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1129. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Plus tard, au contraire, il a été obsédé partout, et jusqu’en Grèce, par la nostalgie de son clocher mosellan. […] Les Baillard étaient presque oubliés dans leur pays même et parfaitement ignorés partout ailleurs. […] S’il ne sait rien de plus que ce qui a traîné un peu partout, qu’il modère un peu ses épithètes ! […] Il retrouvait partout en Europe la langue et la culture françaises, dont l’hégémonie était alors incontestée, même à la cour du roi de Prusse. […] Père, n’êtes-vous pas partout ?

1130. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

La tendance à la perfection est trop rare de nos jours pour qu’on ne l’encourage pas partout où elle se manifeste. […] Chez les duchesses du faubourg Saint-Germain, à l’Abbaye-aux-Bois, partout où était la mode, la jeune Delphine disait ses vers, et madame Gay quêtait des éloges avec une effronterie toute maternelle. […] Il ne lui est pas permis de se constituer le chevalier du faible et de l’opprimé partout où les grands principes de justice sont engagés ; tout au plus peut-il se faire, comme le docteur Véron, capitaine d’aventures au service d’une cause restreinte. […] Elle se retrouve partout dans leur vie privée, et ils ne laissent guère échapper l’occasion de la rappeler à leurs souverains, envers qui ils la pratiquent à leur tour. […] Si, dans d’autres climats et dans d’autres conditions, elle a produit des chefs-d’œuvre de peinture et de sculpture, c’est que sa fécondité débordante se répandait en tout et partout.

1131. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

il n’est plus aujourd’hui partout question que d’évolution. […] Cette question des trois unités, il l’a discutée partout avant qu’on la reprît, et non pas du tout qu’on l’inventât en France. […] Il n’est plaine en ces lieux si sèche et si stérile Qui ne soit en beaux mots partout riche et fertile. […] Nous trouvons partout des leçons, mais bien peu d’exemples… Mais c’est surtout en fait de poésie que les commentateurs et les critiques ont prodigué leurs leçons. […] Et Hugo lui répondait par cet argument de collège, que le beau est toujours et partout le beau, toujours et partout identique à lui-même, ce que dément pourtant assez l’expérience de l’histoire ; — et ce qui est d’un autre côté la négation de toute critique.

1132. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

Partout son érudition, son beau style italien et latin lui conciliaient l’amitié et les empressements des humanistes, tellement que, revenant à Florence, « il s’y trouvait aussi bien que dans sa propre patrie. » Il faisait provision de livres et de musique qu’il envoyait en Angleterre, et songeait à parcourir la Sicile et la Grèce, ces deux patries des lettres et des arts antiques. […] Emporté jusqu’au bout de sa croyance, et comme un cavalier lancé qui perce d’un élan toute la ligne de bataille, il alla jusqu’au prince, conclut à l’abolition de la royauté comme au renversement de l’épiscopat, et un mois après la mort de Charles Ier, justifia l’exécution, répondit à l’Eicon Basilice, puis à la Défense du Roi par Saumaise, avec une grandeur de style et un dédain incomparables, en combattant, en apôtre, en homme qui partout sent la supériorité de sa science et de sa logique, qui veut la faire sentir, qui foule et écrase superbement ses adversaires à titre d’ignorants, d’esprits inférieurs et de cœurs bas445. « Les rois », dit-il au commencement de l’Iconoclaste, « quoique forts en légions, sont faibles en arguments, étant accoutumés dès le berceau à se servir de leur volonté comme de leur main droite, et de leur raison comme de leur main gauche. […] C’est ce Dieu qui abat « les rois effrénés et superbes, et qui les déracine avec toute leur race. » « Relevés tout d’un coup par sa main visible vers le salut et la liberté presque perdus, guidés par lui, vénérateurs de ses divins vestiges imprimés partout devant nos yeux, nous sommes entrés dans une voie non obscure, mais illustre, ouverte et manifestée par ses auspices446. » Le raisonnement finit ici par un chant de victoire, et l’enthousiaste perce sous le combattant. […] Ils se trouvent bien dans ce fourré épineux de broussailles scolastiques : ils s’y frayent leur route, un peu à l’aveugle, endurcis contre les meurtrissures qui nous rebutent et n’ayant point l’idée du jour que nous demandons partout. […] Il louait partout l’amour chaste, la piété, la générosité, la force héroïque.

1133. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

VI Il y a beaucoup de talent dans notre pays ; le génie y est rare comme partout ailleurs. […] Votre fortune n’est-elle pas assez considérable pour vous assurer partout une honnête existence ? […] Elle s’attacha avec une sorte de sentiment profond de gratitude à son bienfaiteur ; elle le suivait partout pas à pas en agitant sa queue comme un éventail. […] Aussitôt il avait couru de côté et d’autre à la recherche de sa chère Moumou, dans sa chambre, dans le grenier au foin, dans la rue, partout : point de Moumou. […] À cette nouvelle, elle entra en colère, se lamenta, puis ordonna de chercher le muet partout et de le ramener, déclarant que jamais elle n’avait voulu faire périr Moumou.

1134. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

Mais, forte ou faible, partout et toujours elle a pour cause des états affectifs . […] Partout, à l’origine de l’attention volontaire, on retrouve ce mécanisme toujours le même, avec des variations sans nombre, aboutissant à un succès, à un demi-succès ou à un échec : prendre les mobiles naturels, les détourner de leur but direct, s’en servir (si l’on peut) comme moyens pour un autre but. […] Mais partout et toujours le mot prononcé à haute voix, le signe purement intérieur, s’appuie sur quelque forme de perception primitive et par conséquent renferme des éléments moteurs. […] Ce n’est que lorsque ce facteur respiratoire, essentiel, toujours présent, est laissé de côté ainsi que cela a été fait, que la conscience de l’effort, peut avoir quelque degré de plausibilité, être attribuée au courant centrifuge. » En résumé, partout et toujours des contractions musculaires. […] Leur  attention extatique (entranced) était tellement remplie par les visions béatifiques qui se présentaient à leurs regards ravis, que les tortures corporelles ne leur causaient aucune douleur41. » Le fanatisme politique a produit plus d’une fois les mêmes effets : mais partout et toujours c’est une grande passion qui sert de point d’appui ; ce qui prouve une fois de plus que les formes vives et stables de l’attention dépendent de la vie affective et d’elle seule.

1135. (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique

Elle porte sa patrie en elle, et reconnaît partout « la couleur de ses songes ». On retrouve en elle l’âme de ces Barbares du Nord qui envahirent l’Europe : L’Univers est à moi, tout pays est le mien, Je suis chez moi partout et partout étrangère. […] Et partout la remplace un hâve tremblement ;              Tout se pâme et jouit : La terre dont frémit le grand cœur véhément, Le soleil secoué par un spasme inoui. […] … L’amour est partout qui la guette : elle voudrait être sa proie : « L’amour est là présent… Et je suis jeune fille ! 

1136. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

Le 1er août 1773, la comtesse du Barry présentant sa nièce, « le cortège est si nombreux, partout où cette présentation passe, qu’on peut à peine traverser les antichambres172 ». […] Commandants, lieutenants généraux, partout les envoyés du centre sont conduits de même, par les mœurs, par les convenances et par leur propre désœuvrement, à tenir salon ; ils apportent avec eux les élégances et l’hospitalité de Versailles. […] Partout les chefs rudes ayant autorité sont devenus des maîtres de maison ayant des grâces.

1137. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

II Voilà une vie de combattant, bravement portée, digne du seizième siècle par ses traverses et son énergie ; partout le courage et la force ont surabondé. […] Il disparaît sous son accoutrement énorme ; il le traîne partout avec lui ; il ne peut le quitter une minute. […] Ils y verront les difformités du temps disséquées jusqu’au dernier nerf et jusqu’au dernier muscle, avec un courage ferme et le mépris de la crainte… Ma rigide main a été faite pour saisir le vice d’une prise violente, pour le tordre, pour exprimer la sottise de ces âmes d’éponge qui vont léchant toutes les basses vanités137. » Sans doute un parti pris si fort et si tranché peut nuire au naturel dramatique ; bien souvent les comédies de Jonson sont roides ; ses personnages sont des grotesques, laborieusement construits, simples automates ; le poëte a moins songé à faire des êtres vivants qu’à assommer un vice ; les scènes s’agencent ou se heurtent mécaniquement ; on aperçoit le procédé, on sent partout l’intention satirique ; l’imitation délicate et ondoyante manque, et aussi la verve gracieuse, abondante de Shakspeare.

1138. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

C’est cet esprit, qui, commun à ce moment à l’Angleterre et à la France, imprime son image dans la diversité infinie des œuvres littéraires, en sorte que dans son ascendant partout visible on ne peut s’empêcher de reconnaître la présence d’une de ces forces intérieures qui ploient et règlent le cours du génie humain. […] Feuilletez toute la troupe ; avec de petites différences personnelles, ils semblent tous coulés dans un seul moule : l’un est plus épicurien, l’autre plus moral, l’autre plus mordant ; mais partout règnent le langage noble, la pompe oratoire, la correction classique ; le substantif marche accompagné de l’adjectif, son chevalier d’honneur ; l’antithèse équilibre son architecture symétrique : le verbe, comme chez Lucain ou Stace, s’étale, flanqué de chaque côté par un nom garni de son épithète ; on dirait que le vers a été fabriqué à la machine, tant la facture en est uniforme ; on oublie ce qu’il veut dire ; on est tenté d’en compter les pieds sur ses doigts ; on sait d’avance quels ornements poétiques vont le décorer. […] La psychologie est indigène en Angleterre, on l’y rencontre partout, même dans les esprits les moins créateurs.

1139. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

. — Un coup de sifflet à la Divinité partout où elle se montre ! […] Mais ailleurs, mais partout, que la lumière est pure ! […] Couple heureux et brillant, vous qui m’avez admis Dès longtemps comme un hôte à vos foyers amis, Qui m’avez laissé voir en votre destinée Triomphante, et d’éclat partout environnée, Le cours intérieur de vos félicités, Voici deux jours bientôt que je vous ai quittés ; Deux jours, que seul, et l’âme en caprices ravie, Loin de vous dans les bois j’essaye un peu la vie ; Et déjà sous ces bois et dans mon vert sentier J’ai senti que mon cœur n’était pas tout entier ; J’ai senti que vers vous il revenait fidèle, Comme au pignon chéri revient une hirondelle, Comme un esquif au bord qu’il a longtemps gardé ; Et, timide, en secret, je me suis demandé Si, durant ces deux jours, tandis qu’à vous je pense, Vous auriez seulement remarqué mon absence.

1140. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Partout les fenêtres s’ouvrirent. […] Il annonçait partout aux gens que les héros de Worms d’outre-Rhin arrivaient. […] Comme on faisait le récit, — il circulait partout, — qu’il avait tué Sîfrit du Nîderlant, le plus fort de tous les hommes, l’époux de Kriemhilt, on s’interrogeait beaucoup touchant Hagene.

1141. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

C’est plutôt par des jugements et par des pensées, par mes idées et par leur forme qu’en ce travail, comme partout, je m’efforce bien ou mal, d’être assez neuf ou assez intéressant pour mériter l’attention des quelques lecteurs dont l’approbation m’est chère. […] Soit qu’il la défende contre les incrédules, affirmant son indépendance contre Tindal, parodiant amèrement le célèbre Discours sur la liberté de penser de Collins14, soit qu’il maintienne, en toute occasion, le serment du Test contre les attaques des Dissidents, combattant, jusqu’aux extrémités de sa vie et de sa raison, pour les biens de l’Église, et la vengeant par le Legion club des attaques du Parlement d’Irlande, soit que dans son Projet pour le progrès de la religion 15, il engage la cour à renfermer les faveurs et les emplois dans le cercle des personnes dévouées à l’Église établie, il est toujours dirigé dans cette conduite par des considérations étrangères à la valeur intrinsèque de la religion, et sa pensée, partout reconnaissable, est particulièrement claire dans les Sentiments d’un membre de l’Église anglicane 16, et dans son Argumentation pour prouver que l’abolition du christianisme en Angleterre aurait quelques inconvénients et moins d’avantages qu’on ne suppose 17. […] Les mêmes vices et les mêmes folies règnent partout ; du moins dans tous les pays civilisés d’Europe ; et l’auteur qui n’écrit que pour une ville, une province, un royaume ou même un siècle, mérite si peu d’être traduit qu’il ne mérite pas d’être lu.

1142. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre V : Lois de la variabilité »

Mais il n’est pas impossible que le progéniteur des progéniteurs de ces diverses espèces ait été autrefois répandu sur les deux continents, et que depuis, comme l’Éléphant des deux mondes, il se soit éteint partout, excepté dans les prisons souterraines qu’il habite aujourd’hui. […] Chez le Cheval nous trouvons une forte tendance à présenter les mêmes caractères, partout où apparaît la teinte gris-brun, celle qui approche le plus de la couleur générale des autres espèces du genre. […] Il n’est pas un cas sur cent où nous puissions dire pour quelles raisons tel ou tel organe, chez un individu quelconque, diffère plus ou moins de l’état du même organe chez ses parents ; mais, partout où nous avons le moyen d’établir des rapprochements et de comparer, les mêmes lois paraissent avoir agi pour produire, soit les moindres différences qui distinguent les variétés, soit les différences plus grandes qui caractérisent et séparent les unes des autres les espèces du même genre.

1143. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VII : Instinct »

On peut en voir un exemple, même en Angleterre, où les grands oiseaux sont comparativement beaucoup plus farouches que les petits, sans doute parce qu’ils ont été partout et toujours beaucoup plus persécutés par l’homme. […] Au lieu de cela, elles se limitent réciproquement, et, partout où elles tendent à interférer, elles sont séparées les unes des autres par des cloisons de cire parfaitement planes. […] Il était réellement remarquable d’observer que, partout où plusieurs Abeilles avaient commencé à creuser leurs excavations les unes près des autres, elles les avaient disposées juste à telles distances que, lorsque les bassins eurent atteint la largeur ordinaire d’une cellule, et une profondeur égale environ au sixième du diamètre de la sphère dont elles formaient un segment, leurs bords commencèrent à interférer de manière qu’ils communiquassent ensemble.

1144. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre IV. De la pluralité des temps »

Mais, même alors, on se placerait tout bonnement dans l’hypothèse qu’on fait d’ordinaire lorsqu’on promène un observateur imaginaire à travers le monde et qu’on se juge en droit de lui attribuer partout la même durée. […] Partout ailleurs, deux systèmes, si ressemblants soient-ils, différeront d’ordinaire par quelque côté, puisqu’ils n’occuperont pas la même place vis-à-vis du système privilégié. […] Elle est universellement connue et partout citée.

1145. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Il ne s’agit pas de catégories rigides et factices, mais bien d’un fait psychologique, à interpréter, dans chaque cas particulier de la réalité, avec la prudence et la délicatesse que la psychologie exige partout. […] L’abus étrange qu’il fait, au théâtre, du lyrisme, des redondances, des pures sonorités verbales, est facile à constater partout ; je ne citerai que la première page de la première scène de La Nave : (Nous sommes sur une place, dans la Venise du moyen âge ; des ouvriers travaillent à la Basilique ; on lance un navire). […] Je n’en crois rien. — Cessons de reprocher à Corneille, à Racine leurs sujets historiques, la qualité sociale de leurs personnages ; mais ne croyons pas, d’autre part, que la tragédie soit morte avec les rois absolus ; elle existe encore, non dans le désir brutal de ces financiers véreux qui remplacent les Rodrigue et les Titus dans le théâtre actuel, mais partout où une pauvre âme humaine aspire à la perfection.

1146. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

De telle sorte, la renaissance à Lyon s’était faite insensiblement par voie d’infusion successive, et il y eut bien moins lieu que partout ailleurs au coup de tocsin de 1550, qui ressemblait à une révolution. […] partout l’Amour se venge d’être esclave Fièvre des jeunes cœurs, orage des beaux jours, Qui consume la vie et la promet toujours ; Indompté sous les nœuds qui lui servent d’entrave, Oh !

1147. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE KRÜDNER » pp. 382-410

M. de Krüdner, ambassadeur pour la Russie en diverses cours de l’Europe, y introduisit successivement la personne qui nous occupe, et qui partout ravissait, enchaînait les cœurs sur ses pas. […] A sa sortie de France après 1815, Mme de Krüdner traversa successivement divers États de l’Allemagne, émouvant partout à sa voix les populations, et bientôt éconduite par les gouvernements.

1148. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

J’ai personnifié partout les événements dans les acteurs ; c’est le moyen d’être toujours intéressant, car les hommes vivent et les choses sont mortes, les hommes ont un cœur et les choses n’en ont pas, les choses sont abstraites et les hommes sont réels. […] Le trône est partout un gage d’immobilité.

1149. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

Il y a là-dedans illusion et réalité, consolation et tristesse : Maurice partout. […] Ce que je sais sous ce rapport me vient presque d’instinct, d’inspiration, comme la poésie, et m’a suffi pour paraître convenablement partout.

1150. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

« Agréez, Monseigneur, l’hommage de mes plus sensibles et respectueux sentiments,   « Montmorency-Laval. » VIII L’amitié personnelle éclate partout dans ces témoignages. […] Partout où ces gouvernements lui montraient une vertu, il disait et il faisait dire au Pape : « C’est une partie de mon Église, et c’est ainsi que je la reçois et que je la conserve universelle. » Aussi ne peut-on, malgré tous les efforts contraires, montrer sous Pie VII la semence d’un schisme qui ait fructifié dans le monde.

1151. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

La gloire militaire ne l’éblouit pas : car, partout ailleurs que dans la guerre défensive, elle n’est que la gloire d’opprimer et de dépouiller les autres, et ce qu’elle satisfait chez le vainqueur, ce sont les instincts les plus cupides et le plus brutal orgueil. […] Tandis qu’il menait, sur les gazons de sa planète paradisiaque, son éternelle et pâle idylle, la plainte de la Terre montait dans les espaces, frôlant les astres, et cherchant partout la justice.

1152. (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451

« Si, disions-nous, la poésie ne faisait pas entendre aujourd’hui ce concert de douleur qui annonce le besoin d’une régénération sociale ; si elle ne jetait pas ainsi, dans toutes les âmes capables de la sentir, le premier germe de cette régénération ; si elle ne versait pas dans ces âmes, avec la douleur de ce qui est, le désir de ce qui doit être, elle ne serait pas, ce qu’elle a toujours été, prophétique. » Poursuivant partout ce caractère de la poésie de notre temps, nous le montrions jusque chez les écrivains qui alors affectaient le calme d’artistes heureux, satisfaits du présent et des dons accordés par le ciel à leur génie, ou qui se rattachaient à un passé qui a été grand, mais qui ne peut plus être. […] L’esprit qui inspira Werther à Goethe a soufflé partout.

1153. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

Nous nous transporterons à Athènes, à Rome, partout où la gloire des lettres brillera à nos yeux d’un plus vif éclat, afin d’en mieux pénétrer les mystérieuses inspirations. […] Nous entendons partout se plaindre du petit nombre de bons lecteurs : comment se fait-il alors que personne ne songe à acquérir un talent dont l’absence paraît si regrettable ?

1154. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

On les rencontrait presque partout ; ils vous saluaient, vous accueillaient de quelque plaisanterie nauséabonde, qui tout de même faisait sourire. […] Les carlistes de Tréguier allaient répétant partout que cela ne durerait pas, que le roi légitime allait revenir.

1155. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

Je suis vraiment heureux que vous chantiez le roi : nulle part on n’a bien rendu ce rôle, et partout j’ai eu à souffrir de la vieille et ennuyeuse routine des chanteurs. […] Je me suis laissé dire que partout, une fois arrivé à ce passage, l’on faisait un grand ritardando pour produire un effet de « traînerie » de sorte qu’un ami qui l’avait entendu chanter de cette manière, a été très surpris de me l’entendre dire à la mienne.

1156. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »

Lewes rappelle que, le premier, il a énoncé ce fait physiologique : Le système nerveux est identique partout en propriété et en structure ; fait qui a des conséquences très importantes239 car si la propriété est partout la même, les fonctions dans lesquelles entre cette propriété doivent avoir une identité commune : les différences ne pouvant venir que des divers éléments (muscles, glandes, etc.) sur lesquels agit la névrilité.

1157. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155

Hugo possède les variétés de la grandeur et les étale magnifiquement partout. […] Hugo drape des idées soit banales, vulgaires, prises au hasard et partout, soit paraissant, comparées aux objets, plus simples, plus grandes et plus vagues.

1158. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

Partout ailleurs, c’est un homme qui parle à des hommes : ici, c’est un être d’une autre espèce : élevé entre le ciel et la terre, c’est un médiateur que Dieu place entre la créature et lui. […] L’évêque Burnet avoue que ce goût, acquis en France par les courtisans de Charles II, réforma chez vous jusqu’à la chaire, malgré la différence de nos religions : tant la saine raison a partout d’empire !

1159. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

Le caractère intime et confidentiel est marqué ici autant et même plus que partout ailleurs. […] Je sais quelqu’un qui s’est longtemps proposé de faire ce voyage, et d’une façon très intéressante, en prenant le Voyage de La Fontaine en Limousin comme un guide Joanne ; de faire tout le trajet dont il a parlé, par les mêmes chemins, c’est-à-dire non pas par le chemin de fer, mais par la route qui est à peu près la même qu’à cette époque, de s’arrêter partout où La Fontaine s’est arrêté, et de comparer les sensations d’un homme de notre temps avec celles du poète.

1160. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Je ne vois à retenir, et il faut que vous reteniez, dans la Captivité de saint Malc, que ce passage cité un peu partout, et il n’est pas nécessaire d’avoir lu la Captivité de saint Malc pour le connaître ; il est brillant, charmant, et il vous montrera comment, dans un poème où il se sent mal à l’aise et où il n’est pas inspiré, La Fontaine retrouve son inspiration. […] La pièce que j’expose à vos doctes génies Est un beau composé de ces rares saillies, De ce bon goût nouveau d’un ouvrage du temps Où l’esprit prend partout le dessus du bon sens.

1161. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

Il a oublié que partout où le sentiment baisse, le paganisme, qui n’est pas de l’histoire et de l’archéologie, mais bel et bien de la nature humaine éternelle, le paganisme remontait ! […] Feydeau, le mélodrame n’y est pas, et il n’y reste que le drame, qui n’appartient pas exclusivement à la représentation scénique, le drame qui entre partout et se mêle à tout, et qui est forcé dans le roman comme au théâtre.

1162. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Alfred de Musset » pp. 364-375

Mais, à relire ainsi et à reprendre, maintenant qu’il n’est plus, bon nombre des pièces et des personnages d’Alfred de Musset, on arriverait à découvrir en cet enfant de génie le contraire de Gœthe, de ce Gœthe qui se détachait à temps de ses créations, même les plus intimes à l’origine, qui ne pratiquait que jusqu’à un certain point l’œuvre de ses personnages, qui coupait à temps le lien, les abandonnait au monde, en étant déjà lui-même partout ailleurs, et pour qui « poésie était délivrance ».

1163. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie militaire du général comte Friant, par le comte Friant, son fils » pp. 56-68

Vous êtes l’un de ces hommes que je voudrais pouvoir placer partout où je ne puis pas être moi-même.

1164. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230

Démon du goût et de l’irritabilité littéraire ; démon de l’inspiration poétique, et même de la correction ; démon de la justice et de la tolérance contre les persécuteurs ; démon de la civilisation, du luxe et de l’industrie (quand, par exemple, il veut vendre et placer partout ses montres du pays de Gex), il a en lui la légion démoniaque au complet ; il fait tout enfin par démon, par accès et verve.

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