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384. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pommier. L’Enfer, — Colifichets. Jeux de rimes. »

Non, rien de tout cela n’a manqué au nouveau poète de l’Enfer. […] Il n’a rien de nouveau, de replié, d’inventé par lui dans la pensée. […] Le nouveau poète de l’Enfer est une imagination plastique du premier ordre. […] Je viens de le lire, ce livre nouveau de M.  […] Amédée Pommier, cet artiste acharné qui n’a pas besoin de l’impulsion des autres, à des effets nouveaux et à des tentatives nouvelles, nous lui conseillons plutôt, maintenant qu’il a prouvé qu’il pouvait être un grand maître dans l’art des vers pour les vers, de remonter de cette poésie de l’expression pure vers la poésie plus mâle de la pensée et de préférer désormais aux difficultés, cherchées pour les vaincre, du rythme, les inspirations victorieuses des sentiments auxquels il est impossible de résister !

385. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 423

Les plus connus de tous, & ceux qui méritent le plus de l’être, sont les Journées amusantes & les cent Nouvelles Nouvelles, où, par un mélange d’Histoires & de Contes, l’Auteur trouve le moyen d’instruire & de plaire.

386. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Il semblait qu’il y eût du nouveau à tenter dans la tragédie après Corneille et Racine. […] Après Molière, qu’y avait-il à essayer de nouveau dans la comédie ? […] Aussi, vers le milieu du siècle, le public demandait-il du nouveau. […] Il s’en forme tous les jours, de nouvelles. » Ainsi s’exalte Diderot en vantant son invention. […] Mais sitôt qu’il s’attache au manteau de Molière, sa veine jaillit, et il fait applaudir des beautés nouvelles.

387. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Le lecteur peut maintenant juger par lui-même si le diagnostic « dégénérescence » est applicable ou non aux promoteurs des nouvelles tendances esthétiques. […] La librairie allemande produisait, en 1840, 1100 nouveaux ouvrages, en 1891, 18 700. […] L’humanité civilisée fut surprise à l’improviste par ses nouvelles découvertes et ses nouveaux progrès ; il ne lui resta pas de temps pour s’adapter aux conditions de vie nouvelles. […] Si donc on ne remarqua pas les nouvelles maladies nerveuses, c’est que précédemment elles n’apparaissaient pas. […] La jeunesse, l’espoir et l’avenir du peuple français, se détourne de la science ; l’émancipation a fait banqueroute, les âmes s’ouvrent de nouveau à la religion, et l’Église catholique accomplit de nouveau son office sublime d’institutrice, de consolatrice et de guide de l’humanité civilisée ».

388. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

Henri IV nous y est rendu plus jeune et plus frais qu’on n’est accoutumé de le voir : c’est un Henri de Navarre tout nouveau et avant la barbe grise. […] Il n’arrive pourtant au sujet même qu’après une demi-heure au moins, durant laquelle il parle encore d’autres affaires : après quoi venant au point indiqué, y venant par de nouveaux circuits, énumérant ses fatigues et les peines qu’il s’est données pour parvenir au trône et pour rétablir l’État, il montre que tout cela n’est rien encore et n’aboutira à rien de solide et de durable, s’il ne se procure des héritiers. […] Au commencement de 1599 Gabrielle était, selon toute apparence, sur le point de devenir reine ; elle était enceinte de nouveau. […] [NdA] Ce qu’il y a de plus compromettant se trouve dans les Nouveaux mémoires de Bassompierre, publiés en 1802, p. 175 et suivantes. Ces Nouveaux mémoires sont moins à mépriser que ne le disent MM. 

389. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — II. (Fin.) » pp. 62-79

Lorsque l’édition des Nouvelles lettres, des nouveaux fragments de lettres, traduits par M.  […] Si quelques personnes viennent me rendre visite, je ne les vois qu’un moment, je parle de la pluie et du beau temps ou bien des nouvelles du jour, et je me réfugie ensuite dans ma retraite. […] Elle eut quelque peine à se faire à ce genre de vie nouveau, à cette résidence plus assidue à la ville et au Palais-Royal : « J’aime les Parisiens, disait-elle, mais je n’aime pas à résider dans leur ville. » Elle s’était accoutumée, durant ses longues saisons à Saint-Cloud, à cette mesure de retraite, de compagnie et de liberté qui allait à sa nature et, je dirai, à sa demi-philosophie. […] À voir les manières nouvelles, elle était dans un étonnement qu’elle ne pouvait retenir et qui fit rire plus d’une fois sa mère. […] [NdA] Par exemple à la page 134 de ces Nouvelles lettres : « Le temps est venu où, comme dit la sainte Écriture, sept femmes, etc. »

390. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — II » pp. 39-56

L’abbé de Rancé, dans les années suivantes, était assez tenu au courant de Santeul et de ses pas et démarches par cet abbé Nicaise, de Dijon, correspondant infatigable et bénévole, qui lui transmettait quelquefois des vers ou des nouvelles du poète son ami. […] Mais avec la maladie cessante s’évanouissaient aussi les graves dispositions de Santeul, et il se laissait de nouveau entraîner au monde et aux applaudissements. […] Il n’avait pas donné d’édition en volume de ses vers profanes depuis 1670 ; il en donna un nouveau recueil en 1694. […] Il me demanda des nouvelles de Santeul, et me témoigna qu’il était très fâché de son mal. […] Avant de partir pour ce dernier voyage de Bourgogne, Santeul avait été en visite à la Trappe ; « il avait trouvé du goût pour tout ce qu’il y avait vu » ; mais ce goût avait été passager comme tout ce qui faisait impression sur cette organisation mobile ; et l’abbé de Rancé, en apprenant sa mort, que lui annonçait l’abbé Nicaise, écrivait (3 octobre 1697) : Il est vrai, monsieur, que je n’ai point reçu le paquet que vous me mandez que vous m’avez envoyé, et que ces paroles, Santolius Burgundus, me sont toutes nouvelles.

391. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

Sa ligne de conduite à la Chambre, du moment qu’il y fut entré sous Louis-Philippe en 1834, jusqu’en février 1848, fut d’un homme vraiment nouveau qui ne se rangeait sous le drapeau d’aucun des anciens partis et qui cherchait à en former un à son image, ce à quoi il n’a pas encore réussi. […] M. de Girardin se prononça bientôt contre les demandes de toute sorte qui se succédaient en procession à l’Hôtel de Ville, contre l’augmentation des salaires, contre l’idée de guerre ; il s’éleva très-courageusement surtout contre le parti des démocrates purs, des républicains de la veille, de ceux qui auraient voulu faire de la République si fortuitement conquise une secte à leur dévotion, un régime à leur profit, doctrinaires d’un nouveau genre et qui prêchaient à leur tour l’exclusion, l’épuration. […] Ce qui sautait aux yeux, c’était le nouveau mot d’ordre : Résistance ! […] Le système auquel M. de Girardin a donné une netteté ingénieuse d’expression et une précision voisine de l’algèbre, et qu’il porte sur quelques points tels que le mariage 68 au-delà de ce qu’on avait exprimé encore, n’est pas nouveau d’ailleurs dans son principe ni dans la plupart de ses développements ; et lui-même reconnaît des pères et des maîtres dans les publicistes de l’école économiste ou économique, promoteurs d’un gouvernement réduit et à bon marché, Dupont de Nemours, Daunou, Tracy… et surtout Turgot. […] M. de Girardin a donné aux malveillants un prompt démenti, et il a retrouvé tous ses anciens lecteurs, sans compter les nouveaux.

392. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

L’Art poétique nous fournit d’abord une réponse à ces questions : dès qu’on le lit, on sent que Boileau ne croit pas édicter paisiblement des lois incontestées : c’est plutôt une nouvelle bataille qu’il livre sur un nouveau terrain. […] Les questions de goût et de bienséance prennent le pas sur la vérité des choses, et la communication est si bien fermée entre la réalité vivante et l’esprit français, que les formes nouvelles de l’art conçues théoriquement en vue d’une vérité plus grande n’arrivent pas à se réaliser dans des œuvres moins conventionnelles que celles qu’il s’agit de remplacer : je parle de la comédie larmoyante et du drame, qui prétendent se substituer à la tragédie. […] La littérature a suivi sa marche sans regarder en arrière : d’autres influences en ont réglé le mouvement, et elle s’est orientée vers de nouveaux principes. Les littératures étrangères et populaires ont présenté des types inconnus de beauté ; les sciences ont fourni leurs méthodes et leurs systèmes pour fonder de nouvelles doctrines esthétiques et critiques. […] On pourrait se demander si, à l’heure présente, ne commence pas, avec les décadents et les symbolistes, une ondulation nouvelle, en sens inverse du naturalisme, et qui emporterait de nouveau la littérature vers un idéal contraire à celui de Boileau.

393. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Les Faux Démétrius. Épisode de l’histoire de Russie, par M. Mérimée » pp. 371-388

Mérimée, fidèle en cela à l’esprit classique, ne mêle point les genres : Accablé par ces tristes nouvelles, Boris faisait des efforts surhumains pour cacher son désespoir. […] Après l’assassinat de Démétrius (car il fut assassiné dans une émeute populaire), on en voit naître un nouveau, mais qui n’est plus qu’une copie grossière du premier. […] Mérimée historien sans dire au moins un mot de lui comme romancier et auteur de nouvelles. […] Prenant le volume des Nouvelles de M.  […] Mérimée ces passages et ces nuances fugitives qui séduisent dans les nouvelles de M. de Musset.

394. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

Tout n’est pas nouveau dans son entreprise, mais tout y est renouvelé, rajeuni, réveillé. […] Un esprit nouveau s’éveillait, l’esprit des sciences positives, qui se répandait avec une puissance incalculable. […] Chaque grand homme représente un nouveau développement de l’idée, il est donc nécessairement en lutte avec son temps : le milieu lui fait obstacle, il faut qu’il le brise, pour créer lui-même un nouveau milieu qui sera un obstacle à un génie futur. […] Contentons-nous d’avoir résumé quelques-unes des idées nouvelles les plus importantes et d’en avoir en même temps signalé les lacunes. […] Son rôle se réduit à se défendre contre les attaques sans avoir jamais rien de nouveau à découvrir.

395. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

Par là le caractère esthétique du mouvement, loin d’être diminué, est agrandi, car il s’y ajoute deux éléments nouveaux. […] Chaque art, dans un milieu nouveau, ne peut plus revivre comme il a vécu, mais il ne meurt pas pour cela. […] Un nouveau problème se pose donc : faut-il raisonner par analogie de l’instinct au génie poétique et affirmer avec M.  […] Pour comprendre ces variations et les apprécier à leur juste valeur, il faut de nouveau emprunter quelques données à la musique. […] » Malheur à ceux qui ne comprennent pas les « nouvelles voluptés de l’oreille », et qui refusent de suivre M. 

396. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Le nouveau volume de M.  […] Nouveaux Récits galiciens. — 1876. […] En deux mots, le nouveau roman que M.  […] » crie-t-elle à son amant à chaque nouveau coup qu’elle lui porte. […] C’est encore là un nouveau tour de M. de Bismarck.

397. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Ces nouvelles ont pour thème unique des anecdotes relatives à 1870. […] Ceux de Stendhal aussi, de même les nouvelles de Mérimée. […] L’écrivain n’a pas eu besoin de mots techniques ou nouveaux. […] Louis Bertrand, vient de publier en librairie un nouveau roman : l’Infante. […] Procédons de nouveau par des exemples.

398. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Il demande du nouveau, parce qu’il s’ennuie, mais c’est d’abord pour s’en moquer. […] Le beau, c’est l’ancien ; le très beau, c’est l’antique ; le laid, c’est tout ce qui est nouveau. […] Ce qui risque bien plus d’induire notre jugement en erreur, c’est ce qui nous paraît exécrable, peut-être seulement parce que c’est nouveau. […] L’auteur nouveau livre au public son nom ; le voilà célèbre, et désormais il pourra impunément donner au théâtre des platitudes signées. […] « Sous les mots des odes d’Horace, écrit Doudan103, des idées nouvelles, des sentiments nouveaux se glissent furtivement. » Ronsard est loin d’avoir cette heureuse plasticité.

399. (1902) La poésie nouvelle

Mais, à un âge où d’autres s’essayent à de timides imitations, il eut la rage heureuse du nouveau. […] Qu’y a-t-il donc de nouveau dans sa nouvelle métrique ? […] Elle est mobile et chaque heure la revêt d’un prestige nouveau. […] Mais la forme s’enrichit de mètres nouveaux et le vers libre fait ici son apparition. […] A de nouvelles conceptions des choses l’ancienne métrique ne suffisait plus !

400. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface d’« Hernani » (1830) »

À peuple nouveau, art nouveau. […] Ce n’est pas que ce drame puisse en rien mériter le beau nom d’art nouveau, de poésie nouvelle, loin de là, mais c’est que le principe de la liberté, en littérature, vient de faire un pas ; c’est qu’un progrès vient de s’accomplir, non dans l’art, ce drame est trop peu de chose, mais dans le public ; c’est que, sous ce rapport du moins, une partie des pronostics hasardés plus haut viennent de se réaliser.

401. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 31, que le jugement du public ne se retracte point, et qu’il se perfectionne toujours » pp. 422-431

Ainsi deux ou trois années suffisent bien au public pour connoître si le poëme nouveau est bon ou s’il est médiocre, mais il lui faut peut-être un siecle pour en connoître tout le mérite, supposé qu’il soit un ouvrage du premier ordre dans son espece. […] Je dis donc en premier lieu, que le public se trompe quelquefois lorsque trop épris du mérite des productions nouvelles qui le touchent et qui lui plaisent, il décide en usurpant mal à propos les droits de la postérité, que ces productions sont du même genre que ceux des ouvrages des grecs ou des romains, qu’on appelle vulgairement des ouvrages consacrez, et que ses contemporains leurs auteurs, seront toujours les premiers poetes de leur langue. C’est ainsi que les contemporains de Ronsard et de la pleyade françoise se sont trompez, quand ils ont dit que les poetes françois ne seroient jamais mieux que ces nouveaux Promethées, qui pour parler poetiquement, n’avoient d’autre feu divin à leur disposition que celui qu’ils déroboient dans les écrits des anciens.

402. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hennique, Nicolette (1886-19..) »

La valeur de ce livre de Nicolette Hennique : Des rêves et des choses, est grande, car on y trouve quelque chose de nouveau ; et cette nouveauté, ce n’est ni la vigueur, ni la mélancolie, ni la beauté qui certes y abondent ; ce ne sont pas non plus les savantes expressions, ni les bons vers — toutes ces qualités ne font que mettre ce livre parmi les meilleurs — la vraie nouveauté qui ressort de l’ouvrage de Nicolette Hennique, c’est cet élément imprécis mais certain qui distingue les œuvres solides et qui, cette fois, nous dénote la naissance d’un nouveau caractère.

403. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Assurez-la bien de mon sincère attachement ; je la prie instamment de me donner de ses nouvelles et des vôtres, ce que j’attends avec bien de l’impatience. […] De vos nouvelles, je vous en prie ! […] Le lendemain, je partais pour Paris ; le 7, je vis des choses aussi nouvelles pour moi que si j’avais été jeté brusquement en France de Tahiti ou de Tombouctou. […] Ce dernier s’aperçut même que ce monde nouveau était fort curieux et valait la peine qu’on s’y attachât. […] Je crains que les nouvelles institutions militaires, n’admettant ni exception ni équivalent, n’amènent un affreux abaissement.

404. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

Quelques jeunes hommes groupés à nouveau autour de M.  […] « Il n’y a pas à s’y tromper, c’est bien un style nouveau. […] Sébastien-Charles Leconte représente ce nouveau Parnasse avec éclat. […] Du monde et même du demi et même du nouveau monde. […] L’un de nous écrivit alors le premier article de louanges en l’honneur du nouveau poète.

405. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 115

Il répondit à quelqu’un qui lui demandoit pourquoi, écrivant si bien, il aimoit mieux être Traducteur, qu’Auteur lui-même : « Que la plupart des Ouvrages modernes n’étoient que des redites des Anciens, & que, pour bien servir sa patrie, il valoit mieux traduire de bons Livres, que d’en faire de nouveaux, qui le plus souvent ne disent rien de nouveau ».

406. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 515

Avec les talens qu'il paroît avoir, il eût pu choisir un autre genre que celui auquel il s'est attaché ; mais enfin ses petits Romans, connus sous le nom de Nouvelles, ont un but honnête ; la morale y est mise en action avec intelligence, avec sensibilité, & c'en est assez pour le justifier d'y avoir consacré son temps. […] Ses dernieres Nouvelles prouvent que les défauts dont nous venons de parler, ne sont point incurables, & peuvent être regardées comme le fruit d'une plume qui sait animer par le sentiment les richesses de l'imagination.

407. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MADAME TASTU (Poésies nouvelles.) » pp. 158-176

MADAME TASTU (Poésies nouvelles.) […] A chaque flot nouveau de sentiment qui gonfle la surface, le talent, comme une nef soulevée, obéit. […] Dans son recueil nouveau, elle parle encore de ce talent, qui n’est, dit-elle, qu’une lutte intime d’ardents pensers et de frêles accords. […] Dubois, en citant l’Ange Gardien, caractérisa, par quelques lignes bien senties, ce genre nouveau d’élégie domestique. […] Après l’Ange Gardien, dont la rayonnante image continuera de planer, aux heures de rêverie, sur les destinées de toute jeune fille chrétienne et de toute épouse fidèle, ce volume nouveau, mélange de souffrance, d’étude et de maturité sensée, a son charme également béni.

408. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VIII. De l’éloquence » pp. 563-585

Vous adresserez-vous aux hommes avides d’acquérir de la fortune, nouveaux qu’ils sont aux habitudes comme aux jouissances qu’elle permet ? […] Cependant, comme les pensées nouvelles développent de nouveaux sentiments, les progrès de la philosophie doivent fournir à l’éloquence de nouveaux moyens. […] Cette manière de voir étant adoptée par les hommes éclairés, influe sur la teinte générale des idées, mais ne triomphe pas des affections ; elle ne parvient à détruire ni l’amour, ni l’ambition, ni aucun de ces intérêts instantanés dont l’imagination des hommes ne cesse point de s’occuper, alors même que leur raison en est détrompée : mais cette philosophie purement méditative jette dans la peinture des passions un caractère de mélancolie qui donne à leur langage un nouveau degré de profondeur et d’éloquence.

409. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre II. De l’ambition. »

En les comparant donc, je donnerai naturellement un nouveau développement au chapitre que je viens de finir. […] Il ne faut qu’ouvrir l’histoire, pour connaître la difficulté de maintenir les succès de l’ambition ; ils ont pour ennemis la majorité des intérêts particuliers, qui tous demandent un nouveau tirage, n’ayant point eu de lots dans le résultat actuel du sort. […] Ils ont pour ennemis le besoin qu’a le public de juger et de créer de nouveau, d’écarter un nom trop répété, d’éprouver l’émotion d’un nouvel événement : enfin, la multitude, composée d’hommes obscurs, veut que d’éclatantes chûtes relèvent de temps en temps le prix des conditions privées, et prêtent une force agissante aux raisonnements abstraits qui vantent les paisibles avantages des destinées communes. […] Si ces considérations générales suffisent pour éclairer sur la juste influence de l’ambition sur le bonheur, les auteurs, les témoins, les contemporains de la révolution de France, doivent trouver au fond de leur cœur de nouveaux motifs d’éloignement pour toutes les passions politiques ? […] Quel que soit le parti qu’on ait embrassé, la faction est démagogue dans son essence, elle est composée d’hommes qui ne veulent pas obéir, qui se sentent nécessaires, et ne se croient point liés à ceux qui les commandent ; elle est composée d’hommes prêts à choisir de nouveaux chefs chaque jour, parce qu’il n’est question que de leur intérêt, et non d’une subordination antérieure, naturelle ou politique : il importe plus aux chefs de n’être pas suspects à leurs soldats, que redoutables à leurs ennemis.

410. (1915) La philosophie française « I »

Nous n’essaierons pas de résumer sa doctrine : chaque progrès de la science et de la philosophie permet d’y découvrir quelque chose de nouveau, de sorte que nous comparerions volontiers cette œuvre aux œuvres de la nature, dont l’analyse ne sera jamais terminée. […] Les réponses que la nature fait à nos questions donnent à l’entretien une tournure imprévue, provoquent des questions nouvelles auxquelles la nature réplique en suggérant de nouvelles idées, et ainsi de suite indéfiniment. […] Conduit à la philosophie, lui aussi, par l’étude des sciences, et en particulier par les mathématiques, Cournot 37 institua une critique d’un genre nouveau, qui, à la différence de la critique kantienne, porte à la fois sur la forme et sur la matière de notre connaissance, sur les méthodes et sur les résultats. […] Nous nous attachons surtout, dans le présent travail, à ceux qui furent, en philosophie, les créateurs d’idées et de méthodes nouvelles.

411. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Ribaux, Adolphe (1864-1915) »

. — Nouveaux contes pour tous (1895). — Le Roman d’un jardin (1895). — Charles le Téméraire, drame, 9 tableaux (1897). — Jeunes et vieux (1897). — Coquelicots (1898). […] Plus sûr de sa forme, l’auteur a vu Paris et puisé à de nouvelles sources d’inspiration sans laisser tarir les anciennes.

412. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

On appelle le jeune Goethe ; il sort, revient presque aussitôt, et congédie les Tyroliens, s’assied de nouveau à table avec nous. […] Il se livre de nouveau à ses travaux de naturaliste : il parle avec un grand éloge du talent transcendant de M.  […] Il nous faut voir maintenant comment nous nous arrangerons de nouveau avec la vie. […] Si elle n’avait pas eu d’autre mission que de renverser l’empire romain et de créer, d’organiser un monde nouveau, elle serait tombée depuis longtemps. […] (Je tiens pour à peu près impossible un accommodement ; et s’il se faisait, il serait inutile ; nous serions de nouveau comme autrefois.)

413. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VII : Instinct »

Du reste, il n’était pas besoin que je vinsse confirmer de nouveau la réalité de l’instinct esclavagiste dans la nature ; assez d’autres l’avaient fait avant moi. […] Ce sont les maîtres qui décident où et quand un nouveau nid doit se construire ; et, quand ils émigrent, ce sont eux qui portent leurs esclaves. […] Quand j’examinai de nouveau la cellule, je trouvai que la cloison irrégulière avait été complétée et était devenue parfaitement plane. […] Dans ce cas, au contraire, un changement graduel de structure aurait amené de nouvelles habitudes, et, par suite, un changement d’instinct. […] Ces quelques faits suffiraient à prouver que l’Abeille ou même la Guêpe bâtit bien d’instinct et volontairement des hexagones et non des sphères ; car, une fois cette habitude devenue héréditaire chez l’espèce, il faudrait de nouvelles variations et de nouveaux progrès pour que ces insectes parvinssent à donner la forme sphérique, seulement aux cellules extérieures et libres de leurs rayons, ce qui serait une économie de cire.

414. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Je lui voue au désert de nouveaux sacrifices ! […] tu donnes à tes amants des plaisirs toujours nouveaux. […] Ils partagent, avec les Espagnols et les Portugais, la gloire d’avoir ajouté de nouvelles mers et de nouveaux continents au globe, et d’avoir fixé les limites de la terre. […] Combattre un homme tel que lui, c’est lui préparer de nouveaux triomphes. […] Dira-t-on que les nouveaux pasteurs cherchent la gloire et la fortune ?

415. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Aujourd’hui que les nombreux et précieux ouvrages consacrés à l’œuvre Wagnérienne se sont de plus en plus répandus et nous ont si puissamment aidés dans notre tâche de propagande, nous pouvons continuer notre campagne dans un sens nouveau. […] Et la Revue Wagnérienne ne peut pas ne pas noter ces uniques soirées qui nous ont de nouveau dévoilé ces chefs-d’œuvre de toute musique, où s’est nourri le génie de Richard Wagner, les derniers quatuors de Beethoven. […] La Société Nationale de Musique nous donne heureusement d’intéressantes auditions d’œuvres nouvelles et inédites. […] Ajoutons que ces nouvelles nous viennent de journaux allemands et que nous n’avons pas eu le temps de les contrôler. […] Dernières nouvelles : La première représentation de La Valkyrie est annoncée pour la première semaine de mars.

416. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

L’école réaliste par exemple, dont un roman nouveau vient remettre en cause les étranges prétentions, cette école assez bruyante, et qui proclame si fièrement son indépendance, sait-elle bien d’où elle vient ? […] Flaubert prétendit concilier les aspirations épiques de cette école avec nos tendances nouvelles. […] Délire, ivresse, ce sont là aussi des accusations banales, et qu’il serait trop facile de diriger contre des tentatives vraiment nouvelles. […] Et voilà les sujets que l’art nouveau se plaît à étaler sous nos yeux, voilà les problèmes qui lui paraissent dignes d’étude et les beautés qu’il veut qu’on admire ! […] À chaque trait nouveau ajouté par le peintre, à chaque mouvement des acteurs, on se dit : Pourquoi cela ?

417. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

Il n’armera pas de nouveau l’Occident ; il ne sollicitera pas un second âge héroïque de la chrétienté. […] » Mais ce langage du poëte n’avait déjà sur les hommes d’un siècle nouveau rien de la puissance qu’exerçaient jadis la rude parole de Pierre l’Ermite, ou l’éloquence passionnée de saint Bernard. […] C’est pour l’Europe le dédommagement tout préparé à la séparation, il la croissance du nouveau monde, qui lui est échappé sans retour. […] « Mais pourquoi mon esprit va-t-il chercher au loin un nouveau sujet de tristesse ? […] Donc un nouveau labeur à tes armes s’apprête, et la fin vraiment sublime et naïve de ce chant poétique.

418. (1874) Premiers lundis. Tome II « Alexis de Tocqueville. De la démocratie en Amérique. »

Pleins d’un amour sincère pour la patrie, ils sont prêts à faire pour elle de grands sacrifices : cependant la civilisation trouve souvent en eux des adversaires ; ils confondent ses abus avec ses bienfaits, et dans leur esprit l’idée du mal est indissolublement unie à celle du nouveau. » Cette absence de lien entre les opinions et les goûts, entre les actes et les sentiments, entre l’énergie des désirs et la justesse des vues, ce divorce trop habituel entre les convictions chrétiennes restantes et les sympathies de l’avenir, toute cette confusion morale attriste le jeune philosophe et lui semble un symptôme presque unique dans l’histoire. […] Sainte-Beuve dans les Nouveaux Lundis, tome X, à la suite de son étude sur la Nouvelle Correspondance inédite de l’auteur de la Démocratie en Amérique (1865). […] Nous n’hésitons donc pas à la donner de nouveau, avec le commentaire dont M.  […] Les choses flatteuses que vous avez bien voulu dire sur mon ouvrage m’auraient causé beaucoup d’orgueil et de joie, de quelque part qu’elles vinssent ; mais le nom de l’auteur de l’article ajoute encore à mes yeux un nouveau prix à ce que contient d’aimable l’aracle même.

419. (1875) Premiers lundis. Tome III « Instructions sur les recherches littéraires concernant le Moyen Âge »

Les questions se multiplient en avançant vers le xvie  siècle, et je n’énumère pas tout ce qu’on pourrait demander d’utile et de nouveau à cette époque véritablement savante, où la connaissance directe de l’Antiquité et l’essor du génie moderne redoublent d’émulation. […] Il ne serait pas impossible de retrouver de nouvelles lettres d’Alcuin. […] Enfin, en lisant la description fidèle que Jean de Salisbury nous donne de l’état de l’enseignement à Paris au milieu du xiie  siècle, de la multitude des maîtres et de la diversité des opinions, il est impossible de ne pas espérer qu’avec des recherches patientes et bien dirigées, on arriverait à retrouver beaucoup de choses précieuses et nouvelles. […] Vous mettrez une égale importance à tous manuscrits étendus en vers, quel qu’en soit le titre ; aux voyages, aux écrits satiriques désignés sous le nom de Bibles ; à ceux qui s’intitulent Bestiaires, Volucraires, Lapidaires, ou qui s’offriraient sous des titres latins ; aux espèces de compilations scientifiques, comme l’Image du monde ; aux grands ouvrages allégoriques du genre du Roman de la Rose ; aux grands apologues, aux branches nouvelles qu’on pourrait retrouver du célèbre Roman de Renart, par exemple.

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