Et comme il considérait que le devoir pour chacun est de tendre à sa perfection, je suis certain qu’il se demanda : « Ai-je bien profité pour ennoblir mon être de toutes les facilités que m’ont offertes les circonstances ?
Que si, chemin faisant, nous sommes conduit, en louant ce qu’il était, à marquer du même trait ce qu’il n’était pas, et ce qu’il ne voulut pas être, ce que d’autres eussent pu considérer comme un développement légitime, ou du moins glorieux, et comme une conquête, aurons-nous besoin d’excuse ? […] Cependant un moment dut venir, antérieur à la révolution, où il ne se considérait plus, même sous ces beaux ombrages et dans ces maisons spacieuses de l’Ordre, que comme un captif, ou du moins comme un sage qui dissimule et qui sacrifie aux règles du dehors pour mieux s’assurer la liberté silencieuse du dedans. […] A le bien considérer, M. […] La critique moderne, même la meilleure (témoin la Revue d’Édimbourg), a bien dévié de cette voie prudente et de ce rôle où le juge se considère avant tout comme rapporteur. […] I, p. 247, 249, 252, 255 ; la présentation de Daunou pour le Sénat fut considérée comme un acte d’hostilité déclarée contre Bonaparte.
Que l’on considère le temps où nous vivons et la nature des travers qui menacent le plus la dignité des arts comme celle des caractères. […] Tout est dit sur la pureté, sur la précision, sur l’élégance charmante du style de Télémaque ; on le considère avec raison comme un des chefs-d’œuvre les plus parfaits de la langue. […] À travers les expressions monarchiques, et malgré la juste flétrissure imprimée au nom de l’équité naturelle au meurtre de Louis XVI, le fond des idées ne va pas moins qu’à faire considérer la mort du roi comme un fait historiquement nécessaire. […] L’antiquité grecque elle-même, considérée dans l’ensemble de l’histoire, constitue précisément cette noble jeunesse de la civilisation, durant laquelle le sentiment du beau domine tous les intérêts. […] Or, si nous considérons la littérature du dix-huitième siècle dans son ensemble, de 1715 à 1815, réservant les exceptions, moins nombreuses dans ce siècle que dans tout autre, tenant le compte que nous devons tenir d’écrivains tels que Voltaire, J.
Il semble que dans les diverses manieres de considérer le tems par rapport à l’art de la parole, on se soit particulierement attaché à l’envisager comme absolu, comme relatif, & comme conditionnel. […] Quand on veut donc interpréter l’apposition, & rendre raison de la concordance des cas, c’est le nom propre qu’il faut y considérer comme adjectif, parce qu’il est déterminant d’un nom appellatif. […] Les noms présentent à l’esprit les idées des objets considérés comme étant ou pouvant être les sujets de diverses modifications, mais sans aucune attention déterminée à ces modifications. […] Or nous avons d’abord considéré à part les mots qui sont les élemens de la proposition, ensuite nous avons envisagé l’ensemble de la proposition ; ainsi la Lexicologie & la Syntaxe sont les deux branches générales du traité de la parole. […] Or la construction est facile : mori pro patriâ est dulce & decorum ; desipere in loco est dulce : les infinitifs mori & desipere y sont traités comme des noms, & l’on peut les considérer comme tels : j’en trouve une preuve encore plus forte dans Perse, Sat. 1. scire tuum nihil est ; l’adjectif tuum mis en concordance avec scire, désigne bien que scire est considéré comme nom.
Andrieux, secrétaire perpétuel, sur le concours déjà ouvert depuis plusieurs années, et dont le sujet est la charité considérée dans son principe, ses applications et son influence, relativement à la société : il y a eu trois mentions et pas de prix.
Max Nordau, d’épiloguer sur la valeur séméiologique de ladite impassibilité, d’en faire un dérivé morbide et un symptôme de déchéance, de la considérer comme une « obtusion qui leur rend impossible de se représenter assez vivement un processus du monde extérieur. » Max Nordau, Dégénérescence, I, p. 67.
De la sensibilité considérée comme source du développement littéraire Un des plus grands obstacles à l’effort intellectuel est la croyance qu’il nuit à la sincérité du sentiment ; on s’applique à ne pas employer son esprit, afin que le cœur parle tout seul.
Bienveillant par nature, exempt de toute envie, il ne put jamais admettre ce qu’il considérait comme des infractions extrêmes à ce point de vue primitif auquel lui-même n’était plus que médiocrement fidèle ; il croyait surtout que l’ancienne langue, celle de Racine, par exemple, suffit ; il reconnaissait pourtant qu’on lui avait rendu service en faisant accepter au théâtre certaines libertés de style qu’il se fût moins permises auparavant et dont la trace se retrouve évidente chez lui, à dater de Louis XI.
Le caveau qui, à l’époque de Constantin, fut considéré comme le tombeau du Christ, offrait cette forme, ainsi qu’on peut le conclure de la description d’Arculfe (dans Mabillon, Acta SS.
Aussi Hartley, contrairement à Boerhaave qui en faisait des tubes, n’hésite pas à les considérer comme pleins.
On y retrouve en quelque sorte la création tout entière considérée sous son double aspect, dans Homère par le génie de l’homme, dans la Bible par l’esprit de Dieu.
Comme vous êtes roi, vous ne considérez Qui ni quoi……..
Il écrit, dans la dédicace de l’Étang de Berre (1915) : « Ce petit livre — dit — la ville et la province — épanouies — dans le royaume — pour les progrès — du genre humain » ; dans la préface de Quand les Français ne s’aimaient pas (1916), mettant en lumière « les services rendus à la beauté et à la vérité par les hommes de sang français », il spécifie que cela doit être considéré « sans perdre un seul instant de vue que la raison et l’art ont pour objet l’universel ».
C’est à ne compter même que depuis cette époque que je dis qu’il faut considérer comme trois pas dans l’histoire de l’humanisme s’acheminant vers le classicisme. […] Il ne faut pas considérer Marot comme un simple poète de cour, agréable flatteur un peu prolixe, malicieux épigrammatiste un peu aigu, et joyeux conteur un peu abandonné. […] S’il avait eu dans le génie plus de force et dans la pensée plus de profondeur, il serait considéré à juste titre comme le fondateur du classicisme français. […] Je ne discute pas, je remarque, et disque ceci est à considérer. […] Comme artiste il était fini et unanimement considéré comme tel ; comme bon apôtre, locution dont j’écarte l’ironie, il commençait.
Et voici le troisième des préceptes à l’observance desquels je considère que la critique doit veiller. […] Or, il ne s’agit pas de flétrir la pensée étrangère et de considérer comme des prêcheurs de vice et d’abomination les philosophes des autres pays. […] Il considère que l’infini « ne saurait nous vouloir du mal ». […] Ils considèrent qu’une puissante logique préside aux apparents hasards des siècles ; et ils formulent ce qu’ils nomment les lois de l’histoire. […] Il n’a jamais considéré comme vraie, profonde et substantielle l’union des âmes plus que celle des corps.
Ainsi considérée selon les seules lois formelles déjà, son existence n’est qu’une continuelle transformation du présent en un passé sans vie, une mort perpétuelle. […] Quoi qu’il en soit, il est certain que, considérés au point de vue pratique des gens convaincus, les livres de M. […] Ne faites pas, en un mot, ce que fait actuellement tout notre monde européen : il vit et il considère sa vie comme insensée ; il agit et considère ses actes comme insensés ; il n’a pas confiance dans sa raison et vit en désaccord avec elle ! […] La plus grande partie du mal qui est en nous vient de l’idée fausse que nous nous faisons de la vie sociale : nous considérons la richesse comme l’état le meilleur auquel l’homme puisse arriver, tandis qu’elle est en réalité inférieure à la pauvreté. […] La littérature considérée comme un outil de propagande.
Considérons un état de conscience dans lequel l’intelligence combine des idées, réfléchisse, fasse effort pour se souvenir ou pour comprendre. […] Même considéré tel qu’il est, sans qu’il soit nécessaire de se faire illusion sur son compte, l’homme a sa noblesse et sa dignité. […] Considérons d’abord ce que j’appellerai le contenu poétique de l’œuvre, c’est-à-dire ce que l’auteur y a pu mettre de poésie en la composant. […] Nous considérons avec stupeur les objets qui nous entourent, ne les reconnaissant plus. […] Leur phrase même, considérée à part, se fait remarquer par son ampleur, l’idée principale se présentant toujours accompagnée de tout un cortège d’idées accessoires.
Je dirai mieux, il l’aurait cimentée d’une de ses larmes, car il avait trop de grandeur pour être envieux, trop de justice pour être exigeant, trop de tendresse pour garder rancune, même à ce qu’il considérait comme une faiblesse humaine. […] Il fit un tour sur l’échafaud, et considéra haut et bas toute cette grande assemblée, d’un visage assuré et qui ne témoignait aucune peur, et d’un maintien grave et gracieux ; puis il fit un autre tour, saluant le peuple de tous côtés, sans paraître reconnaître aucun de nous, mais avec une face majestueuse et charmante ; puis il se mit à genoux, levant les yeux au ciel, adorant Dieu et lui recommandant sa fin : comme il baisait le crucifix, le Père cria au peuple de prier Dieu pour lui, et M. le Grand, ouvrant les bras, joignant les mains, tenant toujours son crucifix, fit la même demande au peuple. […] « À présent que l’ouvrage est accompli, frémissant encore des souffrances qu’il m’a causées, et dans un recueillement aussi saint que la prière, je le considère avec tristesse, et je me demande s’il sera inutile, ou s’il sera écouté des hommes. — Mon âme s’effraye pour eux en considérant combien il faut de temps à la plus simple idée d’un seul pour pénétrer dans le cœur de tous. […] Parmi les hommes qui m’ont écouté, les uns ont applaudi la composition des trois drames suspendus à un même principe, comme trois tableaux à un même support ; les autres ont approuvé la manière dont se nouent les arguments aux preuves, les règles aux exemples, les corollaires aux propositions ; quelques-uns se sont attachés particulièrement à considérer les pages où se pressent les idées laconiques, serrées comme les combattants d’une épaisse phalange ; d’autres ont souri à la vue des couleurs chatoyantes ou sombres du style ; mais les cœurs ont-ils été attendris ? […] Venez sur mes genoux tous deux, et écoutez-moi bien. — Vous allez dire à votre bonne petite mère que son cœur est simple, pur et véritablement chrétien ; mais qu’elle est plus enfant que vous dans sa conduite, qu’elle n’a pas assez réfléchi à ce qu’elle vient de vous ordonner, et que je la prie de considérer que rendre à un malheureux le cadeau qu’il a fait, c’est l’humilier et lui faire mesurer toute sa misère.
Elle considère l’hypnose comme l’équivalent d’une attaque d’hystérie, comme une phase isolée ou anormalement prolongée de la période passionnelle de la grande attaque. […] Les actions inhibitoires ne semblent pas être ce qu’il y a de plus important dans l’hypnose, et il faut surtout considérer les actions excitantes, qui sont liées aux premières ou qui s’y ajoutent. […] Pierre Janet, qu’un seul et même phénomène considéré de deux côtés différents, comme l’image et le mouvement181. » En d’autres termes, à toute suppression d’idée répond une suppression exactement corrélative de force motrice sur le point intéressé, comme à toute introduction d’idée répond une production proportionnelle de mouvement, sous une forme ou sous une autre182. […] Considérés philosophiquement, ces faits prouvent, une fois de plus, que la douleur et la pensée ne sont pas, dans la nature, des « épiphénomènes » sans influence, dont l’être vivant pourrait se passer. […] Il y a de telles complications dans l’organisme qu’il faut toujours considérer les phénomènes absolument parallèles ou en connexion immédiate.
Il considère les Grands Jours comme une sorte de tragi-comédie, et il y dispose le touchant, l’horrible, le gai, avec alternative et comme on assortit des nuances. […] Arrivant à son sujet principal qui est la chronique des Grands Jours, il nous montre le premier coup qui frappe sur une tête altière et imprudente, le vicomte de La Mothe de Canillac, « fort considéré pour sa qualité dans la province, et, au sentiment de tous, le plus innocent de tous les Canillac ». […] Une dame de la campagne se plaignait que tous ses paysans avaient acheté des gants et croyaient qu’ils n’étaient plus obligés de travailler, et que le roi ne considérait plus qu’eux dans son royaume.
Le romancier grec a dit que Persina, reine d’Éthiopie, avait mis au monde Chariclée, enfant tout blanc, à cause d’un tableau de Persée et d’Andromède nue qu’elle avait beaucoup considéré. […] Dans une très-belle édition de 1820, plus complète que celle de 1818, et où il n’y a que des vers48, j’aime à considérer la première et pure forme de son talent, sans complication aucune. […] Le malheur qui le frappe m’atteint très-sensiblement. » On n’est pas habitué à considérer Mlle Mars par le côté du sentiment : cette femme, d’un talent admirable, passait, dans ses relations de théâtre, pour une personne assez rude, peu indulgente aux camarades et au prochain ; mais, pour ceux qu’elle aimait, elle était amie sûre, loyale, essentielle et positive.
Necker avait rêvé une monarchie à trois pouvoirs pondérés comme l’Angleterre, sans considérer que les gouvernements ne se copient pas, mais qu’ils se moulent sur le type des traditions, des idées, des mœurs, des classes préexistantes dans un pays. […] répliquai-je, « il ne s’agit pas de ce que je veux, mais de ce que je pense. » J’ignore si cette réponse lui a été rapportée, mais je suis bien sûre du moins que, s’il l’a sue, il n’y a attaché aucun sens ; car il ne croit à la sincérité des opinions de personne, il considère la morale en tout genre comme une formule qui ne tire pas plus à conséquence que la fin d’une lettre ; et, de même qu’après avoir assuré quelqu’un qu’on est son très-humble serviteur, il ne s’ensuit pas qu’il puisse rien exiger de vous, ainsi Bonaparte croit que lorsque quelqu’un dit qu’il aime la liberté, qu’il croit en Dieu, qu’il préfère sa conscience à son intérêt, c’est un homme qui se conforme à l’usage, qui suit la manière reçue pour expliquer ses prétentions ambitieuses ou ses calculs égoïstes. La seule espèce de créatures humaines qu’il ne comprenne pas bien, ce sont celles qui sont sincèrement attachées à une opinion, quelles qu’en puissent être les suites ; Bonaparte considère de tels hommes comme des niais ou comme des marchands qui surfont, c’est-à-dire, qui veulent se vendre trop cher.
. — Ses grands ouvrages sur la religion ont été sans influence : Constant y considère surtout le sentiment religieux comme fait psychologique et social ; l’époque n’était guère favorable à une telle étude.Éditions : Adolphe, 1816, in-12. De la religion considérée dans sa source, ses formes et ses développements, 1824-1831, 5 vol. in-8. Du polythéisme romain considéré dans ses rapports avec la philosophie grecque et la religion chrétienne, 1833, 2 vol. in-8.
Alors que la profession de comédien était considérée comme déshonorante, la comédie et la tragédie s’épanouirent superbement. […] Compositeur de Musique En réponse à votre questionnaire sur l’influence des choses de théâtre à notre époque, je vous dirai très franchement que : 1º Je ne considère pas du tout le goût de la société contemporaine pour le théâtre comme un indice de progrès intellectuel. […] Mais si nous considérons la masse, nous constatons qu’elle ne lit guère que des romans.
On s’est accoutumé à considérer le monothéisme comme une conquête définitive et absolue, au-delà de laquelle il n’y a plus de progrès ultérieur. […] On ne le voit que par certains dehors imposants, on ne considère que ce qu’il a dans ses dogmes d’élevé et de moral, on n’entre pas dans les broussailles ; il y a plus, on rejette bravement ou on explique complaisamment ceux de ses dogmes qui contredisent trop ouvertement l’esprit moderne. […] Je suis quelquefois tenté de verser des larmes quand je songe que, par la supériorité de ma religion, je m’isole, en apparence, de la grande famille religieuse où sont tous ceux que j’aime, quand je pense que les plus belles âmes du monde doivent me considérer comme un impie, un méchant, un damné, le doivent, remarquez bien, par la nécessité même de leur foi. 489] Fatale orthodoxie, toi qui autrefois faisais la paix du monde, tu n’es plus bonne que pour séparer.
Outre l’aspect particulier que prennent chez Poe les trois parties primordiales de l’esthétique de tout écrivain : le style, l’invention des lieux et des personnages, la composition, il est utile de considérer les caractères généraux de ces éléments, les propriétés par lesquelles ils concordent et coopèrent. […] Comme le brick continuait à tourner, comme pour nous voir de plus près, l’oiseau retira péniblement du trou sa tète sanglante, et, après nous avoir considérés un moment stupéfié, se détacha paresseusement du corps sur lequel il se régalait, puis il prit droit son vol au-dessus de notre pont et plana quelque temps dans l’air avec un morceau de la substance coagulée et quasi-vivante dans son bec. […] Ayant choisi un effet premièrement nouveau, secondement vif, je considère si on peut le produire le mieux par des incidents ordinaires et un ton particulier, ou par des incidents et un ton particuliers, regardant ensuite autour de moi ou plutôt en moi pour trouver cette combinaison de ton et d’événements qui m’aideront le mieux à produire l’effet.
Ses inexactitudes mêmes, et il en a bien peu, sont presque toujours, lorsqu’on les considère de près, des sacrifices faits par le bon goût. […] Enfin, si l’on considère que sa perfection peut être opposée à la perfection de Virgile, et si l’on se souvient qu’il parlait une langue moins flexible, moins poétique et moins harmonieuse, on croira volontiers que Racine est celui de tous les hommes à qui la nature avait donné le plus grand talent pour les vers. […] Je ne considère pas ici la prodigieuse difficulté de tirer cinq actes d’un sujet qui n’offrait qu’une scène ; de faire une tragédie de ce qui paraissait devoir n’être qu’une élégie.
À partir du xve siècle et du règne de Charles VII, Mézeray ne considère plus le champ de son Histoire que comme un pays peuplé, « tout entrecoupé, dit-il, de canaux, de retranchements et de places fortes, où une armée, quelque puissante qu’elle soit, ne peut faire ses logements que pied à pied, et n’y avance pas plus durant toute une campagne qu’elle ferait ailleurs en une journée ». […] Il y avait dans le royaume, sans compter les libertins et les athées qui n’étaient pas en petit nombre, trois sortes d’esprits… Et il considère ces trois sortes d’esprits, les uns acharnés à la destruction de la religion romaine, les autres à sa défense, et « quelques-uns, tenant le milieu, qui n’eussent pas voulu la détruire, mais seulement y réformer certains abus ».
Peu à peu cependant, à mesure que la mode des perruques et celle des coiffures élégantes prévalut, les gens comme il faut perdirent l’habitude de mettre leur chapeau pour ne point déranger l’édifice artificiel ou la poudre de leur chevelure ; les parapluies commencèrent à faire l’office du chapeau ; cependant on a continué de considérer celui-ci comme une part si essentielle de la toilette, qu’un homme du monde n’est point censé habillé sans en avoir un ou quelque chose d’approchant, qu’il porte sous le bras ; si bien qu’il y a quantité de gens polis dans toutes les cours et les capitales d’Europe qui n’ont jamais, eux ni leurs pères, porté un chapeau autrement que sous le bras, quoique l’utilité d’une telle mode ne soit aucunement évidente, et que ce soit même très gênant. Or la coutume qui prévaut d’avoir des écoles où, de nos jours, l’on enseigne indistinctement à tous nos enfants les langues grecque et latine, je ne la considère pas sous un autre point de vue que comme le chapeau sous le bras de la moderne littérature.
Celle qui y gagnerait le moins serait encore Mme du Deffand ; cependant, tout considéré, elle n’y perd pas, et, selon la remarque de l’ingénieux éditeur, elle s’y montre mieux encore peut-être que dans la correspondance avec Walpole, telle que les plus bienveillants aimaient à la voir, « plus sensible qu’affectueuse, et plus découragée qu’incapable d’aimer les autres ou soi-même ». […] Quand on la considère dans ses relations avec Horace Walpole et avec les Choiseul, on la voit par son meilleur côté, du côté où elle se cramponne pour essayer d’aimer.
La grande Catherine de Russie, après quelque conversation avec les philosophes Diderot ou Grimm, disait en se levant pour aller vaquer aux affaires d’État : « Maintenant il faut songer au gagne-pain. » Ce n’est pas Louis XIV qui eût dit ce mot-là, qui a d’ailleurs sa bonne grâce ; ce n’est pas lui qui eût fait ainsi bon marché, même en paroles et d’un air de badinage, de ce qu’il considérait comme les plus importants et les plus sacrés de ses devoirs. […] Mais ayant appelé la prudence à mon secours, et considéré que je n’avais ni le nombre de troupes, ni la qualité des alliés requis pour une pareille entreprise, je dissimulai ; je conclus la paix à des conditions honorables, résolu de remettre la punition de cette perfidie à un autre temps. » Depuis cette paix, conclue un peu trop tôt, cette paix brusquée, il le sent, et contre laquelle étaient Turenne, même Vauban, et tous les militaires, si bien qu’il fallut donner à son armée et à la jeunesse guerrière la diversion immédiate de l’expédition de Candie, Louis XIV n’a qu’une idée, celle de se venger ; tout ce qu’il veut, il le veut avec suite, et sans se laisser distraire ; de 1668 à 1671, pendant trois années, il n’est occupé qu’à fortifier ses places, à augmenter ses troupes peu à peu, sans donner ombrage au dehors, à disposer ses alliances du côté de l’Angleterre, du côté de l’empereur et des princes de l’Empire, pour obtenir de ces derniers au moins la neutralité : « Je ne faisais pas un grand fonds sur la solidité de ces alliances que je prévoyais bien ne devoir pas durer longtemps, comme on le verra dans la suite ; mais je comptais pour un grand avantage de pouvoir châtier en liberté, pendant quelque temps, l’insolence des Hollandais, et j’espérais les réduire à souscrire à une paix honteuse, avant que les puissances, mes alliées, pussent être en état de les secourir. » Louis XIV est franc, il ne dissimule pas son motif : il a été blessé et il prétend en avoir raison.
Rien de plus monotone que sa vie ; elle a perdu sa mère depuis bien des années ; elle habite avec son père au château du Cayla ; elle a une autre sœur plus jeune qu’elle, Marie ou Mimi ; elle a un frère Éran ou Érembert, aimable et assez dissipé ; mais le frère chéri, le frère unique, celui de qui elle dirait volontiers ce que cette reine de Hongrie, la digne sœur de Charles-Quint, disait du grand Empereur, son frère : « Il est mon tout en ce monde après Dieu », c’est Maurice, le génie tendre et sans défense, qu’elle considère comme aventuré à travers tous les écueils de la vie et du monde. […] C’était doux à considérer et à se représenter l’épanchement de l’amitié dans ces deux petites fleurettes.
au milieu d’un paysage d’automne, agreste, hérissé et dépouillé par les premiers froids, un misérable, quelque mendiant irlandais, vêtu en lambeaux, pieds nus, qui considère de derrière une haie, dans quelque verger, un mannequin oublié, un bâton surmonté d’un chapeau et de vieux habits, planté là pour effrayer les oiseaux. […] Un des premiers mots de Vireloque est sanglant : il s’arrête à considérer un être ignoble, tombé ivre-mort, et, pour toute légende, il dit : « Sa Majesté le Roi des animaux !
Vous me rappelez que j’avais considéré les États-Généraux comme un foyer de trouble et l’espoir des factieux ; ah ! […] Je serais indigne du nom de notre mère, qui vous est aussi cher qu’à moi, si le danger me faisait fuir loin du roi et de mes enfants. » Et un autre jour, aux discours qu’on lui rapporte de Vienne, et qui feraient supposer que son frère la considère comme menée par La Fayette ou tel autre personnage du dedans, elle s’indigne, elle se révolte (20 janvier 1791) : « Nous sortons tous d’un sang trop noble, écrit-elle à M. de Mercy, pour qu’aucun de nous puisse soupçonner l’autre d’une telle bassesse ; mais il y a des moments où il faut savoir dissimuler, et ma position est telle et si unique que, pour le bien même, il faut que je change mon caractère franc et indépendant. » Elle chargeait le comte de Mercy de réfuter en bon lieu ces bruits malveillants que semaient les émigrés exaltés et la cabale du comte d’Artois, afin de donner prétexte et carrière à leurs plans aventureux.
Que ce soit ou non une faveur, il y en a de plus voisins du soleil, il y en a de beaucoup plus éloignés ; il en est de moins gros, de plus légers en poids, il en est de beaucoup plus considérables : la condition de notre terre, de quelque côté qu’on la considère dans cet ensemble, est proprement la médiocrité. […] Flammarion a toute raison de considérer comme établi que « la terre n’a aucune prééminence marquée dans le système solaire, de manière à être le seul monde habité », et que, « astronomiquement parlant, les autres planètes sont disposées aussi bien qu’elle au séjour de la vie. » Jusqu’ici on est entièrement de son avis, et il ne tire aucune conclusion que celles que l’analogie, la probabilité scientifique indiquent et suggèrent.
Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. […] Il semble considérer Saint-Simon à la Cour comme un observateur « dont l’horizon est borné », qui s’attache aux détails et ne voit au-delà qu’avec confusion ; qui fait preuve, en résumé, « d’attention curieuse, de finesse, de sagacité, de pénétration profonde », mais toujours « dans le cercle borné et restreint qu’il s’est tracé » ; — notez que ce cercle est tout simplement la nature humaine ; — et lorsqu’il a bien pris contre lui toutes ses précautions et ses conclusions, qu’il l’a montré sans étendue, sans élévation d’esprit, sans sûreté jusque dans sa profondeur et sa sagacité, qu’il l’a convaincu d’être (comme tout homme, hélas !
Daudet avait moins accablé de ses mépris, au commencement, cet excellent cuistre, et s’il l’avait considéré avec moins d’antipathie et plus de sérénité. […] Alphonse Daudet juge la besogne d’un Astier-Réhu inutile et grotesque, et il considère Astier-Réhu comme un odieux imbécile.