Un grand respect la saisit, un grand prestige la subjugue ; les phrases de l’écrivain font texte, ses opinions font loi, ses rêveries mêmes font miracle pour ses fidèles ; et voilà l’homme prophète. […] Parmi les filles, un très petit nombre se marient, parce que la loi ne leur accorde qu’une parcelle du patrimoine de la famille ; les unes entrent dans des couvents, ces sépulcres de la jeunesse et de la beauté qui étouffent souvent les gémissements secrets de la nature ; les autres restent dans la maison, y vieillissent avec une inclination cachée dans leur cœur, contractent une physionomie de résignation et de mélancolie douce qui fait monter les larmes aux yeux quand on les regarde, puis s’accoutument à leur sort, se font les providences de la maison, reprennent leur gaieté et deviennent tantes, cette seconde maternité de la famille, plus touchante encore que l’autre, parce qu’elle est plus désintéressée et plus adoptive. […] Sa puissance opère en se jouant ; entre ses mains tout est souple, rien ne lui résiste ; pour lui tout est moyen, même l’obstacle, et les irrégularités produites par l’opération des êtres libres viennent se ranger dans l’ordre général. » Cela continue ainsi pendant plusieurs pages, pages plus semblables à une ode d’Orphée célébrant la Divinité dans ses lois qu’à un pamphlet de publiciste dépaysé contre la révolution qui l’exile. […] C’est une pierre qui roule d’en haut ; sa loi est d’écraser ce qui l’arrête.
Il n’y a, disons-nous, qu’une exception unique à cette loi de l’irrémédiable décadence des lettres et des arts : c’est la seconde jeunesse et la seconde littérature de l’Italie au quinzième et au seizième siècles, après quatorze ou quinze cents ans de dégradation. […] La fille de notre roi, lui racontent-ils, accusée justement ou injustement d’un commerce clandestin avec un étranger, est condamnée par la loi sévère du pays à mourir, à moins que, dans l’espace d’un mois entre le crime et le supplice, un chevalier secourable et vainqueur ne vienne, les armes à la main, prendre sa défense et faire mentir son accusateur. Renaud maudit une loi si féroce qui punit de mort une faute de cœur ; il excuse l’entraînement de l’amour dans des vers pleins de l’indignation du héros et de l’indulgence de l’amant. […] Le roi, consterné d’entendre accuser sa fille chérie, ne peut refuser aux lois d’Écosse la satisfaction qui leur était due pour un pareil crime ; l’infortunée Ginevra fut vouée à la mort, après l’intervalle d’un mois, si un chevalier ne venait prendre sa cause, démentir le frère d’Ariodant, et triompher du calomniateur en champ clos.
« C’était à vous de nous expliquer le génie, devancier et dominateur des autres génies, le premier de ces révélateurs des passions de l’âme, et le plus parfait de ces consolateurs de l’infortune, à qui fut donnée la mission sublime de rappeler le genre humain à l’exécution des lois, car les poètes des premiers âges en étaient les hérauts publics comme les plus habiles interprètes. […] loi, cruelle loi, si tu n’étais pas sainte ! […] Elle est morte à présent et votre loi m’accable, Qui veut que l’innocent meure pour le coupable ; Mais n’importe, je m’y soumets.
Que sont en effet les prescriptions sans la loi, et quelle différence y a-t-il, en matière de morale, entre l’enseignement philosophique et l’enseignement religieux, si l’auditeur n’y voit que des conseils qu’il est libre de négliger ou de suivre ? […] Le mot crime, dont il caractérise les infractions à la loi chrétienne, s’y présente en mille endroits où l’on ne voudrait voir que le mot de péché. […] La morale de Bossuet, de Bourdaloue, de Massillon, n’y serait-elle plus la loi des consciences ? […] La vertu n’est qu’une convenance de sa noble nature ; ce n’est pas une loi pour tous et dans les forces de tous.
Il y a cette intermittence, cette alternative, cette jeunesse et cette vieillesse, cette fin et ce recommencement qui sont la condition et la loi de toutes choses intellectuelles ou matérielles. […] Ce qui y est déjà, c’est-à-dire l’éternel nouveau-né de l’esprit humain, la raison : la raison un peu plus développée dans les choses divines, la raison un peu plus expliquée dans les choses humaines, la raison un peu plus associée à la loi dans la politique, en un mot, une révélation par le sens commun. […] La France soulevée de son lit aurait débordé de ses frontières comme de ses lois, et malheur au monde ! […] Or c’est une loi de notre nature morale, que l’intérêt ne s’attache jamais aux abstractions et toujours aux personnes.
Pour l’esprit, ce n’est point une malédiction, mais une bénédiction (et un peu plus il faudrait parler de grâce), que de ne pas se trouver en accord avec le monde extérieur, car si rien ne le choquait des apparences ou des lois que les hommes se sont données à eux-mêmes, l’esprit, avec ces apparences, ces lois, se confondant, n’aurait point de vie propre. […] La loi du moindre effort finit par s’imposer à eux comme aux autres. […] Les mots dont se sert Crevel sont autant d’allusions au début de l’essai de Valéry dans lequel lescatastrophes de l’actualité sont interprétées comme la sanction d’une défaillance, de la morale publique ou de la lucidité: « « Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs académies et leurs sciences pures et appliquées, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques.
C’est pourquoi le nombre, composé selon une loi déterminée, est décomposable selon une loi quelconque. […] Comme cet espace peut être divisé et recomposé selon une loi quelconque, ils se croient autorisés à reconstituer le mouvement total d’Achille, non plus avec des pas d’Achille, mais avec des pas de tortue : à Achille poursuivant la tortue ils substituent en réalité deux tortues réglées l’une sur l’autre, deux tortues qui se condamnent à faire le même genre de pas ou d’actes simultanés, de manière à ne s’atteindre jamais. […] C’est de quoi Zénon ne tient nul compte quand il recompose le mouvement d’Achille selon la même loi que le mouvement de la tortue, oubliant que l’espace seul se prête à un mode de décomposition et de recomposition arbitraire, et confondant ainsi espace et mouvement. — Nous ne croyons donc pas nécessaire d’admettre, même après la fine et profonde analyse d’un penseur de notre temps 27, que la rencontre des deux mobiles implique un écart entre le mouvement réel et le mouvement imaginé, entre l’espace en soi et l’espace indéfiniment divisible, entre le temps concret et le temps abstrait.
Il semblait que, Louis XIV ayant abusé de sa méthode de régner, une nouvelle et plus douce manière devait être plus efficace et d’une application désormais certaine : Les rois ne peuvent être grands qu’en se rendant utiles aux peuples… Ce n’est pas le souverain, c’est la loi, Sire, qui doit régner sur les peuples… Les hommes croient être libres quand ils ne sont gouvernés que par les lois… Oui, Sire, il faut être utile aux hommes pour être grand dans l’opinion des hommes… Il faut mettre les hommes dans les intérêts de notre gloire si nous voulons qu’elle soit immortelle ; et nous ne pouvons les y mettre que par nos bienfaits.
Il y a plus, Bailly, président d’assemblée, ou administrateur et maire, trouve selon les circonstances une force d’action inaccoutumée et dont il s’étonne lui-même : « Au reste, je suis toujours fort quand il y a une loi », nous dit-il. […] Bailly, recherché et condamné pour l’acte de vigueur inutile et tardif par lequel il avait essayé, de maintenir l’autorité de la loi et le respect de la Constitution le 17 juillet 1791, paya en un jour la rançon de toute sa popularité passée et de ses émotions attendrissantes.
Mais il faut en prendre son parti : si l’art était la forme la plus haute sous laquelle l’Antiquité aimait à concevoir et à composer l’histoire, la vérité au contraire est la seule loi, décidément, que les modernes aient à suivre et à consulter. […] De même, lorsque Fagon fut devenu premier médecin, Fontenelle remarque« que toutes les maladies de Versailles lui passaient par les mains : on croyait faire sa cour de s’adresser au premier médecin, on s’en faisait même une espèce de loi ; mais, heureusement pour les courtisans, ce premier médecin était aussi un grand médecin. » Fagon, qui était depuis quelques années dans la confiance de Mme de Maintenon, supplanta d’Aquin en 1693.
La nécessité fait loi et, bon gré, mal gré, vous accouche. […] C’est la loi.
Ce sont là des expériences curieuses et coûteuses ; elles ne prouvent rien contre la grande loi divine qui veut que chaque chose arrive en son lieu et à son heure. Dans les affaires humaines, cette loi est plus absolue encore ; elle ne souffre aucune exception.
Jean-Bon fut comme la plupart des hommes de cette époque : son esprit qui était ferme et net, et non supérieur, s’excitant et s’enflammant au foyer du cœur et au souffle de la passion, marcha avec les événements sans les devancer de beaucoup, et il est de ceux qui auraient pu dire en toute vérité avec le moraliste : « Les occasions nous font connaître aux autres, et encore plus à nous-mêmes. » Le 30 avril 1789, à l’occasion de l’Édit de Louis XVI en faveur des Protestants et en vertu duquel il leur était permis de s’avouer tels désormais sans péril et sans crainte, de pratiquer leur culte, de contracter mariage selon les lois et de jouir des avantages et des droits de citoyens, Jean-Bon prononçait à titre et en qualité de pasteur, « devant quelques vrais serviteurs de Dieu et divers citoyens amis de la religion, de la tolérance, de la patrie et de l’humanité », un discours ou sermon où il se montrait pénétré de reconnaissance envers « le bienfaisant monarque », et d’une sensibilité autant que d’une modération qu’il n’a que trop tôt démenties : « Mais peut-on se le dissimuler ? […] Pleins de confiance en la bonté paternelle de notre monarque et rassurés par sa parole royale, nous devons attendre avec soumission l’abrogation de ces lois rigoureuses qui nous menacent encore… Ah !
Il y a des lois auxquelles la spontanéité humaine ne saurait se soustraire ; elle peut, selon son génie primitif, tirer plus ou moins parti de certaines conditions extérieures, non s’y dérober ; laissez-lui le temps, laissez-la croître et s’étendre et mûrir selon le cours des saisons et des âges, laissez les causes complexes agir, se produire et se combiner : tout, à la fin, s’harmonise et concorde, tout se coordonne. […] Zeller hésite un peu sur ce point ; mais il n’hésite pas quand il attribue à César l’idée de fonder, sous un nom ou sous un autre, une monarchie populaire, universelle et, en quelque sorte, humaine : « Étendre le droit de cité à tous les hommes libres de l’Empire, régner sur le monde pour le monde entier, non pour l’oligarchie ou la démocratie quiritaires ; abaisser les barrières entre les classes comme entre les nations, entre la liberté même et la servitude, en favorisant les affranchissements et en mettant le travail en honneur ; avoir à Rome une représentation non du patriciat romain, mais du patriciat du monde civilisé ; fondre les lois de la cité exclusive dans celles du droit des gens ; créer, répandre un peuple de citoyens qui vivent de leur industrie et qu’on ne soit pas obligé de nourrir et d’amuser : voilà ce qu’on peut encore entrevoir des vastes projets de celui qu’on n’a pas appelé trop ambitieusement l’homme du monde, de l’humanité ; voilà ce dont témoignent déjà les Gaulois, les Espagnols introduits dans Rome, Corinthe et Carthage relevées, et ce qu’indiquent les témoignages de Dion Cassius, de Plutarque, de Suétone, bien qu’ils aient pu prêter peut-être à César quelques-unes des idées de leur temps. » César (s’il est permis d’en parler de la sorte à la veille d’une publication par avance illustre), César, au milieu de tous ses vices impudents ou aimables, de son épicurisme fondamental, de ce mélange de mépris, d’indulgence et d’audace, de son besoin dévorant d’action, et de cet autre besoin inhérent à sa nature d’être partout le premier, César, à travers ses coups de dés réitérés d’ambitieux sans scrupule et de joueur téméraire, avait donc une grande vue, une vue civilisatrice : il n’échoue pas, puisque son idée lui survit et triomphera, mais il périt à la peine, parce qu’il avait devancé l’esprit du temps, tout en le devinant et le servant, parce qu’il vivait au milieu de passions flagrantes et non encore domptées et refoulées.
avec plus de produit dans le talent et avec un dégagement à tout prix, le résultat de l’œuvre a été moins beau que d’abord : la loi de l’ensemble, l’unité, a été violée ; le fonds entier s’est vu compromis. […] Ceux-ci, par bonheur, sont assez nombreux ; ils subissent humblement la loi intime de changement : qu’ils y joignent le travail, l’effort régulier, et cela pourra s’appeler progrès.
Mais, sans m’engager ici dans les obscurités, même éclaircies, de la loi Sempronia ou de la loi Licinia, je n’ai voulu que faire remarquer en passant le ton naturel et humain avec lequel l’historien caractérise le premier mouvement de Tibérius Gracchus.
Dans l’éternel concert je me place avec eux ; En moi leurs doubles lois agissent et respirent ; Je sens tendre vers eux mon globe qu’ils attirent : Sur moi qui les attire ils pèsent à leur tour. […] Comme alors surtout il aurait besoin de lie et de fange pour y pétrir tous ces bourreaux barbouilleurs de lois !
Par suite de la loi de progrès que nous avons signalée tout à l’heure, le discours de réception du nouvel académicien se trouve être le plus long qui ait jamais été prononcé à l’Académie jusqu’à ce jour. […] Étienne nous a été montré dès l’abord tel qu’on le connaissait, un peu embelli peut-être dans sa personne, selon les lois de la perspective oratoire, mais justement classé à titre d’esprit comme un élève de Voltaire.
De plus, comme il arrive souvent aux constructeurs des morales les moins morales, l’auteur répare par la rectitude de sa nature l’insuffisance de son système : comme il sent en lui la bonne volonté, la chaude sympathie, des formes affectueuses d’égoïsme, il érige son instinct en loi générale de l’humanité, et il se fait d’optimistes illusions sur le penchant inné des hommes à « faire tous ce qu’à un seul voyaient plaire ». […] il suffit qu’il crée des formes d’intenses volontés, qu’on les sente se déployer selon leur loi intime : si elles n’ont pas existé, si elles n’existent pas actuellement en tel degré et proportion, qui oserait dire qu’elles ne seront pas ?
Fustel de Coulanges est un philosophe, ou plutôt un homme de science : ce qu’il poursuit, c’est la réduction du réel à des lois ; tous ses travaux sont des généralisations. […] Büchner : Force et matière. — Hæckel : Histoire de la création des êtres organisés d’après les lois naturelles ; Anthropogénie. — Schopenhauer : le Monde comme Volonté et comme Représentation (trad.
Parfois un homme renonce à la vie plutôt que de laisser périr d’autres hommes, ou plutôt que de ne pas obéir à des commandements moraux ou religieux que la société lui a inculqués, et qui représentent, en lui et pour lui, soit les désirs d’autrui, soit la société, soit la volonté de Dieu, ou quelque rêve d’idéal, quelque obscure loi d’un monde meilleur vaguement entrevu. […] Telle habitude sociale, telle loi, la crainte d’un dommage ou d’un châtiment, l’espoir d’une récompense ou d’un gain, une organisation nouvelle des relations mettent mon intérêt en harmonie avec celui des autres.
Une servitude nouvelle est intervenue dans la vie des intellectuels, une servitude ignorée de leurs aînés et que la loi permettait d’éluder avant 1870 : le service militaire obligatoire. […] Ils se font loi de rendre hommage au génie méconnu.
De 1874 à 1875, il rédige, seul, La Dernière Mode, gazette du monde et de la famille où « étaient promulgués les lois et vrais principes de la vie toute esthétique avec l’entente des moindres détails : toilettes, bijoux, mobilier et jusqu’aux spectacles et menus de dîner ». […] L’harmonie crée l’univers et en institue les lois.
Or le seul crime est de se préoccuper de la loi ; mais il y a deux façons de le commettre : obéir aux conventions ou les violer pour le plaisir enfantin de les violer. […] Godard n’échappe pas à la loi.
Pline n’est pas le moins du monde un Aristote, c’est-à-dire un génie directement observateur et original, critiquant l’objet de ses expériences ou de ses lectures, et aspirant à découvrir les vraies lois. […] De même, il est tenté d’attribuer à une certaine force infuse dans la nature, à une sorte d’ivresse divine qui la possède par moments, les irrégularités, les productions bizarres, les merveilles capricieuses qu’il ne saurait rapporter à des lois.
Mais la pierre jetée aux génies est une loi, et tous y passent. […] Ce contact des extrêmes fait loi dans la nature où éclatent à tout moment les coups de théâtre du sublime.
C’est cette loi fondamentale que MM. […] Il est vrai que Banville possédait une façon féerique et charmante de dire les choses, qui enlève de la rigueur à ses axiomes, surtout quand il les formule si nets et si courts ; quand il est certain d’avoir enclos une loi scientifique dans la brièveté d’un verset de décalogue, c’est le plus souvent un trait heureux qu’il nous a donné.
Vous trouverez qu’une fonction est un groupe de faits concourant à un effet unique, que la nature d’un être est le groupe des faits principaux et distinctifs qui le composent, qu’une loi est un couple formé de deux faits généraux, qu’unindividu est un système distinct de faits dépendants les uns des autres, que laperfection ou l’imperfection d’un être consiste dans la complexité ou la simplicité des faits qui le constituent. […] Cela signifie que depuis cinq cents ans, les Français ont eu presque toujours des gouvernements presque absolus ; qu’étant vaniteux et sociables, ils ne savent pas inventer leurs opinions et leurs actions ; qu’étant théoriciens et moqueurs, ils font mal et respectent mal leurs lois ; qu’étant vifs et imprudents, ils se prennent d’enthousiasme et d’alarme trop vite, trop fort, et mal à propos, dans leurs résolutions et dans leurs révolutions.
Il oublie ses soixante ans, ébloui par la jeunesse qui s’offre à lui et, dédaigneux des lois sociales, s’unit à celle qui vient à lui. […] Ce livre est, je le répète, un des meilleurs romans de l’auteur ; c’est à la fois une étude du monde, de la politique et du foyer de la famille tel que la loi peut le faire aujourd’hui. […] Et je vous confesse que j’ai été jusqu’ici trop raisonnable dans la critique des lois et des mœurs. […] Des lois furent alors édictées pour les empêcher de s’emparer du sol et de démembrer en pleine paix certaines provinces. […] Voici la première : « Le dehors est comme le dedans des choses ; le petit est comme le grand ; il n’y a qu’une seule loi et celui qui travaille est Un.
Il a proposé, à l’Assemblée de 1848, le projet de loi suivant : « Tous les citoyens appartenant à un culte qui repousse la guerre comme un principe barbare et contraire aux lois divines et humaines, seront exemptés du service militaire. » Il y a du libéralisme et très net. […] Lois psychologiques de l’évolution des peuples, par M. […] Henri Brisson combattant la loi du divorce et une première fois la faisant échouer. […] De ces deux sentiments sont nées, d’une part la loi de 1858 et d’autre part la non-application de la loi de 1858. […] Quoi qu’il en soit, la loi de 1858 fut très peu appliquée, et si l’on se particule moins de nos jours que du temps de Louis Philippe ou du temps de Napoléon III, c’est tout simplement, non par crainte de la loi, mais parce que l’arriviste a plus d’avantages aujourd’hui à supprimer la particule s’il en a une qu’à en ajouter une s’il n’en a pas.
Félix Faure, qui, en 1886, avait voté contre la loi relative à l’exil des princes, invita le duc d’Aumale à toutes, les fêtes données en l’honneur des souverains de Russie. […] La force d’une démocratie réside dans la puissance de l’opinion, dans le respect de tous envers la loi. […] Cette bastille est une violation de toutes les lois… C’est l’arbitraire de l’ancienne monarchie. […] M. de Tocqueville n’a pas été beaucoup plus indulgent pour les hommes considérables qui furent ses collaborateurs dans la confection des lois. […] Cela serait trop beau, trop conforme à la loi sacrée.
Ce qui se manifeste définitivement dans ces vers, avec une sorte de fureur, c’est la volonté de secouer toute entrave, l’instinct de jouir de la vie comme un être de désirs lâché dans le monde, — et, d’un mot, contre toute servitude et toute loi, la rébellion. […] Hugo a fait justice d’un grand nombre de lois surannées, qui n’étaient, pour le vers français, que de très fâcheuses entraves : mais il en a laissé subsister quelques-unes, sans qu’on sache pourquoi, parce qu’il ne procédait pas dans son entreprise d’une manière aussi méthodique que hardie. […] Et le menuisier, qui écrit sur les planches géométriques, des carrés et des cercles et des algèbres compliquées, le menuisier « du vieux savoir » fut l’archétype des faiseurs de systèmes qui expliquent et qui commentent et qui réduisent aux dimensions de leur intellect le Cosmos et ses lois cachées. […] Ce monde haletant et grouillant est soumis à des lois qu’il ignore et qui le conduisent vers de sûres destinées. […] Ailleurs encore, et le plus souvent, le poème est composé de vers de toute mesure dont la disposition, au lieu d’être fixe comme dans la strophe, n’est réglée que par la fantaisie du poète, conformément aux lois d’une harmonie plus subtile et plus variée.
Qu’il nous peigne Sully et ses Mémoires, Retz et les siens, MM. de Vendôme et la cour du Temple, qu’il compare entre eux, comme gens de lettres et du monde, Fontenelle, Hénault et Montesquieu, tous trois vivants et le dernier n’ayant pas produit l’Esprit des lois, qu’il juge Voltaire dès 1736, et Rousseau dès 1755, toujours sa façon est la même ; c’est le jugement qui le mène à l’esprit ; il ne s’y élève pas, mais y semble porté, et pour ainsi dire y descend.
Si la propriété du langage est si fortement recommandée, c’est que par définition, et généralement, le mot propre est celui qui montre le mieux l’objet : là où il cesse de faire son office, où même il voile l’objet qu’il devrait montrer, au nom de cette même loi de propriété, il doit être repoussé : il cesse d’être, dans la circonstance, l’expression vraiment propre de l’objet.
Un corps de femme qui semble ainsi presque affranchi des lois ordinaires de la pesanteur n’apparaît plus comme un instrument de volupté.
Avoir trouvé cela est, certes, aussi beau et même aussi original, aussi surprenant, que d’avoir découvert la loi de la gravitation ou d’avoir écrit le Cid.