— il pourrait arriver qu’elle se fît quelquefois, non point désirer (elle n’a si coquette prétention) mais attendre. » Je crois bien qu’elle se fit attendre indéfiniment après le septième numéro (décembre 1892). […] L’homme arrive ainsi à la pureté, à la noblesse à la vraie gloire.
Marot & ses amis arrivent sans aucun effort à la cime du roc. Mais Sagon, la Huéterie & leurs partisans y grimpent avec tant de peine, qu’Honneur, désespérant de les voir arriver, s’étoit déjà mis à table avec Marot, lorsqu’enfin ils paroissent.
. — Il arrive un moment où, la seconde autorité ayant dépossédé la première, les idées mères que la tradition se réservait tombent sous les prises de la raison. […] Dans les âmes incultes qui ne sont point arrivées jusqu’à la réflexion, la croyance ne s’attache qu’au symbole corporel et l’obéissance ne se produit que par la contrainte physique ; il n’y a de religion que par le curé et d’État que par le gendarme Un seul écrivain, Montesquieu, le mieux instruit, le plus sagace et le plus équilibré de tous les esprits du siècle, démêlait ces vérités, parce qu’il était à la fois érudit, observateur, historien et jurisconsulte. […] Cette civilisation qui s’applaudit de son éclat n’est qu’un trémoussement de singes surexcités et serviles qui s’imitent les uns les autres et se gâtent les uns les autres pour arriver par le raffinement au malaise et à l’ennui. […] Au moindre accident qui lui arrive, chacun s’éloigne de lui. […] Il est dans la nature de l’égalité de s’accroître ; c’est pourquoi l’autorité des uns a grandi en même temps que la dépendance des autres, tant qu’enfin, les deux conditions étant arrivées à l’extrême, la sujétion héréditaire et perpétuelle du peuple a semblé de droit divin comme le despotisme héréditaire et perpétuel du roi. — Voilà l’état présent, et, s’il change, c’est en pis. « Car423 toute l’occupation des rois ou de ceux qu’ils chargent de leurs fonctions se rapporte à deux seuls objets, étendre leur domination au dehors, et la rendre plus absolue au dedans. » Quand ils allèguent un autre but, c’est prétexte. « Les mots bien public, bonheur des sujets, gloire de la nation, si lourdement employés dans les édits publics, n’annoncent jamais que des ordres funestes, et le peuple gémit d’avance, quand ses maîtres lui parlent de leurs soins paternels. » — Mais, arrivé à ce terme fatal, « le contrat du gouvernement est dissous ; le despote n’est maître qu’aussi longtemps qu’il est le plus fort, et, sitôt qu’on peut l’expulser, il n’a point à réclamer contre la violence ».
Je fais ce réabonnement ordinairement dans les premiers jours de novembre, il arrive en janvier dans ma caisse. […] Nous avons donc marché de village en village, et nous sommes arrivées, grâce à la complaisance des paysans, jusqu’ici. […] Là nous prîmes un chemin de traverse sur la droite, et nous arrivâmes bien fatiguées sans passer par Châlon à Sennecey. […] Nous y arrivâmes en peu de temps ; elles nous firent leurs adieux et nous leur promîmes de venir par le même chemin le surlendemain soir reprendre nos lits et notre nourriture chez elles. […] Nous nous assîmes pour les attendre, mais étant arrivées à la masure, elles y entrèrent, et nous entendîmes parler d’une voix très-douce.
Lorsque viendra le tour des articles qui vont arriver, on lui donnera toute la place qu’il faut pour suffisamment se vautrer. […] Victor Hugo en est arrivé à ponctuer tout, dans un style ponctué comme cette phrase : « Il se hâtait machinalement (un point). […] d’en convenir… Ils ont bien tardé, mais enfin ils y arrivent et vont y être. […] Heureusement que cette faiblesse sacerdotale et séculaire va prendre fin dans le courage d’un prêtre arrivé tard, mais arrivé, et qui s’est dévoué à démolir et à ruiner la calomnie et le scandale érigés, au sein de l’Église, par des mains hostiles à l’Église, comme deux tours d’ignominie sous lesquelles on croyait l’écraser ! […] Et c’est ce qui est arrivé à celui de Victor Hugo.
Tous les jours arrivaient des lettres qui demandaient qu’on en finit On trouvait Balzac ennuyeux ! […] Ce qui arrive aux arbres peut arriver aux hommes. […] Arrivés à Navarin, point de charbon ! […] Le chargement a duré huit jours, après lesquels nous avons chauffé, et nous voilà arrivés ici avec un temps superbe, arrivés comme Ulysse, après avoir visité toute la Grèce antique. […] Que serait-ce donc, si j’arrivais en France dans cette saison ?
nous dit alors Louise ; nous voici arrivés, vous et moi, je pense, aux mêmes conclusions. […] J’étais depuis une heure avec elle, lorsqu’il arriva. […] Arrivons au dénouement. […] Les autres prisonniers arrivent de leurs cellules. […] M. de Latouche arriva.
— C’est que ça devait arriver, mon enfant. […] Il arrive bien ! […] Ces choses-là arrivent. Il en arrive même de plus singulières encore. […] Un mot encore avant d’arriver aux compliments.
Enfin il est arrivé que des notes plus ou moins exactes, écrites en marge du manuscrit, sont entrées mal à propos dans le texte imprimé. […] Enfin les tristes années arrivent, les heures du mal croissant et de la séparation suprême. […] Il n’était pas rare de voir arriver a l’heure du dîner douze ou quinze convives non attendus. […] On a dit dans une note précédente qu’il résidait à Constantinople en qualité d’ambassadeur ; il y était arrivé le 11 janvier 1700. […] Desalleurs, qui le lui rend bien, et enfin s’embarque le 30 mars 1711 pour la France, où il arrive le 23 mai.
En nous parlant de cette Révolution dont il adorait les principes et dont il admirait les hommes, combien de fois il lui arrivait de s’écrier avec lord Ormond dans Cromwell : Triste et commun effet des troubles domestiques ! […] On est bien faible alors, quand le malheur arrive, Et la mort… faut-il donc que l’idée en survive Au vœu d’être immortel ! […] Si vous aimez un ami plus vieux, qui, déjà arrivé bien haut, vous prenne par la main et vous élève, vous grandirez rapidement, et sa faveur alors vous pèsera, ou vous lui porterez ombrage. […] Vous n’êtes arrivé qu’à moitié du chemin, mais je doute que personne vous y devance jamais ; je dirai plus : je doute qu’on vous y suive. […] Il faudra bien vous laisser dire que l’on ne voit pas assez clairement le point où vous arrivez dans la foi, ni celui où vous tendez ; que le désespoir, avec tous ses scandales, fait plus pour le succès et pour une certaine originalité qu’un premier retour à des pensées religieuses ; que vous paraissez menacé du mysticisme dévot, et qu’en attendant, le mysticisme d’une rêverie toute subjective ne laisse pas assez arriver dans ce sanctuaire toujours tendu de deuil l’air du dehors, le soleil, la vie du monde.
On arrivait ainsi à la notion d’un être, infini et tout puissant, créant expressément des êtres voués à la douleur éternelle. […] Les hommes croient connaître les femmes, et cela arrive. […] » Les événements qui n’arrivent jamais ont toujours été prédits avec les mêmes formules. […] Des gens arrivaient, incrédules, tout à coup apercevaient autour de sa tête le halo d’une auréole. […] Jaurès, dont on ne peut arriver à savoir si la fille est élevée au Sacré-Cœur ou au lycée Molière.
Il arrive là pour bien peu de jours, entre deux corrections d’épreuves. […] Quand ils ont causé, vous faites arriver la description et l’action. […] Celui-ci prend le train et arrive à Bollène étudier le mal. […] Homais d’arriver d’emblée et avec si peu de peine au dernier mot de la philosophie ». […] Je dis : « qui revit », et j’aurais dû dire « qui chante », car j’arrive à ce qui fait le génie propre de Vicaire, sa suprême magie.
Il est des jeunes gens qui écrivent d’un style naturel et simple, quand ils s’abandonnent, et ne songent pas à ce qu’ils font : quand ils croient penser, quand ils veulent écrire, arrivent les grands mots et les belles phrases, le style drapé, guindé, important, à moins que ce ne soit le langage maniéré, alambiqué, quintessencié, qui coupe les idées en quatre, et danse sur les pointes d’aiguilles. […] Il arrive aussi que, chez les débutants, dans leurs travaux littéraires, l’émotion sincère ne se traduit pas par l’expression naïve, et qu’ils poussent parfois le pathétique jusqu’à l’emphase du mélodrame.
Nous arrivons maintenant à cette forme tout intérieure qu’on appelle la réflexion . […] Il est arrivé à tout le monde d’être poursuivi par un air musical ou une phrase insignifiante qui revient obstinément, sans raison valable. […] Les auteurs qui ont recherché les causes déterminantes des idées fixes arrivent tous à la même conclusion : c’est un symptôme de dégénérescence. […] Finalement, on arrive au même résultat par les deux chemins. […] Seuls les grands mystiques, d’un élan plus vigoureux, sont arrivés au monoïdéisme absolu.
C’était là, il faut l’avouer, un chemin singulièrement détourné pour arriver au but. […] Prenons donc une de ses parties : arrivé à sa limite, vous apercevez une autre partie qui la continue. […] Non, direz-vous, on y arrive par des nuances insensibles. […] Partout où les causes nous échappent, elle arrive pour introduire autant d’entités diverses qu’il y a d’inconnues. […] C’est ce qui arrive d’ordinaire aux puissances qui ont été trop longtemps méconnues.
C’est ce qui arriva à la France après les désastres de 1814 et de 1815 : elle pleurait des larmes de sang. […] La critique historique, vraie, arrive avec le temps ; elle souffle sur toutes ces vérités de convention, inventées par les factions régnantes à leur usage, et elle plaint le grand poète qui leur a prêté un jour son génie. […] Ce peuple rabelaisien n’est pas encore arrivé à son âge poétique dans ses couches profondes, et peut-être n’y arrivera-t-il jamais. […] Mais j’avoue que j’ai hâte d’arriver au Béranger de soixante ; car je n’ai pas connu d’homme qui ait été aussi élaboré, aussi perfectionné moralement par les années que ce vieillard. Nul ne fut plus près d’arriver à la sublimité de sa nature, quand le temps le cueillit mûrissant toujours.
Voilà, en effet, Mme de Krüdner, telle qu’elle aurait dû venir pour remplir toute sa destinée, pour ne pas être seulement un romancier charmant et bientôt une illuminée qui fit sourire, pour ne pas manquer, comme il lui est arrivé, cette seconde partie de son rôle et d’une vie qu’elle avait voulu rendre sans réserve à Dieu, à la charité, à l’œuvre de la sainte parole, au salut et au renouvellement du monde. […] Malgré 89, malgré 93, quand déjà des voix prophétiques et bibliques devenaient distinctes, quand Saint-Martin, moins inconnu qu’auparavant, écrivait son Éclair, quand de Maistre lançait ses premières et hautes menaces, quand Mme de Staël arrivait, en parlant de sentiment, à de puissants éclats d’éloquence politique, Mme de Krüdner ne paraît pas avoir cessé de voir dans Paris, dans ce qu’elle traitera finalement comme Ninive, une continuelle Athènes. […] Ce qui, à l’origine, serait aisément devenu une ode de Klopstock, nous arrive dans quelques sons du langage de Bérénice. […] En ces moments de craquement universel, il arrive, j’imagine, que l’idéal, qui est derrière ce monde terrestre, se révèle, apparaît rapidement à quelques yeux, et l’on croit qu’il va s’introduire : mais la fente se referme aussitôt, et l’œil qui avait vu profondément et juste un instant, en continuant de croire aux rayons disparus, s’abuse et n’est plus rempli que de sa propre lumière. […] Bientôt, en s’éloignant des échos de la Suisse et de la vallée du Rhin, les accents de Mme de Krüdner ne nous arrivèrent plus.
Ce système, qui n’en est pas un, a ses inconvénients : le pire est la prolixité ; quand on n’a pas marqué d’avance le terme où l’on doit arriver, il n’y a pas de raison pour s’arrêter ; il n’y en a pas non plus pour borner l’étendue de chaque partie, par son rapport à un ensemble qui n’existe pas. Il arrive aussi que les caractères se déforment au courant de l’histoire, ou qu’un récit entamé d’enthousiasme avec une robuste allégresse se traîne péniblement après les premières étapes, sans que l’auteur, qui a marché au hasard, puisse naturellement ni continuer ni finir. […] Il arrive aussi que ses héros, ses personnages de premier plan sont plus vaporeux, plus insubstantiels — plus faux, pour parler brutalement — que les comparses et caractères accessoires : c’est qu’elle embellit, et déforme les types réels, selon l’intérêt, la sympathie qu’ils lui inspirent. […] Ce ne sont que relations de procès, de faillites, de spéculations ; mais, à la fin, on croit que c’est arrivé. […] Et quand, à vingt ans, ils sont lâchés à travers la société, avec l’ambition et avec l’assurance d’arriver à tout, ils trouvent toutes les places prises ; les parentés, les protections, l’argent, l’intrigue ont poussé et poussent devant eux des médiocrités dans tous les emplois.
Qu’arrive-t-il donc ? Ne voyant pas ses appétitions se réaliser, le sentiment se trouble, et, tout en persistant vers l’avenir, il arrive à le nier de la bouche et à nier toute chose. […] C’est ce qui était arrivé à la France. […] On arrive également là par ce que l’on fuit et par ce que l’on cherche. […] Qu’arrive-t-il donc, encore une fois ?
Il faut, pour arriver à en faire un instrument lyrique, un travail constant, une science que l’on ne possède jamais assez. […] Mais lorsqu’on arrive à jouer sur cette lyre, elle rend le plein comme aucune autre. […] Il est arrivé au peuple d’oc ce qui serait arrivé à la France tout entière si nous avions été écrasés par les Allemands voici un peu plus d’un lustre : la langue teutonne nous eut été imposée, nous nous serions accoutumés plus ou moins vite à cette contrainte vitale pour des vaincus, mais il est sûr que, de bien longtemps, les poètes d’origine française n’auraient pu rivaliser de talent, de science, — et de gloire, — avec leurs confrères strictement germains. […] Pierre Mille nous a répondu dans L’Avenir : On en arrive à se demander s’il n’y a point là affaire de génie spécial à la race — à la race telle que l’a fait évoluer en partie sa langue, d’ailleurs. […] En outre, un poète n’arrive guère à donner toute sa mesure que s’il rencontre un milieu où on l’écoute, où on l’encourage.
Toutes les fois que j’ai cherché à m’analyser à moi-même l’extraordinaire intensité de plénitude qui me venait des drames de Wagner, en dépit de leurs visées métaphysiques, je suis arrivé à cette conclusion : c’est que, chez Wagner, l’amour de la vie et le sentiment de la réalité sont antérieurs et restent supérieurs à toute spéculation cérébrale. […] Wagner, malgré son audace, puisse jamais arriver à une troisième transformation de ce beau style. » En somme, pas de critiques approfondies : le Ménestrel jugeait Tristan de cette façon expéditive : « l’histoire de Tristan et Isolde est d’un lamentable sans précédent. » Dans leurs brochures apologétiques de Wagner, Baudelaire et Champfleury ne parlaient guère de Tristan. […] Vous, vents révoltés, sifflez et mugissez…, piaffez comme des chevaux sauvages dans les flots, et faites les rejaillir en colonnes. — C’est le vaisseau de Tristan qui passe, et ce vaisseau surnagera et arrivera au port de l’avenir, fier de ses avaries et de son précieux chargement : l’harmonie immortelle. — Victor Tissot, 1867. » Ces trop belles paroles se perdaient dans le flot des invectives et des injures. […] Tristan arrivait en ce moment : Iseult se leva et le salua de la main. […] Et Brangien lui répondit : — C’est une damoiselle amie qui arrive d’Irlande.
Jusqu’à présent je n’ai encore pu arriver à me faire une idée exacte de la représentation de Tannhaüser chez vous. […] En dehors de cela, le tout demande un dévouement extraordinaire : si l’on ne fait pas au moins deux fois plus de répétitions scéniques avec orchestre que pour les autres opéras, on n’arrivera qu’à un « à peu près ». […] Je vous prie donc de ne pas vous laisser entraîner à imiter la vilaine manière traînante que nos chanteurs ont adoptée dans le récitatif : tout doit être rendu et rigoureusement en mesure, surtout au troisième acte, quand vous arriverez aux paroles « Merci, amis de Brabant », gardez strictement le premier mouvement pour donner à cette phrase toute la vivacité nécessaire. Je me suis laissé dire que partout, une fois arrivé à ce passage, l’on faisait un grand ritardando pour produire un effet de « traînerie » de sorte qu’un ami qui l’avait entendu chanter de cette manière, a été très surpris de me l’entendre dire à la mienne. […] que de fois nous est-il arrivé d’avoir été ravis par l’audition d’un opéra français ou italien ; et, lorsque nous quittions le théâtre, de chasser notre émotion par une moquerie et une plaisanterie impitoyable et, rentrés chez nous, d’avoir déclaré qu’on devait bien se garder d’un pareil ravissement.
Les ondes réfléchies rencontrent de nouvelles vagues qui arrivent et le produit des deux est une vague stationnaire, formant pour ainsi dire un patron ou un type sur la surface. […] Alors il arrivera, selon les circonstances, ou bien qu’elles changeront d’une manière marquée le patron de vagues stationnaires, ou qu’elles ne le modifieront que très légèrement. […] C’est ce qui arrive lorsqu’on dort pendant un sermon ou une lecture : on a la sensation des sons émis par celui qui parle, on n’en a pas la perception. […] Legallois, Wilson, Philipi, Lallemand, Calmeil arrivèrent à des conclusions analogues, sous diverses formes. […] Seulement, dans l’intelligence, les opérations sont facultatives, impliquent le choix des moyens pour arriver à une fin ; dans l’instinct, les opérations sont fixées, uniformes, sans hésitation dans le choix des moyens.
Desroncerets aurait le génie de Galilée avec son martyre, qu’il arriverait trop tard pour nous émouvoir. […] L’inventeur arriverait trop tard, en tout cas : il manque le moment de prendre le premier rôle, comme il manque le train de Strasbourg. […] Il arrive d’Espagne, après dix ans d’exil volontaire et de labeur opiniâtre, et il en rapporte la fortune sous la forme d’un projet qui doit en même temps honorer son nom. […] La marquise arrive, selon sa promesse ; mais le baron, refroidi par la perspective d’un frère incommode, renonce à l’attaque. […] Le secours arrive avec Navarette.
C’est pourquoi nous la voyons, au premier acte, arriver, le front haut, chez M. […] Cependant Suzanne arrive, calme, riante, heureuse, l’amour sur les lèvres. […] Ils sont arrivés au relais prévu et n’ont plus qu’à se séparer. […] Sa vie est une règle de division, qui arrive à la fin de l’an sans erreur. […] Les accusations arrivent trop tard, elles semblent fabriquées pour le besoin de la cause ; des actions véreuses, des pêches en eau trouble, d’anciens trous faits à de vieilles lunes ne suffisent pas pour rendre subitement odieux un caractère qui, jusque-là, n’avait pas semblé déplaisant. « Vous m’ennuyez à la fin !
156 L’échelle des instincts de plus en plus complexes représente les divers degrés par lesquels un instinct a passé avant d’arriver à sa forme supérieure. […] La volition n’est pas simplement, selon la définition de Herbart, « le désir arrivé à prévoir sa propre satisfaction future », car on peut désirer et prévoir que le désir sera satisfait sans vouloir cette satisfaction et sans y consentir. […] Quel que soit le mode de force ou d’efficacité des idées, qu’elles agissent par les seuls mouvements physiques ou aussi par les désirs psychiques dont ces mouvements sont inséparables, toujours est-il que le cerveau qui conçoit l’idée d’une chose arrive à faire exister cette chose même et qu’il a conscience de son rôle décisif dans la série des conditions. […] Nous donnons le nom de spontanéité à ce que nous sentons surgir des profondeurs de notre organisme pour arriver ensuite à une conscience plus ou moins claire de soi. […] « Mais n’arrive-t-il pas, dit-on, que la volonté rende pratiquement prépondérant un motif qui, théoriquement, n’était pas la résultante des forces qui sollicitaient l’âme164. » Dans ce cas, le calcul théorique était incomplet : il portait seulement sur la valeur intrinsèque des forces sollicitant le cerveau et ne tenait pas compte de la réaction des forces inhérentes au cerveau même : c’est la résultante de ces deux facteurs qui seule est pratique, et en même temps seule exacte théoriquement.
À deux heures, Simon arrive : « Voici, c’est fait… » Elle ne veut pas de brancard pour partir : « Je croirais être morte ! […] Elle arrive au bas de l’escalier, où elle se repose un instant sur une chaise. […] Par une porte ouverte derrière moi, d’une petite pièce où le soleil donne en plein, il m’arrive des caquetages de sœurs et d’enfants, de jeunes joies, de bons petits éclats de rire, toutes sortes de notes et de vocalisations fraîches : un bruit de volière ensoleillée… Des sœurs en blanc, à coiffe noire, passent et repassent ; une s’arrête devant ma chaise. […] Oui, je crois, — et ici, je parle pour moi bien tout seul, — je crois que l’aventure, la machination livresque a été épuisée par Soulié, par Sue, par les grands imaginateurs du commencement du siècle, et ma pensée est que la dernière évolution du roman, pour arriver à devenir tout à fait le grand livre des temps modernes, c’est de se faire un livre de pure analyse : livre pour lequel — je l’ai cherchée sans réussite — un jeune trouvera peut-être, quelque jour, une nouvelle dénomination, une dénomination autre que celle de roman. […] Arrivons maintenant pour moi à la grave question du moment.
» jette Hébrard, — et comme on cherche à voir dans le blanc de ses yeux, s’il est sérieux ou s’il blague, — le directeur du Temps improvise une théorie, éloquemment paradoxale, dans laquelle il proclame que le café, est une sorte d’école normale d’humanité très parfaite, où l’on arrive de suite au ferraillement et au corps à corps, sans les salamalecs et les exordes de la porte. […] Charles Edmond arrive, mis en retard par le long discours de Clemenceau. […] Arrive Pingat. […] » * * * — Fabriquer de la vertu, je ne dis pas que cela n’arrive pas quelquefois à des écrivains propres, mais j’affirme que tous les écrivains qui ont fait des chaussons de lisières à Clairvaux, ou de vilaines choses, pour lesquelles il n’y a pas de gendarmes, n’inventent dans leurs livres, que des gens honnêtes. […] Un de ces dimanches cependant, la Massabie arriva en pleurant.
Quand j’arrivai au pied de ces montagnes, je mis la jument au petit pas. […] Après avoir marché ou plutôt gravi environ une heure dans les ravins de sable rouge, à travers des bruyères et sous les racines d’immenses châtaigniers qui s’entrelacent comme des serpents endormis au soleil, j’arrivai au faîte de la chaîne de ces montagnes. […] Toutes les fois qu’il est arrivé à ce sommet, le passant, essoufflé, fait une courte halte, et ne peut retenir un cri d’admiration. […] Elle courut dire à la vieille servante, qui filait sa quenouille dans une chambre haute, que j’étais arrivé. […] J’arrivai ainsi, traînant mes pas sous les branches jaunies et sur les sables humides, jusqu’à une petite porte percée dans un vieux mur tapissé de lierre et de buis.
Si je développe les erreurs de votre système, si je brise les ressorts que vous avez fait jouer pour le faire triompher de tous les obstacles que le bon sens vous opposait, c’est afin d’arriver naturellement à la première idée d’un projet de réforme qui doit tourner à l’avantage de l’art, des comédiens français et de vous-même. […] Je conçois très bien, Monsieur, qu’un homme de votre âge ait cherché avec ardeur un nouveau chemin pour arriver plus tôt à des succès ; mais je ne conçois pas qu’en y entrant, vous ayez eu besoin de salir les réputations anciennes et modernes2. […] Maintenant qu’ils sont malheureux par trop de confiance dans vos nouvelles doctrines, je voudrais pouvoir me dissimuler tout le mal qu’ils m’ont fait et qu’ils se sont fait à eux-mêmes ; je voudrais même qu’il dépendît de moi de les faire rentrer dans la bonne voie et de les appuyer d’un ouvrage nouveau qui pût, comme cela m’est arrivé plus d’une fois, les sauver du naufrage en contribuant encore à faire briller leurs talents. […] Ce n’est que dans un parallèle des moyens dramatiques que j’ai adoptés et de ceux que vous employez pour arriver plus vite, que je puis tirer des conséquences utiles à ma cause ; mais le désir que j’ai de la gagner ne me rendra point injuste à votre égard. […] Ce jeune artiste, nouvellement arrivé à Naples, et ayant composé un opéra avant d’avoir complètement fini ses études musicales, désira se faire entendre chez une princesse sa protectrice.
C’est là ce qui est arrivé. […] Et c’est là ce qui est arrivé aussi, même à moi. […] Il est arrivé au point juste où l’instrumentiste et l’instrument se confondent, et la supériorité qu’il atteste est si grande que la Critique ne saurait croire qu’il put faire un progrès de plus, et que, pourtant, elle n’oserait l’affirmer ! […] L’homme et le cheval ici ne font qu’un, comme il arrive aux bons écuyers. […] X D’ailleurs (il faut bien y arriver enfin !)
Parti d’un point de la Terre A, point en lequel va rester Pierre, le boulet qui emporte Paul se dirige vers B avec une vitesse v ; arrivé en B, ce boulet rebondit et revient, avec la vitesse — v, au point A. […] Arrivé en B, le boulet est renvoyé suivant BA avec la vitesse — v. […] Sans doute il arrive au physicien relativiste, comme à tout autre physicien, de mettre en mouvement le système de référence où il s’était d’abord installé ; mais alors, bon gré mal gré, consciemment ou inconsciemment, il en adopte un autre, ne fût-ce que pour un instant ; il localise sa personnalité réelle dans ce nouveau système, qui devient ainsi immobile par définition ; et ce n’est plus alors qu’une image de lui-même qu’il aperçoit par la pensée dans ce qui était tout à l’heure, dans ce qui va redevenir à l’instant, son système de référence. […] « J’arrive alors au point essentiel. […] On écrit le plus souvent ainsi l’expression de l’invariant (plutôt que de la manière adoptée dans le livre), pour éviter que s2 soit négatif, comme il arriverait dans le cas le plus fréquent, celui où la distance des deux événements dans l’espace est plus petite que le chemin parcouru par la lumière pendant l’intervalle de temps qui les sépare.
Mais, à relire ainsi et à reprendre, maintenant qu’il n’est plus, bon nombre des pièces et des personnages d’Alfred de Musset, on arriverait à découvrir en cet enfant de génie le contraire de Gœthe, de ce Gœthe qui se détachait à temps de ses créations, même les plus intimes à l’origine, qui ne pratiquait que jusqu’à un certain point l’œuvre de ses personnages, qui coupait à temps le lien, les abandonnait au monde, en étant déjà lui-même partout ailleurs, et pour qui « poésie était délivrance ». […] Arrivé au haut et déjà au revers de la montagne, il lui semblait être arrivé à l’extrémité et au-delà de tous les désirs : le dégoût l’avait saisi.
Je me fais ces questions, je reste ouvert et attentif aux réponses qui m’arrivent de temps en temps du dehors, et je ne me laisse pas détourner par cette fin de non recevoir très à la mode depuis quelques années, la morale et le beau. […] Qu’est-il arrivé, au grand scandale de certains critiques de profession ? […] L’aventure ne finit point trop tristement cette fois, ni par un dénouement tout heureux à la manière des romans ; elle se termine, comme il arrive le plus souvent dans la vie, par un malheur lentement consolé.
Pour apprécier, en toute connaissance de cause, Racine et son système tragique, il n’est certes pas inutile d’avoir vu ce système, encore méconnaissable chez Jodelle et Garnier, recevoir grossièrement, sous la plume de Hardy, la forme qu’il ne perdra plus désormais, et n’arriver à l’auteur des Frères ennemis qu’après les élaborations de Mairet et avec la sanction du grand Corneille. […] Personnne parmi les doctes ne songeait à eux ; il arriva seulement que leurs successeurs profitèrent, depuis lors, du bénéfice général, et participèrent aux honneurs de l’impression. […] Je suis sûr que plus tard il lui arriva de regretter la table du bon Colletet, où, avec bien d’autres licences, il avait celle d’admirer à son aise Crétin, Coquillart, Guillaume Alexis, Martial d’Auvergne, Saint-Gelais, d’Urfé, voire même Ronsard198, sans craindre les bourrasques de Boileau.
Le siècle va vite ; il se hâte ; je ne sais s’il arrivera bientôt à l’une de ces vallées immenses, à l’un de ces plateaux dominants, où la société s’assoit et s’installe pour une longue halte ; je ne sais même si jamais la société s’assoit, se pose réellement, et si toutes les stations que nous croyons découvrir dans le passé de l’histoire, ne sont pas des effets plus ou moins illusoires de la perspective, de pures apparences qui se construisent ainsi et jouent à nos yeux dans le lointain. […] Carrel est arrivé, en rédigeant un journal, à un degré de popularité sérieuse et raisonnée qu’on n’avait atteint jusqu’ici que dans des carrières plus officielles en quelque sorte, dans les luttes militaires ou de tribune ! […] L’auteur, qui a passé, à ce qu’il semble, par les doctrines saint-simoniennes, est arrivé à considérer le système de M.
Si cet état se prolongeait, l’on ne posséderait bientôt plus aucun homme distingué dans une autre carrière que celle des armes ; rien ne peut décourager l’ambition des succès militaires ; ils arrivent toujours à leur but, et commandent à l’opinion ce qu’ils attendent d’elle. […] Un petit nombre d’hommes arrivent au terme : mais tous l’espèrent, et si la renommée ne couronne que le succès, les essais même ont souvent une obscure utilité. […] On croit assurer davantage l’indépendance d’un peuple, en s’efforçant de l’intéresser uniquement à des principes abstraits ; mais la multitude ne saisit les idées que par les événements ; elle exerce sa justice par des haines et des affections : il faut la dépraver pour l’empêcher d’aimer ; et c’est par l’estime de ses magistrats qu’elle arrive à l’amour de son gouvernement.