Sa seconde édition donna lieu à un article des Débats, où il était dit en terminant, comme par réponse au précédent passage de la nouvelle préface : « Tous les bons littérateurs conviennent que la forme de notre langue a été fixée et déterminée par les grands écrivains du siècle dernier et de l’autre. […] C’est là un rôle qui peut avoir son utilité et son mérite, tout talent ayant besoin en son temps d’être éprouvé et de faire sa quarantaine ; mais il ne faut, convenons-en, pour ce rôle d’officier de la quarantaine littéraire, qu’une part d’imagination et de pensée plus restreinte que dans le rôle opposé49. […] Il a quelques-uns des défauts de la Nouvelle Héloïse, et cette forme par lettres y introduit trop de convenu et d’arrangement littéraire. […] Leurs esprits du moins, à tous les deux, se convenaient toujours ; ils étaient sûrs de s’entendre par là. […] Il convient, tout blasé qu’il est, qu’elle a fait de Coppet le lieu le plus agréable de la terre par la société qu’elle y reçoit et que ses talents y animent.
Quelles que fussent, pour demeurer toujours telles, mon admiration du premier et mon estime (esthétique) de l’autre, il ne m’a bientôt plus convenu de faire du Victor Hugo ou du M. […] et, d’accord avec ma belle-famille dans laquelle je demeurais alors, où, pour mon malheur plus tard, il fut convenu aussi que le « jeune prodige » descendrait pour commencer, nous le fîmes venir. […] D’autres excentricités de ce genre, d’autres encore, ces dernières entachées, je le crains, de quelque malice sournoise et pince-sans-rire, donnèrent à réfléchir à ma belle-mère, la meilleure et la plus intelligemment tolérante des femmes pourtant, et il fut convenu qu’au moment de la rentrée de mon beau-père, en ce moment à la chasse, homme, lui, bourgeoisissime ; et qui ne supporterait pas un instant un tel intrus dans sa maison, « mossieu ! […] Qu’on n’aille pourtant pas inférer de là que le Livre de Jade, sous couleur chinoise, est ce que l’on convient d’appeler « un livre parisien. » Il n’est, au contraire, pas possible d’être plus Chinois, dans l’acceptation finement excentrique et poétiquement précieuse du mot, que l’auteur ou le traducteur de ce délicieux ouvrage. […] Mais, puisque la loi, dura lex, nous interdit l’appréciation de ces hautes matières, il ne nous reste plus qu’à magnifier comme il convient la sublime Déclaration de Paix qui clôt le livre.
Fauriel était et (puisque nous sommes amené à le dire) resta toujours républicain au fond, sans trop entrer dans les nuances, et comme il convenait à un ancien sous-lieutenant de La Tour-d’Auvergne. […] Nous conviendrons maintenant de l’habileté avec laquelle plusieurs d’entre eux se mettent à l’abri de ces inconvénients. […] Convenez qu’il a dû être pénible pour moi de les voir ainsi méconnaître par vous, que j’avais cru plus capable que personne de les apprécier. […] Lorsqu’après des années on mettait Fauriel sur le compte de la Parthénéide et sur ce que la fable de Baggesen avait d’étrange, de bizarre même et de difficilement admissible pour l’imagination, il en convenait volontiers, mais il ajoutait : « Le premier il m’a donné le sentiment des Alpes. » Le succès de cette publication ne laissa pas d’être assez vif dans le public d’élite auquel s’adressait le traducteur. […] C’est pour le coup que je crois aux affinités : vous avez rencontré des beautés pures et presque angéliques, vous avez été attiré vers elles, vous les avez saisies, vous en avez été pénétré et nous les avez rendues avec le ton et le style qui leur conviennent.
Nous conviendrons volontiers que l’annonce sur un centenaire de la Préface de Cromwell, irréprochable comme formule, n’aurait fait sur le public aucune impression. […] Vue métaphysique qui ne saurait aller, nous en convenons, sans une certaine émotion du cœur. […] Convenons que la présentation d’un tel fond sous une telle forme fait bizarre effet. […] La position que j’y ai prise peut, j’en conviens, sembler téméraire. […] Pour caractériser une inspiration poétique qui traverse les âges et se pose fraîche et brillante encore comme au premier jour dans l’âme vierge d’un lointain descendant, la comparaison convient à ravir.
Certes, des drames psychologiques, il en a toujours fait, mais il convient de dire que sa psychologie paraissait plus rudimentaire dans ses premières pièces. […] Cette Galerie des Glaces va, comme il convient, déconcerter le monde des théâtres. […] Et ce sont les sentiments qui conviennent au culte des grands hommes qu’il a voulu montrer, et comment celui-ci peut affermir « l’unité de la patrie ». […] Avant de l’examiner, ne convient-il pas toutefois de revenir en arrière et de distinguer d’abord, dans Pierre Drieu la Rochelle, le poète de la guerre, le plus cynique et pourtant le plus amoureux de sa patrie ? […] Ses professeurs avaient convenu qu’il devînt lui aussi professeur.
Convenez cependant que ce n’était pas la peine de vivre si longtemps, pour si peu. […] Or, mademoiselle Molière ne voulait ni changer sa robe, ni couvrir sa gorge et ses bras, ni pâlir sa joue, ni jouer, comme il convient, ce beau rôle d’Elmire que Molière avait fait pour elle ! […] À voir Le Malade imaginaire, en songeant à la catastrophe finale, on est forcé de convenir, en soi-même, qu’en dépit de cette bonne humeur si gaie et si charmante que Molière a jetée, à pleines mains, dans cette comédie en trois actes, il n’y a pas, dans tout le drame moderne (et Dieu sait que nos illustres ne se sont guère tenus dans les limites naturelles), un drame qui soit plus complètement triste, dans le fond et dans les détails. […] Pur hasard, convenez-en ; mais que de verve et que d’esprit, que de bonne grâce ! […] C’est à l’écrivain qui écrit, chaque jour, qu’il convient (la langue étant saine et sauve) de ménager son sujet.
Il ne convient pas de la juger sur ses besognes de traductrice ou de journaleuse. […] Les sentiments de ce noble cœur se hiérarchisent comme il convient. […] Le plus souvent, il convient de dire : « A père avare, fils prodigue » et : « Tel père, telle fille. » Vérifions sur des exemples. […] Ces fadaises sont contées dans le style qui leur convient, et avec les élégances nécessaires. […] Cette déclaration superflue, il me convient de la formuler, une fois pour toutes, à l’occasion de Jean Laurenty qui, me dit-on, n’a ni frère ni mari.
Le silence nous convient d’autant mieux à ce sujet, qu’il est fondé sur l’exemple des Fontenelle, des Montesquieu, des Buffon, & de tous ceux qui leur ressemblent. […] Telle est l’origine du langage figuré, le seul qui convienne à la pastorale, par la raison qu’il est le seul que la nature ait enseigné. […] La comparaison même ne convient à l’églogue, que lorsqu’elle semble se présenter sans qu’on la cherche, & dans des momens de repos. […] Appliquons en peu de mots au style de l’épopée celles de ces qualités qui lui conviennent : les premieres sont la force, la précision, & l’élégance. […] La farce est le spectacle de la grossiere populace ; & c’est un plaisir qu’il faut lui laisser, mais dans la forme qui lui convient, c’est-à-dire avec des treteaux pour théatres, & pour salles des carrefours ; par-là il se trouve à la bienséance des seuls spectateurs qu’il convienne d’y attirer.
Vous dites qu’il aurait excellé s’il se fût adonné à un autre genre de poème ; j’en conviens avec vous ; il avait assez de génie pour réussir dans tout ce qu’il aurait entrepris ; mais il n’est pas question ici de ce qu’il aurait pu faire : nous parlons de ce qu’il a fait. […] Si le séjour de Venise ne vous convient pas, si vous craignez l’intempérie de l’automne, qu’on ne peut mieux corriger, ce me semble, que par la gaieté des propos avec ses amis, nous irons à Capo d’Istria, à Trieste, où l’on m’écrit que l’air est très bon. […] Pendant qu’elle me faisait ces offres, je vois arriver votre petite bien-aimée d’un pas bien plus modeste qu’il ne convenait à son âge ; elle me regarde en riant avant de me connaître, et moi je la prends dans mes bras, comblé de joie.
Un clergé propriétaire et constitué en pouvoir politique pouvait convenir dans la société du moyen âge, être utile alors à la civilisation ; mais il était inadmissible au dix-huitième siècle. […] Pitt ; mais il ne lui convenait pas de le dire, parce que M. […] « Cependant, s’il ne s’agissait que de donner une leçon aux hommes, nous en convenons, la leçon était plus instructive et plus profonde, plus digne de celles que la Providence adresse aux nations, quand elle était donnée par ce soldat héroïque, par ces républicains récemment convertis à la monarchie, pressés les uns et les autres de se vêtir de pourpre, sur les débris d’une république de dix années, à laquelle ils avaient prêté mille serments.
Il touchait à ses années de grâce ; on ne lui demandait pas d’expliquer ces trois rôles contradictoires ; on était convenu de le laisser mourir en sphinx sans lui demander son mot. […] Cette société ne convenait qu’à des grands seigneurs mécontents. […] Il redescendait dans une nouvelle arène par une insatiabilité de gloire littéraire ; son amie s’agitait d’un groupe du salon à l’autre pour donner le mot d’ordre du jour à tous les conviés ; ce mot d’ordre était silence, attention, enthousiasme, pour tout le monde, et pour les journalistes en particulier, écho complaisant chargé de reporter le lendemain à toute l’Europe un tonnerre d’applaudissements convenus et pas une critique.
On en conviendra après avoir lu le Phédon. […] « Soutenir, continue-t-il ensuite, que toutes ces choses sont précisément comme je vous les ai décrites, ne conviendrait pas à un homme de sens et de bonne foi ; mais ce qui est certain, c’est que l’âme est immortelle ; en tout cris c’est un hasard qu’il est beau de courir, c’est une espérance dont il faut s’enchanter soi-même. […] Mais, indépendamment de l’expression de la physionomie et du ton de plaisanterie que la parole écrite ne peut rendre dans le dialogue de Platon, physionomie et accent qui devaient donner leur véritable signification un peu railleuse à ces paroles du sage, il convient de se souvenir que Socrate ne rejetait pas, dans sa pensée, l’idée de ces dieux inférieurs, de ces divinités secondaires, de ces personnifications populaires des attributs du Dieu unique, nommés par toutes les nations de noms divins qui n’attentaient pas à la divinité unique et suprême.
VII Je revins à Paris après la saison des bains ; il était convenu que nous profiterions, l’un et l’autre, de toutes les circonstances favorables pour amener, elle sa mère et moi ma famille, à consentir à un mariage que nous désirions tous les deux très vivement. […] Nos neveux en verront bien d’autres avant que l’Italie en revienne à la seule unité honnête et forte qui lui convienne et qui convienne à la France : la confédération-république d’États.
Le principal personnage, le Menteur, n’est un caractère que par comparaison avec les types convenus de la comédie d’intrigue. […] Il est instruit d’un rendez-vous convenu entre les deux amants ; il en sait l’heure ; il n’a rien négligé pour le rendre fatal à Horace ; il y emploie même le guet-apens. […] Tout ce que Cléante dit du faux dévot, Alceste des méchants, Chrysale du bel esprit, Célimène, qui a son bon côté, des sots qui lui font la cour ; tout ce qui sent la haine des méchants, le mépris des gens à la fois malhonnêtes et ridicules, l’amour du bien, du naturel, du vrai ; tout ce qui est, soit une maxime de devoir, soit un conseil de bienveillance, tout cela est sorti du cœur de Molière ; et tel est, dans ce convenu de l’art des vers, le tour naïf, la facilité, le feu, l’entraînement de ce langage, qu’on croit entendre Molière lui-même, et qu’au plaisir de voir des personnages peints au vrai se joint je ne sais quelle tendre affection pour celui qui les a créés.
C’est la querelle des anciens et des modernes, qui n’était pas simplement une vaine dispute de préséance entre les illustres du jour et les grands hommes d’autrefois, mais qui impliquait un choix sur le sens où il convient de pousser la jeunesse, et, par elle, l’humanité. […] Il convient ensuite d’examiner de près chacune des corporations qui se chargent de distribuer le savoir. […] Il convient d’ajouter que l’Académie, au cours de son existence déjà longue, s’est affranchie de certaines conventions et timidités.
Mais, à ce compte, toutes les qualités spécifiques seraient a priori, tandis qu’on est convenu, au contraire, de dire qu’elles ne peuvent être connues qu’après expérience. […] Vous ne reconnaîtriez pas que l’étendue convient à tel objet, l’intensité à tel autre, le temps à tel autre, ou que l’étendue convient sous tel rapport, dans telle relation, dans telle mesure, s’il n’y avait pas déjà dans les sensations mêmes ce que vous voulez faire descendre en elles, comme une grâce divine, du haut d’une intuition pure de l’espace infini, homogène et indifférent.
Œuvre d’art faite pour la scène et pour la déclamation, c’est du point de vue de la scène et de la déclamation qu’il convient d’en jouir. […] J’ai tenté d’en dérober quelquefois, et autant qu’il convient à ma faiblesse, le style à Racine. […] L’acte était fini ; des chœurs mélodieux remplirent l’entracte ; mais les chœurs, il faut en convenir, bien qu’immensément loués par les rhéteurs sur parole, n’étaient ni à la hauteur du temple de Sion, ni à la hauteur des grands lyriques sacrés ou profanes.
Ils le disent, et nous en convenons avec eux, éloquent, éblouissant, fulminant, incisif, ému et émouvant, et grand même quelquefois ! […] elle a, dans sa robe blanche, quelque chose de la prosaïque propreté de l’habit bleu de Robespierre, et, s’il est un nom qui lui convienne et qu’on ne lui a pas donné encore, c’est la bourgeoise de la liberté ! […] Quant à l’historien de saint Dominique, le faux romancier de Marie-Madeleine et l’écrivain, partout ailleurs que dans ces conférences, d’une si étonnante médiocrité, ils ont trouvé tous les trois la gloire qui leur convenait, en entrant à l’Académie.
Ce sont là des propos de vacances qu’il convient d’entendre comme ils ont été dits. […] Il conviendrait peut-être, en reproduisant fidèlement le texte, de ne pas tout donner, de ménager (en avertissant) quelques suppressions çà et là, de ne pas laisser tout à fait l’agrément périr sous trop de longueurs.
» Pendant deux années il trouva en Danemark dans la famille Brun le degré et comme la température d’affection qui lui convenait le mieux, et il eut aussi devant les yeux tout un monde nouveau qui se découvrait à son intelligence. […] [NdA] Il faut convenir qu’il était un peu ingrat envers le français qui se laissait si bien manier par lui.
Nous les déposerons demain dans les solitudes de l’Arkansas. » C’est là, convenons-en, une manière bien française, — française de l’ancienne école, — de voir les choses et de les montrer. […] Il y a des choses dont il s’étonnera plus qu’il ne convient à un penseur, des négations audacieuses qui le confondront.
Est-ce là l’hygiène qui nous convient ? […] Dans cette lettre caractéristique, nous faisons avec Tocqueville tout un voyage autour de ma chambre, une reconnaissance complète de son esprit : « Ce qui aurait le plus d’originalité et ce qui conviendrait le mieux à la nature et aux habitudes de mon intelligence, serait un ensemble de réflexions et d’aperçus sur le temps actuel, un libre jugement sur nos sociétés modernes et la prévision de leur avenir probable.
La flamme chez lui est absente, l’étincelle sacrée fait défaut, et son régime, il faut en convenir, n’eût guère été efficace à l’entretenir ou à l’allumer. […] Le sujet de Saint-Évremond n’était peut-être pas très-propre à un exercice académique ; car, on a beau proposer une Étude, non un Éloge, il y a des points qui sont plus du ressort de la critique familière et de la causerie que du développement oratoire, où il entre toujours un peu de convenu.
Au milieu d’imperfections nombreuses, et dont M. de La Mennais est le premier à convenir aujourd’hui, telles que des jugements trop acerbes, d’impraticables conseils de subordination spirituelle de l’État à l’Église, et une érudition incomplète, quoique bien vaste, et arriérée ou sans critique en quelques parties, ce grand ouvrage constitue la base monumentale, le corps résistant d’où s’élèveront et s’élèvent déjà les travaux plus avancés de la science chrétienne. […] Car ce n’est pas avec une raison lucide seulement qu’il convient de se livrer à cette investigation, trop variable selon les lumières ; c’est avec des qualités religieuses de l’esprit et du cœur, qui soutiennent dans le chemin, le devinent aux places douteuses, et en dispensent là où il ne conduit plus.
Diane montre pour les maux des humains toute la pitié qui est compatible avec son essence divine ; mais il y a néanmoins dans ses paroles je ne sais quelle empreinte d’une sérénité céleste… Il faudra bien convenir ici que les Anciens ont quelquefois deviné les sentiments chrétiens, c’est-à-dire ce qu’il y a de plus aimant, de plus pur et de plus sublime dans l’âme. » En adhérant aux observations exquises de l’excellent critique, j’avouerai pourtant qu’une chose m’a frappé, au contraire, en lisant ce morceau, en assistant à cette intervention compatissante de la plus chaste des divinités : c’est combien on est loin encore du christianisme, je veux dire du Dieu fait homme et mort pour tous. […] Si donc il vous convenait de vous trouver au Luxembourg sur les cinq heures, je vous offre place dans ma calèche.
En d’autres endroits voisins des précédents, nous le savons, l’expression est toute philosophique ; mais avec Bayle, pour rester dans le vrai, il ne convient pas de presser les choses ; il faut laisser cœxister à son heure et à son lieu ce qui pour lui ne s’entre-choquait pas129. […] Peu auparavant, il écrivait à l’un de ses amis, en réponse à certains bruits qui avaient couru, qu’il n’avait nul dessein de quitter sa fonction de journaliste, qu’il n’en était point las du tout, qu’il n’y avait pas d’apparence qu’il le fût de longtemps, et que c’était l’occupation qui convenait le mieux à son humeur.
Chez les écrivains, elle était tout à l’heure une serinette à phrases ; pour les politiques, elle est maintenant une serinette à votes, qu’il suffit de toucher du doigt à l’endroit convenable pour lui faire rendre la réponse qui convient. […] Condillac déclare que le procédé de l’arithmétique convient à la psychologie et qu’on peut démêler les éléments de notre pensée par une opération analogue « à la règle de trois ».
Et c’est Virgile et Théocrite qu’il offre pour modèles, ne tenant compte en eux que de ce qu’il y a, en effet, de raffiné et de convenu dans leurs poèmes, ne songeant pas qu’ils ne valaient précisément que par où ils ne pouvaient être imités dans des pastorales doucereuses et spirituelles, par quelques vers immortels, où vit la nature, la vraie nature champêtre, dans sa saine et belle grossièreté. […] La comédie, enfin, n’imitera que les mœurs de cour et de salon, ce qu’il y a de plus convenu, extérieur et accidentel, ce qu’il y a de moins humain dans l’homme.
On fabriqua des romans celtiques comme on avait fait des chansons de geste, d’après un modèle fixé, par des procédés convenus. […] Voilà le type idéal et convenu de l’amant : ce sont là les modèles sur lesquels il doit se régler.
Pour étudier le grand ensemble que forment les œuvres de la seconde partie du xviie siècle, il conviendra de porter d’abord notre attention sur celles qui, appartenant plutôt à des mondains qu’à des artistes, nous font ainsi connaître à la fois le milieu où se formèrent et le public auquel s’adressèrent les artistes. […] Il convient de faire une place au roi354, qui dans ses Mémoires et dans ses Lettres, se montre à son avantage, avec son sens droit et ferme, son application soutenue aux affaires, sa science délicate du commandement : une intelligence solide et moyenne, sans hauteur philosophique, sans puissance poétique, beaucoup de sérieux, de dignité, de simplicité, une exquise mesure de ton et une exacte justesse de langage, voilà les qualités par lesquelles Louis XIV a pesé sur la littérature, et salutairement pesé.
Condamné d’avance par les dévots et par ceux qui avaient intérêt à passer pour tels, il laisse voir dans ses ouvrages une irritation haineuse contre la société, dont le premier jugement à son égard n’avait pas été fort injuste, il faut en convenir. […] Plus tard Pouchkine trouva le style qui convient aux récits merveilleux, et quelques-unes de ses ballades sont de modèles en ce genre ; on s’aperçoit qu’il a étudié et surpris les procédés des conteurs populaires.
Nous voulons établir partout le gouvernement qui nous convient et auquel nous avons droit. […] Mais nous en concluons qu’il faut sans transition appliquer aux noirs le régime de liberté individuelle qui nous convient à nous autres civilisés, sans songer qu’il faut avant tout faire l’éducation de ces malheureux et que ce régime n’est pas bon pour cela.
Il ne s’agit plus de dire ce qui est, mais ce qu’il convient de dire. « Qui ne croit rien ne vaut rien », a dit M. de Maistre. […] Ce sont là au succès d’invincibles obstacles ; il faut ne pas penser ou ne pas dire sa pensée ; il faut user tellement sa personnalité, qu’on n’existe plus ; songer toujours à dire, non pas ce qui est, mais ce qu’il convient de dire ; s’enfermer en un mot dans un cercle mort de conventions et de mensonges officiels.
Il convient aujourd’hui de rendre au mot de morale l’extension large qu’il doit avoir. […] Mais il a raison de rappeler aux écrivains qu’ils manient des armes dangereuses, dont la portée dépasse leurs prévisions ; qu’une idée lancée par le monde est, comme la balle du fusil, une force déchaînée qui va sans qu’on puisse la faire rentrer dans sa prison ; que par suite il convient, avant de la laisser aller, de s’assurer, par tous les moyens dont on dispose, qu’elle est conforme à ce qui est ou à ce qui doit être.
Flourens, l’esprit qui convient aux sciences d’observation ; le style y est abondant, naturel, sain, médiocrement élégant, mais souvent spirituel par le bon sens : c’est là un des traits qui caractérisent Malesherbes. […] Pour ministre, il ne l’était pas, il l’a reconnu lui-même en cent façons : « Les qualités nécessaires pour remplir une charge, surtout une charge de magistrature, ne sont point celles qui conviennent à un administrateur, et il est rare qu’elles soient réunies. » Il écrivait cela dans l’un de ses Mémoires sur la librairie.
Bussy, tout léger qu’il est, a connu la vraie passion en effet, mais il ne l’a connue que tard ; il convient que, dans toutes ces premières et folles épreuves, il n’avait rien de sérieux d’engagé : « Pour revenir à mes amours, dit-il plaisamment en tout endroit, il est à remarquer que je ne pouvais plus souffrir ma maîtresse, tant elle m’aimait. » — « Mon heure d’aimer fortement et longtemps n’était pas encore venue » dit-il encore ; et, parlant d’une séparation qui eut lieu alors, et qui lui fut moins pénible qu’elle n’aurait dû l’être : « C’est que la grande jeunesse, ajoute-t-il, est incapable de réflexions ; elle est vive, pleine de feu, emportée et point tendre tout attachement lui est contrainte ; et l’union des cœurs, que les gens raisonnables trouvent le seul plaisir qu’il y ait dans la vie, lui paraît un joug insupportable. » Le véritable attachement de Bussy ne fut que tout à la fin pour la comtesse de Montglat, qui l’en paya si mal, et qui lui laissa au cœur, par sa perfidie, une plaie ulcérée et envenimée dont on voit qu’il eut bien de la peine à guérir. […] Il avait commencé par convenir franchement de tous ses torts, mais il exprimait ses regrets d’une manière qui prouve combien en ceci il tenait plus encore aux choses de l’esprit qu’à celles du cœur : Ne trouvez-vous pas, écrivait-il à sa cousine, que c’est grand dommage que nous ayons été brouillés quelque temps ensemble, et que cependant 38 il se soit perdu des folies que nous aurions relevées, et qui nous auraient réjouis ?
Il entreprit d’égayer ma solitude : il m’assura qu’il était amoureux de moi, et qu’il me convenait d’autant mieux qu’étant ami de M. de Monnier, ma réputation et mon repos domestique n’avaient rien à craindre de ses empressements. […] C’est précisément pour réfuter cette disposition platonique, qui lui était, il faut en convenir, la moins supportable de toutes, que l’ardent et fougueux jeune homme entreprend de réfuter Sophie.