Entendez par là non pas la formule qu’on récitait, mais le sentiment qu’il inspirait.
Voici une description de Buffon : Qu’on se figure un pays sans verdure et sans qu’au, un soleil brûlant, un ciel toujours sec, des plaines sablonneuses, des montagnes encore plus arides, sur lesquelles l’œil s’étend et le regard se perd sans pouvoir s’arrêter sur aucun objet vivant ; une terre morte et, pour ainsi dire, écorchée par les vents, laquelle ne présente que des ossements, des cailloux jonchés, des rochers debout ou renversés, un désert entièrement découvert, où le voyageur n’a jamais inspiré sous l’ombrage, où rien ne l’accompagne, rien ne lui rappelle la nature vivante : solitude absolue, mille fois plus affreuse que celle des forêts ; car les arbres sont encore des êtres pour l’homme qui se voit seul ; plus isolé, plus dénué, plus perdu dans ces lieux vides et sans bornes, il voit partout l’espace comme son tombeau : la lumière du jour, plus triste que l’ombre de la nuit, ne renaît que pour éclairer sa nudité, son impuissance, et pour lui présenter l’horreur de sa situation, en reculant à ses yeux les barrières du vide, en étendant autour de lui l’abîme de l’immensité qui le sépare de la terre habitée : immensité qu’il tenterait en vain de parcourir ; car la faim, la soif et la chaleur brûlante pressent tous les instants qui lui restent entre le désespoir et la mort.
La troisième série est celle des sonnets et des poèmes inspirés par la prodigieuse histoire des conquérants de l’Amérique.
Purgon, l’instrument des matassins de Molière, les bruits malséants qui d’après Flaubert, « faisaient pâlir les pontifes d’Égypte », inspirent à M.
Nulle part vous n’y reconnaissiez l’application sincère de ces axiomes inspirés à Bourget par le théâtre de Dumas : « … L’amour seul est demeuré irréductible, comme la mort, aux conventions humaines.
» Tel est le singulier travestissement sous lequel apparut d’abord parmi nous le fameux Convié de pierre, qui devait si merveilleusement inspirer le drame, la poésie et la musique.
L’élément agressif et destructif dans l’amour a inspiré nombre de poètes, de romanciers et d’auteurs dramatiques (Mérimée dans Carmen et La Vénus d’Isle, Strindberg dans Père et dans Mademoiselle Julie).
Ce fut sans doute l’accueil de ces réunions qui lui inspira l’idée d’un conte qu’il ne trouva jamais loisir d’écrire, mais qu’il me confiait ainsi : « Deux grandes dames sortent de la messe chargées de bijoux.
Bourdaloue fait ici des merveilles ; la duchesse et moi nous le voyons tous les jours. » Cette lettre est un exemple de ces entretiens où madame de Maintenon, sans malice, et peut-être en prenant le change sur elle-même, mue par un double instinct d’amour et d’honnêteté, se joue de l’esprit grossier de son directeur, lui présente comme des griefs contre la cour, l’intérêt qui l’y attache, et comme dépit contre le roi, l’amour qu’il ressent et celui qu’il inspire, et se fait ordonner comme un sacrifice méritoire, de rester à sa cour.
Demandez donc bien à Dieu ce que je dois faire ; et après qu’il vous l’aura inspiré, conduisez-moi ou il vous plaira… Mes compliments à M.
Stimuler, presser, gronder, réveiller, suggérer, inspirer, c’est cette fonction, remplie de toutes parts par les écrivains, qui imprime à la littérature de ce siècle un si haut caractère de puissance et d’originalité.
La haine l’inspira si bien que plusieurs de ses amis, voyant cette nouvelle critique avant l’impression, lui conseillèrent de retrancher des choses qui ne pouvoient tourner qu’à sa honte.
Certainement Pline et Quintilien avaient le droit de se considérer comme les représentants de la raison générale, de la raison commune, contre ce sens propre et individuel qui se disait inspiré.
La peinture trop peu voilée de certaines foiblesses est plus propre à inspirer le vice, qu’à le corriger.
D’où naît donc le transport que le firmament nous inspire pendant une nuit étoilée et sereine ?
Si la philosophie inspire le goût des lectures utiles, le plus grand mérite auprès d’elle est de joindre l’agrément à l’utilité ; par là on rend nos plaisirs plus réels et plus durables.
La vivacité de son esprit, le sel de ses réparties, une certaine causticité naturelle, qui fait trop souvent suspecter la bonté du caractère, une invincible aversion pour la sottise confiante, et l’impossibilité absolue de déguiser ce sentiment, inspirèrent à beaucoup de gens une sorte de crainte qu’il prenait trop peu de soin de dissiper, et qui, pour l’ordinaire, se change facilement en haine.
Eugénie de Guérin, dont Mme de Blocqueville se vante, à la première page de son livre, de s’être inspirée, Eugénie de Guérin qui, si elle revenait au monde, s’effrayerait, dans sa simplicité de cœur et de foi, du fatras auquel on la mêle, n’avait point de ces façons de penser sur le catholicisme que professent Mme la duchesse Eltha et Messieurs ses amis.
La femme qui l’a écrit… ou qui l’a inspiré est, — dit-on, — une vraie Cosaque, portant un nom cosaque, Madame Olga… je ne sais qui !
Livre fait avec d’autres livres, non que l’auteur pille, mais il s’imprègne… Par exemple, le faux « marchand de coton » a été inspiré par le Peyrade de Balzac, déguisé en anglais.
Je ne la connais pas personnellement ; et, d’ailleurs, on peut douter de tout, quand on pense que Mme de Sévigné n’aimait sa fille que dans l’absence et qu’elle n’était rien de plus qu’une grande artiste en sentiment maternel… Grande artiste, Mme André Léo ne l’est d’aucune manière ; mais elle n’en a pas moins l’accent maternel, bien plus que Mme Sand, qui a un autre accent moins pur… Mme André Léo, qui a failli (j’en ai vu l’heure) détrôner Mme Sand dans l’opinion, qui l’a sacrée la première femme de son temps, est un bas-bleu foncé, trop conglutiné dans son indigo, pour être jamais la créature, enflammée et inspirée, qu’on appelle une grande artiste.
Cette femme absolument sans esprit, malgré son espèce de talent, et dont on a osé placer la statue là où Voltaire seul, ce Dominateur par l’esprit, a la sienne, n’a jamais, au fond, inspiré, comme Voltaire, d’enthousiasme à personne, malgré ses succès.
À cette raison de tous les temps s’ajoute une raison de circonstance plus haute que l’intérêt de l’auteur et de ses ouvrages, plus haute que l’intérêt de curiosité que nous inspire l’Algérie, et cette raison, c’est l’armée de Sébastopol qui nous la fournit.
Nous venons de lire son livre avec le respect qu’inspirent les choses que le temps parfume et couronne de cette auréole de réflexion qui est la gloire de la sagesse, et, malgré notre profonde sympathie pour les œuvres lentement écrites et opiniâtrement élaborées, nous n’y avons pas trouvé ce que nous cherchions.
Il faut bien en convenir, quelque horreur qu’il inspire à présent, le christianisme a mis dans le monde ce qui n’y était pas, c’est-à-dire des âmes.
On a l’œuvre, et l’œuvre est faite toujours, même sous les mains inspirées d’un Shakespeare ou d’un Raphaël, du souffle de tous.
Hello) d’un livre qui va nous promener parmi les hommes et les choses du monde contemporain, et nous donner sur eux et sur elles ridée qu’il faut en avoir et le sentiment qu’ils doivent inspirer.
Désorienté dans une histoire d’Angleterre, se sentirait-il moins libre et moins inspiré que dans ces essais circonscrits et variés qui, réunis sous le commun titre de Miscellanies, forment une si brillante mosaïque intellectuelle ?
Soit pour la femme, soit pour l’enfant, ces deux racines, horizontale et verticale, qui attachent nos cœurs à la terre, disait Jean-Paul avec une expression inspirée, soit pour l’homme même qui les opprime, pour la créature humaine enfin, la douleur et la misère ont leur source là où aucune philosophie et nulle économie politique ne sauraient pénétrer jamais.
Les femmes dont il y est question, les Femmes d’Amérique 13, n’y sont guères qu’un exemple à l’appui d’une incroyable théorie qu’y formule l’auteur, et que la contemplation de la société américaine lui a inspirée.
Dans les affections toujours trompées qu’elle inspirait, rien de précis que l’impatience, que le dépit, le ressentiment, la colère.
Mais il l’a choisi, — et il aurait pu l’inspirer.
À cela, il y a beaucoup de raisons ; mais la principale est certainement l’espèce d’horreur qu’inspire la théocratie à l’esprit moderne.
Nicolardot qui n’a pas, lui, au cœur, l’indignation sainte de M. de Maistre, et dans sa main le pinceau de feu de ce coloriste inspiré, ce livre froid, méthodique, dur comme le fait qui s’y entasse en grêle coupante, réconciliera certainement les admirateurs de Voltaire avec le foudroyant portrait des Soirées de Saint-Pétersbourg, car il y a pis pour l’honneur de Voltaire que ce supplice en effigie auquel de Maistre l’a cloué, et ce sont les pages bien autrement impitoyables, où on le retrouve descendu, culbuté de son piédestal dans la vie, dans cette vie d’un moment qui passe et qu’on croit oubliée, cette vie qui tombe comme une escarre de notre immortalité historique, quand nous sommes immortels, et que voici ressuscitée et ramenée tout à coup sous le regard, dans ce qu’elle eut de plus chétif, de plus obscur et de plus honteux !
Tout en admirant les vertus surhumaines de Saint Louis, qui, dans toute époque, auraient fait de lui une des plus éminentes personnalités de l’Histoire, il faut cependant défalquer de l’admiration qu’il inspira ce qui doit en revenir à son époque, prête, alors, par les mœurs, par l’éducation du respect, par son Christianisme profond, à accepter le pouvoir unitaire et personnel de la Royauté.
dans les injures qu’il leur vomit, dans les imprécations, dans la rage, dans le mépris qu’elles lui inspirent, il y a peut-être un peu d’épouvante, — la peur (assez fondée, du reste), de ne pouvoir égaler jamais en beauté cette belle tête sereine et souriante dans son immortalité qu’on appelle le génie de Racine et sa composition tragique.
pas d’en inspirer un pareil.