Le malaise moral de l’Italie, intolérable dans l’aristocratie italienne, était très peu senti dans les masses.
C’est une sorte de mirage moral qui suscite des horizons de verdure, de fontaines et de lacs de l’aridité du désert ; c’est le coup qui frappe au cœur le soldat du Tyrol ou de l’Helvétie, quand il entend, à mille lieues de son pays, une note du chant du pasteur des Alpes rassemblant ses troupeaux, et qui le fait languir et se consumer de désir, jusqu’à ce qu’il ait respiré de nouveau une haleine de sa première patrie ; c’est cette nostalgie, véritable démence du souvenir, surajoutée à une autre démence, qui dirigeait instinctivement et comme à son insu le Tasse vers le royaume de Naples.
La vie tient dans les phénomènes physiques le même rang que la volonté dans l’ordre moral.
De plus, l’Écosse, sans cesse menacée de domination ou d’envahissement par l’Angleterre, avait besoin de puissantes alliances étrangères, en Europe, pour l’aider à conserver son indépendance et pour lui fournir l’appui moral et l’appui matériel nécessaires pour contre-balancer l’or et les armes des Anglais.
XXIII Le temps était propice : les superstitions populaires dont le moyen-âge avait obscurci les sublimes vérités morales du christianisme ; les richesses démesurées du clergé, le luxe et la corruption des pontifes, les scandales des évêques de cour ; le progrès des sciences physiques rendant aux miracles le caractère de phénomènes naturels ; le nombre des monastères d’hommes et de femmes possesseurs oisifs d’une partie du territoire ; les priviléges et les exemptions d’impôts de ces corporations de célibataires substitués à la famille, source et but de toute société durable, tout cela avait commencé contre les mœurs du clergé une réaction qui devait aller jusqu’aux dogmes.
Tout était organisé contre cette résurrection du sentiment moral et poétique ; c’était une ligue universelle des études mathématiques contre la pensée et la poésie.
Il étudiait l’influence de ses affections morales sur son appétit ; il expérimentait toutes choses, son sommeil, son réveil ; d’une condescendance pour les besoins de son corps qui venait moins d’un désir excessif de prolonger sa vie, que de la curiosité d’éprouver sur lui-même ce qu’il jugeait le plus propre à conserver la santé.
Enfant du dix-huitième siècle, je serais ingrat si je ne rapportais à ses écrivains ma part dans les biens de l’ordre moral qui ont élevé la condition humaine au dix-neuvième.
Je sortis de leurs mains avec un sentiment moral tellement prêt à toutes les épreuves que légèreté parisienne put ensuite patiner ce bijou sans l’altérer.
Deux pays, la France et l’Allemagne, sont en présence, deux pays unis par un séculaire échange d’idées et d’efforts, un jour séparés par une guerre folle et à jamais détestable : mais la paix a été faite, les anciennes relations, si amicales, ont été retrouvées ; depuis des générations, c’était, entre les deux, une réciprocité de salutaires influences, un constant retour, au-dessus des rives du vieux Rhin, de ces choses intellectuelles et morales dont vivent les peuples ; à grand peine donc, et malgré les fanatismes un instant renouvelés, l’œuvre de mutuelle régénération est reprise ; et voilà que l’un de ces pays enfin a produit l’œuvre qui résume son âme, l’artiste absolu lui est né en qui aboutissent les qualités nationales éminentes, l’homme par excellence dont l’œuvre résume toutes les aspirations d’une race ; à son tour, ce pays offre à l’autre, à travers les frontières, ce magnifique tribut d’idéalité nouvelle : appartient-il à quelqu’un de protester ?
Chez ce peuple si sage, les sujets de tragédies sont presque toujours moraux, & relevés par les pensées & par les exemples des philosophes, & des héros de la nation.
— car pour les nuances et les transparences intellectuelles et morales, en d’autres termes, pour la moitié de la création, la description n’y est pas.
J’avais affaire à Victor Hugo le poète romantique, le matérialiste profond, même quand il touche aux choses morales et aux sentiments les plus éthérés ; tellement matérialiste que nous avons été tous pris, comme des imbécilles, au titre de son livre de l’Homme qui rit.
Par un narrateur trop peu moral, mais pénétrant et judicieux, par un excellent historien, par Comines. […] Ils n’auront pas pour nous un intérêt littéraire, mais anecdotique et moral. […] Aussi, un moine savant du douzième siècle, sous son costume qui aurait si fort étonné Cicéron, avait cependant un grand nombre d’idées philosophiques, morales, littéraires, en commun avec Cicéron. […] Dans cette époque du moyen âge, les deux puissances morales, inégales dans leurs effets, bien diverses dans leur origine, c’étaient la religion et la poésie populaire.
Étienne ne conçut aucune défiance de ce dernier, mais, s’il ne redouta pas l’homme, il jugea assez bien de la frivolité et surtout de l’incohérence de ses opinions tant morales qu’esthétiques, et dès l’origine, il conseilla à son ami Lullin de ne pas agir légèrement à propos des engagements qu’on pourrait lui faire prendre. […] Dans les discours de David, l’art n’est donc présenté que comme une des branches de l’instruction publique propre, dans sa sphère d’activité, à propager les idées morales et politiques que l’on jugeait à propos d’inculquer dans les esprits. […] La réaction des idées en France depuis l’installation du Directoire (le 4 brumaire an IV) jusqu’au traité de Campo-Formio, que Bonaparte fit ratifier à ce gouvernement en frimaire an IV, est un des phénomènes moraux les plus curieux que l’on puisse recommander à l’observation des hommes. […] Tel était à peu près l’état politique et moral de la France, lorsque David, sorti de sa captivité et ayant renoncé à l’idée de prendre part au gouvernement de son pays, s’enferma sagement dans son atelier, pour exécuter son tableau des Sabines.
Cette jeune femme qui, depuis dix ans, a vécu de la seule vie de l’intelligence, qui n’a compris, qui n’a cherché le bonheur que sous la forme de la vérité, qui a vu dans la pensée élevée à sa plus haute puissance le premier des devoirs humains, et qui pourtant n’a jamais compris la vérité tout entière, se transforme et se rajeunit dès qu’elle aime, et l’attendrissement ouvre à son intelligence tout un monde nouveau, le monde des idées morales et religieuses. […] Il ne faut pas une grande sagacité pour le deviner : le lecteur a déjà sur les lèvres le nom du livre qui doit servir de modèle aux futurs historiens, le type qui doit servir à juger toutes les œuvres destinées à nous retracer le développement moral et politique des nations : c’est l’Histoire des Girondins. […] Je ne conçois guère pourquoi le poète s’adressant au Christ, lui parle du télescope d’Herschell et lui dit : Ta parole a semé dans le monde moral plus de vérités que notre œil armé du télescope, ne découvre d’étoiles dans le ciel.
Cependant, quand ils le pouvaient, ils y ajoutaient encore l’art de conter un conte moral, celui de faire une brochure, et d’aiguiser une épigramme ou une impertinence. […] Mais ce n’est pas tout encore : « La souplesse du tacticien littéraire et la ténacité du dialecticien se joignaient en lui à la fierté du plébéien de génie et à la sagacité du psychologue ; et la passion généreuse du bien moral agitait, et enflammait tout cela. » Qu’on ne croie pas au moins que cette « caractéristique générale » de Rousseau soit de M.
On a dit de La Fontaine et de Molière qu’ils sont moraux comme inexpérience. […] Le conseil en est bon, mais il est insuffisant » Molière, en ne donnant que celui-ci, ou en ne donnant guère que celui-ci, n’est pas immoral, mais il n’est pas moral le moins du monde, il ne l’est pas autant, vraiment, qu’on peut demander raisonnablement même à un auteur comique de l’être. […] Léon Blay a dit : « X… était moliériste, comme il convient à tout esprit bas. » J’irai moins loin ; mais enfin je dirai qu’une nation qui aurait pris Molière pour guide moral et qui suivrait bien ses leçons ne serait pas méprisable, ne serait pas très mauvaise, serait même d’assez bon sens et d’assez bon goût, mais serait la plus plate du monde. […] Molière a été le principal auteur d’une révolution dramatique qui a remplacé l’extraordinaire par la vérité et l’imagination par le goût des peintures morales. […] Il a été l’auteur de cette révolution qui a remplacé l’extraordinaire par le vrai et l’imagination par le goût des peintures morales, il l’a été par le seul fait de son existence, par le seul fait de son arrivée à Paris et de son succès en 1659 Il a été l’avènement de la Comédie.
Le Parisien viveur, l’observateur raffiné et encyclopédiste, le physiologiste amateur de maladies morales, le philosophe nébuleux, matérialiste et mystique percent sous ces divers masques. […] Il juge que l’histoire d’un commis voyageur donne lieu à bien de belles morales ; il pose en principe que M. de Balzac est un encyclopédiste pédant ; s’il tolère ses grands mots, son argot scientifique, son fatras philosophique, c’est comme on supporte la pluie en novembre. […] S’il y a des climats dans le monde physique, il y en a aussi dans le monde moral. […] Remy, je doute qu’il y ait un pays où les femmes soient en général plus vertueuses et plus morales que dans la société mormone ». […] L’homme fort et armé avait conquis la terre, défriché le sol, établi des cités, détruit ou asservi les races inférieures, construit des épopées, des mythes, des sciences, des morales, des philosophies, et s’était contemplé orgueilleusement lui-même dans la légende de ses héros et de ses dieux.
Ces deux points réservés, il avait toutes les qualités secondaires, des mérites de finesse et d’observation sans nombre. » CLXXV Il en est du caractère moral comme de la physionomie physique : la nature trace d’abord un certain dessin plus ou moins original en nous ; ce dessin va creusant et le plus souvent grossissant avec les années : les plus délicats sont ceux qui conservent la ligne fine en même temps que profonde. […] CXC Le bonheur moral et la vérité sous trois formes : Platon au Sunium (l’humanité un jour de jeunesse et de soleil), — Lucrèce ou Épicure sur le promontoire de la sagesse (un grand naufrage dont, tôt ou tard, on fera soi-même partie) : « Edita doctrina, etc. » — Saint Paul ou Jésus, le sermon sur la montagne (circoncision des cœurs, — médiocrité de la forme, beauté rentrée et du fond). — Une quatrième forme, le scepticisme qui comprend tout, qui se métamorphose tour à tour en chacun, et qui conçoit la pensée humaine comme le rêve de tout et comme créant l’objet de son rêve (Montaigne, Hume)… CXCI (Du temps que j’étais bibliothécaire). — À la Mazarine, j’ai sous les yeux deux sortes d’objets qui me font continuellement l’effet d’un memento mori : cette multitude de livres morts et qu’on ne lit plus, vrai cimetière qui nous attend ; et cet énorme globe terrestre où l’Europe et la France font une mine si chétive en regard de ces immenses espaces de l’Afrique et de l’Asie, et de cette bien plus immense étendue d’eau qui couvre presque tout un hémisphère.
. — Concordance du type moral et du type physique. […] Les actions extrêmes de l’homme proviennent, non de sa volonté, mais de sa nature99 ; pour comprendre les grandes tensions de toute sa machine, c’est sa machine entière qu’il faut regarder, j’entends son tempérament, la façon dont son sang coule, dont ses nerfs vibrent, et dont ses muscles se bandent ; le moral traduit le physique, et les qualités humaines ont leur racine dans l’espèce animale.
La crainte même et la pitié qu’il en ressent, lui deviennent chères ; car au plaisir physique d’être ému, au plaisir moral et tacitement réfléchi d’éprouver qu’il est juste, sensible et bon, se joint celui de se comparer aux malheureux dont le sort le touche. […] S’il y est question d’une divinité du ciel, de l’enfer, d’un naufrage, des êtres même moraux et inanimés, il les représente au naturel par la magie des décorations.
C’est l’imagination qui a enseigné à l’homme le sens moral de la couleur, du contour, du son et du parfum. […] Récemment je me trouvais dans un wagon, et je rêvais à l’article que j’écris présentement ; je rêvais surtout à ce singulier renversement des choses qui a permis, dans un siècle, il est vrai, où, pour le châtiment de l’homme, tout lui a été permis, de mépriser la plus honorable et la plus utile des facultés morales, quand je vis, traînant sur un coussin voisin, un numéro égaré de l’Indépendance belge.
Alors nous penserons avec mélancolie que j’ai déjà connue dans mes « entr’actes », un tantinet rageuse, goguenarde un petit, reconnaissante tour à tour et rancunière à nos souffrances morales et autres, aux médecins inhumains ou bons, et aux infirmiers rosses ou pas, à telle ou telle surveillante qu’on maudissait quand on ne la mystifiais pas, — pas nous, les autres ! […] J’avoue trouver tous ces efforts de rajeunissement moral plus attendrissants que louables, et dût me blâmer le Sâr Péladan, je ne chercherai point à savoir si je suis ou si j’ai été dans le train ; si j’y suis, c’est tant mieux ou tant pis, mais je ne veux jamais m’en soucier, ne tenant qu’en médiocre estime ceux qui enfilent en désespérés les chemins de Damas. […] Un trait de sa vie pour expliquer que l’homme est fait tout d’une pièce et que son moral n’est autre chose que la continuation de son être physique. […] On devinait la cruauté sur celle-là. » Suit le portrait moral de cet homme pour qui la guerre était une science indispensable à la marche de l’humanité, comme il le disait lui-même. […] Un immense abaissement moral, et peut-être intellectuel, suivrait le jour où la religion disparaîtrait du monde.
Non, si les détails de votre tableau, moral ou physique, se rapportent exclusivement au type-femme. […] Saint-Simon a peint des portraits complets : physique, moral et caractère. […] Habituées à ne tenir compte que des fantaisies chimériques de leur esprit ou des élans déréglés de leurs désirs, ils méconnaissent le droit des gens, et les faits géographiques, et les obligations morales et les obstacles matériels.
Un système n’intéresse guère le commun des hommes que par les conséquences morales et pratiques qu’ils en tirent ; malheur à qui leur fournit, fût-ce sans le vouloir, un prétexte pour fermer l’oreille au cri de leur conscience et lâcher la bride à leurs désirs ! […] Pour le rapporteur chargé d’établir le bilan du roman moderne au point de vue littéraire et surtout au point de vue moral, cette division fournit la formule même du verdict. […] Au point de vue littéraire, ces deux livres ne se ressemblent pas ; au point de vue moral, chacun d’eux raconte avec une franchise implacable une série de faits pris au vif de notre civilisation. […] La courageuse idée du devoir domine les désespérances passagères et la contemplation de la nature calme les douleurs morales du poëte.
Vous avez mis à la mode l’âme slave et l’évangile, et, depuis quelques années, vous ne pouvez plus écrire une page sans nous parler d’éveil moral et de rénovation. […] Et, sans doute, la demande que je vous fais serait de la dernière impertinence si elle s’adressait à l’homme privé ; mais il me semble qu’on a le droit de l’adresser à un écrivain qui se trouve être aujourd’hui, par la noblesse de ses préoccupations morales et par l’habitude qu’il a prise de les exprimer publiquement, une façon de conducteur d’âmes… Paris, 15 juillet. […] Elle a toujours été pour nous le pays par excellence du luxe oriental, et aussi le pays des contes moraux, des bons vizirs qui se déguisent et se mêlent au peuple pour connaître ses besoins et pour porter remède aux misères et aux injustices cachées.
Ceux qui veulent que toute œuvre poétique porte en elle-même un enseignement moral, demanderont sans doute quelle est la leçon contenue dans Manon Lescaut. […] Il s’est proposé de peindre les tortures morales de l’homme condamné à mort, qui compte, dans son cachot, les heures, les minutes, les secondes qu’il lui reste à vivre. […] Si les passions n’étaient pas éternelles, si l’homme n’était pas amoureux du trouble et de l’inquiétude, nous dirions que Marianna est une leçon éloquente, et nous insisterions sur le mérite moral de cette œuvre, nous la recommanderions comme un excellent conseil.
Nous vivons parmi tant d’incertitude, nous nous débattons parmi tant de douleurs morales que la résignation même doit nous paraître complice. […] Tâche énorme, labeur effrayant devant lequel on recule aux jours de découragement, de rêverie vague et de sécheresse, mais qu’on accepte avec allégresse aux jours de vigueur, d’équilibre moral et de santé intellectuelle… Telles étaient mes pensées dans cette solitude où j’ai compris les enseignements de la terre, Quand je me redressai, le soleil s’enfonçait derrière l’horizon. […] Accablé, un moment, de douleurs morales et physiques, il ne fléchit pas.
Poé en lambeaux — s’employèrent tout spécialement à le noircir au point de vue moral, griffant en chemin ou déchirant son œuvre à belles dents. […] Mais ces considérations sont purement historiques : on attend peut-être autre chose de nous ; il nous semble utile de chercher une cause à ces exceptions morales, à ces cas intellectuels (il ne peut être question ici, et dans l’ouvrage même, que de ceux-là, on l’a sans doute compris), et nous voulons dire en quelques mots ce que l’on trouvera dans Sodome. Une surexcitation de l’intellect, avec un sentiment plastique peut-être exagéré, des déboires dans un amour qui devait rendre heureux, voilà, croyons-nous, l’origine habituelle d’une erreur qui, pour n’avoir pas eu cette excuse et n’être pas restée un cas intellectuel et moral, est punie si terriblement dans la Bible.
Il se livrait à toutes ses passions intellectuelles et à ses aversions morales sans scrupule, et sauf à se mettre en règle à de certains temps réguliers et à s’en purger la conscience, prêt à recommencer aussitôt après.
Ballanche n’avait rien reçu de la nature pour séduire ni pour attacher : d’une naissance honorable, mais modeste, d’extérieur disgracieux, d’un visage difforme, d’un langage embarrassé, d’une timidité enfantine, d’une simplicité d’esprit qui allait jusqu’à la naïveté, Ballanche ne se faisait aucune illusion sur cette absence de tous les dons naturels ; mais il sentait en lui le don des dons : celui d’admirer et d’aimer les supériorités physiques ou morales de la création.
Il prit en apparence le succès pour un dogme ; il oublia que la moralité est la première condition des actes publics ; il crut aux deux morales, la petite et la grande ; comme Mirabeau, son élève et son égal, il matérialise la politique en la réduisant à l’habileté, au lieu de la spiritualiser en l’élevant à la dignité de vertu : mais, à cette faute près, faute punie par la mauvaise odeur de son nom, il fut honnête homme ; il fut même chrétien dans sa foi et dans ses œuvres ; il fut en même temps le plus parfait artiste en ambition que le monde moderne ait jamais eu à étudier pour connaître les hommes et les choses ; son malheur fut d’être artiste, et de donner dans le même style et avec le même visage des leçons de tyrannie et des leçons de liberté.
Aux temples massifs, disproportionnés, aux sanctuaires mystérieux de l’Égypte et de l’Asie ancienne où se cachent des idoles bizarres et qu’environnent des colosses monstrueux ; aux églises où le Dieu pur esprit plane invisible sous les voûtes élevées, la Grèce oppose les demeures élégantes et joyeuses, tout éclatantes de beauté et de lumière, de ses dieux à figure humaine, comme elle oppose son génie philosophique et moral au génie symbolique et religieux de l’antique Orient et aux mystiques élans de la pensée chrétienne.
Des causes, tirées la plupart du physique du climat, ont pu forcer les causes morales dans ce pays, et faire des espèces de prodiges.
Regardez les Femmes savantes, et de la plus innocente en apparence des manies vous verrez sortir le dessèchement ou la perturbation des affections naturelles, le naufrage matériel et moral d’une famille d’honnêtes gens.