Quand Andromaque rappelle la dernière nuit de Troie, elle ne fait pas une hypotypose ; elle exprime simplement ce qui se représente à son imagination.
Il se représentait le progrès de l’humanité comme un gain certain, mais insensible, dont le calcul ne peut se faire que de loin en loin.
On s’est avisé que, tous ensemble, vous représentez quelque chose de considérable et de prodigieusement intéressant : la France de demain.
Je le soupçonne même d’avoir moins de haine contre les personnalités qu’il malmène que contre les idées qu’elles représentent.
L’État, en effet, représente la société et doit suppléer les individus pour toutes les œuvres où les efforts isolés seraient insuffisants.
Piron dit, après l’avoir vu représenter : Ce jeune homme n’a que cette Piece dans le ventre.
Il représente notre esprit.
En chaque individu conscient se trouve reconstitué, selon un mode réduit et par juxtaposition de parties, un équivalent de l’unité primitive : en chaque individu se montrent liées l’une à l’autre et réunies en un même lieu psychologique les deux attitudes selon lesquelles l’être parvient à se représenter à sa propre vue : l’attitude active de l’objet, l’attitude contemplative du sujet.
Sans méconnaître la grande poésie du Nord représentée en France même par d’admirables poètes, il a toujours eu un goût vif pour la forme méridionale et précise.
On représenta encore ce fameux parasite logé mesquinement, & fort au haut au collège de Boncour, afin de pouvoir observer la fumée des meilleures cuisines de la ville.
Sans une impertinente farce Italienne que Milton vit représenter à Milan, peut-être n’eut-il jamais chanté les anges ni le diable.
Sans prendre à la lettre cette hypothèse, qui n’est après tout qu’une comparaison, nous pouvons nous en servir comme d’un moyen commode de représenter les phénomènes observés.
On ne sçauroit connoître à l’aide du sentiment si la verité est observée dans le tableau historique qui représente le siege d’une place ou la céremonie d’un sacre.
Le public soulevé contre l’Hecyre de Terence les premieres fois qu’elle fut représentée, ne permit pas aux comédiens de l’achever.
Enfin, pour résumer ce qu’il faut attendre de ces écrivains sans rhétorique, voici ce que nous disions de Voltaire, qui représente ce genre de style : « Ma conviction profonde est que même ce style-là est assimilable par le travail et qu’un esprit littéraire ne peut sortir d’une longue lecture de Voltaire sans en retenir le ton.
Ces enfants de ses sœurs montrent bien de quelle race fortement constituée et prédestinée à l’action il était issu ; la plupart des nièces nous représentent bien cette race en tout ce qu'elle avait de non altéré et de genuine, comme disent les Anglais, la force sacrée du sang, comme diraient les Grecs, la noblesse naturelle avec de terribles instincts d’aventures. […] Nivernais est un amateur aussi, qui représente bien à son heure cette belle société du xviiie siècle. […] Les paroles et la musique sont de M. le duc de Nivernais… Pour faire concevoir le charme de ce joli petit ouvrage, il faudrait l’avoir vu représenter avec tout l’intérêt qu’inspiraient la présence du prince et celle de l’auteur.
) Ce que je voudrais donc, messieurs, ce qui me paraîtrait un progrès de tolérance digne du XIXe siècle, et conforme à l’état vrai de la société, ce serait que dans les assemblées politiques, et du haut des pouvoirs publics qui représentent l’État, il ne tombât plus invariablement des paroles de blâme, de réprobation et de mésestime pour cette classe d’esprits qui prétendent ne relever que du droit d’examen et qu’on appelle libres penseurs. […] Milton, dans son Paradis perdu, nous représente les anges déchus, dont Satan est le chef, les Esprits rebelles et précipités dans l’abîme, qui se livrent encore dans leurs tristes loisirs à leurs anciens goûts favoris ; et quelques-uns d’entre eux et des plus distingués, dit le poète, « assis à l’écart sur une colline solitaire, s’entretiennent en discours infinis de pensées élevées et subtiles, ils raisonnent à perte de vue de providence, prescience, volonté et destin : destin fixé, volonté libre, prescience absolue, et ils ne trouvent point d’issue, ajoute le poëte, perdus qu’ils sont dans ces tortueux dédales. » N’imitons pas ces anges sublimes et déchus. […] Le temps du moins est venu, pour qui aime son pays et le Gouvernement de son pays, de représenter le sérieux danger de la situation au Prince lui-même (si bien informé qu’il soit) et de donner un signal d’alarme.
VII Quant à la souveraineté, c’est-à-dire à ce pouvoir légitime qui régit avec une autorité sacrée les empires, Rousseau la place, la déplace métaphysiquement ici ou là, dans un tel labyrinthe d’abstractions, et lui suppose des qualités tellement abstraites, tellement contradictoires, qu’on ne sait plus à qui il faut obéir, et contre qui il faut se révolter ; tantôt lui donnant des limites, tantôt la déclarant tyrannique ; ici la proclamant indivisible, là divisée en cinq ou six pouvoirs, pondérés, fondés sur des conventions supérieures à toute convention ; collective, individuelle, existant parce qu’elle existe, n’existant qu’en un point de temps métaphysique que la volonté unanime doit renouveler à chaque respiration ; déléguée, non déléguée, représentative et ne pouvant jamais être représentée ; condamnant le peuple à tout faire partout et toujours par lui-même, lui défendant de rien faire que par ses magistrats ; déclarant que le peuple ne peut jamais vouloir que le bien, déclarant quelques lignes plus loin la multitude incapable et perpétuellement mineure. […] Démocratie, aristocratie, monarchie représentative, monarchie absolue, démagogie sans limites, sans capacité et sans responsabilité, théocratie sans contrôle et sans réforme possible ; divinité de Dieu incarnée dans le pontife ou dans le corps sacerdotal, gouvernements mixtes, où les pouvoirs se gênent par les frottements ou bien s’équilibrent dans l’immobilité par les contrepoids ; despotisme, tyrannie, anarchie, enfin maximes destructives de tout gouvernement, telle que celle-ci : « La souveraineté ne peut être représentée par la même raison qu’elle ne peut être aliénée, parce qu’elle consiste dans la volonté générale, et que la volonté ne se représente pas !
Ne pouvant la suivre en Écosse à cause de ses charges, il voulut y être perpétuellement représenté par un jeune gentilhomme de sa maison, du Chatelard, afin d’être entretenu sans cesse par ce correspondant des moindres événements et, pour ainsi dire, de la respiration même de son idole ; du Chatelard, pour son malheur, était lui-même amoureux jusqu’au délire de celle auprès de qui il allait représenter un autre amour. […] Les récits adressés par l’ambassadeur français à sa cour représentent ce mariage comme l’union de deux amants s’effaçant l’un l’autre par leurs charmes, et s’enivrant dans des fêtes prolongées du premier bonheur de leur vie.
Arthur Meyer, directeur du Gaulois, a demandé aux plus célèbres d’entre les musiciens français contemporains ce qu’ils pensent du projet de représenter Lohengrin à l’Eden-Théâtreu. […] Je n’ai pas à qualifier les manifestations qui se produisent, après l’accueil fait par la presse et le public à l’œuvre que, dans l’intérêt de l’art, j’ai fait représenter à mes risques et périls sur une scène française. […] Lamoureux réunit tout son personnel et propose d’aller représenter Lohengrin dans une ville étrangère, « distante de Paris de dix heures de chemin de fer. » Refus de quelques musiciens instrumentistes et d’un assez grand nombre de choristes.
Je voudrais que l’histoire de la littérature ne devînt pas de l’histoire à propos de littérature ; que les détails qui représentent la société, les mœurs, les gouvernements, fussent le cadre et non le tableau. […] On aimerait à se représenter les critiques sous la figure de ces sages vieillards de Fénelon, qui président aux luttes pacifiques des athlètes, dans l’arène qu’ils ont remplie autrefois du bruit de leurs triomphes. […] « Si l’on accorde à l’art la haute mission de représenter le vrai dans une image sensible, il ne faut pas soutenir qu’il n’a pas son but en lui-même, etc. » Hegel, Esth.
Je ne connais pas la genèse de ce drame, mais je me représente assez bien les circonstances qui durent présider à sa conception. Un jour que l’auteur avait vu représenter l’École des femmes, la question suivante dut se poser dans son esprit : « Que fût-il arrivé si Agnès au lieu d’épouser Horace fût devenue la femme d’Arnolphe ? […] La plus ancienne, qui date de 1876, le représente entouré de quelques amis : Maurice Bouchor, Raoul Ponchon, Paul Bourget… Sur cette image lointaine, Raoul Ponchon apparaît joyeux. […] Pelléas et Mélisande nous représentent la lutte engagée par la loi naturelle (qui veut le triomphe de l’amour) contre la loi sociale (qui asservit l’amour au joug des conventions et des préjugés). […] Ayant à peindre un épisode révolutionnaire, il avait besoin d’oppositions nettes et violentes, afin d’aviver l’émotion et de rendre plus saisissantes les scènes représentées.
Qui de nous se demande, en écrivant, ce que représente chacun des termes qu’il emploie ? […] Un symbole, c’est toujours, je pense, un signe, c’est-à-dire un objet destiné à représenter un autre objet. […] Et il est vrai que beaucoup se le représentent volontiers comme un être fabuleux, tout différent du commun de l’humanité : mais n’est-ce pas justement de cette façon-là qu’il convient de se représenter un poète ? […] L’homme est bien tel que l’a représenté M. […] Il les représentera dénués de presque toutes les particularités qui les constituent, par conséquent tronqués, mutilés, différents de ce qu’ils furent.
Puis, ce choix fait — il est discutable, sans doute, mais il fallait choisir — j’ai cru distinguer qu’il représentait un ensemble, une sorte de courbe : parti d’un point déterminé, on aboutissait à un autre point déterminé, et les noms de M. […] Edmond Scherer m’a paru représenter assez exactement cette catégorie d’esprits qui s’en allèrent au fil de l’eau, tourmentés du désir de le remonter. […] La recherche de la vérité, ainsi comprise, représenterait donc, dans la religion particulière de M. […] Dumas prend ses personnages qui ne représente pas, comme il le voudrait, la société : ses personnages eux-mêmes, marqués chacun au sceau de sa puissante individualité, ne donnent qu’une faible idée de la variété humaine. […] Caractère de celle que représente M.
Comme auteur dramatique, il a fait représenter des fractions d’à peu près de vaudevilles dans des simulacres de théâtres. […] On y représentait alors le premier ouvrage d’un romancier qui est devenu depuis un de nos plus féconds auteurs dramatiques. […] — Si c’est une pièce historique que l’on représente, il signale les anachronismes. […] Nous avons été passer la journée à la campagne, qui est bien telle qu’on la représente dans les gravures de steeple-chase. — J’ai vu Richemond, où lord Ward avait, quelques jours auparavant, donné en l’honneur des beaux yeux d’une cantatrice, — qui sera bientôt une lady, — un magnifique banquet, auquel assistait toute la troupe du Théâtre-Italien […] Augier pousse même une pointe dans le domaine de la fantaisie, en compagnie d’Alfred de Musset, — et continue de se compromettre aux yeux du parti littéraire qu’il représente, en écrivant une comédie avec M.
« L’esprit, dit-il, est tellement accoutumé à se servir de signes qu’il ne pense plus que par leur moyen, et que des vestiges de sons représentent seuls à l’âme toutes les choses, excepté dans le petit nombre de cas où une certaine affection (affectus aliquis) rappelle l’image même de l’objet. » Bonald semble n’avoir pas bien saisi le sens de cette phrase67. […] Quel est celui dont l’imagination est assez puissante pour, en l’absence d’un ami, se représenter sa figure d’une manière aussi exacte que s’il était présent, bien qu’il ne passe pas un seul jour sans le voir ? Choisissons un exemple plus simple encore : qui peut se représenter une couleur d’une manière aussi distincte que lorsqu’elle est sons les yeux ? […] La pensée est pour Platon comme un être vivant, capable d’immobilité, capable aussi de mouvement et fait pour le mouvement ; lorsqu’elle est en mouvement, elle est une succession ; elle est donc analogue à un discours ; aussi le discours oral est-il sa véritable expression ; l’écriture, chose inerte, immobile, sans vie, ne représente pas l’essence de la pensée ; telle est la théorie du Phèdre (p. 274 et suivantes). — Tout autre semble avoir été l’opinion d’Aristote : si la parole exprime la recherche, l’écriture seule exprime la science, c’est-à-dire la pensée parvenue à sa perfection (voir Ravaisson [Félix Ravaisson (1913-1900), Essai sur la métaphysique d’Aristote, Paris, Imprimerie royale, 2 vols, 1837-1846.], La métaphysique d’Aristote, t. […] Maspero nous signale, avec ce fait linguistique, l’existence d’un document égyptien inédit qui traduit aux yeux cette métaphore du langage : l’action de réfléchir est représentée par un homme qui fait la conversation avec son âme placée en face de lui. — Dans la langue polynésienne, penser est parler dans l’estomac (Max Müller, Nouv. leçons sur la science du langage, 2e leçon, p. 92).
La guerre civile ainsi représentée devient plus hideuse, plus révoltante, et cette image sert admirablement le dessein du poète. […] Ernest représente l’homme de génie, et Castruccio la médiocrité. […] Tel qu’il est, il représente la médiocrité vulgaire, mais il ne personnifie pas l’envie. […] La pierre gravée qui représente Prométhée reparaît comme une démonstration décisive, et l’auteur semble heureux de reproduire cet argument. […] Personne assurément ne contestera la valeur du groupe placé dans la Tribune de Florence ; or ce groupe représente deux lutteurs.
Les figures 12 et 13 représentent la glande sublinguale du surmulot. […] La salive mixte représente un mélange, en proportions variables, des sécrétions des différentes glandes salivaires. […] La figure 18 représente le pancréas p chez l’homme, vu par sa face antérieure. […] La figure 18 ci-dessous représente la disposition normale, c’est-à-dire celle que l’on rencontre le plus souvent. […] La figure 24 représente la disposition du pancréas chez le chien, ainsi que celle des canaux qui viennent se déverser dans le duodénum, qui a été ouvert.
Mallarmé, les noms de ceux qui représentent, selon lui l’évolution poétique actuelle. […] Donc, autant de cervelles pensantes, autant de mondes divers, et, lorsqu’on veut les représenter, autant d’arts différents. […] — Les psychologues et les symbolistes vous paraissent-ils représenter cette réaction ? […] Descaves quels étaient, parmi les jeunes écrivains de sa génération, ceux qui lui paraissaient destinés à représenter le mouvement nouveau. […] il n’est pas jusqu’au dernier des symbolistes qui, à l’exemple de Jules Lemaître, ne s’ingénie à le représenter comme un simple jocrisse !
Réfléchissez ; tâchez de vous représenter les circonstances, les causes secrètes et la beauté morale de cette retraite et de ce renoncement, et ce qu’il y eut là de souffrance et d’héroïsme. […] Puis la scène représente la terrasse du château Saint-Ange, où l’exécution a eu lieu. […] Le décor représente la cour intérieure d’un gai couvent de camaldules. […] L’Odéon leur donne des matinées, où l’on doit représenter devant eux toutes les pièces qui sont au programme du baccalauréat. […] Vibert qui représente la peinture française.
Corneille douta de son ouvrage et voulut empêcher les comédiens de le représenter. […] Le premier volume s’orne d’un pauvre frontispice touchant, qui représente une jeune femme accoudée sous un ombrage. […] Autour de Béatrice, ces Dames représentent les diverses sciences qui accompagnent la Sagesse. […] Le directeur du Figaro était naturellement représenté en Barbier. […] La charge représentait Nadar, qui fut le Santos-Dumont de son temps.
Une fois ayant jeté les yeux sur une estampe qui représentait un soldat tué, et à côté de lui sa femme, son enfant et son chien dans la neige, tout d’un coup, involontairement, il fondit en larmes. […] Croyez-m’en, croyez-en un homme qui, ayant joui de ce privilége pendant quelques années, en a été privé pendant un nombre d’années plus grand encore, et qui n’a point l’espérance de jamais le recouvrer. » Et ailleurs : « On peut représenter le cœur d’un chrétien comme dans l’affliction et pourtant dans la joie, percé d’épines et pourtant couronné de roses. […] Représentez-vous cette figure pensive, qui, silencieusement, au bord de l’Ouse, erre et regarde. […] Il en est ainsi de tous ses vers ; ils sont gros d’émotions personnelles, véritablement éprouvées, jamais altérées ni déguisées, tout au contraire exprimées avec leurs nuances et leurs ondulations fugitives, en un mot telles qu’elles sont, c’est-à-dire en train de se faire et de se défaire, non pas toutes faites, immobiles et fixes, comme l’ancien style les représentait. […] Représentez-vous un pareil homme en face de la vie et du monde ; il les regarde et il y prend part, en apparence comme un autre ; mais au fond qu’il est différent !
Je conserve une petite photographie faite par le comte Primoli et qui représente Edmond de Goncourt dans son jardin. […] Manet l’a, d’ailleurs, maintes fois représentée et elle lui servit souvent de modèle, car elle fréquentait volontiers l’atelier du peintre. […] La musique y était représentée par Augusta Holmès, et le docteur Evans avait la discrétion de n’y pas paraître. […] Elle y était représentée dans toute la singularité de sa grâce de jeune femme à la mode d’avant 1900. […] Ces sentiments se manifestaient aux Concerts du dimanche qui exécutaient des fragments de l’œuvre du Maître de Bayreuth, dont aucun ouvrage, depuis Tannhauser, de bruyante mémoire, n’avait encore été représenté sur la scène française.
On se représente généralement ces temps comme purement théologiques ou purement artistiques et littéraires. […] C’est ainsi qu’il faut se représenter les athlètes grecs. […] » Ils se représentaient déjà la tête ahurie de leur moitié, sur la bonne surprise de laquelle ils comptaient pour se faire pardonner leur rentrée tardive. […] On ne se représente pas Voltaire avec la moustache de Richelieu, ni Ronsard avec la figure rasée. […] Elle l’explique ainsi sur le programme : « La douleur physique, représentée par le changement des lignes du corps, comme expression artistique. » Et c’est bien cela.
On convient aujourd’hui, assez généralement, que ces tragédies sont une perte de temps pour les écoliers et pour les maîtres : c’est pis encore, quand on les multiplie au point d’en représenter plusieurs pendant l’année, et quand on y joint d’autres appendices encore plus ridicules, comme des explications d’énigmes, des ballets, et des comédies tristement ou ridiculement plaisantes. Nous avons sous les yeux un ouvrage de cette dernière espèce, intitulé : la défaite du Solécisme par Despautère, représentée plusieurs fois dans un collège de Paris : le chevalier Prétérit, le chevalier Supin, le marquis des Conjugaisons, et d’autres personnages de la même trempe, sont les lieutenants-généraux de Despautère, auquel deux grands princes, Solécisme et Barbarisme, déclarent une guerre mortelle. […] e r e J’écris donc I ou q i b c b i e i e, et je sais que i, e, sont des voyelles, comme on l’a trouvé déjà ; or cela ne peut être ici, à moins qu’ils ne représentent en même temps les consonnes j ou v. […] J’ajoute que plus le discours sera simple dans un grand sujet, plus il sera éloquent, parce qu’il représentera le sentiment avec plus de vérité. […] Les difficultés en sont d’autant plus grandes, que le genre d’écrire de cet auteur célèbre est absolument à lui, et ne peut passer à un autre sans s’altérer ; c’est une liqueur qui ne doit point changer de vase : il a eu, comme tous les grands écrivains, le style de sa pensée ; ce style original et simple ne peut représenter agréablement et au naturel un autre esprit que le sien : en cherchant à l’imiter, j’en appelle à l’expérience, on ne lui ressemblera que par les petits défauts qu’on lui a reprochés, sans atteindre aux beautés réelles qui font oublier ces taches légères.
Il a laissé peu d’écrits, et ces écrits, productions de première jeunesse, ne représentent que très imparfaitement sa forme intime et définitive, et cette supériorité qu’il faut bien lui reconnaître, puisque Montaigne l’a si hautement saluée en lui. […] L’immortel honneur de La Boétie est de nous représenter Montaigne en cette époque de stoïcisme moral et avant le scepticisme, Montaigne enthousiaste du bien ; et toutes les fois qu’il lui arrivera plus tard de resonger à son ami et d’en parler, Montaigne redeviendra ce qu’il était en ces années où il le connut et où ils s’unirent.