Je crains qu’il en veuille surtout au Loup d’être fort. […] Puisque l’homme est incapable de grandeur et de vertu, que du moins il vive tranquille : qu’il ait l’intérêt pour loi, mais qu’il ne le dise pas ; qu’il ruse avec la grandeur dont il connaît le néant, avec le malheur, c’est-à-dire avec la nature ; qu’il sache jouir des petits bonheurs et, fort seulement de sa triste expérience, qu’il passe, avec un sourire revenu de tout mais qui se moque de tout, au bord des choses sérieuses : — et le xviiie siècle est né. […] La gloire que le Romantisme fit à un tel poëte était le présage certain de son triste avenir : par cette gloire le Romantisme confessait combien superficiel était son goût pour l’extraordinaire, que cet idéal satisfait d’une devanture s’accommodait fort aisément des pires platitudes d’esprit et de cœur, que sa passion de nouveauté s’arrangeait tout de même des conventions les plus usées, qu’elle s’en arrangeait même avec une prédilection évidente et qui en dit long sur la sincérité de toutes ses révoltes. […] Il sait aussi le prix de la vie dans une œuvre d’art et il en donne une fort jolie illusion. […] Il y a quelque chose de plus important que la crise : il y a ce qui la précède et la prépare, il y a la formation latente et lente de la pensée commune, il y a la vie occulte et très forte de l’âme populaire.
plus nous étendons la somme de nos impressions et les raréfions, que d’autre part., avec une vigoureuse synthèse d’esprit, nous groupions tout cela dans des vers marqués fort, tangibles et inoubliables. […] Fort heureusement, le superbe Article que me consacra Stuart Merrill et qui souvent a été rappelé, se passa des vingt-cinq lignes de Léon Deschamps. […] … Vous dite superbement votre Programme — et fort justement — dans votre Préface… Que vous avez donc raison aussi de donner à Zola, à Goncourt, et surtout à Mallarmé cet éblouissant inconnu dédaigneusement délaissé, la place qu’ils doivent occuper ! […] La lettre était en somme fort convenable. […] Quant au « Poète », son portrait est tout particulièrement traité : « D’une main forte aux doigts carrés d’homme volontaire il promenait à la ronde un paquet de Richmond.
On voit qu’Hérodote est le premier des historiens, fort remarquables et fort éclairés, que la Grèce nous a donnés comme les sources de l’histoire ; mais ce n’est point un historien primitif, tels que les grands ancêtres de l’esprit humain aux Indes, en Chine et en Judée nous ont apparu. Il écrivait bien des siècles après eux et dans un style fort différent.
Et l’amant fut fort refroidi, de retrouver, sur la peau de sa maîtresse, les images de son livre de maréchalerie. […] Samedi 15 juillet Ce soir, Léon lit la mort de Socrate dans le Phédon : ça fait très fort penser à Jésus-Christ, au Jardin des Oliviers… Dimanche 16 juillet La satisfaction intérieure, la plénitude heureuse de la reprise du travail, de la dramatisation du commencement de La Faustin. […] Pas de lampe, un éclairage de bougies, et une copie à la mécanique aux maigres lettres, beaucoup moins lisibles que la grosse ronde des copistes, ce qui fait que Bauër est fort empêché dans sa lecture, et c’est froid, très froid.
c’est trop fort, ce nom dans votre livre…. […] Avec la véritable méthode de faire toutes sortes d’eaux et de liqueurs, fortes, raffraichissantes, à la mode d’Italie. […] Et la marche de Thaulow amène Raffaëlli à peindre ces gens du pôle, si peu assimilables à notre race, et qui, habitant même notre pays, on ne les voit qu’intermittamment, comme ces grands oiseaux de mer, qu’un trop fort coup d’aile rapproche par hasard de vous. […] Or, les Français étaient derrière les murailles d’un Fort, avaient des provisions et des munitions pour trois mois, et se trouvaient en présence d’ennemis mal armés, qui n’avaient ni canons, ni échelles.
Car le dédain de la métaphysique pour toute réalité qui dure vient précisément de ce qu’elle n’arrive à l’être qu’en passant par le « néant », et de ce qu’une existence qui dure ne lui paraît pas assez forte pour vaincre l’inexistence et se poser elle-même. […] Supposez abolie l’existence plus forte et plus substantielle, c’est l’existence atténuée et plus faible du simple possible qui va devenir la réalité même, et vous ne vous représenterez plus alors l’objet comme inexistant. […] Nous serions fort embarrassés pour imaginer les mouvements inhérents aux actions de manger, de boire, de se battre, etc. […] Mais du flux même du temps, à plus forte raison de son effet sur la conscience, il n’est pas question ici ; car ce qui entre en ligne de compte, ce sont des points Tl, T2, T3, … pris sur le flux, jamais le flux lui-même. […] Que le premier des deux termes ait atteint plus vite que l’autre sa forme définitive, c’est fort probable ; mais l’un et l’autre sont des dépôts du mouvement évolutif, et le mouvement évolutif lui-même ne peut pas plus s’exprimer en fonction du premier tout seul que du second uniquement.
On voit derrière elle l’esprit méphitique et implacable de Méphistophélès, qui, jaloux de ce moment d’oubli et de paix, souffle à la dévote enfant ces infernales inspirations, ces hontes homicides plus fortes que la nature. […] Il ne le termina que plus tard, et il ajouta alors les principaux détails pathétiques empruntés à l’émigration française des bords du Rhin ; ces scènes de déroute dont il avait été témoin pendant la retraite des Prussiens devant Dumouriez, en 1792, avaient fait sur son esprit une forte impression de pitié qu’il reproduisit dans son poème.
Élevant ensuite une voix forte au milieu de la compagnie : « — Socrate, me dit-il, que signifie tout ce verbiage ? […] XI « Nous venons de voir que les hommes justes sont meilleurs, plus habiles et plus forts que les hommes injustes ; que ceux-ci ne peuvent rien faire de concert ; et c’était une supposition gratuite que de supposer que des gens injustes aient jamais rien fait de considérable de concert et en commun, car, s’ils eussent été tout à fait injustes, ils ne se seraient pas épargnés les uns les autres.
je doute fort que M. […] Enfin, il y a l’économie politique, qui n’est pas son fort.
Et celle donc qui la poursuit en vain Retourneroit en France tout soudain Pour habiter son château de Touraine, Lors, de chansons j’aurois la bouche pleins Et, dans mes vers, si fort je la louerois Que comme un cygne en chantant je mourrois ! […] En apprenant sa blessure, Marie monta à cheval, courut d’une seule course jusqu’à l’ermitage où l’on avait transporté Bothwell, s’assura par ses yeux de son état, et revint le même jour à Holyrood. « M. le comte de Bothwell est hors de danger, écrit, à cette date, l’ambassadeur de France à Catherine de Médicis ; de quoi la reine est fort aise ; ce ne lui eût pas été de peu de perte que de le perdre !
En terminant cet aperçu, qui sans doute a paru très long et qui pourtant est fort sommaire, on peut ajouter qu’il doit y avoir eu un événement historique, vers le septième ou le huitième siècle, en Brabant, accusation injuste portée contre une princesse, litige à propos d’un royal héritage, tranché par la venue soudaine d’un prince on d’un guerrier. […] Le Journal de Bruxelles : Quel spectacle, depuis que le monde existe, a jamais été offert à l’imagination et à l’âme, qui donne d’aussi fortes et d’aussi nobles émotions que les opéras de Wagner ?
Bacchus se montre déjà, à cette origine, défenseur des faibles, champion des petits contre les grands et les forts. […] Au fort des mêlées, il chasse les guerriers qui l’assaillent, comme les moustiques de leurs jungles, en les éventant d’une longue fleur.
Une seconde bougie ajoutée à une première produit une quantité de lumière plus forte, et voilà tout. […] Au lieu d’agir semblablement dans les cas semblables par un automatisme sans aucune conscience de la similitude, comme fait la bête, il agira semblablement dans les cas semblables avec conscience de la similitude, c’est-à-dire avec un sentiment de la ressemblance assez fort pour être réfléchi et aperçu.
Les événements sont plus forts que les hommes et les hommes sont balottés en tous sens ne comprenant pas grand chose à ce qui arrive. […] Cela, accentué par la phrase finale « Voici le moment de revenir parmi les hommesj » est fort sensible dans le chapitre « l’Océan ».
Et le rire sera bien plus fort encore si l’on ne nous présente plus sur la scène deux personnages seulement, comme dans l’exemple de Pascal, mais plusieurs, mais le plus grand nombre possible, tous ressemblants entre eux, et qui vont, viennent, dansent, se démènent ensemble, prenant en même temps les mêmes attitudes, gesticulant de la même manière. […] Elle continuait sur ce ton qui m’embarrassait fort.
Sully Prudhomme soient fiers de lui, et que l’un d’eux nous écrive à son sujet : « Ou je me trompe fort et l’amitié m’égare, ou vous serez frappé de ce volume ; il révèle, si je ne m’abuse, un nouveau mouvement dans la poésie et comme le frémissement d’une aurore encore incertaine. » Je m’explique aussi que l’auteur, à la fin comme au début de son recueil, s’excuse de n’avoir su tout exprimer et tout rendre de ce qu’il voulait étreindre et de ce qu’il sentait : Je me croyais poëte, et j’ai pu me méprendre ; D’autres ont fait la lyre et je subis leur loi ; Mais si mon âme est juste, impétueuse et tendre, Qui le sait mieux que moi ?
Son courage, plus fort que ses misères, tenait bon, et ses collègues de l’Académie le virent jusqu’au terme des cours se traîner à son devoir271.
L’« Amour du mal », suivant la forte expression de Paulhan, se substitua peu à peu au culte rigoureux et poncif qui jusque là prônait le bien.
Enfin, les malheurs de l’ambition sont d’une telle nature, que les caractères les plus forts n’ont jamais trouvés, en eux-mêmes, la puissance de s’y soumettre.
Ce n’est pas d’abord à satisfaire des sentiments de haine et de fureur que des décrets barbares ont été consacrés, c’est aux battements de mains des tribunes ; ce bruit enivrait les orateurs et les jetait dans l’état où les liqueurs fortes plongent les sauvages ; et les spectateurs eux-mêmes qui applaudissaient, voulaient par ces signes d’approbation, faire effet sur leurs voisins, et jouissaient d’exercer de l’influence sur leurs représentants : sans doute, l’ascendant de la peur a succédé à l’émulation de la vanité, mais la vanité avait créé cette puissance qui a anéanti, pendant un temps, tous les mouvements spontanés des hommes.
Épicure, tout le premier, fut un fort honnête homme.
Quant aux poèmes de Sagesse et d’amour dont on s’est plu à louer le naïf christianisme, j’avoue les goûter fort peu.
Cette théorie, fort différente de celle de Guyau, et même, à certains égards, opposée à celle de Guyau ne nous paraît pas plus exacte.
En les considérant sous leur aspect émotionnel, nous trouvons deux grandes classes de mouvements, d’où résultent des sensations musculaires fort différentes.
Cette ingénue volontaire est vraiment trop forte sur le Code civil, trop ferrée sur le texte strict de la loi, trop résolue à la contrainte de la majorité envers ses parents.
Il faut pourtant qu’indépendamment de l’éducation il ait manqué quelque chose encore à cette nature et à cet esprit d’ailleurs si doué ; car, lorsqu’une qualité un peu forte existe en nous, elle sait très bien se produire tôt ou tard, et se passer après tout de l’éducation.
Cette ambition d’avoir des disciples, la plus forte peut-être de toutes celles du cœur humain, commune aux grands dévots, aux grands philosophes & aux grands scélérats, s’empara de nos deux mystiques.
C’est certainement là un des arguments les plus forts contre la doctrine phrénologique.
Tels sont les mérites du spiritualisme contemporain ; mais, forte dans la psychologie et dans la morale, cette école a été faible dans la théodicée, dans la métaphysique, dans la philosophie religieuse en général.
Leur imagination solitaire et forte agrandit les hommes et les choses.
À des clous cachés sont suspendus des brodequins d’airain, forte défense contre les dards, des cuirasses tissues d’un lin nouveau, et les creux boucliers éprouvés par le tranchant des épées de Chalcis, et les baudriers nombreux, et les tuniques de guerre64. » Le poëte parlait ainsi, ayant déjà paru, dans l’action, moins ferme qu’il n’était épris de ce luxe des armes.
Cette connaissance serait fort difficile, justement parce qu’elle ne construirait plus son objet et serait obligée, au contraire, de le subir ; mais, si peu qu’elle l’entamât, c’est dans l’absolu même qu’elle aurait mordu. […] Le mystère répandu sur l’existence de l’univers vient pour une forte part, en effet, de ce que nous voulons que la genèse s’en soit faite d’un seul coup, ou bien alors que toute matière soit éternelle. […] Si elle était pure conscience, à plus forte raison supra-conscience, elle serait pure activité créatrice. […] Mais si je la fais distinctement multiple, ma conscience s’insurge tout aussi fort ; elle affirme que mes sensations, mes sentiments, mes pensées sont des abstractions que j’opère sur moi-même, et que chacun de mes états implique tous les autres.
Enfin, au soleil couchant, la porte de la maisonnette tourna lentement et sans bruit sur ses gonds, un petit homme en habit noir, à fortes épaules, à jambes grêles, à noble tête, sortit suivi d’un chat auquel il jetait des pelotes de pain pour le faire gambader sur l’herbe ; l’homme et le chat s’enfoncèrent bientôt dans l’ombre d’une allée. […] Il montait rarement à la tribune aux harangues, il craignait sa propre émotion ; elle était si forte qu’elle serrait ses lèvres et qu’elle étouffait sa voix. […] Sa voix d’adolescent avait la gravité et l’émotion des fibres fortes de l’âge mûr.
Supposez au contraire que ces deux images, le cerveau et l’ébranlement cérébral, s’évanouissent : par hypothèse vous n’effacez qu’elles, c’est-à-dire fort peu de chose, un détail insignifiant dans un immense tableau. […] Dans l’ensemble de la représentation, ils sont fort peu de chose ; mais ils ont une importance capitale pour cette partie de la représentation que j’appelle mon corps, car ils en esquissent à tout moment les démarches virtuelles. […] Sans aborder encore l’examen de ces deux points, bornons-nous à présenter une observation fort simple, qui n’est d’ailleurs pas nouvelle.
Il étoit fort pieux, & quand on lui demandoit comment il se portoit, on l’entendoit répondre presque d’un ton fâché, j’ai la santé d’un réprouvé, voulant faire entendre qu’un vrai chrétien doit toujours souffrir. […] Lorsqu’on ne voyage qu’en France, où l’on prévient tous les besoins, l’on se met sans doute au-dessus des événemens, & cela n’est pas fort difficile, mais dans le pays étranger ! […] D’ailleurs, quelque talent qu’on ait pour la parole, on est sûr d’ennuyer, si l’on fait quelque récit ou quelque description qui dure plus d’un quart-d’heure ; les Français, sur-tout, étant fort peu curieux de connoître les mœurs des étrangers. […] Les injures les plus fortes leur sont presque indifférentes, en comparaison de la moindre raillerie. […] Rousseau l’a dit de la maniere la plus forte ; & il n’étoit ni casuiste, ni dévot.
Cette indifférence fondamentale sur les dieux, sur les vertus stoïques, sur les formes politiques, fait partie de son charme ; il est léger comme un cœur vide de fortes convictions ; il joue autour des fibres les plus molles du cœur, il ne les brise jamais. […] Mais si vous êtes seulement un homme de bon sens et de goût exquis, un amateur des délicatesses de l’esprit et des grâces de la poésie ; si vous ne sentez plus dans votre cœur ou si votre nature tempérée n’a jamais senti les brûlures sacrées ni les stigmates toujours saignants des fortes passions : amour, dévouement, religion, soif de l’infini ; si une félicité facile et constante vous a servi à souhait dans les différents âges de votre vie ; si vous avez passé l’âge des tempêtes, l’équinoxe de cette vie ; si vous êtes détrompé des hommes et de leurs vains efforts pour se retourner sur leur lit de chimères ; si vous avez vu dix révolutions et cent batailles soulever pendant soixante ans la poussière des places publiques et des champs de mort sans rien changer dans le sort des peuples que le nom de leur servitude et de leurs déceptions ; si vous avez vu les prétendus sages de la veille déclarés fous le lendemain, et les philosophies et les systèmes qui avaient fanatisé les pères devenir la dérision de leurs fils ; si la pensée humaine, toujours active et toujours trompée, vous a attristé d’abord par ce perpétuel enfantement du néant ; si, après avoir pleuré sur ce tonneau retentissant des Danaïdes qu’on appelle Vérité, vous avez fini par en rire ; si, sans chercher plus longtemps cette impénétrable moquerie du destin qui pousse le genre humain à tâtons de la vie à la mort, vous avez pris le parti de douter de tout, de laisser son secret à la Providence, qui, décidément, ne veut le dire à aucun mortel, à aucun peuple et à aucun siècle ; si vous vous laissez glisser ainsi sur la pente, comme l’eau de l’Anio qui glisse en gazouillant sous le verger d’Horace ; si vous n’avez ni femme ni enfant qui doublent et qui perpétuent pour vous les soucis de la vie ; si votre cœur, un peu rétréci par cet égoïsme qui se replie uniquement sur lui-même, a besoin d’amusement plus que de sentiment ; si vous possédez cet Hoc erat in votis , ce vœu d’Horace, un joli domaine aux champs pour l’été, une maison chaude l’hiver, tapissée de bons vieux livres ( nunc veterum libri ) ; si votre fortune est suffisante pour votre bien-être borné ; si vous avez pour amis quelques amis puissants, amis eux-mêmes des maîtres du monde, avec lesquels vous soupez gaiement en regardant combattre Pompée et mourir Cicéron pour cette vertu que Brutus appelle un vain nom en mourant lui-même ; enfin, si vous n’avez pas grand souci des dieux, et si les étoiles vous semblent trop haut pour élever vos courtes mains vers les choses célestes ; oh !
Ses cheveux, d’où s’échappait une mèche blonde, semblaient fort épais, mais disparaissaient sévèrement sous une coiffe de béguine, laide, serrée, étroite, et nouée au menton. […] « Puis il se demanda : « S’il était le seul qui avait eu tort dans sa fatale histoire ; si d’abord ce n’était pas une chose grave qu’il eût, lui travailleur, manqué de travail, lui laborieux, manqué de pain ; si, ensuite, la faute commise et avouée, le châtiment n’avait pas été féroce et outré ; s’il n’y avait pas plus d’abus de la part de la loi dans la peine qu’il n’y avait eu d’abus de la part du coupable dans sa faute ; s’il n’y avait pas excès de poids dans un des plateaux de la balance, celui où est l’expiation ; si la surcharge de la peine n’était point l’effacement du délit, et n’arrivait pas à ce résultat de retourner la situation, de remplacer la faute du délinquant par la faute de la répression, de faire du coupable la victime et du débiteur le créancier, et de mettre définitivement le droit du côté de celui-là même qui l’avait violé ; si cette peine, compliquée des aggravations successives pour les tentatives d’évasion, ne finissait pas par être une sorte d’attentat du plus fort sur le plus faible, un crime de la société sur l’individu, un crime qui recommençait tous les jours, un crime qui durait dix-neuf ans.