Quand, jeune, il menait à Paris cette vie de prince de la bohème encore plus que de prince polonais qui pendant quelque temps fut la sienne, Madame Geoffrin le sauva du Clichy d’alors, qui ne badinait pas ! […] En vain, cette femme, plus jeune que son âge, parle-t-elle à chaque instant, dans toutes ses lettres, comme Mademoiselle de Lespinasse, bouillante de ses trente ans contenus et impatients, parlerait à M. de Guibert : « J’irai jusqu’à vous, tant que terre pourra me porter, et, là, je mourrai dans vos bras, de joie, de plaisir et d’amour !
Très jeune à l’âge où les autres jeunes gens se dissipent, à l’âge des coups d’épée (il en donna un), il se fait rendre compte judiciairement par son père de la gestion de sa fortune, en proie aux plus affreuses dilapidations, rachète la terre de Buffon que ce bourreau d’argent avait vendue, et le garde tendrement chez lui, ce bourreau qui se remarie, et dont il garde également et élève les enfants ! C’est, jeune, absolument le même homme qui, vieux, envoyant son fils à l’impératrice de Russie, et lui constituant presque une maison, lui dit au milieu de ses largesses et de ses tendresses : « Et surtout, payez vos gens, toutes les semaines, monsieur !
Ou n’a pas oublié sans doute que les prétentions en présence sur cette question de l’enseignement, c’étaient, d’une part, l’innocuité morale, des classiques et leur convenance littéraire, et de l’autre, le danger auquel ils exposent de jeunes esprits qui prennent leurs premiers plis et reçoivent les terribles premières impressions de la vie, — terribles, car ce sont peut-être les seules qui doivent leur rester ! […] Tel est le chemin que l’auteur de l’Affaiblissement de la Raison, parcourt, après l’avoir creusé, pour arriver à cette question de l’influence du paganisme sur de jeunes âmes, qui ne semble être qu’une question de rhétorique aux esprits superficiels, mais qui est, pour les esprits profonds, une question de philosophie, de gouvernement, d’avenir du monde.
Le vieux Villon, quand il est poète, est aussi jeune que Lamartine ; et s’il n’y a pas succès quand il y a poète, c’est une raison pour que la Critique soit plus méprisante contre l’opinion qui ne pense pas comme elle, et qui en jugeant usurpe sa place, et pour que le poète soit plus fier. […] Les poètes jeunes, à pressentiments plus qu’à expériences, ont un charme moins pénétrant et moins fort que les profonds poètes du souvenir.
Jules De La Madenène17 I Il n’y a pas longtemps18, nous annoncions le poëme provençal de Miréio, — cette grande chose qui a réussi comme si elle avait été une petite, une œuvre dont la jeune gloire va s’embellir en vieillissant, comme font les marbres. — Or, après Miréio, voici un autre livre, différent d’inspiration, de composition, de langage, et cependant ayant beaucoup de consanguinités et de saveurs communes avec le poëme de M. […] Impersonnel et désintéressé de tout, excepté de la perfection dont l’idée est à l’état d’étoile fixe dans son esprit, l’auteur du Marquis des Saffras est un artiste d’une sérénité infinie, que le temps n’a pas rendu spectateur comme le vieux Goethe, car il est jeune, mais qui est né contemplateur.
Eh bien, Wey nous présente aujourd’hui le même phénomène dans un autre type de jeune fille, bien autrement exquis et bien autrement difficile à peindre ; car à la difficulté de peindre la jeune fille s’ajoute la difficulté de peindre la jeune religieuse ! […] Il y a du bandeau et des yeux baissés jusque dans les moindres choses de ces lettres… Pour cette jeune terrible de sœur Saint-Gatien, Christian n’est jamais que cette personne, et ce trait, à lui tout seul, est un éclair !
Je ne dis pas qu’un jour le jeune écrivain, plus avancé dans la vie et dans l’expérience d’écrire, ne baissera pas de quelques tons une corde de lyre qu’il tend quelquefois trop ; je ne dis pas qu’il penchera toujours vers cette préciosité dont il ne faut pas dire trop de mal, après tout, puisqu’elle nous empêche, par un ressaut et un cabrement, de tomber dans ce vilain abîme du commun qui n’est qu’un trou, et dans lequel nous tomberions tous, comme des capucins de cartes, si nous ne nous rejetions pas entièrement de l’autre côté Mais je dis qu’il continuera d’être distingué, fût-ce malgré lui ; car la distinction est la chose, quand elle est en nous, la plus difficile à supprimer. […] Henri Heine, que, pour mon compte j’aime infiniment, quoique ce phalène des clairs de lune de l’Allemagne soit tombé et ait embarbouillé ses ailes de gaze dans la crème fouettée de Voltaire, ce fouetteur ; Henri Heine, comme les gens d’esprit, les génies et les jolies femmes n’y manquent jamais, a tourné toutes les têtes jeunes qui se croient de l’humour parce qu’elles n’ont ni raison ni suite dans les idées, mais, à la place, beaucoup de fumée de cigare sur la netteté de leur esprit.
Gorgias, né en Sicile, avait le premier donné cet exemple dans Athènes ; Critias et Alcibiade, encore jeunes, Thucydide et Périclès, déjà vieux, venaient l’entendre et l’admiraient ; Eschine, le rival et l’ennemi de Démosthène, eut le même talent. […] On trouvera depuis le même sentiment dans ce jeune Alexandre Sévère qui, empereur à treize ans, et mort à vingt-six, élevé par une mère qui était un grand homme, fut à la fois ferme et sensible, et joignit toutes les vertus avec toutes les grâces.
Ô jeune vierge devenue un adjuvant d’alcôve ! […] Elles avaient eu la pudeur des jeunes femmes ; la pudeur des jeunes filles était pour elles tout à fait énigmatique. […] Il y a des jeunes femmes fort honnêtes dans le public de la littérature sensuelle ; il y a même des jeunes filles. […] Elles sont tout en amour, ces jeunes créatures ; elles sont comme on voudrait qu’elles fussent, décidément. […] Est-il nécessaire de cultiver avec tant de soin dans les jeunes esprits la haine du nouveau ?
— Les enfants qu’on fait débuter à l’Odéon, frère et sœur de mademoiselle Rachel, s’appellent Raphaël et Rébecca, un Cid et une Chimène, — deux jeunes et intéressants Israélites, comme disent les petits journaux, — deux enfants hardis et de race, qui ne doutent de rien. — Léon Gozlan est auteur de plusieurs romans dont aucun ne se désigne bien particulièrement ; mais il fait très-bien dans les Revues de jolis articles fantastiques qui doivent faire envie parfois à Charles Nodier lui-même, et qui sont, en effet, spirituels.
— On ne fait que parler aussi (car on trouve moyen à Paris de parler de bien des choses) d’une symphonie d’un jeune compositeur nouveau, M.
Les plus belles œuvres d’art et les plus beaux livres, ce ne sont peut-être pas ceux que nous avons, mais ceux qui devaient sortir de l’âme de tous ces jeunes morts.
Un volume a été immédiatement reconnu comme sortant de l’ordinaire, et son auteur, encore très jeune, peut être tout de suite placé à côté des poètes dont nous avons le droit d’être fiers.
Des mélodies, des ballades, des complaintes, des litanies, des hymnes et des prières, simples, douces, susurrées au crépuscule automnal par un jeune poète, avec je ne sais quoi de troublant, d’imprécis, de mystérieux, et surtout d’étrangement mélancolique mais résigné.
Dans un temps où toutes les notions sont confondues, toutes les regles enfreintes, presque tous lès genres dénaturés, on ne sauroit trop rappeler les jeunes esprits à la vérité & au bon goût.
On peut donc le regarder dans ce démêlé, comme le Comte de Gormas devenu la victime du premier coup d’essai du jeune Rodrigue.
Le Jugement de Pâris a été suivi d’un volume de Fables & d’un volume d’Historiettes & Nouvelles, en Vers, dont le ton original distingue ce jeune Poëte des Fabulistes & des Conteurs de nos jours.
Faudra-t-il donc que les jeunes Littérateurs s'en tiennent à la lecture des Auteurs nationaux ?
Il n’informera pas même le lecteur de son nom ou de ses prénoms, ni s’il est jeune ou vieux, marié ou célibataire, ni s’il a fait des élégies ou des fables, des odes ou des satires, ni s’il veut faire des tragédies, des drames ou des comédies, ni s’il jouit du patriciat littéraire dans quelque académie, ni s’il a une tribune dans un journal quelconque : toutes choses, cependant, fort intéressantes à savoir.
ont fait de lui une espèce de jeune Louis XIV entrant dans les plus graves questions, botté, éperonné et une cravache à la main.
L’homme lisait toujours, et il avait toujours la main de la jeune femme dans la main. […] * * * — Il en est des petites filles jolies trop jeunes, comme de ces journées où il fait beau trop matin. […] Tomber du Théâtre-Français à Montparnasse, à ces voix cassées par les petits verres, à ces habits d’écrivain public au dos de vos jeunes premiers, à ces inintelligences du dire… en fin à la caricature de la merveilleuse mise en scène qui a été. […] * * * — Pour une comédie, le mot superbe d’un de nos jeunes parents : « En telle année, mon père meurt… Bon ! […] L’autre jour, chez la princesse, nous mettions, dans sa voiture, en l’éclat de toute sa jeune beauté, Mlle R***.
Une jeune Anglaise lui disait à Londres, vers 1795 : « You carry your heart in a sling » (Vous portez votre cœur en écharpe). […] Jeune, et même passée l’adolescence, à vingt-deux ans, nous le voyons extrêmement timide. […] On songeait pourtant à faire apprendre quelque chose au jeune garçon. […] Ils laissent tomber leurs « feuilles d’automne » quand ils sont jeunes ; et quand ils sont vieux ils font de la politique. […] Les hommes de 1830 ont beaucoup de cet esprit-là : Gautier (Les jeune France) en donne de véritables modèles.
On s’arrache le jeune et modeste auteur : les duchesses, M.
Un rayon descend sur ses vers et la rosée s’en élève : on songe, sans s’en douter, à quelque jeune Raphaël de la poésie.
Depuis longtemps, Les chanteurs d’amour, de printemps, D’idéal et de fantaisie Ne sont plus écoutés ni lus, Et l’on compte trop peu d’élus Dans le ciel de la poésie… Prenez donc ce coffret où dort Mon passé, cher et jeune mort, Fleuri de fis et d’asphodèles, Et dans quelque abîme profond, Au fond, poète, jusqu’au fond, Jetez-le de vos mains fidèles !
Dès ce moment, Soulié fut connu ; il se mit en rapport avec quelques renommées déjà établies, en même temps qu’il se lia d’intimité avec de jeunes poètes comme lui.
Quand le portrait énergique qu’il y trace des prétendus Philosophes de nos jours, & la sublime Prosopopée où il représente le Dauphin s’adressant à la Religion, ne justifieroient pas notre jugement, les persécutions qu’il a essuyées en entrant dans la carriere de la part des ennemis que lui a suscités la jalousie, ces persécutions suffiroient pour prouver sa supériorité ; & véritablement peu d’hommes ont débuté avec plus d’éclat dans l’art de l’Eloquence, & y ont acquis, plus jeunes, des titres à l’admiration.
L’exemple de tant de jeunes Icares, qui ont perdu leurs ailes dès le premier essor de leur vol inconsidéré, lui a sans doute fait sentir la nécessité de laisser croître & fortifier les siennes.
Les adieux d’Hector et d’Andromaque, Priam dans la tente d’Achille, Didon à Carthage, Énée chez Évandre, ou renvoyant le corps du jeune Pallas, Tancrède et Herminie, Adam et Ève, sont de véritables tragédies, où il ne manque que la division des scènes et le nom des interlocuteurs.
La Bibliothèque des jeunes Négocians, par M.
Les Argonautes, dans les derniers jours de leur navigation, ont par bonheur rencontré de jeunes princes petits-fils d’Éétès et fils d’une de ses filles, lesquels, de leur côté, étaient partis un peu aventureusement pour aller en Grèce, car ils sont Grecs par leur père Phrixus ; avec le secours de ces auxiliaires précieux qu’ils ont sauvés du naufrage et qu’ils ramènent avec eux, les héros et Jason, leur chef, espèrent s’insinuer auprès d’Éétès et trouver jour à leur entreprise. […] Toutefois, avant de passer outre, Argus, ce neveu de Médée, a ouvert l’avis qu’il serait bon de tâcher d’obtenir de la jeune prêtresse d’Hécate quelque charme magique pour faire face à l’épreuve : il propose d’en parler à sa mère Chalciope, cette sœur aînée et très-aînée de Médée. […] « Comme lorsqu’une jeune mariée pleure dans la chambre nuptiale le florissant époux auquel l’ont unie ses frères et ses parents, et elle évite de se mêler en rien à la foule de ses suivantes, par pudeur et par prudence ; mais elle reste assise au fond de sa chambre, silencieuse ; car un destin cruel vient de le lui ravir avant qu’ils aient pu jouir l’un de l’autre dans leur mutuelle tendresse ; et elle, bien que brûlée de douleur au dedans, en contemplant ce lit veuf, elle étouffe les pleurs en silence, de peur que les femmes ne lui brisent le cœur par quelque raillerie. […] Seulement il ne l’applique point en cette situation même à l’âme de Didon, mais, en un tout autre endroit du poëme (livre viii), à l’esprit d’Énée lorsque celui-ci, pendant sa lutte contre Turnus, agite divers projets politiques ; et j’ose dire qu’ainsi dépaysée cette comparaison légère, bien plutôt digne du cœur d’une jeune fille ou d’une jeune femme, est beaucoup moins aimable et moins fidèle108. […] L’une d’elles, pendant qu’ils passaient, se mit à battre des ailes, et, du plus haut de l’arbre, proféra les intentions de Junon : « O le sot devin, qui ne sait pas même comprendre avec son esprit ce que savent les petits enfants, qu’une jeune fille ne dira ni douceurs ni propos d’amour à un jeune garçon, s’il y a des étrangers pour témoins !
Une jeune femme pâle et maigriote, entrevue dans la demi-nuit d’un corridor. […] Il nous parle de la séduction à la Circé, de la séduction fascinatrice de cette maison, qui lui faisait passer toute la journée à la mairie, en regardant, à tout moment, sa montre, et appelant l’heure, où il lui serait donné de prendre son envolée vers ce Portique Batignollais, où, du dîner jusque bien avant dans la nuit, un cénacle de jeunes et révoltées intelligences, se livraient, fouettées par l’alcool, à toutes les débauches de la pensée, à toutes les clowneries de la parole, remuant les paradoxes les plus crânes, et les esthétiques les plus subversives, dans la surexcitation d’une jolie femme, d’une Muse légèrement démente. […] Et ma pensée allait au grenier, à ce lieu de réunion, ouvert seulement depuis l’année dernière, et dont déjà deux membres tout jeunes, Desprez et Robert Caze, sont morts tragiquement. […] Lundi 27 septembre Aujourd’hui, dans la causerie d’avant-déjeuner de tous les matins, sous la charmille, Daudet se lamente d’avoir été trop jeune, quand il a fait Le Petit Chose. […] Si je redevenais jeune, il y aurait des femmes inconnues avec lesquelles je coucherais, séduit par le mystère de la maison qu’elles habitent.
Micawber est présenté au jeune héros du livre et s’offre à lui fournir une chambre, on voit tout d’abord les habits râpés et la fausse élégance du personnage, sa calvitie, son visage rebondi, son lorgnon, sa canne à glands, son imposant col de chemise. […] La Louise des Temps difficiles, cette singulière jeune femme, silencieuse et passionnée, chez laquelle éclate tout à coup le grand flot des sentiments, malgré l’étroite et toute positive éducation qu’elle a reçue, est de même, dans le décousu de sa composition, une figure frappante, et Dickens atteint presque au grand art réaliste dans l’effrayant et misérable forçat des Grandes Espérances ; le rude et sombre récit que cet homme fait de sa vie pourrait prendre rang à côté des grandes pages de Balzac. […] Jingle, flanqué de son sanctimonieux valet, que le jeune Sam vienne témoigner avec le tact le plus exquis dans le procès en rupture de promesse de mariage que Mme Bardell intente au trop galant M. […] L’effroi le lui a permis ; plus rarement c’est la pitié qui l’inspire, comme pour cette bizarre et excessive jeune femme, la Louise des Temps difficiles, qui s’échappe si violemment de la dure éducation de chiffres et de faits, de brutal égoïsme et de froid détachement dans laquelle l’enserraient son père et son mari, pour sentir sourdre en elle la révolte des sentiments cordiaux. […] Enfin un éditeur aventureux, qui désirait utiliser les talents d’un jeune dessinateur, demanda à Dickens le texte d’une série d’illustrations sportives.
Il est certain qu’il ne fut jamais attaqué par les jeunes Revues. […] Il ajoutait : « Ils sont trop jeunes » ou bien : « Ils sont déjà trop vieux pour être si jeunes ». […] Un jour qu’il causait avec le jeune éditeur Grasset, la sonnette retentit […] Une jeune personne nous montra des gravures. […] Il eut cependant bien des ennemis littéraires, surtout parmi les jeunes.
Léopold Baillard est construit comme la jeune Bérénice ; il figure une partie, qui s’anime, de la sensibilité du poète. […] Giraudoux, dont la littérature est très jeune, ce serait fort bien une jeune fille. […] Qu’une jeune et jolie femme aille au bout de tous les plaisirs, dit l’homme, pourquoi pas ? […] Il y a d’ailleurs de jeunes taupes. […] Jeune ou vieille elle était l’envie, la méchanceté, une triste chose irresponsable que M.
Le rôle est beau, étrange, hasardeux ; il est fait pour enlever un jeune et noble cœur. […] Dans cette première partie des Mémoires et de la vie de La Fayette, à côté de la jeune, enthousiaste et pure figure du disciple, est celle du maître, du véritable grand homme d’État républicain, de Washington. […] Jeune et célèbre, déjà plein d’actions, chevaleresque parrain de treize républiques, il parcourait et étudiait l’Europe, les cours absolues, assistait aux revues et aux soupers du grand Frédéric, et, de retour en France, par ses liaisons, par ses propos, par son attitude à l’Assemblée des notables, poussait hardiment à des réformes, dont le seul mot, étonnement de la cour, électrisait le public, et que rien ne compromettait encore. […] Tout ce qui précède n’a été qu’un prélude ; le plus sérieux et le plus mûr commence ; la gloire, jusque-là si pure et incontestée, du jeune général va subir de terribles épreuves. […] Nul, en ces années, ne fut plus jeune que le général La Fayette.
Deux sons semblables au bout de deux lignes égales ont toujours consolé les plus cuisantes peines ; la vieille Muse, après trois mille ans, est une jeune et divine nourrice, et son chant berce les nations maladives qu’elle visite encore, comme les jeunes races florissantes où elle a paru. […] L’Histoire d’un mariage représente un doyen de cinquante-deux ans qui épouse une jeune coquette à la mode ; n’apercevez-vous pas dans ce seul titre toutes les craintes du célibataire de Saint-Patrick ? […] Il m’a été assuré par un Américain de ma connaissance à Londres, homme très-capable, qu’un jeune enfant bien portant, bien nourri, est à l’âge d’un an une nourriture tout à fait délicieuse, substantielle et saine, rôti ou bouilli, à l’étuvée ou au four, et je ne doute pas qu’il ne puisse servir également en fricassée ou en ragoût. […] Et quant aux jeunes journaliers, leur état donne des espérances pareilles : ils ne peuvent trouver d’ouvrage, et par conséquent languissent par défaut de nourriture, tellement que si en quelques occasions on les loue par hasard comme manœuvres, ils n’ont pas la force d’achever leur travail. […] Je n’ai pas d’enfants dont, par cet expédient, je puisse espérer tirer un sou, mon plus jeune ayant neuf ans et ma femme ayant passé l’âge de devenir grosse1021.