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856. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Au point de vue stylistique, les Romains étaient un peuple enfant et nous n’avons guère, à ce point de vue, fait de progrès sur nos ancêtres littéraires. […] Les Romains l’élurent dès le lendemain de la conquête et on y retrouve encore les statues de leurs dieux et les mosaïques de leurs villas. […] Au moment de la conquête romaine, presque tous les cours d’eau de France ont leur nom. […] Est-ce aux Gaulois ou aux Romains que nous devons les Dive, Divette, Divonne ? […] Comme les matrones romaines, le chat reste à la maison et avec ses délicieuses griffes, il file, lui aussi, la laine des tapis, des fauteuils et des rideaux.

857. (1888) Portraits de maîtres

Comme sur les sculptures d’un temple attique s’avancent après cet Aristide les généraux émules des stratèges d’Athènes et des consuls romains. […] Le monde romain, ferme sur son prétoire, sur ses cent légions, entend quelque chose un matin : “Quel est ce petit bruit ? […] Il nous apparaît comme un de ces jeunes Romains qui allaient se former à Athènes et s’exercer à Rhodes. […] Est-ce chez Corneille plein de la vie romaine ? […] Son œuvre semble une de ces grandes villes de l’Empire romain, une Carthage, une Antioche, où tous les arts, tous les cultes, tous les génies se donnaient rendez-vous.

858. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome II

L’impérialisme germanique devient alors ce que fut l’impérialisme romain, une propagande de civilisation supérieure imposée à des peuples qui, en refusant de s’y soumettre, refusent un bienfait. […] L’Empire par excellence, celui qui demeure le type achevé de cette forme d’État, et donc de cette forme d’esprit : l’impérialisme, c’est l’Empire romain. […] Quand un abbé de Vertot composait son Histoire des Révolutions Romaines, il n’isolait pas le bouleversement de la chose bouleversée. […] Imaginons un patricien romain qui a vécu sous Adrien, sous Antonin le Pieux, et qui meurt en même temps que Marc-Aurèle, vers 180. […] Encore a-t-on le choix de considérer que cette civilisation romaine a survécu en partie dans la nôtre.

859. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

On sent qu’il cherche à présenter ces mouvements si profondément juifs de caractère et d’esprit sous une forme qui soit intelligible aux Grecs et aux Romains. […] Le dernier travail de rédaction, au moins du texte qui porte, le nom de Matthieu, paraît avoir été fait dans l’un des pays situés au nord-est de la Palestine, tels que la Gaulonitide, le Hauran, la Batanée, où beaucoup de chrétiens se réfugièrent à l’époque de la guerre des Romains, où l’on trouvait encore au IIe siècle des parents de Jésus 27, et où la première direction galiléenne se conserva plus longtemps qu’ailleurs.

860. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

Nous autres Romains de cet âge de vertu, tous tant que nous sommes, nous tenons en réserve nos costumes politiques pour le moment de la pièce et moyennant un demi-écu donné à la porte, chacun peut se procurer le plaisir de nous faire jouer avec la Toge ou la Livrée tour à tour, un Cassius ou un valet. » (Essai, page 333.) […] La Fatalité, cette interprétation religieuse des phénomènes dont on ne sait découvrir les causes ; la Fatalité dont les Romantiques de 1830 usèrent et abusèrent si libéralement, était alors autre chose qu’un expédient littéraire, fraîchement retrouvé des Grecs : si Racine se servait des Romains et des Grecs pour déguiser les courtisans de Versailles, qui sont les personnages de ses tragédies, il ne recourait pas à la Fatalité pour expliquer leur actions.

861. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

Horace n’est qu’un voluptueux insouciant, un Saint-Évremond romain, qu’on peut lire à table. […] … S’il parcourt l’espace, s’il remonte les temps, il voit presque autant de religions que de grandes divisions de temps ou que de grandes divisions du globe : la foi de Wichnou et de Brama dans l’Orient, celle de Fô et de Confutzé dans la Chine, celle de Zoroastre dans la Perse, celle de Pythagore dans l’Asie, celle d’Osiris dans l’Égypte, celle de Jupiter et de son Olympe, foi d’enfants en nourrice, dans la Grèce, celle de Teutatès dans la Gaule, celle des dieux scandinaves dans les Germanies, celle de Jéhovah dans la Judée, celle du Christ dans l’Asie et dans l’Europe romaine, celle d’Allah dans l’Arabie, dans l’Inde moderne, dans l’Asie Mineure, dans l’Afrique entière ; et, parmi ces religions, presque autant de subdivisions, de schismes, d’antipathies, de rameaux divergents que de souches, se disputant les symboles et les interprétations, et s’arrachant les unes aux autres les sectateurs, la polémique acharnée sur les lèvres ou le glaive impitoyable dans la main.

862. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — III. (Fin.) » pp. 246-261

Sans se dissimuler aucun des abus de l’administration, il est arrivé à sentir les avantages et les douceurs de la vie romaine : « Le séjour que j’y ai fait, dit-il, et les habitudes que j’y ai eues m’ont confirmé ce que le président de Montesquieu m’en avait dit, que Rome est une des villes où il se serait retiré le plus volontiers. » À Naples où il reste près de deux mois et où toutes les facilités lui sont données, Duclos visite les antiquités, alors toutes neuves, de Pompéi et d’Herculanum, et s’y applique également à bien connaître les rouages et les principes de l’administration.

863. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — I. » pp. 131-146

Aussi n’est-ce point une vaine pensée de croire que les corps des hommes illustres ne sont pas tout à fait mortels, et qu’il y a quelque esprit au-dehors qui ne se détache jamais des linéaments admirables dont la nature marque les gens de cette condition, en sorte que dans leurs portraits on connaît leurs génies, et qu’on y voit toujours je ne sais quoi de vif : ainsi qu’aux médailles antiques on dirait que ces têtes romaines respirent encore dans le métal quelque chose de leur vieille vertu.

864. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal de Dangeau. tomes III, IV et V » pp. 316-332

Je ne me souviens point que les Romains en aient vu un tel ; car leurs armées n’ont guère passé, ce me semble, quarante ou tout au plus cinquante mille hommes ; et il y avait hier six vingt mille hommes ensemble sur quatre lignes. » Il faut lire toute cette description.

865. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 44-63

Violent néophyte, catéchumène intrépide, il a embrassé le christianisme et toutes les religions romaines d’un seul coup, sans le moindre petit préservatif ou correctif à la française.

866. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite et fin.) »

Un érudit allemand, Bœttiger, nous a fait le tableau de la Matinée d’une Dame romaine à sa toilette.

867. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « GLANES, PÖESIES PAR MADEMOISELLE LOUISE BERTIN. » pp. 307-327

Quant à la tragédie,… il n’en est qu’une ; Romains, montons au Capitole ; retournons à Polyeucte, et allons demain applaudir Chimène.

868. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Sur la reprise de Bérénice au Théâtre-Français »

Jean-Jacques n’a pas craint de soutenir que Titus serait plus intéressant s’il sacrifiait l’empire à l’amour, et s’il allait vivre avec Bérénice dans quelque coin du monde, après avoir pris congé des Romains : une chaumière et son cœur !

869. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VII. De l’esprit de parti. »

Mais depuis que ces transactions ont existés entre le présent et l’avenir, entre le sacrifice de la génération actuelle et les dons à faire à la génération future, il n’y a point eu de bornes qu’un nouveau degré de passion ne se crut en droit de franchir ; et souvent des hommes, enclins au crime, croyant s’enivrer des exemples de Brutus, de Manlius, de Pison, ont proscrit la vertu, parce que de grands hommes avaient immolé le crime ; ont assassiné ceux qu’ils haïssaient, parce que les Romains savaient sacrifier ce qu’ils avaient de plus cher ; ont massacré de faibles ennemis, parce que des âmes généreuses avaient attaqué leurs adversaires dans la puissance, et ne prenant du patriotisme que les sentiments féroces qu’il a pu produire dans quelques époques, n’ont eu de grandeur que dans le mal, et ne se sont fiés qu’à l’énergie du crime.

870. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre IV. Poésie lyrique »

Telle qu’elle devint trop vile, avec sa technique compliquée et sa froide insincérité, avec l’insuffisance esthétique de son élégance abstraite et de sa banale distinction, que réparait la nature d’une langue chaude et sonore, la poésie provençale n’en avait pas moins un grand prix : c’était la première fois, depuis les Romains, que la poésie était un art, que le poète concevait un idéal de perfection formelle, et se faisait une loi de la réaliser en son œuvre.

871. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre II. Le mouvement romantique »

Musset et Gautier717, d’une autre génération de collégiens, furent, selon la diversité de leurs natures, plus imprégnés, l’un de classicisme et l’autre d’antiquité ; et si le moment vint, après le débordement des fantaisies moyen âge, où l’on se reprit à traiter des sujets grecs ou romains selon l’art romantique, la restauration des études universitaires y fut pour quelque chose.

872. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Après avoir vécu excommunié comme franc-maçon, il paraîtrait qu’à sa dernière heure il a abjuré la franchise et la maçonnerie pour mourir dans les bras de la religion à laquelle nous devons le cardinal Dubois et la seconde expédition romaine… Cette habitude qu’a le clergé de venir se fourrer jusque dans la table de nuit des mourants pourrait être utilisée par les gouvernements qui, comme le nôtre, ont le plus puissant besoin d’adhésions.

873. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VII. L’antinomie pédagogique » pp. 135-157

Fages examine la société grecque, la société romaine, celle du Moyen Âge, puis du xviie  siècle et montre que dans ces sociétés l’unité morale n’a jamais été véritablement réalisée.

874. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Le symbolisme ésotérique » pp. 91-110

Depuis qu’elle est devenue romaine, l’Église s’est employée à immobiliser les esprits au lieu de les conduire à la découverte.

875. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIX. Cause et loi essentielles des variations du gout littéraire » pp. 484-497

Au lendemain de la Révolution, Joseph de Maistre, de Bonald dressent dans toute son âpreté le dogme catholique, exaltent l’autorité paternelle et monarchique, vantent le moyen âge aux dépens de l’antiquité grecque et romaine : c’est le contrepied de l’esprit qui animait les philosophes du dix-huitième siècle.

876. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Raphaël, pages de la vingtième année, par M. de Lamartine. » pp. 63-78

Julie semblerait plutôt un nom brillant de plaisird ; c’est un nom de femme romaine, ou tout au moins de femme bien portante.

877. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence de la chaire. » pp. 205-232

Il se déclare, sans balancer, pour la méthode des divisions recherchées ; usage que méprisèrent les Grecs & les Romains ; que les Anglois, ennemis de toute contrainte, n’ont pas manqué de secouer ; & dont, en dernier lieu, s’est éloigné parmi nous un prélat, capable, par sa grande réputation & par son exemple, de réformer nos idées à cet égard, & de hâter les changemens desirés dans l’éloquence chrétienne.

878. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre I : Rapports de cette science avec l’histoire »

Je veux savoir comment nous devons nous gouverner aujourd’hui ; ou bien encore : Que m’importent les lois des Romains ou celles du moyen âge ?

879. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Seconde partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère de la littérature et des arts » pp. 326-349

Je suis persuadé que cette sorte d’éloquence aura plus d’éclat, plus de mouvement, plus de puissance, que n’en a jamais eu l’éloquence analogue, chez les Grecs, chez les Romains, chez les Anglais : il y a, dans la contexture et le génie de la langue française, une raison invincible, une logique nécessaire, une clarté constitutive, un sentiment de goût et de convenance, qui apportent peut-être quelques obstacles à la passion désordonnée, mais qui contiennent l’enthousiasme sur les limites où il deviendrait vertige, et qui doivent être très favorables à la discussion calme, solennelle, animée.

880. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIX. Mme Louise Colet »

Elle y joue la matrone romaine, et elle n’est que la matrone d’Éphèse !

881. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lawrence Sterne »

Figurez-vous un membre du clergé romain prêchant chez nous dans ce style, pétillerait-il de génie, quel coup de crosse de l’évêque diocésain ne recevrait-il pas sur la tête !

882. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

L’influence du Christianisme sur la société, lors du mélange des nouveaux-venus Barbares et des Romains dégénérés, n’est pas du tout méconnue ; mais cette appréciation, cet hommage, ne sortent pas des termes philosophiques. […] Or, c’est le Christianisme qui a agi sur cette masse combinée des Barbares et des Romains : où est le Christianisme nouveau qui rendra aujourd’hui le même service moral ? […] Mais cette vapeur d’automne, qui enveloppait l’horizon de Bellerive, s’évanouit à la clarté des horizons romains ; tous les dons, toutes les muses qui vont faire cortége à Corinne, se hâtent d’éclore61. […] il en est d’elles comme de Rome, c’est tout ou rien : on vit avec, ou on ne comprend pas. » Corinne n’est qu’une variété imposante dans ce culte romain, dans cette façon de sentir à des époques et avec des âmes diverses la Ville éternelle.

883. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

C’est à cause de cela que l’admirable épître de Saint-Paul aux Romains ne paraissait que du fatras à l’un des esprits les plus pénétrants, celui de la marquise du Deffant ; c’est pour cela que tous les jours des écrits religieux pleins d’une vérité profonde n’ont aucun sens pour certains lecteurs. […] La dévotion très volontaire et très affectueuse de Port-Royal pour la bienheureuse mère de Christ, est une preuve frappante que ces hommes étaient, après tout, des disciples très sincères et très convaincus de ce que, dans l’Église romaine, on appelle la tradition. […] Il avait, sans le savoir, repris en sous-œuvre et plus ou moins transformé dans le sens de son christianisme, bien des choses qui existent dans la religion romaine à l’état de rites, après avoir été, dans la première origine, des affections et des vertus ; car le firmament du catholicisme est plein de soleils encroûtés. La pratique romaine a fait de la pénitence ce qu’elle a fait de beaucoup d’autres choses, une lettre morte, une lettre qui fait mourir ; mais elle n’a pu empêcher les âmes pieuses de faire, pour leur compte, rentrer l’esprit dans la lettre.

884. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Il y a dans l’armée romaine trois hommes qui ont trois beaux-frères dans l’armée des Albains : il faut que ce soient tout justement ces six-là que le sort désigne. […] Le voilà pris d’un tel besoin de sensations brutales qu’il ramène peu à peu le théâtre aux spectacles du cirque romain ou bysantin, aux mortels combats de gladiateurs. […] L’aimable exercice littéraire se termine en scène d’abattoir ou de cirque romain. […] En fait d’art original, le monde romain est au niveau des Daces et des Sarmates ; le cycle chrétien tout entier est barbare. […] On décide, pour épargner le sang, que trois Romains et trois Albains, les Horace et les Curiace, combattront pour les deux armées.

885. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Vous voyez clairement, messieurs, que le sujet romain de la Pharsale ne pouvait pas plus être librement analysé que le sujet français de la Henriade. […] Glorifions-nous de voir que notre Voltaire l’emporte sur l’auteur romain en justesse, en élégance, et l’égale en courageux sentiments, puisque l’éloge mérité de son épopée tient à l’honneur de notre littérature nationale et que nous répugnerions à déprécier un monument consacré par le poète le plus philosophe à la gloire du roi le plus populaire. […] « Il a de Jupiter la taille et le visage ; « Et, depuis ce romain dont l’insolent passage « Sur un pont en deux jours trompa tous tes efforts, « Jamais rien de si grand n’a paru sur tes bords. […] L’époque du règne de Néron sous lequel parut ce poème national redoublait sa puissance sur l’esprit des Romains. […] Non, il tient à l’observation de cette règle, puisque le sujet de la fondation de Rome n’importait pas moins aux Romains, que celui de la prise de Sion n’importait aux peuples modernes ; puisque l’art de Virgile, relativement à toutes les autres règles que l’unité, surpasse infiniment l’art du Tasse.

886. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

d’après la saisie des Tablettes romaines, qui a eu lieu ce matin, croyez-vous que j’aurais pu esquisser avec ce détail la tragédie de la Mort de Henri IV, événement d’hier qui ne compte guère que deux cent quatorze ans de date ? […] Lorsque les Romains construisirent ces monuments qui nous frappent encore d’admiration après tant de siècles (l’arc de triomphe de Septime-Sévère, l’arc de triomphe de Constantin, l’arc de Titus, etc.), ils représentèrent sur les faces de ces Arcs célèbres des soldats armés de casques, de boucliers, d’épées ; rien de plus simple, c’étaient les armes avec lesquelles leurs soldats venaient de vaincre les Germains, les Parthes, les Juifs, etc. […] Les artistes romains furent Romantiques, ils représentèrent ce qui, de leur temps, était vrai, et par conséquent touchant pour leurs compatriotes.

887. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

En pensant à la tranquillité de la Chambre qui siégeait pendant que l’on s’égorgeait dans Paris, il rappelait l’effroyable mot de Sylla au Sénat romain. […] Et naturellement on lui donna pour livre de prix l’Histoire romaine de Rollin, qui n’est jamais sortie de sa bibliothèque, et qui y est encore à la même place.

888. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

Les Romains surtout en firent grand cas : Varron d’Atace l’avait traduit de bonne heure ; plus tard Valérius Flaccus l’a imité en le développant ; mais c’est par les emprunts que lui a faits Virgile qu’il se recommande encore de loin à la gloire. L’aute ur, Apollonius, dit de Rhodes, parce qu’il y habita longtemps, appartient à cette école des Alexandrins si ingénieuse, si raffinée, qui cultiva tous les genres, qui excella dans quelques-uns, et dont les poëtes, rangés en pléiade, se présentaient déjà aux Romains du temps de César et d’Auguste comme les derniers des Anciens.

889. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (2e partie) » pp. 177-248

C’est ce difficile travail de la persuasion jointe à la force que le vainqueur de Rivoli et de Marengo avait entrepris auprès de l’Église romaine pour la réconcilier avec la République française. […] Thiers ici ne peint pas d’un mot, comme Tacite, mais il produit par un autre procédé le même effet que l’historien romain : il décompose si bien les différents mobiles de toutes ces abjections de caractère et de toutes ces apostasies de principes, dans les républicains assouplis de la Convention, qu’il rassasie son lecteur d’indignation, de dégoût et de mépris, ce supplice de l’histoire.

890. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

Les Indes la connaissaient, l’antiquité grecque et romaine l’avaient perdue. […] Est-ce la philosophie des Romains, ces bâtards du vieux monde, que Cicéron élève jusqu’aux sublimités du Songe de Scipion, et que Marc-Aurèle ravale jusqu’aux mystères de l’ascétisme ?

891. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

* * * — Je demande à un garçon de l’hôtel de l’Empereur romain, je ne sais pourquoi, s’il y a quelqu’un qui règne à Cassel. […] Cela est de la rocaille grande comme une ruine romaine.

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