec espérance ; c’est aussi, j’ose le dire, l’ensemble tout à fait satisfaisant et la variété des résultats. […] Une pièce de poésie qui répondît à une idée très à l’ordre du jour, mais diversement comprise : Les Chercheurs d’or. […] elle a répondu avec ardeur, avec feu et sur tous les tons, à l’appel et au vœu des fondateurs du concours, non pas qu’il soit sorti de cette mêlée générale, où 251 concurrents étaient aux prises, une œuvre achevée, complète, et qui réunisse toutes les conditions que les législateurs d’autrefois en ces matières eussent exigées pour une parfaite couronne ; mais il y a nombre de pièces, et même parmi celles qu’on a eu le regret de devoir éloigner, où s’est montrée l’empreinte du talent, le signe distinctif du poète ; et quelques-unes enfin dans lesquelles, d’un bout à l’autre, un souffle heureux a circulé.
Vuillart, M. de Préfontaine, en lui répondant, avait semblé regretter de sa part une omission : c’est que celui qui avait fait le personnage d’ange Raphaël dans ce mariage de Tobie et de Sara n’eût point ajouté aussi le conseil que l’ange avait autrefois donné au jeune homme, de s’abstenir durant les trois premières nuits, de les passer à deux, à genoux, mains jointes, en continence et en prière. […] Vuillart, entrant dans la pensée de son ami, pensée qui eût fait sourire un profane, mais où lui ne voyait qu’un sujet d’édification de plus, répondait assez agréablement : « Il eût été à désirer, monsieur, que l’on eût fait cadrer en tout la comparaison de Tobie le jeune et de la jeune Sara avec nos jeunes et nouveaux conjoints. […] En l’écoutant, le maréchal de La Feuillade, qui connaissait déjà la pièce, demanda raison à Dangeau de son omission, et Dangeau répondit que c’était par le conseil de Racine qu’il avait supprimé ces louanges de M. de Louvois.
» — « Non, répondit Bailly ; mais je vous ai donné l’exemple de ne jamais désespérer des lois de votre pays. » Il donnait de plus le bien rare exemple, lui, victime de la Révolution, de ne pas la calomnier : « L’orage qui gronde en ce moment, disait-il, ne prouve rien sans doute, et fera tomber bien des feuilles de la forêt ; il arrachera même quelques arbres ; mais il emportera aussi de vieilles immondices, et le sol épuré peut donner des fruits inconnus jusqu’ici. » L’agonie de Bailly était comme épuisée et consacrée dans toutes ses circonstances : elle s’augmente et se couronne de deux ou trois traits sublimes, grâce à M. […] — Veux-tu bien te taire, répondait un autre ; c’est le ministre de l’Empereur. — Tiens ! […] Laborie, dans cette visite, l’avait suffisamment tâté ; il avait répondu de lui, de son acceptation au besoin.
A cette contradiction inévitable ici-bas, et à laquelle se heurte toute sérieuse pensée, le poëte, à ses heures meilleures, répond par croire, adorer sans comprendre, et surtout aimer. […] » Et vous toutes ensemble, répondez avec un doux respect : « C’est un homme aveugle ; et il habite dans Chio la pierreuse ; c’est lui dont les chants l’emportent à présent et à jamais ! […] mon père, réponds, as-tu vu tout cela ?
Il est toujours bon de savoir ce qu’on dit et, une fois par hasard, de répondre. […] On leur répond : 1º M. […] Un optimiste me répond : Vous êtes dupe d’une illusion, et d’une illusion vieille comme Horace.
Les prétentions théoriques de la pédagogie répondent à ses ambitions pratiques qui sont illimitées. — Aujourd’hui, les préoccupations politiques aidant, l’engouement pour la pédagogie est universel. […] Loin que tout puisse être avec fruit enseigné à tous, il semble bien qu’une intelligence donnée ne peut recevoir sans danger pour sa contexture même, que les genres de notions qui y pénètrent sans effort69. » L’instruction n’a pas une valeur universelle ; elle n’est bonne que si elle répond à la physiologie de l’individu qui la reçoit. […] Or il est évident que les réactions désordonnées ne peuvent que gêner les voisins, les effrayer et en conséquence les exciter contre lui70. » — Sans doute, répondrons-nous, l’individu a intérêt à ménager son entourage ; mais toujours ménager son entourage, c’est s’annihiler soi-même, c’est en tout cas bien se sacrifier ; c’est s’interdire tout geste imprévu, toute parole sincère, toute idée neuve ; c’est proprement renoncer à être soi-même.
Nous allons tâcher d’y répondre, au moins partiellement. […] Mais répondre ainsi serait reculer pour mieux sauter. […] C’est à ce besoin de changement que répondent mille choses dans la vie de tous les jours : l’institution des récréations et des vacances dans les écoles ; l’habitude d’entremêler dans l’enseignement divers sujets d’études, histoire, langues, mathématiques ; les brusques volte-face de la mode ; le goût des voyages et des jeux ; les règles de rhétorique qui recommandent à l’écrivain de réveiller l’attention par la diversité des tournures, etc.
Il y aurait beaucoup de choses à dire, je n’en trouve pas une écrire. » Bussy, instruit par madame de Scudéry, répond nettement à madame de Sévigné, malgré la réserve de celle-ci : « Je ne doute point que l’amour ne soit égal à ce qu’il était, et que toute la différence n’aille qu’à plus de mystère : ce qui le fera durer plus longtemps. » Nous verrons si ce jugement d’un homme du monde n’était pas aussi éclairé que la confiance de l’évêque de Condom dans la conversion des amants l’était peu. […] Je ne réponds ni du présent, ni de l’avenir, dans un tel pays ; mais du passé je vous en assure. » Elle revient ensuite à la situation de madame de Montespan au milieu de la cour. […] Elle était l’objet des secrètes et tendres sollicitations du roi et ne voulait pas y répondre ; et madame de Montespan était de nouveau rendue aux habitudes de ce prince, pour qui le plaisir était un besoin.
Interrogé avec douceur, il répondit suivant son âge, dit qui il était, d’où il venait, ce qu’il voulait. […] Il ne s’agissait plus que de savoir où il ferait ses vœux et prendrait l’habit : « Si je demeure au Bec, se disait-il, je n’y paraîtrai jamais rien, car la science de Lanfranc me primera. » L’amour-propre de l’esprit n’était pas mort en lui ; il se le reprochait : « Je n’étais pas encore dompté, disait-il plus tard en se souvenant de cette époque, et le mépris du monde ne régnait point encore en moi. » Il fit effort pourtant et résolut de soumettre sa détermination à l’avis de Lanfranc lui-même, lequel refusa de répondre sur-le-champ et le renvoya devant l’archevêque de Rouen. […] On était dans la Semaine sainte de l’année 1109 ; un de ceux qui le servaient lui ayant parlé de sa mort comme prochaine et comme du départ d’un convié que rappelait à lui le Seigneur vers ce temps de la fête de Pâques, il répondit : « Si telle est sa volonté, j’obéirai de bon cœur, mais s’il aimait mieux me laisser encore parmi vous un tant soit peu de temps, assez du moins jusqu’à ce que j’aie résolu une question qui m’occupe sur l’origine de l’âme, j’en serais reconnaissant, d’autant plus que je ne sais si, moi mort, un autre pourra la résoudre. » Touchante faiblesse d’un saint qui avait un coin de philosophe !
Il n’y a que dieu & moi qui le sçache, répondit le jésuite. […] Il répondit à l’apologiste du livre ; celui-ci répliqua ; Tournemine revint à la charge. […] Cela peut être, lui a-t-on répondu ; mais la musique Italienne a le même défaut. […] Molina n’en trouvoit pas moins dans la prémotion, & répondit très-vivement. […] Les jésuites furent longtemps à répondre aux Provinciales.
Aussi un objet beau, en tant que beau, ne répondrait-il jamais à un véritable besoin et ne pourrait-il exciter en nous ni désir ni crainte. […] Le nom même de ποίημα, qui semble indiquer une chose créée une fois pour toutes, complète, où l’on ne puisse rien changer, répond-il bien à l’idéal de la pensée moderne ? […] » Il n’y répond guère. […] Lorsqu’on faisait à Rossini l’éloge de ses opéras italiens, il répondait en hochant la tête : trop de roulades, trop de roulades ! […] Une pensée donnée veut un mot qui lui réponde exactement, et si tel mot en ant lui répond mieux que tel autre, pour quelle raison mutiler l’idée afin de satisfaire une fantaisie qui n’a pas son principe dans la théorie même du vers !
Mais cet impérialisme répond involontairement au césarisme littéraire qui prétend enchaîner la critique à son char. […] Pareillement le goût de Brunetière répondait à une partie considérable du goût universitaire et classique français entre 1870 et 1890. […] Pascal, de 1728, répond : « Le charmant projet que Montaigne a eu de se peindre ! […] Traditionnel et spontané répondent à des idées claires, mais non à des réalités psychologiques. […] Un ministre dit : Le pays… Un parlementaire dit : Mon groupe… Un jeune écrivain dit : Ma génération… Et cela répond évidemment à une réalité.
Voltaire, qui s’était enrichi par d’autres voies, savait très-bien l’influence de la richesse sur les mœurs de la littérature (je prends mœurs dans le sens que lui donnent les rhéteurs), et quand on venait lui faire de grandes phrases à la Jean-Jacques, il vous répondait par le Mondain. […] Certes, Hegel n’aurait pas moins à y répondre que Pascal.
Je pourrais me borner à lui répondre : Le moindre solécisme en parlant vous irrite ; Mais vous en faites, vous, d’étranges en conduite. […] Je laisse à des grammairiens plus délicats que lui à juger si quittions n’est pas ici très-légitime, puisque le désir auquel on répond n’est pas seulement au passé, mais qu’il dure et persiste jusqu’au dernier moment.