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560. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Benjamin Constant »

Mais la chose une fois écrite, et partie sur ces ailes de papier dont parle de Maistre et qui portent si loin les sottises, la chose écrite allait faire le tour du monde, comme le drapeau tricolore, et déjà elle l’a commencé… Madame Récamier a donc sa légende comme Jeanne d’Arc, mais Jeanne d’Arc a sauvé la France, et c’est là une gloire qui brûle la légende dans la clarté sublime de sa flamme. […] … Benjamin Constant, qui a traduit le Wallenstein, qui parlait allemand et qui s’est marié en allemand à une femme de grande maison allemande, Mademoiselle Charlotte de Hardenberg, Benjamin Constant, dont la nerveuse inconsistance toucha un jour à la trahison politique, fut, de nature et de mœurs, le plus agité et le plus étourdi des Français. […] « Je suis bien malheureux si ma manière de vous interpréter ou de vous parler vous blesse… Je ne le conçois pas. […] Vous qui parlez de faire du bien, pourquoi ne m’en faites-vous pas ? […] Mais, dans l’amoureux qui sait parler l’amour, il y a de plus le penseur qui sait analyser le sien.

561. (1893) Alfred de Musset

Qu’on en fasse un reproche à Musset, ou qu’on y voie au contraire son principal titre de gloire, il n’importe : parler de lui, c’est parler des multitudes qu’il avait subjuguées, pour leur bien ou pour leur mal. […] Ne parle pas du mien, ne dis jamais que tu as eu des torts envers moi. […] Je passe avec lui les plus doux moments de ma journée à parler de toi. […] Vous avez tort de parler comme vous faites d’Alf. […] C’est décidé, ainsi ne m’en parle plus.

562. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre II. Le rôle de la morale » pp. 28-80

Vallès fut vertement blâmé, pour avoir, dans un livre très beau par ailleurs, parlé de ses parents sans ménagements appréciables. […] Et je l’imagine qui parle ainsi : « Votre société ne me convient pas. […] S’il s’imposait vraiment, il serait bien superflu d’en parler. […] Il parle haut, il interdit de vérifier ses titres, parce que la discussion lui serait fatale. […] Quand on parle de « caractère sacré », ou de « geste auguste », méfiez-vous.

563. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Et elle se met à parler à Parsifal de son enfance, de sa mère. […] Sans parler de la bizarrerie inesthétique de la donnée, nous ne relevons que son impossibilité psychique et physiologique. […] L’idéal de la déclamation est la langue chantée du théâtre de Bayreuth : un artiste pénétré de sa beauté saura trouver le ton du drame parlé. […] La vérité est que le drame idéal est et peut être seulement le drame musical, et que le drame parlé doit être strictement réaliste. […] Richter de Vienne et Mottl de Karlsruhe ; on a parlé aussi de M. 

564. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Quant à ceux qui parlent de siffler Wagner à l’Opéra-comique et qui le laissent jouer chez M.  […] On m’en a tant parlé comme d’un chef-d’œuvre incomparable, qui renouvellerait la musique en France ! […] Qu’on vienne donc maintenant nous parler d’art à propos de Wagner ! […] Cela passe peut-être un peu la mesure, je ne traiterai pas la question de principe, n’ayant d’ailleurs pas qualité pour parler au nom de mes confrères. […] Son opinion faisait référence, il était connu pour son franc parlé et son « bon sens » bourgeois.

565. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

Claude Bernard parle du déterminisme absolu qui régit tous les phénomènes, sans excepter ceux de relation. […] Lhuys, à propos de l’association des idées, parle de la notion du rapport qui les relie, et les anastomose ainsi l’une à l’autre. […] C’est dans les développements et les explications qu’il faut chercher la vraie pensée des physiologistes de l’école dont nous parlons. […] Il parlait d’ailleurs de l’âme, de la volonté, de la conscience, de l’analyse psychologique, comme les plus décidés spiritualistes de son temps. […] Mais ici le matérialisme a-t-il le droit de parler au nom de la science ?

566. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IX » pp. 77-82

Au commencement de la période de 1630 à 1640, la société de Rambouillet recul avec ses anciens habitués Georges de Scudéry dont je parlais à l’instant, Costar, Sarrazin, Conrart, Mairet, Patru, Godeau, âgés de vingt-cinq à trente ans. […] Mais à peu près dans le même temps elle reçut Pierre Corneille, dont la vie poétique commença en 1625 par la comédie de Mélite dont nous avons parlé. […] Boisrobert lui dit que le cardinal la priait en amie de lui donner avis de ceux qui parlaient de lui dans les assemblées qui se tenaient chez elle : elle répondit qu’ils étaient si follement persuadés de la considération et de l’amitié qu’elle avait pour son éminence, qu’il n’y en avait pas un seul qui eut la hardiesse de parler mal de lui en sa présence, et ainsi qu’elle n’avait jamais occasion de lui donner de semblables avis.

567. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 79-87

Vous parlez des Ecrivains Grecs que vous n’entendez pas ; vous employez le mot barbare de Basiloi, qui n’est point grec, au lieu de Basileis ; vous vous servez du mot de despote, sans en savoir la signification ; vous avez souvent le mot de demiourgos à la bouche, & vous ignorez ce qu’il veut dire ; vous prenez le nom de Dynastie pour celui d’une Province ou Contrée ; vous appelez les Prêtres Egyptiens des bouteilles ; car c’est ce que signifie le mot choas que vous leur appliquez ; vous faites passer à Hercule le détroit de Calpé & d’Abila dans son gobelet, au lieu de dire qu’il le passa dans un navire, appelé Scyphus : enfin vous êtes véhémentement soupçonné, par plusieurs de vos citations, de ne pas entendre ce dont vous voulez parler. […] Larcher nous parlons de Grec. […] En attendant, ordre à lui de n’écrire que très peu en François, & défense de parler jamais de Grec. » M.

568. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre deuxième. »

Au contraire, le lièvre qui vient de parler de sa vaillance, parle de sa poltronnerie dans les deux derniers vers. On pourrait, pour sauver cette faute et cette contradiction, supposer que le lièvre finit de parler après ce vers : Je suis donc un foudre de guerre ! […] Quoique ce soit d’Ésope que La Fontaine parle ici et non pas de lui-même, peut-être eût-il été mieux de ne pas promettre que l’histoire serait gentille : on le verra bien.

569. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre IV. De quelques poèmes français et étrangers. »

Le mélange que le Camoëns a fait de la fable et du christianisme nous dispense de parler du merveilleux de son poème. […] Les muses parlent et entendent toutes les langues : que de choses ne pouvaient-elles pas lire sur ces tables ! […] Télésarque, cité par le Scoliaste d’Euripide (Alc. 2), parle encore de la résurrection d’Orion tentée par Esculape. […] , parle de deux colonnes, l’une de brique et l’autre de pierre, sur lesquelles les enfants de Seth avaient gravé les sciences humaines, afin qu’elles ne périssent point au déluge qui avait été prédit par Adam.

570. (1910) Rousseau contre Molière

De quels moyens parle Rousseau ? […] Est-ce Philinte qui parle ainsi ? […] Que dis-je et que parlé-je d’égalité ? […] Je ne ferai pas à Dancourt l’honneur de parler de lui. […] On ne peut donc guère parler ici de préjugé vaincu.

571. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Du bien, du mal, pourvu qu’il en parlât. — Et ce matin ? — Il cherchait à n’en plus parler. […] Est-il lu, il me parle du sien. […] Le besoin de parler de soi mène infailliblement au mensonge continu, car parler de soi et en dire la vérité, on conviendra que ce n’est pas très flatteur pour l’amour-propre et que mieux vaudrait n’en parler jamais. […] » Properce n’a-t-il pas écrit : “Parle.

572. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Je parlerai peut-être un jour de ce dernier. […] Parlons, parlons encore ensemble, il n’est pas encore jour ! […] Sa scène est seulement occupée par des hommes qui agissent et parlent, comme le spectateur eût agi et parlé lui-même, dans la même occasion. […] C’est agir comme le vieux Caton, et parler comme le vieux Corneille. […] Je vous en parle dès cette heure, mon fils, et vous en parlerai toutes les fois que j’en trouverai l’occasion.

573. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Il n’a jamais parlé d’une connaissance superficielle de la vertu. […] Quand tu as parlé d’honneur et de gloire, sais-tu de quoi, en vérité et au fond, tu parlais ? Tu parlais simplement, ce me semble, du désir de plaire à tes concitoyens. […] Mais de quelle excellence me parlera-t-on bien ? […] Fort bien ; mais de quel fond parle-t-on ?

574. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviie entretien. Un intérieur ou les pèlerines de Renève »

— N’en parlons pas, répondis-je, le temps approche où tout me sera ravi ; mais je montrerai au moins que j’ai assez travaillé pour que personne ne puisse m’accuser de sa ruine. […] Personne ne lui avait parlé de vous, mais à la vue de votre maigreur, de votre pâleur et des femmes qui vous parlaient à table, il a demandé qui vous étiez, et ayant appris que pendant que votre père était à gagner son pain et le vôtre aux moissons, vous restiez toute seule avec des pommes de terre souvent gâtées et la peur des loups à la maison, il n’a point eu de repos, ainsi que ses charmantes filles, qu’il ne vous ait obtenu ce changement d’état. […] Nous ne la vîmes pas sans émotion, et nous nous mîmes à parler tout bas comme si vous nous aviez entendues. […] Nous passâmes toute la journée entière à marcher et à parler et à rêver, et à prier sur vos traces. […] Leurs yeux se voilèrent de larmes ; on parla d’autre chose.

575. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

Elle parla « aux poètes comme on parle à des citoyens, à des héros ». […] Les gens dont vous me parlez là m’intéressent d’avance. […] Tout citoyen était un législateur, tout homme qui pouvait parler était un ministre d’État. […] C’est que nous ne parlons pas assez haut. […] Sauf l’Esthétique dont nous parlerons plus loin.

576. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

Et voilà comme ils parlent, sans avoir l’air de parler, ces messieurs ! […] — qui parle à travers toutes ces marionnettes de carton. […] … Il est excessivement difficile de parler maintenant avec agrément de Victor Hugo. […] … On n’en parle que pour mémoire. […] Les animaux parlent peu.

577. (1887) Essais sur l’école romantique

Voyez Le Franc de Pompignan ; pourquoi parle-t-on de lui ? […] Victor Hugo a déjà beaucoup parlé de Bonaparte. […] Pendant qu’il vous parle, votre âme est ailleurs. […] C’est un texte où les moins habiles trouvent à parler quelques minutes. […] Le poète en parle à son foyer comme d’un ennemi personnel ; la femme du poète en parle à ses enfants comme du loup ou du revenant.

578. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Appendice aux articles sur Roederer. (Voir page 393.) » pp. 533-543

Je lui ai dit : « Savez-vous à qui vous parlez ? — Je parle à un officier français […] — Vous parlez au général Lasalle. […] Buot, mon voisin, m’a parlé du siège de cette ville, à moi particulièrement. […] ) le général thiébault. — Ne nous parle pas de ce plaisir-là, à nous qui sommes condamnés à rester ici.

579. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Variétés littéraires, morales et historiques, par M. S. de Sacy, de l’Académie française. » pp. 179-194

Je me suis donc borné à parler de maint auteur ancien et moderne à tort et à travers, sans m’attaquer aux critiques mêmes de ma plus étroite connaissance. […] Mais ce sont là des qualités qui se rapportent à une histoire déjà bien passée, et nous n’avons à parler aujourd’hui que de ce qui ne vieillit pas, de la belle littérature. […] Aussi en parle-t-il sans cesse avec effusion, plénitude, avec une chaleur et une bonhomie d’admiration qui a sa grâce : il a l’honnêteté écrite dans le style. […] Je lui sais gré toutefois d’avoir remué ainsi des idées dans un sujet si connu, et d’avoir parlé avec tant de jeunesse sur un livre d’enfance. […] On a des trésors de talent quand on parle de l’objet de sa passion.

580. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens II) Henry Fouquier »

S’il n’est pas et s’il ne peut être, à cause des nécessités mêmes de sa profession, une de ces intelligences créatrices par lesquelles s’accroît, pour parler comme M.  […] La Grèce, il l’adore et il en parle souvent. […] Fouquier et à coup sûr je ne surprendrai personne (car cela ressort assez de ce qu’il écrit) en disant qu’il est grand « ami des femmes », pour parler comme M.  […] … Vous parlez de vanité ! […] N’est-ce pas le cœur qui parle chez lui, quand il trouve Elvire touchante dans les larmes ?

581. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre premier. La critique et la vie littéraire » pp. 1-18

Il est élémentaire de regarder avant de parler. […] » À quoi bon Mais à quoi bon écrire, à quoi bon parler ? […] Pourquoi parler avec tant de gant d’une littérature de si peu de manchettes ? […] Si le mauvais livre est d’un inconnu ou d’un inédit, je n’ai garde d’en parler. […] J’ai parlé de mon mieux de Heredia, avant l’Académie.

582. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

On parle à madame de Maintenon, qui, sur le champ, agit pour faire relâcher cette femme extraordinaire. […] On lui parle, on lui écrit, on le presse ; mais on ne gagne rien sur lui. […] Ce monarque, effrayé de voir les princes ses enfans élevés par un hérésiarque, parle à Bossuet, dont il révéroit le nom & les lumières. […] Fénélon parla de la religion & du gouvernement en romancier. […] On parla de produire le manuscrit original : mais l’on est encore à le montrer.

583. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « De Stendhal »

Le caractère de cet esprit, faux ou sincère (et pour nous il manquait de sincérité), est d’ailleurs comme une énigme. « C’est le Palais dans le Labyrinthe » dont parlait cette fille de génie… Il était pétri de contrastes et sa volonté acharnée les repétrissait en lui. […] Il nous parle quelque part, dans un de ses livres, des conscrits qui, à l’armée, se jettent dans le feu par peur du feu. […] Stendhal, lui, s’ajuste à son matérialisme et s’y assimile si bien qu’à peine s’il en parle. […] Diderot parle de la matière en se cabrant d’effroi devant elle. […] Mérimée, — ne craignait pas la mort, mais il n’aimait pas à en parler, la tenant pour une chose sale et vilaine plutôt que triste. » En se laissant saisir par la glace du matérialisme, un homme comme Diderot pouvait donc ne pas s’éteindre tout entier, tant il était bouillonnant !

584. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Stendhal » pp. 43-59

« C’est le palais dans le labyrinthe », dont parlait cette fille de génie… Il était pétri de contrastes, et sa volonté acharnée les repétrissait en lui. […] Il nous parle quelque part, dans un de ses livres, des conscrits qui, à l’armée, se jettent dans le feu par peur du feu : il ressemble un peu à ces conscrits-là. […] Stendhal, lui, s’ajuste à son matérialisme, et s’y assimile si bien, qu’à peine s’il en parle. […] Diderot parle de la matière en se cabrant d’effroi devant elle. […] Dans cette Correspondance, qui commence en 1829 pour finir en 1842, nous trouvons, au milieu de toutes les questions intellectuelles qui y sont agitées, plusieurs lettres où Stendhal parle d’amour pour son propre compte, et non plus pour le compte de ses héros de roman.

585. (1915) La philosophie française « I »

Nous venons de parler du problème de l’origine des espèces. […] Nous n’avons pas à parler ici de la philosophie sociale. […] Nous voulons parler de Renouvier et de Cournot 34. […] La sociologie devant faire l’objet d’une monographie spéciale, nous ne parlons ici ni de Saint-Simon, ni de Fourier, ni de Pierre Leroux, ni de Proudhon. […] La place nous manque ici pour parler de l’école théologique.

586. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XX. De Libanius, et de tous les autres orateurs qui ont fait l’éloge de Julien. Jugement sur ce prince. »

Libanius vint parler à l’empereur pour ses concitoyens. […] Je ne parle point des défauts de goût, des citations multipliées d’Homère, de la fureur d’exagérer, d’un luxe d’érudition qui retarde la marche fière et libre de l’éloquence, et annonce plus de lecture que de génie ; ce sont là les défauts du siècle plus que de l’orateur : mais il en a d’autres qui lui sont personnels. […] Photius lui reproche de laisser trop apercevoir dans ses discours l’empreinte du travail, et d’avoir éteint, par un désir curieux de perfection, une partie de ces grâces faciles et brillantes que lui donnait la nature lorsqu’il parlait sur-le-champ. […] Libanius, sous un gouvernement plus juste, put parler impunément des vertus et des crimes. […] On ne peut douter, en le lisant, qu’il ne fût séduit par cette espèce de théologie platonique qui régnait alors, et dont il parle dans tous ses écrits avec enthousiasme.

587. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Il ne parle que de cela, ce martyr ! […] Est-ce le même qui parle ? […] Elle les a fait parler mieux qu’ils ne parlent ? […] c’est vous, vous qui me parlez ainsi ? […]Parle, mon fils, dis tout.

588. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

À trois on est forcé de parler. […] On parle d’elle ; et il faut que l’on en parle. C’est même le moment d’en parler. […] Et de quoi on parle. […] On croyait parler du présent.

589. (1774) Correspondance générale

Je ne vous en avais point encore parlé. […] C’est l’enfant chéri qui parle ainsi. […] Que me parlez-vous de bonne foi ? […] Je vous parle dans l’exacte vérité. […] Qui est-ce qui parlera de votre travail et en parlera dignement ?

590. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

C’est ce texte que la publication dont j’ai parlé nous a rendu. […] Quand l’auteur parle de Phidias ou d’Anaxagore, il enseigne sans peser. […] … Aujourd’hui les Romains parlent italien, mais les Grecs parlent toujours grec. […] — Qu’il parle ! qu’il parle !

591. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Mais qui parle de réalité, et de quelle réalité parle-t-on, s’il est vrai qu’elle apparaisse différente à chaque individu ? […] On en parle volontiers. […] Mais nous ne savons pas à qui nous parlons. […] Il sut leur parler. […] Il parle du rôle du père de famille.

592. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXIXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 129-192

On eût dit qu’une muraille venait de tomber entre lui et moi et que nous nous parlions en nous reconnaissant pour la première fois. […] Après avoir parlé ainsi et prié un moment avec Hyeronimo dans l’oratoire, le saint prêtre en sortit, et, me rencontrant sous le cloître, il me donna son chapelet à baiser, et il me le colla fortement sur les lèvres comme pour me dire : Silence ! […] C’est ainsi que nous entrâmes, tout tremblants de peur et de désir à la fois, dans la grande cour vide de la prison, où roucoulaient les colombes, qui semblaient pleurer comme nous et se parler d’amour comme nos deux enfants. […] et elle pourra entrevoir d’un coup d’œil, sans détourner trop la tête, tout ce qu’elle chérit ici bas ; ne lui parlez que des yeux et du geste du fond de la loge, elle ne vous parlera que par son silence ; vous aurez assez le temps de lui parler tous de la langue, si je parviens jamais à vous la rendre par la grâce de Dieu, et surtout empêchez bien le chien de japper et de s’élancer vers elle contre la grille, quand nous passerons et repasserons devant le cachot. […] Et voici ce que mon ange me dicta dans l’oreille, comme si une voix claire et divine m’eût parlé tout bas ; car, encore une fois, ce n’était pas moi qui discutais avec moi-même ; mes lèvres étaient fermées et la parole d’en haut me parlait sans me laisser répondre et comme si quelqu’un m’avait commandée.

593. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

Et pourtant il les traite l’un et l’autre sans dureté : le sentiment qu’il a de « valoir » plus qu’eux lui permet l’indulgence. — Il ne parle presque jamais de lui ; et, quand il en parle, il s’en excuse. « Vous avez remarqué un jour que je ne parlais jamais de moi. […] Voici la dernière ligne de sa dernière lettre à sa jeune parente : « Vous parlez beaucoup de croire et de croyants. […] On ne parle pas toujours, au Palais-Bourbon, si mal que vous croyez. […] Mais dans les endroits, plus nombreux, où il parlait au nom de la raison, il a montré une puissance que ses amis même attendaient à peine de lui. […] On pardonne tout, pour ainsi parler, au Dieu qu’on aime ; on lui pardonne même les choix dont on est exclu ; on le déclare juste et bon, quoi qu’il fasse.

594. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Treize lettres inédites de Bernardin de Saint-Pierre. (Article Bernardin de Saint-Pierre, p. 420.) » pp. 515-539

Si je vous parlais de ma société, elle n’aurait rien de digne de vous. […] J’ai parlé de vous au résident d’Angleterre. […] On a parlé de politique, puis du Canada, des Anglais. […] Avant que de vous parler de vos nouvelles, je vous dirai un mot des miennes. […] Je voudrais vous parler de quelque chose qui vous intéresse.

595. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1878 » pp. 4-51

», Non, très illustre micrographe, un chant de l’Iliade ne parlera pas à l’intelligence de l’enfant, comme lui parle une histoire bêtement merveilleuse de vieille femme, de nourrice. […] Les uns parlent de tristesse, d’autres de soulagement. […] Et cet homme, aux sourcils blancs sur des plaques rouges, aux lèvres minces, à la figure presque cruelle, parle avec une voix amoureuse, une bouche humide, d’un petit paysage tout frais, d’un Harpignies qu’il a vu à une exposition, le matin, et qu’il a l’air de convoiter, comme un vieux a envie d’une pucelle. […] Elle s’ennuie, en ouvrant son journal, quand il ne parle pas d’une guerre, ou au moins de l’assassinat d’un souverain. […] Autour de la table, la tête un peu sauvage de Matzugata, qui ne parle pas français, la tête souriante et un peu jésuitique de Maéda, la tête hilare d’un jeune Japonais à la figure caricaturale de ces jeunes filles, que sculptent les ivoiriers japonais, puis, la tête d’About, la tête de Pelletan, la tête de Charcot.

596. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

Voilà comme ils parlent des choses morales, ces négateurs de l’âme humaine ! Et d’en parler aussi joliment que cela, c’est là leur punition. […] » Vous voyez bien que, quand je vous parlais d’infection, je ne vous trompais pas ! […] C’est comme la fourchette de L’Homme à la fourchette, dont on tant parlé ! […] Je ne lui parle que littérature.

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