Par là, du moins, toutes guerres cessées, toutes animosités éteintes, il mérite des regrets de ceux même qu’il a combattus, et une place fort distinguée dans l’histoire littéraire.
En cette qualité de lieutenant général des chasses, il connaissait de certains délits et était investi d’un office de judicature qu’il remplissait sans trop sourire En 1764 (il avait trente-deux ans), se place un des épisodes les plus dramatiques de sa vie et qu’il a raconté lui-même dans un de ses Factums : c’est l’histoire de Clavico dont on a fait des drames, mais le seul vrai drame est chez Beaumarchais.
Il est proprement gai et plaisant sans complication aucune, et cette vive qualité naturelle, poussée jusqu’au génie, est ce qui lui assure la première place dans la comédie après Molière.
Il n’y a guère qu’une quinzaine que nous avons quitté Londres, mais la variété des scènes que nous avons parcourues fait que ce temps paraît égal à six mois passés à la même place.
Je n’essayerai point de détacher les mots de passion et de réalité admirablement jetés, et qu’il faut voir en place et encadrés comme ils sont.
Ce La Fontaine qu’on donne à lire aux enfants ne se goûte jamais si bien qu’après la quarantaine ; c’est ce vin vieux dont parle Voltaire et auquel il a comparé la poésie d’Horace : il gagne à vieillir, et, de même que chacun en prenant de l’âge sent mieux La Fontaine, de même aussi la littérature française, à mesure qu’elle avance et qu’elle se prolonge, semble lui accorder une plus belle place et le reconnaître plus grand.
Nous allâmes d’abord chez notre président L… Il demeurait en haut de la rue de Courcelles, tout près de la place Monceau… Il était sec comme son nom, froid comme un vieux mur, jaune, blême, exsangue, une mine d’inquisiteur dans un appartement qui sentait le moisi du cloître.
., la place de trésorier de la chambre des aides de Clermont et la croix de Saint-Michel ne faisaient aucun tort à son enthousiasme pour et à sa verve contre.
Le lecteur de livres idéalistes n’est pas nécessairement optimiste ; mais il aime à croire à la noblesse de la nature humaine au moins chez un certain nombre d’individus privilégiés parmi lesquels il se place et non pas toujours à tort.
Quand je parle de révolutions pour obtenir la liberté, je me place en quelque sorte dans une hypothèse spéculative ; je ne crois pas que les véritables gouvernements puissent être gratuitement oppresseurs, car ils ne peuvent vouloir que le bien de tous.
Elles en avaient fait, l’une dans le Constitutionnel (Bachaumont), l’autre (Fervaques), dans le Gaulois, et toutes les deux elles y avaient marqué leur trace et leur place.
Il fut réduit à briguer une place dans le génie militaire. […] ce n’est pas la faute de monsieur votre père, dit-elle ; il voulait que je restasse à la maison, mais je ne pouvais m’y résoudre à cause de sa nouvelle femme: ça me faisait trop mal de la voir à toutes les places où j’avais vu ma pauvre maîtresse. […] V Après ce triste retour, il vend ce qui lui revient de l’héritage paternel et sollicite une place dans le génie de la marine.
C’est ce qui a fait hésiter quelques historiens de la littérature sur la place qu’il convient d’assigner à Villon, par exemple, ou à Commynes. […] C’est ce que personne, avant Amyot, ne nous avait montré ; et si l’on s’étonnait là-dessus qu’un simple traducteur doive occuper une place aussi considérable dans l’histoire de la littérature de son temps, il suffirait de rappeler que ses « belles, riches et véritables peintures » ont éveillé la vocation de Michel de Montaigne. […] Hippolyte, vers 545-690 ; vers 1360 et suiv. ; vers 1963-2150]. — La première tragi-comédie : Bradamante. — Que la Bradamante de Garnier marque un moment décisif dans l’histoire du théâtre : la tragédie « recule » et cède la place à la tragi-comédie. — Coup d’œil sur l’état du théâtre en Europe à la même époque. — Si cette éclipse de la tragédie est ou non un symptôme d’émancipation à l’égard des anciens ?
Je ne lui ai jamais donné le moindre coup de fouet, mais enfin je lui las …(Cirey, 16 février 1739). » Les choses de la vie ne sont point réparties symétriquement en de petites cases ; elles chevauchent, elles s’emmêlent ; presque aucune n’est assez raisonnable pour se tenir à la place, que lui assignent les professeurs de philosophie et de belles-lettres. […] Il faut savoir effacer l’image neuve pour mettre à sa place l’image vieille, pourrie, mais phosphorescente et qui jalonne de lueurs la route inconnue. […] Mais s’il est parfois utile de rédiger une description historique, on ne voit pas bien, loin des romans-feuilletons, la place d’un faux naufrage ou d’un faux déraillement. […] Alors, consacré par le trucage, l’art délicat et ingénieux d’aujourd’hui prendra peut-être sa place dans le roulement des séries. […] Comme deux mots de même sens et presque de même prononciation ne peuvent coexister dans une langue, mil a cédé la place à mille pour l’usage commun.
À partir du xve siècle et du règne de Charles VII, Mézeray ne considère plus le champ de son Histoire que comme un pays peuplé, « tout entrecoupé, dit-il, de canaux, de retranchements et de places fortes, où une armée, quelque puissante qu’elle soit, ne peut faire ses logements que pied à pied, et n’y avance pas plus durant toute une campagne qu’elle ferait ailleurs en une journée ».
Enfin il se donne bien de la peine pour s’expliquer une chose très simple ; il n’était pas de ceux à qui l’image arrive dans la pensée, ou chez qui l’émotion lyrique, éloquente, éclate et jaillit par places dans un développement naturel et harmonieux.
Le récit de ces dernières et de ces plus belles campagnes de Turenne tient la meilleure place dans les Mémoires de La Fare, et y est traité avec plus de détail que le reste.
La composition et la publication de son premier recueil n’avaient fait que le mettre en train et en verve ; il sentait que ce n’était qu’en écrivant, et en écrivant des vers, qu’il pouvait échapper complètement à sa mélancolie : Il y a, disait-il vers ce temps, il y a dans la peine et le travail poétique un plaisir que le poète seul connaît : les tours et les détours, les expédients et les inventions de toute sorte auxquels a recours l’esprit, à la poursuite des termes les plus propres, mais qui se cachent et qui ne se laissent point prendre aisément ; — savoir arrêter les fugitives images qui remplissent le miroir de l’âme, les retenir, les serrer de près, et les forcer de se fixer jusqu’à ce que le crayon en ait tiré dans toutes leurs parties une ressemblance fidèle ; alors disposer ses tableaux avec un tel art que chacun soit vu dans son jour le plus propice, et qu’il brille presque autant par la place qui lui est faite, que par le travail et le talent qu’il nous a coûtés : ce sont là des occupations d’un esprit de poète, si chères, si ravissantes pour sa pensée, et de nature à le distraire si adroitement des sujets de tristesse, que, perdu dans ses propres rêveries, heureux homme !
Il faut entendre cette jolie petite personne, cette jolie chose, avec sa mignonne figure de cire, s’animer, parler des choses publiques, de la littérature, des auteurs, de Rousseau, de Voltaire, de l’impératrice Catherine, les remettre à leur place, causer, disserter (car elle disserte quand elle se sent à l’aise, là est peut-être un léger défaut) ; il faut l’entendre en ces moments se révolter, s’indigner, jeter feu et flamme : elle n’a plus d’hésitation alors ni de timidité ; elle dit tout ce qu’elle pense, tout ce qu’elle a sur le cœur ; c’est la réflexion qui déborde comme une passion contenue.
Au réveil, le lendemain, et se croyant tout de bon homicide, il se voit recherché en effet, mené en cérémonie sur la place publique, solennellement accusé par une espèce d’avocat général qui fait un réquisitoire dans les règles : la parodie est parfaite.
Douce image qui des deux côtés est charmante, quand je pense qu’une sœur est fleur… » Aussitôt qu’il est parti, elle rentre dans la chambrette qu’il occupait ; elle prend le livre qu’il a lu : c’est un Bossuet où il a mis des signets de sa main, souvent aux mêmes endroits qu’elle avait notés elle-même : « Ainsi nous nous rencontrons partout comme les deux yeux ; ce que tu vois beau, je le vois beau. » Quand il est près de se marier, elle semble que cela ne réussisse pas et ne vienne à manquer par quelque côté, car ce frère chéri est, comme elle l’appelle, « un mauvais artisan de bonheur. » Elle se met à sa place et craint qu’il ne recule au dernier instant. « Toujours me semble « effrayant pour toi, aigle indépendant, vagabond.
il viendra, quelques années après, un sage appelé Montaigne qui remettra tout à sa place et à son rang dans l’estime, et qui ayant à développer cette idée, qu’un père sur l’âge, « atterré d’années et de maux, privé par sa faiblesse et faute de santé de la commune société des hommes, se fait tort et aux siens de couver inutilement un grand tas de richesses, et que c’est raison qu’il leur en laisse l’usage puisque la nature l’en prive », ajoutera pour illustrer sa pensée : « La plus belle des actions de l’empereur Charles cinquième fut celle-là, à l’imitation d’aucuns Anciens de son calibre, d’avoir su reconnoître que la raison nous commande assez de nous dépouiller, quand nos robes nous chargent et empêchent, et de nous coucher quand les jambes nous faillent : il résigna ses moyens, grandeur et puissance à son fils, lorsqu’il sentit défaillir en soi la fermeté et la force pour conduire les affaires avec la gloire qu’il y avoit acquise : Solve senescentem… » Mais entrons un peu plus avant dans les raisons qui persuadèrent à une de ces âmes d’ambitieux, si aisément immodérées, d’en agir si sensément et prudemment.
Car, avant de nous le faire accepter, il a fallu pour le Shakespeare comme aujourd’hui pour le Gœthe, comme pour tout ce qui est grand à l’étranger, nous couper les morceaux à l’avance, nous donner petit à petit la becquée ni plus ni moins qu’aux petits oiseaux ; l’image est vraie à la lettre : comptez un peu les allées et venues, les reprises et les temps d’arrêt, les bouchées successives : en prose, La Place, Le Tourneur, Guizot, Benjamin Laroche, François-Victor Hugo ; et en vers, Ducis avec Talma, un rêve, une création à côté ; puis Halévy, une transition, puis les Vigny et les Wailly et les Deschamps, lutteurs fidèles, et Dumas et Meurice avec leur acteur Bouvière, qu’il n’en faut pas séparer, et Jules Lacroix, le dernier de tous, heureux possesseur.
Au lieu d’en user pour vivre vite, on disserte trop souvent, on met le raisonnement à la place du plaisir.
Il hanta la taverne ; il étudia sur place et chez eux les voleurs, si différents de ceux de France, les filous (pick pockets) à figures si aiguës, si tranchées, les boxeurs au type animal et féroce : l’un d’eux, le fameux boxeur Smith, flatté de tant d’attention, lui offrit son amitié.
« Cela se comprend ; le vent opposé remet en place le lendemain le grain de sable déplacé la veille.
Vraisemblablement nous n’aurons pas à ménager les Hollandais ; Luxembourg est de trop dure digestion ; mais si nous entreprenions le siège d’une place, par laquelle croiriez-vous qu’il faudrait commencer ?
C’était un lundi ; il avait dix ans ; il jouait sur la place.
Il supprime alors, pour plus de simplicité, le Cupidon, et met en place : Ne crains rien, la forêt nous garde.
ne put-elle pas éprouver quelque temps avec souffrance cette impression de n’être pas à sa place, ce désaccord qui, sous différentes formes, paraît l’avoir occupée beaucoup, et qu’elle traduisit plus tard dans ses touchants écrits en un autre genre d’inégalité ?
Après qu’il eut expiré sur cette plage, au bord des flots, comme un naufragé de la vie, l’enfant qui servait de lumière à ses pas, ses compagnons, les habitants de la ville et les pêcheurs de la côte lui creusèrent une tombe dans le sable, à la place même où il avait voulu mourir.
et que j’occupe peu de place, dans cet abîme immense du temps !
Sur cette misérable scène de l’Hôtel de Bourgogne, à la maigre lueur des chandelles, le contraste de la réalité signifiée et de l’image figurée était trop fort ; on remarqua que la forêt était un arbre, la mer un bassin : on s’étonna que l’Allemagne et le Danemark, ou même la place Royale et les Tuileries ne fussent séparés que par quelques toises, et qu’en une heure le héros eût vieilli de trente ans.
Le parti pris politique s’y fait peu sentir, par la vertu du sujet ; l’état d’esprit orléaniste s’élargit en pitié des vaincus, en sentiment douloureux des misères individuelles ou collectives ; l’historien est tout à la joie de faire sortir des vieilles chroniques, dans toute la barbarie de leurs noms germaniques hérissés de consonnes et d’aspirations, les Franks et leurs chefs, les Chlodowig, les Chlother, les Hilderik, les Gonthramm, de montrer par de petits faits significatifs ce qu’était un roi franc, comment étaient traités les Gaulois, de substituer dans l’imagination de son lecteur, à la place des dates insipides et des faits secs qu’on apprend au collège, une réalité précise, dramatique, vivante.
Cette construction supprime le signe de comparaison, elle établit l’équivalence, l’identité des deux objets dont l’un va prendre la place de l’autre dans l’imagination et la phrase du poète.
Juda avait sans doute bien d’autres principes, que Josèphe, toujours attentif à ne pas compromettre ses coreligionnaires, passe à dessein sous silence ; car on ne comprendrait pas que pour une idée aussi simple, l’historien juif lui donnât une place parmi les philosophes de sa nation et le regardât comme le fondateur d’une quatrième école, parallèle à celles des Pharisiens, des Sadducéens, des Esséniens.
La petite Marie répond à tout avec modestie et raison, avec ce tact du cœur qui chez les femmes enseigne toutes les délicatesses : Moi, à votre place, dit-elle, j’aurais emmené l’aîné.