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2586. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame Sophie Gay. » pp. 64-83

» Les femmes, pour peu qu’elles écrivent et qu’elles marquent, portent très bien en elles le cachet des époques diverses, et, si l’on voulait désigner en leurs personnes les périodes successives de Louis XVI, du Directoire et de l’Empire, de la Restauration et du régime de Louis-Philippe, on arriverait à quelques aperçus de mœurs qui ne tromperaient pas.

2587. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — II. (Suite et fin.) » pp. 436-455

Il y portait de la susceptibilité et de la contrainte.

2588. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Saint François de Sales. Son portrait littéraire au tome Ier de l’Histoire de la littérature française à l’étranger par M. Sayous. 1853. » pp. 266-286

Ce petit peuple pauvre, intelligent, « éminemment sociable, porté aux mœurs douces, gai et spirituel, fin jusqu’à la subtilité, plein de bonhomie pourtant », est très bien peint par M. 

2589. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1880 » pp. 100-128

Il y a au troisième acte une déclaration de Jack dont pas une parole n’est à changer, déclaration qui ne portait pas cependant.

2590. (1897) Préface sur le vers libre (Premiers poèmes) pp. 3-38

Je crois que dès ce moment, et à ce moment (surtout), mes efforts porteront surtout sur la construction de la strophe, et Laforgue s’en écartait délibérément, volontairement, vers une liberté idéologique plus grande qui le devait conduire à cette phrase mobile et transparente, poétique certes, des poignantes Fleurs de bonne volonté.

2591. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

Il a loyalement porté à la scène les fautes, les erreurs, les défaillances, les lâchetés, les infamies même du monde restreint dont il était à la fois le Juvénal et le Tyrtée.

2592. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 38, que les peintres du temps de Raphaël n’avoient point d’avantage sur ceux d’aujourd’hui. Des peintres de l’antiquité » pp. 351-386

On ne sçauroit donc asseoir sur les fragmens de la peinture antique qui nous restent, aucun jugement certain concernant le dégré de perfection où les anciens pourroient avoir porté ce bel art.

2593. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 33, que la veneration pour les bons auteurs de l’antiquité durera toujours. S’il est vrai que nous raisonnions mieux que les anciens » pp. 453-488

La perfection où nous avons porté l’art de raisonner, qui nous a fait faire tant de découvertes dans les sciences naturelles, est une source féconde en nouvelles lumieres.

2594. (1911) Jugements de valeur et jugements de réalité

  Ainsi, tandis que, dans les théories précédentes, les jugements de valeur nous étaient présentés comme une autre forme des jugements de réalité, ici, l’hétérogénéité des uns et des autres est radicale : les objets sur lesquels ils portent sont différents comme les facultés qu’ils supposent.

2595. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Xavier Aubryet » pp. 117-145

Seulement, disons-le d’abord, pour éviter tout embarras, le livre d’Aubryet brille de tant de talent et de tant de conscience que, pour nous, la vérité n’est pas plus difficile à dire que la reconnaissance n’est difficile à porter.

2596. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Prosper Mérimée »

… Mais toujours est-il que le hargneux despote de la Revue des Deux-Mondes ne repoussa aucun de ces incroyables articles, et que les deux portefaix s’entendirent pour porter Mérimée au sommet de la littérature du temps.

2597. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Macaulay »

Notre admiration pour les grandes et quelquefois charmantes qualités du critique de la Revue d’Édimbourg se changeait en colère, parce qu’il ne restait pas toujours dans le jour seyant à son talent, parce qu’il semblait faire défection à ses propres facultés en faisant défection à la littérature, et qu’il troublait, en introduisant la politique dans son œuvre, le jugement qu’on devait en porter.

2598. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »

Sans doute, étant ce que nous sommes, nous portons tous (et même les plus forts) quelque lambeau saignant de notre cœur dans nos œuvres, et le poète des Fleurs du mal est soumis à cette loi comme chacun de nous.

2599. (1900) La province dans le roman pp. 113-140

Il était autrefois aussi blanc que du pain de riche, et son toit bleu ou rouge ne portait pas de joubarbe.

2600. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre II : M. Royer-Collard »

Relégué dans la théorie, il y porta les instincts du moraliste et les préoccupations de l’homme d’État ; tel on devait le revoir à la tribune, tel on le vit dans sa chaire ; dans l’une comme dans l’autre sa pensée dominante fut celle de la règle, et son ton ordinaire fut celui du commandement.

2601. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre III : M. Maine de Biran »

Portez-le sur un duvet de plumes légères ; elles s’attachent à lui et il s’en couronne ; tout à l’heure elles tomberont ; d’autres prendront leur place.

2602. (1929) La société des grands esprits

Ainsi on ne se résigne à vanter ses Lettres et ses Contes que pour se donner un air d’impartialité et lui porter plus sûrement des coups de Jarnac. […] Ne portait-il point les plus venimeuses accusations contre ses anciens amis ? […] On est pourtant un peu surpris, car ses articles ne portent pas les traces d’enfantements si laborieux ; ils sont toujours vifs, alertes, et semblent venus au jour sans aucune peine. […] Mais le coup avait porté et assura une vente considérable à Madame Bovary qui, sans cette bonne fortune, serait peut-être restée chez l’éditeur. […] La révocation de l’édit de Nantes avait porté un coup fatal à l’hébraïsme et à l’hellénisme, jusque-là florissants dans notre pays.

2603. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

De Maistre, plus que personne, est entraîné sur cette pente ; car c’est la tête la plus systématique qui soit au monde, et il n’est homme qui soit plus porté à prouver ce qui est clair par ce qui l’est moins. […] On craint toujours que tel jugement ne soit porté que pour satisfaire le système. […] Mais elle a porté dans tous les sens une intelligence pénétrante et une vive ardeur de passion qui ne lui faisaient rien perdre de la netteté de son esprit. […] Ce Constant, avec le regard droit qu’il assénait sur chaque contraction de l’être fougueux et désordonné qu’il portait en lui, était presque le seul qui pût l’écrire. […] Ne croyez pas à l’amour de ceux qui savent vous décrire la robe que portait hier celle qu’ils aiment.

2604. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

Et Daudet, se reconnaissant une certaine parenté avec Mistral, déclare qu’il était venu au monde, avec le goût de la campagne, qu’il n’avait point l’appétence de Paris, qu’il n’avait point l’ambition de devenir célèbre, qu’il avait été porté à Paris comme un duvet, et que l’ambition de la célébrité, lui était venue du milieu, dans lequel il était tombé. […] Il nous affirmait que dans l’Orient, le placement de l’argent était complètement inconnu, et que toute la fortune du petit monde de là-bas consistait dans les bijoux de la femme, qui portait sur elle tout le capital du ménage, et qu’il y avait des mains et des bras de femme se tendant pour vous vendre un centime de n’importe quoi, des mains, des bras où il y avait plus de cinq à six mille francs d’or et de pierres précieuses. […] Vendredi 1er novembre Oh, ma décoration, j’ai bien envie de ne plus la porter, aujourd’hui que dans la liste des chevaliers de la Légion d’honneur, je lis Durand (fruits confits).

2605. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

Ce domaine s’étendait sur un terrain plat, entre quelques hauteurs au sud-ouest et le bord uni de la rivière, comprenant dans ses limites un vignoble, un verger, un rucher et d’excellentes terres de pâturages qui permettaient au propriétaire de porter ses fromages à Mantoue, et de nourrir des victimes pour les autels des dieux. […] Il rejoint en chemin Mécène et Horace ; il a pour compagnons Plotius et Varius, et l’agréable narrateur les qualifie tous trois (mais nous aimons surtout à rapporter l’éloge à Virgile) les âmes les plus belles et les plus sincères que la terre ait portées, celles auxquelles il est attaché avec le plus de tendresse.

2606. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (2e partie) » pp. 315-400

Mais bientôt cependant notre attention se porta de nouveau sur la nature qui nous entourait. […] Hardi comme je pouvais l’être, je passai mes mains dans le chevelure de ces deux princes, en leur disant : « Eh bien, têtes à filasse, comment nous portons-nous ? 

2607. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Ce texte portait initialement le titre de : La capitulation, comédie d’Aristop. […] Le point commun est à trouver dans le parcours de deux artistes qui, ayant porté leur art au plus haut, l’abandonnent pour prendre une position religieuse et écrivent sur la religion de l’art.

2608. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre V : Lois de la variabilité »

J’ai vu moi-même un Poney gris-brun de Devonshire qui portait quatre raies parallèles sur chaque épaule, et l’on m’a décrit un petit Poney gallois, de même nuance, comme ayant aussi les mêmes marques. […] Le poulain, âgé d’une semaine, portait sur le dos, près de la queue et sur son front, d’étroites zébrures ; ses jambes étaient très faiblement zébrées ; mais toutes ces zébrures s’effacent et disparaissent à mesure qu’il prend de l’âge91.

2609. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »

Mais si elle n’était rien de plus, comme quelques-uns l’ont prétendu, elle nous inspirerait l’idée de fuir les misérables plutôt que de leur porter secours, car la souffrance nous fait naturellement horreur. […] Il ne reconnaîtra son erreur qu’à la condition d’en être averti, tant il est porté à mesurer un état psychologique donné par les mouvements conscients qui l’accompagnent !

2610. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Une petite guerre sur la tombe de Voitture, (pour faire suite à l’article précédent) » pp. 210-230

Si Costar, y pensant déjà, avait pu être retenu dans son désir de parler de Voiture et de se porter pour son second par la crainte de fâcher l’illustre rival M. de Balzac, voilà que, par la plus favorable rencontre, c’était Balzac lui-même qui venait le solliciter et lui faire l’ouverture naturelle de défendre un ami, de plaider pour un homme à qui il avait la secrète prétention de ressembler et sur qui il s’était modelé tant quil avait pu.

2611. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de l’Académie française, par Pellisson et d’Olivet, avec introduction et notes, par Ch.-L. Livet. » pp. 195-217

L’un d’eux (M. de Malleville) fut le premier à y manquer ; il parla un peu indiscrètement des conférences et de ce qu’on y agitait entre soi à Faret, auteur de L’Honnête homme, et qui y porta son livre, alors nouvellement imprimé.

2612. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres, publiées par M. de Falloux. »

. — Après quelque conversation que j’eus avec Mme Swetchine, au sujet du comte Joseph de Maistre, et où je lui dus des communications précieuses, rentrant chez moi j’écrivais, entre autres notes, ces quelques lignes que je lis encore (1837), et qui ne portent que sur le ton et la façon : « Mme Swetchine, si respectable et si supérieure, a, dans le tour de l’esprit de l’expression, toute la subtilité du Bas-Empire, la stabilité russe ou celle d’un archimandrite grec. » On s’est épuisé en louanges au sujet de son salon, et certes ce serait affaire à un malotru de venir contester aux habitués d’un salon célèbre tous les agréments et les avantages qu’ils y ont trouvés et qu’ils regrettent.

2613. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. De Pontmartin. Causeries littéraires, causeries du samedi, les semaines littéraires, etc. »

Ces observations faites pour l’acquit de sa conscience, il doit, avant tout, homme pratique et de bon sens, porter un regard scrutateur sur l’âme et sur la nature d’Aurélie, afin de bien voir si cette apparence candide et calme ne recèle point un foyer de trouble et d’orage.

2614. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin »

Fromentin ne se borne pas, dans ses Voyages, à l’expression directe du pays ; il s’inquiète de l’historique, du passé, des mœurs et du naturel des habitants, du caractère différent et individuel de ceux qu’à première vue on est porté à confondre.

2615. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid(suite et fin.)  »

Rodrigue n’est pas mort : loin de là, il a vaincu, désarmé son adversaire, et l’a envoyé pour toute satisfaction porter aux pieds de Chimène cette vaine et inutile épée.

2616. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette »

Les événements s’accélérant chaque jour et le péril croissant, la reine fut bientôt obligée d’être sérieuse, de peser des résolutions graves, de se former un avis sur le mode d’agir, d’avoir enfin de la décision et de la volonté pour deux : ici s’ouvre tout une autre vie pour elle, et elle suffit avec noblesse à ce second personnage qui put et dut commettre bien des fautes, mais qui ceignit la couronne d’épines, épuisa tous les calices et porta sa croix jusqu’au martyre.

2617. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — M. de Sénancour, en 1832 »

Tout dévoués au réel, à l’effectif, au vrai, ils ne sont pas privés pour cela d’une manière de beauté et de bonheur ; beauté nue, rigide, sentencieuse, expressive sans mobilité, assez pareille au front vénérable qui réunit les traits sereins du calme et les traits profonds des souffrances ; bonheur rudement gagné, composé d’élévation et d’abstinence, inviolable à l’opinion, inaccessible aux penchants, porté longtemps comme un fardeau, pratiqué assidûment comme un devoir, et tenant presque en entier dans l’origine à cette âpre et douloureuse circoncision du cœur, dont on reste blessé pour la vie.

2618. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Un journal, une revue dont l’établissement porterait sur des principes, et dont le cadre comprendrait une élite honnête, est un idéal auquel dès l’origine il a été bien de viser, et auquel ici même187 on n’a pas désespéré d’atteindre.

2619. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Quelques hommes distingués avaient perfectionné cet art misérable, qui était devenu leur fonds de nature, et la jeunesse, comme toujours, s’y portait à leur suite par imitation et singerie.

2620. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN DERNIER MOT sur BENJAMIN CONSTANT. » pp. 275-299

alors on se sent porté à plus de rigueur d’examen.

2621. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre III »

La populace, délivrée du frein auquel elle est accoutumée, s’abandonnerait à des violences d’autant plus cruelles qu’elle ne saurait elle-même où s’arrêter… Tant que le pain de Gonesse ne manquera pas, la commotion ne sera pas générale ; il faut que la halle779 y soit intéressée, sinon les femmes demeureront calmes… Mais si le pain de Gonesse venait à manquer pendant deux marchés de suite, le soulèvement serait universel, et il est impossible de calculer à quoi se porterait cette grande multitude aux abois, qui voudrait se délivrer de la famine, elle et ses enfants. » — En 1789, le pain manque à Gonesse et dans toute la France.

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