La mélodie veut une conclusion ; c’est un ensemble où tous les effets concourent à un effet général. […] De même qu’un dessinateur peut être coloriste par les grandes masses, de même un coloriste peut être dessinateur par une logique complète de l’ensemble des lignes ; mais l’une de ces qualités absorbe toujours le détail de l’autre. […] Dès qu’ils eurent devisé ensemble quelque peu, ils se tournèrent vers moi avec un geste de salut, ce qui fit sourire mon guide. […] L’ensemble est si beau, que je n’en ai pas le courage. […] Les vaches sont belles et bien peintes, l’ensemble du tableau a un bon aspect ; mais je ne crois pas que ces arbres soient assez vigoureux pour supporter un pareil ciel.
Son amour pour la comtesse d’Albany et sa passion pour les vers s’étaient développés ensemble ; séparé de son amie, il sentait sa troisième passion, celle des chevaux, reprendre invinciblement le dessus et triompher de la poésie. […] Je ne suis pas trop sûr cependant, dans mon âme et conscience, que toutes ces interruptions n’aient bien eu leur influence sur l’ensemble du poème et qu’il n’ait l’air un peu décousu. […] Ce malheur troubla plus que je ne saurais le dire le reste du temps déjà si court que nous passâmes ensemble ; et, à mesure que le terme approchait, cette nouvelle séparation me paraissait bien plus amère et plus horrible. […] Il s’y joignit encore une autre fête fort belle aussi dans son genre, l’illumination de la ville entière, comme elle a lieu, tous les deux ans, pour la fête de saint Ranieri ; ces deux fêtes furent alors célébrées ensemble, à l’occasion du voyage que le roi et la reine de Naples firent en Toscane pour y visiter le grand-duc Léopold, beau-frère de ce roi. […] Vers le milieu de décembre, époque à laquelle nous partîmes ensemble pour Paris, je me trouvai avoir versifié l’Agis, la Sophonisbe et la Myrrha, développé les deux Brutus et composé la première de mes Satires.
Il faudra que l’ensemble du poème se lie intimement au caractère spécial de la musique, qu’on sente que l’un « est enfant de l’autre » ; et le style devra être moulé sur celui de l’original. […] Non, ce qui imprime à l’ensemble une sorte d’unité, c’est l’uniformité ; car les ressemblances qu’offre la diction avec les vers classiques, romantiques, parnassiens, et autres, ne sont que toutes superficielles. […] De cet ensemble de circonstances fâcheuses, il résulte un état désastreux des esprits. […] On voit que ce motif offre une partie ascendante et une partie descendante, qui ne se présentent pas toujours ensemble. […] L’ensemble a de la vigueur et les voix sont bien pondérées.
Les lignes gracieuses de l’antique édifice s’harmoniseront pour un effet d’ensemble. […] Si variés que soient les aspects du décor, si nombreuse que soit la figuration, l’ensemble se laisse facilement saisir. […] Selon les graves paroles de l’historien romain, nous avons donné un mémorable exemple de patience et nous avons connu tout ensemble ce qu’il y a d’extrême dans l’anarchie comme dans la servitude. […] Préparons ensemble la revanche de notre race, nécessaire à la paix comme à la beauté du monde ! […] Le Maître a voulu qu’il fût harmonieusement relié à l’ensemble.
Décidément nous pouvons les laisser ensemble. […] Le fait négatif fondamental concernant l’époque victorienne semble bien résider dans une acceptation passionnée des données premières, dans le refus et l’incapacité tout ensemble de les critiquer. […] Il n’opère qu’avec des corps simples qui valent tout ensemble par leur volume et par leur compression. […] À ce soin le portrait de Claude Lothaire — véritable sujet des Profondeurs de la mer — doit tout ensemble sa ductilité et son extrême valeur représentative. […] Car Proust est tout ensemble le plus objectif et le plus personnel des écrivains… Il a greffe le moelleux et non moins l’exacerbation de l’expérience sur l’infatigable esprit d’inquisition de la jeunesse.
Vous ne m’avez encore rien dit. » Ils renouèrent en quelques mots : « Avec un aristocrate comme vous, ajouta Mirabeau, je m’entendrai toujours facilement. » Au premier dîner qu’ils firent ensemble, tête à tête, Mirabeau débuta en disant : « Vous êtes bien mécontent de moi, n’est-ce pas ? […] Non pas que, dans sa vie besogneuse depuis sa sortie de Vincennes jusqu’à son entrée aux États généraux, Mirabeau, pour subvenir à ses besoins de tout genre, intellectuels et autres, n’ait eu souvent recours à des expédients dont on aimerait mieux que la fortune l’eût affranchi ; mais, en mainte circonstance notable, manquant de tout, lui homme de puissance et de travail, qui ne pouvait se passer à chaque instant de bien des instruments à son usage, lui qui était naturellement de grande et forte vie (comme disait son père), manquant même d’un écu, réduit à mettre jusqu’à ses habits habillés et ses dentelles en gage, il avait résisté à rien écrire qui ne fût dans sa ligne et dans sa visée politique, à prendre du moins les choses dans leur ensemble. […] Le mémoire du 15 octobre fut remis par le comte de La Marck à Monsieur (depuis Louis XVIII), dans l’espérance qu’il en parlerait à la reine : « Vous vous trompez, dit Monsieur au comte de La Marck, en croyant qu’il soit au pouvoir de la reine de déterminer le roi dans une question aussi grave. » Et insistant sur la faiblesse et l’indécision du roi, qui était au-delà de tout ce qu’on pouvait dire : « Pour vous faire une idée de son caractère, poursuivit Monsieur, imaginez des boules d’ivoire huilées, que vous vous efforceriez vainement de retenir ensemble. » C’est alors que Mirabeau tenta sincèrement de se rapprocher de La Fayette, qui, depuis les journées d’Octobre et par suite de la présence du roi à Paris, était le dictateur véritable. […] Ici, en dégageant les relations de Mirabeau avec La Fayette de tout ce qui est secondaire et trop personnel et de quelques mauvaises paroles, en ne les prenant que dans leur ensemble et leur but, et dans leur véritable esprit, il nous est impossible, et nous croyons qu’il sera impossible à tout lecteur impartial, de ne pas arriver à un résultat des plus fâcheux pour l’illustre général et pour sa renommée historique définitive.
L’arabesque est incommensurable ; il a une puissance inouïe d’extension et d’agrandissement ; il emplit des horizons et il en ouvre d’autres ; il intercepte les fonds lumineux par d’innombrables entrecroisements, et, si vous mêlez à ce branchage la figure humaine, l’ensemble est vertigineux ; c’est un saisissement. […] Une force démesurée, un charme exquis, la férocité épique, la pitié, la faculté créatrice, la gaieté, cette haute gaieté inintelligible aux entendements étroits, le sarcasme, le puissant coup de fouet aux méchants, la grandeur sidérale, la ténuité microscopique, une poésie illimitée qui a un zénith et un nadir, l’ensemble vaste, le détail profond, rien ne manque à cet esprit. […] À la seule condition qu’un certain équilibre latent soit maintenu et qu’une certaine proportion mystérieuse soit conservée, la plus prodigieuse complication, soit dans le style, soit dans l’ensemble, peut être simplicité. […] on doit faire un peu attention aux autres, un seul n’a pas droit à tout, la virilité toujours, l’inspiration partout, autant de métaphores que la prairie, autant d’antithèses que le chêne, autant de contrastes et de profondeurs que l’univers, sans cesse la génération, l’éclosion, l’hymen, l’enfantement, l’ensemble vaste, le détail exquis et robuste, la communication vivante, la fécondation, la plénitude, la production, c’est trop ; cela viole le droit des neutres.
Hors barrières Un jeudi en province Les horloges de la ville de *** viennent de sonner trois heures — sans ensemble, les unes après les autres, à l’instar de ces gardes nationaux novices qui dépose arme ! […] — Si je vous présente à mon tour quelques types, c’est que leur individualité se détache vivement de la trivialité de l’ensemble. […] … Ne dites à personne qui je suis… » ……………………………………………………………………… Depuis, le petit vieux et moi nous avons passé bien des soirées ensemble ; et je vous redirai peut-être un jour les révélations curieuses qu’il me faisait, quand nous allions, le jeudi, entendre la musique sur les Allées Neuves. […] Je les regardai de tous mes yeux : ils causèrent ensemble pendant près d’un quart d’heure, avec une singulière volubilité ; puis la vieille disparut à l’angle d’une rue mal famée, — et mon compagnon me revint, guilleret, ricanant, sautillant presque.
Si c’était le lieu, dans une critique d’ensemble, de nous attacher à des vices ou à des débilités de traduction, nous en aurions signalé plusieurs en évoquant le texte des notes de M. […] Amené, nous dit l’introduction, par l’ensemble de ses travaux sur la Gaule romaine, à s’occuper d’Attila et de son irruption au midi du Rhin, en 451, l’historien s’est arrêté avec une curiosité indicible devant l’étrange et terrible figure du roi des Huns, et il a eu la prétention de le contempler dans sa réalité, et en dehors de toute fantasmagorie et de tout mirage. […] Homme-châtiment et excès tout ensemble, dont l’immoralité épouvantable va faire payer au monde une autre et non moins épouvantable immoralité, il fait penser que Dieu guérit les vices des nations en les écrasant sous des vices semblables, comme on guérit de la blessure du scorpion en l’écrasant sur sa morsure ! […] Amédée Thierry qu’avec les yeux d’une Académie des inscriptions, il est certain que l’ensemble de ces travaux est imposant et que l’aperçu n’y manque pas, à ses risques et périls, il est vrai, car ce n’est pas tout que de voir en histoire, il faut voir juste.
Ciselé comme la plus belle coupe ou le plus fouillé des manches de poignard de Benvenuto Cellini, l’ensemble du poème a, malgré la vigueur de burin qui le distingue, quelque chose d’exigu et de maigre sur cette mince feuille de cuivre de quinze cents vers. […] Dès le début, le poète de L’Enfer, malgré la beauté de pose de ses strophes et leur roulement sombre, entremêle à l’ensemble pathétique et noir de ses tableaux des touches vulgaires en apparence, qu’on nous permette le mot : des clairs de vulgarité (Ébahis se frottent les yeux ! […] Les autres pièces du recueil, celles qui paraissent moins un défi à la langue, défiée, mais comme une maîtresse qu’on adore et qu’on veut voir triompher, l’Ave Maria, si beau même après celui de lord Byron, la Petite ode aux petits oiseaux, Le Grand théâtre, la Musique, les Saisons en quatre chants, Pygmalion, les Trois crimes, Le Bain, etc., etc., moins longues sans doute, mais longues encore, sont d’une jointure d’ensemble qui ne permet d’en rien détacher. […] En effet, citer quelques vers trisyllabiques détachés et enlevés d’un ensemble étendu n’est donner un exemple satisfaisant ni de la difficulté surmontée ni de l’effet produit sur l’imagination par ces vers trisyllabiques se succédant, se balançant, courant et tombant les uns sur les autres, comme ces petites vagues qui sont la houle et puis toute la mer, et qui, quand on en tient dans le creux de sa main ce qu’on en peut prendre, ne donnent guère certes la moindre idée du bleu et du grand Océan dans lequel on vient de les puiser.
Rodenbach d’avoir précisé en moi un sentiment que je possédais obscurément sans pouvoir le formuler, et de me fournir l’occasion d’une critique d’ensemble, en publiant ce suggestif volume : Les Vies encloses. […] Tout être vivant qui, plongé dans un milieu d’action et de passion, de haines et de sympathies, de lutte et de liberté, de mille et mille liens entremêlés, d’hommes et de femmes, dans un ensemble de toutes les vies, de toutes les natures, de toutes les jouissances, ne s’élance pas d’un libre instinct dans ce riche univers, pour y satisfaire sa soif infinie du plaisir et lui demander sa part de tout ce qu’il recèle de saveur et de sens, ne sera jamais qu’un rameau desséché sur l’arbre de la grande vie : sans parfum, sans éclat, sans fruit et sans couleur, sans force créatrice. […] Je ne puis donc chercher à nier l’objection dans son ensemble, et au contraire je l’accepte comme correctif à l’endroit de ma thèse, un peu trop outrancière et trop étroite peut-être, contrairement à mon intention ; mais ce que je ne puis concéder, c’est que cette période d’abstinence puisse être étendue à toute la vie, ou même à un trop long fragment de la vie. […] Harmoniser la vie intérieure et la vie extérieure, pénétrer les rapports de l’ensemble et du « soi », tel doit être notre devoir, si nous voulons parvenir à un état vraiment digne d’être vécu.
Ses appréciations éparses sur Victor Hugo se résument, se composent en un jugement d’ensemble équilibré, pondéré, non moins attentif aux mérites qu’aux défauts, aux splendeurs qu’aux ombres. […] Mais si ce qu’ils ornent ainsi était la naïveté et l’ingénuité pure, ils le gâteraient en y mêlant leur science ; on ne fond pas ensemble deux natures contradictoires. […] Mais, encore une fois, elle ne peut légitimement se poser que pour l’ensemble, et il s’agit de savoir si l’ensemble n’a pas gagné en équilibre ce que bien des détails (dont l’impression à l’exécution est passagère) ont pu perdre en saveur. […] Par son origine, par l’ensemble des sources d’inspiration qu’elle réunissait, des formes constructives qu’elle combinait, elle n’était guère moins italienne et française que germanique. […] Nous vivions quotidiennement ensemble.
Ils se trouvaient ensemble dans les résidences royales, participaient souvent aux mêmes fêtes, aux mêmes spectacles ; ils assistaient à de communs repas : « Molière, dit Palaprat, vivait dans une étroite familiarité avec les Italiens, parce qu’ils étaient bons acteurs et fort honnêtes gens. » On s’explique parfaitement l’influence qu’un de ces théâtres eut sur l’autre. Si l’on a bien dans la mémoire l’ensemble des œuvres du comique français, on discerne sans peine l’élément important que lui a transmis la double veine, littéraire et populaire, de l’art italien ; élément important, non par le fonds des idées satiriques et morales, mais par l’abondance des moyens d’expression ; élément en quelque sorte matériel, artificiel, mis à la disposition du grand ouvrier.
C’est l’ensemble des idées et des images, en quelque sorte la tournure d’esprit d’un auteur qui finissent par être assimilés : et c’est la combinaison de ces éléments digérés qui développe l’originalité personnelle. […] Il y a donc, il doit donc y avoir une doctrine, un ensemble de conseils, une démonstration pratique, un enseignement positif de l’art d’écrire.
Prise dans son ensemble, bien entendu, la littérature qui ne grandit pas s’amoindrit ; et la nôtre, depuis la mort de Chateaubriand, de Ballanche, de Balzac, de Stendhal-Beyle, depuis des vieillesses plus tristes que la mort même, et dont nous ne nommerons pas les titulaires, puisqu’ils vivent encore, la nôtre a trop rappelé sans interruption ce que devint la littérature anglaise après la resplendissante époque des Byron, des Burns, des Coleridge, des Crabbe, des Sheridan, des Shelley et des Walter Scott. […] … Dans de telles circonstances, qui sont les circonstances présentes, les grandes ou fortes œuvres tarissent et les petits livres abondent, les petits livres qui sont aux œuvres dignes de ce nom ce que le tableau de genre est aux grandes toiles ; les petits livres qui ne demandent que des facultés secondaires et qui dispensent de tout ce qui est difficile : la profondeur dans l’inspiration, la combinaison, l’ordre, la distribution de la lumière dans le fourmillement des détails, l’étoffe de l’ensemble enfin ; les petits livres dont ce brillant dandy, Mirabeau manqué dans l’intrigue, lord Bolingbroke, disait, avec sa fatuité épigrammatique, « qu’au moins ils avaient le mérite d’être bientôt lus ».
Comment les deux jeunes chevaliers thébains Arcite et Palémon s’éprennent ensemble de la belle Émilie, et comment Arcite, vainqueur dans le tournoi, tombe et meurt de sa chute en léguant Émilie à son rival ; comment le beau chevalier troyen Troïle gagne la faveur de Cressida, et comment Cressida l’abandonne pour Diomède, voilà encore des romans en vers et des romans d’amour. […] — Ils se lissaient les plumes et les faisaient bien brillantes ; Ils dansaient et sautaient sur les brins d’herbe, Et toujours deux à deux, ensemble, Comme s’ils s’étaient choisis pour l’année, En février, le jour de saint Valentin. […] L’huissier raillé par le moine lui rend son panier par l’anse209. « Tu te vantes de connaître l’enfer, ce n’est pas étonnant : moines et diables sont toujours ensemble. […] Pesez ce mot, l’ensemble ; selon qu’on y songe ou non, on entre dans la maturité, ou l’on reste dans l’enfance. […] Ainsi juge l’abbé de Saint-Alban, qui, lui ayant fait traduire en vers une légende, paye cent shillings le tout ensemble, les vers, l’écriture et les enluminures, et met sur le même pied ces trois ouvrages : en effet, il ne faut guère plus de pensée dans l’un que dans l’autre.
. — Des hommes si fort épris des idées ne pouvaient manquer d’aimer les plus belles de toutes, les idées d’ensemble. […] A cent pas de l’enceinte sacrée qui l’entoure, on saisit la direction et l’accord de ses principales lignes. — D’ailleurs, elles sont si simples qu’il suffît d’un regard pour en comprendre l’ensemble. […] C’est dans la première moitié du viie siècle qu’elles apparaissent toutes deux ensemble. […] Voilà comment l’âge qui a produit le vaste ensemble de la poésie lyrique a produit du même coup l’ensemble non moins vaste de l’orchestrique. […] J’ai de la toile à voile et mon cousin Jean a des cordages : nous nous mettrons ensemble. — Qui est-ce qui commandera ?
Le sentiment unique, qui avait tout laissé désert en s’enfuyant, se retrouve successivement en beaucoup d’autres sentiments dont chacun est moindre, mais dont l’ensemble anime et reflète à un point de vue vrai la création. […] Heureux le poëte lyrique, le frère harmonieux des Coleridge et des Wordsworth, qui peut à temps, et mieux qu’eux, se ménager une œuvre d’ensemble ; une œuvre (s’il est possible) qu’une lente perfection accomplisse ; où ne sera pas plus de génie assurément que dans ces feuilles sibyllines éparses, âme sacrée du poëte, mais une œuvre plus commode à comprendre et à saisir des générations survenantes ; — espèce d’urne portative que la Caravane humaine, en ses marches forcées, ne laisse pas derrière, et dans laquelle elle conserve à jamais une gloire ! […] C’est à lui, doué plus qu’aucun du don divin, de savoir et de vouloir enclore dans la forme durable ces grandes idées dégagées, de faire qu’elles vivent aux yeux, et qu’elles se terminent par des contours, et qu’elles se composent dans des ensembles qu’avoue l’éternelle Beauté. […] Quant au vicaire (curate), il est admirable et touchant de vérité naïve : sa science dans les classiques grecs ; sa pauvreté, la maladie de sa femme ; ses quatre filles si belles et si pieuses, ses cinq fils qui s’affligent avec lui ; ce mémoire de marchand, entre deux feuillets, qui le vient troubler au milieu du livre grec qu’il commentait dans l’oubli de ses maux ; sa joie simple, triomphante, un matin qu’il a lu au réveil et qu’il annonce à sa famille qu’une société littéraire (il le tient de bonne source) se fonde enfin, pour publier les livres des auteurs pauvres ; toutes ces petites scènes successives composent un ensemble fini qui ne peut être que de Wilkie ou de Crabbe. […] S’il y perd quelque chose en confection, en fini, il y gagne en aisance, en largeur d’ensemble, et le petit détail, même quand il s’y livre, n’a jamais chez lui le prenez-y garde de la miniature.
Et puis une autre raison encore me fait aimer et respecter Victor Hugo : nous avons presque commencé ensemble cette longue traversée de la vie, où le hasard, qui est Dieu aussi, fait embarquer à la même date, sur la même nef, dans les mêmes circonstances et sur la même mer, ces passagers plus ou moins mémorables qu’on appelle des contemporains. Nous avons navigué quarante ans ensemble à travers calme et tempêtes, orages et bonaces, vents contraires, variables, alizés, pour atteindre ce même bord de ce même autre monde que nous sommes près d’atteindre tous les deux. […] Quand on a navigué ainsi ensemble un certain nombre d’années, on arrive à s’aimer par similitude de destinées, par sympathie de spectacles et de misères, par conformité de lieux, de temps, de cohabitation morale dans un même navire, voguant vers un rivage inconnu. […] « Dans la mêlée encor jetons ensemble un gage. […] ” « La trompette, sept fois sonnant dans les nuées, « Poussera jusqu’à lui, pâles, exténuées, « Les races à grands flots se heurtant dans la nuit ; « Jésus appellera sa mère virginale ; « Et la porte céleste, et la porte infernale, « S’ouvriront ensemble avec bruit !
ce qui va souvent ensemble. […] J’écris ceci à la chambrette, cette chambrette tant aimée où nous avons tant causé ensemble, rien que nous deux. […] — Nous allâmes ensemble à Saint-Sulpice à la messe, à une heure. […] mon Dieu, ceci me rappelle que nous étions ensemble à pareil jour l’an dernier ; que j’avais un frère, un ami que je ne puis plus ni voir ni entendre. […] Ce n’est pas une forme de l’art, c’est une émanation de la vie qui monte à l’âme et qui l’enivre de charme et de sainteté, d’un charme et d’une sainteté tellement fondus ensemble qu’on ne peut pas discerner ce qui est amour divin de ce qui serait amour terrestre, ce qui serait délire de ce qui est édification, et qu’en fermant un moment le livre pour le rouvrir bientôt après à une autre note, on ne peut en détacher ni son cœur ni son imagination : oui, voilà ce style !
Supposez que Pierre et Paul, l’un et l’autre de taille normale, causent ensemble. […] Mais nous aurions aussi bien pu faire entrer en ligne de compte l’accélération qui détermine le changement de sens, et considérer alors le voyage du boulet, dans son ensemble, comme un mouvement varié. […] Mais nous pouvons aussi bien attribuer aux systèmes S et S′ les dimensions que nous voudrons, et un mouvement quelconque de translation : si nous maintenons notre hypothèse, à savoir que chacun des deux est et reste un système, c’est-à-dire un ensemble de points astreints à conserver invariablement les mêmes positions les uns par rapport aux autres, et si nous convenons de n’envisager que des translations 59, il est évident que nous pourrons les traiter comme s’ils étaient deux points matériels, et que l’accélération sera réciproque. […] La loi d’inertie de Galilée nous enseigne que ce point est en mouvement rectiligne et uniforme : à cet état de mouvement correspond, dans l’Espace-Temps, une ligne d’Univers formée par l’ensemble des événements qui représentent les diverses positions successives de ce mobile dans son état de mouvement uniforme, positions qu’on peut repérer dans un système quelconque. […] Mais le physicien ne peut pas les adopter, tous ensemble, pour système de référence : il choisit nécessairement l’un d’eux, les prenant tour à tour.
Elles étaient ensemble à la campagne avec plusieurs gentilshommes du voisinage, et entre autres l’aspirant en question. […] Je crois les voir errants ensemble dans des bocages plus verts et plus frais que ceux qui me prêtent leur ombre, éclairés par un soleil plus brillant que celui qui m’éclaire, et leur sort me semble plus digne d’envie, à mesure que le mien est plus misérable. […] J’avais ménagé de chaque côté un petit sentier, le long duquel nous pouvions nous promener et converser ensemble sans nous voir et sans trop nous approcher. […] Je m’assis moi-même auprès d’elle, et, dans l’obscurité la plus profonde, nous eûmes ensemble notre dernier entretien. […] Ils s’acheminèrent ensemble vers la porte du jardin.
J’entendis, quand j’étais jeune, les chansons des voyages polaires ; je fus bercé au souvenir des glaces flottantes, des mers brumeuses semblables à du lait, des îles peuplées d’oiseaux qui chantent à leurs heures et qui, prenant leur volée tous ensemble, obscurcissent le ciel. […] Ils vivaient ensemble sur la barque, le plus souvent retirée dans une anse du Lédano ; ils naviguaient à leur plaisir et quand la fantaisie leur en prenait. […] On vivait ensemble, on s’animait, on participait aux mêmes croyances. […] Elle prit ma mère, alors enfant, par la main, et elles firent ensemble un voyage de deux lieues, sous un soleil ardent. […] Nous ne pouvions jouer ensemble ; ils m’appelaient mademoiselle ; il n’y avait taquinerie qu’ils ne me fissent.
Mais c’est un biographe du premier siècle, un artiste divin qui, indépendamment des renseignements qu’il a puisés aux sources plus anciennes, nous montre le caractère du fondateur avec un bonheur de trait, une inspiration d’ensemble, un relief que n’ont pas les deux autres synoptiques. […] Faut-il pour cela renoncer à toute la couleur des récits et se borner à l’énoncé des faits d’ensemble ? […] Il faut qu’un sentiment profond embrasse l’ensemble et en fasse l’unité. […] Supposons qu’en restaurant la Minerve de Phidias selon les textes, on produisît un ensemble sec, heurté, artificiel ; que faudrait-il en conclure ? Une seule chose : c’est que les textes ont besoin de l’interprétation du goût, qu’il faut les solliciter doucement jusqu’à ce qu’ils arrivent à se rapprocher et à fournir un ensemble où toutes les données soient heureusement fondues.
Leur science n’a donc pu se constituer et se développer qu’à cette condition : laisser au début tout un ensemble de questions non résolues et abandonnées aux discussions des philosophes. […] Ainsi donc partout et toujours les sciences particulières ayant un objet spécial, ne se constituent qu’en laissant à leur début un ensemble de questions non résolues. […] Il y aura encore là une source éternelle de discussions et de recherches : et comme elles s’étendront à tout l’ensemble des connaissances humaines, à toutes les sciences nées ou à naître, la philosophie restera universelle. […] Ajoutez toutes les grandes vues d’ensemble que nous ne pouvons pressentir, tout ce que nous révéleront des sciences encore à naître : pense-t-on qu’alors la matière manquera aux esprits philosophiques, c’est-à-dire préoccupés du général. […] L’ensemble des connaissances humaines ressemble ainsi à un grand fleuve coulant à pleins bords, sous un ciel resplendissant de lumière, mais dont on ignore la source et l’embouchure, qui naît et meurt dans les nuages.
Par ce mot de moi, on désigne tout ensemble la partie inconsciente et la partie consciente de la personnalité ; on donne souvent le nom de moi au caractère, dont les profondeurs échappent à la conscience. […] Ce hasard apparent est un ensemble de petites conditions qui ont nécessité le vouloir en tel sens plutôt qu’en tel autre, en vertu de son équilibre instable. […] D’autres partisans du libre arbitre, qui se prétendent en même temps adversaires de la liberté d’indifférence, accordent que la volonté suit toujours l’ensemble des impulsions actuelles les plus fortes, mais ajoutent qu’elle contribue elle-même à la force de ces impulsions par l’attention qu’elle leur accorde ou leur refuse. […] Le principe de causalité ne consiste pas, comme on se l’imagine, à dire simplement que les mêmes causes produisent les mêmes effets, mais à dire qu’un effet quelconque, fût-il unique au monde et sui generis, sans rien d’identique auparavant, sans rien d’identique après, est lié à un ensemble de raisons ou de causes qui le détermine tel qu’il est présentement. […] La liberté, terme du développement volontaire, est ainsi la motivation par excellence, la motivation complète, s’étendant aussi loin qu’il est possible, embrassant dans la pleine lumière un ensemble de fins aussi vaste qu’il est possible, pour les ramener à l’unité du moi.
A mes yeux, il n’est point d’honneur plus grand pour une intelligence humaine que de saisir et d’embrasser l’ensemble de vérités qui constituent les lois des nombres et des mondes. […] A ceux dont la pensée, subtile et ferme tout ensemble, saisit une fois et ne lâche plus ces séries et ces enchaînements de vérités immuables, un juste respect est dû. — Que s’ils joignaient à la possession de ces hautes vérités mathématiques le sentiment et la science de la nature vivante, la conception et l’étude de cet ordre animé, universel, de cette fermentation et de cette végétation créatrice et continue où fourmille et s’élabore la vie, et qui, tout près de nous et quand la loi des cieux au loin est connue, recèle encore tant de mystères, ils seraient des savants plus complets peut-être qu’il ne s’en est vu jusqu’ici, quelque chose, j’imagine, comme un Newton joint à un Jussieu, à un Cuvier, à un Gœthe tout à fait naturaliste et non plus seulement amateur, à un Geoffroy Saint-Hilaire plus débrouillé que le nôtre et plus éclairci. — Que s’ils y ajoutaient encore, avec l’instinct et l’intelligence des hautes origines historiques, du génie des races et des langues, le sentiment littéraire et poétique dans toute sa sève et sa première fleur, le goût et la connaissance directe des puissantes œuvres de l’imagination humaine primitive, la lecture d’Homère ou des grands poèmes indiens (je montre exprès toutes les cimes), que leur manquerait-il enfin ? […] Ses articles sur Galilée, comme ceux qu’il a donnés. sur Newton, forment tout un ensemble qui offre bien de l’instruction et de l’intérêt, et ils laissent peu à désirer au point de vue de l’exposé et de la netteté de l’analyse.
Quel exemple de cet esprit impliable, dans chaque détail comme dans l’ensemble, le parti populaire aussi n’a-t-il pas donné ? […] Ce qu’ils ont fait pour faire triompher leur parti, a perdu leur réputation individuelle ; ceux mêmes qui les applaudissaient, lorsqu’ils croyaient être préservés par eux de quelques dangers, veulent l’honneur de les juger, lorsque le péril est passé ; la vertu est tellement l’idée primitive de tous les hommes, que les complices sont aussi sévères que les juges, lorsque la solidarité n’existe plus ; et les vaincus et les vainqueurs sont réconciliés ensemble quand les uns renoncent à leur absurde cause, et les autres à leurs coupables chefs. […] Je le répète, en examinant tous les effets du fanatisme, on acquiert la démonstration, que c’est le seul sentiment qui puisse réunir ensemble des actions coupables et une âme honnête ; de ce contraste doit naître le plus effroyable supplice dont l’imagination puisse se faire l’idée : les malheurs qui sont causés par le caractère, ont leur remède en lui-même ; il y a, jusques dans l’homme profondément criminel, une sorte d’accord qui seul peut faire qu’il existe, et reste lui-même ; les sentiments qui l’ont conduit au crime lui en dérobent l’horreur ; il supporte le mépris par le même mouvement qui l’a porté à le mériter.
Les mots faculté, capacité, pouvoir, qui ont joué un si grand rôle en psychologie, ne sont, comme on le verra, que des noms commodes au moyen desquels nous mettons ensemble, dans un compartiment distinct, tous les faits d’une espèce distincte ; ces noms désignent un caractère commun aux faits qu’on a logés sous la même étiquette ; ils ne désignent pas une essence mystérieuse et profonde, qui dure et se cache sous le flux des faits passagers. […] En cela consiste la principale difficulté de l’analyse. — Pour ce qui est des pures idées et de leur rapport avec les noms, le principal secours a été fourni par les noms de nombre et, en général, par les notations de l’arithmétique et de l’algèbre ; on a pu ainsi retrouver grande vérité devinée par Condillac et qui depuis cent ans demeurait abattue, ensevelie et comme morte, faute de preuves suffisantes. — Pour ce qui est des images, de leur effacement, de leur renaissance, de leurs réducteurs antagonistes, le grossissement requis s’est rencontré dans les cas singuliers et extrêmes observés par les physiologistes et par les médecins, dans les rêves, dans le somnambulisme et l’hypnotisme, dans les illusions et les hallucinations maladives. — Pour ce qui est des sensations, les spécimens significatifs ont été donnés par les, sensations de la vue et surtout par celles de l’ouïe ; grâce à ces documents et grâce aux récentes découvertes des physiciens et des physiologistes, on a pu construire ou esquisser toute la théorie des sensations élémentaires, avancer au-delà des bornes ordinaires jusqu’aux limites du monde moral, indiquer les fonctions des principales parties de l’encéphale, concevoir la liaison des changements moléculaires nerveux et de la pensée. — D’autres cas anormaux, empruntés également aux aliénistes et aux physiologistes, ont permis d’expliquer le procédé général d’illusion, et de rectification dont les stades successifs constituent nos diverses sortes de connaissances. — Cela fait, pour comprendre la connaissance que nous avons des corps et de nous-mêmes, on a trouvé des indications précieuses dans les analyses profondes et serrées de Bain, Herbert Spencer et Stuart Mill, dans les illusions des amputés, dans toutes les illusions des sens, dans l’éducation de l’œil chez les aveugles-nés auxquels une opération rend la vue, dans les altérations singulières auxquelles, pendant le sommeil, l’hypnotisme et la folie, est sujette l’idée du moi. — On a pu alors entrer dans l’examen des idées et des propositions générales qui composent les sciences proprement dites, profiter des fines et exactes recherches de Stuart Mill sur l’induction, établir contre Kant et Stuart Mill une théorie nouvelle des propositions nécessaires, étudier sur une série d’exemples ce qu’on nomme la raison explicative d’une loi, et aboutir à des vues d’ensemble sur la science et la nature, en s’arrêtant devant le problème métaphysique qui est le premier et le dernier de tous. […] Toute science aboutit à des vues d’ensemble, hasardeuses, si l’on veut, mais que pourtant on aurait tort de se refuser, car elles sont le couronnement du reste, et c’est pour monter à ce haut belvédère que, de génération en génération, on a bâti.
II Mais de même que parmi les faits multiples que présentent les choses et qui constituent les sciences, certains sont attirés à l’étude de la matière morte, certains autres à celle du monde organique, et parmi ces derniers certains par la matière vivante en ses éléments, certains par les ensembles que forment ces unités, il intervient chez les hommes de lettres réalistes un biais individuel, une prédisposition de l’œil à voir, une aptitude de la mémoire à retenir, un ordre de faits particulier, un caractère dans les phénomènes, un moment dans les physionomies, les gestes, les émotions, les âmes. […] Il recourra à d’interminables énumérations pour décrire tous les multiples aspects d’un ensemble. […] Personne ne pouvait mieux rendre les légers et coquets caprices d’une âme de fillette, la demi-pâmoison d’une femme amoureuse, la longue douceur de la passion satisfaite : En la paix du grand hôtel, au millieu de la mort odorante de fleurs, dont la chute molle des feuilles, sur le marbre des consoles, scandait l’insensible écoulement du temps, tandis que tous deux étaient accotés l’un à l’autre la chair de leurs mains fondue ensemble, des heures remplies des bienheureux riens de l’adoration passaient dans un far-niente de félicité, où parler leur semblait un effort.
— À la voir dans l’ensemble, cette histoire est une tragédie, et c’est de ce point de vue que je la résume ici en quelques traits essentiels. […] — Chez Boccace, les nouvelles dramatiques sont peu nombreuses ; ses sources les plus diverses ne l’empêchent pas de donner surtout un tableau de mœurs, de sorte que le Decamerone dans son ensemble serait à la fois, comme les Fables de La Fontaine, une vaste épopée et une « comédie à cent actes divers ». […] Le principe nouveau, de la raison universelle et de la souveraineté absolue, ne se réalisera pas davantage ; tous les Médicis, les d’Este, les Gonzaga ne représentent que des efforts dispersés, en de petites unités, et ne valent pas, tous ensemble, le seul Louis XIV. — Les débuts permettaient pourtant les plus grandes espérances ; ils sont lyriques : Laurent de Médicis, Politien, Leonardo Giustiniani, Sannazzaro (dont l’Arcadia est nettement lyrique), Boiardo dans son admirable Canzoniere ; le lyrisme est sensible encore dans l’Orlando furioso et jusque dans la Gerusalemme liberata.
Nous avions passé ensemble vingt-trois ans sans nous séparer un instant, nous nous aimions très tendrement, et il était presque mon préféré ! […] Unis par leurs aspirations, les trois jeunes gens travaillaient ensemble, dans le même atelier, et ils abordèrent ensemble le public, en 1849. […] Giovanni Verga et Luigi Capuana, sont tous deux Siciliens, sont amis intimes et ont longtemps habité Milan ensemble. […] » En examinant dans son ensemble l’œuvre de M. […] Ils rendent tel ou tel morceau fatigant à lire, mais ils ne nuisent pas trop à l’effet d’ensemble d’une œuvre déjà assez considérable.
Bientôt, aux répétitions partielles succèdent les répétitions d’ensemble, où tous les accessoires jouent le rôle qui leur est assigné. […] Il faut donc la traiter comme un peintre traite les masses, c’est-à-dire sacrifier le détail particulier à l’ensemble. […] On peut d’ailleurs juger de la puissance d’effet que possède un mouvement d’ensemble par les ballets italiens dont c’est à peu près le seul mérite. […] Aujourd’hui, la tragédie est dans son ensemble beaucoup mieux jouée qu’autrefois, même que du temps de Rachel, que nous n’avons plus, hélas ! […] Nous aboutissons donc, pour l’ensemble décoratif, à la même loi que pour tout objet considéré dans son influence éventuelle sur la marche du drame.
Les pièces originales intégralement reproduites sont réunies ensemble par des pages de texte assez peu nombreuses, mais pourtant suffisantes pour supporter l’ensemble, pour le faire valoir, et offrir aussi le cachet brillant de l’écrivain.
Turquety, il est vrai, suit cette idée avec un sentiment de composition et d’ensemble systématique : ainsi, son présent volume, qui commence par un hosannah au Père céleste, s’achève par un hymne à son terrestre représentant, le pape. […] À travers beaucoup d’incorrections et des formes légèrement étranges, un parfum primitif et franc respire dans l’ensemble de ces poésies.
On ne désire point, il est vrai, ce genre de supériorité dans l’histoire ; il faut que la nature humaine y soit représentée seulement dans son ensemble, il faut que les héros y restent grands, qu’ils paraissent tels à travers les siècles. […] Comme nous ayons passé ensemble des années toujours d’accord, nous demandons que la même heure termine notre carrière, que je ne voie jamais le tombeau de mon épouse, et que je ne sois point enseveli par elle.
L’esprit répugne de lui-même à ce qui est incomplet, il aime l’ensemble, il tend au but, et de même qu’il s’élance vers l’avenir, il aspire à connaître un nouvel enchaînement de pensées qui s’offre en avant de ses efforts et de son espérance. […] et lorsque le hasard a pu combiner ensemble la réunion la plus fatale au bonheur, l’esprit et la sensibilité, n’abandonnez pas ces malheureux êtres destinés à tout apercevoir, pour souffrir de tout ; soutenez leur raison à la hauteur de leurs affections et de leurs idées, éclairez-les du même feu qui servait à les consumer !