Les délicieux jardins d’Alcinoüs, la magnificence de son palais, la somptuosité de sa table, prouvent que les Grecs admiraient déjà le luxe et le faste. — 4.
Les nouveaux venus gobent tout et admirent de confiance. […] — Ils admirent maintenant tout Musset comme autrefois ils admiraient tout Delille, — sur parole. […] Il y a peut-être des gens qui admirent cela. […] — Je l’admire, mais il ne m’entre pas. […] Il est aujourd’hui aux cimes de la popularité, et c’est surtout son courage que l’on admire, cette belle qualité française.
J’admirais passionnément l’œuvre des Goncourt. […] Je l’admirais et je respectais en lui cet amour fanatique des Lettres qui avait été sa passion unique et avait fait la haute et noble dignité de sa vie. […] Il prisait, de Maupassant, sa droiture de caractère, sa franchise, la sûreté de ses relations, et il admirait profondément le talent du conteur normand. […] D’ailleurs Mallarmé admirait très sincèrement les romans de Mirbeau. […] Degas y fit vraiment la figure d’un grincheux de comédie et j’admirai la patience de Forain.
Je ne rappellerai de cet écrit peu connu, non réimprimé depuis, que l’entrée en matière et l’exorde ; on aura du moins le ton, on prendra une juste idée de l’homme qu’admira et qu’aima Mme de Staël : « Et moi aussi, homme indépendant, j’ai suivi la foule : j’ai voté pour le Consulat à vie. […] Mais vous, mais vous, ne m’oubliez jamais, car je vous aime jusqu’au fond de l’âme, et c’est de moi dont je douterais et non pas de vous, si vous étiez mal pour moi. — Tout ce qui m’entoure vous aime et vous admire. […] — Il sait cependant vous aimer et vous admirer ; mais je vous aime encore plus. — Vous m’avez écrit que vous me souhaitiez des idées plus religieuses : j’en voudrais sûrement davantage ; mais, cher Camille, je m’en crois bien autant que vous, et sûrement j’ai plus d’usage à en faire. […] Peut-être, dans ce monde ou dans l’autre, nous nous retrouverons : vous partagerez ce que j’éprouve. — J’ai couru de grands dangers ; je m’applaudis de les avoir bravés. — Je suis sous une zone très triste : je me relève par mon âme. — J’admire aussi complètement le chef qui me protège ici145. […] » Mme de Staël l’avait précédé dans la tombe : si elle lui avait survécu, elle l’aurait approuvé et applaudi jusqu’au terme ; elle l’eût de plus en plus admiré.
Admirons M.
Je ne me suis pas dit cela de prime abord ; j’ai commencé par admirer pleinement, naïvement, ceux que j’aimais surtout à contempler et à pénétrer, et qui se déployaient d’eux-mêmes sous mon regard ; ma curiosité se mêlait d’émotion à mesure que j’entrais plus avant dans chaque talent digne d’être étudié et connu.
Ceux qui s’obstinent à reprocher à l’Eglise un caractere odieux de dureté, d’intolérance, n’ont qu’à parcourir les instructions qu’il donnoit à ses Diocésains pendant les troubles des Cévenes ; ils verront comment un esprit vraiment pastoral sait allier la fermeté de la foi avec la charité qu’elle ordonne ; ils admireront des exhortations propres à affermir le courage des Ministres de la Religion, & à soutenir leur patience dans les persécutions ; ils seront pénétrés de respect & d’attendrissement pour cette douceur de morale, cette générosité de sentiment, cette indulgence qui plaint l’erreur en la combattant, cette magnanimité qui se refuse même la plus légere satisfaction, lorsque les persécuteurs les plus atroces sont devenus malheureux.
Le premier Ouvrage fait admirer un esprit lumineux, qui se joue de l’embarras des systêmes, procede avec dextérité à travers les contradictions, développe sans gêne les principes qu’il a établis, & fait adopter ses idées, non en faisant sentir la touche intime de la persuasion, encore moins la force de la conviction, mais par le talent de plaire & d’amuser.
Plus je relis ce que vous faites, Plus je connois ce que vous êtes ; Il ne faut que vous mettre en train ; Tout le monde, Iris, vous admire : Si les Dieux se mêloient d’écrire, Ils emprunteroient votre main.
Qu’on lise avec attention son Epître sur la décadence de notre Littérature, on y reconnoîtra sans peine le danger des travers qu’il condamne, la nécessité des préservatifs qu’il leur oppose, la sagesse des réflexions qu’il présente ; on y admirera sur-tout un Athlete vigoureux, luttant avec avantage contre les Champions de la nouveauté & du mauvais goût ; témoin ce morceau qu’on ne sauroit trop souvent opposer à la hardiesse des Novateurs & à la légéreté de notre Nation : Oui, nous verrons bientôt de petits Conquérans, Du Parnasse François audacieux Tyrans, De leurs Maîtres fameux proscrire les merveilles, Et leur orgueil briser le sceptre des Corneilles.
On ne peut s'empêcher d'admirer ses Odes sur la bataille de Dunkerque & sur celle de Lens.
Mais c’est dans Godefroi qu’il faut admirer le chef-d’œuvre du caractère héroïque.
Nous l’admirons comme un type, parce qu’il a manifesté, plus qu’aucun homme de notre connaissance, ce don singulier qu’on appelle l’imagination philosophique.
Lorsque l’âge héroïque succéda à l’âge divin, on n’admira, on ne célébra que les exploits des héros.
» Le poëte admire sa grande âme. […] Il faut admirer le bourgmestre. […] Mais qu’admirez-vous tant en lui, vous autres hommes ? […] Vous surpassez Lambert. — L’autre baudet repart : Seigneur, j’admire en vous des qualités pareilles. […] Quand on voit les gens du peuple tels qu’ils sont, on les admire à peu près autant que les autres, c’est-à-dire fort peu.
Gibbon, écrivant ou lisant dans une charmille à l’angle de son propre jardin, admirait et écoutait ces jeux et ces voix d’une jeune Française et de son enfant. […] sensible comme un poète à toute poésie, rompu comme un orateur à toute éloquence, homme d’État par la justesse de l’intelligence, admiré sans orgueil, admirant sans rivalité, parce qu’il se sentait toujours au niveau de tout ce qu’il admirait. […] On ne les comprenait qu’à la seconde et à la troisième lecture, mais plus on comprenait, plus on admirait. […] Son indolence l’empêchait de produire lui-même des œuvres achevées, mais il était capable de tout ce qu’il admirait. […] Quant à moi, qui combattais souvent le politique, il m’était impossible de ne pas admirer le suprême artiste !
Il avait fait de l’admiration un moyen de gouvernement, et avait fondé la démocratie, qui admire peu. […] Il admire le beau en soi-même, en sa personne, en son esprit et en son cœur ; il l’admire dans la nature qui pour lui est invariablement gracieuse et charmante ; il l’admire dans l’humanité dont il ne voit que les têtes glorieuses, qu’il entoure encore d’une gloire plus vive ; il l’adore en Dieu qui pour lui est moins toute bonté ou toute justice que toute beauté. […] adoration de Dieu admiré dans ses œuvres. […] C’est l’intrépidité de bonne opinion du Français des classes moyennes, qui s’admire sans hésitation et veut qu’on l’admire avec discipline. […] De vives sympathies, toutes prêtes, en ont été effarouchées, détournées de lui Même quand on l’admire, il prend soin qu’on se refuse à l’aimer.
Quand on y trouve un trait mis en sa place, ou bien une avanture vraisemblable, on l’admire. […] Quelques endroits brillans suffisoient pour faire admirer toute une piece. […] Les chef-d’oeuvres dont nous admirons les vestiges, étoient encore dans les places publiques, et l’on ne sçauroit imputer qu’aux causes morales la grossiereté des artisans, qui ne sont venus qu’après le sac de Rome par Alaric. […] Ce prince a vû, ou du moins il a pû voir, Virgile, Horace, Properce, Catulle, Tibulle, Ovide, Phédre, Cornelius Gallus et plusieurs autres dont nous avons perdu les ouvrages, mais qui furent autant admirez de leur temps que ceux que nous admirons encore aujourd’hui.
Mais il y a tant de dons naturels dans son talent, et tant d’industrie dans son travers, que je ne serais pas loin de l’admirer, si je pouvais seulement le supporter. […] Si cet usage est bon, s’il révèle, non pas le hasard du don, mais l’œuvre méritoire de l’emploi, c’est le moment de les admirer. […] Il n’est pas d’orateur que j’aie admiré avec plus de désintéressement que Berryer. […] Si je m’avisais de les admirer, il fallait qu’il n’y parût pas. […] Mais quelque vertu qu’on y ait montrée de part et d’autre, elle est plus à regretter qu’à admirer.
Déjà pèse sur toi la sombre nuit des Mânes et s’avance sur tes pas l’ombre des vides demeures de Pluton, où, une fois entré, tu ne pourras plus tirer au sort la royauté des festins, ni admirer les grâces de ce tendre enfant Lycidas (sans doute son fils) que toute la jeunesse romaine envie, et qui, bientôt, fera palpiter le cœur ému des jeunes vierges. […] On ne s’arrêterait pas si on arrachait, pour les faire admirer à l’esprit et au cœur, toutes les feuilles de ce jardin des roses romaines, comme les Persans appellent ces recueils de sagesse, de poésie et d’amour. […] Admirez comme cette béatitude est la même pour tous ceux qui ont le bonheur d’avoir un toit ou un verger à eux sous un ciel clément. […] Vous admirez cette villa ; pourquoi ?
L’élève est trop faible encore pour les maîtres ; il les admire souvent sans les entendre, et les imite où ils sont inimitables mais quel progrès qu’il les ait enfin reconnus, et que, désormais, il ne doive plus s’en séparer ! […] Le premier jugement porté sur leurs écrits si admirés de leur vivant leur a été mortel et cette incertitude de leurs idées et de leur langue, cette invention grossière et excessive dans les mots, qui paraît bien plus venir de la mémoire échauffée par l’érudition que d’un instinct sur et profond des analogies des deux langues, leur ont été comptées comme des fautes que ne rachètent pas leurs bonnes intentions. […] On ne peut trop admirer avec quelle haute convenance et quelle force de raison il parle de Charles le Téméraire et des causes de la ruine de la maison de Bourgogne. […] Admirons, cependant, quels progrès la langue a faits depuis Froissart, en clarté, en précision, en nationalité.
Fontanes, qu’il avait perdu de vue depuis 12 ans, jeté en Angleterre par le coup d’état de Fructidor (4 septembre 1797), fit miroiter devant ses yeux le brillant avenir réservé aux défenseurs du catholicisme, alors renaissant : il s’empressa de planter là la philosophie et de renier Jean Jacques, que cependant il admirait ; et avant que l’encre de l’Essai se fût desséchée, et avec la même plume qui annotait ses passages sceptiques, il écrivit le Génie du Christianisme ; et pour donner des gages au parti qui l’enrôlait, il imprima dans le Mercure (1er nivôse an IX) : « Ma folie à moi est de voir Jésus-Christ partout. » Malheureusement il avait eu l’imprudence d’envoyer son Essai à ses amis de Paris ; ils s’en souvinrent et élevèrent des doutes sur la sincérité de sa conversion. […] Pour sauver mes jours… ma mère promit à la Reine des Anges que je lui consacrerai ma virginité. »« J’ai coûté la vie à ma mère en venant au monde », narre le cadet de Bretagne, mais ça ne lui suffit pas, il ajoute : « J’ai été tiré de son sein avec le fer. » Cette gasconnade romantique n’est pas de son crû, elle est une réminiscence du Macbeth de Shakespeare, que René Chateaubriand avait appris en Angleterre à connaître et à admirer. […] On lisait Shakespeare, on admirait Young et Thompson et on adorait l’Ossian de Macpherson, on le reproduisait en vers, en prose, romans et tragédies. […] La célèbre Mme Cottin, dans son premier roman publié en 1798, lu et admiré pendant un demi-siècle, en 1844 on le republiait encore, l’héroïne, « la plus sublime des femmes », Claire d’Albe écrit à son amant, le protégé de son mari, qui le traite comme un fils : « L’image de ce bonheur que vous me demandez égare mes sens et trouble ma raison ; pour le satisfaire, je compterais pour rien la vie, l’honneur et jusqu’à ma destinée future : vous rendre heureux et mourir après serait tout pour Claire : elle aurait assez vécu. » Elle se donne à son amant « abattue par les sensations… au bas de son jardin, sous l’ombre des peupliers, qui couronnent l’urne de son père et où sa piété consacra un autel à la divinité ».
admirez ! […] Les premiers essais de composition littéraire, qu’on nous faisait écrire en grec, en latin, en français, ajoutèrent bientôt à ce plaisir passif le plaisir actif de produire nous-même, à l’applaudissement de nos maîtres et de nos émules, des pensées, des sentiments, des images, réminiscences plus ou moins heureuses des compositions antiques qu’on nous avait appris à admirer. […] Il se croit peintre et il s’admire lui-même, au lieu d’admirer le hasard qui a tout fait.
Ajoutons que le guerrier ne cesse pas d’être présent dans celui qui admire, et qu’il n’est pas longtemps à contempler sans penser à son but. […] [NdA] Puisqu’il est question de la fable, je ne puis omettre ici les vers de Voltaire, très cités autrefois et admirés, lorsque, dans le chant IXme de La Henriade, il compare la vertu de Du Plessis-Mornay, intacte et pure au milieu de la licence des camps et des délices des cours, aux eaux de la nymphe antique : Belle Aréthuse, ainsi ton onde fortunée Roule, au sein furieux d’Amphitrite étonnée, Un cristal toujours pur et des flots toujours clairs, Que jamais ne corrompt l’amertume des mers.
Saumaise avait accompagné le président déjà vieux dans son ambassade de Hollande ; il en parle en homme qui l’a connu, admiré de près, et avec un vif sentiment de sa personne. […] Au demeurant, il était ami des exercices, adroit aux armes, savant aux jeux, accort aux assemblées, et partout ingénieux, admiré pour son esprit, et redouté pour son courage.
J’ai souvent admiré, pendant la lecture des pièces de poésie, avec quelle attention, avec quel désir de trouver le bien, sans acception de genre ni d’école, on écoutait jusqu’au bout des choses qui, à nous autres critiques de profession, eussent paru dès l’abord impossibles à admettre et dignes d’un prompt rejet. […] Étudions l’antiquité comme tous les âges antérieurs au nôtre, pénétrons-nous de son esprit pour la comprendre et l’admirer dans le vrai sens ; mais tâchons dans nos œuvres d’exprimer, ne serait-ce que par un coin, l’esprit de notre siècle, de dire à notre heure ce qui n’a pas été dit encore, ou de redire, s’il le faut, les mêmes choses d’une manière et d’un accent qui ne soit qu’à nous.
ce n’est pas seulement les honneurs de la réception qui m’ont charmé, et dont je conserverai toute ma vie le souvenir avec la reconnaissance, mais c’est bien plus ce beau modèle des prélats en qui j’ai vu et admiré plus de choses que la réputation ne m’en avait appris. […] Voilà l’effet que produisait à première vue Fénelon sur celui qui admirait le plus Bossuet, et qui sortait de passer vingt années auprès de lui.
Je ne saurais trop, surtout, admirer l’art avec lesquel il conduit ses auditeurs, sans les en avertir, à travers des images qui leur sont familières, vers les objets qu’il a en vue, et la perfection avec laquelle il fait correspondre exactement ces images matérielles avec les vérités invisibles qu’il veut faire comprendre. […] J’admirais autant que personne, tout en m’étonnant un peu de cette éloquence disproportionnée au sujet ; et, comme j’aime aussi la liberté à ma manière, je fus tenté de demander s’il y avait désormais une orthodoxie académique établie sur M.
« L’homme de goût par excellence est celui qui n’a jamais rien admiré. » C’est ce qu’il ose dire, il en veut au goût de ce que son nom est emprunté au moins noble de tous les sens ; il estime qu’il est ignoble pour l’homme de manger, et, en mangeant, de savoir goûter. […] C’est jouer de malheur, quand on admire si fort Platon, que de le dédoubler pour laisser de côté la charmante ironie de Socrate.
C’est ici que ma querelle sérieuse avec lui commence, et qu’avant de louer l’écrivain, l’excellent prosateur, et d’admirer le peintre vigoureux de la réalité, j’ai besoin absolument de m’expliquer sur le fond des choses, de marquer mes réserves ; car tout ce qui n’est pas croyant et convaincu à sa manière, gallicans, protestants, à plus forte raison déistes, naturistes ou panthéistes, comme on dit, tout y passe ; il les raille, il les crible d’épigrammes flétrissantes (car il a la touche flétrissante) ; il les traite même, en ses heures d’indignation, comme des espèces de malfaiteurs publics. […] Jusqu’à vingt-quatre ans, il n’avait lu avec plaisir, nous dit-il, que les écrivains du jour, Michelet, Janin, Mme Sand, etc., et il les admirait ou les goûtait assez confusément.
Ceux qui admiraient son art et sa force sentaient pourtant quelques-uns de ses défauts, cette description trop continue, cette tension perpétuelle qui faisait que chaque objet venait saillir au premier plan et tirer le regard ; on aurait voulu aussi que, sans renoncer à aucune hardiesse, à aucun droit de l’artiste sincère, il purgeât son œuvre prochaine de tout soupçon d’érotisme et de combinaison trop maligne en ce genre : l’artiste a bien des droits, y compris celui même des nudités ; mais il est besoin qu’un certain sérieux, la passion, la franchise de l’intention et la force du vrai l’absolvent et l’autorisent. […] On entendait dans le bois de Tanit le tambourin des courtisanes sacrées ; et, à la pointe des Mappales, les fourneaux pour cuire les cercueils d’argile commençaient à fumer. » J’admire la conscience et le pinceau du paysagiste : mais de même que Salammbô m’a rappelé Velléda, je me rappelle inévitablement ici tant de belles descriptions de l’Itinéraire, et particulièrement Athènes contemplée du haut de la citadelle au lever du soleil : « J’ai vu du haut de l’Acropolis le soleil se lever entre les deux cimes du mont Hymette… » Le panorama de Carthage vue de la terrasse d’Hamilcar est un paysage historique de la même école, et qui accuse le même procédé ; ce qui ne veut pas dire qu’il ne soit pris également sur nature, du moins en ce qui est des lignes principales.
» — Pour le bien expliquer, il faut, dit le père, reprendre les choses dès l’origine. » Et ici commence tout un récit fort admiré des Anciens, proposé comme un modèle de narration aux orateurs eux-mêmes par Cicéron, qui y fait remarquer le développement approprié, le mouvement dramatique, le parfait naturel des personnages introduits et des paroles qu’on leur prête, et, par instants, mais par instants seulement, la brièveté excellente, qui à toute cette abondance persuasive ajoute une grâce. […] Et le père, de jour en jour, d’admirer davantage son fils, et de s’en faire une plus haute idée.
Mais n’admirez-vous pas la différence des époques, la décadence du goût plus sensible encore chez ceux qui ne craignent pas de se montrer en déshabillé ? […] Il raconte, de son ton caustique, comment le prince le consulta un jour sur une pièce dont il se croyait bonnement l’auteur pour en avoir donné ou changé quelques mots, et qui était d’un gentilhomme de sa maison : « Quand cette comédie a été achevée, nous dit Collé, Son Altesse l’appela simplement noire pièce, et il finit par l’appeler ma pièce, en sorte qu’elle a été jouée autant sous le titre de la pièce du prince que sous celui de Barbarin. » Le prince en reçut des compliments de tout le monde, y compris ceux de ce sournois de Collé, avec le même aplomb que Louis XVIII se laissait louer et admirer à bout portant pour un mot de Beugnot.
Des jeunes gens l’admiraient, quelques-uns même le compromettaient, car il n’était point, en ces années dernières, puéril follicule qui ne le voulût accaparer. […] Il est étrange que nous en soyons à l’admirer de cette conscience élémentaire.
— Alors vous admirez de confiance ? […] Les jeunes gens, disait-il, sont heureux : « ils peuvent admirer sans comprendre ».
Nul plus que moi n’admire le XVIIe siècle à sa place dans l’histoire de l’esprit humain ; mais je me révolte dès qu’on veut faire de cette pensée lourde et sans critique le modèle de la beauté absolue. […] Tel discours de nos parlements vaut assurément les meilleures harangues de Démosthène ; tel plaidoyer de Chaix-d’Est-Ange est comparable aux invectives de Cicéron ; et pourtant Cicéron et Démosthène continueront d’être publiés, admirés, commentés en classiques ; tandis que le discours de M.
Une riche nature sans doute les sert mieux et les enchante ; la grande nature admirée ensemble est le plus bel accompagnement d’un noble amour. […] Si elle a épousé les doctrines de l’école de Cabanis, elle ne saurait tant admirer M. de Bonald.