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236. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

Enfin il voit avec effroi, à la quatrième page, l’annonce, la redoutable annonce, elle qui tient dans un pan de sa robe la vie et la mort de l’entreprise, il la voit menaçante et jalouse de sa publicité vénale, lui prescrire en grosses lettres les seuls ouvrages dont le journal doit s’occuper, qu’il doit proclamer excellents. […] Pour obtenir qu’ils s’occupent d’une œuvre, il faut un nom célèbre ou un puissant patronage. […] Il est de si bon ton d’être fort occupé ! […] Pourquoi, remplies de travaux originaux d’un incontestable mérite, ne s’occupent-elles pas davantage des travaux étrangers à la rédaction ? […] Kant n’avait étudié que la faculté de juger : elle s’occupa de la faculté de produire.

237. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

 : on s’occupe à la calmer ; elle demande à voir son fils, elle le voit. […] Elle s’occupe à lui rendre sa mère odieuse et suspecte ; elle joint la raillerie aux accusations (TACIT. […] L’éloge de votre, modestie dût-il particulièrement l’occuper, serait-il séant à l’homme sage de s’illustrer en avilissant un ami ?  […] Quel mortel eût plus dignement occupé le trône ? […] Le moment du succès s’échappe, tandis qu’on s’occupe à l’assurer ; et c’est ainsi qu’un Néron continue de régner, et qu’un Guise manque la couronne.

238. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — I » pp. 248-262

Ce n’était pas même un de ces familiers comme un Brossette ou un Boswell, devant lesquels on cause sans se gêner de toutes sortes d’opinions et d’affaires, sans compter que Bossuet n’était pas un homme de lettres, parlant ainsi à tout propos de ce qui l’occupait, et qu’il avait la discrétion grave du vrai docteur et du prélat. […] L’étude des belles lettres, qui l’occupait d’abord et où il excellait, se subordonna d’elle-même dans sa pensée dès qu’il eut jeté les yeux sur la Bible, ce qui lui arriva dans son année de seconde ou de rhétorique : ce moment où il rencontra et lut pour la première fois une Bible latine, et l’impression de joie et de lumière qu’il en ressentit, lui restèrent toujours présents, et il en parlait encore dans ses derniers jours ; il en fut comme révélé à lui-même ; il devint l’enfant et bientôt l’homme de l’Écriture et de la parole sainte. […] Les années où il fut précepteur du dauphin, et où il se remit à toutes les études humaines sous prétexte de les lui enseigner, furent celles où il s’occupa le plus des belles-lettres proprement dites.

239. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens, par M. Le Play, Conseiller d’État. »

Propriétaire viager ou, si l’on veut, locataire à vie de la maison qu’il occupe, ayant ainsi le sentiment du chez-soi, l’ouvrier du Hartz, en sa qualité de membre de la corporation des mines, « possède sur les richesses minérales et forestières de ce district une sorte d’hypothèque légale qui le garantit, ainsi que sa famille, contre toutes les éventualités fâcheuses qui peuvent se présenter. » Il a non seulement l’habitation et le jardin qui y tient, il a le droit de récolter à titre gratuit dans les forêts domaniales le bois de chauffage ; le blé lui est assuré à un prix invariable et toujours au-dessous de celui du marché. […] Le Play, « à indiquer la tendance naturelle des populations ouvrières, et à prouver qu’elles savent préférer, même à des nouveautés séduisantes, une existence rude, mais fondée en toute sécurité sur le patronage et sur un bon régime de subventions. » Ces problèmes moraux occupèrent bientôt M.  […] … Ne serait-il pas juste de s’occuper un peu de cette race, après tout intéressante et qui en vaut une autre ?

240. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre premier. De la première époque de la littérature des Grecs » pp. 71-94

On a beaucoup dit que les beaux-arts, que la poésie prospéraient, surtout dans les siècles corrompus ; cela signifie seulement que la plupart des peuples libres ne se sont occupés que de conserver leur morale et leur liberté, tandis que les rois et les chefs despotiques ont encouragé volontiers les distractions et les amusements. […] Socrate et Platon s’occupèrent uniquement des préceptes de la vertu. […] La démocratie qui appelle tous les hommes distingués à toutes les places éminentes, portait les esprits à s’occuper des événements publics.

241. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre II. De l’ambition. »

Dans les situations communes de la vie, on se fait illusion sur son propre mérite ; mais un sentiment actif fait découvrir à l’ambitieux la mesure de ses moyens, et sa passion l’éclaire sur lui-même, non comme la raison qui détache, mais comme le désir qui s’inquiète ; alors, il n’est plus occupé qu’à tromper les autres, et pour y parvenir, il ne se perd pas de vue ; l’oubli d’un instant lui serait fatal, il faut qu’il arrange avec art ce qu’il sait, et ce qu’il pense, que tout ce qu’il dit ne soit destiné qu’à indiquer ce qu’il est censé cacher : il faut qu’il cherche des instruments habiles, qui le secondent, sans trahir ce qui lui manque, et des supérieurs pleins d’ignorance et de vanité, qu’on puisse détourner du jugement par la louange ; il doit faire illusion à ceux qui dépendent de lui par de la réserve, et tromper ceux dont il espère par de l’exagération. […] Quelques hommes ont conservés, jusques à la fin de la vie, le pouvoir qu’ils avaient acquis, mais pour le retenir, il leur en a coûté tous les efforts qu’il faut pour arriver, toutes les peines que causent la perte ; l’un est condamné à suivre le même système de dissimulation qui l’a conduit au poste qu’il occupe, et plus tremblant que ceux qui le prient, le secret de lui-même pèse sur toute sa personne ; l’autre se courbe sans cesse devant le maître quelconque, peuple ou roi, dont il tient sa puissance. […] Bientôt celle-là même s’efface, et la meilleure chance de bonheur pour cette situation, c’est la facilité qu’on trouve à se faire oublier : mais par une réunion cruelle, le monde qu’on voudrait occuper, ne se rappelle plus de votre existence passée, et ceux qui vous approchent ne peuvent en perdre le souvenir.

242. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre V. Subordination et proportion des parties. — Choix et succession des idées »

Si les rapports que peuvent avoir les idées entre elles étaient bien limités et bien sensibles, il serait en effet commode de les ranger dans le cadre qu’on a préparé : ce serait comme un jeu de patience, où chaque pièce, par sa dimension, par sa figure, par ses angles rentrants ou sortants, ne peut occuper qu’une place. Mais les idées se tiennent entre elles ou peuvent se tenir par une infinité de relations : elles peuvent occuper dans le plan dessiné une quantité de places. Et il faut choisir entre toutes ces possibilités : il faut couper la communication entre une idée et toutes les autres sauf deux, dont l’une la précédera et l’autre la suivra ; il faut lui fermer toutes les places qu’elle peut occuper, sauf une seule.

243. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre II : Partie critique du spiritualisme »

Le moi l’occupait tout entier, et la pensée de l’absolu et du divin semblait dormir dans les profondeurs de sa conscience : une note mystérieuse ajoutée aux Rapports du physique et du moral était la seule indication d’une tendance religieuse et déjà mystique qui devait se développer plus tard dans sa dernière phase philosophique. […] Combien l’homme occupe peu de place dans sa philosophie ! […] C’est ce que firent à la fois en Allemagne et en France deux grands penseurs, Fichte et Biran, le premier plus porté au spéculatif suivant le goût et le génie de sa nation, le second plus psychologue, plus observateur, — le premier liant la métaphysique à la politique, passionné pour les idées du xviiie  siècle et de la révolution, le second royaliste dans la pratique, assez indifférent pour ces sortes de recherches et occupé d’une manière tout abstraite à l’étude de la vie intérieure, — tous deux enfin, par une rencontre singulière et selon toute apparence par des raisons analogues, ayant terminé leur carrière par le mysticisme, mais le premier par un mysticisme inclinant au panthéisme, le second par le mysticisme chrétien.

244. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre II. Des livres de géographie. » pp. 5-31

De grands Royaumes n’occupent qu’un petit espace, & de petites isles, telles que la Corse, un fort grand. […] C’est son séjour dans la capitale des Empereurs Ottomans qui mérite, à notre avis, d’occuper le plus la curiosité des lecteurs. […] Les objets qui sont traités dans son livre sont à peu près les mêmes qui ont occupé l’auteur du Voyage en France, en Italie & aux isles de l’Archipel, ou Lettres écrites de plusieurs endroits de l’Europe & du Levant en 1750.

245. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

Il a maintenant dans les trente-sept ans et voyage en Asie, où il s’occupe de travaux d’art. […] Mais passons, et sautons au sujet qui doit occuper ces quelques lignes. […] Nous ne nous occuperons que du critique. […] Pommier est trop mâle pour s’occuper beaucoup des historiettes de l’individualité humaine. […] Rendons-nous seulement compte des œuvres et de leur rôle dans ce 1830 qui nous occupe.

246. (1890) L’avenir de la science « XV » pp. 296-320

Mais l’étude du système du monde et de la place que l’homme y occupe, sans renverser aucune de ces deux conceptions, défend de les prendre d’une manière trop absolue et trop exclusive. […] Une histoire de la philosophie 132, où Platon occuperait un volume, devrait, ce semble, en consacrer deux à Jésus : et pourtant ce nom n’y sera peut-être pas une fois prononcé. […] Comte commence par déclarer qu’il ne s’occupe que de l’Europe occidentale (Philosophie positive, t.  […] Tout le reste n’est que pure sottise et ne mérite pas qu’on s’en occupe. Et, en Europe, il ne s’occupe que du développement scientifique.

247. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre III. De la survivance des images. La mémoire et l’esprit »

Mais le présent réel, concret, vécu, celui dont je parle quand je parle de ma perception présente, celui-là occupe nécessairement une durée. […] Mes sensations actuelles sont ce qui occupe des portions déterminées de la superficie de mon corps ; le souvenir pur, au contraire, n’intéresse aucune partie de mon corps. […] Disons simplement qu’en ce qui concerne les choses de l’expérience, — les seules qui nous occupent ici, — l’existence paraît impliquer deux conditions réunies : 1º la présentation à la conscience, 2º la connexion logique ou causale de ce qui est ainsi présenté avec ce qui précède et ce qui suit. […] Mais ce cerveau, en tant qu’image étendue dans l’espace, n’occupe jamais que le moment présent ; il constitue, avec tout le reste de l’univers matériel, une coupe sans cesse renouvelée du devenir universel. […] Car tout événement dont le souvenir s’est imprimé dans la mémoire, si simple qu’on le suppose, a occupé un certain temps.

248. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Parmi tant de critiques importants qui se sont occupés des naturistes, je n’ai connu que M.  […] On a perdu le sens des principes et on ne s’y occupe guère que des personnalités. […] Il me convient, d’abord, d’occuper vos loisirs par la lecture d’une petite « anecdote ». […] Aucun lien de pensée ne se devine entre ceux qui nous occupent. […] Il part pour la campagne, s’occupe à des travaux agricoles au milieu de riches domaines.

249. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

Nommé archevêque d’Albi cette même année (mai 1764), Bernis eut à s’occuper de son diocèse plus longtemps qu’il ne l’avait cru ; il le fit avec convenance, même avec zèle, car il était bon et avait cette humanité qui, au besoin, fait quelque temps office et fonction de la charité. […] Il était temps que les affaires et le monde revinssent occuper cette vive et brillante intelligence. […] Je sais m’occuper ; mais je suis assez sage pour ne pas faire part au public de mes occupations ; je n’avais besoin pour être heureux que de cette liberté dont parle Virgile : « Quae sera tamen respexit inertem ». […] Notons-y seulement au passage cette main invisible qui n’est pas dans Horace et à laquelle Bernis se confie, et sachons que, lorsque viendront les heures d’adversité sérieuse et de ruine, le cardinal-archevêque, de ce séjour à Rome où il apprend les dépouillements successifs et rigoureux dont il est menacé ainsi que tout le clergé de France, écrira à M. de Montmorin : Vous avez pu remarquer, monsieur, que, dans cent occasions, il n’y a jamais eu d’évêque ministre du roi à Rome plus modéré que moi, plus ami de la paix, ni plus conciliant ; mais, si on me pousse à bout par des sommations injustes et peu délicates, je me souviendrai que, dans un âge avancé, on ne doit s’occuper qu’à rendre au Juge suprême un compte satisfaisant de l’accomplissement de ses devoirs.

250. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Étienne de La Boétie. L’ami de Montaigne. » pp. 140-161

La Boétie mérite donc l’intérêt non seulement des érudits, mais de tous ceux qui s’occupent des lettres au point de vue de la morale et des sentiments les plus chers à l’homme. […] Cette intimité occupa les cinq ou six dernières années de la vie de La Boétie, car il mourut le 18 août 1563, d’une maladie contractée dans une tournée qu’il avait faite pour le service de sa charge : il n’avait pas accompli sa trente-troisième année39. […] Comme c’est du véritable La Boétie, déjà homme fait, que je veux m’occuper ici, j’ai hâte de me débarrasser de ce premier traité soi-disant politique, qui est comme sa tragédie de collège, La Servitude volontaire ou Le Contr’un, œuvre déclamatoire, toute grecque et romaine, contre les tyrans, et qui provoque à l’aveugle le poignard des Brutus. […] Depuis que la France a eu un Fénelon et que le trône est occupé par un descendant du duc de Bourgogne, son élève, il n’est point à craindre qu’on oublie Télémaque.

251. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — II » pp. 454-475

Le goût des lettres et l’amour d’une vie voluptueuse amortirent en peu de temps mon ambition, et, jusques à l’assemblée des notables, je ne fus occupé que des lettres, de mes plaisirs, et du bien que je pouvais faire aux hommes. […] Dans les derniers conseils qu’il donne à son fils, à ce fils dont il s’est si peu occupé, et envers qui il ne revendique aucun des droits de l’autorité paternelle, mais seulement le privilège de l’« affection » et de la « prédilection » (ce sont les termes mesurés qu’il choisit), il insiste sur certaines recommandations précises et pratiques ; il lui dit en lui faisant passer un reste de fortune : Il faut avant tout se garantir de la misère ; tout autre malheur doit peu affecter un homme jeune et bien portant ; mais le besoin, la dépendance et le mépris des autres empoisonnent la vie, flétrissent l’âme, abâtardissent le génie. […] L’ambition est une passion dangereuse et vaine, mais ce serait un malheur pour la plupart des hommes que d’en être totalement dénués ; elle sert à occuper l’esprit, à préserver de l’ennui qui naît de la satiété ; elle s’oppose dans la jeunesse à l’abus des plaisirs, qui entraînerait trop vivement ; elle les remplace en partie dans la vieillesse, et sert à entretenir dans l’esprit une activité qui fait sentir l’existence et ranime nos facultés. […] » Qu’on réduise la chose autant qu’on le voudra, qu’on la déguise sous forme d’intellect, qu’on n’y voie qu’un besoin de causer, de trouver qui vous entende et vous réponde, il est certain que la connaissance de M. de Meilhan introduisit un mouvement et un attrait dans la vie de Mme de Créqui : elle s’occupe de lui, elle désire son avancement, elle le souhaite plus proche d’elle, elle épouse sa réputation, elle a besoin qu’il soit loué et approuvé.

252. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Souvenirs militaires et intimes du général vicomte de Pelleport, publiés par son fils. » pp. 324-345

C’est à cette race, avant tout honnête, intègre, scrupuleuse autant qu’intrépide, qu’appartient le général Pelleport, dont les Souvenirs nous occupent en ce moment. […] J’étais en veine. » Notez que ce grade de capitaine, il l’aura le 20 mars 1799, en Syrie. — Homme modeste, qui est de la race patiente, qui ne crie pas à tout bout de champ à l’injustice, à l’ingratitude, qui est plus occupé de mériter que d’obtenir, et que cette fièvre d’avancement qu’on voit à tant d’autres ne dévore pas ! […] Pelleport en est lui-même une preuve lorsqu’au commencement de la retraite de Moscou et de ces fatigues sans nom, supportées par une partie de l’armée avec tant d’héroïsme, il dit tout d’un coup et en y revenant sans qu’on s’y attende : « Je crois, tout amour-propre de côté, que nous avons, en cette circonstance, laissé bien loin de nous les Romains, dont l’Empereur nous parlait tant en Italie et en Égypte. » Pelleport, très occupé du détail et de ce qu’il voit, nous apprend un fait assez singulier, c’est que dans les combats de Chobrakhit, qui précédèrent la bataille des Pyramides, il y eut du tâtonnement et quelque inhabileté pratique à exécuter les commandements du chef : L’armée d’Italie, bien que brave et intelligente, manquait de flexibilité pour les manœuvres ; les officiers inférieurs et supérieurs, les généraux eux-mêmes qui venaient de faire la guerre, avec une grande distinction, avaient négligé l’étude de la petite tactique (manœuvres) ; aussi se trouvèrent-ils embarrassés pour former les carrés tels qu’ils avaient été indiqués par Bonaparte : il fallut prendre successivement les pelotons et bataillons par la main pour les porter sur le terrain qu’ils devaient occuper dans la disposition générale.

253. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe, et d’Eckermann »

Après la mort de Gœthe, resté uniquement fidèle à sa mémoire, tout occupé de le représenter et de le transmettre à la postérité sous ses traits véritables et tel qu’il le portait dans son cœur, il continua de jouir à Weimar de l’affection de tous et de l’estime de la Cour ; revêtu avec les années du lustre croissant que jetait sur lui son amitié avec Gœthe, il finit même par avoir le titre envié de conseiller aulique, et mourut entouré de considération le 3 décembre 1854. […] S’il était occupé d’une grande idée, ses paroles coulaient avec une inépuisable richesse ; on croyait alors être au printemps, dans un jardin où tout est en fleur, où tout éblouit et empêche de penser à se cueillir un bouquet. […] Très occupé jusqu’à la fin de s’agrandir, de se perfectionner en tout, de faire de soi « une plus noble et plus complète créature », il a auprès de lui des représentants des diverses branches d’études auxquelles il est constamment ouvert et attentif. […] « La partie n’est pas égale, disait-il ; elle n’est pas loyale de la part de ces yeux armés qui sont tout occupés à m’observer et qui se dérobent. » Le fait est que les lunettes dont se servait, même dans les circonstances solennelles, un Charles-Quint, se concevraient mal sur le nez d’un Sophocle ou d’un Périclès.

254. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

Au sortir de ces guerres gigantesques où il n’avait pas même eu la moitié du rôle qu’il ambitionnait, Jomini, malgré le poste élevé qu’il occupait auprès d’un puissant monarque, se disait tout bas que sa carrière était à peu près manquée. […] Dans le temps où il était occupé à mener à fin son grand ouvrage, de fâcheuses et légères paroles tombées de la tribune française et prononcées par des généraux distingués, membres de l’opposition, tantôt par le général Sébastiani, tantôt par le général Foy, semblaient indiquer qu’il n’y avait plus, de la part des puissances, à compter ni sur la Suisse ni avec la Suisse. […] Cette lettre est adressée à l’un de ses amis, négociant et nullement militaire, qu’il avait connu à Paris dans le temps où lui-même était dans les affaires, et qui habitait en dernier lieu à Saint-Pétersbourg63 : « 16/28 mars 1822. — Mon cher Pangloss, j’ai reçu votre aimable et philosophique épître du 8/20 février, et après l’avoir lue et savourée, je me suis bien demandé lequel de nous deux était le coupable du silence de 900 jours… Vous broyez donc décidément du noir sur les bords de la Newa, et, à vous entendre, il ne faut s’occuper ni du passé, ni du présent, ni de l’avenir. Vous connaissez assez la disposition actuelle de mon esprit pour présumer que je ne suis pas bien éloigné de partager votre avis ; cependant lire une ode d’Horace, une élégie de Parny64, quelque morceau d’un éloquent historien tel que Tacite ou Tite-Live, c’est bien s’occuper du passé, et c’est ce que Denys le Tyran ne manquerait pas de faire avec quelque plaisir s’il revenait dans ce bas monde.

255. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LES JOURNAUX CHEZ LES ROMAINS PAR M. JOSEPH-VICTOR LE CLERC. » pp. 442-469

Nous autres protestants, nous osons charger à fond à la baïonnette. » J’aurais pu lui répondre : « Oui, mais prenez garde qu’en devenant victorieux, et l’ennemi chassé, vous ne vous trouviez tout juste à la place qu’il occupait auparavant. » M. […] Or, en ce siècle, et dans toutes les questions, on est chacun plus ou moins protestant, je veux dire qu’après bien des débats avec l’adversaire, on court fortement risque d’être amené tout proche du camp que l’autre occupait. […] Elles étaient fort sommaires, je le crois ; mais elles ne laissaient pas de devoir occuper à la longue une étendue fort respectable, si elles tenaient tout ce qu’on a depuis raconté des premiers siècles. […] Le Clerc, nous assure-t-on, s’occupe activement de suivre au moyen âge la trace du journal.

256. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Madame de Krüdner et ce qu’en aurait dit Saint-Évremond. Vie de madame de Krüdner, par M. Charles Eynard »

Charles Eynard Il y a déjà plus de douze ans que la Revue 189 s’est occupée de Mme de Krüdner, et que nous avons classé à son rang l’auteur de Valérie parmi les aimables romanciers du siècle. […] Durant ce séjour à Venise, « sans cesse occupée de lui, dit M. […] Amis dévoués, journalistes, littérateurs indépendants, adversaires, envieux, chacun à sa manière s’occupa de Mme de Krüdner et de son livre. […] Elle avait un immense besoin que le monde s’occupât d’elle : sous une forme inattendue, ce besoin allait être satisfait.

257. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre douzième. »

Rien n’est annoncé d’avance ; il aime mieux, pour l’efficacité de la leçon, surprendre nos consciences tandis qu’elles sont occupées des autres, et les faire revenir par comparaison sur elles-mêmes, que de les attaquer dogmatiquement, au risque de les trouver en défense derrière des préjugés ou des intérêts auxquels se brisent la vérité impérieuse de La Rochefoucauld et la vérité impitoyable de Pascal. […] Quand La Bruyère s’occupe des grands, par exemple, leurs avantages d’abord le touchent. […] Toujours occupé du soin de plaire au lecteur, il se défie de la variété naturelle de son sujet, et il prodigue les artifices pour diversifier la variété elle-même. […] Quelques-unes nous trouvent si distraits et si occupés des soins de la vie, que leur présence nous donne un plaisir de surprise, ou si incapables d’en retenir l’impression dans nos faibles cerveaux que, comme un air de musique difficile et charmant, nous avons besoin de les rapprendre sans cesse.

258. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La Grande Mademoiselle. » pp. 503-525

Il y a, dans chaque époque, un certain type à la mode, un certain fantôme romanesque qui occupe les imaginations et qui court, en quelque sorte, sur les nuages. […] À ce titre, elle nous revient de droit, et il est juste de lui assigner la place et la date qu’elle doit occuper dans la série des modes et des variétés littéraires. […] Je ne me sentis point gênée en cette place… Tout le monde ne manqua pas de me dire que je n’avais jamais paru moins contrainte que sur ce trône, et que, comme j’étais de race à l’occuper, lorsque je serais en possession d’un où j’aurais à demeurer plus longtemps qu’au bal, j’y serais encore avec plus de liberté qu’en celui-là. […] Au moment où le mariage est décidé, on le voit surtout occupé à stipuler qu’il ne quittera pas le roi un seul instant, qu’il continuera de faire, comme auparavant, tous les devoirs de sa charge, le dernier au coucher et le premier au lever.

259. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Lambert et madame Necker. » pp. 217-239

Elle était beaucoup plus occupée des Brancas, des Miossens, du chevalier de Grammont, et de tout ce que la Cour avait de jeunes seigneurs aimables, que de son honnête homme de mari, lequel avait la tête faible et finit même par être tenu enfermé dans une chambre comme hébété. […] Lui mort, elle s’occupa avec suite des intérêts de ses enfants, très compromis dans des procès longs et cruels, qu’elle eut à soutenir contre sa propre famille : « Il y a si peu de grandes fortunes innocentes, que je pardonne à vos pères, écrit-elle à son fils, de ne vous en avoir point laissé. […] Un ancien dit qu’il faut les regarder comme des amis malheureux… Songez que l’humanité et le christianisme égalent tout. » Le temps, évidemment, approche où de toutes part on parlera humanité et égalité ; elle a été des premières à s’occuper de ces choses, à les pressentir et à les nommer avant que Louis XIV eût disparu. […] Elle occupait l’extrémité de la galerie qui s’avance vers la rue Colbert, sur la rue Richelieu, et avait fait élever à ses frais le corps de logis encore existant rue Colbert, no 12.

260. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

Le 31 mars au matin, il quitte avec toutes ses troupes Paris qui a capitulé, et il occupe la position d’Essonne, en avant de Fontainebleau. […] Une des pièces les plus positives qu’il eût pu produire et qui est une lettre du général Bordesoulle à lui adressée, par laquelle les généraux s’excusent d’avoir exécuté ce mouvement du 4 au 5 avril qu’on était convenu de suspendre, cette lettre avait été négligée, omise par le maréchal, et ne fut retrouvée au fond d’un tiroir qu’après 1830, par ses amis, occupés alors à le justifier. […] Le maréchal lui-même ne voulut pas laisser le colonel sans appui : « J’étais à Châtillon, dit-il, occupé de mes affaires, approuvant complètement les assertions de Fabvier, toutes entièrement vraies, mais bien tourmenté par l’idée de le voir se mettre en avant pour défendre mes actes, et se battre pour moi, tandis que je restais à l’écart. » Il eut l’idée alors d’écrire une lettre au duc de Richelieu, président du Conseil, en le prenant à témoin des faits et en lui rappelant ce que le gouvernement savait bien ; il fit en sorte que cette lettre imprimée fût répandue dans tout Paris au moment même où elle était remise au ministre. […] La place de la Bastille, l’Hôtel de Ville, le marché des Innocents, étaient occupés vers une heure ; les troupes, après de rudes combats, étaient maîtresses de la situation ; mais ce n’était qu’un instant, et, les cinq députés marquants s’étant présentés aux Tuileries pour transiger, il n’y avait pas de temps à perdre, il y avait urgence à les écouter.

261. (1759) Réflexions sur l’élocution oratoire, et sur le style en général

Cette recherche nous fait sentir que l’auteur s’est occupé de lui, et a voulu nous en occuper ; et dès lors il a d’autant moins de droit à notre suffrage, que nous raccordons toujours le plus tard et le moins qu’il nous est possible. […] L’homme de génie ne doit craindre de tomber dans un style faible et négligé, que lorsqu’il n’est point soutenu par sa matière ; c’est alors qu’il doit songer à l’élocution et s’en occuper ; dès qu’il aura de grandes choses à dire, son élocution sera telle qu’elle doit être sans qu’il y pense. […] Les anciens étaient extrêmement délicats sur cette qualité du discours ; on le voit surtout par un passage de Cicéron1, où en rapportant le trait éloquent d’un tribun du peuple, qui invoquait les mânes d’un citoyen contre un fils séditieux, il paraît encore plus occupé de l’arrangement des mots que de la grande idée qu’ils expriment.

262. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Note »

Hugo y occupait un modeste appartement au second, no 90, et moi j’y habitais avec ma mère au no 94. […] Je faisais dès ce temps-là des vers, mais pour moi seul et sans m’en vanter : je saisis vite les choses neuves que j’entendais pour la première fois et qui, à l’instant, m’ouvrirent un jour sur le style et sur la facture du vers ; comme je m’occupais déjà de nos vieux poëtes du xvie siècle, j’étais tout préparé à faire des applications et à trouver moi-même des raisons à l’appui.

263. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — I »

L’archiduc en armes disputait l’Espagne à Philippe : la Catalogne entière le proclamait roi ; l’Angleterre, déjà maîtresse de Gibraltar qu’elle ne devait plus rendre, le soutenait de ses soldats et de ses vaisseaux ; occupé sur ses frontières contre Eugène, Marlborough et le duc de Savoie, Louis XIV ne secourait que péniblement son petit-fils. […] Ils devraient, ce me semble, laisser leurs disputes jusqu’à ce que la paix générale fût faite, et ensuite recommencer leurs guerres civiles, s’arracher leurs bonnets de la tête, s’ils en avaient envie ; mais présentement nous avons des choses plus sérieuses ; et pour moi, j’ai si fort regardé ces deux partis avec indifférence, que je n’ai pas voulu presque en entendre parler, et que je cherche toujours mes confesseurs exempts de haine ou d’amitié pour eux. » Grâce à madame des Ursins et à la reine d’Espagne, princesse remplie de force et de prudence, l’intérieur de cette cour demeura libre de toute intrigue religieuse, quoique le roi Philippe méritât d’être appelé un grand saint ; et, malgré l’exemple de la France, on n’eut à s’occuper en Espagne que des soins de la guerre.

264. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — II »

M. de Lamartine, le seul dont nous ayons à nous occuper, par cela même qu’il range humblement sa poésie aux vérités de la tradition, qu’il voit et juge le monde et la vie suivant qu’on nous a appris dès l’enfance à les juger et à les voir, répond merveilleusement à la pensée de tous ceux qui ont gardé ces premières impressions, ou qui, les ayant rejetées plus tard, s’en souviennent encore avec un regret mêlé d’attendrissement. […] L’amour, avons-nous dit, n’occupe guère de place dans ces deux volumes ; toutefois nos lecteurs en ont vu une délicieuse et fraîche réminiscence.

265. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre IV. De la bienfaisance. »

La bienfaisance remplit le cœur comme l’étude occupe l’esprit ; le plaisir de sa propre perfectibilité s’y trouve également, l’indépendance des autres, le constant usage de ses facultés ; mais ce qu’il y a de sensible dans tout ce qui tient à l’âme, fait de l’exercice de la bonté une jouissance qui peut seule suppléer au vide que les passions laissent après elles ; elles ne peuvent se rabattre sur des objets d’un ordre inférieur, et l’abime que ces volcans ont creusé, ne saurait être comblé que par des sentiments actifs et doux qui transportent hors de vous-même l’objet de vos pensées, et vous apprennent à considérer votre vie sous le rapport de ce qu’elle vaut aux autres et non à soi ; c’est la ressource, la consolation la plus analogue aux caractères passionnés, qui conservent toujours quelques traces des mouvements qu’ils ont domptés. […] Si vous rencontrez Almont, quand votre âme est découragée, sa vive attention à vos discours vous persuade que vous êtes dans une situation qui captive l’intérêt, tandis que, fatigué de votre peine, vous étiez convaincu, avant de le voir, de l’ennui qu’elle devait causer aux autres ; vous ne l’écouterez jamais sans que son attendrissement pour vos chagrins, ne vous rende l’émotion dont votre âme desséchée était devenue incapable ; enfin, vous ne causerez point avec lui, sans qu’il ne vous offre un motif de courage, et qu’ôtant à votre douleur ce qu’elle a de fixe, il n’occupe votre imagination par un différent point de vue, par une nouvelle manière de considérer votre destinée ; on peut agir sur soi par la raison, mais c’est d’un autre que vient l’espérance.

266. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre III. Les traducteurs »

D’abord on commence à s’occuper de la langue elle-même, à la prendre comme objet de science, pour en découvrir les lois, ou lui en imposer. […] La reine de Navarre lui fit donner une chaire de latin et de grec à l’université de Bourges ; il l’occupa douze années.

267. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre V : Rapports du physique et du moral. »

Il est contraire à tout ce que nous savons de l’action du cerveau de supposer que la chaîne matérielle des actions nerveuses se termine brusquement à un vide occupé par une substance immatérielle ; que là cette substance agisse seule, puis communique les résultats de cette action à la substance matérielle : « il y aurait ainsi deux rivages matériels séparés par un océan immatériel. » — En fait, les choses ne se passent pas ainsi et lorsque nous parlons d’une action de l’esprit, nous avons toujours une cause à deux faces ; l’effet est produit non par l’esprit seul, mais par l’esprit associé au corps. […] Bain a montré le rapport entre la question qui nous occupe et celle de la corrélation des forces.

268. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Satire contre le luxe, à la manière de Perse » pp. 122-126

Il nous revient par une foule de mains occupées. […] Là, le ministère sans cesse occupé à prévenir la perfidie des saisons ; là, le particulier à pourvoir de bleds son grenier.

269. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — II »

A l’École Normale, où je m’occupais de choisir les principes qui ont déterminé ma vie, une phrase de Stendhal m’a frappé : « Tant qu’on n’a pas six mille francs de rentes, ne penser qu’à cela ; quand on les a, n’y plus penser. » Il faudrait ajouter : « Se choisir un milieu social, un ordre où passer sa vie avec régularité, et, cette élection faite, n’y plus penser. » Un ordre dans lequel on puisse d’ailleurs travailler en toute indépendance.‌ […] Parlant de son mari, qui s’occupe de « la réfection sociale des jeunes gens » et dont elle annonçait le départ pour Rome, elle a dit : « Il va demander au Pape la permission d’être protestant. »‌ Pour moi, ce n’est pas au Pape que je demande cette permission, c’est au Taine que j’étais il y a vingt ans.

270. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

Des poètes, des musiciens, des philosophes, des amoureux, s’occupent chacun a sa manière pendant le travail de l’artiste. […] Mais il importe peu, dans la question qui nous occupe, de savoir ce qu’est ou n’est pas le réalisme. […] Champfleury, — car c’est de lui seul que nous voulons nous occuper ici, — a incontestablement du talent et une certaine puissance d’observation. […] Quand l’artiste a sincèrement exposé ce qu’il a sincèrement senti, sa tâche est accomplie ; il n’a plus à s’occuper du reste. […] En attendant, les Franc-Comtois qui s’en occupent (et M. 

271. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

Ce n’est pas vraiment la peine d’employer l’encre et le temps à cela, et je ferais mieux peut-être de m’occuper d’autre chose. […] le bienheureux état où l’on peut s’occuper uniquement de la seule chose nécessaire, où, du moins, les soins matériels n’occupent que légèrement et ne prennent pas la grande partie du jour ! […] occuper le corps qui nuit à l’âme. […] « Si jamais tu lis ceci, mon ami, tu auras l’idée d’une affection permanente, ce quelque chose pour quelqu’un qui vous occupe au coucher, au lever, dans le jour et toujours, qui fait tristesse ou joie, mobile et centre de l’âme. — En lisant un livre de géologie, j’ai rencontré un éléphant fossile découvert dans la Laponie, et une pirogue déterrée dans l’île des Cygnes, en creusant les fondations du pont des Invalides.

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