Cochin plusieurs dessins allégoriques, sur les règnes des rois de France . j’aime Cochin ; mais j’aime encore plus la vérité.
Combien peu y en a-t-il parmi nous qui s’affectionnent aux évenemens arrivez sous Clovis et sous la premiere race de nos rois.
III C’était ensuite Louis Bonaparte, roi volontairement descendu du trône de Hollande, homme né pour être le contraste avec le chef de sa maison, fait pour la vie privée, ambitieux de repos, de mérite littéraire, et non de puissance. […] Je servais les Bourbons ; il était Bonaparte : il y avait cette incompatibilité entre nous ; mais il était avant tout philosophe et poète ; il me lisait ses compositions ; j’oubliais qu’il était roi d’une dynastie que je ne reconnaissais pas : les lettres nivellent tout pendant qu’on en parle. […] Je me privai d’un grand plaisir pour ne pas faire une infidélité de simple politesse aux rois que je servais. […] XXXIII La première figure qui attire le regard, au sommet du groupe, est celle du père de famille, maître de la barque, roi de l’équipage. […] Est-ce que le conducteur de bœufs, de porcs ou de mules, n’y tient pas le fouet ou l’aiguillon comme les rois y tiennent le sceptre ?
Le fatalisme s’accommode très bien de la servitude ; l’homme, aux yeux de Goethe, était roi par droit de nature ; ce roi pouvait aimer ses sujettes, mais il n’était pas tenu de les respecter. […] Nul à Weimar n’aurait osé se scandaliser d’une hardiesse de la vie privée ou publique du roi de l’intelligence en Allemagne ; il était, comme Louis XIV, au-dessus de l’humanité : il avait le droit divin du scandale. […] Si le roi s’honore de sa dignité, nous nous honorons de notre travail. […] quand on a beaucoup vécu, beaucoup pratiqué les idées, les passions, les rois, les peuples, le dédain superbe et tranquille n’est-il pas la dernière forme de la sagesse humaine ?
Il rappelle par son rythme le motif de la plainte du roi blessé, et par sa mélodie celui du lac. […] C’est alors qu’il crie le nom du roi puis invoque sa blessure. […] Le magicien Klingsor en avait profité pour se saisir de la lance du roi, objet sacré entre tous puisqu’il s’agissait de la sainte lance qui avait blessé le Christ au flanc. Klingsor, depuis dépositaire de la lance, avait infligé une blessure inguérissable au roi pécheur. […] Parsifal a sauvé le royaume du Graal en rapportant la sainte lance jadis volée par Klingsor qui s’en était servi pour blesser le roi pêcheur Amfortas.
On exécute à mort deux ou (rois coupables par an, et avec répugnance. […] L’exemple part des plus grands et du roi lui-même. […] Le roi donne la ration à dix mille personnes. […] Ce nom est sacré, et, pour réduire le peuple à tout ce qu’on souhaite, il suffit de dire : Le roi le veut. […] Le roi est l’image, de son peuple ; tous deux s’éloignent et se roidissent de même.
Son opposition de vingt ans n’était pas moins courageuse que celle de trente : les actes venaient dès lors au secours des paroles, et il n’a pas tenu aux gens du roi et aux Conseils de guerre de l’époque d’épargner aux parquets et aux Commissions militaires de la nouvelle monarchie la besogne qu’il leur a donnée.
En vers français, il présente de légendaires anecdotes de Fées, de Saints, de Rois, Héros divers, que, sur un fond changeant, J’ai de mes mains vêtues d’or et d’argent, Et que ma voix, afin de mieux vous plaire, Ne fait parler qu’en une langue claire.
. — Le Vieux Roi (1897). — Le Livre des masques, 2e série (1898). — Les Saintes du Paradis, petits poèmes (1898). — Esthétique de la langue française (1899). — Le Songe d’une femme (1899). — Oraisons mauvaises (1900).
Necker a prouvé combien il méritoit lui-même celle du Roi.
Il s’agit dans celle qui précede, d’un grand Roi qui avoit cédé à un de ses Ministres une partie de son pouvoir.
Soyez à jamais glorifiée, religion de Jésus-Christ, vous qui aviez représenté au Louvre le Roi des rois crucifié, le jugement dernier au plafond de la salle de nos juges, une résurrection à l’hôpital général, et la naissance du Sauveur, à la maison de ces orphelins délaissés de leurs pères et de leurs mères !
Pierre Monsieur Pierre, chevalier de l’Ordre du Roi, premier peintre de monseigneur le duc d’Orléans et professeur de l’Académie de peinture, vous ne savez plus ce que vous faites, et vous avez bien plus de tort qu’un autre.
. — Portraits du roi, du grand seigneur de cour, du gentilhomme de campagne, du bourgeois gentilhomme. — Avantages de cet établissement aristocratique. — Excès de cette satire. […] Le roi ouvre cette galerie de portraits vengeurs. […] le roi ! oui, le roi. […] Ce seigneur, roi chez lui, a voulu prouver qu’il l’était.
» Il improvise le rôle grondeur du roi Henri avec tant de naturel, qu’on le prendrait pour un roi ou pour un comédien. […] Un si noble roi ! […] Quand le roi se lève démasqué et troublé, Hamlet chante et dit : « N’est-ce pas, Horatio ! […] le roi de la création ! […] dit le roi. — À souper. — À souper ?
L’idiome Languedocien n’est autre chose que la Langue Romance ou Romaine, que parloient les François avant que leurs Rois eussent fixé leur sejour à Paris.
C’est Socrate qui donne des leçons aux Rois ; leçons sublimes & qui n’ont pas été un vain étalage de paroles dans la bouche de Fréderic.
C’est le grand Pompée, le vainqueur de tant de nations, et la terreur des rois de l’Orient, massacré par de vils esclaves.
Il était de l’opposition sous les rois. […] Est radical qui professe à l’égard de la Révolution française un loyalisme analogue à celui des royalistes pour leur roi. […] Et la nation distinguée du roi, puis séparée du roi, puis opposée au roi, puis héritière du roi supprime, est une idée et une création de la Révolution, ou plutôt du xviiie siècle, puisque Louis XV s’élevait contre elle dans le discours qu’il prononça devant le Parlement, au lit de justice appelé, pour l’énergie de ses propos, séance de flagellation. […] La nation eut ses soldats comme le roi avait eu les siens. […] Sa raison profonde du refus du drapeau tricolore, le comte de Chambord l’a exprimée dans ce mot : « Je ne veux pas être le roi légitime de la Révolution ».
— Vive le roi ! […] Nous aurons accompli chacun une œuvre immense ; Il a construit le roi, moi je bâtis la France. […] En 1793, pendant qu’on violait le cimetière des Rois à Saint-Denis, on viola le cimetière du peuple à Bordeaux. […] » (La Maison du Roi, à Fontenoy.) […] Je rougissais de nous voir logés comme des rois, nous bien portants, tandis que des pauvres soldats étaient si mal et souffraient si patiemment.
« À l’aube, demeurée seule, l’âme et le corps défaits, mais plus touchante encore de tant d’affronts, elle pénétra jusqu’au roi. […] Ils furent mariés, le matin même, à la messe, où le roi communia. […] Louis-Philippe est roi des Français. […] Faut-il prévenir le Roi ? […] Nous fûmes unanimes à répondre qu’il fallait prévenir le Roi, mais qu’avec son courage bien connu, jamais il ne consentirait à décommander la revue.
« Le désespoir des esclaves immole autant d’hommes que les caprices des rois… » Je le désirerais. […] » ou en style moderne, de rois, de grands, de nobles, de roturiers, de paysans ? […] » « Il n’est pas de roi, dit-il ailleurs, Lettre XLIV, qui ne descende d’un esclave, ni d’esclave qui ne descende d’un roi… » Il n’y a point de cour où l’on n’eût besoin d’un officier dont la fonction fût de se trouver tous les matins au chevet du monarque et de lui citer cette maxime commune. […] La raison sans les passions serait presque un roi sans sujets. […] L’histoire, l’expérience ne nous apprennent-elles point à distinguer différentes époques dans la vie des rois ?
On restait sur les planches dans le domaine des rois et des dieux. […] Pour tout le monde, il est l’espion du roi ; mais, en réalité, il travaille à la délivrance de la patrie, il est l’espion de Wasa. […] Un roi polonais du dix-septième siècle, Ladislas IV, a soumis les Cosaques. Deux des vaincus, le vieux chef Froll-Gherasz et le jeune Stencko, sont même à la cour de ce roi, où se trouve aussi un traître, un parjure, Rogoviane. […] Il accepte une mission du roi, celle de pacifier l’Ukraine, et il laisse à la cour sa fille Mikla comme otage.
. — Le Roi au masque d’or (1893). — Mimes (1894). — Le Livre de Monelle (1894). — Annabella et Giovanni, conférence (1895). — La Croisade des enfants (1896) — Spicilège (1896). — Moll Flanders, traduit de Daniel de Foë (1896). — Les Vies imaginaires (1897). — Hamlet, traduit de Shakespeare avec Eug.
Que peuvent contre lui tous les rois de la terre ?
Il prétendait, comme on sait, descendre de Totila, roi des Goths, et se faisait appeler Altesse et duc de Vérone, avec un aplomb que rien dans sa vie ne déconcerta, ni les moqueurs, ni les ennemis, ni les incrédules.
Un mois après sa mort, l’archevêque de Paris, M. de Harlay, se rendit en personne à cette abbaye pour signifier, par ordre du roi, aux religieuses, de renvoyer leurs pensionnaires et leurs postulantes et pour leur défendre d’en recevoir à l’avenir. […] Depuis que ce portrait est écrit, il m’est tombé entre les mains une agréable pièce à l’appui, que je tire d’un manuscrit janséniste (Bibliothèque du Roi, supplém. franç. 1485) : caractère de madame de Longueville. […] Oraison funèbre d’Anne de Gonzague, depuis ces mots : « Pour la plonger entièrement dans l’amour du monde…, » jusqu’à cette phrase : « O éternel Roi des siècles, voilà ce qu’on vous préfère, voilà ce qui éblouit les âmes qu’on appelle grandes ! […] Bibliothèque du Roi, manuscrits.
Instinct déclaré encore d’une âme que les seules beautés naturelles raviront, que l’art né des hommes touchera peu ou même choquera, et qui, dans Paul et Virginie (seule tache peut-être en ce chef-d’œuvre), ira jusqu’à déclamer en quatre endroits très-rapprochés contre les monuments des rois opposés à ceux de la nature ! […] Louis XVI, qui était, bien le roi d’un écrivain comme Bernardin, le nommait intendant du Jardin-des-Plantes. […] Ce moment, s’il avait pu se prolonger, était particulièrement propice au déisme philosophique, aux vues et aux vœux politiques du solitaire : Louis XVI pour roi, Bailly pour maire, Bernardin de Saint-Pierre pour moraliste du fond de son Jardin-des-Plantes ; et Rabaut-Saint-Étienne pour historien, qui proclamait, comme on sait, la Révolution close et cette constitution de 91 éternelle. […] Et Jean-Jacques lui-même, ce roi des prosateurs, qui a donné quelques jolis vers dans le Devin, n’est-il pas convenu nettement qu’il n’entendait rien à cette mécanique-là ?
D’abord la coutume immémoriale, différente selon la province, selon le titre de la terre, selon la qualité et la condition de l’individu ; ensuite la volonté du roi qui a fait écrire et qui a sanctionné la coutume Cette volonté elle-même, cette souveraineté du prince, ce premier des pouvoirs publics, qui l’autorise ? […] Il est dans la nature de l’égalité de s’accroître ; c’est pourquoi l’autorité des uns a grandi en même temps que la dépendance des autres, tant qu’enfin, les deux conditions étant arrivées à l’extrême, la sujétion héréditaire et perpétuelle du peuple a semblé de droit divin comme le despotisme héréditaire et perpétuel du roi. — Voilà l’état présent, et, s’il change, c’est en pis. « Car423 toute l’occupation des rois ou de ceux qu’ils chargent de leurs fonctions se rapporte à deux seuls objets, étendre leur domination au dehors, et la rendre plus absolue au dedans. » Quand ils allèguent un autre but, c’est prétexte. « Les mots bien public, bonheur des sujets, gloire de la nation, si lourdement employés dans les édits publics, n’annoncent jamais que des ordres funestes, et le peuple gémit d’avance, quand ses maîtres lui parlent de leurs soins paternels. » — Mais, arrivé à ce terme fatal, « le contrat du gouvernement est dissous ; le despote n’est maître qu’aussi longtemps qu’il est le plus fort, et, sitôt qu’on peut l’expulser, il n’a point à réclamer contre la violence ». […] « Et ses mains, ourdissant les entrailles du prêtre, En feraient un cordon pour le dernier des rois. » Brissot : « Le besoin étant notre seul titre de propriété, il en résulte que, lorsqu’il est satisfait, l’homme n’est plus propriétaire… Deux besoins essentiels résultent de la constitution de l’animal, la nutrition et l’évacuation… Les hommes peuvent-ils se nourrir de leurs semblables ?
Ainsi ce n’est pas seulement sa liberté que le citoyen doit céder au roi, c’est son âme. Dieu est le sujet du peuple ou du roi ! […] On a pu proclamer tour à tour le règne du père de famille, le règne du chef de tribu, le règne de la majorité dans les nations délibérantes sans magistrats héréditaires, le règne du sacerdoce dans les théocraties, le règne des grands dans les aristocraties, le règne des rois dans les monarchies, le règne des chefs temporaires dans les républiques, le règne du peuple dans les démocraties, le règne des soldats dans les régimes de force, le règne même des démagogues dans les démagogies, le pire des règnes selon Corneille ; mais la souveraineté administrée par des mains intéressées, perverses, violentes, tyranniques, anarchiques, même infâmes, était encore la souveraineté, c’est-à-dire l’instinct social condamnant les hommes à vivre en société imparfaite, même détestable ; par la loi même de la nécessité : la souveraineté de la nature. […] Mais la société politique doit-elle l’égalité des conditions et des biens à tous les hommes venant dans ce monde, rois ou sujets, nobles ou peuple, riches ou pauvres, avec l’avantage ou le désavantage de ce qu’on appelle le fait accompli ?
En ce moment il ressemblait à ce roi du conte oriental, chair par en haut, marbre par en bas. […] j’en suis : mais alors, je vous l’ai dit, il faut remonter plus haut que 93, et c’est avant Louis XVII qu’il faut commencer nos larmes ; je pleurerai sur les enfants du roi avec vous, pourvu que vous pleuriez avec moi sur les petits du peuple. […] Je ne puis comprendre que Victor Hugo, qui prononce de si énergiques protestations contre cette machine à meurtre appelée guillotine, élevée sur nos places publiques contre une seule tête coupable dont la société veut se défaire pour prémunir ses membres innocents ; je ne puis comprendre, dis-je, qu’il innocente, qu’il excuse et qu’il exalte cette machine à dix mille coups, montée par la mort et pour la mort, pour faucher, comme une moissonneuse à la vapeur, des milliers d’innocents, de vieillards, de femmes, d’enfants de quinze ans, assez vaincus pour se laisser conduire, en charrettes pleines, à travers les places et les faubourgs de Paris, leur roi en tête, à guillotiner, désarmés et sans résistance ! […] VI En quoi l’erreur, du le crime, ou la législation de la France sous Louis XV ou sous ses prédécesseurs, quand la QUESTION était un article stupide du code criminel du pays ; en quoi les immanités atroces de l’inquisition ; en quoi les crimes des rois, des prêtres, des sectes religieuses ; en quoi les souffrances du peuple de ces temps néfastes, ces souffrances aussi éternelles que la misère humaine, légitiment-elles les sévices que les prétendus vengeurs du peuple, en 1793, exercèrent contre d’autres classes de la société ?
Un Discours au roi, en tête du poème, prenait Louis XIV à témoin « qu’il n’y avait pas de présomption à un chrétien de croire que, par une supériorité dont il rendait honneur à Dieu, il faisait de la poésie mieux conçue, mieux conduite et plus sensée que celle des païens. » Boileau ne crut pas offenser Dieu ni déplaire au roi en ne ratifiant pas la bonne opinion que Desmarets avait de ses vers. Des allusions fort peu voilées firent justice du Clovis ressuscité pour mourir encore, et des théories du Discours au roi. […] Jamais roi ni parlement avaient-ils fait de l’admiration pour Homère une loi d’État ?
Puis viennent Elsa, Lohengrin, devant le roi et les guerriers… Les harmonies du premier prélude s’éveillent aux extatiques régions instrumentales, et lentement Lohengrin nous dit le Gral, la pure milice, le parvis lumineux de Monsalvat. […] Blauwaert ; le roi. […] Auguez ; le roi, Fontaine ; le héraut, M. […] On connaît les préférences amoureuses du roi.
On l’avait à peine entrevue jusqu’ici, cette douce Antoinette, voilée qu’elle était par sa réserve modeste et toute pareille, en ses grâces ravies et timides, à une bergère de conte de fées qui vient d’épouser un fils de roi, et qui ne revient pas de sa haute fortune. […] Les rois d’Homère et les patriarches de la Bible se prosternaient devant elle et l’adoraient dans la personne des mendiants qui visitaient leur foyer. […] Sous la pluie d’or miraculeuse qu’elle épanche, les palais surgissent, les jardins se dessinent, le bronze fermente, les statues s’élancent du marbre fait chair, les toiles s’animent et se colorent, les tissus ondulent en flots mouvants de pourpre et de soie, les diamants jaillissent de la terre obscure, comme les étoiles du ciel de la nuit, et viennent d’eux-mêmes se poser sur la couronne des rois, sur le front des femmes ? […] Pour séduire le royaliste, elle se fleurdelise ; elle se présente à lui comme la fille d’un paysan vendéen mort à la Pénissière, en criant : « Vive le roi quand même !
et, chose particulière, il n’y a pas, dans ce Quatre-vingt-treize, le grand événement de Quatre-vingt-treize, celui-là qui data la révolution française : la mort du roi, ce crime sans pareil dans les annales de la France, et qui décapita la France ! […] deux mots puérils, et traînés partout, sur la veste blanche du roi et la couleur du fiacre qui le porta à l’échafaud. […] Elle a été plus forte que Samson, et Dieu, qui, en somme, est le vrai Roi qui s’amuse, Dieu s’est amusé. […] En fait de mères chrétiennes, on y trouve, par exemple, Blanche de Cas-tille, — une sainte qui n’était pas qu’une femelle, qui avait mieux qu’un flair, et dont le fils, le roi saint Loys, n’était pas un petit !
Il me reste à vous supplier de prendre sur vous mes vifs remerciements et mon respectueux refus ; c’est à votre adorable bonté que j’ai dû la distinction d’un homme illustre qui m’ignorait, et c’est à vous, madame, que mon âme demeure éternellement acquise. » Dans cette même lettre toutefois, sachant les démarches de Mme Récamier pour lui faire obtenir une pension régulière par l’entremise du vicomte de La Rochefoucauld, Mme Valmore ajoutait : « Je vous la devrai, madame, et avec joie, si quelque jour on accorde à votre demande ce dont vous ne me jugez pas indigne ; je voudrais avoir bien du talent pour justifier votre protection qui m’honore, et pour mériter l’encouragement vraiment littéraire que vous entrevoyez dans l’avenir ; je serai contente alors de l’obtenir de vous, et je n’aurai ni assez d’orgueil ni assez d’humilité pour m’y soustraire… » Mais lorsque cette petite pension fut obtenue, — une pension au nom du roi, — ce fut de la part de l’humble et généreux poète un sentiment de peine et de résistance morale à l’aller toucher. […] La méritant si peu, je ne la regrette pas plus que je ne l’avais souhaitée et demandée. » Son oncle Constant Desbordes, le peintre, lui écrivait en septembre, pour l’avertir qu’on était fort surpris au ministère de la maison du roi qu’elle ne se fût point présentée ou quelqu’un de sa part, car il y avait neuf mois que cette pension datant de janvier avait commencé de courir ; il avait dû déjà la gronder auparavant de paraître se soucier trop peu d’une faveur, « qui, disait-il, n’a rien que d’honorable ». […] Toutes les vertus habitent le cœur de notre roi ; il est sensible au dernier point, et son cœur est d’une piété douce.