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1218. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

De ces éléments la poésie en a dédaigné un, tout d’abord, celui qui exigeait du poète des grâces physiques, une éducation spéciale et le concours de plusieurs compagnons . […] Ou bien ce sera un rythme dont les brisures multipliées sembleront à merveille adoptées à une idée de légèreté et de grâce : L’universel baiser court sur les hautes tiges comme un menu vol de papillons, tendresse brève, espoir long sur la plaine humaine voltigent coquelicots, pivoines, pavots, l’heur est léger, longue est la peine mais partout partent les pollens pour de futurs étés toujours beaux.

1219. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Xavier Aubryet » pp. 117-145

L’horreur de la démocratie, que doit avoir un homme qui écrit avec idolâtrie le mot de « Patriciennes » sur la première page d’un livre qu’il publie, est une garantie de christianisme chez Xavier Aubryet ; mais il est chrétien, comme ses femmes sont chrétiennes, parce que le Christianisme, cette religion de la grâce, est un charme pour lui, et non pas une vérité. […] Cette grâce résiste à cette violence, mais cette violence va parfois jusqu’à une petite épilepsie de la sensibilité et du mot, qui ne me fait point peur, à moi !

1220. (1900) La province dans le roman pp. 113-140

Je regrette ces coiffures si bien appropriées aux visages différents des races différentes, d’un art si raffiné, d’une grâce si honnête, et qui avaient pour elles la beauté de l’étoffe, la ligne et la durée. […] Les romanciers retardent donc quand ils nous peignent ces soirées de province où des hommes, qui semblent descendus des cadres d’un musée, s’entretiennent de niaiseries de village avec des femmes prétentieuses, sans grâce et sans esprit.

1221. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

Enfin, ses amours, ses faiblesses, tous ces sentiments, qui le plus souvent étaient des passions, et que les grâces d’un chevalier ennoblissaient encore, lorsqu’ils n’étaient que des goûts, ne paraissaient pas des défauts qu’on pût lui reprocher. […] Celle d’Auguste fut la bonté d’un politique qui n’a plus d’intérêts à commettre des crimes ; celle de Vespasien fut souillée par l’avarice et par des meurtres ; celle de Titus est plus connue par un mot à jamais célèbre, que par des actions ; celle des Antonins fut sublime et tendre, mais une certaine austérité de philosophie qui s’y mêlait, lui ôta peut-être ces grâces si douces auxquelles on aime à la reconnaître ; parmi nous, celle de Louis XII, à jamais respectée, manque pourtant un peu de la dignité des talents et des grandes actions : car, il faut en convenir, nous sommes bien plus touchés de la bonté d’un grand homme que de celle d’un prince qui a de mauvais succès et des fautes à se faire pardonner.

1222. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

« Quand la France en colère leva ses bras gigantesques, et que, jurant ce serment dont la fureur ébranle l’air, la terre et les mers, elle frappa de son pied vigoureux et dit qu’elle voulait être libre, rendez-moi témoignage combien j’eus d’espoir et d’inquiétude, et avec quel transport je chantai sans crainte mes fières actions de grâces au milieu d’une foule servite ! […] puisse nous être accordée la grâce de venir à leur suite ! 

1223. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XI » pp. 39-46

Bref on finit par en être excédé et par crier grâce, surtout quand il n’arrive pas de nouveau sujet, de nouveau tremblement de terre, de nouveau chef-d’œuvre.

1224. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « SUR ANDRÉ CHÉNIER. » pp. 497-504

Grâce à cet anachronisme qui eût glacé tant d’autres, les Poésies d’André Chénier, nées comme à part de leur siècle, ne pouvaient tomber plus à propos, et elles se firent bien vite des admirateurs d’élite qui les poussèrent au premier rang dans l’estime.

1225. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. Laurent (de l’Ardèche) : Réputation de l’histoire de France de l’abbé de Montgaillard  »

Il importait de rabaisser à sa juste valeur un ouvrage incomplet, incohérent, plein de mensonges, de contradictions et d’erreurs, qui, grâce à une certaine causticité originale et à une affectation cynique de franchise, mais grâce avant tout au patronage influent de ses tuteurs, a usurpé en peu de mois un succès de vogue que n’ont obtenu que lentement et à grand’peine d’admirables écrits sur les mêmes matières.

1226. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mort de sir Walter Scott »

Après quelques imitations de ballades allemandes, et une traduction de Goëtz de Berlichingen, Scott publia, depuis 1802 jusqu’en 1814, une série de poëmes pleins de grâce et de fraîcheur, Sir Tristram, Marmion, la Dame du Lac, le Lord des îles, Rokeby, qui le placèrent à un rang éminent parmi les poëtes de la nouvelle école, et lui valurent le surnom d’Arioste du Nord.

1227. (1874) Premiers lundis. Tome II « Revue littéraire et philosophique »

En général, toute cette école de Lérins cherchait à concilier le plus d’intelligence et de liberté avec la grâce et la foi : Vincent de Lérins en est un des plus éloquents organes.

1228. (1874) Premiers lundis. Tome II « H. de Balzac. Études de mœurs au xixe  siècle. — La Femme supérieure, La Maison Nucingen, La Torpille. »

Grâce à cette multitude de biographies secondaires qui se prolongent, reviennent et s’entrecroisent sans cesse, la série des Études de Mœurs de M. de Balzac finit par ressembler à l’inextricable lacis des corridors dans certaines mines ou catacombes.

1229. (1875) Premiers lundis. Tome III « Le roi Jérôme »

Ce fut lui qui introduisit dans le palais, dans la chambre de Napoléon, malgré les défenses, madame de Hazfeld dont le mari était en jugement et allait être condamné à mort : voir Napoléon, c’était obtenir la grâce.

1230. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « André Theuriet »

Dès que Mme de Grandclos, la nouvelle préfète, apparaît ; dès qu’il a vu se promener, dans le jardin de la préfecture, cette jolie Parisienne dont la grâce savante lui est une révélation, il l’aime à en mourir et il lui appartient absolument.

1231. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Bilan des dernières divulgations littéraires. » pp. 191-199

Grâce à quoi, la pauvre petite comédienne du théâtre Feydeau, la crédule et douloureuse compagne de Delobelle-Valmore eut quelques semaines de réelle survie et presque de gloire.

1232. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Heredia, José Maria de (1842-1905) »

Comme nous, nous disons : « 1857, l’année de Bovary, des Fleurs du mal, des Poésies barbares, de Fanny », on dira seulement, mais c’est quelque chose : « 1893, l’année des Trophées », et dans un tiers de siècle, j’espère, les nouveaux me permettront de mentir un peu sur ce 1893 et sur cette apparition des Trophées, avec la grâce délicate que les jeunes gens ont tant raison de garder au bon chroniqueur devenu mûr et qui se souvient tout haut.

1233. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Merrill, Stuart (1863-1915) »

Tout cela, et l’intimité d’amour qui l’adoucit et l’éclaire de ses grâces, M. 

1234. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sully Prudhomme (1839-1907) »

Près de la moitié des sonnets des Épreuves (on peut compter) sont des images, des métaphores sobrement développées et toutes surprenantes de justesse et de grâce ou de grandeur.

1235. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre II. « Faire de la littérature » » pp. 19-26

Cette genèse banale du jeune écrivain, je ne la conclurai pas par les exhortations d’usage, par le prenez-garde traditionnel et indiscret : je ne pourrais que répéter, avec moins de grâce, les pages exquises sur l’Homme de lettres publiées par Édouard Thierry dans un numéro perdu d’une pauvre revue, La Mosaïque.

1236. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XII » pp. 100-108

Quelle imagination n’a été frappée du récit de ces fêtes somptueuses et magiques où le jeune roi n’était pas simple spectateur et qu’il embellissait par son grand air, sa bonne grâce, et sa galanterie !

1237. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIX » pp. 207-214

Grâces à vos exemples, Ils n’ont devant les yeux que des objets d’horreur,        De mépris d’eux et de leurs temples, D’avarice qui va jusques à la fureur…………… C’était un sage politique quand il montrait dans la fable du Vieillard et l’Âne, que le pouvoir ne doit point compter sur l’obéissance sans affection.

1238. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VI, première guerre médique »

« Les feux de l’aurore sont moins doux que les premiers regards de la gloire. » Ces paroles modernes d’une grâce attique, peuvent s’appliquer à cette jeune bataille, aube d’un jour rayonnant, fleur de pourpre d’un printemps sacré.

1239. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre II. Chimie et Histoire naturelle. »

Lorsqu’on n’a point de religion, le cœur est insensible, et il n’y plus de beauté : car la beauté n’est point un être existant hors de nous ; c’est dans le cœur de l’homme que sont les grâces de la nature.

1240. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Lettre, à Madame la comtesse de Forbach, sur l’Éducation des enfants. » pp. 544-544

Prenez de temps en temps votre enfant par la main, et menez-le sacrifier aux Grâces.

1241. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Les dîners littéraires »

Nous ne sacrifions point aux Grâces hospitalières.

1242. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Auguste Nicolas »

Le démon n’est, après tout, qu’un ange tombé, et qui a emporté un peu de sa grâce divine dans la poussière… Mais, puisque le nom de Voltaire s’est trouvé là sous notre plume, qu’on nous permette de citer sur lui un mot de Joubert, que nous oserons modifier pour l’appliquer à Nicolas : « Voltaire — dit Joubert — aime la clarté et se joue dans la lumière, mais c’est pour la briser et en disperser les rayons comme un méchant. » Nicolas, lui aussi, aime la clarté et se joue dans la lumière, mais c’est pour en concentrer les rayons et vous les renvoyer dans le cœur, comme un homme bon.

1243. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paria Korigan » pp. 341-349

Mais elle l’est en patois breton que nous pouvons entendre, — le patois breton de la Bretagne actuelle, — et c’est ce patois-là qu’elle nous donne et dont elle a toutes les grâces, tous les tours naïfs, toutes les locutions attardées, qui font des patois des choses délicieuses.

1244. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

J’entendis : Napoléon, par la grâce de Dieu… salut… l’an mil huit cent cinquante-neuf… motifs… condamne… militaire… peine de mort. […] Celle dont le souvenir le torturait depuis vingt ans de pénitence, avait cette jeunesse odorante, ce col d’une fierté et d’une grâce de lis. […] « Grâce à la fièvre, ma sœur ! […] L’homme : un type d’avoué retors, plat, piteux, le dos courtisan, un geste perpétuel de s’excuser, de demander grâce, grâce pour ses croix, pour ses palmes, son rang dans cette Académie où sa rouerie d’homme d’affaires servait d’agent de fusion entre tant d’éléments divers à aucun desquels on n’aurait pu l’assimiler, grâce pour cette extraordinaire fortune, grâce pour cet avancement à la nullité, à la bassesse frétillante. […] Si délicate et si frêle pourtant, elle n’avait plus, en sa grâce sérieuse, le charme puéril des petites filles à peine femmes.

1245. (1923) Nouvelles études et autres figures

Elle lui fit la grâce de lever ses yeux et l’accueillit avec de douces paroles. […] Les intermèdes ont donné à la comédie de Molière une grâce ailée. […] Elle avait pour lui la grâce irritante d’un amour inachevé. […] Fromentin lui a donné toute la grâce dont était capable sa plume souple et précise. […] Reynaud, ce serait Renan qui lui aurait porté le coup de grâce.

1246. (1890) Dramaturges et romanciers

Il manque de sang-froid, de tenue et de toutes les qualités mondaines, mais il a de la véhémence et de la naïveté ; il manque de grâce et de fraîcheur, sans pour cela manquer de jeunesse ni d’élan. […] Grâce à cette absence de grande préoccupation morale, philosophique ou religieuse, chaque fait, quelle qu’en soit la valeur, est étudié d’une manière plus désintéressée, avec une froide curiosité, en lui-même et pour lui-même. […] Il a montré depuis longtemps qu’il était maître souverain dans le domaine de la grâce, de la délicatesse, des sentiments aimables et subtils. […] La grâce railleuse n’est pas le seul mérite de ces croquis ; ils ont aussi leur profondeur et, j’oserai dire, leur portée sociale. […] Telle cette pièce à la grâce complexe que vous pouvez définir également bien au gré de vos, préférences en disant que c’est du classique fleuri ou du romantisme châtié et assagi.

1247. (1902) Propos littéraires. Première série

Ceci ou cela, la transsubstantiation ou la grâce, la présence réelle ou virtuelle, je m’en moque comme du nez de Luther… » — Ceci n’est pas une fantaisie. […] Elle l’est fougueusement et allègrement, étant de complexion vigoureuse et portant la fierté et la grâce de la jeunesse sur « ses joues saines ». […] Il est certain que la grâce du Cardinal Manning a opéré, et M. de Pressensé est très loin d’en disconvenir. […] Il aura été le canal par où la grâce du Cardinal Manning se sera épanchée sur les âmes. […] Il n’avait pas du tout cette grâce mélancolique que les poètes de la convention donnent toujours aux êtres qui doivent passer peu de temps sur la terre.

1248. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Le corps entier, l’extérieur, jusqu’au ton de la voix, tout devait porter la marque de la pénitence et de la grâce. […] Charles II, jugeant que cet homme était intéressant et distingué dans son genre, lui fit grâce, lui donna un domaine en Irlande, l’admit dans sa familiarité face à face avec le duc d’Osmond, si bien que Blood devint une sorte de héros et fut reçu dans le meilleur monde. […] Elle mit la tête à la portière et lui cria publiquement : « Monsieur, vous êtes un maraud, un drôle, un fils de… » Touché de ce compliment, il accepta ses bonnes grâces, et obtint par contre-coup celles du roi. […] La suprématie du roi institue une cour, centre des conversations, source des grâces, théâtre des jouissances et des splendeurs. […] Il est fidèle à sa maîtresse ruinée, à son ami calomnié, mais sans fracas, avec grâce.

1249. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

On y retrouve la finesse la souplesse et la grâce qui ont fait la brillante fortune de ses précédents ouvrages du même genre. […] Et pourtant Mistral a le goût de la simplicité idyllique, l’horreur de la rapacité et des préjugés bourgeois ; et dans les Olivades, il s’écrie avec force que « la Grâce, fille gaie, — gazouille, gazouille, — la Grâce, fille gaie, — n’a pas les doigts crochus ». […] D’où sa conversion et les ardents discours apostoliques grâce auxquels il finit par convaincre son fils et ses concitoyens. […] Orage, suivi d’actions de grâces pour le retour du beau temps, comme dans la Symphonie pastorale. […] C’est un des grands mystères de ma grâce, dit Dieu, que cette part de fortune, de chance, de gratuité.

1250. (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle

Cette société du Temple, dont il a chanté les plaisirs avec tant de grâce et d’abandon, était l’héritière de la société des Tournelles. […] Il a une certaine chaleur rapide de la passion, un abandon entier, une verve de sentiment qui entraîne et qui émeut, une grâce qui charme et qui subjugue. […] Il est impossible, même en l’examinant avec réflexion, de ne pas être frappé de ce caractère de force, de facilité et de grâce, qui distingue la muse tragique de Voltaire. […] Maintenant c’est tout au plus si une foule de détails agréables tiennent grâce pour un tel ouvrage. […] Aussi ses vers, loin de paraître communs, ont-ils le charme du naturel et de la grâce.

1251. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

La jeune fille digne d’amour salua Sîfrit avec grâce et vertu. […] Je vois ce riche guerrier, modeste comme une jeune fille, marcher avec bonne apparence et avec une grâce charmante. […] Je t’en prie très-amicalement, Brunhilt, cesse ces propos de bonne grâce et par affection pour moi. […] « Les piqueurs lui dirent : « Faites-nous cette grâce, seigneur Sîfrit, épargnez une partie du gibier. […] Grâce à moi, nous sommes débarrassés du héros.

1252. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

Celle de l’Empire a été détruite par Napoléon III ; celle de 1792 a reçu le coup de grâce de M.  […] À côté de cette barbarie, une société charmante, pleine d’esprit, de lumières et de grâce. […] Grâce aux roueries de Louis XI et de son compère Palamède de Forbin. […] Grâce à l’ordre, à la paix, aux traités de commerce, Napoléon III apprit à la France sa propre richesse. […] Grâce à la loi sur la diffamation qui a l’air d’avoir été faite pour protéger les moins honorables des citoyens, grâce surtout à l’universel discrédit où la presse tomba par sa vénalité, une prime énorme était assurée à la médiocrité et à la malhonnêteté.

1253. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Là visiblement l’artiste s’est proposé de dégager de la nature un idéal de grâce féminine. […] Combien de temps peut durer un sourire dans sa grâce naturelle ? […] Le tableau est admirablement préparé, serions-nous tentés de leur dire ; mais, de grâce, achevez-le ! […] Celui-ci vaudra par sa force, celui-là par son agilité, celui-là par sa grâce et son élégance. […] On peut regarder avec plaisir les sirènes dans leur grâce bizarre et voluptueuse.

1254. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Bourdaloue est judicieux et solide, mais il néglige les grâces. […] Et Dolôn s’arrêta, plein de crainte, épouvanté, tremblant, pâle, et ses dents claquaient… On lui fait grâce de la vie. Il renseigne les Troyens ; puis on se ravise : « Si on te fait grâce, lui dit Diomède, tu reviendras nous espionner. […] « Pourtant Mme de Sévigné l’a fait, cette fois, par une grâce spéciale, par une faveur miraculeuse. […] Berryer ; il n’a pas la grâce perfide et caustique de M. de Montalembert ; il n’a pas la fougue grandiose de M. 

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