Une mauvaise nuit est bientôt passée, et, au lieu de me mettre en peine, j’entends aller à l’aventure et sans autre souci jusqu’au bout de ce fossé où votre générosité m’annonce la culbute définitive. […] Les humanistes peuvent ajouter à cette farce tous les béquets possibles, ils ne la rendront pas meilleure, parce que c’est le fond qui en est mauvais.
Ce n’est pas assez, et de là vient que le critique est si souvent mauvais juge. […] Hugo ont, même dans leurs mauvais moments, une allure qui est encore géniale ; ce ne sont point les fautes de la médiocrité, mais des chutes de géant.
Sophonisbe & Sertorius furent mis au-dessous de tout ce que le théâtre a de plus mauvais. […] Leurs amours donnèrent lieu à beaucoup d’épigrammes & de mauvaises plaisanteries.
Nous voulons donc aujourd’hui que la critique trouve moyen de concilier les lois éternelles du goût, sans lesquelles il n’y a plus de différence entre les bons et les mauvais ouvrages, et cette liberté des formes sans laquelle il n’y a ni création ni spontanéité dans les œuvres d’art. […] Cette réserve faite, le principe des vérités générales me paraît un excellent critérium pour distinguer le bon et le mauvais dans les ouvrages de l’esprit.
, un policon de mauvaise compagnie, qui plaisante à tort & à travers, qui puise ses railleries dans l’ordure, & qui blesse à la fois la religion, les mœurs & le bon goût. […] Il faut avouer pourtant que dans ses plus mauvaises productions & dans Candide même, il y a des morceaux qui brillent par le coloris du style & par les graces de l’expression.
Un jour de 1849 (il avait alors vingt-trois ou vingt-quatre ans), Rodolphe Bresdin sortait de Paris par la barrière Saint-Jacques, fuyant la Bohême, dont il n’a gardé que de mauvais souvenirs — et pas un ami. […] Cette chambre, qu’il occupe encore aujourd’hui, est coupée en deux par une mauvaise cloison : d’un côté s’étend la cuisine, de l’autre l’atelier.
Chez nous la grammaire des poètes est aussi rigoureuse que celle des prosateurs ; l’inversion est rarement permise, elle nous déplaît pour peu qu’elle soit extraordinaire ou forcée ; et celui qui a dit que le caractère de la poésie française consistait dans l’inversion, n’avait apparemment jamais lu de vers, ou n’en avait lu que de mauvais. […] Je n’en suis ni surpris ni offensé ; je devais m’attendre à l’intérêt qu’ils marqueraient pour leurs mauvais vers ; intérêt d’autant plus excusable, que personne ne le partage avec eux.
Nous le trouvons mauvais, ce tour. […] nous trouvons mauvais et déplacé de plier, d’entasser, de presser douze cents ans de littérature dans un volume qui n’a pas douze cents pages, puis qu’il n’en a qu’à peine cinq cents !
Tieck en a écrit un dans son bleu 3 ; du mauvais papier fabriqué à Berlin. […] Et si ce congé aux historiens n’était qu’un mot de désespoir, un mot de renard qui regarde la grappe et la trouve bonne pour les goujats, je n’en tiendrais que le compte qu’il faudrait ; mais ce n’est pas cela, c’est bien autre chose, c’est tout un système que la Critique doit dénoncer et flétrir, parce qu’il est mauvais et funeste et qu’il peut devenir populaire.
En 1461, Louis XI, ce mauvais fils d’un mauvais père, montait sur le trône de Charles VII, « et avec lui — dit Mathieu — y montait la vengeance !
Ce n’est pas pour moi une mauvaise note, d’être obscur. […] Cette bataille de Bulgnéville, par laquelle il débute dans la mauvaise chance, ne lui renvoie pas sur le front la lueur immortelle et tragique d’un Crécy ou d’un Azincourt !
Eh bien, c’est là pourtant ce qu’a fait Emmanuel Rhoïdis, historien avant d’être romancier, et romancier pour atteindre plus loin que l’historien dans l’erreur et dans le mensonge, et c’est aussi ce qui a donné à son livre, tout avorté de talent et de gaîté qu’il soit, la gravité dangereuse d’une mauvaise action ! Et c’est une mauvaise action recouverte par de l’hypocrisie, l’hypocrisie de la superficialité.
Nous pensons trop que de ce siècle, qui n’est pas jugé, puisqu’on le loue encore, tout est radicalement mauvais, — mauvais par l’erreur de l’esprit, par le vice du cœur et même par les contre-sens de la gloire, pour ne pas accueillir avec applaudissement un livre qui fait la preuve, souveraine et multiple, de la perversité de doctrine, de mœurs et de renommée de ce siècle déperdition.
Est-ce un mauvais plaisant ? […] Or, ce volume, qui n’est peut-être pas le plus mauvais de la collection et qui en est certainement le plus gai : Pasquin a plus d’esprit que Valère ou Cléante !
On va faire un mauvais coup ici, ce soir ! […] Toute sa vie, à cette ravissante femme, ce fut un pastel qui brûlait… Et de tous les hommes, de tous les mauvais sujets du xviiie siècle, elle aima le plus exécrablement aimable ; car il en fut le plus léger !
Ce livre, dont je crains le succès, n’exprime pas à la rigueur un tout radicalement mauvais et qui doive être rejeté intégralement ; mais il a les corruptions du temps, sa sentimentalité malade, son individualisme, son mysticisme faux, son rationalisme involontaire. […] Renan, si vous vous en souvenez, s’est amusé, dans un de ses derniers écrits, à éteindre autour de la tête de nos Saints le nimbe d’or que la Foi y allume, malice philosophique assez semblable au mauvais sentiment du gamin qui renverserait la lampe d’un sanctuaire !
Mauvaise porte et mauvais guide pour y pénétrer !
Écouler des livres mauvais parce que le goût dépravé du public les demande, travailler, par-là, en sous-œuvre, à la corruption de la pensée, sans autre souci que de tirer monnaie de son commerce, voilà tout pour ces marchands d’opium en ballots, qui ont — à peu d’exceptions près — remplacé les grands libraires d’autrefois. […] « Après tout, — reprend Limayrac, — cette mauvaise fortune du livre de l’Amour n’est qu’apparente ; car, lorsqu’il aura conquis la popularité qui ne peut lui faire défaut et qui aura été longue à venir seulement, il ne l’aura pas achetée par des concessions, et il sera populaire en conservant sa qualité superfine. » Pour notre compte, nous ne savons pas si un esprit superfin comme Stendhal-Beyle, de cette saveur et de ce haut goût, sera jamais populaire, mais ce que nous savons, c’est qu’il a résolu le problème le plus difficile dans les lettres, comme dans les arts, comme dans la politique, et qui consiste à exercer une grande puissance sans avoir une grande popularité.
Du reste, pouvait-on attendre mieux d’un roman de ce temps fait par deux jeunes gens, deux têtes trop vertes et dont le plus mauvais (nous avons le droit de dire cela à M. […] Gozlan, qui lui prêta son coloris de lumière électrique, Les Intimes, le livre le plus dangereux de toute cette époque de livres mauvais et dangereux.
Matérialiste, comme est généralement le Midi, leur plaisanterie sent toujours la cuisine et le mauvais lieu. […] Pinelli possédait tout le charlatanisme de certains artistes : ses deux énormes chiens qui le suivaient partout comme des confidents et des camarades, son gros bâton noueux, ses cheveux en cadenette qui coulaient le long de ses joues, le cabaret, la mauvaise compagnie, le parti pris de détruire fastueusement les œuvres dont on ne lui offrait pas un prix satisfaisant, tout cela faisait partie de sa réputation.
Meilhac et Halévy en sont sans doute les badinages les plus libres, et mesurez tout le mauvais chemin que, à cet égard, on nous a fait parcourir. […] Richepin, car ils savent par expérience ou ils croient par préjugé qu’un rôdeur des grandes routes est, le plus souvent, un assez mauvais drôle ou un très pauvre diable. […] Je ne pose point cette question par mauvais vouloir ; c’est l’auteur qui nous oblige à la poser. […] Leur vice a pour caractéristique l’inquiétude, l’instabilité, le manque d’énergie et de volonté, l’impossibilité d’aller jusqu’au bout de leurs mauvais instincts. […] Hoche n’en sort pas révolté. — Pour se débarrasser de lui, on l’envoie pacifier la Vendée : mauvaise affaire, de beaucoup de danger et de peu d’honneur.
Mais ce mal [qui survient à cette personne] doit être petit, car s’il est grand, on ne peut pas croire que celui qui l’a en soit digne, si ce n’est qu’on soit de fort mauvais naturel et qu’on lui porte beaucoup de haine. […] C’était une parodie de Francillon, pas très bonne, et dont, mauvais signe, Dumas fils fut très satisfait. […] Le sentiment est l’autre moitié de nous-mêmes, et en somme c’est lui qui, bon ou mauvais, l’emporte presque toujours dans la vie, dans la société, dans l’histoire » (Exemples.) […] Il faut se faire à cela et ne pas trouver mauvais un cocher qui est capable de vous conduire ailleurs qu’à Vaugirard. […] Eh bien, ce n’est pas mauvais, et ce serait joué au Théâtre-Français, M.
Il a rangé à sa droite les bons élèves et, à sa gauche, les mauvais. […] Ces pecques provinciales ne sont que de mauvais singes. […] Qu’il épargne les idées bonnes ; les mauvaises, qu’il les ridiculise. […] Ernest Psichari, par exemple, a beaucoup de mauvaises pages, à peine écrites. […] Il se conduisait mal, faisant de mauvaises connaissances et des dettes.
Je me suis donc abstenu, attendant que l’ordre, rétabli dans la société et dans les esprits, me permît de les juger, non comme des auxiliaires appelés en de mauvais jours pour des œuvres de destruction, mais comme des maîtres de l’art et comme les guides de l’esprit humain au dix-huitième siècle.
La vanité, l’envie de briller, l’amour de soi-même, sont de mauvais guides pour le bonheur de nos jours & l’honneur des talens.
S’étant imaginé qu’une composition en quatre volumes valait la peine d’être méditée, il a perdu son temps à chercher une idée fondamentale, à la développer bien ou mal dans un plan bon ou mauvais, à disposer des scènes, à combiner des effets, à étudier des mœurs de son mieux ; en un mot, il a pris son ouvrage au sérieux.
Ces sortes de spectacles parurent si beaux dans ces siècles ignorants, que l’on en fit les principaux ornements des réceptions des princes, quand ils entraient dans les villes ; et comme on chantait noël, noël, au lieu des cris de vive le roi, on représentait dans les rues la Samaritaine, le Mauvais Riche, la Conception de la sainte Vierge, la Passion de Jésus-Christ, et plusieurs autres mystères, pour les entrées des rois.
Il importe donc de ne pas se laisser encercler dans une lapalissade, rendez-vous de chasse de toutes les mauvaises fois du monde, carrefour équivoque où il n’est pas un maître chanteur qui ne soit venu s’essayer à faire son petit rossignol. […] Que chaque pore soit débarrassé de son point noir, la pensée, les pensées dont la nuit, mauvaise conseillère, truffe les insomnieux. […] Rocher païen ou Eglise catholique, les lieux d’asile et de salut, vus de la mer ou de la rue, défient ceux que la mauvaise fortune, le désir d’aller plus loin, condamnèrent à chercher gouttes et brindilles de soi-même, écumes et bribes de sensations, vapeur et paillettes d’idées. […] Ce sont d’ailleurs les privilégiés, les maîtres du mauvais régime social qui sollicitent, invoquent le goût de l’antiquaille. […] Mais il ne saurait être question de bains pour ces amateurs de mauvaises odeurs, d’odeurs personnelles.
Montaigne n’en a pris qu’une, en effet ; mais, par malheur, elle était mauvaise. […] Cette nature que nous rencontrons dans les individus, tantôt bonne, tantôt mauvaise, qu’en fera-t-on dans la dernière alternative ? […] La vertu ne serait donc, à vous entendre, qu’une invention de l’amour-propre ; et l’amour-propre serait l’unique mobile de notre conduite, bonne ou mauvaise. […] Êtes-vous dédaigneux, malfaisant, mauvais plaisant, flatteur, hypocrite ? […] Ce sont eux qui, selon lui, ont fait prendre en mauvaise part le mot de dévotion.
Des pastels anciens, des portraits de famille se fanaient aux murs, tristement, et tandis que, près de nous, rôdait un doux sourire de femme attentive, surveillant la bouilloire où chantait l’eau des tisanes, le moribond, comme dans une protestation dernière, en dépit du mauvais sort, me confiait ses projets d’avenir.
Ce Ministre qui savoit mieux récompenser que juger les talens, lui fit un jour présent de six cents livres pour six mauvais vers qu’il lui avoit lus ; libéralité que Colletet paya par ce Distique, aussi naturel qu’ingénieux.
Nous la citons précisément, parce que c’est la moins mauvaise de toutes.
Les moins mauvais de ses Ouvrages sont des compilations, parce qu’elles contiennent peu de choses de lui.
Il paroît que cette anecdote n’a été imaginée que pour faire dire un bon mot, ou plutôt un mauvais rebus* au Cardinal de Richelieu : Quoi qu’il en soit, cette longue Paraphrase ne valoit pas un Evêché ; on n’y trouve par-tout que des fleurs d’or sur le Ciel étalées, des miracles roulans, de vivans écueils, & mille autres expressions semblables que le bon sens rejette, & que n’admit jamais la belle Poésie.
De mauvaises Pieces de Théatre, quand nous manquons d’Hommes de génie, seuls capables d’en donner de bonnes.
Nous ne prétendons pas dire que Scudery soit un mauvais Ecrivain, comme l'assure un peu trop décidément M.
Il eût pu y joindre cette autre-ci, pour lui servir de suite : & la maniere dont un mauvais Auteur se défend contre la critique, ajoute souvent à la preuve de la médiocrité de son esprit, celle de la petitesse & de la perversité de son ame.