Mais, il est bien entendu qu’il n’est pas défendu de se reprendre et ressaisir, et il y a même à se reprendre et à réfléchir des plaisirs nouveaux. […] On voudrait encore que l’auteur nous donnât sa parole d’honneur que le fait est vrai et que les caractères sont vrais, auquel cas on lirait ces livres comme des livres scientifiques rapportant des observations toutes nouvelles et tout étranges et plus intéressants que tous les autres en effet, car ce n’est point un cas classique de fièvre muqueuse qui intéressera un médecin ; mais la parole d’honneur du romancier n’est point de ces choses qui nous puissent mettre en pleine assurance. […] Beaucoup de lecteurs pourtant s’intéressent à l’exceptionnel proprement dit, lisant, disent-ils, pour se secouer, pour se dépayser, pour voir du nouveau et du tout nouveau, et précisément ne tenant point à contrôler, ce qui n’est que se ramener au déjà vu et au train, peu aimé, de tous les jours.
Le nouveau la regarde à tous les étages, depuis la lucarne jusqu’au soupirail, par le trou des serrures et la fente des portes. […] Eh bien, cela est nouveau, osé, dandy, un peu fat même, mais la fatuité n’est pas la sottise ! […] Fervaques, ce nouveau venu, avec son demi-masque, n’est pas connu. […] Elles consistent à adopter le plus tard possible les modes nouvelles, — à aller en toilettes habillées aux messes de mariage, — et à se présenter cavalièrement seules en soirée, sans les maris qui sont au cercle !
Il ne s’agit plus, dans le nouveau texte, ni de la délivrance du Souverain Pontife, ni d’expiation collective, ni du Sacré-Cœur. […] Tout à coup il a une pensée : pourquoi ne tenterait-il pas un dernier effort, en se montrant aux hommes qui ne veulent plus l’entendre, et en leur empruntant quelques-uns des mots nouveaux qu’il entend parfois sans les comprendre ? « Essayons, se dit-il, peut-être croira-t-on de nouveau en moi, si l’on voit encore ma face… Peut-être croira-t-on encore à ma vigueur éternelle… » Et il parle aux hommes qui le pensaient enseveli dans un éternel silence. […] Ces nouveaux lutteurs du clergé entendent la rénovation sociale, comme les promoteurs du « Vœu national » entendaient le salut de la France dans leur formule.
Nouveaux mélanges, p. 111. […] Nouveaux mélanges, p. 112. […] Nouveaux mélanges, p. 365. […] Nouveaux mélanges, p. 144.
. — Mais Descartes était mort depuis deux siècles, et deux siècles sont beaucoup ; on aurait voulu quelque chose de plus moderne, de plus approprié aux sciences nouvelles, de plus frappant, de plus grandiose, de plus attrayant. […] Enfin, en matière d’idées, le Français est naturellement discipliné, fort différent des Allemands qui réfléchissent chacun à sa façon et chacun dans son coin, très-docile aux opinions courantes, très-paresseux contre les opinions nouvelles, très-grognon quand on dérange ses habitudes, et qu’au lieu de réciter il est contraint de penser. […] De vues nouvelles, ne lui en demandez point, il n’en a pas ; bien plus, il n’en cherche point ; il aurait peur de quitter les opinions saines et de s’engloutir dans l’invention, qui est l’hérésie. […] Si nous redevenons critiques, douteurs, amateurs d’exactitude, exigeants en matière de démonstration, nous examinerons de nouveau les raisonnements qui depuis trente ans passent pour bons, et nous les traiterons comme au dix-huitième siècle on traita ceux de Malebranche, de Leibnitz, de Descartes, avec cette différence qu’aujourd’hui le scepticisme est usé, que la pleine destruction ennuie, que les progrès de l’expérience ont amassé depuis cinquante ans des moitiés de science et des sciences entières, prouvées et solides, utiles pour bâtir la route, et des lumières grandioses, quoique fumeuses, érigées en Allemagne pour nous indiquer le but.
Mais il y a à chaque instant des commencements de roman, des nouvelles, des romans rudimentaires. […] L’ancien sentiment est ruiné absolument par le nouveau. […] J’indique le nouveau sens du mot, et, du même coup, le nouveau tour des idées. […] Il a semé prodigalement et vivement des milliers d’idées, toutes fécondes en idées nouvelles. […] Il est homme nouveau essentiellement ; et il n’a aucune espèce de respect.
Les nouvelles dont nous avons parlé déjà en sont en quelque sorte les préludes, et ce qu’elles présentaient en petit, Fortunio se contente de l’exagérer et n’y ajoute rien. […] Tous ces chants n’avaient rien de nouveau pour le poète ; il en connaît les paroles, il en connaît l’air, il connaît même messieurs les rédacteurs ; il croit savoir qu’ils boivent du vin en secret, et prêchent l’eau en public. […] vous dit-il dès la première ligne et le voilà parti de nouveau enfourchant la première idée qui lui passe par la tête et vous menant grand train aussi loin que possible de son sujet. […] C’est peut-être pour n’avoir pas assez étudié ce genre nouveau et reconnu toute l’ampleur de ses droits, qu’on s’est si fort fâché contre M. […] Mais c’est chose difficile que de prouver la descendance illustre d’un homme nouveau.
J’ai lu autrefois avec plaisir les propres Nouvelles de cet auteur. […] Il changea néanmoins le cours des événements, et il introduisit dans l’action de nouvelles figures. […] Pépin accompagna donc le nouveau Roi en Austrasie où il se montra habile et très sage gouverneur. […] Sainte-Beuve se désolait et songeait à se tracer un nouveau plan de vie et de travail. […] cesse de nous demander des nouvelles de Laurent.
Le sujet, on croit le connaître, et l’on se dit : « Qu’a-t-il de si nouveau ? […] « C’est un nouveau Béranger qui vient d’éclore », disait-on. […] Mais la même année 1903 voit paraître la Table alphabétique et analytique des Premiers lundis, Portraits contemporains et Nouveaux lundis de Sainte-Beuve. […] Mais, dans Chateaubriand, lorsqu’on lit tout, comment ne pas être conquis par les beautés que l’on aima toujours, et peut-être encore plus par les nouveaux mérites qu’on découvre ? […] « Rose dans les rayons bleus », de nouveau.
À qui le jouet, le nouveau jouet, le joli jouet de l’année ? […] Élémir Bourges vient de publier, à la Librairie Parisienne, un nouveau roman. […] Tout s’effondrait de nouveau. […] Du nouveau, du nouveau, de l’inaccessible, de l’inétreignable, de l’inexprimé ! […] Car il souffle, vraiment, sur la presse, « un esprit nouveau ».
En fait, il ne s’agissait pas de constituer un nouveau christianisme. […] Les poètes nouveaux, désireux d’évoquer les concepts, devaient recourir à d’autres prestiges. […] Jamais, dans ses recherches de rythmes nouveaux, il n’aboutit au vers libre. […] Il réalise des synthèses nouvelles et viables avec des éléments pris à la réalité confuse. […] Des philosophes nouveaux arrivèrent.
D’ailleurs les excès des gothicistes justifiaient certaines oppositions : ils en soulèveront peut-être de nouvelles. […] Ce serait nouveau depuis le temps où il s’en vendait plus en deux mois que de Bibles en neuf ans. […] Son éloquent discours a été recueilli dans ses Nouvelles études d’histoire religieuse. […] Tout cela était nouveau pour Schiller, et lui fut extrêmement utile. […] Elle a ouvert des horizons nouveaux.
À la fois il n’était pas dépaysé et il voyait un pays nouveau. […] C’est dans les larmes et le sang que s’enfante un monde nouveau. […] Chuquet y apporte de nouvelles lumières et très précises. […] Il s’en faut ; et ceci est un nouveau point que n’a pas assez touché M. […] Mais je ne serais pas étonné qu’il nous apportât quelque chose de très nouveau, de sensiblement nouveau, au moins.
La question particulière d’histoire romaine a fait place à une question générale, qui de nouveau a reçu une forme particulière des idées et des sentiments personnels du poète. […] Aussi le don Juan français offre-t-il des traits nouveaux qui l’éloignent du type primitif et manifestent la pensée originale du poète : la scène du pauvre, celle de M.
Les premières nouvelles des massacres d’Arménie ont paru laisser la France assez indifférente. Il faut dire pour l’excuse du public (et ce point est tout à fait digne de remarque) que ces nouvelles ne nous ont guère été données, d’abord, que par des publicistes de tempérament violent et enclins à l’exagération, et que la plupart des journaux qui passent pour « sérieux » et « modérés » ont commencé par garder sur ces affaires un silence tenace.
. — Le Nouveau Monde, drame en 5 actes (1880). — Contes cruels (1883). — Akédysseril (1886). — L’Amour suprême (1886). — L’Ève future (1886). — Tribulat Bonhomet (1887) […] — Elen. — Morgane. — Histoires insolites (1888). — Nouveaux contes cruels (1888). — Le Secret de l’échafaud (1888). — Axël (1890)
Des feuilles ultramontaines, dûment stipendiées, publient ces petits filets : « Sans doute Gros-Pierre, le secrétaire d’État, est un homme suspect, sinon taré, puisqu’il est de la fripouille démocratique : néanmoins faut-il reconnaître que sous son administration d’utiles réformes s’opèrent au ministère de la Ficelle-Rouge. » Vienne à tomber le cabinet dont Gros-Pierre est un des ornements, un favori nouveau en édifie un autre, et composant son personnel, il se dit : « Conservons toujours Gros-Pierre, puisque les ennemis du pouvoir sont contraints d’avouer sa valeur. » Gros-Pierre garde son portefeuille ; il a bien placé son argent. […] Un bonhomme de la Vie de Bohème, afin de s’épargner l’achat des gazettes, demandait chaque matin à son portier informé les nouvelles de la santé du roi, de la pluie et du beau temps ; c’est à peu près ce que chacun se contentera d’apprendre, surtout lorsqu’il n’en coûtera rien.
Robert Caze y publiait des nouvelles dans le goût réaliste. […] Henri de Régnier, qui, pourtant, sera proclamé tout à l’heure l’un des chefs du Symbolisme, y persiflait le nouveau jeu : Biographie 4.
Emmanuel des Essarts : Nouvelles élévations. […] REVUES. — Revue du Monde nouveau (Charles Cros).
L’invention en eût été plus riche, la diction plus naturelle, & l’intérêt plus sensible ; l’Auteur auroit employé des expressions plus correctes, & évité les tournures Gasconnes ; ses images auroient été mieux choisies, ses comparaisons plus justes & moins ridicules ; il n’eût point appelé le Soleil le Duc des Chandelles les Vents les Postillons d’Eole, le Tonnerre le Tambour des Dieux ; le total de l’Ouvrage eût été dans le goût de ces vers du quatrieme Chant, qu’on peut citer avec estime, dès qu’il ne s’agit pas de l’Astronomie : Il se trouve entre nous des esprits frénétiques Qui se perdent toujours dans des sentiers obliques, Qui, sans cesse créant des systêmes nouveaux, Prouvent que la raison gît loin de leurs cerveaux. Tels sont, comme je crois, ces Ecrivains qui pensent Que ce ne sont les lieux ou les astres qui dansent A l’entour de la terre ; ains que la terre fait Chaque jour sur son axe un tour vraiment parfait ; Que nous semblons ceux-là qui, pour courir fortune, Tentent le dos flottant de l’azuré Neptune, Et nouveaux, cuident voir, quand ils quittent le port, La nef demeurer ferme, & reculer le bord.
Dans les temps où la société est ainsi agitée par la lutte des idées anciennes qui voudraient ressaisir le sceptre du pouvoir, et des idées nouvelles qui ne veulent pas souffrir de partage, souvent c’est un malaise vague et intérieur dont il est difficile de marquer les périodes et de signaler tous les symptômes. […] Vous avez vu, en effet, soutenir le droit par les mêmes arguments que le fait, le juste par les mêmes arguments que l’utile ; d’un autre côté, le fait et l’utile avaient des champions qui puisaient leurs moyens de défense dans les doctrines sur lesquelles reposent le droit et le juste ; la légitimité était confondue avec l’hérédité, avec l’hypothèse de l’élection continue ou du pacte primitif : il en résultait une grande confusion de langage ; mais tout, dans ce combat inégal, tournait au profit des idées nouvelles, parce que ce sont elles seulement qui sont douées de la force expansive.
Mais, s’il ne se croyait pas en droit de répondre sur la force numérique d’un corps d’armée à lui trop bien connu, il ne se faisait pas faute sans doute de dénoncer en général le fort et le faible de ses nouveaux adversaires. […] La première fois que Jomini se présenta au nom de son nouveau souverain à l’état-major autrichien, il fut reçu d’une façon mortifiante et un peu (sauf respect) comme un chien dans un jeu de quilles. […] En un mot, je me rappelai la célèbre réponse de Scanderbeg au sultan, qui lui avait demandé son sabre (« Dites à votre maître qu’en lui envoyant le glaive je ne lui ai pas envoyé le bras ») ; fiction ingénieuse et applicable à tous les militaires qui se trouveront dans le cas de donner leurs idées sur des opérations qu’ils ne dirigeront pas. » Après la bataille perdue et quand on se décida à la retraite, lorsque, dans la soirée du 27, Jomini vit l’ordre apporté par Toll, — « le brouillon encore tout trempé de pluie56 », — qui réglait cette retraite jusque derrière l’Éger en quatre ou cinq colonnes, « chacune d’elles ayant son itinéraire tracé pour plusieurs jours, comme une feuille de route, par étapes, qu’on exécuterait en pleine paix, sans s’inquiéter de ce qui arriverait aux autres colonnes » ; à la vue de cette disposition burlesque », il n’y put tenir : toute sa bile de censeur éclairé et de critique militaire en fut émue, comme l’eût été celle de Boileau à la vue de quelque énormité de Chapelain ; et il s’écria sans crainte d’être entendu : « Quand on fait la guerre comme ça, il vaut mieux s’aller coucher. » L’ambassadeur anglais, lord Cathcart, présent, crut devoir le prendre à part pour lui conseiller de ménager davantage l’amour-propre de ses nouveaux camarades. […] Dans les distributions de récompenses et de décorations qui suivirent les succès de cette première partie de la campagne (septembre 1813), genre de faveur dont on sait que la Russie n’est pas avare, il ne fut compris que pour une décoration infime, — la simple croix de Sainte-Anne au cou : — ce qui avait sa signification désagréable dans sa position jalousée de nouveau venu et d’étranger, en présence surtout des plaques et des grands cordons accordés à ses rivaux. […] C’est ce qui le fit raccourir au quartier général à Francfort, et de là suivre ce quartier général en France, pour ne quitter de nouveau l’armée qu’à Troyes avant l’entrée à Paris.
Dès les premiers jours de 1831, sous la rubrique assez énigmatique de Plik et Plok, un nouveau venu se glissait, un peu en pirate d’abord ; mais qu’importe ? […] Eugène Sue n’a cessé de produire ; ses nombreux romans se pourraient distinguer en trois séries : romans maritimes, par lesquels il a débuté (Atar-Gull, la Salamandre, etc., etc.), romans et nouvelles de mœurs et de société (Arthur, Cécile, etc., etc.), romans historiques enfin (Latréaumont, Jean Cavalier). […] Dans une foule d’opuscules et de nouvelles, il s’est montré plus libre et a obéi à des qualités franches. […] Je pourrais continuer plus ou moins longtemps ces remarques, mais je me ferais mal comprendre, si je ne concluais nettement que Jean Cavalier ajoute, dans un genre nouveau, à l’idée qu’avaient déjà donnée de M. […] Je me rappelle avoir lu dans le Journal des Savants (décembre 1835), à l’article Nouvelles littéraires qui termine, une simple petite note indiquant la publication de l’Histoire de la Marine française, par M.
Ce plat gentilhomme de la chambre, au mépris de son devoir, renonça au droit qu’il avait d’entrer chez le roi, d’en savoir des nouvelles lui-même, de le servir, pour empêcher d’entrer ceux qui avaient le même droit que lui, et pour laisser le roi malade passer honteusement la journée à un quart de lieue de ses enfants, entre sa maîtresse et son valet de chambre. […] On n’en savait qu’imparfaitement des nouvelles, et par celles qui transpiraient on jugeait le roi seulement incommodé d’une légère indisposition. […] La famille royale n’en était même pas instruite par lui, mais elle l’était d’ailleurs ; et n’osant pas venir, comme elle l’aurait voulu, pénétrer dans son intérieur pour savoir de ses nouvelles, elle se bornait à désirer qu’on le déterminât à revenir à Versailles. […] La nouvelle de la saignée fit arriver tous les courtisans ; ceux qui avaient des charges, ceux qui n’en avaient pas, tout accourut, et le cabinet se trouva bientôt rempli de gens qui désiraient savoir des nouvelles du roi et n’avaient aucun moyen de s’en procurer. […] On ne voyait point dans Paris de gens inquiets courir, s’empresser, s’arrêter, pour savoir de ses nouvelles.
Ce grand et magnifique édifice de vérités nouvelles ressemble à une tour dont le premier étage, subitement achevé, devient tout d’un coup accessible au public. […] Car il est justement l’œuvre de ce public nouveau que forment alors le nouveau régime et les nouvelles mœurs : je veux dire de l’aristocratie désœuvrée par la monarchie envahissante, des gens bien nés, bien élevés, qui, écartés de l’action, se rejettent vers la conversation et occupent leur loisir à goûter tous les plaisirs sérieux ou délicats de l’esprit348. […] Et le public ne s’en étonne point ; il n’a pas le sentiment historique ; il admet que l’homme est partout le même ; il fait un succès aux Incas de Marmontel, au Gonzalve et aux Nouvelles de Florian, à tous les paysans, manœuvres, nègres, Brésiliens, Parsis, Malabares, qui viennent lui débiter leurs amplifications.
Il quitte la cour ; on le voit chez la duchesse du Maine, à Sceaux et à Anet, à Cirey de nouveau, à Lunéville chez le roi Stanislas, toujours travaillant, écrivant, jouant la comédie, mais déjà plus grand personnage, indépendant de tous, égal à tous, et ne se gênant pour personne. […] Justement on imprimait en ce temps-là, par les soins de Voltaire, une réfutation de Machiavel que le prince avait composée : bien qu’il n’y eût pas là de quoi gêner le nouveau roi, il préféra arrêter la publication de l’ouvrage ; et Voltaire, un peu interloqué, s’y employa. […] Au milieu des embarras d’un nouveau règne, un des premiers soins de Frédéric fut de voir Voltaire ; un de ses rêves les plus ardents d’ambition fut de l’avoir près de lui, à lui. […] Ce n’était plus du tout l’ouvrage de 1739 : au lieu d’une trentaine de chapitres, il y en avait trente-neuf ; et surtout l’ordre en était modifié ; de cinq à six, les chapitres des lettres, sciences et arts étaient réduits à quatre, et transposés devant les chapitres des affaires ecclésiastiques, qui étaient développées en quatre chapitres au lieu de deux, précédant le nouveau et bizarre chapitre des cérémonies chinoises. […] Il écrit en 1746 une Lettre à M. de Machault sur l’impôt du vingtième (imprimée seulement en 1829) ; il fait imprimer, en 1750, le Remerciement sincère à un homme charitable, contre les Nouvelles ecclésiastiques, puis la Voix du sage et du peuple (condamnée en cour de Rome et par arrêt du Conseil, en 1751, Voltaire étant déjà en Prusse).
Des générations jeunes et vives et parfois des races nouvelles viennent sans cesse lui donner de la sève, et d’ailleurs ce mal, par sa nature même, ne saurait durer plus de quelques années comme mal social. […] Semblables aux estomacs usés qui se dégoûtent vite et pour lesquels il faut tenter sans cesse de nouvelles combinaisons culinaires, ils attachent tout leur intérêt à la succession des manières qui toutes les dix années se supplantent les unes les autres. […] Et vous croyez que ce sera de là que sortira ce dont nous avons besoin, une sève originale, une nouvelle manière de sentir, un dogme capable de passionner de nouveau l’humanité ? […] Il faut souhaiter aussi, sans l’espérer, qu’ils ne persécutent pas trop les efforts dans le sens nouveau. […] Qui sait si le phalanstère n’aura pas été la gnose, l’aberration folle du mouvement nouveau ?
Et il va chercher quels sont les moyens de lui faire reprendre cette assiette le plus tôt possible, et quelles sont les causes ennemies qui s’opposent à l’établissement le plus prompt d’un ordre nouveau. […] Il fait voir d’abord, au lendemain d’une révolution et d’un changement si universel, la politique s’emparant de tous les esprits, chacun prétendant concourir à la chose publique autrement que par une « docilité raisonnée », chacun voulant à son tour « porter le drapeau », et une foule de nouveaux venus taxant de tiédeur ceux qui, depuis de longues années, imbus et nourris d’idées de liberté, se sont trouvés prêts d’avance à ce qui arrive, et qui demeurent modérés et fermes. Il montre une foule de gens irréfléchis, passionnés, obéissant à leur fougue, à leurs intérêts de parti, au mot d’ordre des habiles ; semant des rumeurs vagues ou des imputations atroces ; inquiétant l’opinion, la fatiguant dans une « stagnante anarchie », et troublant les législateurs eux-mêmes dans l’œuvre des « nouveaux établissements » politiques. […] Et se retournant contre le maire Pétion qui, dans une lettre à ses concitoyens, avait répondu avec une « astuce niaise et une bénignité captieuse » que cette fête, si on n’y avait vu que ce qui était, n’avait qu’un caractère privé, « innocent et fraternel », et que l’esprit public s’élève et se fortifie au milieu des « amusements civiques », André Chénier l’enferme dans ce dilemme : « Dans un pays qui est témoin d’une telle fête, de deux choses l’une : ou c’est l’autorité qui la donne, ou il n’y a point d’autorité dans ce pays-là. » Le même sentiment militaire d’André Chénier, déjà si noblement irrité dans l’affaire des Suisses, s’anime de nouveau et éclate par les plus beaux accents, à l’occasion de l’assassinat du général Dillon, massacré après un échec par ses propres soldats près de Lille, en avril 1792. […] Car il aime, il revit, il espère ; il va chanter comme autrefois, et la source d’harmonie va de nouveau abonder dans son cœur et sur ses lèvres.
Apollon s’ennuie, les dieux mêmes s’ennuient, comme dira dans Psyché La Fontaine, les dieux mêmes s’ennuient parce que la littérature (au moment où La Fontaine place son récit) a toujours les mêmes caractères, parce que l’on n’invente plus rien, parce que l’on se traîne sur les anciens errements, parce qu’enfin, comme dit Apollon, « il nous faut du nouveau, n’en fût-il point au monde ». […] Les Muses, en effet, s’essayent, et alors elles font des poèmes, des fantaisies mythologiques, qui, tout naturellement, se tournent moitié en satire, moitié en petits poèmes critiques, d’une originalité composite tout à fait piquante qui répond précisément à la question et au désir du dieu : il nous faut du nouveau. […] L’un nage à l’entour d’elle, et l’autre au fond des eaux Lui cherche du corail et des trésors nouveaux ; L’un lui tient un miroir fait de cristal de roche ; Aux rayons du soleil l’autre en défend l’approche ; Palémon, qui la guide, évite les rochers ; Glauque de son cornet fait retentir les mers ; Téthys lui fait ouïr un concert de Sirènes, Tous les Vents attentifs retiennent leurs haleines. […] Or, les quatre amis se disposent, après avoir admiré les constructions, nouvelles alors, du palais de Versailles, se décident à revenir à Paris, après des réflexions sur les principaux endroits de l’ouvrage, de Psyché elle-même : « Ne voyez-vous pas, dit Ariste, qui est le raisonneur de l’affaire, que ce qui vous a donné le plus de plaisir, ce sont les endroits où Polyphile a tâché d’exciter en vous la compassion. […] Voilà un accent tout nouveau.
cette parodie de la Rome républicaine fraya la route à un nouveau César. […] L’excès du mal, répondrai-je de nouveau, amène le bien. […] Va-t-elle de nouveau croire au ciel comme elle y croyait ? […] Un nouveau progrès. […] C’est de pourrir, de se décomposer, pour passer ensuite, par ses éléments, dans de nouveaux corps.
Tous les bombardés ont été curieux d’avoir de leurs nouvelles respectives. […] De bonnes nouvelles circulent. […] De nouvelles batteries semblent démasquées. […] Je vais à Passy, aux nouvelles. […] Il semble planer sur Paris de mauvaises nouvelles.
Chacun des disputans croit avoir interest de leur parler le dernier ; non pas tant pour leur dire des choses nouvelles, que pour leur faire relire celles qu’on craint qu’ils n’ayent oubliées. […] Homere aura acquis dans trois mille ans d’ici, un nouveau nombre de panégyristes, sans que le moindre critique les interrompe. […] Que répondez-vous de nouveau à ces nouvelles instances ? […] Ils ne rendent point leur simplicité aimable par leur vertu ; il semble plûtôt que leurs vices fassent de leur simplicité même un nouveau défaut. […] Il est vrai qu’il a prétendu fortifier le sentiment de cette illustre sçavante par de nouvelles preuves ; mais je crois aussi avoir fortifié le mien par de nouvelles reflexions.
C’est ainsi qu’à l’époque de la puberté, lorsque des organes, jusqu’alors restés inertes ou engourdis, s’éveillent et se développent, des sentiments nouveaux prennent naissance dans le cerveau et apportent au cœur des impressions nouvelles. […] Pour produire un phénomène nouveau, l’expérimentateur ne fait que réaliser des conditions phénoménales nouvelles ; mais il ne crée rien, ni comme force ni comme matière. […] La médecine expérimentale ne sera pas un système nouveau de médecine, mais au contraire la négation de tous les systèmes. […] En effet, les sciences n’avancent que par les idées nouvelles et par la puissance créatrice ou originale de la pensée. […] Lorsque le malade était réveillé, le cerveau faisait de nouveau saillie, et se mettait de niveau avec la surface de la table externe de l’os.
MM. de Goncourt sont si peu « naturalistes » au sens nouveau, que, dès 1859, croyant ne railler encore que M. […] je pense qu’il faut se relever les manches et fouiller dans la loge des portiers et l’idiotisme des bourgeois : il y a un nouveau monde pour celui qui sera assez fort pour mettre la main dessus ; je pense que le génie est une mémoire sténographique… Je pense… je pense…, voilà ce que je pense ! […] L’entrée dans la littérature d’écrivains initiés aux arts plastiques, qui en ont la science et la passion, marque un nouveau progrès, déjà inquiétant. […] Flaubert n’invente pas un mot nouveau, Gautier n’en invente qu’un petit nombre ou se contente de ressusciter des mots anciens. […] On se demande si l’effet de ces mots nouveaux ou de ces tournures inusitées n’est pas tout entier dans leur nouveauté même, et si, la nouveauté passant, l’effet ne disparaîtrait pas du même coup.
Il ne porte pas en lui-même un but qui se maintienne identique et suscite de nouveaux moyens quand les anciens manquent. Touchez à l’un quelconque de ses rouages, c’est fini, l’heure ne sera plus marquée : la roue qui tournait à gauche n’essaiera pas de tourner à droite pour continuer de poursuivre l’heure ; l’aiguille n’essaiera pas de s’appuyer sur un nouveau ressort pour pouvoir tourner. […] Ce quelque chose, est-ce vraiment une chose, un objet venant apparaître après les autres pour former un nouveau dessin interne ? […] Jouir et avoir spontanément conscience de jouir sont absolument identiques : par ce mot de conscience, nous n’entendons pas un phénomène nouveau, un acte nouveau, une fonction nouvelle qui viendrait s’ajouter à la jouissance pour la réverbérer, pour la distinguer du reste, la connaître ou la reconnaître ; nous entendons simplement la transparence intérieure qui fait qu’une jouissance existe immédiatement pour elle-même, non pas seulement pour un autre. […] Est-ce un acte nouveau et original de l’esprit, comme on le prétend d’ordinaire, ou n’est-ce qu’une combinaison de fonctions plus primitives, notamment de souvenirs et d’appétitions ?
Toutes ces richesses ne sont plus que des souvenirs et n’ont pas mieux profité à l’Espagne que les trésors du nouveau monde. […] La série des œuvres poétiques constitue ainsi toute une histoire, celle de l’âme humaine, qui, coulant sans cesse vers l’infini, réfléchit sans cesse de nouveaux cieux et de nouvelles rives. […] Les cadavres sont encore chauds, que déjà s’avancent les acteurs d’un nouveau drame ; sonnez, fanfares ; avancez, cavaliers du jeune Fortinbras ! […] Werther a d’ailleurs commis un calcul faux et tout à fait irrémédiable : enfant d’un siècle nouveau, animé de sentiments nouveaux, dépourvu de tout préjugé, Werther a cru que tout le monde était aussi franchement dégagé que lui des superstitions du passé. […] Une vertu est toujours nouvelle, en effet, lorsque nous l’exerçons dans de nouvelles conditions et sous un nouveau maître, parce qu’alors nous y portons un degré de zèle que nous n’aurions pu avoir sous l’ancien maître et dans les anciennes conditions.