On ira de l’un à l’autre dans chaque série, et ainsi les séries se développeront en se réunissant et en se divisant sans cesse, jusqu’à ce qu’elles aboutissent enfin au dernier point et convergent à la fin de l’ouvrage. […] La grande différence qu’il y a entre cet art-là et l’art classique ne serait-elle pas que l’art classique choisit le fait suprême, intense, où tous les semblables sont contenus, comme le moins dans le plus ; l’autre, au contraire, l’art réaliste ou naturaliste, quand il ne cesse pas d’être un art, choisit encore, mais choisit le fait moyen, rigoureusement équivalent, identique aux faits de la collection qu’il représente, n’ayant rien de plus, rien de moins, comme une expérience de physique ne doit rien contenir qui ne se retrouve dans toutes les apparitions ou reproductions du phénomène qu’elle manifeste ?
L’Orateur peut employer quelquefois ces ressources ; mais dès qu’il les prodigue ou les excede, dès qu’il en fait la base de ses Discours, il cesse d’être Orateur, parce que tous les Arts ont leurs limites. […] Les regles sont des obstacles au génie, & le génie sait s’élever au dessus des regles, sans cesser d’être ce qu’il est.
On parle sans cesse de la chute des religions. […] Les penseurs qui séparent la religion et la philosophie comme deux domaines absolument distincts, qui considèrent la philosophie comme le fait d’un petit nombre d’hommes, et la religion comme le fait de la foule, ne réfléchissent pas qu’il ne faut pas beaucoup de philosophie pour cesser de croire, que les hommes les moins éclairés sont tout aussi bien susceptibles d’être incrédules que les plus savants.
Un homme qui parle long-temps sur le même ton, endort les autres, et la preuve que leur assoupissement vient de la continuation d’un bruit qui se soûtenoit toûjours à peu près le même, c’est que l’auditeur se réveille en sursaut, si l’orateur cesse tout-à-coup de parler, ou s’il lui arrive de faire quelque exclamation sur un ton beaucoup plus haut que le ton sur lequel il déclamoit auparavant. […] Dès que le bruit cesse, elles se réveillent.
J’insiste, parce que c’est une thèse, partout posée par moi, que je ne cesserai de poser que quand il n’y aura plus un seul bas-bleu dans ce monde — et ce ne sera pas demain ! […] …, Mme Augustus Craven est une dentelière de métaphysique sentimentale, à la manière des femmes qui s’analysent sans cesse et, moralement, se regardent perpétuellement l’ombilic.
Sans cesse et partout, à côté de la force militaire des grands féodaux, il aurait vu l’autorité des faibles coalisés dans la prière et prêtant le refrain unanime de leurs clochers à la parole désarmée de la houlette épiscopale. […] Ce livre, dans lequel l’auteur a développé la nécessité de l’intervention des évêques dans les temps processifs de notre histoire, temps qui furent périodiques à travers les crises et surtout les changements de race, ce livre a répondu nettement une fois de plus à l’imbécile accusation d’usurpation cléricale que les ennemis de l’Église n’ont pas cessé de faire entendre, et de faire croire, qui plus est.
Protestant, Swedenborg n’a pas, dans toute sa vie, un seul instant cessé de l’être, tout en faisant la guerre aux Églises protestantes. […] Comme aux gens de son temps, le rationalisme ne cessa pas d’être sa marotte.
l’égal, pour le moins, de Bossuet, de Fénelon, de sainte Thérèse, et lui donnait sans cesse cet air de prophète qui ne vient aux plus grands génies qu’à force de regarder Dieu. Malheureusement, étreint dans cet étau d’un seul chapitre, nous ne pouvons donner comme il faudrait une juste idée de cette merveilleuse expression que Dieu ne cessa jamais de mettre sur les lèvres de son serviteur.
Et aux yeux de la Critique elle-même, aux yeux de la Critique qui vient trente ans après faire tomber de son doigt glacé la poudre rose, or et argent qui saupoudre encore ce que Delphine Gay a écrit, pour voir le vrai de ce qui est tracé sous cette poussière étincelante, ce moment est aussi le meilleur de sa pensée, et ce moment de Delphine Gay, Mme de Girardin a pu le regretter sans cesse, car elle ne le retrouva jamais ! […] Mme de Girardin, qui n’eut point d’enfants et qui le regrette dans des vers qui disent comme elle les eût chantés si elle en avait eu, Mme de Girardin ne put pas être une Valmore, et quand elle cessa d’être Delphine Gay, la poésie qui était en elle, la seule poésie qu’elle pouvait avoir, le cri du cœur ou sa rêverie, l’émotion de vingt ans disparut… et pour faire place à l’industrie des vers, à l’application volontaire, au technique de la chose, enfin au métier !
Il serait seulement à souhaiter que tous les panégyriques eussent cessé au moment du meurtre de Monaldeschi : ce serait en même temps et l’honneur des lettres et l’instruction des princes. […] Chez un peuple barbare ou qui cesse de l’être, et où l’on commence à écrire, les orateurs et les poètes sont avertis de leurs talents par leurs passions, et par les secousses que des objets extraordinaires donnent à leur âme.
Cet esprit, qui discute toujours avant de juger, et qui sans cesse sur ses gardes, parce qu’il craint la surprise du sentiment, fit la loi aux orateurs même. […] Mais, si en rappelant le souvenir de ces batailles, monuments de deuil et de grandeur, si en retraçant les actions et la mort de tant de guerriers, on voyait une larme s’échapper de l’œil du souverain ; si l’orateur, s’interrompant tout à coup, la faisait remarquera la jeune noblesse qui l’écoute, croit-on qu’un jour, dans les combats, elle n’eût pas sans cesse présent le spectacle qui l’eût frappée dans son enfance ?
Il se disposait à partir prochainement pour l’Italie, lorsqu’une affection des yeux, que l’on crut d’abord passagère et qui n’a jamais cessé depuis, vint suspendre et ajourner encore une fois le rêve. […] Homère décrit toujours avec soin un mors, un bouclier, un char, une coupe, une armure ; il prête sans cesse à ces objets inanimés des qualités morales qui en font le prix aux yeux de leur possesseur, et qui leur valent l’estime ou les affections de l’armée. […] Lui-même il a, depuis six mois, ses poches remplies de lettres qu’il écrit sans cesse et qu’il relit solitaire, sans jamais oser les remettre. […] Topffer qu’ayant une fois atteint à l’art, il lui faut tâcher désormais de s’y tenir ; que l’inconvénient et la pente pour tout artiste, en avançant, est de se lâcher, surtout quand on manque d’une scène, d’un public sans cesse éveillé et jaloux ; qu’il n’est déjà plus dans ce cas lui-même, et que, sans trop retrancher à ses plaisirs, il doit songer pourtant qu’il a contribué aux nôtres, et que l’œil est sur lui ? […] (Depuis que nous tracions ce rêve d’idylle, la réalité, comme il arrive trop souvent, a cessé d’y répondre ; toute une partie des rivages de ce beau Léman a été troublée ; notre cher canton de Vaud surtout s’est vu le théâtre d’une révolution sans but (février 1845) qui a fait prévaloir les instincts brutaux et grossiers.
Vos serviteurs ne se regarderont jamais eux-mêmes, les leurs et tout ce qu’ils possèdent, que comme des biens tenus en compte, pour les faire sans cesse, et selon le plaisir de votre grandeur, servir à la balance de ce qu’elle a droit de réclamer comme sien. […] Je n’ai pour presser les flancs de mon projet d’autre éperon que cette ambition qui, s’élançant et se retournant sur elle-même, retombe sans cesse sur lui. — (Entre lady Macbeth.) […] aspireras-tu à ce que tu regardes comme l’ornement de la vie pour vivre en lâche à tes propres yeux, laissant, comme le pauvre chat du proverbe, le je n’ose pas se placer sans cesse auprès du je voudrais bien ! […] Je le serai, mon amour ; et soyez de même aussi, je vous y exhorte : que votre continuelle attention s’occupe de Banquo ; indiquez sa prééminence par vos regards et vos paroles. — Nous ne serons jamais en sûreté tant qu’il nous faudra sans cesse nous laver de notre grandeur dans ce cours de flatteries, et faire de nos visages le masque qui doit servir à déguiser nos cœurs. […] Avant que la chauve-souris ait cessé son vol circulaire, avant qu’aux appels de la noire Hécate l’escarbot cuirassé ait sonné, par son murmure assoupissant, le bourdon qui appelle les bâillements de la nuit, on aura consommé une action importante et terrible.
Que de vie, que de beauté sans cesse renaissante dans le moindre horizon ! […] La vie du monde extérieur coule sans cesse, et l’industrie humaine la gouverne comme nous poussons de l’eau avec une rame. […] Et il adore Dieu dans un tremblement continuel ; et il ne sait que répéter sans cesse que tout est vanité et que toute pensée est une erreur. […] L’un recherchera dans l’Univers tout ce qui, pour ainsi dire, n’a pas de parties, c’est-à-dire les fluides impalpables ou tangibles dans lesquels les parties tendent sans cesse à se rejoindre et à se réunir en un tout : l’air, les eaux, les sons, les nuages. […] Ainsi, suivant ton caprice, tantôt tu vois les âmes sortir des corps avec des ailes d’or comme les séraphins ; tantôt, comme les mânes des anciens, ce sont de tristes fantômes, des ombres du corps attachées comme lui à la terre ; et, devant l’ombre silencieuse de ton Napoléon, passent et repassent sans cesse les ombres silencieuses de ses capitaines.
On l’y verrait se développer lentement et soutenir une guerre presque permanente contre l’empire, lequel, arrivé à ce moment au plus haut degré de la perfection administrative et gouverné par des philosophes, combat dans la secte naissante une société secrète et théocratique, qui le nie obstinément et le mine sans cesse. […] Il est clair que si ces titres sont exacts, les évangiles, sans cesser d’être en partie légendaires, prennent une haute valeur, puisqu’ils nous font remonter au demi-siècle qui suivit la mort de Jésus, et même, dans deux cas, aux témoins oculaires de ses actions. […] A mille lieues du ton simple, désintéressé, impersonnel des synoptiques, l’évangile de Jean montre sans cesse les préoccupations de l’apologiste, les arrière-pensées du sectaire, l’intention de prouver une thèse et de convaincre des adversaires 47. […] Cette façon de se prêcher et de se démontrer sans cesse, cette perpétuelle argumentation, cette mise en scène sans naïveté, ces longs raisonnements à la suite de chaque miracle, ces discours raides et gauches, dont le ton est si souvent faux et inégal 53, ne seraient pas soufferts par un homme de goût à côté des délicieuses sentences des synoptiques. […] Depuis mon retour, j’ai travaillé sans cesse à vérifier et à contrôler dans le détail l’ébauche que j’avais écrite à la hâte dans une cabane maronite, avec cinq ou six volumes autour de moi.
D’autre part, il est prouvé que la variabilité, une fois qu’elle a commencé à se manifester, ne cesse pas totalement d’agir ; car de nouvelles variétés se forment encore de temps à autre parmi nos produits domestiques les plus anciens. […] Mais si chaque espèce s’efforce constamment de croître en nombre, si la sélection naturelle est lentement prête à agir pour adapter ses descendants lentement variables ajoute place qui dans la nature est inoccupée ou incomplétement remplie, de tels faits cessent d’être étranges et même ils auraient pu être prévus. […] Nous pouvons cesser enfin de nous étonner de voir chez l’embryon d’un mammifère ou d’un oiseau à respiration aérienne des fentes branchiales et des arcs aortiques, comme chez un poisson destiné à respirer l’air dissous dans l’eau à l’aide de branchies parfaites. […] On cessera de disputer sans fin pour savoir si une cinquantaine de Ronces anglaises sont de véritables espèces. […] Les expressions d’affinités, de parenté, de communauté de type, de morphologie, de caractères d’adaptation, d’organes rudimentaires ou avortés, etc., cesseront d’être des métaphores et prendront un sens absolu.
Olivier de Magny, dont les Soupirs furent fameux, ne cesse de rivaliser avec Anacréon que pour égaler Sannazar. […] Il est bien certain qu’il a créé le drame moderne qui n’a pas encore cessé d’être notre drame. […] Résultat : les poèmes sur la direction des ballons, la télégraphie sous-marine et le percement de nouveaux canaux, avec dédicace menaçante au souverain : Cesse de vaincre ou je cesse d’écrire ! […] À aucun instant il n’a cessé d’être fidèle à l’étoile. […] En dépit de dissemblances extérieures, non pas intimes, il ne cessa jamais, depuis qu’il fut lui-même, d’être lui-même.
Jamais il ne cesse d’honorer ceux qu’il plaint. […] Ce sont ceux-là que je reprends sans cesse. […] Sans cesse errante, elle s’ennuie sans cesse. […] Votre porte est sans cesse assiégée. […] Il ne cessa jamais de conspirer.
Vous expliquerez encore les hardiesses de ses préfaces, et ces vives apologies de la révolution poétique, et ces débats qu’il y engage, avec une rude et éloquente franchise, en homme qui n’affecte pas des respects qu’il n’a plus, et qui a cessé d’adorer des dieux auxquels il a cessé de croire. […] Le poète va-t-il venir lui prouver qu’il cesse indûment de lui plaire ? […] Il monte sans cesse du visible à l’invisible, des manifestations du grand Être au grand Être lui-même. […] Le vent de l’émigration a cessé de souffler ; les polémistes et les poètes de l’autel et du trône sont tombés dans le ridicule. […] Victor Hugo, tout en louant ses drames, par devoir d’amis fidèles à la bonne comme à la mauvaise fortune, le ramènent sans cesse à sa vocation lyrique, et l’engagent métaphoriquement à quitter les poignards pour la lyre innocente, et à ne pas sacrifier sa gloire à sa vogue.
Quoiqu’on ne lise plus ses différens Mémoires, parce que les objets sur lesquels ils roulent ont cessé d’être intéressans, on y trouve néanmoins des anecdotes & des vûes propres à amuser & à instruire les curieux.
La force indéfinie de l’esprit humain se développant de plus en plus, et la contemplation du ciel, nécessaire pour prendre les augures, obligeant les peuples à l’observer sans cesse, le ciel s’éleva dans l’opinion des hommes, et avec lui s’élevèrent les dieux et les héros.
On sent qu’il n’étoit pas encore parvenu à ce point de maturité que demande la perfection de l’art : mais quand on se rappelle les obstacles que la fortune la plus cruelle n’a cessé d’opposer à son amour pour la gloire littéraire, on a lieu d’être étonné du parti qu’il a tiré de ses talens naturels.
M. de Voltaire, entre autres, qui se glorifioit d’avoir planté l’arbre de la tolérance, ne s’est pas beaucoup empressé d’en goûter les fruits ; semblable en cela à ces Charlatans, qui ne font jamais usage des remedes qu’ils composent, & dont ils ne cessent de prôner l’excellence.
Le Constitutionnel n’a jamais cessé de songer à l’intérêt littéraire ; mais il croit que le moment est venu d’y insister plus particulièrement.
L’homme moderne s’agite sans cesse, comme s’il était piqué d’un taon invisible. […] La série des œuvres poétiques constitue ainsi toute une histoire, celle de l’âme humaine, qui, coulant sans cesse vers l’infini, réfléchit sans cesse de nouveaux cieux et de nouvelles rives. […] Il est un type de transition, et il ne cessera d’être vrai que lorsque la transition elle-même aura cessé. […] Le monde n’a pas cessé d’être merveilleux, la vie n’a pas cessé d’être poétique. […] Non seulement j’ai cessé de croire à la possibilité de vivre, mais j’ai cessé de sentir même le désir de la vie.
Il était devenu catholique ; et à vrai dire nous avons vu qu’il n’avait jamais cessé de l’être ; mais il l’était devenu très formellement. […] Il y revient sans cesse. […] Un étudiant du seizième siècle voyage sans cesse, d’université en université, pour varier et compléter ses connaissances. […] Il en faut dire autant des désirs, des vœux que nous formons sans cesse. […] Il faut semer, encore que ce soit Dieu qui fasse lever la graine. » — Mais n’est-ce pas là un partage entre l’homme et Dieu, et ne voilà-t-il pas l’homme qui redevient quelque chose, et Dieu qui cesse d’être tout, et Dieu qui cesse d’être infini, d’après vos principes mêmes ?
Faisant la route à cheval, il fut surpris par un orage violent, bien que le temps n’eût cessé d’être fort beau depuis le commencement de la campagne. […] « Tout à coup, dit l’historien, la neige, ayant cessé de tomber, permit d’apercevoir ce douloureux spectacle. […] « Napoléon n’avait cessé, pendant la journée, de se tenir dans l’angle que décrivait notre ligne d’Aspern à Essling, d’Essling au fleuve, et où passaient tant de boulets. […] Le gouvernement est la force des intérêts généraux de la société reliés ensemble pour le salut des sociétés contre la révolte et l’anarchie des intérêts particuliers qui cherchent sans cesse à prévaloir contre la communauté ; en d’autres termes, le gouvernement, c’est tous ; les factions, c’est l’individualité. […] N’était-ce donc pas sous le gouvernement de la république modérée et concentrée du Directoire que les échafauds avaient disparu, que les proscriptions avaient cessé, que la liberté des consciences avait été rendue au peuple avec le libre exercice des cultes, que les confiscations avaient été abolies, que les émigrés désarmés rentraient en masse sous des amnisties tacites dans la patrie ?
Des passions en vous les rumeurs ont cessé ; De vos afflictions le lac est amassé ; Il ne bouillonne plus ; il dort, il dort dans l’ombre, Au fond de vous, muet, inépuisable et sombre ; À l’entour un esprit flotte, et de ce côté Les lieux sont revêtus d’une triste beauté. […] » Quand l’amitié revient ainsi à un cœur qui n’a jamais cessé d’aimer, il y a un festin de l’enfant prodigue dans l’esprit d’un homme d’Israël. […] Continuez à écrire, nous ne cesserons pas de vous lire ! […] Mais il savait, et il s’en souvenait sans cesse, combien l’infortune pour l’homme est voisine du bonheur, et que c’est entre les calamités d’hier et celles de demain que s’achètent les intervalles de repos du monde. […] Il aimait à faire à loisir de belles choses qui rempliraient l’univers et qui rassembleraient dans une même admiration tout un peuple de nobles esprits ; mais ses délices, à lui, étaient de les faire en silence et dans l’ombre, et sans cesser de vivre avec les nymphes des bois et des fontaines, avec les dieux cachés.
Si j’avais été malheureux et pauvre, ils auraient cessé. […] Mais comme mon développement était pour moi une affaire sérieuse, comme j’ai travaillé sans relâche à faire de moi une plus noble créature, j’ai sans cesse marché en avant, et il est arrivé souvent que l’on m’a blâmé pour un défaut dont je m’étais débarrassé depuis longtemps. […] — Je ne veux pas chercher, dit Goethe, jusqu’à quel point vous avez raison ; mais pour les autres genres de talent chez les femmes, j’ai toujours vu qu’ils cessaient avec le mariage. […] J’ai eu des fauvettes qui pendant toute la mue n’ont pas cessé de chanter, ce qui est signe d’une parfaite santé. […] Je redescends vite, et je me mets à errer dans les rues, qui alors n’étaient pas éclairées. — Plein de passion et de colère, je marchai à travers la ville pendant une heure environ, repassant sans cesse devant la maison de ma bien-aimée et souffrant d’un désir ardent de la voir.
Pendant toute la durée de son séjour à l’Université, il fut en état de révolte contre la discipline, et fut frappé sans cesse de punitions dont ses adversaires et ses défenseurs discutent trop gravement le nombre et l’importance. […] Voisine de Swift en Irlande, habitant sa maison pendant les voyages qu’il faisait chaque année en Angleterre, elle le voyait sans cesse, mais toujours en présence d’une Madame Dingley, qui ne servait qu’imparfaitement à couvrir ce que cette situation avait de défavorable aux yeux du public. […] Mais les modes s’altérant sans cesse à cette époque, le frère scolastique devint las de chercher des échappatoires et de résoudre des contradictions renaissantes. […] La carrière politique de Swift était terminée, mais il rapportait de cette époque agitée de sa vie une conquête qui eût pu le satisfaire, s’il n’avait sans cesse désiré et souvent espéré davantage. […] Il se brouillait et se réconciliait sans cesse avec ceux qui l’entouraient, et perdait par degrés, avec le commerce du monde, les consolations qui se tirent de la mémoire et de la pensée.
L’Artichaut de Jérusalem, qui ne se propage jamais par graines, en Angleterre, et dont par conséquent on n’a pu obtenir de variétés nouvelles, étant aussi incapable aujourd’hui qu’autrefois de supporter la rigueur de notre climat, on le cite sans cesse en exemple pour prouver que toute acclimatation est impossible. […] Ainsi, selon moi, la sélection naturelle réussira toujours dans la longue suite des temps à réduire et à épargner tout organe, ou partie d’organe, qui aura cessé d’être nécessaire ou utile, sans que pour cela d’autres parties ou organes se développent en un degré correspondant, si ce développement est sans aucune utilité. […] Parmi nos races domestiques, si quelque organe, ou l’animal tout entier est négligé, et que le principe de sélection cesse d’être appliqué, cet organe, tel par exemple que la crête chez les volailles Dorking, ou même la race tout entière cesse de présenter une presque uniformité de caractères. […] Que la lutte entre la sélection naturelle, d’une part, et la tendance de réversion ou la variabilité, d’autre part, doive cesser dans la suite des temps, et que même les organes les plus anormalement développés puissent devenir constants, je ne saurais voir de raison pour en douter. […] Quand un organe est bien développé, il tend peut-être à absorber la nourriture des organes voisins ; et la nature épargne sans cesse sur chaque partie de l’organisation tout entière, toutes les fois qu’elle peut le faire sans nuire à l’individu.
« Anche le più raffinate di tali distinzioni, anche quelle che hanno aspetto più filosofico, non reggono alla critica ; come quando si distinguono le opere d’arte in genere soggettivo e genere oggettivo, in lirico ed epico, in opere di sentimento e opere di figurazione ; essendo impossibile staccare, in analisi estetica, il lato soggettivo dall’ oggettivo, il lirico dall’ epico, l’immagine del sentimento da quella delle cose 41. » Dès lors les « lois des genres » ne sont plus qu’une illusion des théoriciens ; elles sont violées sans cesse par les vrais artistes, et Brunetière a commis une lourde erreur en étudiant « l’évolution des genres ». — Ailleurs (Estetica, p. 507 ss.) […] Chaque être étant unique de son espèce, son expression adéquate devrait être unique aussi ; elle l’est jusqu’à un certain point et le serait bien davantage, si la tradition (troisième facteur important) n’imposait pas certaines idées et certaines formes à la majorité des esprits. — Malgré cette tradition, des formes nouvelles naissent sans cesse ; c’est vouloir remplir le tonneau des Danaïdes que d’enfermer les formes dans le cadre d’une rhétorique. […] La tragédie n’est qu’une forme dramatique ; cette forme a varié sans cesse, malgré le traditionalisme des théoriciens, parce qu’elle ne vit, elle aussi, que par les individus, qui varient. […] Je n’en crois rien. — Cessons de reprocher à Corneille, à Racine leurs sujets historiques, la qualité sociale de leurs personnages ; mais ne croyons pas, d’autre part, que la tragédie soit morte avec les rois absolus ; elle existe encore, non dans le désir brutal de ces financiers véreux qui remplacent les Rodrigue et les Titus dans le théâtre actuel, mais partout où une pauvre âme humaine aspire à la perfection. […] Cette domination cessera ; elle doit cesser.
Par l’ordre de sa date, par le rang éminent où il s’est placé d’abord, par la vive influence qu’il a longuement exercée, par le progrès et l’accroissement où il n’a pas cessé de se tenir, en même temps qu’il reste pour nous du très-petit nombre des maîtres illustres, il est de ceux dont l’autorité continue de vivre, et qu’on est certain, en avançant, de toujours et de plus en plus retrouver. […] comment se recréait-il sans cesse avec nouveauté et fraîcheur, après la sixième année comme au premier jour, aux regards émerveillés ? […] Pour le prendre au complet et embrasser à fond toute l’étendue de ses ressources dans ce genre de composition oratoire si mobile et si mélangé, notons quatre points principaux, et comme quatre grands camps de réserve qu’il avait su asseoir à distances convenables et où il puisait sans cesse. […] Villemain, professeur, a toujours aimé toucher vers la fin du discours, comme on arrivait avec joie près du temple de Delphes, sur ce terrain sacré où cessaient les guerres.
Cette célèbre Lyonnaise a obtenu un honneur que n’ont pas eu bien des noms littéraires plus fastueux, on n’a pas cessé de la réimprimer : l’édition de ses œuvres publiée en 1824, avec notes, commentaires et glossaire, était la sixième au dire des éditeurs, ou plutôt la septième, comme l’a prouvé M. […] Voilà une explication qui concilierait à merveille la considération dont Louise ne cessa de jouir de son vivant, avec la vivacité de certains aveux élégiaques et avec la publication de ce qu’elle appelait ses jeunesses. […] Tout à coup je le vis au détour d’une allée, Je le vis, et n’osai m’approcher d’un seul pas ; Je m’arrêtai confuse, interdite, troublée, Le regardant sans cesse et ne respirant pas. […] Les jeunes Dames ne cesseront qu’elles n’ayent en leur compagnie ce gay et joli cerveau. » Toutes les chimères et les fantaisies creuses dont se repaissent les amoureux au début de leur flamme sont merveilleusement touchées.
. — Non, sire, je suis impartial, et je craindrais de cesser de l’être en approchant trop souvent de Votre Majesté. » Cette délicate tournure d’éluder la servitude en éludant la faveur, n’échappa pas à Napoléon ; il sourit, mais il garda rancune à la ville qui lui montrait de telles fiertés d’esprit dans un de ses principaux habitants. […] Quand on sait toutes les œuvres du temps et qu’on en voit les débris sur toute la terre, on l’appelle de son vrai nom, le grand Créateur, mais aussi le grand destructeur du monde, ou plutôt le grand changeur, le grand rénovateur de tout ; mais le grand progressiste, c’est un contresens à son nom, car il démolit sans cesse tout ce que sans cesse il construit, à commencer par l’homme lui-même qu’il sème et qu’il fauche sans en oublier un seul sur la terre, pour lui apprendre qui est le grand ensevelisseur de la création et le fossoyeur des mondes ! […] La loyauté de sentiment jointe à la modération et au patriotisme de race donna à sa candidature une unanimité de convenances aristocratiques et de confiance populaire qui fut justifiée par ses votes ; il fut royaliste sans cesser d’être national.
Mais s’il perce dans tous ses écrits précédents un goût de prédilection pour une contrée de l’Europe, à coup sûr c’est pour l’Italie : dans vingt passages de ses ouvrages, il témoigne pour elle le plus vif enthousiasme ; il ne cesse d’y exalter cette terre du soleil, du génie et de la beauté : Délicieux vallons, où passa tour à tour Tout ce qui fut grand dans le monde ! […] Si du poète nous passons à l’homme, nous voyons que M. de Lamartine a passé en Italie, et par choix, les premières années de sa jeunesse ; qu’il y est revenu sans cesse à différentes époques ; qu’il y revient encore aujourd’hui. […] Cette vie cessa pour reprendre à Florence, l’hiver suivant, après leur séjour à Pise et dans leur villa impériale de Poggio Caiano, aux environs de Florence. […] Le chagrin qu’il nourrissait et les larmes qu’il ne cessait pas de répandre en pensant à sa pauvre belle femme morte, finirent par lui rétrécir le cœur et par le rendre aveugle, comme le voilà ; il ne pouvait presque plus travailler aux zampognes ; d’ailleurs on n’en commandait guère depuis que les Français dominaient à Rome et à Lucques ; les pifferari, joueurs de musette, ne sortaient plus des Abruzzes, et les Madones, aux coins des rues, n’entendaient plus de sérénades ni de litanies la nuit, aux pieds de leurs niches abandonnées.
L’escalier tournant du château sur lequel elles étaient éparses la moitié du jour nous rappelait sans cesse cette image biblique. […] Lecteur, toujours présent à ma pensée, et qui peut-être n’existeras jamais pour moi, si tu vois cet écrit après que j’aurais cessé d’être, donne quelques regrets à la mort prématurée qui m’enlève au sein de mes plus beaux jours… » VIII Cette merveilleuse relique de notre passé littéraire devait passer ainsi comme un legs funèbre de mourant en mourant dans nos mains. […] Non creigne, à tes beaux yeulx, oncques cesser de plaire ! […] Sans cesse énamourés accourant les bergiers, Aux accords de sa voix harmonieuse et douce Respondoient la musette et les pipeaulx légiers, Vist bientost qu’aux despends de leurs jeunes compagnes, De ces volages cœurs triomphent sa beaulté : Bien s’esgarast aux bois, au faicte des montagnes, La suyvoient ; tant ses jeulx luy semblent cruaulté Hilmide convoque un tournoi dont sa main donne le prix.