Elles devaient se le passer de l’une à l’autre ; elles allaient le dévorer, quelle gimblette ! […] Les Précieuses, honnies depuis par les valets de Molière, génie positif qui comprenait fort peu le Royaume du Tendre, prirent la tête de cette réaction, et Mme de Hautefort fut l’une d’elles.
Or, il est véritablement curieux de voir comment — à cette place et à cette heure de l’Histoire — l’auteur de la Vie de Jésus, qui n’a pas eu la profondeur de se taire après son grand coup porté à la divinité du Christianisme, va, l’une et l’autre, les expliquer. […] Là encore, dans son livre de l’Antechrist, il rabaisse celles de saint Paul et de saint Jean, en les opposant l’une à l’autre, en cela, comme en tout, ne pensant qu’à faire sa petite charpie historique avec son étirante érudition.
L’idée du dualisme — (ou de pluralisme dans d’autres systèmes anti-monistes) — sépare l’esprit et la force de la matière, comme deux substances essentiellement différentes, mais que l’une des deux puisse exister sans l’autre et se laisser constater, on n’en apporte aucune preuve expérimentale12 ». […] La conception moniste, esquissée par quelques intuitifs de génie, approfondie par des savants de large envergure, est l’une de celles qui nous permettent le plus d’espoir pour une interprétation nouvelle, à la fois plus large et plus réelle de la vie.
Elle le plaint, en effet, et la pitié d’amour est si voisine de l’amour, que Madeleine passera de l’une à l’autre, ou plutôt elle verra que certaines pitiés, comme certaines amitiés, ne sont, entre un homme et une femme, que le nom d’emprunt d’un amour qui commence. […] Il y retrouve quelque chose qui n’est ni la paix ni le bonheur, mais qui a des apparences de l’une et de l’autre.
L’une, l’aînée, a jeté depuis longtemps son bonnet par-dessus les moulins. […] On est ravi et l’on bat des mains : voilà l’une des causes, et non la moins puissante, de ce succès dont on est si fier, de ces éditions innombrables que l’on fait sonner si haut.
L’Impératrice eut l’art de ménager ces deux intrigues secrètement, séparément, à l’insu l’une de l’autre, et elles ne se rejoignirent qu’à l’heure décisive.
Sans cette représentation, où les choses se subordonnent l’une à l’autre, on n’aboutit qu’à un procès-verbal sec et incolore.
La tragédie d’Horace présente trois actions : l’une, nationale et sublime, la victoire d’Horace sur les Curiaces, de Rome sur Albe : l’autre, domestique et brutale, le meurtre de Camille par son frère ; la troisième, judiciaire et froide, le procès du meurtrier.
Pour nous en rendre compte, il faut nous remettre sous les yeux les traits généraux de l’une et l’autre époque464.
L’une et l’autre étaient les signes de la grande révolution qui devait aboutir au redressement de toutes les infirmités.
Les sociétés chrétiennes auront deux règles morales, l’une médiocrement héroïque pour le commun des hommes, l’autre exaltée jusqu’à l’excès pour l’homme parfait ; et l’homme parfait, ce sera le moine assujetti à des règles qui ont la prétention de réaliser l’idéal évangélique.
Il fit un Œdipe en prose pour le faire contraster avec son Œdipe en vers : l’une & l’autre pièce est insupportable.
De plus, les deux paroles ont longtemps régné en concurrence l’une avec l’autre.
Si vous en avez, de ces lettres, dans lesquelles l’âme et l’esprit de l’une et de l’autre aient laissé leur trace enflammée ou parfumée, ou lumineuse, donnez-les !
Les négociations racontées dans ce premier volume sont celle de Parme, commencée sous le ministère de Richelieu, et celle de Rome, au conclave de 1656, qui ne finirent, ni l’une ni l’autre, dans le sens, d’abord voulu, des intérêts français.
Campaux le compare, lui, aux peintres flamands, mais aux peintres flamands qui n’ont pas fait de paysages, car, particularité de son génie, par ce côté frappé de sécheresse, Villon, le racleur des pavés de Paris, qui avait voyagé pourtant de l’une à l’autre frontière de cette France qui eût pu lui apprendre et lui faire aimer la nature, n’en remarqua jamais la magnifique plasticité.
Madame de Maintenon, « cette vieille fée », comme dit Saint-Simon, « cette intrigante », comme l’ont écrit tant de plumes d’oie avec une insultante superficialité, madame de Maintenon est, en réalité, l’une des femmes les plus incontestablement supérieures de son temps et de tous les temps.
» Cependant, tel que le voilà traduit, ce livre bizarre, c’est un événement, et non pas seulement pour l’Académie des inscriptions et belles-lettres ; car il atteste, ce que l’on commençait bien d’entrevoir, il est vrai, et ce qu’il faudra bien finir par proclamer tout haut, que les païens de toute espèce, battus par les doctrines chrétiennes, qui voulaient faire sortir de l’Inde une poésie et une philosophie pour les opposer à tout ce que le Christianisme a créé dans l’ordre du beau et du vrai parmi nous, n’ont trouvé, en somme, ni l’une ni l’autre.
L’imitation n’est point et ne saurait être le premier des livres humains, car il n’est pas humain de confondre la cité domestique et la cité monastique, comme le faisait le vieux Tyrcis, qui ne comprenait pas plus l’une que l’autre, et comme le feraient tous ceux, qui ne verraient pas que l’Imitation est une œuvre exclusivement monacale.
Très probablement, le livre de l’évêque de Port-Victoria ne fera pas autant de tapage que le roman de madame Beecher-Stowe, et cependant quelle différence entre ces deux compositions, dont l’une est une simple histoire, l’autre un roman exagéré !
L’une est l’enterrement des vivants, cette épouvantable hypothèse, sur la possibilité, et même la probabilité de laquelle non seulement l’imagination, mais le bon sens, peut trembler toujours… Et l’autre, c’est l’invasion qui s’avance sur nous des grands cimetières, effroyable manière d’appliquer l’axiome : le mort saisit le vif, à laquelle n’avaient pas pensé les jurisconsultes, car, avec les immenses cimetières qu’on nous promet, foyers inévitables de tous les genres de corruption et d’infection accumulées, nous serons bientôt saisis et dévorés par nos morts !
Des deux tendances d’inspiration et de forme qui se croisent et se traversent dans son livre, comme deux veines sur une main, l’une — la chrétienne — n’est qu’un filet presque invisible, tandis que l’autre — la païenne — est la veine qu’a gonflé l’effort de la vie, et où on la voit palpiter !
L’une vient de l’Enfer, l’autre y va.
IV Et, tout d’abord, en lisant le titre que voici, je pensais que l’une d’elles s’en était mêlée.
Voici l’une de ces lettres (en date du 20 janvier 1917) : Non, je ne crois pas, comme vous le déclarez, que le niveau moral de l’armée ne soit plus en 1917 aussi élevé qu’en 1914.
Il traita l’une, plus d’une fois, comme criminelle ; il força l’autre d’être, jusqu’à sa mort, errante et fugitive hors du pays où elle avait régné, privée de ses biens, manquant du nécessaire, et réduite à implorer, par d’inutiles requêtes, la vengeance du parlement contre son ennemi, qu’elle avait fait cardinal et ministre.
Il a été, à partir de 1658, dévoré par la Cour et la Ville et il n’a presque peint que l’une et l’autre. […] Parce que Philaminte est férue de bel esprit tout va c’en dessus dessous dans la maison, et les jeunes filles, de différentes façons, ne sont bien élevées ni l’une ni l’autre. […] Sans doute ; mais concluez qu’il n’y a pas dans l’École des femmes de préjugé du tout, mais deux forces de la nature, identiques l’une à l’autre qui se battent l’une contre l’autre ; et celle qui l’emporte ce n’est nullement sur un préjugé qu’elle est victorieuse. […] Je veux bien, mais l’une est très spirituelle et l’autre très vulgaire, l’une inaccessible à l’irritation et l’autre colérique, criarde et acariâtre, l’une incapable de jalousie et l’autre brûlante de jalousie. […] L’une aide à l’autre et la développe.
Il prouve que dans la transformation moderne des religions, deux sectes principales se sont élevées, surtout en Angleterre, l’une, celle des porte-guenilles, l’autre, celle des dandies. « La première est composée de personnes ayant fait vœu de pauvreté et d’obéissance, et qu’on pourrait prendre pour des adorateurs d’Hertha, la Terre ; car ils fouillent avec zèle et travaillent continuellement dans son sein, ou bien renfermés dans des oratoires particuliers, ils méditent et manipulent les substances qu’ils ont extraites de ses entrailles. […] « J’appellerais volontiers ces deux sectes deux machines électriques immenses et vraiment sans modèle (tournées par la grande roue sociale), avec des batteries de qualité opposée ; celle des porte-guenilles étant la négative, et celle du dandysme étant la positive ; l’une attirant à soi et absorbant heure par heure l’électricité positive de la nation (à savoir, l’argent) ; l’autre, également occupée à s’approprier la négative (à savoir, la faim, aussi puissante que l’autre). […] Mais attendez un peu jusqu’à ce que toute la nation soit dans un état électrique, c’est-à-dire jusqu’à ce que toute votre électricité vitale, non plus neutre comme à l’état sain, soit distribuée en deux portions isolées, l’une négative, l’autre positive (à savoir, la faim et l’argent), et enfermées en deux bouteilles de Leyde grandes comme le monde ! […] Tous les esprits entrent dans l’une ou l’autre de ces deux voies. […] Pour lui, les textes et les objets sont capables de deux interprétations : l’une grossière, ouverte à tous, bonne pour la vie usuelle ; l’autre sublime, ouverte à quelques-uns, propre à la vie supérieure. « Aux yeux de la vulgaire logique, dit Carlyle, qu’est-ce que l’homme ?
Maintenant que sa glorieuse destinée s’est accomplie et que son œuvre s’est achevée, nous sentons mieux la beauté de l’une et de l’autre, et notre tristesse s’apaise à la pensée que rien ne fut refusé à celle qui n’est plus et qui a vécu une des plus belles vies qui soient de poète et de femme. […] C’est José-Maria de Heredia qui, debout, dans sa loge, frappe une dernière fois l’une contre : l’autre ses mains enthousiastes. […] Ces réunions étaient fort nombreuses et fort animées, et ce fut à l’une d’elles que je fis la connaissance d’Alfred Jarry. […] Chez Goncourt Ce n’est pas dans les salles où sont exposées en ce moment les principales pièces de la collection de dessins du dix-huitième siècle, d’estampes japonaises et d’objets d’Extrême-Orient qu’avaient réunie les Goncourt, que je veux aujourd’hui aller rendre visite au souvenir de celui des deux frères qu’il m’a été donné de connaître et qui fut l’une des plus vives admirations de ma jeunesse. […] Puisque j’en suis à repasser ainsi mon déjà long passé académique et les déjà nombreuses fonctions auxquelles il m’a appelé, pourquoi omettrais-je de me souvenir qu’elles m’ont valu de présenter à l’une de nos séances annuelles le rapport des prix de vertu ?
La première de ces tentatives remonte à 1857 ; la seconde ne date que de 1873 : ce sont aussi bien, l’une et l’autre, tentatives indiscrètes, je veux dire dont les auteurs font trop visiblement effort pour tirer à eux tout Pascal. […] L’une est de Sénèque, l’autre de Cicéron, la troisième de Sénèque encore, une autre de Virgile, une autre de Térence ; et bien entendu qu’elles n’offrent entre elles aucun rapport. […] Et ajoutez enfin qu’y ayant deux autres comédies de Molière : Georges Dandin et la Comtesse d’Escarbagnas, dont la scène est en province, ni dans l’une ni dans l’autre les noms ne sont ainsi, comme dans Monsieur de Pourceaugnac, spécifiés. […] Ce n’est pas le lieu de rechercher si de ces deux conceptions du théâtre nous devons préférer l’une à l’autre ; mais il devient aisé de comprendre déjà l’antagonisme de nos deux grands tragiques. […] L’une et l’autre raison, sans doute, peuvent avoir leur valeur, mais ce sont de bien petites raisons.
Et pourquoi n’aurait-elle pas été l’une d’elles ? […] Alexandre Dumas ; aussi bien dans l’une et dans l’autre ce qu’il y a de meilleur n’est-il pas ce que ces pièces ajoutent aux nouvelles d’où elles sont tirées. […] Il estime qu’un système est de deux choses l’une. […] En ce sens, l’histoire de Prusse est l’une de celles dont les enseignements sont les plus clairs et dont la leçon est la plus certaine. […] C’est d’entretenir chez les jeunes gens l’illusion de leur importance, et de développer chez eux cette manie cabotine qui est l’une des plaies de notre temps.
L’une des deux thèses n’est pas plus exacte que l’autre. […] Tout au plus l’une et l’autre apparaissent-elles comme des limites, — pour parler le langage mathématique, — vers lesquelles nous nous efforçons. […] Prolongez et renouvelez cette réussite ou cet insuccès, cette économie ou cette dépense, durant des générations, vous avez la structure sociale, telle que l’histoire la constate à travers les siècles : deux classes, l’une possédante, l’autre non possédante, avec des échelons intermédiaires qui rattachent ceux qui les occupent à l’une de ces deux classes. […] Nous discernons aussitôt que le jeu de ces classes vis-à-vis l’une de l’autre, implique une contradiction intime : elles sont à la fois solidaires et antagonistes l’une de l’autre. […] Ces classes en rivalité ne peuvent se passer l’une de l’autre.
De la conjonction de cette pastorale métaphysique avec le sang répandu sur l’échafaud, il tire des effets de style, comme si l’une eût fait couler l’autre. […] La belle France, la belle Grèce qui viennent au-devant l’une de l’autre ! […] Il faudrait entendre exécuter au théâtre l’une et l’autre de bout en bout et juger de l’effet. […] Cependant, l’une de ces deux gloires n’est pas la mesure de l’autre. […] Dans l’histoire de la musique française, ce moment fait démarcation entre deux époques, l’une de dépression manifeste, l’autre caractérisée par un très beau relèvement.
Ni l’une ni l’autre des opinions en présence n’offrait à la lâcheté, qui se révèle si abondamment dans les jours difficiles, le refuge d’un parti vainqueur. […] En 1378, les choristes de Saint-Paul se plaignent à Richard Il de ce que des ignorants se mêlent de représenter les histoires de l’Ancien Testament, « au grand préjudice du clergé. » Depuis cette époque, les mystères et les moralités ne cessent pas d’être, dans les églises et les couvents, un des, amusements favoris de la nation, et l’une des occupations des ecclésiastiques. […] Comment la tragédie et la comédie se seraient-elles présentées et formées isolément dans la littérature, lorsque, dans la réalité, elles étaient sans cesse en contact, enlacées dans les mêmes faits, entremêlées dans les mêmes actions, si bien qu’à peine quelquefois apercevait-on, de l’une à l’autre, le moment du passage ? […] Aucune de ses actions ne s’est terminée sans rendre nécessaire l’action qui la suit ; elles s’annoncent et s’attirent l’une l’autre, forçant ainsi l’imagination de marcher en avant, pleine de trouble et d’attente. […] Dans ses pièces historiques, au contraire, il le cache et le dissimule par tous les artifices qui peuvent nous abuser sur sa durée ; les scènes se suivent et s’annoncent l’une l’autre de telle sorte qu’un intervalle de plusieurs années semble se renfermer en quelques semaines ou même en quelques jours.
Rousseau lui parurent fournir, l’une une meilleure définition du fait, l’autre le germe d’une solution nouvelle du problème. […] y a-t-il vraiment deux paroles intérieures, l’une que nous entendons en nous parce que nous nous parlons, l’autre que nous entendons en nous sans nous parler91 ? […] Une dernière remarque, sur laquelle Cardaillac insiste souvent, est que la parole, intérieure ou extérieure, et la pensée, sont intimement unies, « fondues, incorporées » l’une à l’autre : penser et parler ne sont ainsi qu’un acte unique, gouverné par une seule habitude104. […] Taine la compose de trois images, l’une sonore, vocale, la seconde visuelle, — c’est l’écriture intérieure, — la troisième tactile et musculaire ; or, en fait, la première de ces trois images est seule constante, les deux autres sont exceptionnelles : [sur l’écriture intérieure, voir plus haut, § 4, à propos de la description de Bonald.]
Des deux filles qu’elle perdit, l’une, l’aînée, personne d’un rare mérite, d’une sensibilité exquise jointe à une raison parfaite, était poète aussi ; dans des vers d’elle sur le jour des morts, je me souviens de celui-ci qui s’adressait aux êtres chers qui nous ont été ravis : Vous qui ne pleurez plus, vous souvient-il de nous ?
Les philosophes anglais, connus en France, ont été l’une des premières causes de cet esprit d’analyse qui a conduit si loin les écrivains français ; mais, indépendamment de cette cause particulière, le siècle qui succède au siècle de la littérature est dans tous les pays, comme j’ai tâché de le prouver, celui de la pensée.