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698. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre. »

Celui-ci, interpellé soudainement sur un sujet aussi délicat, répondit avec un peu d’embarras qu’aucune instruction de sa Cour ne l’autorisait à traiter d’un mariage entre une princesse de Naples et le fils de l’Impératrice : « Il ne pouvait donc soumettre à la reine que ses opinions personnelles ; il lui semblait que, dans l’intérêt de sa maison et de ses peuples, elle devrait favoriser une semblable union ; Eugène de Beauharnais avait toute l’affection de l’Empereur, et de grandes destinées semblaient promises à ce jeune homme. » La reine demeura quelque temps sans répondre : un sourire amer parut un moment sur ses lèvres ; elle semblait agitée intérieurement par des réflexions pénibles ; enfin elle rompit le silence et dit, comme avec effort, qu’elle n’avait aucune objection à élever contre la personne du jeune Beauharnais : « Mais il n’avait pas encore de rang dans le monde ; si, plus tard, la Providence l’élevait à la dignité de prince, les obstacles qui s’opposaient aujourd’hui à une pareille alliance pourraient être écartés. » Le moment une fois manqué ne revint pas. […] Il s’était attaché à la convaincre que l’Empereur Napoléon n’avait point le dessein de détrôner sa famille ; que, si elle lui revenait sincèrement, loyalement, il oublierait tous ses torts et lui assurerait son amitié. […] Alquier revint de Milan ; c’était le 5 juillet (1805). » M. 

699. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Gisors (1732-1758) : Étude historique, par M. Camille Rousset. »

Revenu parmi les siens, et dans les rangs de l’armée où il servait, il était cité comme le plus accompli des colonels. […] Surtout, lorsqu’il revint auprès de Frédéric en Silésie après avoir visité Vienne, avoir vu l’impératrice Marie-Thérèse et l’armée impériale assemblée à Kolin, M. de Gisors fut en butte à des questions réitérées de la part du pénétrant monarque : c’était un pas glissant, d’où il se tira sans indiscrétion comme sans embarras. […] Je n’ai pas envie d’y revenir : on ne repasse pas deux fois à plaisir sur ces tristes tableaux.

700. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Préface »

Mais revenons au tome XII des Nouveaux Lundis 3 Cette entrée de M.  […] Nefftzer et Scherer n’étaient pas pour lui des amis d’hier seulement5, et s’il m’était permis de citer un vieux proverbe qui me revient, dans ces souvenirs d’une vie qui, comme celle de tout grand travailleur, ne laissait pas d’avoir ses éclaircies de gaieté, je dirais qu’ils se connaissaient bien, ayant mangé plus d’un grain de sel ensemble6. […] Une expression de lui, bien douloureuse à présent, et qui nous revient : « il tenait, disait-il, ses bagages prêts » ; il appelait encore cela faire ses paquets.

701. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LE COMTE MOLÉ (Réception à l’Académie.) » pp. 190-210

Et pourtant l’Académie a subsisté, a revécu du moins, et sans trop se modifier encore ; elle a peu dévié de l’esprit de sa fondation, elle y est revenue dès qu’elle a pu ; elle a même gardé de son prestige, et le mot de d’Alembert, dans son ingénieuse préface des Éloges, qui répond d’avance à tout, reste parfaitement vrai : « L’Académie française, dit-il, est l’objet de l’ambition secrète ou avouée de presque tous les gens de lettres, de ceux même qui ont fait contre elle des épigrammes bonnes ou mauvaises, épigrammes dont elle serait privée pour son malheur, si elle était moins recherchée101. » Montesquieu, Boileau lui-même, Charles Nodier, avaient commis bien des irrévérences contre le corps ou contre les membres immortels, et ils en ont été ; et, chose plaisante ! […] En face du public, c’est autre chose, c’est la distribution bien entendue de revenus assez considérables, la dispensation de certaines récompenses littéraires, la provocation à de certains travaux ou exercices plus ou moins bien choisis. […] Vous voyez, messieurs (l’ouvrage est sous forme de discours), par le seul énoncé, que cette partie des devoirs académiques est diminuée considérablement, vos décrets ne laissant plus en France que des citoyens. » — Le monde me fait parfois l’effet d’une très-bonne montre ; on fait tout pour la gâter et la déranger ; mais, pour peu qu’on la laisse quelque temps dormir tranquille, elle revient d’elle-même au bon point.

702. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

Diderot, Rousseau, Condillac, Buffon paraissent ; Voltaire, un Voltaire épanoui et libéré, revient de Prusse. […] Suspendue pendant dix-huit mois après l’apparition des deux premiers volumes, puis reprise et menée avec ardeur, la publication de l’Encyclopédie venait d’être arrêtée de nouveau par le Parlement (1757) : l’un des deux directeurs de l’entreprise, Dalembert, ami de son repos, s’effrayait, se retirait ; ni Diderot ni Voltaire ne pouvaient le faire revenir sur sa décision. […] Il se passera cinquante ans avant que le public revienne à Vauvenargues.

703. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre III. Madame de Staël »

Avec Shakespeare, à qui elle revient toujours, elle offre pour modèles Schiller et Gœthe dont elle étudie longuement les œuvres. […] Suspecte au Directoire, elle est obligée de retourner à Coppet, d’où elle revient en 1797. […] Elle s’en va visiter l’Allemagne, puis revient à Coppet, où elle assiste à la mort de Necker : de là elle va en Italie.

704. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Les regrets. » pp. 397-413

On n’en revient pas de n’avoir plus à gouverner le monde. Tant qu’il n’y a eu que chute, catastrophe, anarchie universelle, on a eu du bon sens, de la philosophie, et quelques-uns même du courage ; après la première secousse, qui a été rude, on ne s’est pas trop abandonné, on est revenu à soi et on a donné la main à d’autres ; on a travaillé à remettre la société à flot et à s’y remettre soi-même. […] Ces hommes de la Chambre de 1815 arrivèrent ou revinrent impraticables parce qu’ils étaient violents, parce qu’ils avaient accumulé en silence mille aigreurs et mille rancunes, parce qu’ils étaient restés, dix années durant, à l’état de pistolets chargés : quand on vint à vouloir s’en servir de nouveau, ils éclatèrent dans la main qui les employait.

705. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — II. (Fin.) » pp. 206-223

Je reviens à Chateaubriand, lequel, mis en regard de Barthélemy, nous est une lumière. […] Barthélemy fut touché, mais refusa ; il se contenta de rester à ses médailles ; il revint même, vers la fin, à cette étude favorite avec quelque chose de ce renouvellement de goût que tout vieillard retrouve volontiers pour les premières occupations de sa jeunesse. […] Il n’a pas assez d’imagination pour revenir, par une évocation heureuse, à la vérité historique vivante.

706. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « J. K. Huysmans » pp. 186-212

La névrose après avoir causé l’incapacité sociale du duc Jean, affiné son intelligence jusqu’à l’amincir, apparaît en lui plus ouvertement, le poursuit d’hallucinations, le force une première fois — dans l’épisode du voyage ébauché à Londres  à tenter de rentrer dans la vie, l’anémie le mine et l’accable dans une prostration finale jusqu’à ce que la folie et la phtisie le menaçant — le duc Jean se résolve sur l’ordre de son médecin à revenir au monde pour mourir plus lentement. […] Que l’on revienne, en effets de l’analyse des personnages de M.  […] Dans En Ménage, Cyprien émet sur une nouvelle conquête d’André, sur les motifs qui font revenir à ce dernier une ancienne et désirable maîtresse, des hypothèses sinistres, qu’il s’irrite de ne point voir se réaliser.

707. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES » pp. 456-468

si vous la repoussez encore, elle se le tiendra pour dit, elle ne reviendra plus et se vengera en vous jetant au cœur l’ironie et les sécheresses. […] Et voilà que la beauté vous reprend et vous tente ; vous y revenez.

708. (1874) Premiers lundis. Tome II « Thomas Jefferson. Mélanges politiques et philosophiques, extraits de ses Mémoires et de sa correspondance, avec une introduction par M. Conseil — II »

Cette période de dix-neuf années, au terme de laquelle une révision et peut-être une réorganisation totale auraient lieu dans la société, est le thème favori de Jefferson : il y revient en maint endroit, tant un respect profond et religieux pour la liberté de ceux qui naîtront se mêle à toutes ses pensées. […] Plus tard la lecture d’O’méara le fit un peu revenir sur l’idée médiocre qu’il avait conçue des facultés politiques du héros.

709. (1875) Premiers lundis. Tome III « Profession de foi »

Nous fûmes, grâce à Dieu, mieux inspiré ; nous vîmes, dès l’abord, de quoi il s’agissait ; nos idées antérieures revinrent à l’assaut dans notre esprit ; nos pressentiments s’accumulèrent et s’éclaircirent. […] Nous fûmes vifs, parce que chaque minute était précieuse, parce que, la méfiance une lois revenue, la dissolution morale une lois rentrée au cœur de l’État, il nous semblait que les difficultés devenaient presque insurmontables dans les conditions sociales où l’on était encore.

710. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre I. Un retardataire : Saint-Simon »

Voilà où il voudrait revenir. […] Ses impressions se modifient, il revient au modèle, il s’y attaque avec une nouvelle rage, pour le fixer dans son état actuel, qui bientôt ne sera plus.

711. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre I. Influence de la Révolution sur la littérature »

Et cela revient à dire que les femmes ont perdu leur empire presque deux fois séculaire. […] Suard (1733-1817), journaliste, censeur dramatique, académicien en 1774, proscrit au 18 Fructidor, revint à Paris après le 18 Brumaire. — A.

712. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre II. Harmonies physiques. — Suite des Monuments religieux ; Couvents maronites, coptes, etc. »

Or, personne ne peut comparer un Indien du Canada à Socrate, bien que le premier soit, rigoureusement parlant, aussi moral que le second ; ou bien il faudrait soutenir que la paix des passions non développées dans l’enfant a la même excellence que la paix des passions domptées dans l’homme ; que l’être à pures sensations est égal à l’être pensant, ce qui reviendrait à dire que faiblesse est aussi belle que force. […] Toutefois quand le temps, qui détrompe sans cesse, Pour moi des passions détruira les erreurs, Et leurs plaisirs trop courts souvent mêlés de pleurs, Quand mon cœur nourrira quelque peine secrète, Dans ces moments plus doux, et si chers au poète, Où, fatigué du monde, il veut, libre du moins, Et jouir de lui-même, et rêver sans témoins, Alors je reviendrai, solitude tranquille, Oublier dans ton sein les ennuis de la ville, Et retrouver encor, sous ces lambris déserts Les mêmes sentiments retracés dans ces vers.

713. (1767) Salon de 1767 « Les deux académies » pp. 340-345

Pigalle disait à Le Moine : si l’on ne couronne pas mon élève, je quitterai l’académie ; et Le Moine n’a jamais eu le courage de lui répondre : s’il faut que l’académie fasse une injustice pour vous conserver, il y aura de l’honneur pour elle à vous perdre… mais revenons à nos assistans sur la place du louvre. […] Il revint, il y a quelques jours, et voici sa réponse : " monsieur, on ne saurait être plus sensible à vos offres.

714. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lessing »

Les questions qui y sont agitées, et sur le ventre desquelles nous avons passé pour ne plus jamais y revenir, les théories de Lessing en art dramatique, avec lesquelles il battait en brèche les poétiques françaises, les poétiques aristotéliciennes (quand elles l’étaient toutefois) de Bouhours, de l’abbé d’Aubignac, de Dacier, de Corneille et même de Voltaire, sont des catapultes hors de service, tout aussi brisées que les théories qu’elles brisèrent. […] On a reproché à Lessing — et ici l’allemand revenait trop dans cette nature si peu allemande — de n’avoir pas eu assez profond le sentiment de Molière et de lui avoir (ô triple allemand, de cette fois !)

715. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Deltuf » pp. 203-214

Deltuf, et qui doit en faire la fortune, elle est surtout dans les trois nouvelles intitulées : Scepticisme, Le Madrigal, et cette Confession d’Antoinette, à laquelle il faut revenir comme à la perle de cet écrin de bijoux légers. […] Y reviendra-t-il plus tard ?

716. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « J.-J. Ampère ; A. Regnault ; Édouard Salvador »

Certainement nous faisons ce que nous pouvons pour orner de mille charmes la médiocrité qui nous est si chère ; mais il se trouve que pour écrire, même une promenade, la nécessité d’être supérieur revient encore et ne peut être esquivée… Cela est bien cruel ! […] Ampère, est un écrivain qui n’avait pas besoin, du reste, de s’en aller en Amérique pour en revenir avec un livre et se faire lire du public français.

717. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Il lui suffit de revenir, comme nous y revenons dans toutes nos rêveries, aux façons de penser de l’enfance. […] Et tout à coup je revins à la réalité. […] Nous revenons de si loin ! […] Il faudra donc en revenir à la méthode commune, et commencer par le commencement. […] Mais c’est assez pour une fois, il est à souhaiter qu’on n’y revienne plus.

718. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Pour en revenir à M.  […] Mais revenons au drame de M.  […] Et déjà les autres Islandais sont de retour, mais Yann n’est pas revenu. […] Et maintenant, pour en revenir à M.  […] Notre honnête homme revient enchanté, « Ch…armant !

719. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Les colombes reviennent au colombier, mais les désirs ne reviennent pas au cœur. […] L’enfant revient. […] On reconnaîtra plus tard (si jamais on revient à s’occuper de littérature) que c’était un grand poète. […] Nous revenons au temps où Rivarol disait à Chênedollé : « La Révolution est tout. […] Toute l’amertume de ces jours lointains lui revenait.

720. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Tournefort, Paul de »

Charles Fuster M. de Tournefort est revenu, ici, à la poésie intime, mais surtout au lyrisme de fort bon aloi.

721. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

Les jours maigres, les légumes et les poissons revenaient au même prix que la viande, les jours gras. […] * * * Maintenant Audiger établit la dépense, à laquelle peut revenir la table du seigneur, à douze couverts par jour, soir et matin. […] Enfin, me voilà revenu à ma fête, éclairée à giorno… Mais non, ce ne sont plus les gens du casino de la journée, ce n’est plus le même monde. […] Mais la demande a été faite d’un air si extraordinaire, que la maîtresse a dit à une amie : « Je ne sais pas, mais il me semble qu’elle ne reviendra pas. » En effet elle ne revenait pas, et le lendemain elle envoyait de Mantes, une lettre où elle disait, qu’ayant perdu ses économies, elle allait se jeter à l’eau, et qu’elle ne s’était pas noyée à Paris, parce qu’elle ne voulait pas être exposée à la Morgue. […] La princesse en attendant le dîner, déplore la diminution de 8 000 francs de rentes, dans le revenu des Jeunes filles Incurables, produite par la conversion de la rente.

722. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rouvray, Étienne = Dumesnil, Georges (1855-1916) »

Il a erré « dans le verger de son âme, sur les rebords du jour où le rêve chemine » et en est revenu avec des vers tout en nuances, d’un art raffiné.

723. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lorin, Georges (1850-1927) »

Philippe Gille Pierrot voleur, c’est le titre d’une petite comédie en vers, charmante fantaisie qu’Antoine n’eut pas le temps de jouer au Théâtre-Libre, et qui fera certainement son chemin dans les salons avant de revenir au théâtre.

724. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

» Ce mot « chétif » revient sans cesse. […] N’ayant de revenu que celui des autres, il faut bien qu’il vive sur le public, et en particulier aux dépens du roi. […] Et justement quand il promet de n’y plus revenir, il y revient. […] Un beau troupeau à ses yeux est « un troupeau en bon corps, bien broutant, rapportant tous les ans de très-notables sommes. » Il sait les prix de revient, et qu’un cochon coûte cher à engraisser. […] Et ils reviennent avec des bottes de branchages, plus longues et plus larges que leurs maigres corps, tellement qu’ils disparaissent tout entiers sous leur fagot.

725. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Reviens à toi. » Mais en prononçant ces paroles, il serre un peu les dents et sa bouche se contracte. […] Vous passerez la journée à chasser et reviendrez le soir chez moi. […] En traversant le village, nous rencontrâmes plusieurs paysans dans des téléga vides ; leurs jambes pendaient hors de ces rustiques équipages, dont les cahots les faisaient sauter en l’air à tout moment ; ils revenaient du travail et chantaient à tue-tête. […] Je chassai Arina, et je supposais qu’avec le temps elle reviendrait à de meilleurs sentiments ; il me répugne, vous savez, de croire au mal et à la noire ingratitude du cœur humain. […] Kroupianikoff. » Il me revient encore un grand nombre de souvenirs du même genre ; mais les faits que j’ai rapportés doivent suffire.

726. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Après quelques jours de recueillement, il prit la résolution honnête, mais sévère, de revenir à la maison de campagne de la comtesse L. […] L’hiver, il revenait chez son frère, à Paris ; il ne voyait que quelques hommes impartiaux et retirés des affaires depuis la révolution de 1830. […] Le lendemain, je crus qu’il se déterminerait à revenir sur ses pas. […] Domingue et moi nous le portâmes dans l’intérieur de la forêt, où nous le fîmes revenir avec bien de la peine. […] Revenue plus délicate par son éducation, et plus courageuse par son malheur même, vous l’auriez vue chaque jour succomber, en s’efforçant de partager vos fatigues.

727. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

-mais cela ne revient guère à la chose. — Allez toujours. […] Dans la même année il embarrassera ses revenus de délégations, il perdra sa place de professeur au collège royal, il s’excluera de l’académie, et achèvera sa ruine par la construction d’une machine à cribler le sable et n’en séparera pas une paillette d’or ; il s’en reviendra pauvre, déshonoré, en s’en revenant il passera sur une planche étroite, il tombera et se cassera une jambe. […] Il revient par le soupçon, le doute, à l’état de l’enfance. […] -et vous voilà, après une assez longue excursion, revenu au point d’où vous êtes parti. — C’est que, dans la science, ainsi que dans la nature, tout tient ; et qu’une idée stérile, un phénomène isolé sont deux impossibilités. […] Nous reviendrons, nous, au clair de la lune, et peut-être trouverez-vous que la nuit a aussi sa beauté. — Je n’en doute pas, et je n’aurais pas grande peine à vous en dire les raisons… cependant le carrosse s’éloignait avec les deux petits enfans, les ténèbres s’augmentaient, les bruits s’affaiblissaient dans la campagne, la lune s’élevait sur l’horizon, la nature prenait un aspect grave dans les lieux privés de la lumière, tendre dans les plaines éclairées.

728. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article »

La Traduction des Colloques d’Erasme, celle de l’Economique de Xénophon, & de son Traité des revenus de la Grece, font honneur à sa plume, & prouvent qu’il est en état de former la jeunesse dans la Langue des Grecs & des Latins, aussi bien que dans la nôtre.

729. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Soignez-vous, ma mère, écrivez-moi et revenez vite. […] Donne-moi des nouvelles de Schlangenbad et revenez plus vite. […] Bientôt je reviendrai, dans trois mois, peut-être moins. […] Il faut donc que je ne revienne plus… — Et pourquoi ? […] Je vous embrasse ; revenez pour aller à Biarritz.

730. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Rousseau la cite et la développe et l’explique avec un véritable enthousiasme : « … Revenons au droit et fixons les principes sur ce point important. […] Cela revient à dire qu’un peuple n’est libre que quand il veut l’être, et quand il comprend comment on l’est. […] Mais — sur quoi nous reviendrons — Voltaire croit qu’il n’y a jamais que les prêtres qui déchaînent les guerres civiles. […] Chacun ne tirerait de revenu que de sa terre et n’en tirerait précisément que ce qu’il lui faut pour ne pas mourir de faim. […] Revenir au système antique avec un léger amendement.

731. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gaudin, Félix »

Félix Gaudin, auteur de Poésies chrétiennes (1864), âme honnête, éprouvée, reconnaissante, que l’injustice a atteinte, que la foi a relevée et consolée, humble acolyte en poésie, et qui, dans le pieux cortège, me fait l’effet de psalmodier ses rimes à mi-voix, en tenant à la main le livre de l’imitation, d’on la joie et la paix lui sont revenues.

732. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Lélia (1833) »

L’auteur, nous l’espérons, reviendra au roman de la vie réelle, comme Indiana et Valentinel’ont posé ; mais il y reviendra avec toute la force acquise dans une excursion supérieure.

733. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « en tête de quelque bulletin littéraire .  » pp. 525-535

Quoi qu’il en soit, si on n’en a pas donné constamment, selon le désir du public, c’est (pour revenir aux difficultés des conditions) qu’en ce qui concerne la littérature proprement dite le rôle de juge va se compliquant singulièrement. […] Je n’aurai que trop occasion d’y revenir et de reprendre cet aperçu, au point de vue de la résistance.

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