… Cette Sœur Emmerich, que l’Église placera peut-être un jour entre les Brigitte et les Thérèse, aurait passé de l’extase au ciel, laissant dans les quelques yeux défiants, envieux, épouvantés, de ceux qui la virent, l’impression, ensevelie maintenant avec eux, d’un spectacle incompréhensible ! Mais heureusement pour nous, et j’ose dire heureusement pour elle, — car l’âme des saints doit être avide, même dans le ciel, de faire, par leur exemple, d’autres saints sur la terre, — il y eut dans sa vie, toujours cachée ou empêchée, le hasard providentiel de la rencontre d’un poëte et d’un cœur religieux, sans lequel nous n’aurions aujourd’hui ni l’immense poëte qu’elle fut, elle, ni la sainte aux grâces transcendantes, que M. […] regardez les acteurs de ce drame qui se joua une fois sur la terre et dont le ciel fut spectateur, et jugez si la vision de notre Mystique ne nous les a pas reproduits, dans l’esprit éternel de leur personnage, quoique éclairés par mille côtés et mille détails que, pour des raisons de providence, l’Évangéliste avait laissés dans l’ombre.
Emprisonnée sous notre ciel gris, elle devra, pour s’épanouir, créer autour d’elle une atmosphère orientale, faite de belle lumière et de parfums. […] Dans une des plus belles pièces de Par l’Amour, je cueille ces vers : Trempé d’aube, dehors, le fumier resplendit, ………………………………………………… Et lance vers le ciel des parfums attiédis. […] L’orage, qui mêle la terre et le ciel et devient un immense spasme d’amour : Mais la terre et le ciel, comme un couple qui s’aime Et qu’une étreinte aiguë âprement martyrise, Soudain sont parcourus par un grand frisson blême : À force de chaleur, la lumière se brise. […] C’est du ciel. […] Elle s’est regardée dans ces paysages qui ont pris les nuances et les teintes changeantes de ses émotions : Le ciel était de feu et d’or… un ciel sauvage, Et des glaives trempaient dans l’eau trouble du soir.
Toute doctrine qui vient au monde, qui descend du ciel ou qui croit fermement en descendre, a une ambition sainte, absolue comme la Divinité incarnée qu’elle personnifie ou qu’elle croit personnifier dans sa foi. La foi révélée n’est pas comme la foi raisonnée ; elle n’a ni plus ni moins, ni hésitation, ni tolérance, ni doute ; elle est conquérante comme l’ambition du ciel, elle est absolue comme la volonté de Dieu sur les choses et sur les âmes ; tous les moyens lui sont bons comme à Dieu, parce qu’elle se sent ou se croit divine, et que la Divinité, étant le bien suprême, ne peut faire le mal même en employant des moyens violents ; elle veut et elle croit avoir droit de vouloir soumettre tout ce qu’elle ne peut convaincre. […] IX Comme pontife, le pape actuel était un second Pie VII ; comme homme de prière, il vivait sans voir la terre, les yeux au ciel ; comme souverain politique, c’était un Italien amoureux de l’indépendance et de la dignité de l’Italie. […] Par une juste vengeance du ciel, la république, devenue conquérante en terre ferme, commença à décroître en puissance sur la mer. […] Il faut rendre hommage à la France : elle offrait tout à Manin, il refusa tout ; il ne voulait du ciel qu’une patrie.
Le ciel d’Italie a des rayons qui font fleurir deux fois les femmes comme les citronniers de cette terre ; elles ont autant de printemps que d’années, jusqu’à l’âge où il n’y a plus de printemps que dans le ciel ; c’est alors qu’elles disparaissent du monde et qu’on ne revoit plus leurs charmants fantômes que dans les corridors des monastères ou sous les colonnades de leurs églises ; de là leurs rêves montent pieusement au paradis, qui n’est encore pour elles qu’une dernière floraison de leur éternelle jeunesse. […] « Mais non pas plutôt du rameau maternel ou de son buisson épineux elle est détachée, que tout ce qu’elle avait de faveur du ciel, de la terre et des hommes, tendresse, admiration, beauté, tout elle perd à la fois ; la jeune fille, qui de cette fleur d’innocence doit avoir plus de soin que de ses yeux et de sa vie, laisse cueillir le trésor, perd à l’instant, dans le cœur de tous ses autres admirateurs, tout le prix qu’elle avait avant à leurs yeux ! […] Mais, au lieu de laisser dans notre entretien de la soirée cette mélancolie pensive que laisse la lecture d’un livre passionné dans l’esprit d’une société de lecteurs, notre entretien, plus gai et plus souriant qu’à l’ordinaire, se ressentit de la folie et de la verve du poète : la villa, les jardins, les bois de lauriers, les vallées de l’horizon, la mer et le ciel nous parurent pleins de paladins, d’enchanteurs et de belles aventurières poursuivies par leurs persécuteurs ou poursuivant leurs héros à travers le monde. […] Un vaste pin d’Italie, qu’on appelle pin-parasol, s’élevait solitaire au milieu de cette pelouse ; sa tige rugueuse, sur laquelle on entendait courir les lézards et bourdonner les mouches à miel qui aimaient le suintement sucré de sa résine, s’élevait de cent palmes avant d’ouvrir ses grands bras pour porter le ciel comme une cariatide végétale. […] — Eh bien alors, reprit avec un fol enjouement Léna, laisse sécher tes yeux au vent de mer et ne songeons plus qu’à faire des bouquets. » En parlant ainsi, elle prit à deux mains la tête de la belle enfant, la posa de force à la renverse sur ses genoux, et, découvrant le front des tresses blondes qui tombaient sur les yeux de sa fille, elle lui tourna le visage vers le ciel bleu au-dessus de l’arbre, et vers la mer, plus bleue que le ciel ; puis, agitant légèrement l’air avec son éventail de papier vert, elle étancha en riant les larmes de l’enfant avec le double vent de la mer et de l’éventail.
Fils du ciel, que ta beauté est terrible, quand la mort se cache dans ta chevelure enflammée, quand tu roules devant toi tes brûlantes vapeurs sur les armées ! […] Le fils du ciel sent-il la douleur ? […] Les enfants des lâches tremblent, et mille torrents tombent du ciel. […] ton épée semblable au feu du ciel ? […] Plût au ciel que la mort renouvelât sur moi le coup qui l’a frappé, que le sanglier fatal eût aussi déchiré le sein de Crimoïna !
… Et bien, il y a là dedans, un mendiant en train de se chauffer auprès du feu, passant à travers son manteau, qui fait comme les étoiles dans le ciel, la nuit… Oh mais là, vous savez, c’est un grand, lyrique ! […] Comme je reprochais à Rosny l’alchimie de ses ciels, lui disant que l’effet produit par un ciel sur un humain, est une impression vague, diffuse, poétiquement immatérielle, si l’on peut dire, et ne pouvant être traduite qu’avec des vocables, sans détermination, bien arrêtée, bien précise, et qu’avec ses qualifications rigoureuses, ses mots techniques, ses épithètes minéralogiques, il solidifiait, matérialisait ses ciels, les dépoétisait de leur poésie éthérée… Rosny m’a répondu, avec l’assurance vaticinatrice d’un prophète, que dans cinquante ans, il n’y aurait plus d’humanités latines, et que toute l’éducation serait scientifique, et que la langue descriptive qu’il employait, serait la langue en usage. […] Dimanche 24 avril Un ciel, à la fois tout noir et tout constellé d’étoiles, un ciel, semblable à la gaze noire piquée de paillons d’or, habillant les danseuses de l’Inde. Sur ce ciel, les grands arbres noirs, non feuillés encore, mais à la ramure infinie en éventail, et pareils à ces fougères gigantesques du monde antédiluvien, qu’on découvre calcinées au fond des mines ; et sous cette obscurité toute cloutée de feu, des souffles énormes balançant, et faisant gémir ces arbres couleur de charbon, comme les arbres d’une planète autre que la terre, d’une planète en deuil.
Sa nuée d’océanides va et vient dans un ciel ténébreux, comme une troupe d’oiseaux chassés. […] Sur l’ouverture que Paul avait faite au ciel, l’Église a écrit : Porte condamnée. […] Puis il la pousse par le purgatoire jusqu’au ciel. […] En s’élevant, il s’idéalise, et la pensée laisse tomber le corps comme une robe ; de Virgile il passe à Béatrix ; son guide pour l’enfer, c’est le poëte ; son guide pour le ciel, c’est la poésie. […] La terre voit et parcourt le ciel ; elle le connaît sous ses deux aspects, obscurité et azur, doute et espérance.
Que de regrets, ô ciel ! […] Mais que pour cette fois ce soit une belle âme, Tendre et douce à l’amour, et légère à guider, Qui de jeunes baisers rafraîchisse ma flamme, Me couvre de son aile et me sache garder ; Qui des rayons de feu que lance ma paupière Réfléchisse en ses pleurs la tremblante clarté, Et, sans orage au ciel, sans trop vive lumière, Se lève sur le soir de mon rapide été ! […] Ainsi, dans la seconde partie, lorsque Arthur, après un court éloignement, après cette rencontre si mémorable et si simple du vieillard sous les oliviers près d’Avignon, revient à sa terre, l’embellit, s’ouvre de toutes parts à travers sa forêt, comme à travers ses souvenirs, des perspectives vers le ciel, et remercie à genoux l’Auteur de ces biens ; lorsqu’il nous donne le journal de ses promenades, l’extrait de ses lectures, comme un bouquet champêtre assorti pour la parure de l’autel le jour de la fête de la patronne ; lorsqu’il nous raconte un des derniers jours d’octobre, ou sa belle cathédrale de Rouen, ou le salut de la Sainte-Catherine, ou le gazon frais des calvaires, l’effusion abonde, la charité coule par ses lèvres, se répand sur tous, et l’éternel christianisme des âmes tendres rajeunit et multiplie ses plus chers accents. […] C’est comme une tendresse infinie qui m’inonde de je ne sais quels sentiments pleins d’émotion qui se forment de tout ce qu’il y a de beau, de bon, de noble dans la créature déchue, mais pardonnée ; exilée du ciel, mais remise dans la voie qui le fait retrouver.
Je les gardai longtemps avec les siennes comme deux reliques qui ne formaient qu’un seul être, et un jour que je me sentis près de mourir moi-même, je pris mon grand courage et je brûlai ces deux rouleaux, qui formaient deux volumes, pour que les deux cendres ne restassent pas après nous sur cette terre, mais que nous les retrouvassions au ciel où elles allaient avant nous. […] Si tu savais combien de pleurs tes erreurs ont fait répandre à notre respectable mère, combien elles paraissent déplorables à tout ce qui pense et fait profession non-seulement de piété, mais de raison ; si tu le savais, peut-être cela contribuerait-il à t’ouvrir les yeux, à te faire renoncer à écrire ; et si le ciel touché de nos vœux permettait notre réunion, tu trouverais au milieu de nous tout le bonheur qu’on peut goûter sur la terre ; tu nous donnerais ce bonheur, car il n’en est point pour nous, tandis que tu nous manques et que nous avons lieu d’être inquiets sur ton sort. » XIX Cette lettre l’attendrit ; il crut y entendre une voix du ciel. […] Chactas s’extasie : « Pompe nuptiale, digne de nos malheurs et de la grandeur de nos amours : superbes Forêts qui agitiez vos lianes et vos dômes comme les rideaux et le ciel de notre couche ; Pins embrasés qui formiez les flambeaux de notre hymen ; Fleuve débordé ; Montagnes mugissantes, affreuse et sublime Nature, n’étiez-vous donc qu’un appareil préparé pour nous tromper, et ne pûtes-vous cacher un moment dans vos mystérieuses horreurs la félicité d’un homme !
Bonpland… Là, tandis que le ciel du Midi brillait de son pur éclat, ou que, par un temps de pluie, sur les rives de l’Orénoque, la foudre en grondant illuminait la forêt, nous avons été pénétrés tous deux de l’admirable vérité avec laquelle se trouve représentée, en si peu de pages, la puissante nature des Tropiques dans tous ses traits originaux. […] C’est alors seulement qu’il y répandra ce je ne sais quoi de chaleur et de lumière qui nous en réfléchira tout le ciel. […] J’ai à mettre en ordre des matériaux fort intéressant, et ce n’est qu’à la vue du ciel que je peux recouvrer mes forces. […] Aujourd’hui je n’ai voulu qu’indiquer la préparation pénible et les épreuves qui doivent nous rendre nous-mêmes modestes, reconnaissants envers le ciel et indulgents.
Goder pareva’l ciel di lor fiammelle, O settentrional vedovo sito, Poi che privato se di mirar quelle. […] V, chap. 2] Fragment du sermon de Bossuet sur le bonheur du ciel. […] ……………………………………………………………………………………………… Mais, mes frères, ce n’est pas à moi de publier ces merveilles, pendant que le Saint-Esprit nous représente si vivement la joie triomphante de la céleste Jérusalem par la bouche du prophète Isaïe. « Je créerai, dit le Seigneur, un nouveau ciel et une nouvelle terre, et toutes les angoisses seront oubliées, et ne reviendront jamais : mais vous vous réjouirez, et votre âme nagera dans la joie durant toute l’éternité dans les choses que je crée pour votre bonheur : car je ferai que Jérusalem sera toute transportée d’allégresse, et que son peuple sera dans le ravissement : et moi-même je me réjouirai en Jérusalem, et je triompherai de joie dans la félicité de mon peuple219. » Voilà de quelle manière le Saint-Esprit nous représente les joies de ses enfants bienheureux. […] De même qu’on voit un grand fleuve qui retient encore, coulant dans la plaine, cette force violente et impétueuse qu’il avait acquise aux montagnes d’où il tire son origine ; ainsi cette vertu céleste, qui est contenue dans les écrits de saint Paul, même dans cette simplicité de style, conserve toute la vigueur qu’elle apporte du ciel, d’où elle descend.
La nuit se précipita du ciel. […] Nos yeux ont la couleur et l’éclat du ciel. […] S’il y avait des montagnes, elles louchaient le ciel, et on couvrait leur front de glaces éternelles. […] On voyait au ciel quelques nuages blancs, d’autres cuivrés. […] C’est par un ciel blanc, sans nuage, mais sans soleil.
On est en automne : la nature se dépouille, et le ciel s’attriste : C’est la saison où tout tombe Aux coups redoublés des vents Un vent qui vient de la tombe Moissonne aussi les vivants. […] Les nuages et la nuit couvrent presque tout le ciel ; il n’y a plus qu’à l’occident, à l’endroit où le soleil vient de sombrer dans la mer, une seule porte éclatante, une arche de feu où tout se précipite et va s’engloutir, jour, nuées, aquilons, poussière, écume, et l’âme du poète.
Voilà le ciel, la terre, les éléments. […] J’éprouvai si douloureusement cette nuit-là l’angoisse absurde, mystérieuse, d’être si loin de « chez moi », sous un ciel qui ne me connaissait pas, parmi des gens qui ne parlaient pas ma langue et qui n’avaient pas le cerveau fait comme le mien, que je sortis par la fenêtre pour attendre la diligence qui repartait à trois heures du matin.
L’imitation du costume sous un ciel si différent mit ce Bovarysme de l’antique au point de la caricature. […] Si belle que soit par ses proportions la colonnade du Louvre, il est impossible de ne pas sentir qu’elle répond pourtant à des besoins nés sous un autre ciel et qu’elle n’aura pas ici mission de satisfaire.
Cela est ainsi, parce que la parole a ainsi prononcé ; car, comme a dit admirablement Bossuet, c’est la même parole qui a fait le ciel et la terre . […] Serait-ce, par hasard, que le captif de Savone et de Fontainebleau, l’héritier du pauvre pêcheur, avec ces paroles qui contenaient les menaces du ciel, aurait frappé de vertige l’homme contre lequel l’Europe a dû finir par se croiser ?
Aucun souffle ne ternit cette fleur délicate, qui répand les parfums du ciel. […] Il poursuit toute sa vie ce vain fantôme qui l’égare, et il se plaint ensuite au ciel de l’erreur qu’il s’est formée lui-même. […] Elle s’est fortifiée contre l’avenir, par le souvenir de l’innocence de sa vie ; et elle a reçu alors le prix que le ciel réserve à la vertu, un courage supérieur au danger. […] Le ciel a trouvé ma carrière suffisamment remplie. […] Elle se jetait aux pieds de ses directeurs, et elle imaginait contre elle-même des tortures et des supplices ; car le ciel, le juste ciel envoie aux âmes cruelles des religions effroyables.
Leurs yeux se mouillent de langueur, se ferment à demi, se perdent de côté où montent au plafond chercher le ciel. […] Au ciel du faubourg Saint-Antoine, le corps de ballet remplace les Anges et les Dominations. […] Un paysage du Midi rayonnant jusqu’au fond, et qui avance sur l’œil et marche contre lui, et une ligne courante de monts fauves, collant l’horizon sur une bande de ciel d’un bleu cru. […] Au loin, un ciel assombri sur une mer aux troubles clartés, laissées dans l’eau par le soleil disparu, et où des silhouettes de gros bateaux échoués mettent des souvenirs de naufrages. […] Ce paysan solitaire grandit pour moi et menace dans le ciel.
Il avait ajourné son bonheur au ciel. […] Cela doit être d’autant plus poétique que la poésie a négligé davantage jusqu’ici ces trésors de descriptions, de sensibilité, de naturel, de passions douces, enfouis à notre insu sous la pierre du foyer domestique, dans le jardin, dans le verger, dans la prairie, dans la vigne, dans la montagne qui borne le court horizon, dans le coin de ciel en vue de la fenêtre où se couche le soleil, où se lève l’étoile, dans l’enfant à la mamelle, dans la mère souriante, dans le père sérieux, dans l’aïeul prévoyant, dans le fils docile, dans la jeune fille rêveuse, dans la servante attachée à l’âtre, seconde mère des enfants, et jusque dans le chien nourri d’affection, qui cherche aussi souvent la tendresse dans les yeux que le pain sous la table. […] La cloche plus sonore au loin lançant mieux l’heure, Le vent d’automne humain aussi comme nos voix, Les arbres nus pleurant leur jeunesse effeuillée, Les sapins balançant leur deuil sur la vallée, Les grands brouillards rêveurs flottant le long des bois, Le ciel bleuâtre ainsi que des veines pâlies, Les feuilles gémissant sous le rythme des pas, Couvrent tout de mystère et de mélancolie ; La vallée attendrit et ne désole pas. […] Sur sa noire jument, à la tête étoilée, Il allait, en causant, sous la nuit de l’allée, Comme sa sombre vie au fond de l’inconnu ; Il n’avait plus d’étoile, et son ciel était nu. […] Lui, fixe on ne sait quoi là-bas à l’horizon, Comme pour voir au ciel l’enfant de sa maison.
Et comme je ne l’abandonnai point jusqu’à ce que le ciel eût reçu son âme, ainsi je ne l’abandonnerai point après mon trépas. […] J’espère que le gouvernement sous lequel le ciel me fera mourir sera assez bon et assez humain pour ne pas mettre obstacle, dans une circonstance aussi indifférente, à l’accomplissement de ces vœux innocents de deux frères que les révolutions purent rendre infortunés, — je parle plutôt de moi que de lui, — mais qui ont toujours été honorés et honorables, et qui ne firent jamais de mal à personne. […] Je n’étais plein que de sa pensée, et je remplissais mes devoirs dans le but de me rendre le moins possible indigne du secours du ciel et d’aller l’y rejoindre un jour. […] Consalvi, jeune encore, avait le délire de la musique, cette langue sans parole qui vient du ciel et qui exprime sans mots ce que l’âme rêve et ce qui est le plus inexprimable aux langues humaines ; la musique, langue des anges, quand elle avait touché son âme, y restait à jamais comme le souvenir d’un autre monde, comme une apparition à l’âme d’un sens supérieur aux sens d’ici-bas. Il ne pouvait s’empêcher de regarder, comme un inspiré du ciel, celui qui trouvait ces chants inaccoutumés des hommes.
Le ciel sembloit estre exempt de leurs mains ; Et toutefois les bons pères romains, Pour servir Dieu que mieux connoistre ils surent, Y prirent siege, et les clefs en reçurent ; Or, maintenant, leurs riches successeurs Pour estre encor plus amples possesseurs, Et leurs acquets augustes imiter, Ont pris enfer, et y vont habiter. […] Une fois maîtres du terrain, la victoire leur montant au cerveau, la brigade se mit de ses propres mains au ciel, et s’appela la Pléiade. […] Dans l’Olive, où il compare toutes les beautés de sa maîtresse à celles de la nature, Charles Fontaine, l’un des poëtes attaqués dans l’Illustration, notait, sans trop exagérer, cinquante fois, en quatre feuilles de papier, ciel et cieux, armées et ramées, oiseaux et eaux, fontaines vives et leurs rives, bois et abois, et tout un vain travail de la mémoire, répétant sans cesse les mêmes mots, à la place de l’inspiration qui les renouvelle et les varie à l’infini. […] Dans un poëme allégorique que Bertaut fit à l’occasion de sa mort, la France, étant allée se plaindre à Jupiter du malheur de Pavie, le dieu, qui dînait chez Thétis, sous un roc, près de Toulon, la console par ces mots : Cependant, pour montrer qu’ici-bas je n’envoie Nulle pure douleur ni nulle pure joie, Sache que ce mesme an qui maintenant escrit D’un encre si sanglant son nom en ton esprit, Ce mesme an qui te semble à bon droit deplorable, Te sera quelque jour doucement mémorable, D’autant que dans le sein du terroir vendosmois Avant que par le ciel se soient tournés sept mois, Un enfant te naistra, dont la plume latine Egalera ta gloire la gloire divine. […] Là, dans une ode à Calliope, il reconnaît qu’elle l’avait prédestiné pour la gloire de la poésie : Certainement, avant que né je fusse Pour te chanter tu m’avois ordonné Le ciel voulut que ceste gloire j’eusse, Estre ton chantre avant que d’estre né105.
Quand quelqu’un souhaite lire, il bande, avec une grande quantité de toutes sortes de petits nerfs, cette machine ; puis il tourne l’aiguille sur le chapitre qu’il veut écouter, et en même temps, il en sort, comme de la bouche d’un homme ou d’un instrument de musique, tous les sons distincts et différents qui servent, entre les grands lunaires, à l’expression du langage. » On pourrait dire de même que de nos jours tel roman de Jules Verne, telle fantaisie d’un poète, de Victor Hugo, par exemple, dans Plein ciel, présagent l’invention des bateaux sous-marins ou des nacelles ailées qui opéreront la traversée effrayante d’un astre à un autre. […] Quand on parlait à Victor Hugo de cette mort prochaine, il se mettait à rire et répondait122 : « Force gens de nos jours, volontiers agents de change et souvent notaires, disent et répètent : La poésie s’en va. — C’est à peu près comme si l’on disait : Il n’y a plus de roses ; le printemps a rendu l’âme : le soleil a perdu l’habitude de se lever ; parcourez tous les prés de la terre, vous n’y trouverez pas un papillon ; il n’y a plus de clair de lune et le rossignol ne chante plus, le lion ne rugit plus, l’aigle ne plane plus ; les Alpes et les Pyrénées s’en sont allées ; il n’y a plus de belles jeunes filles et de beaux jeunes hommes ; personne ne songe plus aux tombes ; la mère n’aime plus son enfant ; le ciel est éteint ; le cœur humain est mort. » Le fait est que l’imagination est en l’homme une faculté non moins essentielle et immortelle que la raison ; et c’est pourquoi la poésie non seulement garde à côté et au-delà de la science son royaume inviolable, mais aussi sait puiser dans la science-même des éléments de vie et d’inspiration. […] Pourtant il est rude et multiple, le combat qu’ils ont à livrer, combat contre la misère, contre la faim, comme celui que soutinrent Bernard Palissy et tant d’autres, sacrés grands hommes après leur mort ; combat contre l’intolérance, contre une foi ombrageuse et brutale, comme ce fut le cas pour Galilée ; combat perpétuel enfin contre la nature, qui dérobe ses secrets, qui ne se les laisse arracher que par la force et qui se venge semble-t-il, des violences qu’on lui fait, témoin ces physiciens foudroyés par l’électricité qu’ils voulaient surprendre et dompter, ces chimistes mutilés, déchirés par la mitraille de quelque explosion et tombés dans leur laboratoire comme des soldats sur le champ de bataille, ces audacieux partis en plein ciel sur la foi d’un frêle aérostat etrejetés sans vie sur le sol ou dans les flots de l’Océan, à moins qu’ils n’aient disparu pour jamais dans l’espace sans y laisser plus de traces que des étoiles filantes. […] Où est-il, celui qui, devant le pullulement des soleils emplissant l’étendue illimitée, regrettera le temps où le ciel n’était pour le penseur et le poète qu’une voûte de cristal piquée de clous d’argent ? […] Tantôt elle s’occupe avec prédilection de la vie mentale ; elle scrute, à l’aide de la conscience, ce microscope interne, les pensées, les aspirations, les rêves de l’âme ; elle s’envole dans l’au-delà, poursuit l’absolu, s’aventure dans l’infini, vogue en plein ciel au risque de se perdre dans les nues.
On n’entendrait plus que le bruit furieux du ciel et de la mer, traversé par le douloureux appel, si léchant consolateur qui s’éleva naguère ne luttait, seul, contre toute la tempête. […] On voit à peine un rivage bordé de rochers à pic, et, là-bas, l’océan et le ciel obscurs. […] Toujours la triste mer sous le ciel implacable. […] Elle accepte l’époux que son père lui offre, et, dans une admirable scène, elle bénit le Hollandais agenouillé qui voit se rouvrir le ciel dans les yeux angéliques de Senta. […] Pour une seule fois, laissons cette plaisanterie, ne complotons pas avec nous-mêmes, mais gardons bien ce qui venait de nous ravir ; et alors nous nous apercevrons que chez Bellini c’était la claire mélodie, ce chant si simplement noble et beau qui nous a charmé ; retenir et croire cela n’est vraiment pas un péché ; ce n’en est peut-être pas non plus un que de prier encore le ciel, avant de se coucher, pour que vienne aux compositeurs allemands l’idée de telles mélodies et une telle façon de traiter le chant.
Et par-dessus et au-delà du parapet, un paysage à la Ciceri, un ciel couleur de mine de plomb, les toits de zing bleuâtres, les dévalements jaunes de terrains, les grandes pierres aux larges arêtes semées avec les caprices de leurs angles, les maisons blanches du premier plan s’enlevant sur la cantonade violacée du fond, — le paysage grisâtre du climat parisien. […] Et l’on se promène dans de la nature, dont on vous crie aux oreilles : « Ceci a été peint par ***, ceci a été fusiné par ***, ceci aquarellé par ***. » Ici, dans l’île d’Aligre, devant les deux catalpas formant un A sur le ciel, on vous avertit que vous êtes devant le premier tableau de Français, et l’on vous fait revoir la petite femme nue, couchée sur une peau de tigre, en la légère et gaie verdure de la campagne parisienne ; là — l’histoire est vraiment plaisante — là, c’est là que se dressait une magnifique et orgueilleuse plante, entrevue au coucher du soleil par Français, rêvant toute la nuit d’en rendre, le lendemain, l’élancement vivace et la délicate dentelure des feuilles. […] Une figure en retraite, effacée, sans cils ni sourcils, et sur laquelle se détachent les deux ailes noires du nez, ainsi que les oiseaux passant à tire-d’aile dans le ciel des paysagistes. […] Quelques arbres n’ayant plus que quatre ou cinq feuilles repliées qui pendent après eux comme des cosses de haricots, et d’autres complètement dépouillés et aux grosses boules de gui visibles, hachant le ciel de leurs branchettes noires. […] Au travers et au-dessus des arbres, un ciel tout gris, poussiéreux de pluie, avec quelques éclaircies comme faites à la mie de pain sur un dessin au fusain, et des fonds estompés dans un brouillard gris perle étendu sur un fond nankin.
Le plus simple est le meilleur ; elle se résout à écrire au grand poète et voilà qu’un jour arrive du Havre à Paris une petite lettre toute romanesque à l’adresse du baron de Canalis que Modeste se représente sous les traits d’un barde pâle et mélancolique, rêvant le ciel, l’amour, la tristesse et la religion. […] Le pieux et enthousiaste Canalis, que l’on voit dans les lithographies, drapé à la lord Byron, les cheveux en coup de vent et les yeux au ciel, ce poète abstrait n’existe que sur le papier. […] Nul, sans doute, n’a pu lire sans quelque plaisir le morceau suivant : Regrettez-vous le temps, où le ciel sur la terre Marchait et respirait dans un peuple de dieux ! […] Le ciel est généralement comme un métal dans la fournaise ; la lumière, poussiéreuse ; les terrains sont d’un ton chaud et cru, composés de marnes verdâtres et de tufs d’un blanc éclatant. […] Elle chantait l’amour, le sacrifice, l’espérance d’un monde meilleur, le ciel (force nous est de répéter quelques-unes des hardiesses de l’auteur), elle chantait le ciel et le paradis, mots doucereux dont on perce le peuple, ce grand poupon, lorsqu’il se plaint.
Tout ce qu’il se rappelle du couple, à la façon d’une hallucination, c’est leur vision, un jour que le mari était tout en jaune, la femme tout en bleu de ciel : et ça, comme deux taches, dans un mauvais dessin de photographie en couleur. […] Encore une aquarelle de la tonalité la plus distinguée, l’Apparition du Christ sur le lac de Tibériade, cette aquarelle rendant le gris de perle matutineux d’un paysage, avant la montée dans le ciel du soleil. […] Il faisait les plus grandes difficultés pour dessiner un parc dans les départements du Nord, disant que sur ce ciel brumeux, le paysage ne se détachait pas. […] Un ciel gros bleu, traversé de nuages, qui ressemblent à des fumées noires d’industries ; dans le haut du ciel, la lumière électrique de la Tour Eiffel, avec son rayonnement de crucifix lumineux. […] Une eau violacée, sur laquelle filent des bateaux bruns, avec une frange d’écume blanche à l’avant, sous un ciel tout rose, dans lequel s’élèvent d’un côté la Tour Eiffel, de l’autre les minarets du Trocadéro, dans l’azur d’édifices fantastiques de Contes de fées.
C’est là une jolie proportion ; et plût au ciel qu’elle fût la même dans la vie réelle ! […] Le ciel, d’un bleu sombre, est pareil à une coupole solide qui s’appuierait au décor du fond. […] Le ciel est rose, d’un rose vif, derrière la Madeleine. […] Le soleil plonge au ciel radieux. […] Il n’y a rien de plus beau (le peintre Duez le sait bien), que des bœufs se profilant sur la mer et sur le ciel.
Leurs pesantes masses cheminent, elles s’engorgent, et déjà çà et là, sur la plaine sans limite, un pan du ciel est brouillé par une averse. […] Le large espace qui s’étend entre le sol et le ciel, et sur lequel nos yeux comptent comme sur leur domaine, manque tout d’un coup ; il n’y a plus d’air, on n’aperçoit plus que du brouillard coulant. […] Vous voilà à New-Haven, puis à Londres ; le ciel dégorge la pluie, la terre lui renvoie le brouillard, le brouillard rampe dans la pluie ; tout est noyé ; à regarder autour de soi, on ne voit pas de raison pour que cela doive jamais finir. […] Comme la séve monte dans ces plantes rafraîchies et abritées contre le ciel ! Et comme le ciel et le pays semblent faits pour ménager leurs tissus et aviver leurs couleurs !
On n’entendait que les petits cris faibles d’une nuée d’oiseaux de passage qui traversaient le ciel à une hauteur immense. […] On ne descend pas du troisième ciel dans la guinguette sans y faire un faux pas. […] Il serait presque vrai de dire qu’il n’y avait point pour Jean Valjean de soleil, ni de beaux jours d’été, ni de ciel rayonnant, ni de fraîches aubes d’avril. […] « Il se sent enseveli à la fois par ces deux infinis, l’océan et le ciel ; l’un est une tombe, l’autre est un linceul. […] Rien au ciel.
On n’en doute plus quand on voit que les différents modes de musique ou de danse, qui jouent un si grand rôle dans les cérémonies sacrées et dans l’instruction publique, étaient censées avoir été apportées du ciel aux hommes par les dieux. […] La comédie elle-même, quoique d’un genre de littérature aussi inférieure au drame héroïque, épique ou religieux, que le ridicule est inférieur à l’enthousiasme et que le rire est inférieur aux larmes ; la comédie a son origine dans le ciel indien : une sorte de divinité bouffonne et boiteuse, toute semblable au Vulcain de l’Olympe grec, nommée Hanoumun, a pour père le dieu des tempêtes. […] Je vais vous servir de guide… Le soleil, en ce moment, échauffe le ciel de ses rayons les plus ardents, et force à venir se réfugier sous l’ombrage les chantres silencieux de la clairière. […] Là, où la rivière s’écoulait, s’étend une rive verdoyante ; ici, où les arbres s’enlaçaient pour repousser la clarté du jour, une plaine ouverte se développe aux rayons du soleil… À peine puis-je croire que ce lien est le même ; cependant toujours ces puissantes barrières s’élèvent dans les airs en bornant le pays, toujours les mêmes montagnes vont mêler avec le ciel leurs superbes sommets ! […] Comme une armée en peinture, nos gens s’arrêtent immobiles, à mesure que le charme irrésistible subjugue leurs sens : dans le ciel, en ce moment, flottent de noires vapeurs amoncelées et massives, comme les pics du Vindhya.
Et, par exemple, un jour qu’Eugénie de Guérin visite le Nivernais (à quelques années de là), pour rendre son impression, elle dira : « Il fait bon courir, dans cette nature enchanteuse, parmi fleurs, oiseaux et verdure, sous ce ciel large et bleu du Nivernais. […] « La terre reste nue, on n’attend rien d’elle ; le ciel prend toute sa valeur. […] Le paysagiste sent bien qu’il l’est, et il ne craint pas de se trahir et de s’accuser par des mots qui sont purement du métier : « Le ciel prend toute sa valeur » ; — sa valeur au sens pittoresque et technique. — Mlle de Guérin, tout au contraire, n’a que des tons doux, suaves encore jusque dans leur vivacité.
Le véritable est tout à fait confondu lorsqu’il voit paraître aussitôt deux autres Arlequins : “Ô ciel ! […] Il maudit cette échelle fatale qui devait causer la perte de son élève ; il dit que le ciel lui inspire une bonne pensée, qu’il va trouver l’impudique beauté qui attire son élève, lui reprocher l’énormité de son crime et la ramener par ses sages exhortations dans la bonne voie. […] Tout le monde a dans la mémoire la réflexion par laquelle Molière termine la préface du Tartuffe : « Huit jours après que ma comédie eut été défendue, on représenta devant la cour une pièce intitulée Scaramouche ermite, et le roi, en sortant, dit au grand prince que je veux dire (Condé) : “Je voudrais bien savoir pourquoi les gens qui se scandalisent si fort de la comédie de Molière ne disent mot de celle de Scaramouche” ; à quoi le prince répondit : “La raison de cela, c’est que la comédie de Scaramouche joue le ciel et la religion, dont ces messieurs-là ne se soucient point ; mais celle de Molière les joue eux-mêmes : c’est ce qu’ils ne peuvent souffrir.” » Les situations de Scaramouche ermite étaient d’une extrême indécence.
Après le grand effort ontologique des ioniens et des éléates, Socrate fait descendre, suivant un mot connu, la philosophie du ciel sur la terre. […] Les âmes généreuses se retirent en elles-mêmes et s’émeuvent à y retrouver toute la beauté du ciel détruit. […] Ô mon âme, laisse dans la vallée étroite les ouvriers penchés qui nient le ciel.
Il commença cette vie de studieux loisir : « la liberté presque complète sous le plus beau ciel du monde, quelques livres que ce ciel explique », et, pour les yeux comme pour la pensée, l’accomplissement du vœu le plus cher à tout pèlerin classique digne de ce nom. […] La mer était de tous côtés bordée de rivages qu’éclairaient les derniers rayons du jour : à droite Missolonghi blanchissait dans ses lagunes au pied des rochers sauvages et presque déserts de l’Acarnanie ; devant nous Céphalonie élevait au ciel des masses noires et semblait une forteresse bâtie au milieu des flots pour garder le passage ; sur ces masses que le crépuscule assombrissait, se dessinait la petite île d’Ithaque avec sa double montagne ; plus loin, dans la mer, je distinguais les collines et les plaines de Zante, la fleur du Levant, et à gauche les montagnes de l’Achaïe s’abaissaient en se rapprochant des grasses campagnes de l’Élide. […] Cette mer bleue qui caresse les plages de Grèce ; ces riantes villas de Naples et d’Albano, éclairées par un ciel si pur ; ces grandes ruines d’Athènes ; ces lignes élégantes et ces éclatantes couleurs des paysages d’Italie et d’Orient auront gardé quelque chose de mon cœur quand, plus avancé dans la vie et séparé de ma jeunesse, je jetterai en arrière un regard découragé… Mais, oh ! […] Ce sont des adieux que je vais faire au ciel d’Orient, et j’aspire à me renfermer comme vous dans l’horizon du ciel natal, dans le cercle étroit des affections domestiques et des petits devoirs de la vie de chaque jour. » J’ai dit qu’il préparait ses thèses : il avait choisi pour sujet de sa thèse française Ronsard d’abord ; mais bientôt le Ronsard tout entier l’avait effrayé ou rebuté, et il s’était restreint à suivre de près « l’imitation d’Homère et de Pindare » dans le vieux poète. […] Plus on vit sous ce ciel d’Athènes, plus on a besoin d’y vivre.
Le diable mort, tout l’édifice de la religion s’écroulait, et le cataclysme s’étendait jusqu’au ciel. […] Le Messie, l’ayant entendu frapper, était remonté au ciel. […] Il ne néglige rien pour nous rendre le ciel intéressant, dramatique, romantique, pittoresque, amusant et moral. […] Nous ne savons que trop ce que c’est que le ciel : nous y sommes autant qu’il est possible d’y être. […] L’enfer, le purgatoire, la terre et le ciel, composaient tout leur univers.
Et petit à petit le ciel se lama de tons d’argent neuf. […] Un sens nous inclina vers le mystère, vers la beauté du ciel et des heures, une sensibilité émerveillée d’enfants devant un prodige. […] Les forêts palpitaient doucement sous les astres d’un ciel paisible et pur. […] Paris, Ollendorff, 1897. — Le Miroir du ciel natal. […] Le Miroir du ciel natal, « Les Lampes », V.
Qu’on lise les belles pages de Volney, de Bernardin de Saint-Pierre et de M. de Chateaubriand, et qu’on voie si elles ne portent pas le caractère des lieux où elles furent écrites, et si, pour ainsi dire, le ciel qui les inspira ne s’y réfléchit pas tout entier. […] Il en est pourtant dont la grâce vraiment enchanteresse ne saurait s’oublier : « En Amérique, dit l’auteur, quand la marée s’est retirée, surpris quelquefois de trouver une fleur dans le fond d’un rocher stérile sur lequel le flot vient de se briser, vous voulez cueillir cette aigrette flottante qui résiste si bien aux orages et qui méprise la rosée du ciel ; tout à coup la fleur se retire des doigts indiscrets qui viennent de la toucher.