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1247. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

» — Ma foi, non, nous aimons mieux siffler ! […] Et tant qu’à choisir entre les petites et les grosses ficelles, ma foi, je préfère les grosses, les toutes franches : ce sont celles de l’ancien répertoire.

1248. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

Le vent d’impiété qui soufflait avait déraciné sa foi. […] Ce n’est qu’après avoir « goûté dans toute sa plénitude cet éclair de délice, qu’il n’appartient qu’à l’amour de sentir, qu’après avoir connu cette jouissance délicieuse et unique », qu’elle songe à « la foi conjugale violée » et qu’elle meurt.

1249. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

Ce divorce est chose grave assurément, en ce qu’il a suscité l’école et la méthode dites positivistes, qui relèguent les questions de cause, de principe et de fin, parmi les problèmes scientifiquement insolubles, et en font un pur objet d’imagination, de sentiment et de foi peur l’âme humaine. […] Expression de ma foi.

1250. (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »

N’abandonne pas ta chaîne, ne t’élève pas au-dessus, mais restes-y fermement attaché. » Assurément ni Turgot, ni Condorcet, ni Montesquieu, ni Vico, n’eussent accepté une pareille formule de fatalisme dans un siècle où l’on avait une foi si entière à l’influence des idées et à l’action des volontés, et qui a fini par un drame révolutionnaire bien différent de l’espèce d’évolution végétative dont parle Herder ; mais il suffit d’ouvrir tel livre de philosophie historique contemporaine pour se convaincre que les idées de Herder ont fait école parmi les historiens de notre temps. […] Tout y commence par les plus nobles sentiments, les plus saines idées, les plus justes espérances, les plus sages résolutions ; puis les obstacles se multiplient, les dangers de la patrie deviennent de plus en plus menaçants, les passions s’exaltent, la foi naïve se change en une sombre défiance, l’enthousiasme tourne à la fureur ; bref, la révolution en arrive à une de ces crises suprêmes qui commandent les mesures violentes de salut public à des chefs n’ayant plus la conscience nette ni l’entière liberté d’action.

1251. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettres sur l’éducation des filles, par Mme de Maintenon » pp. 105-120

« As-tu gardé la foi au mort (ou à la morte) fidèle dont le lieu de repos est tout près d’ici ?

1252. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Les Chants modernes, par M. Maxime du Camp. Paris, Michel Lévy, in-8°, avec cette épigraphe. « Ni regret du passé, ni peur de l’avenir. » » pp. 3-19

Maxime du Camp, avec moins de fini, se rattache par le côté de Théophile Gautier à l’école de Victor Hugo ; il aime et cultive la description pour elle-même, il la cherche ; un de ses premiers soins a été de visiter cet Orient que le maître n’avait chanté que de loin et sur la foi du rêve.

1253. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Mme Récamier » pp. 303-319

Tous ces hommages d’élite dont elle est environnée en font foi et sont des suffrages.

1254. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers (tome xviie ) » pp. 338-354

Pour moi, et, je pense, pour la plupart des lecteurs, la campagne de France, si louée, était auparavant, et malgré d’intéressants mais incomplets récits, un merveilleux poème écrit plus ou moins dans une langue étrangère que je ne comprenais qu’en gros, à peu près, que j’admirais un peu sur la foi des gens du métier : M. 

1255. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Et c’est cet homme, enchevêtré, il est vrai, par son éducation, par sa naissance, par ses alentours (son Journal en fait foi) et tous ses liens originels de famille, de paroisse, de cléricature, dans l’idée ecclésiastique la plus étroite, c’est cet homme religieux, d’ailleurs, et qui se croit charitable, qui a des pratiques vraiment chrétiennes, qui chaque fois qu’il lui naît un enfant, par exemple, le fait tenir sur les fonts baptismaux « par deux pauvres », c’est lui qui va devenir un persécuteur acharné, subtil, ingénieux, industrieux, impitoyable, de chrétiens plus honnêtes que lui, un tourmenteur du corps et des âmes, et le bourreau du Béarn.

1256. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Elle est certainement la première à souffrir de cette exécution cruelle : « Mais je devais, se dit-elle, ce sacrifice à ma foi outragée, à ma piété. » Cette bonne dame qui chasse de sa maison le docteur, son ami platonique, parce qu’il a déclaré en vouloir au bon Dieu, ressemble fort dans son genre à Sibylle repoussant impitoyablement, pour pareil méfait, le jeune homme qu’elle aime et qui l’adore ; et comme elle aussi, mais plus à temps, par ce parti héroïque elle amène à résipiscence le récalcitrant et elle le convertit.

1257. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis de Belloy »

Ma foi !

1258. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte. »

Tout y naît de soi, tout y est amené naturellement et comme fondu sans dessein dans une composition aisée et enjouée ; l’humanité y est raillée d’un bout à l’autre, sans être offensée jamais ; la foi à la vertu, à la bonté, subsiste au milieu des mécomptes et jusque dans les éclats d’une risée immodérée, toujours innocente : mélange le plus heureusement tempéré que l’on connaisse, comme aussi le plus vivement contrasté, de bon sens et d’imagination, d’expérience et d’hilarité, de maturité et de jeunesse.

1259. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. »

Il professait alors une grande sympathie pour la cause polonaise ; même après les déceptions survenues et jusqu’en 1814, il faisait acte toujours de foi et d’espérance en elle.

1260. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. (Suite et fin.) »

L’opinion prit alors ce caractère énergique qui la rend maîtresse des événements ; et c’est ainsi que le grand mouvement qui a abattu la puissance gigantesque créée par la Révolution, loin de démentir l’esprit primitif de celle-ci et le génie du siècle, n’a fait que déployer le principe fondamental de l’une et de l’autre, sous de plus nobles auspices et dans une direction plus heureuse. » Quand il écrivait ainsi, M. de Senfft était encore libéral, et il avait foi encore en l’avenir des peuples. — Mêlant des idées mystiques et des pensées de l’ordre providentiel à ses observations d’homme politique, il voyait, l’année suivante (1812) et lors de la gigantesque expédition entreprise pour refouler la Russie, il voyait, disait-il, dans « cette réunion monstrueuse » de toutes les puissances de l’Europe entraînées malgré elles dans une sphère d’attraction irrésistible et marchant en contradiction avec leurs propres intérêts à une guerre où elles n’avaient rien tant à redouter que le triomphe, « un caractère d’immoralité et de superbe, qui semblait appeler cette puissance vengeresse nommée par les Grecs du nom de Némésis » et dont le spectre apparaît, par intervalles, dans l’histoire comme le ministre des « jugements divins. » Il lisait après l’événement, dans l’excès même des instruments et des forces déployées, une cause finale providentielle en vue d’un résultat désiré et prévu : car telle grandeur d’élévation, telle profondeur de ruine.

1261. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Lettres d’Eugénie de Guérin, publiées par M. Trébutien. »

mais Eugénie surtout l’a séduit, l’a enlevé, pauvre savant solitaire, comme ces nobles figures idéales, ces apparitions de vierges et de saintes qui se révélaient dans une vision manifeste à leurs fervents serviteurs ; il l’a aimée, il l’a adorée, il a poursuivi avec une passion obstinée et persévérante les moindres vestiges, les moindres reliques qu’elle avait laissées d’elle : il les a arrachées aux jaloux, aux indifférents, aux timides ; il a copié et recopié de sa main religieusement, comme si c’étaient d’antiques manuscrits, ces pages rapides, décousues, envolées au hasard, parfois illisibles, et qui n’étaient pas faites pour l’impression, il les a rendues nettes et claires pour tous : le jour l’a souvent surpris près de sa lampe, appliqué qu’il était à cette tâche de dévouement et de tendresse pour une personne qu’il n’a jamais vue ; et si l’on oublie aujourd’hui son nom, si quand on couronne publiquement sa sainte44, il n’est pas même remercié ni mentionné, il ne s’en étonne pas, il ne s’en plaint pas, car il est de ceux qui croient à l’invisible, et il sait que les meilleurs de cet âge de foi dont il a pénétré les grandeurs mystiques et les ravissements n’ont pas légué leur nom et ont enterré leur peine : heureux d’espérer habiter un jour dans la gloire immense et d’être un des innombrables yeux de cet aigle mystique dont Dante a parlé !

1262. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine »

La foi communique à tout ce qu’ils sentent et ce qu’ils pensent un caractère d’éternité. — La joie de la famille Racine dura peu : « Nous passâmes avant-hier l’après-dînée chez votre sœur.

1263. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

Ma foi non !

1264. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite.) »

Je pense que de faire crier les Hollandais et nous d’en rire est un parti qu’il a fallu toujours prendre, et puisqu’il l’est, il ne faut pas l’abandonner, surtout quand on a quelqu’un comme vous pour les goguenarder ; car, ma foi !

1265. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « GLANES, PÖESIES PAR MADEMOISELLE LOUISE BERTIN. » pp. 307-327

S’il est équitable en même temps que vrai génie, s’il est généreux, il dira à qui il doit le plus, et ce qui lui en semble parmi ceux qui lui auront frayé la route, qui lui auront préparé la langue poétique continue ; et sa parole fera foi.

1266. (1900) L’état actuel de la critique littéraire française (article de La Nouvelle Revue) pp. 349-362

Les sectaires s’en vont, et l’outrance même de leur dogmatisme fait sourire ; la foi dans le critique patenté n’existe plus.

1267. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Le Talmud ajoute que ce fut de la sorte qu’on se comporta envers Jésus, qu’il fut condamné sur la foi de deux témoins qu’on avait apostés, que le crime de « séduction » est, du reste, le seul pour lequel on prépare ainsi les témoins 1101.

1268. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le cardinal de Retz. (Mémoires, édition Champollion.) » pp. 238-254

Nous avons vu de nos jours un homme de vertu pratique, d’intégrité et de foi, un archevêque de Paris comme l’était Retz, sincèrement ému des malheurs et des erreurs du peuple et de la dissension civile, aller droit avec simplicité au danger, ouvrir les bras et donner sa vie pour le bien de tous : et Retz, retiré vers la fin des troubles dans son cloître Notre-Dame, retranché à l’ombre des tours de sa cathédrale, et abrité, comme il disait, sous le chapeau, hésitait, avec toutes ses lumières et ses générosités mondaines, à faire un acte public qui hâtât l’issue et mît fin à la souffrance universelle.

1269. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Les romans de M. Edm. de Goncourt » pp. 158-183

Le frisson même que lui causait le spectacle des choses, l’a fait employer des locutions de début, qui donnent comme un coup de pouce à la phrase, ces « et vraiment » ces « c’était ma foi », ces « ce sont, ce sont » qui marquent la légère griserie de son esprit au moment de rendre une nuance fugace, une sensation délicate.

1270. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Despréaux, avec le plus grand nombre des écrivains de son temps. » pp. 307-333

Bien de beaux esprits se seroient honneur de ce madrigal :         Iris s’est rendue à ma foi ;         Qu’eut-elle fait pour sa défense ?

1271. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre III. Le cerveau chez l’homme »

Vogt s’étonne que certains listes, ne considérant que les différences corporelles, trouvent à peine de quoi faire du genre humain une famille distincte, tandis qu’à considérer les différences morales et intellectuelles ils en feraient volontiers un règne à part ; mais c’est précisément cette antinomie qui doit étonner et faire réfléchir tous ceux qui n’ont pas de parti-pris, et n’ont pas pour leur propre système cette foi aveugle qu’ils reprochent aux autres.

1272. (1876) Du patriotisme littéraire pp. 1-25

le patriotisme littéraire, c’est-à-dire la foi dans la supériorité du génie français, me semble depuis longues années exposée à d’inquiétantes défaillances.

1273. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 16, des pantomimes ou des acteurs qui joüoient sans parler » pp. 265-295

Le poëme de Sidonius Apollinaris, qui a pour titre, Narbonne , et qui est adressé à Consentius citoïen de cette ville-là, fait foi que plusieurs pantomimes joüoient leurs pieces sans prononcer un seul mot. " Sidonius y dit à son ami : lorsqu’après avoir terminé vos affaires vous alliez vous délasser au théatre, tous les comédiens trembloient devant vous.

1274. (1899) Psychologie des titres (article de la Revue des Revues) pp. 595-606

Mais quand le monde antique eut disparu, et quand, avec le moyen âge, s’ouvrit une période d’ardente foi et de mysticisme inquiet, toutes les coutumes anciennes des religions de l’Orient reparurent.

1275. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Seconde partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère de la littérature et des arts » pp. 326-349

Je ne parle point ici de celles qui contiennent les fastes mêmes de notre religion, de celles dont la célébration est la profession de foi de la société chrétienne.

1276. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre III. Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne » pp. 155-182

Pétrarque n’est pas un homme d’action comme Dante ; il n’est pas épique et ne touche pas à la profondeur des vérités éternelles ; il n’est pas une synthèse, il est une foi nouvelle ; il est divinateur, essentiellement lyrique. — L’œuvre latine de l’humaniste Pétrarque est trop peu connue du public cultivé ; son importance historique dépasse pourtant celle du Canzoniere ; d’autre part aussi les poètes pétrarquistes ont fait du tort à leur modèle ; or, il importe de noter ce fait : chez Pétrarque, l’humaniste et le poète ne sont qu’un seul et même homme.

1277. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »

Bien de cette puissance de mélodie, de ce chœur aux cent voix, de ce dithyrambe en action foi marqué dans Eschyle, n’était possible aux rudes essais du théâtre romain.

1278. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVI. »

Il le croit consul, sur la foi de César Auguste, le fondateur ou le restaurateur de tous les temples, qui, dans sa visite du temple de Jupiter Férétrius, dont il releva la ruine amenée par le temps, avait lu ce nom, disait-il, sur la cuirasse de lin formant partie du trophée élevé par le vainqueur : « Je me serais cru presque sacrilège187 », s’écrie l’historien flatteur, « de ne point laisser à Cossus, en preuve de ses glorieuses dépouilles, l’attestation de César, le fondateur du temple même. » De tels souvenirs, un tel langage, suffisent à nous montrer quel prestige de grandeur et de respect public pouvait encore, dans les mœurs romaines, s’attacher au zèle affecté d’Auguste pour effacer une des traces de la violence et de l’incurie destructive reprochées à la guerre civile.

1279. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Sur ma foi ! […] Hier, femme du monde et poussée au théâtre par des succès de salon ; aujourd’hui s’improvisant comédienne et posant sur la scène un pied encore mal assuré, madame Lauters a failli rester aux mains de deux critiques, également compétents, dignes de foi tous les deux, et dont l’un s’efforçait de la hisser au Capitole, tandis que l’autre la poussait malhonnêtement par derrière pour la précipiter de la roche Tarpéienne. […] L’ardeur militante de l’apôtre est produite en lui par un vieux levain de révolte, et, à son insu, le doute pose ce dilemme effrayant à sa foi frémissante : — Combattre l’impie pour ne pas se tourner vers Dieu ! […] Ce n’est pas la foi qui l’enflamme, au contact de cette parenté de son esprit, c’est la voix du sang qui le réveille et le pousse à accomplir, lui aussi, sa tâche de démolisseur ! […] Alexandre Dumas fils qu’à s’incliner, en répondant à M. de Prémaray ce que dit Olivier de Jalin à la baronne d’Ange : — Ma foi vous êtes d’une jolie force !

1280. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion statique »

Il peut ne pas se représenter explicitement cette causalité naturelle ; il n’a aucun intérêt à le faire, n’étant ni physicien ni philosophe ; mais il a foi en elle et il la prend pour support de son activité. […] C’est dire que les dieux de l’antiquité pouvaient naître, mourir, se transformer au gré des hommes et des circonstances, et que la foi du paganisme était d’une complaisance sans bornes. […] Chaque Romain avait un genius attaché à sa personne ; mais il ne croyait si fermement à son génie que parce que chacun des autres Romains avait le sien et parce que sa foi, personnelle sur ce point, lui était garantie par une foi universelle. […] Les dieux de la civilisation païenne se distinguent en effet des entités plus anciennes, elfes, gnomes, esprits, dont ne se détacha jamais la foi populaire.

1281. (1898) La cité antique

En Grèce aussi, chaquegens avait son chef ; les inscriptions en font foi, et elles nous montrent que ce chef portait assez généralement le titre d’archonte298. […] Les hymnes des Védas en font foi pour la branche qui a donné naissance aux Hindous ; les vieilles croyances et le vieux droit privé l’attestent pour ceux qui sont devenus les Grecs et les Romains. […] Le mot religion ne signifiait pas ce qu’il signifie pour nous ; sous ce mot, nous entendons un corps de dogmes, une doctrine sur Dieu, un symbole de foi sur les mystères qui sont en nous et autour de nous ; ce même mot, chez les anciens, signifiait rites, cérémonies, actes de culte extérieur. […] Elle ne se discute pas, elle s’impose ; elle est une œuvre d’autorité ; les hommes lui obéissent parce qu’ils ont foi en elle. […] En elle il trouvait son bien, sa sécurité, son droit, sa foi, son dieu.

1282. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Cette nouvelle profession de foi a paru samedi dernier sous une signature qui m’était absolument inconnue. […] Et il comptera demain un des premiers parmi ces artistes qui ne peuvent tarder à venir et qui, philosophes ou critiques, romanciers ou poètes, réalistes ou fantaisistes, se seront résolument dégagés des religions mortes, des scolastiques vaines, des naïvetés subjectives, pour adopter comme base solide de leur foi et méthode sure de leur travail, cette unique certitude moderne, la Scientifisme… L’on voudra sans doute me pardonner puisque les sarcasmes et les insultes et les négations n’ont pas été tus) de m’être attardé sur les deux Etudes de Gaston Moreilheon et Georges Bonnamour. […] Maintenant, avant d’évoquer le groupe de Poètes d’âme aussi intrépide et d’une solidarité de pensée non-pareille, qui sans cesse accrus de 88 à 93, aux « Ecrits pour l’Art », apportèrent passionnément à la Poésie scientifique leur neuve volonté, leur talent et leur foi,-nous dirons encore de « la Revue Indépendante » quels étaient ses Jeudis, en l’étroite salle de Rédaction aménagée à l’arrière de la Librairie Savine, rue des Pyramides. […] La vraie, la seule vie, oui, existe là : pouvoir être, tâcher d’être, avec d’autres qui sont ou veulent, et se sentir amis de loin, dans cette amitié que crée la même foi qui vraiment soulève les montagnes, mais surtout annule les distances, à se sentir tous proches d’une réelle et constante présence. […] Ayons foi, vous le vaillant et le sincère, et nous tous avec vous, qui nous situons volontairement dans l’Avenir, En haine du déplorable présent. » (Mai, 1890.)

1283. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Ma foi, tant pis ! […] Dès le premier moment, il est chrétien avec fanatisme, et l’on sent qu’il ira jusqu’au bout de sa foi. […] Non ; acte de foi conjugale. » Je vous donne seulement l’essentiel des propos abondants et ingénieux de M.  […] ma foi tant pis ! […] La foi à la Némésis est un sentiment religieux, une façon de concevoir la Providence.

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