Quand vous voyez un homme attaqué avec acharnement, avec furie, par toutes sortes de gens (et même d’honorables mais intéressés) et par toutes sortes de moyens, soyez bien sûr que cet homme a une valeur et qu’il y a là-dessous quelque bonne et forte qualité en jeu et qu’on ne dit pas.
Ceux qui ont pris à tâche de décomposer l’œuvre reconstruite se sont fait trop beau jeu vraiment en combattant l’admiration un peu superstitieuse de madame Dacier ou du Père Le Bossu sur le plan exact et le but de l’Iliade, sur la perfection rigoureuse de la marche et sur l’observation inviolable des prétendues règles épiques qu’on en avait déduites après coup : Chaque vers, chaque mot court à l’événement, avait dit Boileau.
Il l’avoue quand il invite la Volupté à venir loger chez lui, lui disant qu’elle ne sera pas sans emploi, « qu’il aime le jeu, les vers, les livres, la musique, la ville, la campagne, enfin tout. » Il n’est rien Qui ne me soit souverain bien, Jusqu’aux sombres plaisirs d’un coeur mélancolique.
« Le portrait qu’il trace du Français, de corps chétif, sans vigueur musculaire, incapable d’avoir des enfants, ignorant l’orthographe (t la géographie, hors d’état d’apprendre une langue étrangère, libre penseur sans avoir jamais pensé, ne songeant qu’à être décoré d’un ordre quelconque et à émarger au budget, dépaysé quand il a dépassé le boulevard des Italiens, hostile au gouvernement et acceptant servilement tous les régimes, incapable de comprendre ni les mathématiques, ni le jeu d’échecs, ni la comptabilité ; ce portrait, dis-je, est une vraie caricature.
Si les rapports que peuvent avoir les idées entre elles étaient bien limités et bien sensibles, il serait en effet commode de les ranger dans le cadre qu’on a préparé : ce serait comme un jeu de patience, où chaque pièce, par sa dimension, par sa figure, par ses angles rentrants ou sortants, ne peut occuper qu’une place.
« Laisse, dit Du Bellay, toutes ces vieilles poésies françoises aux Jeux Floraux de Toulouse et au puy de Rouen, comme Rondeaux, Ballades, Virelais, Chants royaux, Chansons, et autres telles épiceries… — Jette-toi à ces plaisants épigrammes, … à l’imitation d’un Martial… Distille… ces pitoyables élégies, à l’exemple d’un Ovide, d’un Tibulle et d’un Properce… — Chante-moi ces odes inconnues encore de la muse françoise, d’un luth bien accordé au son de la lyre grecque et romaine. » On pourra faire des épitres, élégiaques comme Ovide, ou morales comme Horace ; des satires, à la façon d’Horace.
Il n’y a pas tant à raffiner sur son cas : c’est un homme que le jeu des réalités morales a prodigieusement intéressé.
D’autres appellent « lecture » leur habitude de rêver sur les pages d’un livre, où ils s’imaginent parfois avoir trouvé, comme Diderot, ce qui n’a jamais été que le jeu de leur fantaisie ou l’émotion de leur cœur.
La cité qu’il rêve serait la république des grâces et des jeux ; le courage même y serait un fruit de l’amour ; les femmes y inspireraient l’héroïsme dans la guerre, et elles y conseilleraient les arts de la paix.
Invinciblement, chez ces renchéris, le cœur et les sens faisaient leur jeu à part.
Arlequin multicolore, que l’on dirait vêtu d’un jeu de cartes, y décapite avec sa batte des pousses et des branches.
« Voyez-vous ce comédien qui tresse des palmes avec une pieuse et ineffable grâce, c’est Sylvain, le nouvel hôte des forêts du ciel (Selvano… selve). » Le jeu de mots qui termine ce second sonnet est intraduisible.
qui sait si le livre n’eût pas perdu à ce jeu dangereux l’autorité lumineuse de ses enseignements ?
Les dames de sa sorte cachent mieux leur jeu ; elles savent draper leur coffre-fort et ganter leurs griffes.
La première perte de jeu à Lyon avec le marchand de chevaux, la revanche du chevalier au siège de Turin, cette partie avec le comte de Caméran, où le prévoyant tricheur se fait appuyer sous main d’un détachement d’infanterie, ce sont des scènes de comédie toutes faites.
Broca : « Je ne puis admettre, dit-il, que la complication des hémisphères cérébraux soit un simple jeu de la nature, que la scissure de Sylvius ait été faite uniquement pour donner passage à une artère, que la fixité du sillon de Rolando soit un pur effet du hasard, et que les lobes occipitaux aient été séparés des lobes temporaux et pariétaires à cette seule fin d’embarrasser les anatomistes.
C’est ainsi que l’enfant reçoit de ses parents des facultés et des prédispositions qui n’entrent en jeu que tardivement dans sa vie.
Seulement, ce génie aux longues et prévoyantes pensées rendit Mazarin avare et avide ; et, dans le fond de ces richesses de kalife qu’il fut sur le point d’entasser un jour à Vincennes, l’Histoire retrouve l’ancien pipeur au jeu, le parvenu, l’aventurier.
et il a la force dans le style, qui, de fort, sous sa plume, devient immanquablement de mauvais goût s’il ajoute quelque chose au jeu naturel de ses muscles et de sa robuste maigreur.
, et il a la force dans le style, qui, de fort sous sa plume, devient immanquablement de mauvais goût, s’il ajoute quelque chose au jeu naturel de ses muscles et à sa robuste maigreur.
Vue géniale, dont il a tiré les conséquences sans s’amuser à des jeux dialectiques, sans bâtir un système.
Le temps certain, l’âge des hommes commence à l’époque où les jeux olympiques fondés par Hercule, furent rétablis par Iphitus.
Émile Faguet a très bien défini Renan : « Une intelligence souveraine, qui eut quelquefois des jeux de prince. » M. Barrès néglige délibérément l’intelligence souveraine ; il ne montre que les jeux, et c’est pour les tourner en ridicule. […] Si les chefs du romantisme avaient eu un peu d’ironie, avaient su remettre les choses au point, il aurait pu se plaire à leurs jeux d’imagination. […] S’il compare ses travaux à de simples jeux, c’est par modestie, par souci du vrai, pour ne rien surfaire. Il sous-entend que ces jeux sont les plus nobles emplois de l’activité humaine.
Ce n’est pas lui qu’on verra monter un cheval neuf, il est trop sage pour jouer un pareil jeu ; aussi comme tout est tranquille dans la salle ! […] Villemain avait beau jeu pour répondre au récipiendaire. […] Enfin Beaumarchais, dans le Mariage de Figaro, a préparé le serment du jeu de paume et la prise de la Bastille. […] Bocage a eu de très beaux moments, mais il détaille trop son jeu. […] ou bien n’est-ce pas tout simplement un jeu de mots oiseux et vide ?
Ils n’en avaient pas d’autres ; ils se contentaient de ceux-là ; — plus, un jeu de l’oie en hiver, un jeu de boules en été. […] Maître Jean Monteil suivait d’un regard indigné ces jeux sanglants de la fortune insolente. […] lui disions-nous dans un jeu de mots qui le faisait rire. […] « Tu vois bien, lui disait-elle, qu’il n’est pas besoin de tant de jeux de cartes pour deviner toutes ces petites douleurs qui vous tueraient, pauvres âmes ! […] Et en bonne morale, cela ne vaut-il pas mieux d’avouer franchement les tourments de son cœur, que de chercher à les lire dans le marc de café ou dans un jeu de tarots ?
Le jeu de la dialectique nous apparut comme la réussite la plus exquise de l’intelligence. […] Les tavernes, le jeu et la débauche : ce n’est rien. […] Habiller joliment les fantômes de l’âme et de la nature, jeu exquis de l’art ! […] C’est le plaisir de la littérature et sa diversion subtile, jeu et privilège des seuls véritables artistes. […] » Il avait senti la France s’ennuyer ; il lui offrit le jeu dont elle était privée.
Ce que nous appelons la morale n’est qu’une entreprise désespérée de nos semblables contre l’ordre universel, qui est la lutte, le carnage et l’aveugle jeu des forces contraires. […] J’ai vu respirer, d’une manière familière, une vie toute pénétrée d’humilité et de lyrisme, et j’eus à la portée de la main le jeu des plus hautes et des plus paisibles facultés spirituelles. […] En quoi, sans le savoir, ils faisaient le jeu de Bathurst et des autres ministres anglais qui rejetèrent tout l’odieux de l’affaire sur cet Hudson Lowe, officier sans fortune et sans relations, mais simple instrument en réalité. […] Il est habituellement gai, confiant, heureux, épris des jeux de plein air, observant les choses, les bêtes et les plantes avec un œil de peintre, fraternisant suavement avec elles comme un disciple de saint François d’Assise. […] Il argumente avec une vigueur, une ardeur, une violence même, qui l’emportent peut-être à quelques excès, mais qui enchanteront tout lecteur épris du noble jeu des idées.
Que si réellement je parus embarrassé, ce dut être pour lui et non pour moi, n’ayant pas été le premier à le rechercher au début de notre liaison, l’ayant connu prêtre et qui disait encore sa messe, ultramontain et pur romain de doctrine, lui ayant rendu dans un camp, alors si différent, autant de bons offices littéraires que j’avais pu, n’ayant jamais été démagogue et le voyant, dans sa pétulance, m’enjamber et, comme au jeu de saute-mouton, passer par dessus ma tête pour aller tomber tout d’un bond de l’absolutisme dans la démagogie. […] Jamais la solution de continuité, qui est au fond du talent poétique de Musset, n’a été plus sensible ; il y a longtemps que cela existe pour qui sait réfléchir et veut se rendre compte ; ces lacunes ne sont pas nouvelles chez lui, mais les engoués n’y regardent pas de si près. — Dans son sonnet à Victor Hugo, lequel du moins est intelligible, quel salmigondis : Les bonbons, l’océan, le jeu, l’azur des cieux, Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses ! […] Enfin, à cette heure, si l’on demande quel est l’homme de France qui jouit de plus de considération, on répondra : “C’est le chancelier.” » Tous ces jugements de Cousin, je ne les donne ici qu’ad referendum et sous toutes réserves ; mais comme ils sont spirituellement donnés, et avec feu, avec jeu et action ! […] Guizot a pour lui l’action oratoire, le jeu ; mais, lu, cela perd beaucoup.
Dès que la vie, en perdant son caractère d’épreuve, a perdu son explication et son but moral, elle n’est plus qu’un jeu de hasard, une loterie, et le joueur malheureux a toujours le droit de quitter la partie. […] Par quel renversement d’idées et quel odieux jeu de mots, essaie-t-on de confondre l’amour humain, l’attrait d’un sexe pour l’autre, avec cette sublime vertu, la charité chrétienne ? […] Quant aux incidents du drame, c’est l’effraction, l’escroquerie au jeu, la filouterie sous toutes les formes. […] On croit rêver quand on songe qu’il y a vingt ans, nous assistions, le sourire sur les lèvres, à ces absurdes horreurs, n’y voyant que d’innocents paradoxes et des jeux d’esprit sans conséquence. […] Notre incrédulité, à nous, a été le plus souvent un jeu d’esprit, une bravade insensée.
Ils grandissaient dans des jeux puérils, et, quand ils arrivaient à la jeunesse, ils mouraient d’imbécillité. […] Ils commandent le geste, l’attitude, le jeu de la physionomie, l’inflexion de la voix. […] Le père entra dans le jeu. […] Et pourtant, comme nous le verrons, il aurait eu beau jeu avec Victor Hugo ! […] Tout ici chez Hugo n’est que jeux de mots et équivoques dont il s’enivre.
Enfin, pour qu’aucune équivoque ne subsiste sur les termes, nous considérons qu’il y a jeu, dès que se produit un déploiement volontaire d’activité, soit physique, soit psychologique, qui ne vise pas d’autre résultat qu’elle-même, qui ne tend pas à l’accomplissement d’une fonction nécessaire ni seulement utile ou à l’apaisement d’un besoin, mais qui, portant directement en soi sa propre satisfaction, se trouve contenir à la fois sa cause et son effet. […] D’abord, parce que s’il est possible, dans la discussion abstraite, de séparer le jeu et l’art de ce qui forme l’ensemble de notre vie intellectuelle et morale, la ligne de démarcation serait beaucoup plus difficile à établir dès qu’on sort du domaine de la pure théorie pour passer dans celui des faits ; et ensuite, et surtout, parce que la force esthétique, qui s’agite en nos âmes, n’ayant pas, de par son essence, un objectif déterminé, elle ne se subordonne à aucune spécialisation et doit au contraire les embrasser toutes. […] Certains chapitres, cités parmi les plus brillants, sont de pures reproductions de paysages, d’intérieurs ou de scènes pittoresques, auxquelles ne manquent ni les jeux d’ombre et de lumière, ni la vivacité du coloris, ni souvent même la notation des voix et des sonorités indéfinissables qui émanent des foules ou des choses. […] Faut-il ne voir dans ces descriptions que les jeux d’esprit d’un versificateur habile, séduit par le pittoresque oriental ? […] Il s’était placé pour étudier Salammbô à un point de vue absolument détestable, et, s’obstinant à y chercher ce que nous appelons un roman, il avait beau jeu à en relever les points faibles et se faisait la partie trop aisée pour conclure à un échec.
» Souvent même, il s’amusait à jouer ce jeu de la confusion quand ils étaient seuls tous les trois dans le salon aux tapisseries Louis XV. […] C’était là, assurément, le jeu favori du chien, qui devait le recommencer chaque fois qu’il apercevait les vaches étendues. […] Qui n’a pas imaginé de pareils jeux, mais qui se les rappelle avec tant de fidélité et de charme : Je vais dire le jeu qui nous amusa le plus, Antoinette et moi, pendant ces deux mêmes délicieux étés. […] Je joue leur jeu, aussi bien qu’elles, mieux qu’elles peut être, et ça me sert pour mes livres, tandis que ça ne leur sert à rien, à elles, ce qu’elles font. […] Charles se récria et prit un air indifférent ; au bout d’un instant je remarquai le même jeu, cette fois plus couvert !
Vous dansiez dans les jeux, vous étiez bouffon, vous amusiez le public ; je présidais, je donnais les récompenses, je décernais les prix. […] En forçant l’antithèse, on tombe dans le style précieux, dans le gongorisme, le trait, l’affectation, le jeu de mots. […] Molière avait raison de dire : Ce n’est que jeux de mots, qu’affectation pure, Et ce n’est pas ainsi que parle la Nature. […] ) On arrive au jeu de mots et au calembour, comme dans cette phrase de J. […] Ce ne sont ni des dissertations, ni des épigrammes ; on y raisonne sans argumenter, on y plaisante sans jeux de mots, on y associe avec art l’esprit et la raison, les maximes et les saillies, l’ingénieuse raillerie et la morale austère.
Anatole France, songe avant tout au charme des idées, observe leurs jeux capricieux comme un rêveur suit le vol des nuages et en compose de merveilleuses symphonies. […] L’observation des mœurs et des caractères l’a rendu attentif, non plus au jeu des idées, mais à leurs conséquences pratiques ; de là l’orientation nouvelle qui frappe dans ses derniers écrits. […] Renan, ondoyant et divers comme lui, plus que lui, habile au jeu des idées, sceptique avec délices et une pointe de cynisme, que sauvait la grâce de son style. […] Ensuite, après quelques mois passés prisonnier en Allemagne, il est entré dans la diplomatie ; il a vu de près ce jeu patient et savant qui se joue dans les « hautes sphères », et dont dépendent la tranquillité, l’ordre, la paix du monde. […] Les derniers romantiques prêchaient l’art pour l’art ; comme ceux-ci aux jeux de mots, les sceptiques se plaisaient aux jeux inoffensifs des idées ; les naturalistes recommandaient l’impassibilité, tandis que les pessimistes, ayant constaté l’universelle désespérance, s’enfuyaient dans un rêve de néant.
On s’y moque très spirituellement des vieilleries, et le « retour à la nature » n’y est qu’un jeu d’académie ou de salon. […] Tascher de La Pagerie, sucrier aux Antilles, se ruina dans des spéculations malheureuses auxquelles il ajouta la passion du jeu et le goût des mulâtresses. […] Vaincre l’empereur d’Autriche en bataille rangée, cela ne fut qu’un jeu pour sa maîtrise de stratège. […] L’Ambigu offrait aux amateurs de mélodrames La famille savoyarde ou les jeux de la Fortune. […] La « Salle des jeux gymniques » montrait l’Union de Mars et de Flore.
Mon cousin Jupiter, dit-il, verra sous peu Un assez beau combat de son trône suprême ; Toute sa cour verra beau jeu. […] Poireaux et choux, planches et carreaux, toutes ces choses vulgaires et rustiques, sentant le travail et le fumier, ne sont bonnes qu’à être foulées et gâtées, Voici qu’on fait un trou à la pauvre haie, « non pas trou, mais trouée, horrible et large plaie » ; « car il eût été mal qu’on ne pût du jardin sortir tout à cheval. » Le bonhomme regarde d’un air penaud et pour toute réclamation se dit piteusement que « ce sont là jeux de prince. » Mais « on le laisse dire. » Le vilain est toujours gent corvéable et taillable, bête de somme, un mulet, dit Richelieu, que son seigneur honore en lui mettant la bride et en le faisant trotter. […] On tâche de n’être point dupe ; on se répète tout bas avec un rire sournois, qu’il faut tirer son épingle du jeu.
Les monastères eux-mêmes, au temps du roi Edgard, retentissaient jusqu’au milieu de la nuit de jeux, de chants et de danses. […] Ce sont de braves cœurs, simples46 et forts, « fidèles à leurs parents, à leur seigneur dans le jeu des épées, fermes et solides envers ennemis et amis », prodigues de courage et disposés au sacrifice. « Tout vieux que je suis, dit l’un d’eux, je ne bougerai pas d’ici. […] Sitôt que Judith est rentrée, « Les hommes sous leurs casques — sortent de la sainte cité — dès l’aurore. — Ils font gronder les boucliers. — Ils rugissent bruyamment. — À ce cri se réjouissent — dans les bois le loup maigre — et le corbeau décharné, — l’oiseau avide de carnage ; — tous les deux accourent de l’Ouest, — parce que les fils des hommes ont — pensé à leur préparer — leur soûlée de cadavres. — Et vers eux volent dans leurs sentiers — le rapide dévorateur, l’aigle — aux plumes grises ; — le milan de son bec recourbé — chante la chanson d’Hilda. — Les nobles guerriers s’avancèrent, — les hommes aux cottes de mailles, vers la bataille, — armés de boucliers, — les bannières gonflées… — Promptement ils firent voler — des pluies de flèches, — serpents d’Hilda, — de leurs arcs de corne. — Il y avait dans la plaine — une tempête de lances. — Furieusement se déchaînaient — les ravageurs de la bataille. — Ils envoyaient leurs dards — dans la foule des chefs… — Eux qui auparavant avaient enduré — les reproches des étrangers, — les insultes des païens, — leur payèrent à ce jeu des épées — tout ce qu’ils avaient souffert. » Entre tous ces poëtes inconnus65, il y en a un dont on sait le nom, Cœdmon, peut-être l’ancien Cœdmon, l’inventeur du premier hymne, en tout cas semblable à l’autre, et qui, repensant la Bible avec la vigueur et l’exaltation barbare, a montré la grandeur et la fureur du sentiment avec lequel les hommes de ce temps entraient dans leur nouvelle religion.