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603. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Même, à ce sujet, j’ai retrouvé une lettre piquante de l’amie de Molière, mademoiselle de Brie, sa fidèle conseillère, celle qui venait en dernier ressort, après la vieille Laforest. […] À la fin donc ce beau drame était retrouvé tout entier ! […] quand après tant et tant données, tant et tant de siècles, de révolutions, de religions, de croyances, l’humanité se retrouve si loin, si loin de ces idées justes, saines, consolantes, sociales, honnêtes ? […] Sur ces programmes, je retrouve tous les grands noms des champs de bataille et de l’histoire : le duc d’Enghien, le comte d’Harcourt, le comte de La Roche-Guyon, les ducs de Luynes et de Coislin, le marquis de Brézé et la liste entière de l’incorruptible d’Hosier. […] Dans ces jardins de Versailles, nous retrouvons cette esquisse beaucoup trop travaillée, qu’on appelle Lauzun.

604. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée  et l’illusion mécanistique. »

On retrouverait les mêmes contradictions. […] Si haut qu’elle s’élève, elle doit être prête à retomber dans le champ de l’action, et à s’y retrouver tout de suite sur ses pieds. […] Entre cette conception de la nature et le cartésianisme on retrouverait d’ailleurs les intermédiaires historiques. […] C’est pourtant cette évolution qu’il faudrait retrouver. […] Et il se préparera ainsi à retrouver la durée réelle là où il est plus utile encore de la retrouver, dans le domaine de la vie et de la conscience.

605. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

C’était à peu près Chactas à l’Opéra, et ce sont bien ses premières impressions de sauvage à Paris que nous retrouvons dans les Natchez. […] Très ignorant à vingt ans, nous le retrouverons, à vingt-cinq, muni d’une érudition informe, mais extraordinaire. […] Dans les Mémoires d’outre-tombe, quand il revient sur sa vie, il retrouve très bien en lui cette disposition première. […] Chateaubriand a renouvelé l’imagination française Lamartine a retrouvé les sources de la poésie tendre, noble, pure et élevée. […] Ce n’est point ma faute si je ne la retrouve plus à la fin.

606. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LII » pp. 203-205

Rossi lui a répondu avec une justesse, une vérité, une finesse railleuse qui ont enlevé tous les suffrages ; on retrouvait dans le pair de France, devenu en ce moment l’organe de toute la Chambre, l’homme des États romains qui a vu de près l’Église et qui en a pratiqué l’histoire.

607. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Brizeux, Auguste (1803-1858) »

Ce qui le préserve parfois de cette peste du siècle, et ce qui, par moments, le rend enchanteur, c’est la puissance d’artiste consommé qui lui fait tout à coup retrouver son cœur sous les vapeurs noires de son esprit.

608. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Lahor, Jean = Cazalis, Henri (1840-1909) »

Ferdinand Brunetière L’esprit de curiosité scientifique dont la trace se retrouve dans quelques-uns de ses meilleurs poèmes le poussa dans des directions variées.

609. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface et poème liminaire des « Contemplations » (1856-1859) — Préface (1859) »

Ceux qui s’y pencheront retrouveront leur propre image dans cette eau profonde et triste, qui s’est lentement amassée là, au fond d’une âme.

610. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre VIII. Des Anges. »

On passe alors de la grandeur à la douceur des images : sous l’ombrage, des forêts, on parcourt l’empire de l’Ange de la solitude ; on retrouve dans la clarté de la lune le Génie des rêveries du cœur ; on entend ses soupirs dans le frémissement des bois et dans les plaintes de Philomèle.

611. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Henriette d’Angleterre » pp. 7-9

Plus bibliographe que critique, cette fois, nous tenons pourtant à signaler un livre retrouvé d’une des plus aimables contemporaines de madame de Longueville3.

612. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Avis du traducteur » pp. -

Nous avons abrégé ce morceau, en élaguant toutes les idées qu’on devait retrouver dans la Science nouvelle, mais nous y avons ajouté de nouveaux détails, tirés des opuscules et des lettres de Vico, ou conservés par la tradition.

613. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

De retour en Afrique en février 1844, il retrouve le maréchal Bugeaud, toujours aussi chaud pour lui, et qui lui donne le commandement de l’infanterie dans une colonne d’expédition conduite par le général Marey. […] Cette image de grande guerre se retrouve sans cesse dans les prévisions de Saint-Arnaud et dans ses espérances. […] Il y a une mosaïque (car on est, à Orléansville, sur une ancienne ville romaine), une mosaïque admirable, qui servait d’enseigne au tombeau de saint Reparatus : « Je veux, dit-il, dans un sentiment de Génie du christianisme que nous lui retrouverons plus tard, je veux faire bâtir l’église chrétienne au-dessus. […] J’ai préféré sauter avec tout le monde ; il n’y avait de salut pour personne : Constantinople et ses faubourgs auraient sauté avec une telle quantité de poudres, et on n’aurait pas retrouvé vestige de Varna. […] Il y avait d’autres heures moins soumises et où la nature retrouvait ses plus âpres plaintes ; à la maréchale encore, et à deux jours de là, il écrivait : « Aurai-je assez bu dans le calice d’amertume ?

614. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Je ne retrouvais la politique que les jours de la semaine où mes fonctions me ramenaient à l’ambassade. […] Mieux vaut la paix du ciel, où nous nous retrouverons tous, consolés, les uns d’être morts, les autres d’avoir vécu ! […] Si ce prince, maintenant méconnu et exilé, lit par hasard ces lignes, il y retrouvera, après tant d’années et de vicissitudes, les mêmes sentiments de respect et d’estime. […] C’était un Poussin moderne tout à fait italianisé par son talent et par son culte pour Raphaël, dont il recherchait les moindres vestiges, et dont il légua, à sa mort, les reliques retrouvées au musée de sa ville natale, Montpellier. […] On ne les y retrouvait que dans la physionomie, cette immobilité du visage.

615. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

En agissant de la sorte, vous ferez œuvre véritablement nationale, et le public vous comprendra, car il retrouvera dans votre drame, issu du cœur même de la nation, la vie, l’enthousiasme, la gaîté, tout ce qui constitue la personnalité de la race française. […] La force revécue de ce charme, à lui propre, il l’exerce, à présent, (Andante 5/4) sous une forme adorablement douce ; il y retrouve, ravi, le signe divin de l’Innocence intérieure, et il poursuit, sans cesse, cette mélodie, avec des variations toujours nouvelles et inouïes, laissant tomber sur elle, sans arrêt, les rayons de l’Eternelle Lumière. […] Il est à supposer que dans Tristan et Isolde on la retrouvera. […] L’humanité à venir saura retrouver l’unité et un art synthétique. […] On y retrouvait autour de Chabrier au piano, Adolphe Jullien, Arthur Boisseau, Camille Benoît, Edmont Maître, Antoine Lascoux, Vincent d’Indy et Amédée Pigeon.

616. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

II On ne retrouve guère le sentiment et l’émotion de Sully-Prudhomme chez Leconte de Lisle. […] En même temps, ces vers donnent le sentiment de cette vaste irresponsabilité des êtres qui se retrouve dans leur cruauté même. […] Coppée est le paisible habitant de Paris qui, du plus loin qu’il se souvienne, se retrouve suivant ces mêmes boulevards qu’il arpente aujourd’hui d’un pas à peine plus tranquille : Et quand mes petits pieds étaient assez solides. […] Chez la petite ouvrière qui passe, « gantée et mise avec décence », se rendant dès le matin à l’ouvrage dans la maison des riches, il devine les souffrances de la mansarde qu’elle quitte, qu’elle retrouvera ce soir avec les petits frères qui disent « nous avons faim », tandis que le père roule dans l’escalier après avoir laissé au cabaret sa paye de la semaine. […] Il n’en est pas moins intéressant de retrouver dans ses vers des formules matérialistes qu’il croit neuves et qui sont bien vieilles.

617. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

Tout ce que j’ai recueilli de l’abbé Richard, c’est que le pied hors du temple, l’homme religieux disparaît et que l’homme se retrouve plus vicieux dans la rue. […] J’avais jetté hors du sallon des ouvrages que j’ai retrouvés seuls, isolés, et pour lesquels il m’a semblé que j’avais eu trop de dédain. […] Si l’absence nous tient éloignés, j’y viendrai rechercher la même ivresse qui avait si entièrement, si délicieusement disposé de nos sens, mon cœur palpitera de rechef ; je rechercherai, je retrouverai l’égarement voluptueux. […] On est dans l’ombre, on voit tout ombre autour de soi, puis l’œil rencontrant la pyramide lumineuse où il discerne une infinité de corpuscules agités en tourbillons, la traverse, rentre dans l’ombre et retrouve des corps ombrés. […] Je crois que vous retrouverez dans un de mes sallons précédens cette comparaison plus détaillée, avec quelques réflexions sur l’expression plus ou moins vague des beaux-arts.

618. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

Horace Vernet a suivi la même méthode ; grâce à cette méthode de feuilletoniste, la mémoire du spectateur retrouve ses jalons, à savoir : un grand chameau, des biches, une tente, etc… — vraiment c’est une douleur que de voir un homme d’esprit patauger dans l’horrible. — M.  […] Le plus beau de tous est sans contredit le dernier — le Samson aux grosses épaules, le Samson invincible est condamné à tourner une meule — sa chevelure, ou plutôt sa crinière n’est plus — ses yeux sont crevés — le héros est courbé au labeur comme un animal de trait — la ruse et la trahison ont dompté cette force terrible qui aurait pu déranger les lois de la nature. — A la bonne heure — voilà du Decamps, du vrai et du meilleur — nous retrouvons donc enfin cette ironie, ce fantastique, j’allais presque dire ce comique que nous regrettions tant à l’aspect des premiers. — Samson tire la machine comme un cheval ; il marche pesamment et voûté avec une naïveté grossière — une naïveté de lion dépossédé ; la tristesse résignée et presque l’abrutissement du roi des forêts, à qui l’on ferait traîner une charrette de vidanges ou du mou pour les chats. […] De ces trois tableaux c’est le plus grand qui nous plaît le plus, à cause de la beauté intelligente des lignes, de leur harmonie sérieuse, et surtout à cause du parti-pris de la manière, parti-pris qu’on ne retrouve pas dans Daphnis et Naïs. […] Corot, ne fût-ce que dans le métier, c’est qu’il sait être coloriste avec une gamme de tons peu variée — et qu’il est toujours harmoniste même avec des tons assez crus et assez vifs. — Il compose toujours parfaitement bien. — Ainsi dans Homère et les Bergers, rien n’est inutile, rien n’est à retrancher ; pas même les deux petites figures qui s’en vont causant dans le sentier. — Les trois petits bergers avec leur chien sont ravissants, comme ces bouts d’excellents bas-reliefs qu’on retrouve dans certains piédestaux des statues antiques. — Homère ressemble peut-être trop à Bélisaire. — Un autre tableau plein de charme est Daphnis et Chloé — et dont la composition a comme toutes les bonnes compositions — c’est une remarque que nous avons souvent faite — le mérite de l’inattendu. […] Nous ne savons comment louer sa statue — elle est incomparablement habile — elle est jolie sous tous les aspects — on pourrait sans doute en retrouver quelques parties au Musée des Antiques ; car c’est un mélange prodigieux de dissimulations. — L’ancien Pradier vit encore sous cette peau nouvelle, pour donner un charme exquis à cette figure ; — c’est là certainement un noble tour de force ; mais la nymphe de M. 

619. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

Il songe que « tout rêve, quelque idéal qu’il soit, se retrouve avec un poupard glouton suspendu au soin129 ». […] Leconte de Lisle, on la retrouve cependant à plusieurs reprises. […] Qu’elle soit cause ou effet, on la retrouve à différents degrés chez un nombre de sujets proportionnellement énorme. […] partout, sans cesse, avec une extraordinaire finesse des sens, il le saisit et le retrouve dans les moindres manifestations de la vie réelle ; il en subit, d’une manière continue, l’influence stérilisante. […] Leur psychologie, leur poétique, leurs procédés, leurs effets, leur style se retrouveraient ailleurs, avec plus d’originalité et de relief.

620. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

On a peine, si tôt, à y bien retrouver son chemin, tant les pistes s’enroulent et s’enlacent sous les branches, disparaissent dans les buissons, dans les ruisseaux, dans les mousses élastiques, tant l’animal entrevu est singulier, rapide et mouvant. […] Il y a des élégies d’aveu ou de désespoir parmi les plus anciennes poésies connues, l’ode de Sapho ou le « Chant de la sœur dédaignée », retrouvé sur un papyrus hiéroglyphique, et admirable. […] On a retrouvé dans ses papiers un manuscrit intitulé Edwige, mais qu’il avait verbalement débaptisé quelques semaines avant sa mort ; il a paru sous ce titre : Ailleurs. […] On y retrouve l’auteur de Vieux, mais plus sobre ; on y retrouve le poète et le critique d’art, mais plus sûr de sa philosophie et plus maître de l’expression de ses idées ou de ses sentiments. […] Avec de la patience, on atteint quelquefois l’exactitude, et avec de la conscience, la véracité ; ce sont les qualités fondamentales de l’histoire ; on les retrouve dans les romans des Goncourt.

621. (1927) André Gide pp. 8-126

Il est fort substantiel et l’on y retrouve un tas de choses significatives. […] Il faut retrouver l’idée sous le symbole. […] Ce subtil intellectualisme discursif, qu’on admire chez Montaigne, chez Voltaire, chez Stendhal, dans la correspondance de Flaubert et toute une partie de Renan se retrouve partout chez M.  […] On retrouvera le même quant à soi dans son Dostoïevski. […] Le curieux est que son éducation chrétienne et puritaine se retrouve indirectement dans ce mépris de la chair, dont il use et mésuse comme d’une chose vile.

622. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Eh bien, c’est cette personnalité de Diderot, noyée, perdue, et que je n’ai pas repêchée dans l’Encyclopédie, que je retrouve aujourd’hui dans la. […] Et ici plus de bourgeois comme en ses livres, où Diderot s’efforce de grandir le bourgeois dans l’emphase de son expression, et où il le retrouve quand il cherche à lui échapper. […] Il fallut encore quelques années pour que la littérature et la philosophie s’abattissent sur Diderot, retrouvé sous ses vingt volumes, qu’on se mit à soulever, comme tout un Herculanum sous sa cendre. […] Pour cela il faudrait arracher la peau à l’immonde hippopotame, — et encore, sous la peau, on retrouverait la boue dans l’écorché ; on la retrouverait dans ses moelles. […] Littré retrouve dans l’homme un singe, et Victor Hugo a chanté le crapaud.

623. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

On les retrouve dans la classification des systèmes due à Cousin. […] Entre les fragments retrouvés, le dialogue du Souper de Beaucaire en est le morceau le plus connu. […] Il faudra pour retrouver cette familiarité avec la ligne serpentine de la pensée et avec son clair-obscur attendre Mallarmé et Valéry. […] Il retrouve par là le classicisme de la greffe parfaite entre la nature et le livre, celui de Ronsard et de La Fontaine. […] Mais les îles c’est bien cette quinzaine de poèmes dont Lamartine a fixé le nombre, et que nous retrouvons sans peine.

624. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

C’est là que nous retrouverons notre originalité et notre force, parce que c’est là que nous retrouverons nos aspirations et nos procédés. […] Aicard, et, comme on le voit, on retrouve l’enfant partout dans son œuvre. […] Jean Aicard n’a faibli qu’un instant, et, après la chute, elle se réveille, elle se retrouve, elle s’arrache elle-même à sa passion ; le remords la prend en plein bonheur ; elle n’a plus qu’une pensée ; retrouver son mari, revoir son enfant. […] Je crains que tu me retrouves entièrement insensée. […] On retrouve Michelet jusque chez M. 

625. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Deux amants peuvent se perdre, puis se retrouver ; c’est bien. […] Le poète veut aller la retrouver ; Louise le consolera. « N’y va pas, lui dit son oncle. […] Elle a retrouvé Serge, est devenue sa maîtresse, et sa maîtresse payée. […] Les autres personnages essentiels de Corneille, vous les retrouvez dans Patrie, et vous les y deviez retrouver, tant la conception originelle des deux drames est la même ! […] La « suggestion », ce mystère de la sensibilité et de la personnalité, nous la retrouvons partout.

626. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Ce double geste se retrouve chez tous les écrivains religieux. […] On retrouve là cette forme chaotique d’un si violent relief. […] Et savez-vous où l’on retrouve surtout le bouquet bourguignon ? […] Ici nous retrouvons la transparence, le miroitement, le charme entier. […] À chaque tournant on la retrouve sur sa tige de bon sens souple ou vivace.

627. (1903) La pensée et le mouvant

Comme s’il ne s’agissait pas au contraire, selon nous, de retrouver d’abord la durée vraie. […] D’où vient que notre pensée se retrouve dans les choses ? […] Eh bien, je retrouve la même illusion dans le cas qui nous occupe. […] Elle se sent moins à son aise dans un monde où elle ne retrouve plus, comme dans un miroir, sa propre image. […] Cette armature serait la vérité même ; notre science ne ferait que la retrouver.

628. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

» Il paraîtra peut-être assez curieux de retrouver la même observation sous la plume de Bossuet, dans son Sixième avertissement aux protestants. […] On n’est pas non plus un grand poète pour s’être élevé si haut, une fois en sa vie, que l’on n’a plus pu se retrouver ni se recommencer soi-même. […] Paléologue m’a paru croire aussi qu’on retrouverait quelques traces d’une influence de Vigny dans quelques parties de Jocelyn. […] et qu’il faut se hâter de faire, de peur de n’en pas retrouver l’occasion : M.  […] Spronck n’a pas eu de peine à retrouver le romantique impénitent.

629. (1846) Études de littérature ancienne et étrangère

Quoiqu’on retrouve dans plusieurs de ses vers l’âpreté des sons étrusques, ne fait-il pas entendre souvent une harmonie digne de Virgile lui-même ? […] À Rhodes, il vit le fameux Possidonius, et retrouva Molon, qui lui donna de nouvelles leçons, et s’attacha surtout à corriger sa trop grande abondance. […] mon âme, change-toi en quelque goutte d’eau, et tombe dans l’Océan, pour n’être jamais retrouvée !  […] On ne retrouve pas deux fois l’enthousiasme en traduisant. […] Il resterait peut-être à demander si le beau naturel, si la grande simplicité d’Homère s’y retrouvent également.

630. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

L’Allemagne a fini par retrouver le sien, Berlin, héritier du grand sanctuaire des Semnons. […] Véronèse se retrouve souvent dans Van Dyck, peintre religieux, encore plus dans Rubens. […] En elle se retrouve la véhémence sanguine et voluptueuse de l’homme, comme la caresse naïve de son regard. […] Nous retrouverons, il est vrai, plusieurs d’entre eux au moment d’apprécier la Poésie, le Théâtre ou la Critique. […] Voici que nous le retrouvons en l’essayiste, mieux armé et fort d’une philosophie nouvelle.

631. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Tous ces noms se retrouvent dans le livre de M.  […] Ce qui distingue déjà toute cette époque, c’est une véritable maladie mentale que nous retrouverions dans la France contemporaine : une abolition du sens de la durée. […] Nous en retrouvons la trace dans les palais, encore si nombreux, construits par des familles opulentes, celles par exemple des Salimbeni, et des Saracini, des Tolomei, des Buonsignori et combien d’autres ! […] C’est donc une joie pour les fidèles de l’art quand ils peuvent en retrouver de peu connues et en assurer la conservation. […] Ce principe de la mesure qui domine la « Geste française » pour parler comme notre cher et regretté Barrès, nous devons le retrouver dans cette expression de l’effort national qu’est notre littérature.

632. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Sur un exemplaire de Vauquelin de la Fresnaie »

Le timbre (de la Bibliothèque Mazarine) qu’il porte m’a fait consulter les catalogues de la Bibliothèque Mazarine pour voir s’il n’en provenait pas ; mais l’indication de ces Poésies de Vauquelin de la Fresnnie manque dans le catalogue alphabétique de la Bibliothèque Mazarine rédigé en 1751, et je n’en ai pas retrouvé trace dans les catalogues antérieurs.

633. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Goudeau, Émile (1849-1906) »

Je retrouve, dans la Graine humaine, la verve robuste, l’art léger et sain, et l’imagination souriante qui constituent la physionomie littéraire de Goudeau et lui assignent une des places en vue parmi les écrivains de tradition française.

634. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Soumet, Alexandre (1788-1845) »

Cette prédilection pour les beautés de la forme poussée jusqu’à une sorte d’insouciance pour la solidité du fond, nous la retrouvons à des degrés divers dans tous les ouvrages de l’auteur.

635. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Tisseur (Les frères Barthélémy, Jean, Alexandre et Clair) »

Ce volume donne : d’abord de sévères poèmes antiques, puis des rêves intimes, des notations philosophiques ; — puis une seconde série où se retrouveront les mêmes inspirations, mais exprimées avec moins de rigidité et d’heureux manquements aux règles surannées (et même ridicules) de la poésie classico-romantique, — règles faites pour une langue dont la prononciation a varié.

636. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Pareil sentiment se retrouve toujours dans le nouveau livre de M.  […] Et c’est là ce malheureux auteur de qui M. de Gourmont déclarait récemment « qu’il avait retrouvé dans la poésie française le sentiment virgilien » ! […] Jammes a retrouvé, en le ridiculisant, le sentiment coppéen. […] Moréas ait retrouvé dans le verbe français le mètre pindarique ou qu’il y ait réalisé le système d’images de Théocrite. […] Un homme meurtri par la vie des villes, et malade de civilisation, s’efforce de retrouver le bonheur et la vérité en replongeant son être au sein de la nature.

637. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Étienne de La Boétie. L’ami de Montaigne. » pp. 140-161

Au premier signal des discordes et des déchirements civils, l’horreur et le dégoût le saisissent ; il veut fuir, il ne peut habiter dans le désordre et dans le sang ; il est prêt à renoncer même à la patrie pour retrouver la paix, la règle, la sécurité et la décence de la vie. […] Elle en réserve la perfection et l’exquise délicatesse pour les femmes qui ont su rester fidèles aux vertus de leur sexe, et pour les hommes qui savent le leur pardonner, mais qui, près d’elles et avec les années, y retrouvent leur compte : « Quand elles n’ont point usé leur cœur par les passions, leur amitié est tendre et touchante ; car il faut convenir, à la gloire ou à la honte des femmes, qu’il n’y a qu’elles qui savent tirer d’un sentiment tout ce qu’elles en tirent. » J’insiste sur cette espèce et cette qualité d’amitié que Montaigne a oubliée et qu’il semble avoir regardée d’avance comme impossible ; elle est le produit d’une culture sociale très perfectionnée. […] Dezeimeris a retrouvé là un La Boétie primitif, antérieur, philologue et tout à fait neuf, un La Boétie admiré de Scaliger avant de l’être de Montaigne. — Ces humbles travaux d’histoire littéraire seraient sans cesse à retoucher et à remettre au courant : la vie n’y suffit pas.

638. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

et se flattait d’en avoir retrouvé des vers, — 276 vers, rien moins que cela. […] Crapelet, éditeur lui-même de vieux poètes, et jaloux comme le potier l’est du potier, relevait dans la publication de l’abbé Prompsault jusqu’à 2000 fautes, à peu près le chiffre que Méziriac prétendait retrouver dans le Plutarque d’Amyot ; mais Amyot avait de quoi survivre, et le Villon de l’abbé Prompsault en mourut, — l’édition, non le poète. […] Campaux s’est demandé si avant Villon il y avait eu de ces espèces de testaments poétiques, et il en a retrouvé quelques-uns à l’état d’essais ; mais il reste vrai que si Villon n’a pas entièrement inventé, en littérature, cette forme de contrefaçon et de parodie des volontés dernières, il se l’est appropriée par le dessin net et tranché, par l’ampleur du contenu, et par une Verve de détails, par un sel mordant qui n’appartient qu’à lui.

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